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  • il y a 16 heures
Ce jeudi 9 octobre, Alexandre Hezez, stratégiste indépendant, s'est penché sur une possible baisse de taux de la BCE avant 2026, et la tendance haussière sur les marchés, dans l'émission BFM Bourse présentée par Guillaume Sommerer. BFM Bourse est à voir ou écouter du lundi au vendredi sur BFM Business.

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Transcription
00:00D'abord, il est 15h44, Alexandre Rézé nous rejoint.
00:02Bonjour Alexandre.
00:03Bonjour.
00:04Stratégiste indépendant, vous venez rendre votre verdict face au marché,
00:08ce moment, cet instant qui arrive, ce verdict. L'assumez-vous ?
00:12Je l'assume et je l'estime.
00:15Alors on vous écoute, on écoute votre verdict.
00:18J'assume qu'il y a encore de la place pour la BCE, pour baisser ses taux
00:21dans les six prochains mois, au moins une fois, sinon peut-être deux en 2026.
00:28Vous assumez le fait que la BCE, à vos yeux en tout cas, devrait encore baisser ses taux.
00:35Il reste de la place. Est-ce que c'est une façon de dire qu'elle devrait,
00:38qu'il serait nécessaire qu'elle baisse davantage, cet eau ? Alexandre.
00:40Alors il va être nécessaire pour une baisse future.
00:45Pour l'instant, elle est assez mitigée.
00:47On va voir dans les minutes, en tout cas dans les discussions des différents banquiers centraux,
00:52on semble qu'on est à l'équilibre.
00:54Mais dans quelques mois, en tout cas, on aura plusieurs effets
00:58qui viendront contrecarrer des craintes qu'on pourrait avoir sur l'inflation.
01:03Et la désinflation, en tout cas, n'est pas terminée en zone euro,
01:06pour plusieurs raisons.
01:07La hausse de l'euro, qui a un impact assez significatif sur l'inflation.
01:13Vous allez avoir aussi progressivement, et on le voit dans les indicateurs avancés,
01:17des salaires qui vont être contenus.
01:20En tout cas, on va être sur 2,5-3% de hausse salariale,
01:24qui vont effectivement rabaisser l'inflation.
01:27Et d'une certaine manière, la croissance économique européenne,
01:30qui a montré, somme toute, une certaine résilience,
01:33du fait de beaucoup de front-running, notamment des Américains,
01:35qui ont accéléré leurs achats durant toute cette année,
01:39avec les étonnements qu'on pouvait avoir sur la guerre commerciale tarifaire,
01:47eh bien, ça va progressivement s'abaisser,
01:50et la croissance aura besoin de toute manière d'un support supplémentaire,
01:54le marché actions d'ailleurs,
01:55et il viendra de la BCE, qui, elle, pourra sans doute,
01:59de manière assez facile, baisser une fois ses taux d'intérêt.
02:03Oui, sauf que j'imagine que le BFM Bourse espagnol,
02:06ou dans le BFM Bourse portugais, voire italien,
02:07ils ne sont pas en train de se dire qu'il faudrait plus de baisse de taux,
02:10parce que la croissance, ils l'ont là-bas.
02:11On parle d'un manque de croissance, parce qu'on est en France,
02:13regardez la croissance espagnole, portugaise,
02:15ils ont deux fois plus d'inflation que nous aussi,
02:17est-ce qu'eux attendent une baisse de plus, voire deux de la BCE ?
02:19Alors oui, parce que l'inflation va, effectivement,
02:23on est dans un processus quand même qui va durer de désinflation
02:26dans l'ensemble de la zone euro,
02:28c'est vrai qu'on peut parler aussi de l'Allemagne,
02:29qui a des besoins massifs,
02:31et de toutes les manières, cette baisse des taux d'intérêt
02:33pourra aussi améliorer la croissance, on va dire, structurelle,
02:37via le secteur mancaire.
02:38Et là, c'est très intéressant pour les banques,
02:40parce que ça ne veut pas dire que les taux d'intérêt à long terme
02:42vont baisser de manière significative,
02:44on aura certainement des courbes pentues,
02:46parce qu'on a certains doutes sur les financements de l'État,
02:49on parle beaucoup de la France, évidemment,
02:50mais sur d'autres États,
02:52on a énormément d'émissions en Allemagne,
02:54l'Allemagne va passer de 60% à 80% de son PIB en 5-6 ans,
02:57on va avoir, c'est énorme,
02:59donc en fait, on va avoir une pression,
03:01que l'on voit dans beaucoup de pays d'ailleurs,
03:03au Japon aussi,
03:04sur les taux d'intérêt à long terme,
03:06mais sur le court terme, en tout cas,
03:07ça va permettre au crédit,
03:10en tout cas, de repartir de manière significative.
03:12On a eu les minutes de la BCE aujourd'hui,
03:14elles tendent vers plus de baisse de taux,
03:15ces minutes où ça resterait très prudent ?
03:17Ça reste assez prudent pour l'instant,
03:19c'est justement tout le discours ambigu,
03:22voire ambivalent de la BCE,
03:24qui ne veut pas non plus faire des anticipations trop fortes
03:27sur le marché,
03:27pour éviter effectivement qu'elle soit derrière la courbe,
03:31comme on dit dans notre jargon.
03:33Alors, les marchés montent encore aujourd'hui,
03:35le CAC 40 est proche des 8100 points,
03:37le CAC 40,
03:37dividendes réinvestis sur un record absolu,
03:39les autres marchés européens aussi restent sur un petit train de dossier.
03:43Vous êtes à l'aise avec la hausse des marchés ?
03:45Alors, je ne vais pas parler de Wall Street,
03:46parce qu'on en parle tout le temps,
03:47on était avec John Plassard tout à l'heure
03:48pour parler de l'ouverture des marchés américains,
03:50mais la hausse des marchés européens,
03:51est-ce qu'elle vous semble saine,
03:53tenable, viable dans la durée encore ?
03:55Alors, elle est assez saine,
03:56parce qu'il y a en plus,
03:57on voit des rotations sectorielles
03:58qui se mettent en place,
04:01notamment sur le luxe.
04:02Alors, évidemment, on ne peut pas,
04:03quand on a un marché américain
04:04qui fait 75-80% du marché mondial,
04:07il pousse les autres marchés
04:10et les arbitrages qui peuvent être faits,
04:12notamment sur l'Europe,
04:13qui est quand même une valorisation
04:14beaucoup moins importante.
04:16En Asie aussi,
04:17on voit cette dynamique
04:19qui est en train de se créer.
04:20Pour moi,
04:20une des géographiques les plus intéressantes,
04:23c'est la Chine,
04:24qui, elle aussi,
04:26a un très beau parcours boursier,
04:27mais on est encore très, très loin
04:28des plus hauts historiques,
04:31avec une potentielle,
04:32en tout cas,
04:33amélioration de la croissance
04:34dans les trimestres à venir
04:35qui va être très importante,
04:37avec un point sur la Chine
04:39par rapport à l'Europe.
04:40Effectivement,
04:41cette dynamique sur l'IA
04:42qu'on n'a peut-être pas en Europe,
04:45donc ça attire un peu plus de flux
04:47que sur l'Europe.
04:48Et nous,
04:50au milieu du marché européen,
04:51on n'est pas un marché sans risque,
04:53surtout en ce moment,
04:54avec l'instabilité politique
04:55qu'on connaît.
04:57Qu'est-ce qui vaudrait mieux,
04:57finalement,
04:58pour l'avenir,
04:58que la réforme sur les retraites
05:00soit adoptée,
05:01quitte à ce que le climat
05:02reste très instable,
05:04ou l'abandonner
05:05au prix
05:06d'un petit peu de stabilité ?
05:09Il faut bien quand même
05:10se souvenir que dans
05:11les dernières dégradations
05:13de la note française,
05:15et notamment les perspectives
05:16stables qu'on avait eues
05:17il y a déjà un an,
05:19un an et demi,
05:20la réforme des retraites
05:22était un élément important
05:23pour la stabilité,
05:25en tout cas,
05:25à terme de la note française.
05:27C'est vrai qu'on va voir
05:28comment les marchés vont réagir.
05:31La stabilité politique,
05:32finalement,
05:33on a vu les spreads
05:34monter,
05:35mais pas tellement,
05:36en tout cas,
05:37suite à l'annonce
05:37de la démission
05:38du Premier ministre,
05:40je pense que la réforme
05:41des retraites,
05:41le marché risque de tester,
05:43en tout cas,
05:44la France et le spread
05:46de la France
05:46sur les marchés de crédit
05:49avec cette fin
05:51de cette réforme des retraites,
05:52en tout cas,
05:53qui est quand même
05:53un gage de pérennité
05:55par rapport aux autres
05:57pays européens.
05:58On a ce sentiment-là,
05:59c'est-à-dire que
06:00est-ce que la réforme
06:01des retraites sera sacrifiée,
06:02en tout cas suspendue,
06:04pour retrouver un peu
06:05de stabilité politique,
06:06ou mieux vaut-il
06:07cette instabilité,
06:08mais au moins,
06:08on préserve
06:08la réforme des retraites.
06:09Du point de vue du marché,
06:10ce n'est pas complètement clair encore.
06:12Non, ce n'est pas
06:12complètement clair.
06:13Ce qui est certain,
06:14et là,
06:14c'est pour moi
06:15un vrai changement
06:16de paradigme,
06:17c'est que finalement,
06:19l'aspect français
06:19ne touche pas du tout
06:22les autres pays.
06:22On le voit notamment
06:23sur le secteur bancaire.
06:24On a vraiment quelque chose
06:25qui est extrêmement
06:26circonscrit à la France,
06:28ce qui n'aurait pas
06:29du tout été le cas
06:29il y a encore
06:30cinq ou six ans
06:31où un pays européen
06:33qui avait ce genre
06:34de problème
06:35entraînait
06:35l'ensemble de la zone.
06:37Tiens,
06:37c'est Alpha Vayu
06:38qui a listé
06:38les entreprises
06:39tirant plus de la moitié
06:40de leurs revenus
06:41du seul marché français,
06:42donc les plus exposés
06:43à ce qui se passe en France.
06:44Il y a Bastille-le-Confort,
06:4583% de leurs revenus,
06:47Casino,
06:47100%,
06:48FH, 66%,
06:49FDJ,
06:50Française des Jeux,
06:51bien sûr,
06:51il y a beaucoup de particuliers
06:52sur FDJ,
06:5296% des revenus
06:54viennent de France,
06:55Gécina,
06:56100%,
06:56Aéroport de Paris,
06:57bien sûr,
06:57et puis alors une Espagnole,
06:58une valeur espagnole
06:59cotée à Madrid
07:00qui fait 64%
07:02de son chiffre d'affaires
07:03en France,
07:03la pauvre,
07:04on a envie de dire,
07:04c'est immobiliaria colonial.
07:07En fait,
07:07il avait racheté
07:08la société foncière lyonnaise,
07:09c'est pour ça.
07:10Et donc 64%,
07:11c'est une valeur espagnole,
07:12mais c'est l'essentiel
07:13de l'activité
07:13qui est en France.
07:14Mais prenez l'exemple
07:15de FDJ,
07:16c'est une activité
07:18complètement contracyclique
07:19et plus ça va mal,
07:20plus il y a une appétence
07:21en tout cas
07:21pour les jeux d'argent.
07:23Donc c'est pas forcément
07:24négatif en tout cas
07:26pour des valeurs comme...
07:27Ah oui,
07:28d'accord,
07:28effectivement.
07:29Et pendant ce temps,
07:29le luxe,
07:30parce qu'on peut se dire
07:30que même si le CAC 40
07:31devait rester plombé
07:32du fait de l'instabilité politique,
07:33si ses principaux secteurs
07:35sont portés,
07:35dopés,
07:36le CAC 40 pourrait
07:37peut-être aller mieux,
07:38malgré l'instabilité.
07:39Et on voit que le luxe,
07:40ça va mieux,
07:41qui a de plus en plus
07:41de relèvements d'opinions.
07:42Aujourd'hui,
07:42c'est Deutsche Bank
07:43qui relève son opinion
07:44sur LVMH,
07:44son objectif de cours
07:45sur Kering.
07:47C'est le vrai réveil du luxe
07:48qu'on observe ?
07:49Alors,
07:49le train est déjà bien passé,
07:52c'est-à-dire qu'on voit
07:53beaucoup de banques
07:54qui rehaussent
07:54leur potentiel de cours
07:56sur ces valeurs-là.
07:57On a eu Morgan Stanley
07:58aussi il y a quelques jours.
08:00C'est vrai qu'on a quand même
08:01l'impression que ça bouge.
08:02Il y a eu...
08:03Les valeurs de luxe
08:04ont vécu quand même
08:05deux ans de crise
08:06assez importante.
08:07Et ce qui est intéressant,
08:08c'est que c'est dans ces moments-là
08:09que les entreprises,
08:11en tout cas,
08:11peuvent rationaliser
08:12certains coûts
08:13et optimiser leur bilan.
08:14C'est un peu ce qu'elles ont fait.
08:16Et là,
08:17on est sur un deuxième étage
08:18qui est avec plus
08:19d'innovation,
08:20de créativité.
08:21Il y a des nouveaux designers
08:21qui sont arrivés.
08:22Et ça crée un petit peu
08:24d'appétence sur un secteur,
08:25en tout cas,
08:25quand même un gros secteur
08:26de la cote,
08:27notamment parisienne,
08:28qui était complètement
08:29en dehors des portefeuilles.
08:31Donc,
08:31ça recrée une dynamique
08:32qui s'en fait pas de beaucoup
08:33pour que les valeurs de luxe
08:34puissent remonter.
08:36Et fortement,
08:36notre question du jour
08:37sur X et LinkedIn,
08:38on vous interroge,
08:39vous tous,
08:39sur les réseaux sociaux.
08:41Quitte à investir dans le luxe,
08:42si jamais on est sur
08:42un vrai réveil désormais,
08:43à laquelle faut-il privilégier ?
08:45Est-ce que LVMH ?
08:46Est-ce qu'Hermès ?
08:47Est-ce que plutôt Kering ?
08:48Ou vous préférez Burberry ?
08:49Vous,
08:49vous préférez laquelle ?
08:50Je préfère...
08:52Kering.
08:53Non, LVMH.
08:54Kering est très spéculatif,
08:55donc c'était vraiment
08:56une valeur pour le coup.
08:57Kering,
08:57c'est une valeur
08:58qui était complètement oubliée
08:59de l'ensemble
09:00des portefeuilles de luxe.
09:03C'est typiquement
09:04un secteur de croissance
09:05et Kering,
09:06c'était vraiment
09:07une véritable valeur value.
09:08Donc,
09:09la spéculation est
09:09beaucoup plus importante
09:10sur Kering,
09:11liée à quelques individus.
09:14Sur LVMH,
09:15effectivement,
09:15la valeur a quand même
09:16fortement dérêté.
09:18On est sur des niveaux
09:19de valorisation
09:19qui ne sont pas si
09:20importants que ça.
09:22Et en tout cas,
09:23pour se positionner,
09:24en ce moment,
09:25c'est plutôt LVMH
09:26sur lequel il faut aller.
09:28Et il y a un secteur
09:29ou une valeur
09:30dont vous vous dites
09:30c'est là,
09:31c'est sur ce secteur
09:32ou cette valeur
09:32qu'il faut le plus
09:33renforcer les positions
09:34aujourd'hui en Europe ?
09:35En Europe,
09:35c'est assez difficile.
09:37On peut profiter,
09:39vous parliez de valeurs
09:40dans la construction
09:40comme EFH,
09:41des valeurs
09:42qui ont fortement décoté
09:45et pourtant,
09:45on a des besoins
09:47d'infrastructures
09:48extrêmement importants.
09:49Il sera l'heure
09:50de se remettre
09:51véritablement
09:52sur ces secteurs-là
09:53qui vont être
09:53impactés directement
09:55par la situation
09:55politique française.
09:56Merci.
09:57Ah oui,
09:57ce serait des points d'entrée
09:58donc si ces valeurs
09:59devaient continuer
09:59de souffrir.
10:00Effectivement,
10:00EFH,
10:01Vinci,
10:01Bouygues
10:01et les Allemandes,
10:02plein d'infrastructures
10:03allemands.
10:04On en reparlera
10:04dans la suite
10:04de BFM Bourse d'ailleurs.
10:05Merci Alexandre.
10:06Aisé,
10:07stratégiste indépendant,
10:08les devises fiat
10:09perdent du pouvoir d'achat.
10:10Vous l'entendez souvent ça,
10:11depuis 2000,
10:12l'euro a perdu
10:12près de 40%
10:13son pouvoir d'achat réel
10:14et le dollar
10:15presque 45%.
10:16Face à l'érosion
10:17du pouvoir d'achat
10:18des grandes devises
10:18dû à l'endettement
10:20ou à l'expansion monétaire,
10:21comment adapter vos portefeuilles,
10:23quel type d'actifs privilégiés
10:24s'étaient hier
10:25dans Thème d'Avenir.
10:26Stéphane Rudzinski
10:28nous a apporté des réponses.
10:29Quels actifs
10:30face à l'érosion des devises ?
10:31Thème d'Avenir
10:32en replay
10:32sur l'application
10:33BFM Business.
10:33Merci.

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