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  • il y a 2 semaines
Les 4 vérités - Pierre Cazeneuve
Aujourd'hui, dans « Les 4V », Alexandre Peyrout revient sur les questions qui font l’actualité avec Pierre Cazeneuve, député des Hauts-de-Seine (Ensemble pour la République).

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Transcription
00:00Bonjour Lucie, bonjour Adrien, bonjour à tous et bonjour Pierre Cazeneuve.
00:05Bonjour.
00:06Merci d'être notre invité ce matin sur France 2.
00:08Après avoir rejeté hier la fameuse taxe Zuckmann, l'Assemblée Nationale a adopté hier un nouvel impôt sur la fortune,
00:14une sorte de nouvel ISF sur l'improductif, une taxe qui rapporterait plus que l'impôt sur la fortune immobilière.
00:21Selon les socialistes aujourd'hui, est-ce que vous reconnaissez une défaite ?
00:25Alors oui, parce qu'on a voté contre nous cette modification de l'impôt sur la fortune.
00:30Après je dis attention aux socialistes, c'est une nouvelle taxe qui a été adoptée avec le Rassemblement National dans une alliance un peu baroque,
00:37mais dont le rendement est tout à fait incertain à ce stade d'alliance baroque.
00:41C'est quand même vos camarades du Modem qui l'ont proposé.
00:43Oui, c'est notamment Jean-Paul Mathieu qui l'a fait, mais on voit bien que dans le jeu des sous-amendements,
00:48alors c'est un peu technique, mais c'est bien un compromis qui s'est dessiné quand même entre le Parti Socialiste et le Rassemblement National.
00:53C'est une mesure portée par Marine Le Pen, l'impôt sur la fortune financière.
00:57Mais encore une fois, je dis attention car le rendement réel de cet impôt est très discutable.
01:02Et notamment, il y a ce taux fixe à 1% qui fait que les très très grands patrimoines vont payer le même que les petits patrimoines.
01:08Je pense qu'on n'a pas fait forcément une très bonne opération hier, en tout cas pour les Français.
01:12Avant de revenir sur l'aspect budgétaire, vous reprochez aux socialistes d'avoir voté avec le Rassemblement National.
01:16Ça ne vous a pas gêné au moment de la loi immigration ?
01:18Déjà, sur ce budget en tant que tel, parce qu'on est rentré tout de suite dans les considérations,
01:24moi je veux déjà saluer un budget et un débat de très grande qualité depuis le début.
01:29Je sais que ça peut paraître un peu étonnant, mais on est dans un exercice inédit.
01:32Moi je suis élu député depuis 2022, je n'ai jamais voté un budget.
01:36Donc c'est la première fois que le gouvernement nous offre la possibilité d'avoir un vrai débat ouvert,
01:41149.3, et qui nous permet donc d'avoir ces échanges, ces débats.
01:44Donc finalement c'est bien qu'il y ait des défaites pour votre camp ?
01:47Ça preuve que la démocratie fonctionne ?
01:48Déjà c'est la preuve que la démocratie fonctionne, et en tout cas c'est les règles du jeu qu'a fixé le Premier ministre.
01:52En renonçant au 149.3, on est typiquement dans le combat, amendement après amendement, taxe après taxe.
02:00Mais nous, depuis le début, ce qu'on veut c'est une volonté de compromis.
02:03Donc c'est pour ça que je voulais m'arrêter quelques minutes sur cette qualité de ce débat,
02:06c'est qu'on veut du compromis.
02:08Et donc on voit bien que c'est difficile, mais que ce chemin il est exigeant.
02:12Et aujourd'hui, on voit bien que la copine n'y est pas encore,
02:15qu'on a fait beaucoup de concessions sur la suspension de la réforme des retraites,
02:18on y revient peut-être, sur une surtaxe d'impôts sur les sociétés,
02:22sur la CSG, sur le patrimoine.
02:24Et on dit à un moment, stop.
02:26La ministre hier du budget a dit qu'on était déjà à 45% de taux obligatoire.
02:3050 milliards de taxes à peu près votées depuis le début de ce budget.
02:33On voit bien qu'on est en train de complètement déraper, d'être dans une folie fiscale.
02:36Et donc, nous on porte une notion de compromis, il n'y a pas de 49-3,
02:40tout le monde doit être responsable aujourd'hui.
02:41Vous parlez de folie fiscale, mais quand dans le budget actuel,
02:44il y a l'augmentation de la fiscalité sur les affections de longue durée,
02:48quand il y a le doublement de la franchise médicale, ça aussi c'est une forme d'impôt.
02:52Vous aussi, vous êtes responsable d'une forme de fiscalité en plus.
02:56Non mais on a toujours été, en tout cas le gouvernement a toujours été extrêmement clair
02:59sur le fait que c'était un budget exigeant d'effort.
03:03Je veux dire, on est dans une crise budgétaire aussi extrêmement importante.
03:07On a besoin de réduire notre déficit.
03:09Et pour ça, l'effort doit porter collectivement.
03:12Donc, on demande des efforts évidemment à ceux qui le peuvent le plus,
03:15aux plus fortunés.
03:15C'est ce qu'on a fait avec la tax holding.
03:17C'est pas assez selon les socialistes.
03:19Pour les socialistes, c'est souvent jamais assez.
03:21Mais c'est pour ça que dans ce chemin de compromis,
03:23on essaie quand même de faire un certain nombre de concessions.
03:25Et on est extrêmement sincères dans ce chemin-là.
03:27Et le président Gabriel Attal l'a encore rappelé hier,
03:30notre volonté d'aboutir.
03:31Je veux dire, on n'a pas à rougir.
03:33On est les seuls à avoir voté le budget en commission,
03:35en commission des finances la semaine dernière.
03:37On est les seuls à avoir voté ce budget,
03:38malgré le fait qu'il y avait beaucoup d'impôts,
03:40beaucoup de choses qui ne nous allaient pas.
03:42Donc, il faut trouver cet équilibre.
03:44Et il faut quand même garder un taux d'effort important.
03:47Le plus important, c'est de baisser nos dépenses.
03:49On l'a redit et redit aux Français,
03:50ça ne peut pas être que de l'impôt, ça se saurait.
03:52Alors, on l'a vu hier, la journée,
03:53elle a été chaotique à l'Assemblée nationale.
03:55Ça a été très compliqué.
03:57Est-ce que, selon vous, il peut y avoir une issue favorable à ce budget ?
04:01Est-ce que la France aura un budget avant la fin de l'année ?
04:03Oui, je reste extrêmement optimiste là-dessus,
04:06parce que je pense que c'est indispensable pour la France,
04:08pour les Français, pour notre souveraineté,
04:10pour l'image internationale,
04:11qu'on puisse doter notre pays d'un budget avant le 31 décembre.
04:15C'est ce que je faisais dans ma circonscription à Ruey-Malmaison.
04:18Tous les électeurs, tous les habitants me demandent
04:22qu'on s'entende, qu'on discute et qu'on aboutisse à une copie.
04:25Ils demandent à ce qu'il y ait du compromis.
04:26Et donc, on doit répondre à cette aspiration
04:28qui est massivement partagée.
04:29Ils demandent à ce qu'il y ait du compromis,
04:30c'est ce que demandent aussi les socialistes,
04:32les estimes qu'il n'y en a pas aussi aujourd'hui,
04:33et qu'ils sont prêts à censurer à nouveau.
04:36Est-ce que vous, vous êtes prêts à assumer la responsabilité
04:38d'une censure et donc d'une potentielle dissolution ?
04:42Je vous l'ai dit, le compromis, on en a fait déjà beaucoup.
04:46Personne ne peut dire qu'on n'a pas fait de compromis.
04:49Chacun jugera, mais en tout cas, je vous l'ai dit,
04:51sur la réforme des retraites, sur l'impôt sur les sociétés,
04:53sur la CSG, sur le patrimoine, on a déjà fait énormément de pas.
04:56Le compromis, c'est comme le tango, ça ne peut pas se danser tout seul.
04:58Donc, à un moment donné, ça ne peut pas être
04:59que le budget du Parti socialiste non plus.
05:01C'est forcément un budget de compromis,
05:03donc il ne pourra pas y avoir tous les objets du Parti socialiste dedans.
05:05De la même manière, pas le budget que des Républicains,
05:08et ça sera encore moins le budget des macronistes.
05:10C'est quelque chose d'assez inédit.
05:11Il faut que chacun prenne ses responsabilités
05:14pour qu'on ait une copie équilibrée,
05:15et qu'à la fin, tout le monde soit un peu mécontent.
05:17C'est ça la réussite d'un bon compromis.
05:20Sébastien Lecornu a demandé hier à recevoir une nouvelle fois
05:22les présidents de groupes parlementaires
05:24pour parler de ce budget.
05:26En dehors des caméras, a-t-il dit,
05:27en dehors de l'Assemblée nationale, c'est quoi ?
05:29C'est que les députés ne sont pas capables
05:30de se mettre d'accord tout seuls comme des grands ?
05:32Si, on est capables de se mettre d'accord.
05:34Mais ce qui est difficile, c'est qu'on voit bien
05:36qu'on est contraint aussi par le temps.
05:38Ça ne vous aura pas échappé.
05:39On doit rendre notre copie dans très longtemps.
05:40Et donc, du coup, quand on réagit amendement par amendement,
05:43article par article, c'est plus compliqué.
05:45Un budget, c'est une vision d'ensemble,
05:46c'est une trajectoire de réduction de déficit,
05:48c'est des priorités.
05:49Et donc, vous voyez bien que les dépenses
05:51doivent matcher les recettes.
05:53Et donc, c'est très difficile d'être un peu coup par coup.
05:56Et donc, il y a peut-être besoin,
05:57et je pense que le Premier ministre a eu raison,
05:58de dire, on va prendre un petit pas de recul,
06:00se remettre tous autour de la table pour se synchroniser,
06:03converger vers un certain nombre d'éléments.
06:06On vient de vivre une semaine assez compliquée
06:08à l'Assemblée nationale aujourd'hui.
06:10C'était le cas sur le budget,
06:12mais il y a eu aussi ces tensions autour
06:14de la remise en cause des accords de 1968
06:16qui ont été adoptés à une voix près.
06:19Vous, vous faites partie des rares renaissances
06:20qui étaient là lors de ce vote.
06:22Est-ce qu'il y avait un problème ?
06:23Où étaient-ils vos collègues finalement ?
06:25Je ne vais pas rentrer dans la technicité
06:27du changement de l'ordre du jour
06:29qui a mis un petit peu le bazar.
06:30Moi, je veux dire, cette mesure...
06:32Vous étiez 30 sur 92.
06:34Cette mesure, elle a été adoptée à une voix.
06:36Donc, c'est évidemment extrêmement frustrant.
06:37Et nous, on a été extrêmement clairs
06:39dans le fait qu'on était contre cette proposition.
06:42Pas parce qu'on considère que les accords de 1968 sont bons,
06:45mais parce qu'on considère qu'il faut,
06:47si on doit changer la relation...
06:48Mais ils étaient déjà présents en hémicycle.
06:51Il manquait aussi 20 députés LFI,
06:53il manquait une quinzaine de députés socialistes.
06:54Il en manquait 62 de chez vous.
06:55Il en manquait un peu plus chez nous.
06:56Mais pourquoi je vous dis ça ?
06:58On était, nous, contre.
06:59Et on n'a pas, comme certains autres collègues,
07:01pu avoir la tentation de donner cette victoire symbolique
07:04à Marine Le Pen.
07:04Ce que je regrette le plus important...
07:06Vous regrettez qu'Horizon l'ait fait ?
07:07Oui, parce que je trouve que c'est une victoire symbolique
07:09qui est offerte à Marine Le Pen.
07:10Et quand bien même, encore une fois,
07:11on est d'accord sur le fond
07:13et qu'on a une volonté aujourd'hui
07:14de proposer quelque chose de différent
07:16sur nos accords bilatéraux avec l'Algérie,
07:18parce qu'aujourd'hui, il faut qu'on passe à autre chose.
07:19Ce qu'a fait Mme Le Pen, c'est purement symbolique.
07:21C'est de l'esbrouf.
07:22Et donc, je ne pense qu'il ne fallait pas
07:23lui accorder de crédit.
07:25On a été présents, encore une fois,
07:26tout le reste de la niche.
07:27On a repoussé l'ensemble des autres textes.
07:29Notre combat contre le Rassemblement national,
07:31il est connu et reconnu.
07:32Et donc, il n'y a pas de changement de ligne
07:35par rapport à ça.
07:35Merci beaucoup, Pierre Cazeneuve,
07:36d'avoir été notre invité ce matin.
07:38Bonne journée à vous.
07:39Tout de suite, c'est la suite de votre Télématin.
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