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  • il y a 6 semaines
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Aujourd'hui, dans « Les 4V », Gilles Bornstein revient sur les questions qui font l’actualité avec l'ancien ministre de la Justice Eric Dupont-Moretti.

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Transcription
00:00Bonjour Adrien, bonjour à tous, bonjour Eric Dupond-Moretti, actualité chargée, vous l'avez dit, surtout d'un point de vue judiciaire,
00:12actualité judiciaire, dominée par l'incarcération prévue demain de l'ancien président Nicolas Sarkozy,
00:19un ancien président de la République en prison, ça vous turlupine ou pas plus que ça ?
00:24Évidemment que ça me turlupine, comme tout le monde, mais pour autant, il y a une décision de justice,
00:31rendue non pas par un magistrat haineux, mais par trois magistrats, au terme d'un procès qui a duré un mois,
00:38Nicolas Sarkozy est présumé innocent, il a interjeté appel, il fera valoir ses droits devant la cour d'appel,
00:45voilà tout ce que l'ancien garde des Sceaux que je suis peut dire.
00:49Justement, vous l'avez dit, il est présumé innocent, pour autant il va dormir en prison,
00:55le fait qu'un présumé innocent dorme en prison, est-ce que ça aussi, vous trouvez ça normal ou pas ?
01:01Mais c'est la loi, en l'occurrence.
01:03Il y a des milliers de gens qui sont présumés innocents et qui dorment en prison.
01:08Cette décision, elle a été prise une fois encore par trois magistrats,
01:12qui ont décidé d'ordonner un mandat de dépôt différé, en l'occurrence,
01:19ce qui n'est pas le cas de tous les autres prévenus d'ailleurs,
01:21puisque certains dorment en prison dès...
01:24Patrick Balkany, votre client, s'est mis les menottes à l'audience.
01:28Sans aller voir Patrick Balkany,
01:30M. Djury, qui est un coprévenu de M. Sarkozy, est allé directement en prison,
01:35M. âgé de 80 ans également, est allé directement en prison.
01:39Donc, vous me dire qu'il n'a pas à se plaindre particulièrement ?
01:41Non, non, ce n'est pas ce que je dis, monsieur.
01:43Je dis qu'il y a une décision de justice, ça ne tombe pas de n'importe où.
01:46Voilà, il y a un appel possible, Nicolas Sarkozy pourra faire valoir ses droits,
01:51il pourra présenter des demandes de mise en liberté, voilà ce que je dis.
01:54Et ma seule préoccupation, elle est citoyenne, c'est ma seule préoccupation,
02:00c'est que l'on ne peut pas démolir toute l'institution judiciaire,
02:06Nicolas Sarkozy fait valoir ses droits,
02:08il a une voix qui porte, et notamment une voix médiatique,
02:12ce qui n'est pas le cas de tous les prévenus de ce pays.
02:15Il dit ce qu'il a à dire, mais pour autant insinuer l'idée que c'est un juge haineux qui...
02:21S'il existe dans ce pays un juge haineux, au point d'enfermer un homme 5 ans,
02:26alors celui-là, il faut le virer de la magistrature, il faut le poursuivre disciplinairement.
02:30Je rappelle que c'est une décision collégiale.
02:31Un ancien président de la République ne devrait pas dire ce qu'il dit.
02:36Ah ça c'est sûr.
02:38Ah ça c'est sûr.
02:39Je ne sais pas si devant la cour d'appel, il redira que le président, ou la présidente en l'occurrence,
02:44était neuse.
02:44D'ailleurs en cela, il suit les traces de Marine Le Pen,
02:48qui elle, a même été jusqu'à mettre en cause la présidente du tribunal correctionnel qui l'a condamnée,
02:55au motif qu'elle aurait eu la vocation de devenir magistrate,
02:59en regardant un documentaire consacré à Eva Joly.
03:02Vous imaginez ?
03:03Alors, il n'y a plus un prévenu de ce pays qui acceptera une décision de justice,
03:10sans la contester, en des termes délétères pour toute l'institution.
03:14Ça c'est pas supportable, de mon point de vue.
03:18Nicolas Sarkozy et Marine Le Pen disent les mêmes choses, sur les affaires qui les concernent.
03:22Oui, c'est pas la peine d'y mettre un point d'interrogation, c'est un constat.
03:26Marine Le Pen dit, j'ai été jugé par une magistrate politisée.
03:33Entre parenthèses, ces coprévenus n'ont pas interjeté appel,
03:37ce qui signifie qu'ils sont coupables.
03:40Nicolas Sarkozy parle du président, de la présidente, en disant qu'elle est haineuse,
03:45que c'est la haine qui le conduit en prison.
03:47Donc, voilà, j'espère qu'il aura d'autres arguments à faire valoir devant la Cour d'appel.
03:53Et pour le reste, je le redis, il est présumé innocent.
03:56Et pour répondre totalement à votre question,
03:59oui, c'est choquant de voir un ancien président de la République
04:02franchir la porte d'un établissement pénitentiaire.
04:05Est-il choquant de voir un actuel garde des Sceaux aller le visiter en prison ?
04:09Gérald Darmanin vient de dire qu'il irait le visiter en prison.
04:14Il serait allé le voir aussi après sa condamnation.
04:17On sait qu'ils sont amis.
04:19Est-ce que c'est sa place ?
04:21Écoutez, lui, il estime qu'il doit aller en prison voir son ami.
04:26C'est son problème.
04:27Moi, je ne suis pas le gardien de la morale de Gérald Darmanin.
04:36Voilà tout ce que j'ai à dire là-dessus.
04:37– 50 détenus attaquent l'État à propos du centre pénitentiaire de Nouméa
04:44en Nouvelle-Calédonie pour traitement inhumain.
04:47On a vu effectivement les images de ce centre, de cette prison.
04:51Ce n'est pas la seule mise en cause.
04:51– Que je suis allé visiter quand j'ai pu garder le temps.
04:53– Est-ce qu'ils ont raison, ces détenus ?
04:55– Ça, c'est la justice qui le dira,
04:57puisque c'est un recours judiciaire qu'ils intentent.
05:00Mais il est vrai que les conditions de dignité ne sont pas remplies.
05:03Il est vrai d'ailleurs qu'on a comme projet,
05:06on avait comme projet, et je pense que ça perdure,
05:09de construire un nouvel établissement pénitentiaire
05:11pour un accueil digne, à minima, c'est ce que l'on doit aux détenus.
05:16Là, les conditions sont telles que…
05:18Enfin, c'est absolument abominable.
05:20Donc, nous avons un budget qui permet de lancer cette opération immobilière.
05:27Ceci étant dit, monsieur, ça prend un peu de temps
05:29et les choses ne se font pas en un claquement de doigts.
05:31– D'ailleurs, vous dites dans ce livre que sur les 15 000 places
05:34que vous aviez promises, vous en avez fait 5 000.
05:36– Oui.
05:36– 5 000 sont en construction.
05:38– Oui, et il reste 5 000.
05:39– Il en manquera 5 000 et qu'on vous reproche les 5 000
05:41que vous n'avez pas faites.
05:43– Oui, sur quoi je réponds un certain nombre de choses.
05:47Covid, évidemment, qui a retardé considérablement
05:49la mise en place et la construction.
05:51Et puis également, tous les politiques qui réclament plus de sécurité,
05:56mais qui sont incapables de donner un terrain dans leur commune.
05:59– Ça, c'est la grande difficulté face à laquelle je me suis retrouvé
06:05pendant mes 4 ans de garde des Sons.
06:07– Éric Dupond-Moretti, auteur de Jurer craché,
06:11entretien avec Marc-Olivier Fogiel,
06:13chez Michel Laffont, était l'invité des 4 vérités.
06:15Je précise que votre expérience que vous racontez
06:17sera aussi montrée sur scène.
06:20Vous produirez sur scène, mise en scène par Philippe Lelouch,
06:2325 novembre à Aix-en-Provence, par exemple.
06:26Vous faites quoi dans la vie aujourd'hui ?
06:27Vous êtes écrivain, comédien, avocat ?
06:29– J'ai des journées bien chargées, voilà.
06:31J'écris, je me produis sur scène,
06:34et puis j'ai une boîte de conseils.
06:36Je vais très vraisemblablement redevenir avocat.
06:39– Reprendre la robe, comme on dit.
06:40– Reprendre la robe, oui.
06:41– Eh bien voilà, une annonce ce matin dans les 4 vérités.
06:45Éric Dupond-Moretti, merci.
06:47Bonne journée à tous, à vous mon cher Adrien.
06:50– Sous-titrage ST' 501
06:53– Sous-titrage ST' 501
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