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  • il y a 2 jours
Ce lundi 17 novembre, Florian Ielpo, en charge de la macroéconomie chez Lombard Odier IM, a abordé le maintien de la croissance dans la zone euro, les tensions sur Taïwan entre la Chine et le Japon, ainsi que la publication du rapport sur l'emploi US du mois de septembre attendu pour jeudi prochain, dans l'émission BFM Bourse présentée par Guillaume Sommerer. BFM Bourse est à voir ou écouter du lundi au vendredi sur BFM Business.

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Transcription
00:00Florian Lielpau nous rejoint à son tour, en charge de la macroéconomie pour Lombard-Rodier IM.
00:03Bonjour Florian.
00:05On va parler justement de la trajectoire macroéconomique de l'Europe en plus,
00:08parce que Bruxelles a publié sa prévision de croissance pour 2026 et 2025 à l'échelle européenne.
00:14Mais quand vous entendez le ministre de l'Économie, Roland Lescure, expliquer que la stabilité politique était ce qui comptait avant tout,
00:20vous partagez l'idée, quitte à sacrifier la réforme des retraites ou pas ?
00:25Je pense qu'il a également dit que l'investissement était nécessaire justement pour arriver à faire tourner l'intégralité de la machine économique.
00:33C'est plutôt ça que j'aurais tenu de son intervention.
00:35Et on a une impression ces temps, en tout cas je ne sais pas si c'est votre cas,
00:38mais on voit ces temps des forces se mettre en place à la fois du côté des États-Unis,
00:42mais également en Europe pour relancer la machine d'investissement.
00:45Et c'est la machine d'investissement qui nous remettra sur une trajectoire de croissance qui sera enviable.
00:50Sauf que la Commission européenne a publié ses prévisions macroéconomiques pour l'Europe,
00:54de croissance, elle relève sa prévision pour cette année, mais juste à cause de l'impact des droits de douane.
00:58Enfin voilà, on avait beaucoup exporté, etc.
01:00Il y avait eu une suractivité au premier semestre en vue des droits de douane qu'allait mettre en place Donald Trump.
01:05Ça a apporté notre croissance, mais dès l'an prochain, elle devrait ralentir.
01:08Et même pour 2026, la Commission européenne a baisse sa prévision de croissance
01:11par rapport à sa précédente estimation, Florian.
01:14Alors effectivement, ce dont on parle, c'est d'une croissance européenne
01:17qui pour les trois prochaines années oscille entre 1,3 et 1,4%,
01:21avec une inflation qui tourne autour des 2%.
01:24Une croissance à 1,3, 1,4, c'est une croissance sur le potentiel de la croissance de la zone euro.
01:31On aurait la même situation aux États-Unis, c'est-à-dire une croissance à potentiel et sans inflation.
01:35On appellerait ça une économie boucle d'or, une économie Goldilocks.
01:39Et on serait très content d'investir dans cette économie-là.
01:42Quand ça arrive en Europe, on peine à y croire.
01:45On est relativement défensif par rapport à tout ça.
01:47Moi, ce que je vois, c'est une amélioration des prévisions de croissance pour cette année,
01:52un léger recul pour l'année prochaine, soit, mais pas d'inflation de prévu,
01:56c'est-à-dire pas de hausse de taux de prévu côté Banque centrale.
01:58Et ça, c'est une bonne nouvelle globalement pour l'Europe.
02:02Dernier élément, quand on regarde les indices de surprises économiques en Europe,
02:06depuis, je dirais, six semaines, dans l'ensemble,
02:09ils sont largement en territoire positif.
02:11On ne cesse pas d'être positivement surpris par le momentum économique de l'Europe aujourd'hui.
02:17Florian, un petit coup d'œil sur ce qui se passe du côté de l'économie japonaise.
02:20On a notamment la Chine qui déconseille désormais aux touristes chinois de se déplacer au Japon,
02:28mais le tout dans une économie japonaise qui passe en mode négatif,
02:31où on attend un plan de stimulus, un plan de soutien particulièrement conséquent,
02:36et où les taux à 10 ans viennent d'atteindre leur plus haut niveau depuis 2008.
02:40Est-ce qu'il n'y a pas quelques signes un petit peu inquiétants du côté de l'économie japonaise ?
02:45Alors, ce n'est pas l'économie qui nous inquiète le plus en termes d'investissement,
02:49simplement du fait des valorisations atteintes globalement par les actions japonaises.
02:54Mais dans l'ensemble, il ne faut pas oublier que l'économie japonaise
02:57est la dernière économie des pays du G10,
02:59dans laquelle la Banque centrale japonaise exerce des pressions négatives sur l'économie,
03:03pour ralentir l'économie.
03:05Donc, que l'on commence à avoir une forme de ralentissement au Japon aujourd'hui
03:08semble parfaitement logique.
03:10Maintenant, les dernières enquêtes, notamment les indicateurs avancés,
03:13ces fameux indicateurs leading, dans l'ensemble,
03:16ont surpris là aussi le consensus à la hausse.
03:19Attention à la réaccélération du cycle.
03:21Elle peut justement prendre le contre-pied des marchés aujourd'hui,
03:24ces marchés anticipant une poursuite, soit du statu quo des banques centrales,
03:28soit des baisses de taux.
03:29Et ça, c'est aujourd'hui ce qu'on appelle l'angle mort des marchés financiers.
03:33– Oui, l'angle mort, effectivement, alors qu'on continue de suivre,
03:36sur lequel vous tentez de continuer régulièrement,
03:38Florian, à nos côtés, nous alerter.
03:40Et puis aux États-Unis, l'angle mort, le flou artistique,
03:43non, le flou statistique qui…
03:44Alors, ce flou statistique va quand même peu à peu se lever.
03:46Cette semaine, on aura plus d'indicateurs macroéconomiques
03:48avec la fin du shutdown.
03:49On aura même le rapport sur l'emploi,
03:51mais pas celui du dernier mois, celui du mois de septembre.
03:53Ce sera jeudi, en l'occurrence.
03:55– Absolument.
03:57Et alors là, l'enjeu, encore une fois,
03:59de toute façon complètement symétrique
04:01par rapport à ce dont nous parlions au Japon et en Europe,
04:03c'est répondre à la grande question,
04:05est-ce que l'économie américaine a marqué un plus bas
04:09au cours du troisième trimestre de cette année ?
04:12Parce que si c'est le cas,
04:13alors la Banque centrale américaine va vraiment avoir
04:15beaucoup de difficultés à nous convaincre
04:17qu'elle va continuer à baisser ses taux de façon agressive.
04:20En tout cas, la communication semble changer.
04:22Notre point de vue, il est très simple,
04:24c'est une baisse de taux en décembre
04:26et ensuite une période de status quo.
04:28On a besoin de savoir si l'économie américaine
04:31ne serait pas en pleine réaccélération.
04:34Et ça, c'est encore une fois l'angle mort de la Banque centrale,
04:36l'angle mort des marchés financiers.
04:38Ça explique une partie de la nervosité qu'on perçoit aujourd'hui.
04:40– Effectivement, où va l'emploi américain ?
04:42Alors Antoine, vous avez repéré une pub,
04:44on va la voir s'afficher pour ceux qui nous suivent à la radio,
04:46on est aussi en télé, une pub McDo
04:48qui en dit long justement.
04:49Alors non seulement sur le marché de l'emploi,
04:50mais aussi sur les marchés financiers
04:51et le marché des cryptos et du bitcoin dans le cas.
04:53– Oui, c'est McDo qui effectivement lance une boutade
04:58qui était déjà très populaire
05:00avant qu'il la lance officiellement sur le web
05:03et particulièrement sur les réseaux sociaux.
05:05Mais il propose globalement aux investisseurs cryptos
05:08qui se sont fait rincer par les deux dernières tempêtes
05:11sur les cours du bitcoin.
05:13– On est à 95 000 dollars le bitcoin.
05:15– Voilà, de venir poser candidature
05:16pour un emploi chez McDo, tout simplement.
05:18Cela dit, il y a quand même une réalité de l'emploi
05:21qui fait beaucoup moins sourire du côté des États-Unis
05:23vu que ce n'est pas pour rien.
05:25McDo affirme qu'il y a un nombre record de candidatures
05:29pour venir bosser dans leur restaurant en ce moment
05:32du fait que les Américains ont de plus en plus besoin de travail
05:35et de plusieurs travails même pour joindre les deux bouts.
05:38– La pub de McDo, on la voit s'afficher pour ceux qui nous suivent à la télé,
05:41donc à retrouver aussi en replay.
05:42Eh, les copains des cryptos, venez, on embauche, on embauche.
05:45C'est vrai que le bitcoin n'arrête pas de reculer,
05:4795 000 dollars en ce moment.
05:48Ça en dit long quand même, Florian, sur l'état de cette économie américaine,
05:51l'état des consommateurs aussi, l'économie en cas.
05:54On aura ce mercredi les minutes de la réserve fédérale américaine
05:57avec un marché qui croit de moins en moins à une baisse de taux.
05:59– Absolument. Un chiffre que je montre assez souvent,
06:03c'est le taux de croissance des salaires par niveau des salaires.
06:07Il y a deux ans en arrière, ceux qui gagnaient le moins
06:09étaient ceux dont le salaire progressait le plus vite.
06:12Aujourd'hui, c'est l'inverse, ce sont ceux qui gagnent le moins,
06:14dont le taux de croissance est le plus faible.
06:16C'est l'une des nombreuses creuses qu'on a véritablement,
06:20une économie en forme de cas.
06:22Il y a un groupe dans l'économie qui profite de sa progression
06:25et il y a un groupe qui est laissé pour compte.
06:27Ça, c'est une des difficultés auxquelles la Banque centrale
06:29va devoir faire face dans sa prise de décision.
06:32Encore une fois, probablement une baisse en décembre
06:34et ensuite une période d'attentisme,
06:36c'est ce qui nous semble être le plus vraisemblable.
06:38Croyez toujours à la baisse des taux au mois de décembre.
06:40Merci, vous devenez minoritaire Florian, attention.
06:4243% du marché y croit comme vous.
06:44Vous êtes dans ces 43%.
06:45Merci Florian de nous avoir accompagné.
06:46Lombard Rodier IM.

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