00:00BFM Bourse, l'écho du monde.
00:04François Cabot nous rejoint à son tour, économiste senior pour Groupe AXA.
00:07Bonjour François.
00:09Bonjour.
00:09On se réjouit des PMI européens qui sont meilleurs qu'attendus sur des plus hauts de 16 mois.
00:14Les PMI européens sauf le PMI français, la confiance des directeurs d'achat en France
00:18qui au contraire se dégrade à un plus bas de 5 mois.
00:22C'est quand même assez frappant.
00:24Et pendant ce temps, la France du coup cherche à remplir son tonneau des danaïdes
00:27et pourquoi pas en relevant les impôts, les prélèvements sur les plus aisés,
00:31que ce soit les particuliers ou les entreprises.
00:32Quel impact cela aurait-il d'après vous sur l'activité et l'économie française
00:36si effectivement les prélèvements étaient relevés ?
00:39Alors je crois d'abord qu'il faut modérer les PMI
00:41et surtout tirer par un fort rebond allemand dans les services
00:44qui a été contredi aujourd'hui par plutôt une chute dans l'indice de l'IFO domestique.
00:52Donc ce rebond me paraît allemand et donc européen hors France.
00:56Du coup, il me paraît un peu douteux.
00:57Avoir également en tête la dégradation des commandes
00:59et des sortes de l'emploi qui ne sont pas à la fête.
01:02Pour revenir sur la question française,
01:03je pense qu'il y a effectivement besoin d'avoir un retour sur la stabilité,
01:07de la stabilité pardon, avec un cap crédible
01:09sur l'orientation générale de la politique économique
01:11pour les deux prochaines années.
01:12Ça je pense que c'est vraiment important d'avoir un cap
01:14au moins jusqu'aux élections présidentielles de 2027.
01:17Et plus précisément sur la question budgétaire,
01:19je crois que c'est essentiel d'avoir un effort mesuré
01:23mais perpistant dans le temps sur les dépenses.
01:25Ça je pense que c'est vraiment la règle numéro un.
01:27Et après, malheureusement, vu la taille de l'effort effectué,
01:30on n'a pas d'autre choix que d'avoir un effort supplémentaire
01:32à avoir sur les plus aisés,
01:34quitte à ce qu'ils soient effectivement temporaires dans le temps.
01:37Alors une des autres actualités du côté de l'Europe,
01:40c'est l'Italie qui a vu sa note de crédit relevée.
01:43Quels vont être les prochains défis pour l'économie italienne ?
01:48Alors je crois qu'il y a deux natures.
01:50Il y a des défis cycliques et des défis structurels.
01:53Sur l'aspect cyclique, il y a très clairement un ajustement
01:55à attendre, de mon point de vue, sur l'investissement résidentiel.
01:58Après la politique de super bonus qui a complètement surdopé le secteur,
02:03donc il y a plutôt un ajustement qui va avoir lieu.
02:05Donc c'est à trouver un atterrissage en douceur
02:08sur cet investissement résidentiel qui risque d'être en délicatesse.
02:13Et puis évidemment sur le commerce mondial
02:14qui est quand même un facteur historique de croissance en Italie.
02:19Et donc les commerces extérieurs avec une politique tarifaire américaine,
02:22avec un euro plutôt fort également,
02:24même s'il est en baisse un peu aujourd'hui.
02:26Donc là-dessus, c'est l'aspect cyclique, ces deux éléments-là.
02:28Et puis sur les aspects plus structurels,
02:30c'est la bonne implémentation des fonds NGU
02:32et donc faire les réformes qui vont avec
02:34pour lutter, il faut se le rappeler,
02:37en Italie, une des pires démographies qu'on a en Europe
02:39et qui n'a pas changé depuis de nombreuses années.
02:42Et également, on n'a pas encore vraiment vu,
02:45même si c'était encore un peu tôt,
02:46des faits des fonds NGU et des réformes qui ont été faites
02:49sur la productivité.
02:50Également, en Italie, on a une productivité historiquement faible
02:53par rapport à l'Union européenne
02:54et elle reste très peu flatteuse.
02:57Et donc là-dessus, effectivement,
02:58il y a besoin d'avoir un effort continu
03:00sur ces éléments pour augmenter la productivité en Italie.
03:05Et puis, dernier élément,
03:06et ça, c'est au-delà de l'aspect économique,
03:08sur l'aspect politique,
03:09je pense que c'est un aspect important
03:11de la bonne performance,
03:12notamment des spreads italiens versus la France,
03:14comme vous l'évoquiez,
03:15c'est la stabilité politique.
03:17Et donc là, effectivement,
03:18les élections sont uniquement en 2027
03:20et du coup, de maintenir cette stabilité-là
03:22va être importante,
03:23mais qui paraît être un facteur
03:24en relativement court terme
03:26quand on sait l'historique italien
03:28avec plutôt une instabilité politique latente.
03:30– Merci François Cabot avec nous,
03:32économiste senior pour groupe AXA.
03:34– Merci François Cabot avec nous,
