00:00Open Classroom devient la première école française habilité à délivrer des diplômes américains à ses apprenants à travers le monde.
00:06On est avec Pierre Dubuc, bravo et bonjour, merci d'être avec nous.
00:10Vous êtes le cofondateur et directeur général d'Open Classroom, école 100% en ligne.
00:14Vous avez donc obtenu l'accréditation de la WASC Senior College and University Commission.
00:21Qu'est-ce que ça fait précisément ? Ça fait que vous allez devenir une université américaine.
00:25Exactement, on a obtenu une accréditation ce qu'on appelle institutionnelle
00:28qui nous permet de délivrer des diplômes américains partout dans le monde,
00:33de niveau Bac plus 2 à Bac plus 5.
00:35En anglais, on appelle ça Associate, Bachelor's et Master's Degrees.
00:38C'est la même accréditation que les universités les plus prestigieuses,
00:41par exemple comme Stanford ou Berkeley, Caltech.
00:45On a travaillé pendant plusieurs années pour obtenir cette certification
00:47qui tamponne la qualité de nos programmes et de notre institution.
00:51Vous êtes la première boîte française, mais c'est assez fréquent qu'il y ait des entreprises étrangères
00:56qui reçoivent ce type de certification ?
00:58C'est rare, c'est assez rare.
00:59On est effectivement la première école française à obtenir cette accréditation institutionnelle américaine.
01:05C'est rare d'avoir des écoles ou des universités étrangères
01:08qui permettent de délivrer des diplômes américains.
01:11Donc en tout, aux États-Unis, il y a à peu près une ou deux nouvelles universités privées par an.
01:17Donc c'est quand même très rare.
01:18Mais c'est mieux qu'avoir un diplôme français, avoir un diplôme d'une université américaine.
01:21Qu'est-ce que ça change si je vais faire une formation Open Classroom et que j'ai un diplôme américain ?
01:25Moi, ça m'impressionne.
01:26Oui, oui.
01:27Vous aviez un diplôme américain, ça m'impressionne.
01:28Non, mais c'est à ça que ça sert, non ?
01:31Alors, ça envoie un signal, en tout cas au marché, c'est-à-dire aux familles, aux étudiants, aux employeurs,
01:37aux pouvoirs publics qui disent, voilà, ça c'est de la qualité.
01:41Et c'est une qualité vraiment, c'est le plus haut niveau de reconnaissance aux États-Unis.
01:45Donc en France, nous délivrons déjà des diplômes, ce qu'on appelle des titres RNCP,
01:50de niveau BAC jusqu'à BAC plus 5.
01:51Donc vous obtenez déjà un diplôme français.
01:54Mais en plus de ça, vous allez avoir aussi un diplôme américain,
01:56le plus haut niveau de reconnaissance aux États-Unis.
01:59Ça sert à quoi ?
02:00Ça sert à envoyer un signal de qualité aux employeurs notamment,
02:03donc à améliorer votre insertion professionnelle.
02:05Par exemple, si vous êtes embauché dans une société américaine,
02:08il est évident que ce diplôme américain, il va être encore davantage reconnu.
02:12Ça va vous permettre de faciliter aussi la mobilité internationale,
02:15si vous voulez poursuivre vos études à l'international,
02:18voire évidemment déménager aux États-Unis.
02:20Alors je comprends, ce n'est pas le projet de tout le monde,
02:21mais ça, ça va avoir aussi du sens.
02:23Ça va faciliter aussi la reconnaissance académique dans toutes les universités du monde
02:27puisque l'accréditation américaine est quand même assez puissante.
02:30Vous avez enchaîné deux plans de départ en deux ans,
02:33le dernier au printemps 2025.
02:35Est-ce que là, vous avez l'impression que vous êtes dans une autre dynamique,
02:38que ça a servi à restructurer l'activité et que vous repartez sur de bonnes bases ?
02:42Oui, ça a servi.
02:43C'est vrai que le marché de l'éducation et de la formation en ligne,
02:46de l'apprentissage par exemple du CPF a connu des remous,
02:50les formations des demandeurs d'emploi aussi après le Covid.
02:52Donc il a fallu se restructurer pour pouvoir repartir sur un nouveau chapitre.
02:57Maintenant, ça s'est stabilisé.
02:58On a aussi permis d'ouvrir des nouveaux segments, des nouveaux marchés,
03:01par exemple aux États-Unis avec cette accréditation qui nous permet d'avoir des relais de croissance
03:06et donc de diversifier nos segments et donc d'être plus stables.
03:09On est maintenant profitables aussi cette année.
03:11Donc voilà, il y a un second souffle derrière qui nous permet de réinvestir dans l'innovation,
03:15dans des nouveaux programmes, dans l'intelligence artificielle
03:18et aussi donc vraiment de continuer cette croissance.
03:21Alors sur l'intelligence artificielle justement,
03:23est-ce que vous qui offrez plein de formations et de parcours différents,
03:28est-ce que vous observez une évolution des types de formations
03:31qui sont plébiscitées ou fuies par les utilisateurs ?
03:34Est-ce que tout ce qui est automatisable potentiellement,
03:37par exemple les gens disent « je ne veux plus le faire »,
03:39est-ce qu'il y a un mouvement de fond de ce côté-là ?
03:41Il y a des changements dans les métiers qui sont de plus en plus employables, on va dire.
03:46Donc déjà la première chose, c'est que l'intelligence artificielle,
03:48ça touche tous les métiers et tous les domaines.
03:50Donc on les a injectés, en fait injecté ces compétences d'intelligence artificielle
03:53dans tous les métiers, tous les domaines.
03:55Donc ça va du domaine de la santé, du social, des ventes, du commerce, etc.
03:59Maintenant c'est vrai qu'il y a quelques années, par exemple,
04:01les métiers de la technologie étaient très en pointe,
04:04il y avait beaucoup de tensions,
04:06c'est-à-dire qu'il y avait énormément de demandes des employeurs
04:07et pas beaucoup de talents là-dessus.
04:10Donc par exemple développeurs informatiques.
04:12Maintenant ça a un petit peu changé,
04:13puisqu'on voit moins de demandes des employeurs,
04:17on voit plus d'utilisation de l'intelligence artificielle,
04:20donc des gains de productivité,
04:21ce qui fait qu'ils embauchent un petit peu moins.
04:22Donc ça s'est un petit peu retourné vers d'autres métiers.
04:26Donc par exemple les métiers qui ont le vent en poupe en ce moment,
04:28ça va être la vente et le commerce,
04:31tout ce qui est du domaine de la santé,
04:33ça continue à être très très demandé.
04:35Voilà, il y aura des métiers de la transition énergétique par exemple.
04:38Donc il y a une réflexion sur ce qui n'est pas automatisable en réalité.
04:41Parce que sur la partie informatique, c'est ça,
04:42c'est Marc Zuckerberg qui dit de toute façon
04:43les développeurs informatiques de niveau intermédiaire,
04:45ils vont être tous remplacés par l'intelligence artificielle.
04:47Donc là on cherche des métiers où il y a de l'humain par exemple,
04:50et où on sait que ce ne sera pas remplacé.
04:51Oui, ça ne sera pas remplacé, en tout cas à très court terme,
04:54sur lequel l'acte humain,
04:57le côté intellectuel et créatif est encore un petit peu préservé.
05:03Et c'est sûr que les métiers de la technologie d'entrée,
05:07c'est-à-dire pour les jeunes diplômés, les juniors,
05:10ça a été difficile.
05:11Il y a encore des segments quand même comme la cybersécurité,
05:14les métiers liés à l'intelligence artificielle directe,
05:17par exemple ingénieur en intelligence artificielle,
05:19ou encore mettait de la data et du digital marketing
05:20qui sont encore assez forts.
05:22Pierre Dubuc, vous vivez à New York.
05:24Quand vous revenez en France,
05:25alors ce matin on a un gouvernement,
05:26vous seriez tenu lundi, c'est vendredi dernier,
05:28c'était une autre ambiance.
05:28Il faut suivre, il faut suivre.
05:30Voilà, mais aujourd'hui on a un gouvernement.
05:31Qu'est-ce que vous ressentez dans vos discussions
05:34avec vos collègues chefs d'entreprise ?
05:35Qu'est-ce que vous ressentez de l'ambiance business en France ?
05:38Quand même beaucoup d'incertitudes.
05:40C'est-à-dire qu'on n'a pas une visibilité énorme.
05:41C'est quand on a un gouvernement qui tient pendant quelques jours
05:44et qui se renouvelle.
05:46Le budget de l'année prochaine, on n'est pas trop sûr.
05:49Donc on a pas mal de chefs d'entreprise
05:51qui manquent de visibilité pour investir à long terme
05:54en France sur des nouveaux projets.
05:57Donc ça, ce n'est pas super pour les recrutements,
05:59pour les investissements.
06:01Je pense qu'il y a aussi la transformation
06:03liée à l'intelligence artificielle
06:04qui quand même rebat les cartes.
06:06Qu'est-ce que je dois faire pour mon domaine d'activité ?
06:09Quelle va être la nouvelle concurrence qui va s'affronter à moi ?
06:13Et comment je peux reformer et reconvertir,
06:16monter en compétence ma force de travail ?
06:18Puisque si les métiers changent et qu'on peut automatiser par l'IA,
06:21qu'est-ce que je fais de mes travailleurs et de mes employés ?
06:25Mais vous avez envie de revenir en France ?
06:26Je suis ici.
06:27Oui, mais là, vous allez repartir.
06:30Je fais des allers-retours.
06:32La France, ça reste quand même mon pays.
06:34C'est la maison pour moi.
06:35Donc je prends beaucoup de plaisir à développer le business aux Etats-Unis,
06:38à créer de l'innovation, à monter ce projet d'université,
06:42à créer l'alternance en ligne aux Etats-Unis,
06:45ce qui est quelque chose de très nouveau
06:47et qu'on importe finalement depuis la France.
06:50Donc ça, c'est clair que c'est super.
06:53Maintenant, on a aussi plein de choses assez belles en France.
06:56Le gouvernement, ce n'est pas encore totalement ça,
06:58mais on va y arriver.
07:00Merci beaucoup d'être venu ce matin dans la matinale de l'économie.