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  • il y a 1 heure
Stéphane de Lacroix de Lavalette, cofondateur et président d'Ehotil, était l'invité de Laure Closier dans Le Pitch de l'émission Good Morning Business, ce mardi 18 novembre. Ils sont revenus sur la mission de son entreprise, notamment la récupération de l'urine humaine pour en faire de l'engrais agricole, sur BFM Business. Retrouvez l'émission du lundi au vendredi et réécoutez la en podcast.

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Transcription
00:00Good morning business, le pitch.
00:036h15 sur BFM Business et sur AMC Live.
00:05Le pitch aujourd'hui c'est avec Stéphane Delacroix de La Vallette.
00:07Bonjour, vous êtes le cofondateur et président d'EOTIL.
00:11Une minute pour pitcher et en débrief.
00:13Bonjour Laure, bonjour Anthony, bonjour Eva.
00:16EOTIL c'est une deep tech marseillaise qui a pour objectif de retirer les urines des réseaux
00:21et de les valoriser sous forme notamment d'engrais, d'engrais agricoles.
00:26Ah vous avez fait un pitch de 4 secondes !
00:27Le plus court de l'histoire !
00:28C'est le plus court de l'histoire mais au moins c'était clair.
00:31Alors comment on ressort, on sort les urines du réseau ?
00:35Alors pour ça on utilise des toilettes qu'on appelle des toilettes à séparation,
00:37c'est-à-dire des toilettes dans lesquelles on ne va pas mettre d'eau potable
00:40et on va avoir des flux qui vont être séparés.
00:42Donc d'un côté on va avoir les matières fécales et les papiers,
00:45de l'autre côté on va avoir les urines et nous on va récupérer juste la partie urine.
00:48Mais alors du coup, vous c'est quoi votre innovation ?
00:50C'est justement de fabriquer ces toilettes ?
00:52Parce que le fait que l'urine soit de l'engrais, ça on le sait depuis très longtemps.
00:56Ou alors est-ce qu'il y a un procédé de transformation ensuite pour en faire de l'engrais ?
01:00C'est quoi votre valeur ajoutée finalement ?
01:02Alors tout à fait, nous on récupère les urines,
01:05mais ça avec les toilettes, notamment mon collègue fait des toilettes à séparation.
01:10Mais moi ce qui m'intéresse, ça va être de transformer cette urine
01:12pour la rendre valable et pour la rendre intéressante pour les agriculteurs.
01:15Parce que l'urine telle qu'elle, elle est intéressante,
01:17mais pas autant qu'on peut la rendre si on la transforme un petit peu.
01:20Voilà, parce qu'il y a de l'azote, du phosphore et du potassium.
01:22Tout à fait, voilà.
01:23Et les toilettes à séparation d'eau, c'est des toilettes sèches,
01:27c'est que dans les espaces publics, on ne parle pas de chez nous, chez les particuliers.
01:31En fait, en soi, on pourrait imaginer d'aller partout.
01:33Nous aujourd'hui, on s'intéresse plutôt à des espaces publics
01:35parce que ça permet d'avoir en peu de points de collecte des gros volumes.
01:39C'est ça qui est intéressant.
01:39Alors vous dites, si on récupérait les urines de la population française,
01:46on pourrait courir jusqu'à 40% du besoin agricole.
01:49Ce n'est plus du pétrole jaune, c'est de l'or jaune.
01:52Oui, mais l'idée c'est aussi de dire,
01:54on est beaucoup dépendant aujourd'hui de la ressource,
01:57notamment en gaz pour faire l'engrais qu'on utilise dans les champs.
02:00Et donc en fait, en réutilisant les urines,
02:02on pourrait se passer d'importation de gaz ou d'engrais.
02:07Donc c'est ça qui est intéressant, c'est de redonner une souveraineté.
02:09C'est un engrais qu'on importe aussi beaucoup de Russie,
02:10donc il y a un sujet géopolitique.
02:12Mais alors justement, l'engrais, est-ce qu'il existe déjà ?
02:15Et si c'est le cas, est-ce qu'il est aussi efficace
02:18qu'un engrais classique qu'on va acheter dans le commerce
02:20ou qu'on va importer effectivement ?
02:22Alors, on est encore très tôt dans le procédé.
02:26Nous, on est en train de mettre en place ce système de transformation.
02:29On a quand même eu quelques essais, déjà, avec l'engrais qu'on a pu créer.
02:33Et les essais ont pour l'instant été très concluants.
02:35Donc on a vu qu'on avait des résultats qui étaient intéressants.
02:37Maintenant, on n'attend qu'une chose, nous, c'est de passer
02:39à une plus grande échelle de tests pour pouvoir valider cet engrais.
02:42Ça pose aussi la question, on voit derrière vous,
02:44des cuves assez importantes.
02:46Ça pose la question du stockage.
02:47Où est-ce que vous allez stocker cette urine
02:48et la stocker dans les meilleures conditions ?
02:51Alors, aujourd'hui, nous, on est sur Marseille.
02:54On travaille avec une entreprise,
02:56c'est le Cogex Développement,
02:57qui nous aide à faire toute la partie logistique
02:58et qui a un espace de stockage qui est conséquent,
03:00qui nous permet d'avoir un espace de stock tampon,
03:03entre guillemets,
03:03et le temps que nous, on processe cette urine.
03:06Que vous disent les agriculteurs quand vous allez les voir ?
03:09Ils sont prêts à acheter ?
03:11Ils comprennent la solution ?
03:12Alors, en fait, c'est même eux qui viennent nous voir.
03:14Parce qu'aujourd'hui, il faut savoir que selon l'agriculture,
03:17c'est quand même très diversifié
03:18entre les tailles d'exploitation,
03:20le type de culture qu'on va faire, etc.
03:22Mais il y a un vrai besoin en engrais.
03:23Peut-être que tous les agriculteurs, ou presque,
03:25mettent de l'engrais dans leur champ,
03:26et donc ils ont un besoin.
03:28Et nous, ils se rendent compte qu'avec l'urine,
03:30ils vont avoir un engrais de proximité,
03:32qui est accessible facilement,
03:33et dont, potentiellement, il y aura peu de fluctuations du prix.
03:36Contrairement aux engrais classiques et industriels.
03:39Mais l'enjeu du prix, il est hyper important, effectivement.
03:42Vous dites peu de fluctuations,
03:43mais est-ce que ce sera plus cher ou moins cher
03:44par rapport à un engrais traditionnel ?
03:45On va se placer dans les prix du marché.
03:47L'idée, c'est vraiment d'avoir un engrais qui soit pertinent,
03:50mais qui ne soit pas plus cher que d'habitude.
03:52Vous pensez que vous pouvez commercialiser
03:53d'ici combien de temps ?
03:55On pense qu'on va pouvoir commercialiser
03:57nos premiers produits dans l'année 2026.
03:59Après, on est une deep tech,
04:01donc il y a encore un besoin de procédés, d'innovation.
04:04Donc, on va séquencer un petit peu
04:06toute la partie mise sur le marché.
04:08Et donc, on a encore quelques années devant nous.
04:10Vous n'avez pas levé de fonds ?
04:11Vous financez tout sur vos fonds propres ?
04:13Alors, pour l'instant, oui.
04:15Après, on est une deep tech,
04:16donc nécessairement, un jour ou l'autre,
04:18il faudra passer par cette phase de levée de fonds
04:20parce qu'on est capitalistique par nature.
04:22On a quelques appels du pied du marché,
04:24donc comme je vous le disais,
04:24avec les agriculteurs qui s'adressent à nous.
04:27On va avoir un besoin de business.
04:28Donc, évidemment, à un moment,
04:30on va aller vers la levée de fonds
04:31et on se structure pour l'instant là-dessus.
04:33Ça s'appelle EOTIL, Stéphane de la Croix de la Vallette.
04:35Merci d'être venu ce matin
04:36dans la matinale de l'économie.
04:38Merci.

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