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  • il y a 12 heures
Matthieu Boeche, président fondateur du mouvement 300 pour la France, était l'invité de Laure Closier dans Good Morning Business, ce lundi 10 novembre. Il parle des objectifs de son mouvement, dont la mise en valeur des entrepreneurs, sur BFM Business. Retrouvez l'émission du lundi au vendredi et réécoutez la en podcast.

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Transcription
00:00Notre invité du Grand Entretien ce matin c'est Mathieu Boech. Bonjour, vous êtes le président fondateur du mouvement
00:05300 pour la France que vous avez fondé ces derniers mois pour mettre en valeur les entrepreneurs français.
00:11Vous avez fondé le cabinet de conseil Atlas AI ainsi que la plateforme ce mille fois.
00:17C'est dédié à la mise en valeur des talents et de la réussite entrepreneuriale.
00:20300 pour la France, qu'est-ce que c'est ? C'est quoi la différence avec le MEDEF, avec Croissance Plus ?
00:24C'est un nouveau mouvement pour les entrepreneurs français ?
00:27Alors déjà la première différence, merci de m'accueillir Laure Closier, pour commencer.
00:31La première différence entre 300 pour la France et les autres mouvements c'est que c'est tout nouveau.
00:35C'est un mouvement indépendant qui est porté par le terrain et qui a une ambition démesurée.
00:39C'est de faire de la France le meilleur pays au monde pour entreprendre et de rendre à la France sa place dans le concert des nations.
00:46C'est-à-dire en faire de la France une grande puissance.
00:48Comme le dit le slogan, je ne sais pas si ça va tourner encore, mais la France a tout pour réussir.
00:53Toujours, on n'a pas changé.
00:54C'est vrai, je suis d'accord, la France a tout pour réussir, sauf que la France ne réussit pas.
00:58Donc les entrepreneurs, ils ont une grosse frustration, on le rencontre au quotidien.
01:02On peut peut-être approfondir sur ce sujet-là, mais de cette frustration, de cette colère,
01:08on est une envie de s'engager qui est de plus en plus présente.
01:11Et 300 vient fédérer, catalyser cette envie.
01:15Dans des propositions concrètes, ce n'est pas du tout un mouvement de contestation,
01:19un mouvement qui est là pour participer.
01:21Mais c'est des entrepreneurs qui veulent faire de la politique ?
01:24Pas du tout.
01:24C'est des entrepreneurs, et c'est apartisans, déjà ça c'est hyper important,
01:27c'est des entrepreneurs qui veulent apporter des solutions.
01:30Déjà, il faut comprendre qu'un entrepreneur, c'est une machine à identifier des problèmes.
01:33Donc quand on est entrepreneur, on voit des problèmes partout,
01:36mais en plus on voit des solutions,
01:37et on se demande comment est-ce qu'on pourrait résoudre ces problèmes.
01:40Et on les passe à l'action.
01:41Le pays aujourd'hui, il est bloqué, on manque de vision pour le pays,
01:44on n'a pas de vision d'avenir pour la France,
01:46il y a un blocage qui est très fort,
01:48et ça c'est un impact au niveau macroéconomique,
01:50mais aussi au niveau du quotidien des entrepreneurs et des entreprises.
01:53Et ces entrepreneurs, ils voient un très gros problème,
01:55et ils ont envie de se rassembler pour apporter des grandes solutions.
01:58Donc c'est un engagement, oui, qui est politique,
02:00dans le sens où ils vont apporter des idées pour le pays,
02:02mais c'est apartisans dans le sens où ils veulent des idées pragmatiques,
02:06de terrain, des choses que nous, au quotidien,
02:08on voit tous les jours qui sont comme des évidences,
02:10et que personne ne met en œuvre pour enfin libérer les énergies dans le pays.
02:13Ce qui vous permet de fédérer aujourd'hui un certain nombre d'entrepreneurs,
02:16vous avez fait une tribune notamment dans l'Express avec un certain nombre d'entrepreneurs,
02:20c'est qu'il y a un ras-le-bol fiscal,
02:22il y a des entrepreneurs qui se sentent maltraités, mal compris,
02:26l'entreprise est devenue dans le débat sociétal actuel un problème,
02:29ou une source de revenus qu'on peut taxer pour aller trouver des financements.
02:35Oui, en fait, il faut savoir que le vase est sur le point de déborder.
02:39On dit le vase a débordé, mais non,
02:41mais il est en train de se remplir très fort, il y a vraiment un ras-le-bol.
02:45Le mouvement, il a été initié quand je suis allé à la rencontre d'entrepreneurs,
02:49d'indépendants, d'auto-entrepreneurs, de pleines personnes au printemps,
02:54c'est quelque chose qui vient d'assez loin, qui n'est pas de maintenant,
02:57et les entrepreneurs se sentent entravés dans leur quotidien,
03:00dans leur prise d'initiative, dans l'image que donne la réussite
03:03et l'entrepreneuriat en France,
03:05et ils se sentent simplement maltraités dans le pays
03:08et pas reconnus à leur juste valeur.
03:10Vous dites, on est là pour proposer des solutions,
03:12c'est quoi la solution pour lutter contre l'entrepreneuriat bashing ?
03:16Alors, pour l'entrepreneuriat bashing spécifiquement,
03:18on peut avoir des solutions toutes simples,
03:20comme par exemple, éduquer les enfants à l'entrepreneuriat,
03:24à la prise de risque,
03:25à la résolution de problèmes dès l'école,
03:27pareil dans les lycées, dans l'enseignement supérieur,
03:29montrer que l'entrepreneuriat, c'est quelque chose de constructif,
03:32qui est bon pour la société,
03:33que ce ne sont pas des aventures individuelles, égoïstes,
03:36où seul l'enrichissement personnel est poursuivi,
03:39mais que l'entrepreneur, il a vraiment une place dans la société
03:41qui est extrêmement importante,
03:42et que c'est sûrement la solution pour la France,
03:46parce que nous, on pense que c'est par une économie forte
03:48que ce pays va pouvoir se redresser,
03:50investir dans l'éducation, la santé, etc.,
03:52résoudre énormément de problèmes,
03:54parce qu'on a besoin de marge de manœuvre,
03:55on a besoin d'une économie forte,
03:57et la solution à ça, c'est l'entreprise,
03:59ce n'est pas l'entraver, ce n'est pas la taxer,
04:01ce n'est pas la critiquer,
04:02mais au contraire, il faut encourager ses énergies.
04:04Mais il y a un sujet culturel profond,
04:06c'est-à-dire qu'en France,
04:06on n'a pas de retraite par capitalisation,
04:08on n'a pas d'intérêt plus que ça,
04:10à part si on veut évidemment faire fructifier son capital,
04:13d'investir sur les marchés financiers,
04:15à l'opposé des États-Unis.
04:17Est-ce que tant qu'on n'a pas ce besoin de se financer,
04:20de mettre en place des capitaux longs,
04:22on n'a pas une mauvaise compréhension
04:23du système financier et de l'investissement ?
04:26Alors, c'est vrai qu'il faudrait arriver,
04:28je pense, quelque chose qui est important,
04:29c'est de lier la macroéconomie avec l'économie du quotidien.
04:34Parce que la France est endettée,
04:35bientôt le service de la dette,
04:37ça va être la première dépense de l'État.
04:39Je ne sais pas s'il y a un État dans le monde
04:40qui va dépenser autant dans le service de sa dette.
04:43Il n'y a pas de croissance,
04:44ça fait 20 ans que la croissance est entre 0 et 1,
04:48qui est vraiment à tonne.
04:50Et tout ça, en fait,
04:51c'est une traduction dans le quotidien des entrepreneurs.
04:54Tout simplement, les gens n'ont pas de pouvoir d'achat,
04:56donc quand on cherche des clients,
04:57si le pouvoir d'achat est contraint
04:59par que des dépenses contraintes,
05:00le téléphone, logement, déplacement, électricité,
05:03fortement, quand on monte une entreprise,
05:05c'est difficile de trouver des clients.
05:08Les personnes, parfois, sont mal dans leur emploi,
05:10ils ont peur de changer d'entreprise,
05:11parce qu'ils se disent,
05:12si je change d'entreprise,
05:13je ne vais pas trouver un poste,
05:15parce qu'il y a du chômage,
05:15parce que c'est compliqué.
05:17Donc ça a aussi du mal-être dans le quotidien des salariés.
05:20Donc je pense qu'il y a aussi un travail de pédagogie
05:23assez important à faire
05:24pour pouvoir lier ces problèmes macroéconomiques
05:26avec le quotidien des Français
05:27et montrer que la voix des entrepreneurs
05:30qu'on représente par 300,
05:32mais je ne suis pas le seul,
05:33aujourd'hui on entend beaucoup d'entrepreneurs,
05:36comme par exemple Éric Larchevêque,
05:38il y a Henri Novelli qui est en train de s'engager,
05:40Pierre Gattaz qui est une voix importante,
05:42on a aussi Jean-Philippe Cartier
05:44qui est admirable et qui prend la parole en ce moment.
05:47Mais toute cette voix-là,
05:48en fait, elle n'est pas là pour défendre
05:49une corporation de patrons ou je ne sais quoi,
05:52mais elle est vraiment là pour dire
05:54que ce pays a un potentiel immense,
05:55il est reconnu dans le monde entier
05:56comme un phare culturel, un exemple, etc.
06:00Et en France, on fait tout le contraire
06:02de ce qu'il faut faire
06:03et on arrive à...
06:05Alors j'espère qu'on n'est pas à un point de non-retour.
06:06Mais est-ce qu'il n'y a pas que des coups à prendre,
06:08Mathieu Bouèche, à s'engager comme ça,
06:11publiquement, quand on est chef d'entreprise,
06:13qu'on s'oppose sur des débats télé
06:15à des politiques qui vous traitent de parasites,
06:18par exemple, comme le fait LFI
06:19quand il parle des chefs d'entreprise
06:20ou des actionnaires,
06:22quand on est chef d'entreprise
06:23et qu'on a des choses à vendre quand même,
06:24est-ce qu'il n'y a pas que des coups à prendre ?
06:26Alors, bon, moi, si on me traite de parasites,
06:28ce n'est pas forcément un coup
06:29parce que je ne me considère pas comme tel
06:31et je pense que c'est un sophisme assez simple.
06:35En fait, il n'y a pas vraiment grand-chose à répondre.
06:37Au contraire, on a envie de débattre.
06:38On ne dit pas que les idées qu'on va apporter,
06:39c'est les meilleures.
06:41D'ailleurs, ce qui est très intéressant dans 300,
06:43c'est qu'on a des entrepreneurs
06:44qui représentent l'entièreté de la société française.
06:48Il ne faut pas s'imaginer
06:49que ce n'est que des entrepreneurs
06:50qui ont une entreprise, qui ont des employés.
06:52On a des étudiants, on a des salariés,
06:54on a des fonctionnaires, on a des retraités.
06:56Alors, pourquoi ils sont dans un mouvement d'entrepreneurs ?
06:58Parce qu'en fait, ils se reconnaissent
06:59dans l'esprit d'entreprise.
07:00Et ça, c'est quelque chose
07:01qui unit beaucoup de Français.
07:03Et je pense qu'il y a quelque chose aussi
07:04qui est assez important,
07:05c'est qu'on a fait un sondage auprès des Français
07:07avec CSA au mois de juillet.
07:09Il y a 71% des Français
07:10qui veulent plus d'entrepreneurs
07:12dans le débat public.
07:13Ça, c'est clair.
07:14Il y a 85% des Français
07:15qui disent que l'entrepreneur
07:17est indispensable pour le pays.
07:19Il y a une schizophrénie
07:20dans la tête des Français
07:21sur le rapport à l'entreprise.
07:23C'est un peu schizophrène quand même.
07:25Je ne sais pas si c'est ce qu'on dit d'eux
07:27ou c'est ce qu'ils sont.
07:27Moi, je pense qu'on dit que les Français,
07:29ils sont fainéants,
07:30ils ne prennent pas d'initiative, etc.
07:32Moi, quand je regarde les gens travailler,
07:34je vois tout le contraire.
07:35Je vois des gens qui sont positifs,
07:36qui en veulent, qui se battent.
07:37Par contre, il y a un État en face
07:38qui les empêche de prendre des initiatives,
07:41qui met 45 000 réglementations
07:44en 20 ans nouvelles.
07:45La France est le dernier pays de l'OCDE
07:47en termes de pression fiscale,
07:4838e sur 38.
07:50Il faut imaginer que dans cet environnement-là,
07:52les entrepreneurs et aussi
07:53les salariés du privé,
07:54tous les gens qui se battent au quotidien,
07:55sont des héros
07:56parce que l'environnement
07:57est extrêmement compliqué.
07:58Merci beaucoup d'être venu ce matin.
08:00Mathieu Boesch,
08:01le président du Mouvement 300.
08:03Pour la fin,
08:04pour la fin,

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