00:00Florian Lielpau nous rejoint à son tour, en charge de la macroéconomie pour Lombard-Rodier IM.
00:03Bonjour Florian.
00:05On va parler justement de la trajectoire macroéconomique de l'Europe en plus,
00:08parce que Bruxelles a publié sa prévision de croissance pour 2026 et 2025 à l'échelle européenne.
00:14Mais quand vous entendez le ministre de l'Économie, Roland Lescure, expliquer que la stabilité politique était ce qui comptait avant tout,
00:20vous partagez l'idée, quitte à sacrifier la réforme des retraites ou pas ?
00:25Je pense qu'il a également dit que l'investissement était nécessaire justement pour arriver à faire tourner l'intégralité de la machine économique.
00:33C'est plutôt ça que j'aurais tenu de son intervention.
00:35Et on a une impression ces temps, en tout cas je ne sais pas si c'est votre cas,
00:38mais on voit ces temps des forces se mettre en place à la fois du côté des États-Unis,
00:42mais également en Europe pour relancer la machine d'investissement.
00:45Et c'est la machine d'investissement qui nous remettra sur une trajectoire de croissance qui sera enviable.
00:50Sauf que la Commission européenne a publié ses prévisions macroéconomiques pour l'Europe,
00:54de croissance, elle relève sa prévision pour cette année, mais juste à cause de l'impact des droits de douane.
00:58Enfin voilà, on avait beaucoup exporté, etc.
01:00Il y avait eu une suractivité au premier semestre en vue des droits de douane qu'allait mettre en place Donald Trump.
01:05Ça a apporté notre croissance, mais dès l'an prochain, elle devrait ralentir.
01:08Et même pour 2026, la Commission européenne a baisse sa prévision de croissance
01:11par rapport à sa précédente estimation, Florian.
01:14Alors effectivement, ce dont on parle, c'est d'une croissance européenne
01:17qui pour les trois prochaines années oscille entre 1,3 et 1,4%,
01:21avec une inflation qui tourne autour des 2%.
01:24Une croissance à 1,3, 1,4, c'est une croissance sur le potentiel de la croissance de la zone euro.
01:31On aurait la même situation aux États-Unis, c'est-à-dire une croissance à potentiel et sans inflation.
01:35On appellerait ça une économie boucle d'or, une économie Goldilocks.
01:39Et on serait très content d'investir dans cette économie-là.
01:42Quand ça arrive en Europe, on peine à y croire.
01:45On est relativement défensif par rapport à tout ça.
01:47Moi, ce que je vois, c'est une amélioration des prévisions de croissance pour cette année,
01:52un léger recul pour l'année prochaine, soit, mais pas d'inflation de prévu,
01:56c'est-à-dire pas de hausse de taux de prévu côté Banque centrale.
01:58Et ça, c'est une bonne nouvelle globalement pour l'Europe.
02:02Dernier élément, quand on regarde les indices de surprises économiques en Europe,
02:06depuis, je dirais, six semaines, dans l'ensemble,
02:09ils sont largement en territoire positif.
02:11On ne cesse pas d'être positivement surpris par le momentum économique de l'Europe aujourd'hui.
02:17Florian, un petit coup d'œil sur ce qui se passe du côté de l'économie japonaise.
02:20On a notamment la Chine qui déconseille désormais aux touristes chinois de se déplacer au Japon,
02:28mais le tout dans une économie japonaise qui passe en mode négatif,
02:31où on attend un plan de stimulus, un plan de soutien particulièrement conséquent,
02:36et où les taux à 10 ans viennent d'atteindre leur plus haut niveau depuis 2008.
02:40Est-ce qu'il n'y a pas quelques signes un petit peu inquiétants du côté de l'économie japonaise ?
02:45Alors, ce n'est pas l'économie qui nous inquiète le plus en termes d'investissement,
02:49simplement du fait des valorisations atteintes globalement par les actions japonaises.
02:54Mais dans l'ensemble, il ne faut pas oublier que l'économie japonaise
02:57est la dernière économie des pays du G10,
02:59dans laquelle la Banque centrale japonaise exerce des pressions négatives sur l'économie,
03:03pour ralentir l'économie.
03:05Donc, que l'on commence à avoir une forme de ralentissement au Japon aujourd'hui
03:08semble parfaitement logique.
03:10Maintenant, les dernières enquêtes, notamment les indicateurs avancés,
03:13ces fameux indicateurs leading, dans l'ensemble,
03:16ont surpris là aussi le consensus à la hausse.
03:19Attention à la réaccélération du cycle.
03:21Elle peut justement prendre le contre-pied des marchés aujourd'hui,
03:24ces marchés anticipant une poursuite, soit du statu quo des banques centrales,
03:28soit des baisses de taux.
03:29Et ça, c'est aujourd'hui ce qu'on appelle l'angle mort des marchés financiers.
03:33– Oui, l'angle mort, effectivement, alors qu'on continue de suivre,
03:36sur lequel vous tentez de continuer régulièrement,
03:38Florian, à nos côtés, nous alerter.
03:40Et puis aux États-Unis, l'angle mort, le flou artistique,
03:43non, le flou statistique qui…
03:44Alors, ce flou statistique va quand même peu à peu se lever.
03:46Cette semaine, on aura plus d'indicateurs macroéconomiques
03:48avec la fin du shutdown.
03:49On aura même le rapport sur l'emploi,
03:51mais pas celui du dernier mois, celui du mois de septembre.
03:53Ce sera jeudi, en l'occurrence.
03:55– Absolument.
03:57Et alors là, l'enjeu, encore une fois,
03:59de toute façon complètement symétrique
04:01par rapport à ce dont nous parlions au Japon et en Europe,
04:03c'est répondre à la grande question,
04:05est-ce que l'économie américaine a marqué un plus bas
04:09au cours du troisième trimestre de cette année ?
04:12Parce que si c'est le cas,
04:13alors la Banque centrale américaine va vraiment avoir
04:15beaucoup de difficultés à nous convaincre
04:17qu'elle va continuer à baisser ses taux de façon agressive.
04:20En tout cas, la communication semble changer.
04:22Notre point de vue, il est très simple,
04:24c'est une baisse de taux en décembre
04:26et ensuite une période de status quo.
04:28On a besoin de savoir si l'économie américaine
04:31ne serait pas en pleine réaccélération.
04:34Et ça, c'est encore une fois l'angle mort de la Banque centrale,
04:36l'angle mort des marchés financiers.
04:38Ça explique une partie de la nervosité qu'on perçoit aujourd'hui.
04:40– Effectivement, où va l'emploi américain ?
04:42Alors Antoine, vous avez repéré une pub,
04:44on va la voir s'afficher pour ceux qui nous suivent à la radio,
04:46on est aussi en télé, une pub McDo
04:48qui en dit long justement.
04:49Alors non seulement sur le marché de l'emploi,
04:50mais aussi sur les marchés financiers
04:51et le marché des cryptos et du bitcoin dans le cas.
04:53– Oui, c'est McDo qui effectivement lance une boutade
04:58qui était déjà très populaire
05:00avant qu'il la lance officiellement sur le web
05:03et particulièrement sur les réseaux sociaux.
05:05Mais il propose globalement aux investisseurs cryptos
05:08qui se sont fait rincer par les deux dernières tempêtes
05:11sur les cours du bitcoin.
05:13– On est à 95 000 dollars le bitcoin.
05:15– Voilà, de venir poser candidature
05:16pour un emploi chez McDo, tout simplement.
05:18Cela dit, il y a quand même une réalité de l'emploi
05:21qui fait beaucoup moins sourire du côté des États-Unis
05:23vu que ce n'est pas pour rien.
05:25McDo affirme qu'il y a un nombre record de candidatures
05:29pour venir bosser dans leur restaurant en ce moment
05:32du fait que les Américains ont de plus en plus besoin de travail
05:35et de plusieurs travails même pour joindre les deux bouts.
05:38– La pub de McDo, on la voit s'afficher pour ceux qui nous suivent à la télé,
05:41donc à retrouver aussi en replay.
05:42Eh, les copains des cryptos, venez, on embauche, on embauche.
05:45C'est vrai que le bitcoin n'arrête pas de reculer,
05:4795 000 dollars en ce moment.
05:48Ça en dit long quand même, Florian, sur l'état de cette économie américaine,
05:51l'état des consommateurs aussi, l'économie en cas.
05:54On aura ce mercredi les minutes de la réserve fédérale américaine
05:57avec un marché qui croit de moins en moins à une baisse de taux.
05:59– Absolument. Un chiffre que je montre assez souvent,
06:03c'est le taux de croissance des salaires par niveau des salaires.
06:07Il y a deux ans en arrière, ceux qui gagnaient le moins
06:09étaient ceux dont le salaire progressait le plus vite.
06:12Aujourd'hui, c'est l'inverse, ce sont ceux qui gagnent le moins,
06:14dont le taux de croissance est le plus faible.
06:16C'est l'une des nombreuses creuses qu'on a véritablement,
06:20une économie en forme de cas.
06:22Il y a un groupe dans l'économie qui profite de sa progression
06:25et il y a un groupe qui est laissé pour compte.
06:27Ça, c'est une des difficultés auxquelles la Banque centrale
06:29va devoir faire face dans sa prise de décision.
06:32Encore une fois, probablement une baisse en décembre
06:34et ensuite une période d'attentisme,
06:36c'est ce qui nous semble être le plus vraisemblable.
06:38Croyez toujours à la baisse des taux au mois de décembre.
06:40Merci, vous devenez minoritaire Florian, attention.
06:4243% du marché y croit comme vous.
06:44Vous êtes dans ces 43%.
06:45Merci Florian de nous avoir accompagné.
06:46Lombard Rodier IM.