00:00D'abord, il est 15h44, Alexandre Rézé nous rejoint.
00:02Bonjour Alexandre.
00:03Bonjour.
00:04Stratégiste indépendant, vous venez rendre votre verdict face au marché,
00:08ce moment, cet instant qui arrive, ce verdict. L'assumez-vous ?
00:12Je l'assume et je l'estime.
00:15Alors on vous écoute, on écoute votre verdict.
00:18J'assume qu'il y a encore de la place pour la BCE, pour baisser ses taux
00:21dans les six prochains mois, au moins une fois, sinon peut-être deux en 2026.
00:28Vous assumez le fait que la BCE, à vos yeux en tout cas, devrait encore baisser ses taux.
00:35Il reste de la place. Est-ce que c'est une façon de dire qu'elle devrait,
00:38qu'il serait nécessaire qu'elle baisse davantage, cet eau ? Alexandre.
00:40Alors il va être nécessaire pour une baisse future.
00:45Pour l'instant, elle est assez mitigée.
00:47On va voir dans les minutes, en tout cas dans les discussions des différents banquiers centraux,
00:52on semble qu'on est à l'équilibre.
00:54Mais dans quelques mois, en tout cas, on aura plusieurs effets
00:58qui viendront contrecarrer des craintes qu'on pourrait avoir sur l'inflation.
01:03Et la désinflation, en tout cas, n'est pas terminée en zone euro,
01:06pour plusieurs raisons.
01:07La hausse de l'euro, qui a un impact assez significatif sur l'inflation.
01:13Vous allez avoir aussi progressivement, et on le voit dans les indicateurs avancés,
01:17des salaires qui vont être contenus.
01:20En tout cas, on va être sur 2,5-3% de hausse salariale,
01:24qui vont effectivement rabaisser l'inflation.
01:27Et d'une certaine manière, la croissance économique européenne,
01:30qui a montré, somme toute, une certaine résilience,
01:33du fait de beaucoup de front-running, notamment des Américains,
01:35qui ont accéléré leurs achats durant toute cette année,
01:39avec les étonnements qu'on pouvait avoir sur la guerre commerciale tarifaire,
01:47eh bien, ça va progressivement s'abaisser,
01:50et la croissance aura besoin de toute manière d'un support supplémentaire,
01:54le marché actions d'ailleurs,
01:55et il viendra de la BCE, qui, elle, pourra sans doute,
01:59de manière assez facile, baisser une fois ses taux d'intérêt.
02:03Oui, sauf que j'imagine que le BFM Bourse espagnol,
02:06ou dans le BFM Bourse portugais, voire italien,
02:07ils ne sont pas en train de se dire qu'il faudrait plus de baisse de taux,
02:10parce que la croissance, ils l'ont là-bas.
02:11On parle d'un manque de croissance, parce qu'on est en France,
02:13regardez la croissance espagnole, portugaise,
02:15ils ont deux fois plus d'inflation que nous aussi,
02:17est-ce qu'eux attendent une baisse de plus, voire deux de la BCE ?
02:19Alors oui, parce que l'inflation va, effectivement,
02:23on est dans un processus quand même qui va durer de désinflation
02:26dans l'ensemble de la zone euro,
02:28c'est vrai qu'on peut parler aussi de l'Allemagne,
02:29qui a des besoins massifs,
02:31et de toutes les manières, cette baisse des taux d'intérêt
02:33pourra aussi améliorer la croissance, on va dire, structurelle,
02:37via le secteur mancaire.
02:38Et là, c'est très intéressant pour les banques,
02:40parce que ça ne veut pas dire que les taux d'intérêt à long terme
02:42vont baisser de manière significative,
02:44on aura certainement des courbes pentues,
02:46parce qu'on a certains doutes sur les financements de l'État,
02:49on parle beaucoup de la France, évidemment,
02:50mais sur d'autres États,
02:52on a énormément d'émissions en Allemagne,
02:54l'Allemagne va passer de 60% à 80% de son PIB en 5-6 ans,
02:57on va avoir, c'est énorme,
02:59donc en fait, on va avoir une pression,
03:01que l'on voit dans beaucoup de pays d'ailleurs,
03:03au Japon aussi,
03:04sur les taux d'intérêt à long terme,
03:06mais sur le court terme, en tout cas,
03:07ça va permettre au crédit,
03:10en tout cas, de repartir de manière significative.
03:12On a eu les minutes de la BCE aujourd'hui,
03:14elles tendent vers plus de baisse de taux,
03:15ces minutes où ça resterait très prudent ?
03:17Ça reste assez prudent pour l'instant,
03:19c'est justement tout le discours ambigu,
03:22voire ambivalent de la BCE,
03:24qui ne veut pas non plus faire des anticipations trop fortes
03:27sur le marché,
03:27pour éviter effectivement qu'elle soit derrière la courbe,
03:31comme on dit dans notre jargon.
03:33Alors, les marchés montent encore aujourd'hui,
03:35le CAC 40 est proche des 8100 points,
03:37le CAC 40,
03:37dividendes réinvestis sur un record absolu,
03:39les autres marchés européens aussi restent sur un petit train de dossier.
03:43Vous êtes à l'aise avec la hausse des marchés ?
03:45Alors, je ne vais pas parler de Wall Street,
03:46parce qu'on en parle tout le temps,
03:47on était avec John Plassard tout à l'heure
03:48pour parler de l'ouverture des marchés américains,
03:50mais la hausse des marchés européens,
03:51est-ce qu'elle vous semble saine,
03:53tenable, viable dans la durée encore ?
03:55Alors, elle est assez saine,
03:56parce qu'il y a en plus,
03:57on voit des rotations sectorielles
03:58qui se mettent en place,
04:01notamment sur le luxe.
04:02Alors, évidemment, on ne peut pas,
04:03quand on a un marché américain
04:04qui fait 75-80% du marché mondial,
04:07il pousse les autres marchés
04:10et les arbitrages qui peuvent être faits,
04:12notamment sur l'Europe,
04:13qui est quand même une valorisation
04:14beaucoup moins importante.
04:16En Asie aussi,
04:17on voit cette dynamique
04:19qui est en train de se créer.
04:20Pour moi,
04:20une des géographiques les plus intéressantes,
04:23c'est la Chine,
04:24qui, elle aussi,
04:26a un très beau parcours boursier,
04:27mais on est encore très, très loin
04:28des plus hauts historiques,
04:31avec une potentielle,
04:32en tout cas,
04:33amélioration de la croissance
04:34dans les trimestres à venir
04:35qui va être très importante,
04:37avec un point sur la Chine
04:39par rapport à l'Europe.
04:40Effectivement,
04:41cette dynamique sur l'IA
04:42qu'on n'a peut-être pas en Europe,
04:45donc ça attire un peu plus de flux
04:47que sur l'Europe.
04:48Et nous,
04:50au milieu du marché européen,
04:51on n'est pas un marché sans risque,
04:53surtout en ce moment,
04:54avec l'instabilité politique
04:55qu'on connaît.
04:57Qu'est-ce qui vaudrait mieux,
04:57finalement,
04:58pour l'avenir,
04:58que la réforme sur les retraites
05:00soit adoptée,
05:01quitte à ce que le climat
05:02reste très instable,
05:04ou l'abandonner
05:05au prix
05:06d'un petit peu de stabilité ?
05:09Il faut bien quand même
05:10se souvenir que dans
05:11les dernières dégradations
05:13de la note française,
05:15et notamment les perspectives
05:16stables qu'on avait eues
05:17il y a déjà un an,
05:19un an et demi,
05:20la réforme des retraites
05:22était un élément important
05:23pour la stabilité,
05:25en tout cas,
05:25à terme de la note française.
05:27C'est vrai qu'on va voir
05:28comment les marchés vont réagir.
05:31La stabilité politique,
05:32finalement,
05:33on a vu les spreads
05:34monter,
05:35mais pas tellement,
05:36en tout cas,
05:37suite à l'annonce
05:37de la démission
05:38du Premier ministre,
05:40je pense que la réforme
05:41des retraites,
05:41le marché risque de tester,
05:43en tout cas,
05:44la France et le spread
05:46de la France
05:46sur les marchés de crédit
05:49avec cette fin
05:51de cette réforme des retraites,
05:52en tout cas,
05:53qui est quand même
05:53un gage de pérennité
05:55par rapport aux autres
05:57pays européens.
05:58On a ce sentiment-là,
05:59c'est-à-dire que
06:00est-ce que la réforme
06:01des retraites sera sacrifiée,
06:02en tout cas suspendue,
06:04pour retrouver un peu
06:05de stabilité politique,
06:06ou mieux vaut-il
06:07cette instabilité,
06:08mais au moins,
06:08on préserve
06:08la réforme des retraites.
06:09Du point de vue du marché,
06:10ce n'est pas complètement clair encore.
06:12Non, ce n'est pas
06:12complètement clair.
06:13Ce qui est certain,
06:14et là,
06:14c'est pour moi
06:15un vrai changement
06:16de paradigme,
06:17c'est que finalement,
06:19l'aspect français
06:19ne touche pas du tout
06:22les autres pays.
06:22On le voit notamment
06:23sur le secteur bancaire.
06:24On a vraiment quelque chose
06:25qui est extrêmement
06:26circonscrit à la France,
06:28ce qui n'aurait pas
06:29du tout été le cas
06:29il y a encore
06:30cinq ou six ans
06:31où un pays européen
06:33qui avait ce genre
06:34de problème
06:35entraînait
06:35l'ensemble de la zone.
06:37Tiens,
06:37c'est Alpha Vayu
06:38qui a listé
06:38les entreprises
06:39tirant plus de la moitié
06:40de leurs revenus
06:41du seul marché français,
06:42donc les plus exposés
06:43à ce qui se passe en France.
06:44Il y a Bastille-le-Confort,
06:4583% de leurs revenus,
06:47Casino,
06:47100%,
06:48FH, 66%,
06:49FDJ,
06:50Française des Jeux,
06:51bien sûr,
06:51il y a beaucoup de particuliers
06:52sur FDJ,
06:5296% des revenus
06:54viennent de France,
06:55Gécina,
06:56100%,
06:56Aéroport de Paris,
06:57bien sûr,
06:57et puis alors une Espagnole,
06:58une valeur espagnole
06:59cotée à Madrid
07:00qui fait 64%
07:02de son chiffre d'affaires
07:03en France,
07:03la pauvre,
07:04on a envie de dire,
07:04c'est immobiliaria colonial.
07:07En fait,
07:07il avait racheté
07:08la société foncière lyonnaise,
07:09c'est pour ça.
07:10Et donc 64%,
07:11c'est une valeur espagnole,
07:12mais c'est l'essentiel
07:13de l'activité
07:13qui est en France.
07:14Mais prenez l'exemple
07:15de FDJ,
07:16c'est une activité
07:18complètement contracyclique
07:19et plus ça va mal,
07:20plus il y a une appétence
07:21en tout cas
07:21pour les jeux d'argent.
07:23Donc c'est pas forcément
07:24négatif en tout cas
07:26pour des valeurs comme...
07:27Ah oui,
07:28d'accord,
07:28effectivement.
07:29Et pendant ce temps,
07:29le luxe,
07:30parce qu'on peut se dire
07:30que même si le CAC 40
07:31devait rester plombé
07:32du fait de l'instabilité politique,
07:33si ses principaux secteurs
07:35sont portés,
07:35dopés,
07:36le CAC 40 pourrait
07:37peut-être aller mieux,
07:38malgré l'instabilité.
07:39Et on voit que le luxe,
07:40ça va mieux,
07:41qui a de plus en plus
07:41de relèvements d'opinions.
07:42Aujourd'hui,
07:42c'est Deutsche Bank
07:43qui relève son opinion
07:44sur LVMH,
07:44son objectif de cours
07:45sur Kering.
07:47C'est le vrai réveil du luxe
07:48qu'on observe ?
07:49Alors,
07:49le train est déjà bien passé,
07:52c'est-à-dire qu'on voit
07:53beaucoup de banques
07:54qui rehaussent
07:54leur potentiel de cours
07:56sur ces valeurs-là.
07:57On a eu Morgan Stanley
07:58aussi il y a quelques jours.
08:00C'est vrai qu'on a quand même
08:01l'impression que ça bouge.
08:02Il y a eu...
08:03Les valeurs de luxe
08:04ont vécu quand même
08:05deux ans de crise
08:06assez importante.
08:07Et ce qui est intéressant,
08:08c'est que c'est dans ces moments-là
08:09que les entreprises,
08:11en tout cas,
08:11peuvent rationaliser
08:12certains coûts
08:13et optimiser leur bilan.
08:14C'est un peu ce qu'elles ont fait.
08:16Et là,
08:17on est sur un deuxième étage
08:18qui est avec plus
08:19d'innovation,
08:20de créativité.
08:21Il y a des nouveaux designers
08:21qui sont arrivés.
08:22Et ça crée un petit peu
08:24d'appétence sur un secteur,
08:25en tout cas,
08:25quand même un gros secteur
08:26de la cote,
08:27notamment parisienne,
08:28qui était complètement
08:29en dehors des portefeuilles.
08:31Donc,
08:31ça recrée une dynamique
08:32qui s'en fait pas de beaucoup
08:33pour que les valeurs de luxe
08:34puissent remonter.
08:36Et fortement,
08:36notre question du jour
08:37sur X et LinkedIn,
08:38on vous interroge,
08:39vous tous,
08:39sur les réseaux sociaux.
08:41Quitte à investir dans le luxe,
08:42si jamais on est sur
08:42un vrai réveil désormais,
08:43à laquelle faut-il privilégier ?
08:45Est-ce que LVMH ?
08:46Est-ce qu'Hermès ?
08:47Est-ce que plutôt Kering ?
08:48Ou vous préférez Burberry ?
08:49Vous,
08:49vous préférez laquelle ?
08:50Je préfère...
08:52Kering.
08:53Non, LVMH.
08:54Kering est très spéculatif,
08:55donc c'était vraiment
08:56une valeur pour le coup.
08:57Kering,
08:57c'est une valeur
08:58qui était complètement oubliée
08:59de l'ensemble
09:00des portefeuilles de luxe.
09:03C'est typiquement
09:04un secteur de croissance
09:05et Kering,
09:06c'était vraiment
09:07une véritable valeur value.
09:08Donc,
09:09la spéculation est
09:09beaucoup plus importante
09:10sur Kering,
09:11liée à quelques individus.
09:14Sur LVMH,
09:15effectivement,
09:15la valeur a quand même
09:16fortement dérêté.
09:18On est sur des niveaux
09:19de valorisation
09:19qui ne sont pas si
09:20importants que ça.
09:22Et en tout cas,
09:23pour se positionner,
09:24en ce moment,
09:25c'est plutôt LVMH
09:26sur lequel il faut aller.
09:28Et il y a un secteur
09:29ou une valeur
09:30dont vous vous dites
09:30c'est là,
09:31c'est sur ce secteur
09:32ou cette valeur
09:32qu'il faut le plus
09:33renforcer les positions
09:34aujourd'hui en Europe ?
09:35En Europe,
09:35c'est assez difficile.
09:37On peut profiter,
09:39vous parliez de valeurs
09:40dans la construction
09:40comme EFH,
09:41des valeurs
09:42qui ont fortement décoté
09:45et pourtant,
09:45on a des besoins
09:47d'infrastructures
09:48extrêmement importants.
09:49Il sera l'heure
09:50de se remettre
09:51véritablement
09:52sur ces secteurs-là
09:53qui vont être
09:53impactés directement
09:55par la situation
09:55politique française.
09:56Merci.
09:57Ah oui,
09:57ce serait des points d'entrée
09:58donc si ces valeurs
09:59devaient continuer
09:59de souffrir.
10:00Effectivement,
10:00EFH,
10:01Vinci,
10:01Bouygues
10:01et les Allemandes,
10:02plein d'infrastructures
10:03allemands.
10:04On en reparlera
10:04dans la suite
10:04de BFM Bourse d'ailleurs.
10:05Merci Alexandre.
10:06Aisé,
10:07stratégiste indépendant,
10:08les devises fiat
10:09perdent du pouvoir d'achat.
10:10Vous l'entendez souvent ça,
10:11depuis 2000,
10:12l'euro a perdu
10:12près de 40%
10:13son pouvoir d'achat réel
10:14et le dollar
10:15presque 45%.
10:16Face à l'érosion
10:17du pouvoir d'achat
10:18des grandes devises
10:18dû à l'endettement
10:20ou à l'expansion monétaire,
10:21comment adapter vos portefeuilles,
10:23quel type d'actifs privilégiés
10:24s'étaient hier
10:25dans Thème d'Avenir.
10:26Stéphane Rudzinski
10:28nous a apporté des réponses.
10:29Quels actifs
10:30face à l'érosion des devises ?
10:31Thème d'Avenir
10:32en replay
10:32sur l'application
10:33BFM Business.
10:33Merci.