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  • il y a 2 jours
Ce jeudi 13 novembre, Marc Sanchez, secrétaire général du Syndicat des Indépendants et des TPE (SDI), était l'invité dans l'émission Good Morning Business sur BFM Business. Retrouvez l'émission du lundi au vendredi et réécoutez la en podcast.

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Transcription
00:00Good morning business, parole de patron.
00:03Bonjour, Marc Sanchez, secrétaire général du syndicat des indépendants et des TPE,
00:09le SDI, on a parlé bien sûr du contexte budgétaire français.
00:13Il y avait cette lettre de Patrick Martin envoyée à Sébastien Lecornu cette semaine.
00:17Il y a quasiment toutes les organisations patronales, il y en a même que j'ai découvert dans cette lettre.
00:22Vous n'êtes pas dedans, vous auriez pu dû signer cette lettre, pourquoi ?
00:26Alors, on n'a pas été dedans parce qu'on n'est pas complètement d'accord avec la démarche,
00:30puisque les sujets qui ont été évoqués essentiellement sont des sujets qui concernent les grandes entreprises,
00:35que ce soit sur la taxation de Jucman, où on avait déjà eu d'ailleurs l'occasion de réagir.
00:41On estime, et nos adhérents l'estiment aussi d'ailleurs, que les éléments qui fondent ce courrier
00:46ne sont pas des éléments qui touchent directement les problématiques au quotidien des entreprises commerciales et artisanales.
00:52Et c'est la raison pour laquelle on a publié un comité de soutien sur effectivement la démarche en elle-même,
00:58qui montre que la seule solution aujourd'hui qu'on a dans ce pays pour pouvoir régler les déficits,
01:03c'est d'augmenter les taxes et notamment les taxes.
01:05Là, vous êtes d'accord ?
01:06Là-dessus, oui.
01:07Par contre, sur les éléments qui ont été listés,
01:08parce qu'il y a une liste en fait de positionnements que les organisations patronales représentatives ont voulu prendre,
01:16très clairement, nos entreprises ne s'y reconnaissent pas.
01:18D'abord, parce qu'elles n'étaient pas effectivement impactées par ce type d'impôts au niveau des seuils qui étaient prévus,
01:23et parce qu'elles trouvent aussi parfois qu'il peut y avoir une certaine équité,
01:27notamment, on a eu ça dans notre dernier baromètre, on a constaté par exemple sur la taxe du Kman,
01:31il y avait beaucoup de nos adhérents qui nous expliquaient que globalement, ça ne les choquait pas plus que ça,
01:36qu'effectivement, ça pouvait rétablir quand même une espèce de justice fiscale.
01:40Et cet élément-là, en fait, il est très prégnant dans nos boîtes, dans nos petites boîtes.
01:45Et on voit qu'il y a quand même des différenciations entre la fiscalité,
01:50ou en tout cas le taux de fiscalité qui est imposé à un boulanger, à un salon de coiffure, etc.
01:55et à quelques grandes entreprises qui ont effectivement la possibilité parfois d'organiser,
02:01alors je ne dis pas une évasion fiscale, mais des éléments qui peuvent alléger effectivement leur empreinte fiscale dans notre pays.
02:08Dans quel contexte économique aujourd'hui évoluent vos adhérents ?
02:12La demande ne doit pas être très fougueuse, mais quand même, ça tient.
02:17On a des chiffres de croissance économique 0,5 sur le dernier trimestre, c'est plutôt surprenant.
02:22Alors, c'est la vision macro qu'on a.
02:23Alors effectivement, de ce point de vue-là, il y a des choses qui fonctionnent plutôt bien,
02:26malgré un contexte politique qui reste quand même assez compliqué,
02:30puisqu'on est dans une instabilité depuis déjà un an et demi,
02:34qui pose quand même un problème réellement à l'économie de proximité.
02:38Je vous dirais que quand on regarde un petit peu les derniers baromètres,
02:41s'agissant des TPE, il est clair que la situation, elle n'est pas optimum,
02:47dans le sens où on va, je crois, sur l'exercice 2025,
02:50arriver quasiment à 70 000 procédures collectives.
02:54On est à peu près à 67 aujourd'hui.
02:55Ce qui est quand même une année quasiment historique aussi.
03:00Rappelez-vous, cette année, on nous parlait d'une année plateau.
03:03L'année noire était l'année dernière.
03:06Je pense qu'on va arriver effectivement encore à un record cette année.
03:09Que 90% de ces boîtes qui sont, dans le cadre de procédures collectives,
03:13c'est des boîtes de moins de 5 ou de moins de 10 salariés.
03:16Donc, je ne peux pas vous dire que de ce point de vue-là,
03:18de tout secteur d'activité confondu, que ça va très bien.
03:20Il y a un deuxième indicateur qui est quand même assez inquiétant,
03:23c'est la renonciation à l'entreprise.
03:25Quand vous regardez, par exemple, les stats qui sont publiées
03:28par les greffes des tribunaux de commerce,
03:30vous avez quasiment presque 100 000 entrepreneurs
03:34qui ont renoncé volontairement à leur activité.
03:37Là aussi, tout secteur d'activité confondu.
03:40Mais c'est quoi ?
03:40C'est avant que ça n'aille plus et qu'on finisse par avoir plus le choix
03:46ou c'est des chefs d'entreprise qui n'en peuvent plus,
03:48qui en ont marre de faire ça ?
03:49C'est des chefs d'entreprise qui n'en peuvent plus,
03:51qui en ont effectivement marre.
03:52Dans notre dernier baromètre, on a listé un petit peu le revenu
03:56de ces dirigeants et le nombre d'heures qu'ils faisaient par semaine.
04:00On est sur des scopes à peu près à 50 heures semaine
04:02pour quasiment gagner moins d'un SMIC par mois.
04:05En moyenne, pour en tout cas 48% d'entre eux.
04:08Donc forcément, quand vous arrivez au bout du bout,
04:10si vous avez la possibilité d'anticiper un arrêt compliqué
04:14ou que vous pouvez juger compliqué,
04:16ou qui n'est pas à la hauteur finalement de votre investissement familial,
04:21humain, financier, etc.,
04:22vous saisissez cette opportunité.
04:25Et ça, c'est ce qu'on constate depuis maintenant
04:26à peu près un an et demi à deux ans
04:28où on a de plus en plus de dirigeants qui nous disent
04:31« Écoutez, moi, ça fait 5 ans, 6 ans que j'exerce mon activité.
04:35Là, j'en peux plus.
04:36Je n'ai pas de perspective.
04:38Je ne sais pas si j'ai intérêt à investir dans mon entreprise.
04:40Donc, je préfère m'arrêter.
04:42Expliquez-moi comment je dois faire. »
04:43Après, je vais vous dire, que peut faire l'État ?
04:46Enfin, je veux dire, le sujet, c'est le fonctionnement de l'économie.
04:49Ça peut être des boîtes qui ne fonctionnent pas.
04:51Ça peut être…
04:52Bien sûr.
04:52Mais la question, c'est qu'on n'attend rien particulièrement de l'État.
04:56On attend simplement un cap.
04:58On attend de ne pas être mangé à une sauce fiscale différente
05:01tous les 3 mois, tous les 6 mois,
05:03ou à chaque menace éventuelle ou possibilité de dissolution de l'Assemblée nationale.
05:07On attend d'avoir des programmes, on va dire peut-être pluriannuel,
05:11sur 3, 4, 5 ans.
05:12L'exemple de la retraite d'hier, il est quand même assez symptomatique.
05:15On essaye d'aller jusqu'en 2027.
05:16Oui, oui, on essaye, mais il est quand même assez symptomatique.
05:19On a des entrepreneurs depuis la réforme bande de 2003
05:22qui ont effectivement, par rapport à leurs salariés dans leur entreprise,
05:26anticipé ou organisé le départ à la retraite.
05:30Et ça s'organise, un départ à la retraite dans nos entreprises.
05:32Il faut former un nouveau salarié, recruter.
05:35Vous avez des problématiques de transmission aussi.
05:39Il y a 30 000 boîtes aujourd'hui qui ne sont pas reprises
05:41parce qu'effectivement, il y a des problématiques
05:43au niveau du départ à la retraite du dirigeant,
05:46que ce soit en termes de rémunération
05:47ou aussi, effectivement, en termes de transmission.
05:50Et ce qu'on attend, effectivement,
05:51au-delà de la problématique financière,
05:53c'est qu'on nous donne un cap précis
05:54et surtout qu'on arrête de le bouger.
05:56Merci beaucoup Marc Sanchez d'être venu ce matin
05:58dans la matinale de l'économie.

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