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  • il y a 23 heures
Guirec Le Lous, président d'Urgo Medical, était l'invité de Laure Closier dans Good Morning Business, ce lundi 17 novembre. Il est revenu sur la construction d'une nouvelle usine dans la Loire, avec la création de 300 emplois à la clé, sur BFM Business. Retrouvez l'émission du lundi au vendredi et réécoutez la en podcast.

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Transcription
00:00Il est 7h44 sur BFM Business et sur RMC Live. Il va à Chouserance avec l'esprit optimiste et de l'envie.
00:06Notre invité c'est Guirec Lelouse, bonjour, vous êtes le président d'Urgo Médical.
00:11Vous allez donc aller à Chouserance et vous avez fait cette annonce d'un investissement pour une cinquième usine en France.
00:17Vous n'êtes pas dans le pessimisme ambiant, c'est ce que vous me disiez pendant la publicité.
00:21Tout à fait, bonjour Laure, merci de m'accueillir. Moi je suis hyper fier, vraiment très très fier aujourd'hui
00:25d'annoncer la création de cette nouvelle usine dans la Loire, en Andrézius Boutéon.
00:29Un investissement de plus de 60 millions d'euros, effectivement plus de 300 créations d'emplois à la clé.
00:34Un investissement qui s'inscrit dans Chous France, qui a lieu aujourd'hui, mais qui s'inscrit surtout dans l'ADN d'Urgo,
00:38cet engagement auprès du Médic France.
00:40À aucun moment vous vous êtes dit, je prends l'Europe, je prends le monde, j'ai un intérêt à les produire en Chine ou aux Etats-Unis
00:46où on offre les sirènes américaines pour attirer les industriels français.
00:51Ça ne vous est pas passé par l'esprit ?
00:53Non, je vais vous expliquer pourquoi. En fait, mon grand-père était pharmacien désarmé pendant la guerre
00:57et il a connu la pénurie des produits de santé.
01:00Et donc au sortir de la guerre, quand il crée son entreprise, il a cette conviction dès le départ,
01:04il veut créer un acteur fort industriel en France pour assurer la souveraineté des patients.
01:09Et du coup, c'est cette conviction qui nous porte encore aujourd'hui.
01:12Et donc cette usine, elle va nous permettre d'atteindre notre ambition, celle de devenir leader mondial des bandes de compression médicales.
01:17Et Santé Ambition, nous on veut que 100% des produits qui sont vendus partout dans le monde,
01:21dans cette gamme de produits puissent être fabriqués en France, dans la Loire.
01:25Je ne veux pas vous tirer le fil vers le pessimiste, mais vous êtes une PME familiale.
01:28Vous êtes la troisième génération. Vous faites de l'industrie.
01:31Vous avez tout pour venir me dire qu'il n'y a rien qui va.
01:35Donc qu'est-ce qui fait qu'aujourd'hui, vous gardez cet optimisme ?
01:38Effectivement, on est une entreprise familiale.
01:39Moi, j'ai la chance avec mes deux frères de co-diriger Urgo,
01:42une boîte qui est très connue des Français,
01:44parce que je suis sûr que tous vos auditeurs, ce matin, en ouvrant leur trousse à pharmacie,
01:47sont tombés sur nos produits.
01:48Ils ont des pansements Urgo, des produits Juvamine, Mercurochrome, Mimex.
01:52Mais Urgo, c'est aussi une partie un peu moins connue du grand public,
01:55qui s'adresse à des patients qui ont des plaies qui durent longtemps.
01:57On a tous une grand-mère, une grande-tante.
01:59Je dis grand-mère ou grande-tante, souvent, c'est des plaies qui touchent des femmes âgées,
02:02qui ont ces plaies, qui durent plusieurs mois, plusieurs saisons, qui soignent, qui isolent.
02:05Et pour soigner ces plaies, il faut des produits de cicatrisation innovants,
02:09des pansements, des bandes de compression, des produits de nettoyage de la plaie.
02:12Et c'est ce mot, innovant, qui me permet aujourd'hui de continuer à en croire en la France,
02:16parce que quand on fabrique des produits qui sont uniques au monde, qui font la différence,
02:20eh bien, on peut avoir la chance de garder nos convictions de fabriquer en France.
02:23C'est une sorte de pansement qui soigne, en fait.
02:25Ce sont des bandes de compression, en fait.
02:28Lorsqu'on vieillit, les veines, qui sont des tuyaux, mais avec des petites pompes,
02:32qui permettent de faire remonter le sang vers le cœur,
02:34ces petites pompes, avec l'âge, elles fonctionnent moins bien.
02:36Et ces bandes de compression sont les bandes qu'on met autour des jambes,
02:39qui permettent de restaurer le retour veineux et de permettre à ces patients de guérir.
02:42Mais vous me parlez innovation, vous ne me parlez pas Pâques d'Utreil,
02:45vous ne me parlez pas débat budgétaire, taxe sur les entreprises.
02:49Ça ne vous atteint pas ? Ça ne vous intéresse pas ?
02:51En fait, c'est la chance d'être une entreprise familiale,
02:54parce que ça nous permet de nous inscrire sur le long terme
02:56et de continuer à croire en nos convictions.
02:57Et une usine, ça ne se construit pas sur l'actualité de la semaine.
03:00Pour moi, une usine, ça se construit à 10 ans, 20 ans.
03:03Et donc, c'est pour ça que nous, on a la chance de pouvoir continuer
03:06à croire dans le Made in France et d'investir dans cette nouvelle usine.
03:08Avec votre usine sur laquelle vous allez faire l'innovation
03:10dont vous venez de nous parler, combien d'emplois ?
03:13On dit parfois qu'aujourd'hui, les usines ne sont plus très pourvoyeuses d'emplois,
03:16qu'elles sont très automatisées, en fait,
03:18et que du coup, il n'y a pas grand monde.
03:19Ça sera combien de personnes chez vous ?
03:21On va pouvoir créer 200 emplois dans cette nouvelle usine.
03:23Et on aura la chance, comme cette nouvelle usine se situe à 5 km
03:26de notre usine historique, de pouvoir également s'appuyer
03:28sur le savoir-faire des collaborateurs de l'usine actuelle,
03:31dans laquelle on a créé une école, puisque Saint-Étienne,
03:33c'est un bassin d'emplois de textile depuis toujours.
03:35Mais aujourd'hui, c'est difficile de trouver des gens
03:37qui connaissent le métier du textile.
03:38Il faut 18 mois pour former quelqu'un dans le textile.
03:41Et donc, cette école, ce sont les collaborateurs d'Urgo
03:43qui, passionnés par leur métier, deviennent tuteurs, mentors
03:45et accompagnent les gens qui veulent se reconvertir
03:48vers le métier du textile.
03:49Vous allez récupérer des anciens du textile,
03:52secteur quand même en très, très grosse difficulté en France,
03:55pour travailler dans vos usines.
03:56– Exactement, et on va en former de nouveau,
03:58parce qu'on va créer 200 emplois, ce qui est beaucoup d'emplois.
04:01– Mais, je suis désolée, parce que je me fais de l'avocat du diable
04:05à essayer de vous pourrir le moral,
04:07mais ça n'a pas d'impact, les discussions aujourd'hui budgétaires,
04:10le contexte politique et économique, non ?
04:12– Vous me voyez sourire, parce qu'effectivement,
04:15moi je reste un éternel optimiste.
04:17Moi je pense qu'on peut rêver et croire en France.
04:19Alors c'est sûr, le contexte actuel, il est dur,
04:21parce que pour se projeter sur le long terme, il faut de la stabilité.
04:24La stabilité, aujourd'hui, on n'en a pas.
04:26Néanmoins, je pense que c'est le message de Choose France,
04:28c'est qu'on peut continuer de croire en la France,
04:30et en tout cas, Urgo, lui, continue d'investir en France.
04:32– Vous avez pour objectif d'être leader mondial
04:35sur votre innovation en matière de pansement.
04:39Vous n'avez pas aujourd'hui de concurrents du côté chinois, américain.
04:43Comment vous vous placez sur l'échelle mondiale ?
04:45– Si, bien sûr. Alors Urgo, on fait 890 millions d'euros de chiffre d'affaires,
04:49on a 3900 collaborateurs,
04:51mais on reste petits par rapport à nos concurrents,
04:53qui sont des géants mondiaux.
04:55Et en fait, on a cette ambition de créer un fleuron français
04:57dans la cicatrisation.
04:59Et c'est pour ça que cette nouvelle usine,
05:00qui va nous permettre d'atteindre notre leadership mondial,
05:02va nous permettre également de doubler nos volumes de production
05:04et de maintenir 100% de la production
05:06des bandes de compression innovantes en France.
05:08– C'est un investissement de 60 millions d'euros.
05:10Il y a une subvention publique qui représente
05:12autour de 600 000 euros.
05:15C'est quoi aujourd'hui vos discussions
05:16avec les collectivités locales, avec l'État ?
05:18Ça fonctionne comment ?
05:19– On a la chance d'être très soutenus.
05:21Choose France, finalement, c'est la reconnaissance
05:22de l'investissement en France.
05:23Et puis au niveau local, on a la chance d'avoir
05:25l'accompagnement de la métropole de Saint-Etienne,
05:27de Haune-Lignon, qui nous accompagne dans ce projet,
05:29notamment financièrement, avec les 600 000 euros de subvention,
05:32mais également humainement,
05:33parce que construire une usine,
05:34c'est un projet de tous les jours.
05:35– Mais alors, c'est quoi votre message
05:36pour les autres chefs d'entreprise
05:38qu'on voit à peu près tous les jours,
05:40sauf vous, sur ce plateau ?
05:42Dire à quel point ça va mal,
05:44où vous allez à la Choose France ?
05:45Dire, il suffit d'avoir une innovation,
05:47c'est une question de produits, en fait ?
05:49– En fait, je pense que tous les chefs d'entreprise,
05:50en tout cas ceux que je croise,
05:52me disent, nous, on a envie d'investir en France,
05:54on a envie de créer des emplois,
05:55on a envie de créer des usines,
05:56donc ce n'est pas l'envie qui manque,
05:57c'est d'avoir le contexte qui permette de le faire.
06:00Et donc, moi, je pense que ce qui est aujourd'hui important,
06:03c'est cette envie, c'est de se dire,
06:04on peut rêver en France,
06:05on peut continuer de fabriquer en France.
06:06Ça, c'est important de le rappeler,
06:07parce que si on oublie,
06:09eh bien, ce sera difficile d'y aller.
06:11– Vous avez repris une ancienne friche,
06:12vous avez été aidé par l'État
06:14pour trouver l'endroit où vous vouliez investir,
06:17une ancienne friche à refaire ?
06:19– Effectivement, on a été beaucoup aidé
06:20par les collectivités locales
06:21pour trouver le bon terrain,
06:23de 9 hectares,
06:25qui nous permet de construire cette usine
06:26de 35 000 m²,
06:27l'équivalent de 5 terrains de foot,
06:29qui va permettre également
06:30de créer les 200 emplois
06:30dont on parlait tout à l'heure.
06:31– Et en matière de simplification,
06:33en matière de demande de bureaucratie,
06:36vous n'avez pas de difficultés sur ce plan-là ?
06:38– Si, bien sûr, comme tout le monde.
06:39– Mais de toute manière,
06:41dans l'entrepreneuriat,
06:42rien n'est jamais facile.
06:44En revanche, nous, on croit beaucoup
06:45en l'avenir du groupe,
06:46en l'avenir d'Urgo,
06:47et c'est pour ça qu'on peut se permettre
06:48d'investir et d'investir en France
06:49dans cette nouvelle usine.
06:51– Eh bien, TousFrance,
06:52c'est cet après-midi
06:53à la Maison de la Chimie.
06:54C'est d'ailleurs faire beaucoup de bien
06:55à tous les chefs d'entreprise
06:56qui vont vous rejoindre.
06:58On attend 151 projets,
07:0030 milliards d'euros d'investissement,
07:02150 chefs d'entreprise.
07:04Rendez-vous, bien sûr,
07:06avec le gouvernement.
07:07Sébastien Lecornu
07:07qui tiendra une table ronde
07:08sur la question justement
07:09de la stabilité fiscale
07:12et du moral des chefs d'entreprise.

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