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Aujourd'hui, dans « Les 4V », Gilles Bornstein revient sur les questions qui font l’actualité avec Jean-Pierre Farandou, ministre du Travail et des Solidarités.
Aujourd'hui, dans « Les 4V », Gilles Bornstein revient sur les questions qui font l’actualité avec Jean-Pierre Farandou, ministre du Travail et des Solidarités.
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00:00Bonjour Jean-Pierre Farandou, les retraites au menu de l'Assemblée nationale aujourd'hui,
00:07les carrières longues pourront bénéficier de la suspension de la réforme des retraites.
00:11Concrètement, ça veut dire quoi ?
00:13Ça veut dire qu'effectivement, quand on a fignolé l'article qui va être proposé aux députés cet après-midi
00:19dans le cadre de la suspension de la réforme des retraites,
00:23on est revenu en fait à ce qu'avait dit le Premier ministre dans sa déclaration de politique générale
00:28et donc on a intégré les carrières longues, c'est un des positifs de départ anticipé.
00:33On a aussi intégré ce qu'on appelle les catégories actives et superactives de la fonction publique.
00:38C'est qui précisément, concrètement ?
00:40Alors là, ce sont des métiers difficiles, on pense aux policiers, on pense aux pompiers, on pense aux égouttiers,
00:45on pense aux pompiers professionnels, on pense aux contrôleurs aériens, dont des métiers soumis.
00:49Donc des gens qui pourront partir plus tôt ?
00:50C'est des gens qui pourront partir plus tôt, qui bénéficieront aussi de la suspension de la réforme,
00:55donc ils gagneront un trimestre, donc c'est important.
00:57C'est à peu près 20% de personnes supplémentaires, donc voilà, c'est un ajustement
01:01et on revient exactement, ou quasiment exactement, au cadre qu'avait défini le Premier ministre
01:05dans sa déclaration de politique générale.
01:07Comment cette nouvelle mesure est-elle financée ?
01:11Alors d'abord, on va rappeler que l'amendement, il a été déposé dans ces faits,
01:14on l'a déposé ce matin à 8h, on est en plein dans l'actualité.
01:17Le financement, c'est une question importante, parce qu'effectivement, devant une dépense,
01:20alors cette dépense, elle est évaluée à 300 millions d'euros pour l'année prochaine,
01:24et en 2017, 1,9 milliards.
01:25Alors qu'au début, ça devait coûter 100 millions pour cette année, finalement, ça devra coûter 400 millions ?
01:29300, 300, oui, 300.
01:30Et l'année prochaine, au lieu de coûter 1,6 milliard, 4 ?
01:334, 4, on passe à 1,9 milliard.
01:341,9 milliard, d'accord.
01:35Voilà, c'est ça, voilà les chiffres.
01:37Donc, de ce côté-là, vous savez que la semaine dernière, le Parlement, l'Assemblée nationale a voté la partie recette,
01:44le projet de loi de finances sur la sécurité sociale pour l'an prochain.
01:47Il y a 1,4 point de CSG supplémentaire qui rapporte 2,7 milliards.
01:51Voilà, donc je pense que ce financement complémentaire sera de nature à être utilisé.
01:56Donc concrètement, ce ne sont pas les retraités eux-mêmes qui vont payer cet aménagement,
02:01tous les Français grâce à une augmentation de la fiscalité sur le patrimoine ?
02:07C'est ça, la CSG patrimoine, on va être sollicité à hauteur d'un point 4 supplémentaire,
02:11et ça permettra de financer donc la suspension de cette réforme jusqu'au 1er janvier 2028.
02:16La suspension en général, carrière longue ou pas carrière longue,
02:19le citoyen Farandou que j'ai en face de moi, il est convaincu ou il se dit que c'est un mal nécessaire ?
02:25Je pense que cette suspension de la réforme des retraites,
02:27clairement c'est d'abord un acte de stabilité politique.
02:30On voit bien que c'était une condition nécessaire.
02:32Donc vous n'êtes pas très convaincu, il le faut mais enfin bon.
02:34Non mais la stabilité, je suis convaincu de la stabilité.
02:36Bien sûr.
02:36Il n'y a pas que moi, il y a en gros 61% des Français qui ont besoin de cette stabilité,
02:41ils ont bien compris qu'il faut qu'un gouvernement puisse travailler pour répondre à leurs attentes,
02:44ils font un budget pour la France, à la fois le budget général comme pour la sécurité sociale.
02:48Donc cet argument de stabilité, il est très fort, c'est aussi un temps utile.
02:51On va se servir du temps de la suspension, on a déjà amorcé une séquence de dialogue social
02:56par une conférence travail-retraite.
02:58Sans le MEDEF ?
02:59La porte est ouverte, donc cette séquence de dialogue social est importante.
03:03On va beaucoup parler de travail, c'est peut-être l'élément qui manquait
03:05lors des deux présentes réformes, et puis c'est aussi un temps de débat politique.
03:09Vous avez vu que certains partis commencent à arriver avec des propositions.
03:11Donc ce temps va être utile pour du dialogue social de côté, du débat politique de l'ordre.
03:15Revenons sur les deux.
03:16Une conférence sans le MEDEF, c'est-à-dire il y a les syndicats patronaux,
03:19il y a les syndicats syndicaux, là il n'y a pas le patronat.
03:22À quoi ça sert ?
03:23Vous l'avez dit, il y a quand même deux syndicats patronaux qui sont là,
03:26et il y a tous les syndicats représentants, représentants et salariés.
03:29Donc ce n'est pas rien.
03:30Quand vous les avez autour d'une table, vous savez, c'est important.
03:33Bon, le MEDEF fait le choix pour le moment avec des arguments de nature politique,
03:37critiquant ce qui se passe au niveau du budget, de dire à cause de ça on ne viendra pas.
03:41Moi je suis convaincu que la place du MEDEF est autour de la table, bien évidemment.
03:45D'ailleurs même la thématique exposée par son président autour du modèle productif
03:49fait partie des thèmes qui peuvent être dans la conférence.
03:50Mais là ce que vous me dites c'est que le MEDEF, au lieu de faire son métier, fait de la politique.
03:54Il choisit le MEDEF, moi je n'ai pas commenté ce que fait le MEDEF.
03:56Moi ce que je dis au MEDEF, bien sûr que votre place doit être là,
03:58vous représentez des entreprises, des TPE, des PME, des grandes entreprises.
04:02Je pense que vos représentants en fait ont envie d'en parler,
04:05notamment du travail, des retraites et de l'emploi.
04:07Vous voulez parler du modèle productif de la France ?
04:09Mais chiche, venez.
04:10Si vous ne venez pas, on ne pourra pas en parler.
04:12Si vous venez, on en parlera.
04:13Le Sénat se pense à partir d'aujourd'hui.
04:16Vous avez une double activité, les retraites à l'Assemblée nationale et un texte au Sénat.
04:19Un projet de loi de lutte contre les fraudes sociales et fiscales.
04:23Vous espérez en tirer 2 milliards d'euros, ça paraît beaucoup.
04:27D'abord sur la fraude c'est important parce que moi je suis du côté des Français
04:31et la plupart des Français ils respectent les règles.
04:34Aussi bien les employeurs que les salariés respectent les règles.
04:36Une toute petite minorité triche et ne respecte pas les règles.
04:40Je crois que c'est notre devoir en étant au gouvernement,
04:43d'aller les repérer, les sanctionner et recouvrer ce qu'ils doivent.
04:46Parce qu'à la fin on cherche de l'argent aussi.
04:48On estime que la fraude sociale a 13 milliards d'euros par an, c'est considérable.
04:53Il y a un objectif à 2 milliards mais pourquoi pas plus ?
04:55En tout cas nous allons renforcer à travers cette loi nos moyens
04:58pour mieux repérer les fraudeurs, les sanctionner et recouvrer l'argent.
05:01Ça vous plaît la politique ?
05:04Moi je ne suis pas un homme politique, vous le savez bien, je suis un homme d'entreprise publique.
05:07J'ai passé 45 ans à la SNCF donc j'ai modestement essayé de bien faire tourner les trains dans ce pays.
05:12J'ai eu cette opportunité de plonger dans la chose publique.
05:15Vous savez je suis très citoyen, je suis très républicain.
05:18Je préfère être acteur, modeste et humble plutôt que spectateur.
05:21Donc j'essaierai...
05:22Je ne vous sens pas d'un enthousiasme délirant vis-à-vis de la politique ?
05:26Parce que je ne suis pas un politicien tout simplement, je ne vais pas le devenir à 68 ans.
05:29Par contre travailler pour les français, essayer d'arranger les...
05:32Dans le travail il y a beaucoup de choses à faire, l'emploi des jeunes, l'emploi des seniors, les conditions de travail.
05:36Vous voyez la tâche est immense, si je peux la faire progresser pendant l'année, l'année et demie où je serai ministre,
05:41peut-être, peut-être, je le ferai de tout mon cœur et de toute mon énergie.
05:45Mais les députés par exemple disent qu'ils votent des amendements sans aucune étude d'impact,
05:49c'est-à-dire ils votent des amendements sans savoir soit ce que ça va coûter, soit ce que ça va rapporter.
05:56De telles méthodes à la SNCF, c'était possible ?
05:59Un tel amateurisme en entreprise, ça existe ?
06:02C'est sûr que dans l'entreprise on fait très attention aux comptes,
06:05mais je fais aussi attention aux comptes en tant que ministre du Travail,
06:07puisque avec ma collègue ministre de la Santé, on est responsable des comptes de la Sécurité sociale.
06:12Ils nous inquiètent ces comptes.
06:13Dans le projet de loi qu'on a présenté, on devait ramener le déficit à 17 milliards en partant de 23.
06:17Quand on a terminé la partie recette la semaine dernière, on était à 20 milliards.
06:23Donc j'espère que la partie dépense sera sérieuse et que nous arrivons ensemble
06:28à améliorer les comptes de la Sécurité sociale,
06:30qui est un bien commun pour les Françaises et les Français,
06:32qui protège les Françaises et les Français,
06:33et qui normalement devrait tendre vers l'équilibre.
06:36Jean-Pierre Farandou, ministre du Travail, était l'invité des 4EV.
06:39Bonne journée à tous.
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