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  • il y a 2 semaines
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Aujourd'hui, dans « Les 4V », Gilles Bornstein revient sur les questions qui font l’actualité avec le sénateur Yannick Jadot.

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Transcription
00:00Bonjour Yannick Jadot, semaine décisive pour les budgets, est-ce que la censure est pour vous une option ?
00:09Je sais que vous êtes sénateur, vous ne la voterez pas, mais la censure du gouvernement est-elle une option ?
00:14C'est une option, mais c'est une option au dernier recours.
00:18Je pense qu'aujourd'hui il y a une négociation, il y a une négociation parlementaire.
00:23Je pense que la méthode aujourd'hui n'est pas la bonne, c'est-à-dire que de fonctionner uniquement par amendement,
00:28on voit bien que le budget peut partir absolument dans tous les sens.
00:32Je pense qu'il faut, à l'Assemblée nationale, entre le bloc gauche et le bloc central,
00:39il faut une négociation beaucoup plus structurée autour des grands équilibres.
00:45Qu'est-ce qu'on veut faire de ce budget ? On parle régulièrement de l'hôpital, c'est une purge avec ce budget.
00:51Qu'est-ce qu'on fait pour que les gens en France soient soignés ?
00:53Première préoccupation des Françaises et des Français, le logement.
00:56Effondrement de la construction de logements sociaux, effondrement du budget de la rénovation thermique,
01:02tout ça est très mauvais pour le pouvoir d'achat et pour l'emploi.
01:05Donc qu'est-ce qu'on veut faire et quels sont les grands équilibres ?
01:08Qui doit payer ? Qui doit contribuer pour qu'à la fois on réduise le déficit
01:12et qu'on s'occupe des Françaises et des Français, leur santé, leur logement, leur énergie ?
01:18La démarche des socialistes de négocier, alors vous n'êtes pas pour négocier amendement par amendement,
01:22négocier globalement, mais cette démarche des socialistes, vous la validez plus tôt ?
01:26Moi je n'avais pas, je souhaitais, j'étais plutôt pour qu'on ne vote pas la censure, le premier vote,
01:33parce que je pense qu'à partir du moment où, moi je suis un parlementariste,
01:38à partir du moment où on donne la possibilité au Parlement de tenter de trouver des compromis,
01:44c'est ce que nous défendons depuis juillet 2024, depuis la dissolution,
01:48nous défendons l'idée qu'on peut trouver des compromis à l'Assemblée.
01:50Donc tentons d'en faire la démonstration.
01:53Après, vous voyez bien que là il y a une difficulté,
01:55c'est-à-dire que le bloc central à l'Assemblée, les macronistes élargis,
02:02ils disent, nous tant qu'on n'a pas d'instruction du premier ministre,
02:05le corps nu on ne peut pas négocier, et le corps nu dit ça doit se passer à l'Assemblée.
02:09Donc là il y a un hiatus au sein du bloc central qui fait que ça ne fonctionne pas.
02:13Et on ne pourra pas avoir de bon budget votable par qui que ce soit,
02:18si on fonctionne par amendement.
02:19Donc il faut qu'il y ait une négociation globale sur les équilibres,
02:23comment on protège les classes populaires, les classes moyennes,
02:26comment on investit contre le dérèglement climatique pour le logement, pour la santé,
02:31et comment en même temps on réduit le déficit.
02:34Sondage délicat pour la gauche ce week-end, on l'a vu,
02:37sondage dans lesquels on se rend compte que Raphaël Glucksmann semble aujourd'hui être le seul
02:42à pouvoir à gauche concurrencer Jean-Luc Mélenchon.
02:46Est-ce que toute la gauche, non et les filles, si je puis dire, doit se ranger derrière lui ?
02:51Ma position, c'est que la relation de Jean-Luc Mélenchon à la démocratie est tellement dégradée
03:00qu'on ne peut plus cheminer avec lui.
03:02Y compris lui, il a théorisé, il y doit l'histoire des deux gauches, deux candidats.
03:07Donc il nous faut une candidature sociale-écologique.
03:10Donc c'est Raphaël Glucksmann, c'est Marine Tondelier, c'est François Ruffin et d'autres.
03:16Il nous faut absolument, moi j'ai fait une candidature en 2022, il faut s'y préparer.
03:24C'est un exercice extrêmement difficile d'une présidentielle.
03:27Moi je veux contribuer à cette candidature sociale-écologiste
03:31et faire en sorte qu'elle soit au second tour de l'élection présidentielle.
03:35Il n'y a pas d'électorat.
03:36Moi je veux contribuer, est-ce que ça pourrait être vous ?
03:39Non, aujourd'hui, moi je ne suis pas candidat à l'élection présidentielle.
03:42Marine Tondelier, vous avez dit, ça peut être Marine Tondelier, Glucksmann.
03:45Marine Tondelier a déclaré sa candidature, vous n'êtes pas sûr de la soutenir ?
03:49Moi j'attends de... Vous savez, il y a un enjeu, Marine Tondelier a beaucoup de qualités, incontestablement.
03:55Elle a fait le boulot pour l'écologie, elle a fait le boulot pour le parti.
03:57Non, mais moi j'ai un problème de ligne politique sur sa candidature,
04:01c'est qu'aujourd'hui elle veut rassembler de Jean-Luc Mélenchon à Raphaël Glucksmann.
04:05Ça n'existera pas. Donc on illusionne les électrices et les électeurs,
04:12donc à un moment donné on va les décevoir et surtout ça nous empêche de travailler rapidement
04:17à une candidature sociale-écolo, donc comme vous l'avez dit, la gauche non hors Jean-Luc Mélenchon.
04:25Et vous verrez que comme il n'y a pas d'électorat irréconciliable à gauche,
04:30une bonne candidature sociale-écolo bénéficiera du vote utile,
04:34pourra être au second tour et c'est la seule candidature de gauche
04:37qui peut battre Jordan Bardella ou Marine Le Pen au second tour.
04:41Climat, la drôle de guerre, sous titre, sommes-nous condamnés à une France caniculaire
04:46dirigée par l'extrême droite ? Est-ce qu'on peut lutter aujourd'hui ?
04:50Est-ce qu'on peut lutter contre les deux en même temps ?
04:52Est-ce qu'on peut lutter pour le climat et lutter contre le populisme ?
04:55– Vous n'avez pas précisé que c'est mon dernier livre ?
04:58– C'est votre dernier livre.
04:59– C'est toujours bien.
05:00– Ça me paraissait…
05:01– Ah, c'était pas évident.
05:03– Non, je crois qu'aujourd'hui on a trois mouvements qui fonctionnent en même temps.
05:08On a à la fois le renoncement sur le climat, l'affaissement de la démocratie
05:13et la montée des extrêmes droites.
05:15Et donc on voit que tout ça se résume au fond à une forme d'impuissance politique
05:20de celles et de ceux qui gouvernent à agir à la fois pour le quotidien des Françaises
05:26et des Français.
05:27Donc ils sont en colère, il y a de la rage, ils se sentent méprisés
05:30et ils veulent renverser la table avec l'extrême droite.
05:33Il y a un affaissement démocratique avec le complotisme, les réseaux, les médias concentrés.
05:39– Vous n'êtes pas journaliste, le constat c'est nous qui le faisons, vous êtes homme politique.
05:43On a le sentiment qu'aujourd'hui on a du mal à lutter contre les deux à la fois.
05:47Beaucoup de gouvernements pour lutter contre le populisme renoncent à l'écologie.
05:51– Eh bien c'est la faute.
05:53Quand, ce que je dis dans ce bouquin, c'est qu'il faut changer notre manière
05:57de porter les politiques écolo.
05:59Pendant longtemps on a été des lanceurs d'alerte et c'était nécessaire.
06:03C'était un cycle de l'écologie que la société soit conscientisée.
06:06– Ça c'est réglé, le constat est partagé.
06:07– Le constat est partagé.
06:08Aujourd'hui il nous faut montrer que les politiques écolo,
06:11ce n'est pas seulement les générations futures,
06:14ce n'est pas seulement un principe moral essentiel,
06:16c'est le pouvoir d'achat, c'est la santé,
06:19c'est la capacité à vivre dans l'entreprise,
06:23dans son village, dans sa ville,
06:25de manière digne et paisible.
06:28Je vous parlais tout à l'heure du logement.
06:30Vous voyez, si on dit aujourd'hui,
06:33on va construire du logement social,
06:36on va faire de la rénovation thermique,
06:37qu'on va permettre à chacune et chacun d'habiter dans un logement digne.
06:41Ça va créer de l'emploi,
06:43ça va faire des économies,
06:44et ça va réduire nos consommations d'énergie,
06:46donc la Russie ou Poutine,
06:48et ça va nous permettre de lutter contre le dérèglement climatique.
06:51Vous voyez, j'inverse la proposition.
06:53Je ne dis pas, il faut absolument lutter contre le dérèglement climatique,
06:57et à la fin je dis, il faut s'occuper du logement.
06:59Je dis, occupons-nous des Français,
07:01et de tous les bénéfices de la lutte contre le dérèglement climatique.
07:05Quand on parle de l'artificialisation des sols,
07:08vous savez, le fameux ZAN, point de friction,
07:11plutôt que de dire, il faut éviter l'artificialisation des sols,
07:16et à la fin on tombe sur les commerces de proximité,
07:18revitalisons nos centres-villes,
07:21et on arrêtera de détruire des terres agricoles.
07:24Donc au fond, si on change de logiciel,
07:26si on change de posture,
07:27on lutte pour le climat,
07:29on s'occupe des gens,
07:30donc on lutte contre l'extrême droite,
07:32et on revitalise la démocratie.
07:34C'est l'objectif de ce bouquin,
07:36montrer que tout est lié,
07:37climat, démocratie, c'est le même combat.
07:39Merci beaucoup Yannick Jadot,
07:41sénateur de Paris et auteur de Climat,
07:43la drôle de guerre chez De Noël.
07:45Bonne journée à tous.
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