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  • il y a 12 heures
Jean Botti, cofondateur et directeur général de VoltAero, était l'invité de Laure Closier dans French Tech, ce jeudi 16 octobre. Il est revenu sur la mise en redressement judiciaire de son entreprise le 7 octobre dernier, et a mentionné qu'il a deux mois pour chercher des fonds et trouver un nouvel actionnaire, dans Good Morning Business. Retrouvez l'émission du lundi au vendredi et réécoutez la en podcast.

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Transcription
00:008h23, retour de la matinale de l'économie sur BFM Business et sur AMC Live.
00:04Notre invité c'est Jean Bauty, bonjour.
00:05On suit depuis des années cofondateur directeur général de Voltaéro.
00:09Vous développez des petits avions hybrides carburant électricité.
00:12Vous avez été placé en redressement judiciaire le 7 octobre dernier.
00:16Vous avez deux mois pour essayer de trouver les fonds et de trouver un nouvel actionnaire
00:19car en fait c'est une histoire de ricocher votre truc, c'est ACI, qu'on a reçu ici
00:23qui est elle-même placée en redressement judiciaire, qui devait investir et donc qui ne va pas le faire.
00:27Vous en êtes où ce matin ?
00:29Alors d'abord merci de me recevoir, c'est très gentil à vous.
00:34Avec la situation d'ACI, je ne sais pas si ACI va investir ou pas
00:39parce qu'on ne sait pas le redressement judiciaire où il va aller.
00:42Nous on est une victime collatérale de ça.
00:45Donc ceci dit aujourd'hui, on traite directement avec l'état de Sarawak
00:49pour que Sarawak, les Malaisiens, investissent seuls.
00:54Il était prévu, comme on avait annoncé au Bourget, qu'ils allaient co-investir
00:58entre ACI et l'état de Sarawak.
01:00Aujourd'hui, nous regardons à des alternatives sans ACI.
01:03Pourquoi ? Parce que le temps est compté, qu'on ne peut pas attendre
01:07que le redressement judiciaire d'ACI se résolve.
01:11Il faut nous qu'on avance et donc on est décidément résolus
01:15à trouver des nouveaux investisseurs pour pouvoir faire le...
01:19L'état malaisien, quoi.
01:20C'est-à-dire qu'on en est là, quand même.
01:22Oui, l'état malaisien, mais...
01:24On ne peut pas trouver des industriels français dans l'aéronautique.
01:27Ce n'est pas ça qui manque, quand même, en France.
01:28Des gens qui seraient prêts à investir 10 millions,
01:30ce n'est rien pour l'industrie aéronautique, pour un avion.
01:32Parce qu'il faut rappeler ce que vous faites.
01:33C'est donc des avions hybrides, électriques et puis motorisation classique
01:38qui pourraient révolutionner l'aérien.
01:41En tout cas, c'est la promesse.
01:42Et c'est vrai qu'au Bourget, on se souvient de l'enthousiasme.
01:45On avait parlé même.
01:46Il y a plein d'acteurs en France qui pourraient investir chez vous.
01:48Pourquoi ils ne le font pas ?
01:49Écoutez, moi, c'est une très bonne question.
01:52Moi, je vois qu'aujourd'hui, mes investisseurs privés...
01:56Je ne parle pas de la sphère publique qui nous a aidés
01:58et qui nous aide toujours.
01:59La région, le département, ils nous ont mis une usine.
02:02Là, il n'y a pas à dire.
02:04C'est l'investisseur privé français
02:06qui a beaucoup de mal à investir dans l'industriel.
02:09On parle beaucoup de l'industriel dans la France, etc.
02:13Mais je peux vous dire qu'en tant qu'investissement privé industriel,
02:17ils préfèrent tous investir dans l'intelligence artificielle,
02:19dans des choses qui ont moins, je dirais, de capital mobilisé
02:24et des retours beaucoup plus rapides
02:26que dans l'industrie comme la nôtre
02:28où il faut investir pas mal pour développer un avion nouveau.
02:31J'étais avec Olivier Andriès il y a 30 minutes.
02:34On lui a posé la question de Safran.
02:37Justement, s'il pouvait faire quelque chose,
02:39ce qu'il pensait de votre situation,
02:40parce que vous devez mettre des moteurs Safran
02:42à l'intérieur de vos avions.
02:43Lui, il répond, je ne vais pas investir dans tous les projets
02:46possibles et inimaginables.
02:47Il y en a des centaines à travers le monde.
02:49Certains réussiront, d'autres pas.
02:50Il ne se sent pas complètement concerné par le dossier.
02:54Écoutez, moi, ce que je sais,
02:55c'est qu'il y a des centaines de projets,
02:56mais il y en a très peu qui volent.
02:58Et nous, à l'origine, en 2021,
03:01c'est nous qui avons quand même aidé énormément Safran
03:03à développer le moteur électrique.
03:05Parce que vous l'avez fait voler ?
03:06Bien sûr, bien sûr.
03:08Et on le fait toujours voler, même maintenant.
03:10Au Bourget, il a volé avec des moteurs Safran.
03:13Maintenant, je comprends la position de Safran
03:15qui peut être de dire,
03:16si je veux investir dans toutes les boîtes
03:17qui me demandent des moteurs électriques,
03:19vous voyez ce que je veux dire ?
03:20Mais il y a ceux qui volent,
03:22et il y a beaucoup de papiers aussi dans tous ces projets.
03:25C'est vrai qu'il y a énormément de projets d'avions électriques.
03:28Alors après, est-ce que, je me fais un peu l'avocat du diable,
03:30mais est-ce que si vous ne trouvez pas d'investisseurs
03:31parmi les industriels français,
03:33c'est parce qu'ils voient, je ne sais pas,
03:34une fragilité du point de vue technologique
03:36ou du modèle économique ?
03:37Ils se disent, non, en fait, on n'a pas envie d'investir
03:40parce que ce n'est pas viable comme projet.
03:42Écoutez, j'ai un avion de démonstration
03:45qui vole depuis 2020.
03:47Ça fait cinq ans qu'il vole.
03:48Il a 25 000 kilomètres.
03:50La technologie est brevetée.
03:51Nous, on est breveté.
03:53C'est-à-dire, ce n'est pas des brevets déposés.
03:54Ils sont approuvés dans 62 pays.
03:58Donc, me dire que ma technologie a des risques, etc.,
04:01d'accord, mais je voudrais voir en face
04:03qui a le même pédigré à mettre en face
04:07par rapport à ce qu'on a nous.
04:09Vous voyez ce que je veux dire ?
04:10Et moi, je suis prêt, là, à appuyer sur le bouton
04:12pour avoir notre nouvel avion
04:14qui est en cours de certification,
04:15qu'on a commencé en 2021,
04:18qui doit voler, qui devait,
04:19qui doit voler, normalement,
04:20à la fin du premier trimestre 2026.
04:23Donc, vous voyez, on est très près.
04:25Et avec ce qu'on avait entre ACI Group et Sarawak,
04:29on était tranquille.
04:30On avait ce qu'il nous fallait,
04:31le support de l'État.
04:33Parce que, malheureusement, en Europe,
04:35quand vous mettez un euro d'investissement public,
04:38il faut mettre un euro d'investissement privé.
04:41Chose que les Américains n'ont pas,
04:43chose que les Asiatiques n'ont pas.
04:44Donc, vous êtes automatiquement défavorisés
04:46par ça, parce que, sinon,
04:49on aurait pu avoir les aides de l'État de la France 2030
04:52qu'on a gagnées et qui auraient pu venir
04:55tout de suite nous aider.
04:55Vous voyez ce que je veux dire ?
04:56Faire le pont.
04:57Ce n'est pas le cas.
04:58Vous ne pouvez pas le faire
04:59parce que la règle européenne vous empêche de faire ça.
05:01On voit à quel point c'est fragile, quand même,
05:02la recherche de financement.
05:03On est sur l'État malaisien et sur ACI.
05:05ACI qui est en difficulté.
05:08C'est quoi vos pistes, là, actuellement ?
05:10C'est-à-dire que vous avez des touches
05:11directement avec certaines personnes ?
05:13Oui, alors, je suis content, quand même,
05:14de voir qu'il y a quand même des privés français
05:17qui s'intéressent maintenant.
05:19Donc, je ne sais pas où on va aller avec.
05:21Aux États-Unis, bien sûr.
05:23L'Asie.
05:24La Malaisie, on continue.
05:25Il faut être clair.
05:27Moi, j'ai beaucoup d'espoir sur la Malaisie.
05:29Je pense que c'était toujours dans notre stratégie,
05:34si vous voulez.
05:34de développer une usine d'assemblage en Malaisie
05:38et une aux États-Unis.
05:39D'assemblage final, avec le bureau d'études en France
05:41et tous les premiers développements faits en France,
05:44plus une certaine quantité d'avions.
05:45Ça, ça a toujours été notre objectif.
05:47Maintenant, je regarde, vous savez,
05:49je tape à toutes les portes.
05:50C'est ce que j'essaie de faire.
05:52On se tient au courant, Jean Bauty.
05:55Merci d'être venu ce matin dans la matinale de l'économie.

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