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  • il y a 3 heures
Ce mercredi 12 novembre, David Kruk, head of Trading Desk chez La Financière de l’Echiquier, s'est penché sur la tendance haussière sur les marchés, et l'assouplissement d'exigence de fonds propres des banques par les autorités américaines de régulation, dans l'émission BFM Bourse présentée par Guillaume Sommerer. BFM Bourse est à voir ou écouter du lundi au vendredi sur BFM Business.

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Transcription
00:0015h44, David Crucq nous rejoint. Bonjour David. Bonjour Guillaume. David Crucq pour la
00:03Financière de Les Chiquiers, bienvenue. Vous allez rendre votre verdict face à ces marchés
00:07alors que le CAC 40 est tout proche d'un nouveau record, on n'est plus qu'à quelques points cet
00:10après-midi, le CAC gagne 1%. Ce verdict que vous allez prononcer, cet instant qu'on va vivre
00:15ensemble, est-ce que vous l'assumez ? Totalement. J'estime et j'assume que cette fois-ci,
00:19ça sera différent. This time is different, si on peut faire un peu d'anglais, on traduit en tout
00:24cas, mais j'ai la foi. Il a la foi. Et cette fois, ça va bien se passer. This time is different,
00:30c'est votre message sur les marchés. Les marchés sont hauts quand même, mais cette fois, ça va
00:34quand même bien se passer. Ça va bien se passer Guillaume, vous avez raison, les marchés sont
00:37hauts et traditionnellement, quand il y a des nouveaux investisseurs qui rentrent dans ces
00:40marchés-là avec ce niveau de valorisation, c'est difficile pour eux de gagner de l'argent.
00:44Normalement, on achète traditionnellement, année par année, dans des creux de marché et on a une
00:48moyenne qui nous fait de gagner de l'argent. Mais cette fois-ci, c'est un petit peu différent et je le
00:53vois d'ailleurs, ce qui m'a amusé ce matin, c'est de voir Goldman Sachs nous annoncer que les marchés,
00:57le return, le retour sur investissement pour un investisseur dans les marchés financiers sera de
01:037% sur les dix prochaines années. Pourquoi c'est si intéressant que ça ? Parce que ce chiffre,
01:07finalement, il est assez flou Guillaume. Parce qu'on est quand même sur des marchés qui sont très
01:12élevés. On vient d'un marché qui a pris 15% par an sur les dix dernières années. On a 60% des
01:18marchés qui sont pratiquement sur leur plus haut ou qui ont dépassé leur plus haut. Et pour autant,
01:23on nous annonce que les marchés vont continuer à hauteur de, autour de 7% par an sur les dix
01:28prochaines années. Donc je trouve que c'est extrêmement rassurant de voir que les perspectives
01:33de certains grands banqueurs américains nous laissent penser que les marchés vont continuer
01:37de progresser. Et pourquoi finalement les marchés peuvent continuer de progresser ? C'est ça la vraie
01:42question. Pourquoi Goldman Sachs nous dit 7% de rendement par an sur dix ans encore alors qu'on
01:46part de niveau déjà historiquement élevé ? C'est quoi le moteur qui fait que cette fois,
01:50qui ferait que cette fois, du point de vue aussi Goldman Sachs comme du vôtre, c'est
01:53différent d'avant ? Alors du point de vue Goldman Sachs, il parle beaucoup de la qualité
01:56des résultats à venir. Mais je vais vous parler d'autre chose parce qu'il y a des choses
01:59qui m'intéressent. Et vous savez, je reviens toujours à la notion de flux et d'équation
02:03de marché qui est souvent peu regardée mais qui est si importante. Et vraiment, c'est
02:08un point qu'il faut toujours avoir en ligne de mire. Ce qui m'a passionné, c'est
02:11le podcast BG2 de Brad Gessner. Il y avait donc le patron d'OpenAI, Sam Altman qui était
02:18là et à qui on posait une question que tout le monde a envie de poser. C'est comment
02:23une société qui fait 14 milliards de revenus peut prendre des engagements de dépense
02:29à hauteur de 1,4 trillion de dollars ? C'est vraiment une question qui est l'essence
02:33de tout le questionnement et des angoisses des investisseurs aujourd'hui. Et Sam Altman
02:38a une réponse qui est exceptionnelle, qui nous dit, si vous voulez vendre des actions
02:42OpenAI, moi j'ai des acheteurs derrière. Si réellement OpenAI était coté, si les
02:49gens shortaient, c'est-à-dire se mettaient dans une position de vendre des actions,
02:53ils se feraient brûler. Pourquoi je trouve que cette réponse est exceptionnelle, Guillaume ?
02:58C'est qu'en fait, on attend le patron d'OpenAI en nous disant que finalement les valorisations
03:03ne sont pas si élevées, potentiellement la création de valeur va être exceptionnelle dans
03:06les prochaines années. Et il répond par la notion de flux, comme un trader, comme un
03:10investisseur particulier, comme moi je le ferai. Et c'est pour ça que je trouve que
03:13c'est hallucinant et fantastique. C'est-à-dire que c'est une réponse dans l'air du temps.
03:17L'air du temps c'est dire, voilà, il y a des flux, il y a des acheteurs, il y a des gens
03:20qui croient à mon modèle, vous n'y croyez pas, rangez-vous sur le côté. Mais les marchés
03:25vont continuer de progresser.
03:25Pour prendre une analogie, c'est comme si on disait, le bateau n'a plus de carburant,
03:29et encore, il en a peut-être encore, le bateau n'a plus de carburant, mais il
03:31continuera d'avancer parce qu'il est sur une rivière, et que la rivière, elle avance,
03:36il y a un bon débit d'eau, amener ce débit d'eau à se maintenir.
03:38Et c'est exactement ça. Donc, cette réponse, elle me fascine vraiment, et je trouve qu'elle
03:44est vraiment dans l'air du temps. Donc, s'il n'y a pas de récession, s'il n'y a pas
03:47de problème financier grave, clairement, les marchés vont continuer de monter, et même
03:51à 23 fois, même pas peur, Guillaume.
03:54Antoine, même pas peur.
03:59Attends, tu viens d'éteindre ton micro, Antoine, je crois.
04:01Il était allumé, et Antoine a choisi de l'éteindre. C'est une forme de geste inconscient.
04:04C'est un signe.
04:05Quand soudain.
04:06Quand soudain. Alors, il y a quand même, et c'est d'ailleurs pas étranger à la vague
04:12de scepticisme à laquelle on a eu droit il y a une dizaine de jours sur l'intelligence
04:16artificielle, sur la valorisation de la big tech américaine, c'est ce pari lancé par
04:21Michael Burry, sur le héros du film The Big Short, le vrai, qui avait parié à la
04:28baisse contre l'effondrement du marché en 2008, qui avait fait une fortune.
04:31Bon, il a passé son temps à se bourrer sur le reste du temps, et là, il prend la
04:36mer des bulles en vente à découvert, et en disant, non seulement c'est pas tenable,
04:42non seulement il va falloir vendre Nvidia, Palantir, mais en plus, ils nous disent que
04:48voilà, les chiffres ont de quoi poser question, les chiffres que nous proposent ces hyperscalers,
04:56il y a de quoi se poser de vraies questions sur leur véritable évaluation.
05:01Qu'est-ce que vous en pensez ?
05:02C'est effectivement une bonne question, et c'est vrai qu'on a, moi je disais un mot
05:06qui me faisait rire, c'est qu'il y a bulle dans le fait de dire bulle.
05:08Tout le monde crée à la bulle, donc déjà ça en fait une bulle à elle-même.
05:11Je trouve que cette phrase d'UBS m'a fait beaucoup rire ces derniers temps.
05:15Je ne crois pas que ce soit une question de prix en tout cas, puisqu'on l'a dit, les
05:17valorisations de certaines banques japonaises, ou pendant la crise des années 2000, la valorisation
05:24était très élevée.
05:24Donc dans le price earning, dans le PE, ce n'est pas la problématique du prix qui
05:28est en jeu, c'est la problématique du E, des résultats, on est d'accord.
05:34Donc c'est la capacité bénéficiaire qui va être difficile.
05:37Bon, là c'est pour l'instant en tout cas, quand on voit AMD, vous venez d'en parler,
05:41la rentabilité, les résultats sont vraiment très bons.
05:45On regarde le troisième trimestre.
05:46Au troisième trimestre, on a des résultats qui sont deux fois ce qu'on escompte, c'est-à-dire
05:50qu'on attendait 7, on sort 14, plus 14% sur les bénéfices par action au troisième
05:54trimestre.
05:55Sur l'année prochaine, UBS anticipe 14% encore.
05:58Donc en tout cas, dans les prévisions des résultats, on y est également.
06:02Après, vous pouvez dire qu'il y a aussi un doute sur les dettes.
06:04C'est vrai que la part des émissions obligataires qui sont faites par l'intelligence artificielle
06:13est passée de 15 à un tiers des émissions totales.
06:15Donc il y a une vraie volonté de chercher de la dette.
06:18Oui, ça fait partie des récentes inquiétudes justement, qui ont entraîné le marché à
06:23consolider un peu la semaine dernière, mais depuis on remonte.
06:25Voilà, mais pourquoi ? Parce que finalement, les grandes sociétés américaines de l'IA,
06:30elles sont très peu endettées.
06:31Elles ont très peu de dettes, donc même si on est passé de 15 à 33% du volume global
06:36des émissions, ce n'est pas si énorme que ça, Guillaume.
06:39Et c'est ça qui est intéressant.
06:40Alors, peut-être que vous allez me donner des...
06:43Ora, vous avez peut-être parlé d'Ora, qui est une société qui était plus endettée,
06:45vous avez parlé peut-être des petites sociétés.
06:47Mais si on prend les grandes sociétés américaines, il n'y a pas de risque de dette.
06:51Pour l'instant, les résultats sont au rendez-vous et les perspectives bénéficiaires
06:54sont toujours là.
06:55Et les valorisations, on n'est pas dans une bulle.
06:58Donc oui, on peut crier à la bulle en permanence, mais pour l'instant, en tout cas, on n'en
07:02voit pas grand-chose.
07:03On n'en voit pas grand-chose, sauf à ce qu'il surgisse une crise financière.
07:07Ça fait partie des éventuels risques, qui ferait que sur les niveaux de valorisation
07:10actuels, même si ce n'était pas des niveaux de bulle, on pourrait décrocher fortement
07:13en cas d'imprévu, en cas de signe noir.
07:14Alors, est-ce que la déréglementation bancaire, par exemple, les autorités américaines
07:18de régulation se sont mises d'accord, d'après Bloomberg, sur les conditions d'assouplissement
07:22d'un ensemble d'exigences en matière de capital pour les banques américaines ? Est-ce
07:26que si l'on allait vers une déréglementation excessive, même de créer une nouvelle crise
07:30financière, là, le décrochage serait d'autant plus violent qu'on a monté comme on l'a
07:33monté depuis des années ?
07:34Déjà, je pense que la dérégulation, c'est quelque chose que Trump voulait absolument.
07:37Les banques libèrent du capital, elles sont plus actives.
07:41Et les derniers stress tests ont monté en tout cas qu'elles étaient au point.
07:44Et qu'elles étaient bien capitalisées.
07:47Maintenant, il n'y a pas de risque à court terme.
07:48Si le risque, on le voit, on le verra dans plein d'années, Guillaume.
07:52La seule chose que ça fait, c'est que ça renforce la compétitivité des banques
07:54américaines par rapport aux banques européennes.
07:56C'est la seule chose que ça induit.
07:58Mais dans le reste, en l'occurrence, c'est encore beaucoup trop tôt.
08:01Cette question, elle est excellente, mais je pense qu'elle sera posée dans quelques
08:04années et on y verra plus clair.
08:06On est très français, quelque part, à se dire.
08:08Les Américains aussi, quand on regarde les médias américains, ils se demandent du matin au
08:11soir si on est en bulle à Wall Street.
08:13Peut-être que c'est très journalistique, peut-être, mais pendant qu'on se pose des
08:16questions, qu'on s'interroge, les investisseurs, ils prennent leurs gains.
08:18Ils prennent leurs gains trimestre, un vrai trimestre.
08:20Et pour vous, ça devrait continuer à se poursuivre.
08:22C'est exactement le sens de mes propos.
08:24Les brokers restent positifs sur la suite ?
08:25Le FOMO Vember, absolument.
08:28J'ai vu UBS mettre 7500.
08:30Et effectivement, la plupart des brokers restent positifs.
08:34Les stratégies d'UBS voient 7500 en 2026.
08:37Il y a des résultats, je viens de vous en parler, des bénéfices par action qui sont
08:40excellents.
08:41L'année prochaine, ça devrait être.
08:42Il y a des révisions qui sont très bonnes.
08:44Et puis évidemment, on a un positionnement et un sentiment qui n'est pas si excessif
08:47que ça, Guillaume.
08:48Le positionnement, les gens ne sont pas ultra investis sur les marchés.
08:51Et le sentiment, il est plutôt assez mitigé.
08:53Donc ça aussi, c'est contrariant.
08:55Et ça donne encore un petit peu de puissance potentielle, de potentielle puissance au marché
08:59sur les prochaines semaines.
09:00En se disant que les vieilles valeurs ou les valeurs de l'économie traditionnelle
09:03pourraient apporter un relais de plus ou pas ?
09:04Hier, le Dow Jones a fait mieux que le Nasdaq, par exemple.
09:06Il y a des petits signaux comme ça, tant en temps, qui apparaissent.
09:08Moi, je trouve que c'est une très bonne nouvelle quand c'est le cas.
09:10Parce qu'effectivement, on ne peut pas se concentrer trop et avoir que les mêmes
09:12valeurs qui montent.
09:13Donc d'avoir des relais de croissance sur le marché ou d'avoir une journée comme
09:17hier, finalement, je trouve que c'est encore une fois extrêmement positif.
09:19David Crucq avec nous, la financière de l'échiquier.
09:22Ah, il n'en démore pas, il y a des positifs sur les marchés.
09:24Mais depuis que vous venez et que vous participez à BFM Bourse, vous avez à chaque fois raison.
09:27Il peut y avoir des accidents, bien sûr.
09:28Ah, il y aura des accidents, c'est sûr.
09:29Ouais, ça viendra quand même.
09:30Enfin, pour l'instant, chapeau.

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