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  • il y a 10 heures
Gaspar G, YouTuber, était l'invité de François Sorel dans Tech & Co, la quotidienne, ce mercredi 19 novembre. Il s'est penché sur son parcours sur YouTube, et sur son objectif de rendre le journalisme politique plus accessible grâce à ses contenus, sur BFM Business. Retrouvez l'émission du lundi au jeudi et réécoutez-la en podcast.

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Transcription
00:00Tech & Co, la quotidienne, l'invité.
00:05Voilà un Tech & Co exceptionnel ce soir, puisqu'on parle de YouTube, ce média que vous consultez sans doute.
00:14Quelques-uns des YouTubers que vous appréciez peut-être sans passer sur le plateau de Tech & Co, à Mixem il y a un instant.
00:19Et j'accueille tout de suite Gaspard G. Salut Gaspard.
00:21Salut.
00:22Gaspard Guermont-Prez, ou Pré, on prononce pas le Z.
00:26Ouais, 27 ans.
00:2727 ans.
00:29Un ch'ti.
00:30Un ch'ti, fier de l'être.
00:31Voilà, merci d'être avec nous.
00:33Avec grand plaisir.
00:33Ta communauté sur YouTube c'est un million et demi d'abonnés.
00:37Tu cartonnes avec une audience qui représente 85% entre 18 et 35 ans.
00:45Aujourd'hui, ce que tu as créé c'est une agence avec 17 salariés, 80 freelance.
00:52Tu accompagnes des personnalités de l'ancien monde de la télé comme Claire Chazal ou même Stéphane Bern.
00:56On va en parler peut-être tout à l'heure.
00:58Mais j'aimerais qu'on revienne un peu sur ton parcours parce que c'est toujours très inspirant.
01:02J'imagine qu'il y a plein de jeunes qui regardent ou qui écoutent cette émission et qui se disent mais comment on devient Gaspard G quoi.
01:07Ouh là !
01:09Je sais pas si je leur souhaite.
01:12Mais t'as commencé YouTube, t'avais quoi ? 10 ans ?
01:14Ouais j'avais 10 ans.
01:16J'ai commencé YouTube il y a 17 ans.
01:18Donc en fait j'ai commencé mon job qui n'en était pas un à l'époque quand j'avais 10 ans.
01:24Je sais pas, j'aurais dû en fait, puisque maintenant on part à la retraite de plus en plus tard, finalement j'aurais dû essayer de gratter un peu les points.
01:31Parce que là tu vas pas gratter beaucoup de trimestres.
01:32Non, non, je pense que c'est mort.
01:34Je pense que c'est mort pour moi.
01:34Ce qui est rigolo c'est qu'au départ tu faisais, tu commentais des vidéos de jeux vidéo parce que c'était un peu, voilà, c'est toujours d'ailleurs la mode en quelque sorte.
01:43Toujours la tendance.
01:44Et puis t'as grandi, t'es devenu lycéen, étudiant, et là t'as changé de catégorie finalement.
01:52Tu t'es intéressé à la fois à la société et puis à la politique.
01:55Exactement.
01:56J'ai eu la chance d'avoir des parents qui m'ont donné le goût du voyage, qui m'ont donné le goût de regarder le monde avec curiosité et d'essayer de mieux le comprendre.
02:06J'ai vécu une partie de ma vie au Canada, une plus petite partie en Amérique du Nord aussi, aux Etats-Unis, du côté de San Francisco.
02:14Et mes premières vidéos c'était ça, c'était d'essayer de comparer ces deux mondes.
02:18L'Amérique du Nord, celle fantasmée à l'époque de la grande hégémonie américaine qu'on regardait avec des yeux ébahis, nous français.
02:26Et puis j'ai fait des vidéos sur les comparaisons entre la France et les Etats-Unis, ça a commencé un petit peu marché.
02:31Et progressivement le contenu qui était très teenager que je faisais est devenu un peu plus pro.
02:35et puis a commencé à s'intéresser à des enjeux un peu plus complexes.
02:39Et c'est assez naturellement qu'aujourd'hui on parle d'actualité de politique.
02:43Tu t'étais, on va dire, investi dans la suppression des filières au lycée général.
02:47C'est en 2017, tu avais fait une vidéo là-dessus.
02:50Et puis après tu avais même pris la parole pendant le Covid aussi, avec une vidéo qui avait cartonné,
02:54puisque tu remettais en cause la problématique des étudiants pendant la pandémie.
03:00Absolument, oui.
03:01Ça a été un déclic ces moments-là ?
03:03Ça a été des moments où je me suis dit, en fait, on n'est pas simplement en train de faire des vidéos entre ados ou entre jeunes adultes.
03:11On peut avoir un vrai impact sociétal, politique, jusqu'à la vidéo dont vous parlez, a fini par...
03:2010 millions de vues je crois ?
03:21Ouais, ça fait 10 millions de vues et ça a fini par susciter l'intérêt de Jean Castex,
03:25qui est le Premier ministre à l'époque, qui m'appelle, avec qui je m'entretiens,
03:28et qui finalement, alors c'était pas simplement cette vidéo,
03:31mais quelques objets médias comme ça numériques, ont permis de faire changer l'opinion publique
03:34et ont permis d'avoir des mesures qui ont permis aux étudiants de revenir en cours plus rapidement.
03:40Alors le journalisme politique, on connaît, les médias traditionnels font ça depuis la nuit des temps.
03:45Toi, tu as décidé de réinventer un peu l'exercice, d'être dans la pédagogie,
03:50parce que c'est vrai que la politique, c'est compliqué.
03:52Il y a plein de choses qui sont compliquées, que tu essaies de décrypter le plus simplement possible.
03:58C'est ça l'objectif, en fait, de ce que tu fais ?
04:01C'est d'essayer de raconter, de donner des grandes clés de lecture à tous les francophones qui nous regardent,
04:06parce que c'est important de dire que la force d'un média comme YouTube,
04:09c'est qu'on est suivi à 60% par des Français, mais aussi par des Gabonais,
04:13mais aussi par des Québécois, des Belges, des Suisses, des Algériens, des Marocains.
04:17Et ça, c'est une vraie richesse qu'on retrouve dans notre audience.
04:20Donc, on essaye de faire de l'information pour des jeunes et des moins jeunes
04:24qui, peut-être, se retrouvent un peu moins dans l'offre médiatique proposée dans les médias traditionnels.
04:29Et c'est ce qu'on essaye de faire avec, j'espère, la même déontologie en matière de fond,
04:34mais en s'inspirant davantage en matière de forme, de ce qui se fait sur le numérique
04:37et de ce qui cartonne, les Squeezie, Amixem juste avant et autres.
04:41C'est-à-dire, comment est-ce qu'on peut mettre un journalisme de service,
04:45pour les francophones qui nous regardent,
04:47mis en forme avec la grammaire hyper générationnelle qui est la nôtre ?
04:51Ce qui est intéressant, c'est que tu n'es pas journaliste,
04:53mais tu parles de journalisme.
04:55Parce que tu t'imposes cette rigueur journalistique,
04:58pour des raisons, on va dire, de publicité,
05:01tu ne peux pas être vraiment journaliste,
05:04tu ne peux pas avoir ta carte de presse,
05:05mais ça ne va pas parasiter le message que tu veux donner.
05:08Non, pas du tout.
05:09En fait, honnêtement, très honnêtement, l'étiquette m'importe assez peu.
05:13Moi, ce qui m'importe, c'est la mission
05:14et c'est le regard avec lequel nous regarde l'audience.
05:18L'audience, aujourd'hui, et les derniers rapports Reuters le montrent,
05:22qui sont des rapports, pour expliquer à l'audience qui nous écoute,
05:25hyper suivis par tout le monde de la presse, des médias,
05:28qui donnent un peu le pouls de la société.
05:30Aujourd'hui, les jeunes s'informent à plus de 90%
05:32à travers un média en ligne ou un créateur de contenu d'information.
05:35Et donc, ça, c'est une responsabilité de dingue.
05:40Les gens viennent factuellement sur notre chaîne pour s'informer.
05:43Est-ce qu'on est journaliste ? Est-ce qu'on ne l'est pas ?
05:45Moi, je dis que je suis producteur de contenu et créateur.
05:49Je incarne ces contenus, je les produis
05:50et je travaille avec des journalistes qui, eux, ont eu la carte de presse
05:53ou ont encore la carte de presse de part à leur profession récente.
05:59Et le but, c'est de pouvoir produire le contenu le plus sérieux et factuel possible.
06:03C'est vrai ce qu'on dit,
06:04qu'au départ de ta carrière, on disait
06:08« Ouais, youtubeur, ce n'est pas un job.
06:11Il va falloir que tu songes à travailler quand même. »
06:14Ben, disons que, oui, c'est vrai que c'était inenvisageable possible.
06:18Je me souviens même, j'ai une anecdote,
06:19j'étais en troisième,
06:21donc ça fait 15 ans déjà que tu t'as amené le collège.
06:25Et il y avait des...
06:27Tu commences à être un vieux, finalement.
06:28Voilà, ben tu vois, ça va vite.
06:30Et il y avait ces fameuses feuilles d'orientation,
06:32il fallait écrire ce qu'on voulait faire.
06:33Alors j'avais écrit youtubeur,
06:35puis en fait, mes parents avaient dit « Mais c'est un métier. »
06:37Et ils avaient raison, ce n'était pas vraiment un métier.
06:38On avait barré, on avait mis informaticien.
06:41Ça n'avait rien à voir, j'étais très mauvais en science,
06:43mais on s'était dit « C'est l'ordinateur. »
06:46C'est dingue.
06:48Aujourd'hui, donc, tu as ta communauté.
06:50On parle de YouTube.
06:51Est-ce que YouTube est le meilleur écran de ce que tu peux apporter ?
06:55Est-ce que...
06:56Je veux préciser la question.
06:57Est-ce que, aujourd'hui, tu t'exprimes sur YouTube.
07:00Oui.
07:02Est-ce que tu as envie d'aller sur d'autres médias ?
07:06Est-ce que, par exemple, ça te dirait d'avoir une émission sur BFM TV, sur BFM Business ?
07:10Moi, je ne veux pas opposer les modes de médias.
07:13YouTube, effectivement, moi, m'a fait naître.
07:14Donc, j'adore cette plateforme pour, déjà, la raison que c'est la plateforme dominante,
07:21aujourd'hui, sur l'écosystème en France, sur du contenu de 20 à 25 minutes, 50 minutes, une heure.
07:27Et, en fait, moi, c'est vraiment la forme de contenu.
07:30Oui, ça te correspond et ça te suffit, finalement.
07:32Si je faisais du très court, je ne dirais peut-être pas la même chose.
07:34Si je faisais du très long, peut-être que je ne dirais pas la même chose.
07:36Si je faisais de l'audio, je dirais peut-être plutôt en podcast.
07:38Il se trouve que, moi, je fais de la vidéo.
07:39Et si YouTube, aujourd'hui, est pluriel dans sa manière de diffuser,
07:44moi, c'est vraiment ce créneau-là qui m'intéresse.
07:47J'ai travaillé pour France Inter.
07:50On dialogue, aujourd'hui, avec des diffuseurs traditionnels,
07:53que sont des chaînes de télévision, etc.
07:55Mais mon but, à moi, en tant que créateur de contenu,
07:58ce n'est pas de passer en linéaire.
07:59De toute façon, ça n'intéresserait pas tellement le public cible du linéaire
08:02d'avoir une émission de Gasparger, de Amixem ou de Squeezie sur la télévision, je crois.
08:08Oui, on se rend compte que ce n'est pas les mêmes audiences.
08:10Ce n'est pas les mêmes audiences, et tant mieux.
08:11Et je pense qu'il ne faut pas opposer les usages médiatiques.
08:15On est en mai 2024, et tu rencontres Emmanuel Macron.
08:21Oui, exact.
08:22Durant un voyage, en fait.
08:24Et tu as la chance de pouvoir l'approcher et de l'interroger.
08:27Raconte-nous comment ça s'est passé.
08:29J'aime bien que tu dises l'approcher, parce qu'on dirait un félin, tu sais, un espèce d'animal.
08:33Non, mais c'est vrai que le président de la République, c'est compliqué quand même.
08:36Non, c'est vrai, c'est vrai.
08:37En fait, on me propose...
08:38Parfait, là !
08:38Au moment de...
08:40Je lui ai jeté quelques croquettes.
08:41Voilà, ça lui plaira peut-être.
08:43Non, écoute, ce qui s'est passé, c'est qu'il y a cette crise en Nouvelle-Calédonie qu'il faut couvrir.
08:50Tous les avions sont arrêtés, et on ne peut plus aller à Nouméa qu'à travers ce vol-là,
08:58qui était le vol présidentiel.
09:00Macron faisait une visite là-bas, et il amène avec lui 11 journalistes, dont je fais partie.
09:06Alors, tu vois, moi, j'ai du mal à dire que je suis journaliste, mais bon, pour l'Élysée, j'en faisais partie.
09:11Et on est deux journalistes, une journaliste du Parisien et ma caméra,
09:15qui avons eu droit à une interview du président de la République.
09:18Et on a eu des propos exclusifs, et c'est dingue de voir des propos dits sur YouTube
09:21qui sont ensuite repris dans les médias traditionnels.
09:24On voit qu'il y a une force culturelle, et pendant longtemps, on a dit
09:27« Ah, les youtubeurs, etc., c'est de la culture d'ado, c'est de la culture de jeunes. »
09:31Non, aujourd'hui, même des interviews de premier plan, un chef d'État ici, Emmanuel Macron,
09:37ça peut être fait par des personnalités comme la tienne, finalement.
09:41Merci d'être passé par le plateau de Tech&Co.
09:43Avec grand plaisir.
09:44Voilà, Gaspard G sur YouTube, allez-y, un million et demi d'abonnés, à découvrir.
09:48Merci.

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