00:00Good morning business, le pitch.
00:036h15 sur BFM Business et sur AMC Live.
00:05Le pitch aujourd'hui c'est avec Stéphane Delacroix de La Vallette.
00:07Bonjour, vous êtes le cofondateur et président d'EOTIL.
00:11Une minute pour pitcher et en débrief.
00:13Bonjour Laure, bonjour Anthony, bonjour Eva.
00:16EOTIL c'est une deep tech marseillaise qui a pour objectif de retirer les urines des réseaux
00:21et de les valoriser sous forme notamment d'engrais, d'engrais agricoles.
00:26Ah vous avez fait un pitch de 4 secondes !
00:27Le plus court de l'histoire !
00:28C'est le plus court de l'histoire mais au moins c'était clair.
00:31Alors comment on ressort, on sort les urines du réseau ?
00:35Alors pour ça on utilise des toilettes qu'on appelle des toilettes à séparation,
00:37c'est-à-dire des toilettes dans lesquelles on ne va pas mettre d'eau potable
00:40et on va avoir des flux qui vont être séparés.
00:42Donc d'un côté on va avoir les matières fécales et les papiers,
00:45de l'autre côté on va avoir les urines et nous on va récupérer juste la partie urine.
00:48Mais alors du coup, vous c'est quoi votre innovation ?
00:50C'est justement de fabriquer ces toilettes ?
00:52Parce que le fait que l'urine soit de l'engrais, ça on le sait depuis très longtemps.
00:56Ou alors est-ce qu'il y a un procédé de transformation ensuite pour en faire de l'engrais ?
01:00C'est quoi votre valeur ajoutée finalement ?
01:02Alors tout à fait, nous on récupère les urines,
01:05mais ça avec les toilettes, notamment mon collègue fait des toilettes à séparation.
01:10Mais moi ce qui m'intéresse, ça va être de transformer cette urine
01:12pour la rendre valable et pour la rendre intéressante pour les agriculteurs.
01:15Parce que l'urine telle qu'elle, elle est intéressante,
01:17mais pas autant qu'on peut la rendre si on la transforme un petit peu.
01:20Voilà, parce qu'il y a de l'azote, du phosphore et du potassium.
01:22Tout à fait, voilà.
01:23Et les toilettes à séparation d'eau, c'est des toilettes sèches,
01:27c'est que dans les espaces publics, on ne parle pas de chez nous, chez les particuliers.
01:31En fait, en soi, on pourrait imaginer d'aller partout.
01:33Nous aujourd'hui, on s'intéresse plutôt à des espaces publics
01:35parce que ça permet d'avoir en peu de points de collecte des gros volumes.
01:39C'est ça qui est intéressant.
01:39Alors vous dites, si on récupérait les urines de la population française,
01:46on pourrait courir jusqu'à 40% du besoin agricole.
01:49Ce n'est plus du pétrole jaune, c'est de l'or jaune.
01:52Oui, mais l'idée c'est aussi de dire,
01:54on est beaucoup dépendant aujourd'hui de la ressource,
01:57notamment en gaz pour faire l'engrais qu'on utilise dans les champs.
02:00Et donc en fait, en réutilisant les urines,
02:02on pourrait se passer d'importation de gaz ou d'engrais.
02:07Donc c'est ça qui est intéressant, c'est de redonner une souveraineté.
02:09C'est un engrais qu'on importe aussi beaucoup de Russie,
02:10donc il y a un sujet géopolitique.
02:12Mais alors justement, l'engrais, est-ce qu'il existe déjà ?
02:15Et si c'est le cas, est-ce qu'il est aussi efficace
02:18qu'un engrais classique qu'on va acheter dans le commerce
02:20ou qu'on va importer effectivement ?
02:22Alors, on est encore très tôt dans le procédé.
02:26Nous, on est en train de mettre en place ce système de transformation.
02:29On a quand même eu quelques essais, déjà, avec l'engrais qu'on a pu créer.
02:33Et les essais ont pour l'instant été très concluants.
02:35Donc on a vu qu'on avait des résultats qui étaient intéressants.
02:37Maintenant, on n'attend qu'une chose, nous, c'est de passer
02:39à une plus grande échelle de tests pour pouvoir valider cet engrais.
02:42Ça pose aussi la question, on voit derrière vous,
02:44des cuves assez importantes.
02:46Ça pose la question du stockage.
02:47Où est-ce que vous allez stocker cette urine
02:48et la stocker dans les meilleures conditions ?
02:51Alors, aujourd'hui, nous, on est sur Marseille.
02:54On travaille avec une entreprise,
02:56c'est le Cogex Développement,
02:57qui nous aide à faire toute la partie logistique
02:58et qui a un espace de stockage qui est conséquent,
03:00qui nous permet d'avoir un espace de stock tampon,
03:03entre guillemets,
03:03et le temps que nous, on processe cette urine.
03:06Que vous disent les agriculteurs quand vous allez les voir ?
03:09Ils sont prêts à acheter ?
03:11Ils comprennent la solution ?
03:12Alors, en fait, c'est même eux qui viennent nous voir.
03:14Parce qu'aujourd'hui, il faut savoir que selon l'agriculture,
03:17c'est quand même très diversifié
03:18entre les tailles d'exploitation,
03:20le type de culture qu'on va faire, etc.
03:22Mais il y a un vrai besoin en engrais.
03:23Peut-être que tous les agriculteurs, ou presque,
03:25mettent de l'engrais dans leur champ,
03:26et donc ils ont un besoin.
03:28Et nous, ils se rendent compte qu'avec l'urine,
03:30ils vont avoir un engrais de proximité,
03:32qui est accessible facilement,
03:33et dont, potentiellement, il y aura peu de fluctuations du prix.
03:36Contrairement aux engrais classiques et industriels.
03:39Mais l'enjeu du prix, il est hyper important, effectivement.
03:42Vous dites peu de fluctuations,
03:43mais est-ce que ce sera plus cher ou moins cher
03:44par rapport à un engrais traditionnel ?
03:45On va se placer dans les prix du marché.
03:47L'idée, c'est vraiment d'avoir un engrais qui soit pertinent,
03:50mais qui ne soit pas plus cher que d'habitude.
03:52Vous pensez que vous pouvez commercialiser
03:53d'ici combien de temps ?
03:55On pense qu'on va pouvoir commercialiser
03:57nos premiers produits dans l'année 2026.
03:59Après, on est une deep tech,
04:01donc il y a encore un besoin de procédés, d'innovation.
04:04Donc, on va séquencer un petit peu
04:06toute la partie mise sur le marché.
04:08Et donc, on a encore quelques années devant nous.
04:10Vous n'avez pas levé de fonds ?
04:11Vous financez tout sur vos fonds propres ?
04:13Alors, pour l'instant, oui.
04:15Après, on est une deep tech,
04:16donc nécessairement, un jour ou l'autre,
04:18il faudra passer par cette phase de levée de fonds
04:20parce qu'on est capitalistique par nature.
04:22On a quelques appels du pied du marché,
04:24donc comme je vous le disais,
04:24avec les agriculteurs qui s'adressent à nous.
04:27On va avoir un besoin de business.
04:28Donc, évidemment, à un moment,
04:30on va aller vers la levée de fonds
04:31et on se structure pour l'instant là-dessus.
04:33Ça s'appelle EOTIL, Stéphane de la Croix de la Vallette.
04:35Merci d'être venu ce matin
04:36dans la matinale de l'économie.
04:38Merci.