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  • il y a 7 semaines
Ce vendredi 17 octobre, dans sa chronique USA Today, John Plassard, associé, responsable de la stratégie d’investissement de Cité Gestion, s'est penché sur les signes de fragilité des banques régionales, l'inquiétude de la FMI sur la montée de la tension entre Pékin et Washington, et la croissance d'EssilorLuxottica au troisième trimestre. Cette chronique est à voir ou écouter du lundi au vendredi dans l'émission BFM Bourse présentée par Guillaume Sommerer sur BFM Business.

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Transcription
00:00Bienvenue à tous, c'est BFM Bourges jusqu'à 18h au rythme de Wall Street qui vient d'ouvrir.
00:05Vous venez d'entendre la cloche retentir, ça se passe là-bas à New York et notre Dream Team est regroupé là,
00:11mobilisé pour vous faire vivre cette séance.
00:13John Plassard, procité de gestion. Bonjour John, ravi de vous retrouver.
00:15Bonjour Guillaume.
00:16Et Antoine Larigauderie, re-bonjour Antoine.
00:18Bonjour Guillaume.
00:19On est ravis également de se retrouver Antoine, on va vivre ensemble cette dernière fin de séance de la semaine en Europe,
00:25mais d'abord à Wall Street, ça y est c'est l'ouverture. Comment ça se passe ?
00:28Petit coup de faiblesse quand même avec un Nasdaq qui perd 0,48%. On est à 22 469 points.
00:34Le Dow Jones surnage, plus 0,09%, 45 992 points et moins 0,18% pour le S&P 500 qui cote en ce moment à 6 615 points.
00:45La volatilité, c'est bien installé au-dessus des 20 points. On est à 24 points sur l'indice VIX de la bourse de Chicago.
00:52Et puis le CAC 40, on a quand même rattrapé pas mal du terrain qu'on perdait ce matin.
00:55On est quasiment à l'équilibre, on était même dans le vert il y a encore quelques minutes.
00:59Moins 0,06% seulement, on est à 8 183.
01:03Et alors on parlera, on vous le promet, en long, en large et en travers d'Essilor Luxottica qui nous fait, comme LVMH avant-hier,
01:08plus 12, plus 13% même à l'instant Essilor Luxottica après son incroyable publication.
01:12Et on va se demander si quelque part c'est un destin à la Nvidia qui attend Essilor Luxottica.
01:17Pourquoi ? Parce que vous savez que les lunettes META, les lunettes connectées avec l'IA de META, c'est eux qui les fabriquent Essilor Luxottica.
01:22Est-ce que pour META, Essilor Luxottica va devenir ce qu'est Nvidia à l'IA, celui qui fournit les besoins physiques ?
01:31C'est une question qu'on abordera et si l'Or Luxottica gagne 13%.
01:34Auparavant, John, donc on vous retrouve.
01:35La grande question, alors que Wall Street ouvre en légère baisse, c'est celle des banques régionales quand même.
01:39Les banques régionales américaines, après les annonces de Zions et de Western Alliance,
01:44est-ce qu'on est parti pour une crise peut-être comparable à celle de 2023 sur ce secteur ?
01:49On se souvient en 2023, Guillaume, on avait absolument toutes les banques régionales,
01:54même les grandes banques qui avaient perdu énormément de terrain.
01:58On avait parlé presque d'une crise systémique.
02:01Et bien là, évidemment, on a ses réminiscences.
02:03Et vous l'avez dit, Zion Bank Corp et Western Alliance ont révélé des pertes liées à des prêts frauduleux.
02:1250 millions pour Zion et Western n'ont pas encore dit.
02:16Alors, vous allez me dire, 50 millions pour des banques régionales, des petites banques,
02:21eh bien, ce n'est pas grand-chose.
02:23Mais, mais, mais, c'est des signaux extrêmement inquiétants dans le crédit.
02:28Les révélations, donc, de Western Alliance et Zions font et s'ajoutent aux faillites récentes des prêteurs automobiles,
02:38tricolores holding et, évidemment, le fameux first brand.
02:43Donc, ça nourrit la crainte d'un risque systémique latent dans les crédits privés américains.
02:51Et si je vous dis ça, Guillaume, eh bien, vous vous souvenez, on l'avait dit sur BFM Boursière en primeur,
02:58avant que les marchés baissent, qu'on avait Jimmy Diamond qui avait, qui considérait le marché, eh bien, du crédit privé comme des cafards.
03:09Ce n'est pas moi qui le dis, c'est lui qui le dit.
03:11Donc, lorsqu'il, je vous le rappelle, il avait dit lorsqu'il y en a un, il y en a plusieurs.
03:16Et il craignait, les investisseurs craignent que ces pertes qu'il y a sur les banques régionales,
03:24eh bien, soient en effet boule de neige, un enchaînement de pertes non déclarées.
03:30Donc, évidemment, ça fragilise, pardon, le segment des prêts à risque.
03:36Pourquoi cette thématique surgit-elle maintenant ?
03:38Les taux aux États-Unis sont plus élevés qu'ils ne l'étaient il y a quelques années.
03:43Et donc, ces crédits privés qui doivent être refinancés, le sont à des taux plus élevés qu'avant et certains n'arrivent pas à suivre le rythme.
03:49Enfin, comment est-ce qu'on explique que ça surgisse maintenant, John ?
03:52Oui, alors, ce qu'il faut rappeler, vous l'avez dit justement avant, il y a deux ans, on a eu cette crise très, très violente sur les banques régionales américaines.
04:01Et on a l'impression que depuis 2023, il n'y a pas grand-chose qui a été fait.
04:05Pourquoi ? Parce que pour ces banques régionales américaines, et on ne parle pas des grandes, qui ont révélé des chiffres assez impressionnants la semaine passée et en début de semaine,
04:14comme JP Morgan, notamment et Goldman Sachs, eh bien, on a une fragilité structurelle de ces petites banques.
04:23Quand on dit petites banques, ce n'est pas aussi petites que ça, mais aux États-Unis, c'est petite.
04:26Elle reste exposée à des dépôts volatiles, à un resserrement du crédit.
04:33Donc, tout ça, nous met en avant un élément le plus important possible, c'est la confiance.
04:40Et lorsque vous n'avez pas confiance dans une banque ou dans un secteur, un sous-secteur de la banque, eh bien, qu'est-ce que vous faites ?
04:48Eh bien, vous retirez vos vies. C'est ce qu'on a vu un tout petit peu hier.
04:52Et même si certaines de ces banques sont assez capitalisées, lorsque les investisseurs n'ont plus confiance, eh bien, ils transfèrent leur argent vers des banques plus grandes.
05:02Donc, en définitive, cette petite crise, ou ce petit étincelle, on l'espère qu'il n'appelera pas un feu de forêt sur les banques régionales,
05:13eh bien, pourrait, comme à chaque fois, bénéficier aux grandes banques américaines, parce que les épargnants mettront leur argent chez eux,
05:22s'il y a encore plus de doutes et un manque de confiance.
05:25Secteur bancaire américain qui repart un peu à la hausse déjà, aujourd'hui, après l'alerte d'hier, y compris les banques régionales.
05:30Et Zions, par exemple, gagne aujourd'hui 3,5%.
05:33Il y a quelques jours, Jérôme Powell avait clairement envisagé la fin du quantitatif tightening, autrement dit, la fin de la réduction du bilan de la Fed.
05:40Est-ce que c'est le signe que la Fed est au courant de ce problème et qu'elle pourrait, du coup, venir rajouter des liquidités en cas d'incendie ?
05:45Et du coup, on peut dormir tranquille, John ?
05:48Oui, alors, c'est un peu la théorie du complot, Guillaume, mais effectivement, vous avez raison, la Fed était peut-être au courant
05:55qu'il ne fallait pas autant resserrer le crédit et potentiellement remettre de la liquidité dans le marché.
06:03Ce n'est pas encore le cas, mais on est dans une situation où, effectivement, s'il devait y avoir, comme je disais avant,
06:10l'effet boule de neige sur le secteur des petites banques régionales, évidemment, c'est ce que ferait la Fed.
06:18Il faut rappeler qu'en 2023, la Fed avait tardé à mettre de la liquidité dans le marché et ça avait été reproché à Jerome Powell.
06:29Donc, est-ce qu'il fait, comme il fait avec les taux de manière préventive, il va mettre de la liquidité, la Fed va mettre de la liquidité dans le marché ?
06:40Peut-être. En tout cas, ce qu'on a vu hier, qui était une chose aussi intéressante, on parlait avec ce que vous dites,
06:44c'est qu'on a vu une fuite vers la qualité. Le rendement du 10 ans américain est passé sous les 400.
06:51Et évidemment, l'or, mais ça ne s'est presque tous les jours, l'or a trouvé un autre record.
06:56Donc, c'était un peu une aversion au risque et un rappel que le ciel bleu que l'on voit depuis quelques temps,
07:03que ce soit au niveau géopolitique, politique et monétaire, eh bien, il y a quelquefois quelques petits nuages et quelques petits éclairs.
07:13– Effectivement. Cet univers incertain se traduit effectivement par une quête d'actifs-refuges, l'once d'or qui aura vécu là.
07:20Antoine, sa meilleure semaine, il a gagné 10%. L'once d'or, il ou elle d'ailleurs, une once, a gagné 10% sur la semaine.
07:26Sa meilleure semaine en… – 17 ans.
07:28– 17 ans, l'once d'or. – 17 ans, effectivement.
07:30– Et depuis le début de l'année, on est à plus 60 sur l'once d'or, c'est-à-dire que l'once progresse plus que la plupart des valeurs technologiques américaines.
07:35C'est quand même assez incroyable. – Mieux qu'Nvidia, en tout cas.
07:37– Mieux qu'Nvidia, oui, sur l'année. C'est fou. Qui l'aurait cru ?
07:41– Il faut dire que le contexte géopolitique aussi reste très incertain.
07:43Alors là, cet après-midi, Donald Trump tente à nouveau d'adoucir les angles, d'arrondir les angles avec la Chine.
07:48Mais le FMI est inquiet de la montée des tensions entre Pékin et Washington, John ?
07:52– Oui, très inquiet. C'est un cri, j'allais dire un cri du cœur presque.
07:57Le FMI a alerté sur les risques significatifs qui peuvent peser sur la croissance mondiale.
08:05Le groupe, le groupement, le FMI, dit que s'il y a un découplage technologique et que la hausse des tarifs,
08:13bien évidemment, pourrait réduire le PIB mondial de 0,8% à moyen terme.
08:19Donc, évidemment, le FMI rappelle et pousse pour éviter une fragmentation durable du commerce mondial
08:29et que tout le monde marche main dans la main.
08:31Alors, on ne sait pas si c'est le cas.
08:33Et surtout, on ne sait pas si Donald Trump va rencontrer le président Xi avant la fin de l'année.
08:38Mais si ça devait être le cas, eh bien, le FMI aura eu raison de donner cette directive.
08:45Je ne sais pas s'ils l'ont suivie, mais en tout cas, c'est la directive vers laquelle on va.
08:49– Complètement. L'euro-dollar, aujourd'hui…
08:51Alors, c'est intéressant parce que le dollar n'avait pas arrêté de reculer depuis le début de l'année.
08:54Puis là, depuis 2-3 semaines, ça s'est calmé.
08:56On est sous le dollar 17 toujours, 16,78 en ce moment.
08:59Et Wall Street qui ouvre dans le calme.
09:01C'est ce qu'il faut retenir parce que Donald Trump a expliqué que ça allait mieux avec la Chine.
09:06Je pense que ça va aller avec la Chine.
09:08Voilà ce qu'a expliqué tout à l'heure Donald Trump interrogé par un journaliste
09:11sur le maintien des taxes douanières élevées sur la Chine.
09:14On ne sait toujours pas si la rencontre est maintenue avec Xi Jinping.
09:17Alors, les valeurs, John, bien sûr, chaque jour, on parle d'intelligence artificielle,
09:21on parle du Nasdaq, mais il va peut-être falloir apprendre à parler d'intelligence artificielle
09:24aussi dans une langue, en tout cas, de manière plus européenne.
09:28On se demande si ici, à la Bourse de Paris, le titre est « Silor Luxottica »
09:31n'est pas sur le point de devenir une valeur tech.
09:34Vous avez bien entendu.
09:35« Silor Luxottica », c'est les lunettes, celles que vous portez,
09:37que je porte, qu'Antoine porte très probablement.
09:39Oui, mais ce n'est pas que des lunettes, c'est peut-être aussi de plus en plus de la tech
09:41puisqu'il y a ce partenariat avec Meta pour faire des lunettes connectées
09:44et des lunettes dotées d'IA.
09:46Il se trouve que « Silor Luxottica » a présenté ses résultats.
09:49Ils sont rayonnants.
09:50Le titre gagne 13% aujourd'hui.
09:52Est-ce que pour vous, « Silor Luxottica » pourrait devenir une valeur tech à son tour ?
09:56Oui, tout à fait.
09:58Ça paraît fou, mais elle s'impose progressivement comme une valeur de croissance
10:03puisqu'on a un modèle, et c'est vraiment un modèle pour Silor Luxottica
10:10qui combine une industrie solide avec une forte capacité d'innovation.
10:16On a vu que le partenariat entre Meta et Ray-Ban,
10:20les fameuses Ray-Ban connectées dont vous parliez,
10:22ça ouvre un nouveau marché qui est estimé à plus de 50 milliards de dollars.
10:27Vous avez bien entendu, 50 milliards de dollars d'ici 2030.
10:31Donc, il y a un profil, qu'on le veuille ou non, de croissance technologique
10:36plutôt que d'une valeur défensive.
10:40Et aussi, il faut noter ici que « Silor Luxottica » n'arrête pas d'acheter,
10:46on n'en parle pas toujours, mais n'arrête pas d'acheter des plus petites barques.
10:50Alors, qu'est-ce que ça veut dire très concrètement ?
10:52Ça veut dire qu'« Silor Luxottica » aujourd'hui détient déjà plus de 60% du marché de monture premium.
10:59Donc, c'est vraiment le leader.
11:01Donc, on est dans une situation où le partenariat avec Meta,
11:06on disait au début que c'était un espèce de coût marketing.
11:09Aujourd'hui, pas du tout, parce que ça devient vraiment une plateforme d'intelligence artificielle embarquée.
11:16Et donc, vous savez, lorsqu'on parle d'intelligence artificielle embarquée,
11:20on parle de caméras, micros, connexions directes à l'écosystème de Meta.
11:26Donc, c'est un peu une combinaison « Luxottica » et « Silor Luxottica »,
11:31je vais y arriver, entre le luxe et la tech.
11:34Donc, oui, pour moi, c'est vraiment une valeur de croissance.
11:37Ah, incroyable ! « Luxottica » et des boutiques qui pourront ici en France aussi
11:42vendre des Ray-Ban Meta à partir de l'an prochain, parce que ce n'est pas le cas jusqu'ici.
11:45Oui, ce sera possible. Donc, première commercialisation de ces Ray-Ban Meta dotés d'IA
11:50et connectés en tout cas en France, en Italie, au Royaume-Uni et au Canada l'an prochain.
11:54Cet auditeur, Lucas, nous écrit, il vous demande si Apple, par exemple,
11:59voulait se lancer à son tour dans les lunettes,
12:02si le marché Apple dans les lunettes connectées dotées d'IA reviendrait aussi à Isilor,
12:06c'est-à-dire qu'Isilor aurait et Meta et Apple,
12:08et si dans ce cas-là, Isilor pourrait devenir la première capi européenne.
12:11Il va loin, mais pourquoi pas ? Qu'est-ce que vous pensez, vous, de cette question
12:15et qu'est-ce que vous avez envie de répondre à Lucas ?
12:17Écoutez, d'abord, on rappelle, on en est parlé la semaine passée ensemble,
12:21Apple prépare des lunettes de réalité augmentée notamment,
12:24mais ça dépend évidemment, Apple dépend d'experts optiques,
12:30et lorsqu'on parle d'experts optiques, notamment dans la miniaturisation
12:34et la qualité des verts, on pense à qui ? On pense au leader.
12:37Et si l'Orluxotica, oui, il y aura très certainement un type ou un co-développement
12:44ou un partenariat entre les deux entreprises, et puis à la question de savoir si
12:51et si l'Orluxotica deviendra un jour la plus grande capitalisation européenne,
12:57c'est assez simple, on peut faire un calcul assez mathématique,
13:01parce que si la société maintient une croissance annuelle de 8 à 10%
13:06et poursuit ses innovations dans cette vision augmentée,
13:10et on peut dire, eh bien, sa capitalisation boursière pourrait dépasser
13:15les 300 milliards d'euros d'ici quelques années.
13:20Donc oui, potentiellement, et si l'Orluxotica pourrait, à terme,
13:24devenir la première capitalisation en Europe, ce qui paraît assez incroyable aujourd'hui.
13:29Oui, à suivre, et bon, on est encore, bien sûr, dans la séquence,
13:32la phase de conjecture là-dessus, mais c'est intéressant,
13:35parce qu'après tout, pourquoi pas, et qui aurait pu penser qu'un jour
13:37on puisse se poser cette question autour des silents Luxottica ?
13:39Merci beaucoup.
13:40John Plassard avec nous pour Cité Gestion.
13:42On vous souhaite, John, un très très bon week-end.
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