00:00Et Wall Street qui ouvre en direct, BFM Bourse, notre tête à tête avec la bête, elle ouvre un oeil, l'ouverture du marché américain donc qui est en train de se réveiller et John Plassard avec nous, bonjour John.
00:13Bonjour Guillaume.
00:14Depuis site et gestion et Antoine Arigaudry en fil rouge, bonjour Antoine.
00:17Bonjour Guillaume.
00:18Comment Wall Street ouvre-t-il aujourd'hui Antoine ?
00:20C'est le rouge qui domine, moins 0,22% pour le Nasdaq, 23 438 points, vous avez bien entendu, moins 0,05% pour le Dow Jones, 47 289 et moins 0,14% pour le S&P 500 à 6 785 points.
00:37La volatilité avance un petit peu à 18,30 et le CAC 40 donc vous l'avez dit assez nettement dans le rouge, moins 0,85% pour l'indice de la Bourse de Paris qui se maintient sur le fil des 8 000 points, 8 0,5% alors que l'Euronext Tech Leader surperforme légèrement en ne perdant que 0,18%.
00:53Effectivement, il y a pas mal de valeurs arbitrées aujourd'hui aux Etats-Unis, on va revenir dessus.
00:57Alexandre Rezé sera avec nous dans quelques minutes, il nous dira lui Alexandre qu'il en a marre d'entendre cette comparaison permanente entre la situation actuelle des marchés et la bulle de l'an des mille.
01:04Il dit non, les marchés aujourd'hui c'est pas 2000, c'est 1900, à l'époque des chemins de fer qui se construisaient, les rails qui se bâtissaient aux Etats-Unis, on est en 1900 va-t-il nous expliquer et non pas en 2000, ce sera intéressant d'établir cette nouvelle comparaison.
01:18John, la Cour suprême continue de mettre des bâtons dans les roues de Donald Trump, ça agace le président américain là ?
01:24Oui, une très mauvaise passe, on se souvient des élections notamment à New York où évidemment il a pas gagné, le parti républicain a pas gagné, il y a le fameux shutdown le plus long de l'histoire
01:34et puis là évidemment la Cour suprême qui pourrait théoriquement invalider les droits de douane, alors Donald Trump a dit que ce serait dévastateur pour les Etats-Unis
01:45et ce qui est assez intéressant de noter, parce que c'est vraiment une question cruciale qui pourrait faire encore plus baisser les marchés,
01:52c'est que vous aviez initialement plusieurs tribunaux inférieurs qui avaient jugé qu'il était illégal d'utiliser la loi d'urgence économique de 1977
02:04pour mettre des droits de douane, c'est ce qu'avait fait Donald Trump.
02:08Donc évidemment le cœur du débat c'est vraiment les pouvoirs présidentiels, est-ce que le président peut fixer des droits de douane ?
02:17Parce que vous savez que normalement c'est le Congrès seul qui fixe les droits de douane, et bien Trump lui il avait utilisé cette fameuse mesure d'urgence.
02:26Alors on est dans une situation où très concrètement si la Cour suprême devait confirmer la décision qu'il n'y a pas le droit d'imposer des droits de douane,
02:39et bien l'administration Trump devrait évidemment cesser de percevoir ses droits et pourrait être contrainte de rembourser les taxes déjà encaissées.
02:48Donc ça ce serait une situation qui inquiète évidemment les investisseurs, le gouvernement, le marché obligataire,
02:55puis ça alimente les doutes sur la trajectoire budgétaire américaine.
02:58Alors évidemment lorsqu'on parle de Donald Trump et lorsqu'on parle de droit, il a tout le temps un joker dans sa poche.
03:05Et là ce joker ce sont les sections 232 et 301 du trait d'acte qui lui permet encore,
03:13si la décision était qu'il n'avait plus le droit de percevoir les taxes, et bien ça lui permettrait d'imposer des tarifs dits sécuritaires ou antidiscriminatoires.
03:26Donc on voit que c'est quelque chose qui se joue au niveau juridique, mais les marchés n'aiment pas tellement et c'est pour ça notamment aujourd'hui qu'on bête.
03:33On est au deuxième jour donc de cet examen par la Cour suprême effectivement des droits de douane.
03:37Et puis les marchés baissent toujours avec 2-3 doutes quand même autour de l'intelligence artificielle.
03:41L'un des dirigeants d'OpenAI a parlé et a donné des prévisions.
03:44On parlera dans un instant aussi de la levée de dette, les levées de dette de plus en plus nombreuses des acteurs de l'IA dans un instant avec Antoine.
03:51Mais voilà, donc ce dirigeant d'OpenAI a livré ses prévisions sur le potentiel.
03:55Que dit-il John ?
03:57Très important, c'est Sarah Friard, c'est la directrice financière d'OpenAI.
04:02Elle ne parle pas beaucoup, en tout cas en public.
04:04Et là, elle a dit quelque chose d'assez étonnant parce qu'elle a dénoncé le manque d'exubérance du marché à l'égard de l'intelligence artificielle.
04:15Vous avez bien entendu le manque d'exubérance.
04:17Alors on pensait qu'on était en pleine exubérance là-dessus.
04:20Elle estime que les investisseurs se concentrent beaucoup trop sur la peur d'une bulle et pas assez sur les opportunités concrètes.
04:28Elle a aussi confirmé qu'OpenAI avait des dépenses engagées de plus de 1 400 milliards de dollars.
04:371 400 milliards de dollars, vous avez bien entendu.
04:39Alors que le chiffre d'affaires d'OpenAI, c'est 13 milliards de dollars.
04:45Et la société, pour l'instant, elle est déficitaire.
04:48Alors, elle a aussi répondu, vous savez, on en a parlé avec Antoine en début de semaine,
04:52de cette espèce de financement circulaire OpenAI qui prête à NVIDIA ou AMD et inversement.
05:00Et elle a dit que ce n'était pas du tout vrai.
05:03C'était en fait pour la construction d'une capacité mondiale de calcul.
05:08Rien que ça.
05:09Et puis, dernière chose qui est aussi assez importante,
05:12c'est qu'il y a une espèce d'appel du pied d'OpenAI vers le gouvernement américain.
05:17Parce que OpenAI chercherait désormais à impliquer le gouvernement américain
05:22pour garantir ses financements et réduire le coût d'endettement
05:27pour notamment pas qu'il y ait des risques de défaut.
05:30Donc là, on est dans une situation où ce n'est pas le gouvernement américain,
05:35comme on l'a vu, qui vient acheter une partie d'OpenAI.
05:38C'est OpenAI qui va vers eux pour lui dire,
05:40écoutez, investissez parce que potentiellement, si on fait faillite,
05:45la facture serait bien plus grande.
05:50Donc c'est assez intéressant.
05:51Je ne sais pas comment les investisseurs le prennent,
05:54mais on voit qu'il y a une espèce de divergence dans ce qu'on savait
05:58après ce qu'a dit la directrice financière.
06:01Mais tout à fait.
06:02Et Antoine, on en parlait justement avant le début de cette émission tout à l'heure,
06:04c'est vous qui me signaliez.
06:05Hey, OpenAI, là, il demande à l'État américain de garantir leurs emprunts,
06:09de les garantir.
06:10C'est-à-dire qu'ils estiment OpenAI être déjà too big, too fail ?
06:14Vous vous rendez compte ?
06:15C'est absolument génial.
06:16C'est OpenAI qui demande aux contribuables américains,
06:21qui va voir en plus sa facture énergétique exploser
06:24parce que l'IA est en plein développement,
06:27mais en plus de devoir garantir les investissements d'OpenAI.
06:31Ça a quelque chose d'assez déstabilisant.
06:34On en a beaucoup parlé ce matin dans Tout pour investir,
06:36avec Wilfried Galland notamment,
06:38et je vous invite à écouter ça en podcast.
06:39Je fais un petit peu ma pub, pardon.
06:40Mais il y a quand même quelque chose de très, très déstabilisant
06:43et effectivement ce côté too big to fail
06:46qui explique qu'OpenAI par là même,
06:50tout en disant mais non, il n'y a pas de problème,
06:52notre système de financement,
06:54ouais, en même temps, il serait bien qu'il ne calanche pas
06:56parce que là, il n'y aura plus personne derrière.
06:59Et effectivement, ce n'est pas sans poser quelques interrogations
07:02et de voir comment Wall Street va arbitrer ça.
07:05Le Wall Street Journal titrait ce matin, c'est formidable.
07:07OpenAI veut privatiser ses profits
07:09et complètement, littéralement, soviétiser, collectiviser son endettement.
07:16Et le modèle est assez parlant
07:18et je trouve que là, il y a vraiment une question quasiment philosophique à se poser.
07:22Et John, quand vous voyez effectivement cette volonté d'OpenAI
07:24de bénéficier d'un parapluie de l'État fédéral américain,
07:27d'un parapluie public,
07:28alors c'est vrai que c'est fou parce qu'on va demander du coup
07:30au contribuable de jouer les parapluies,
07:32le contribuable faisant monter parallèlement l'IA en bourse,
07:34mais il en profite puisque pour l'instant, ça fait grimper Wall Street, tout ça.
07:37Qu'est-ce que vous vous dites là ?
07:39Ce n'est même plus de la circularité, c'est de la centrifugeuse ?
07:42On est dans une bulle ou ce n'est toujours pas complètement sûr ?
07:46Comment est-ce que vous arbitrez tout ça, John ?
07:48Alors je pense que sur l'intelligence artificielle,
07:51on en a parlé en ce moment,
07:52je ne pense pas qu'on est dans une bulle,
07:53on est évidemment dans une exubérance,
07:55mais il y a effectivement de la demande sur l'intelligence artificielle
07:58sur plusieurs secteurs.
07:59Vous savez, quand je regarde les chiffres que je disais avant,
08:031 400 milliards de dépenses
08:05et 13 milliards de chiffres d'affaires, pas de bénéfices.
08:09Donc on voit ici qu'effectivement,
08:12lorsqu'on regarde tout simplement ces chiffres,
08:15eh bien à un moment, on a le vertige,
08:17ce fameux vertige du vide
08:19qui les pousse à aller vers le gouvernement
08:22et dire, écoutez, si ça va mal,
08:24eh bien à un moment ou à un autre, ça peut aller très vite
08:27et ça peut avoir un impact sur les investisseurs
08:30dans l'intelligence artificielle
08:31et donc sur la richesse des Américains
08:34qui ont pour la majeure partie des actions.
08:36Et donc on voit effectivement ici
08:38que ce n'est pas simplement quelque chose
08:40qui concerne Open AI,
08:41mais ça concerne aussi le contribuable,
08:44vous l'avez dit, Américain,
08:45mais aussi la richesse des Américains.
08:48Wall Street a ouvert, tranquille,
08:49pas de souci sur Wall Street,
08:51le Nasdaq recule en ce moment de 0,3%.
08:52On est à 37 et la température ne redescend pas.
08:5537 jours de shutdown, vous l'aurez compris.
08:58Et les conséquences, elles, sont de plus en plus nombreuses.
09:00Les États-Unis réduisent de 10% le nombre de vols
09:02dans les plus gros, en tout cas dans 40 aéroports, John.
09:06Oui, 10% à partir de demain,
09:08ils viennent de l'annoncer.
09:10Il y a une pénurie de contrôleurs aériens.
09:13Alors évidemment, un aéroport sans contrôleurs aériens,
09:17c'est absolument catastrophique.
09:20Ils ont, les États-Unis,
09:21font face à un manque d'environ 2000 contrôleurs aériens.
09:24Et évidemment, c'est un chiffre que le gouvernement
09:27n'arrive pas à combler à cause, notamment, du shutdown.
09:32Donc, on est dans des circonstances où, effectivement,
09:36plus on attend, plus il va y avoir un problème.
09:40Là, on parle des aéroports,
09:42mais aussi sur d'autres pans de l'économie américaine.
09:48Et je vous rappelle quand même une chose,
09:50c'est que si on devait, on ne l'espère pas,
09:51si on devait avoir les aéroports qui étaient fermés ou en partie
09:56lorsqu'il y a Thanksgiving, qui est le dernier jeudi du mois,
10:00eh bien là, on aurait un impact énorme
10:03et qui ne serait pas rattrapé par la suite
10:06au niveau de la croissance américaine.
10:08Donc, faire très attention.
10:09On arrive vraiment dans des dates cruciales pour les États-Unis
10:12et pour les gens qui voyagent aux États-Unis.
10:14– Effectivement.
10:15On va parler des publications.
10:16Il y en a quelques-unes aujourd'hui,
10:17alors que le shutdown se poursuit.
10:19On va parler de Qualcomm.
10:19Juste, Antoine, il y a Fabien en régie qui me signale
10:22que vous nous avez fait découvrir un mot,
10:23tout à l'heure, quand vous parliez d'OpenAI.
10:25« Calancher ».
10:26Ils disaient « calancher ».
10:27Alors, ils ont regardé.
10:28Ça veut dire quoi, « calancher », finalement ?
10:30– Calancher, a priori, c'est marcher très mal
10:32ou ne plus marcher.
10:34– Donc, on va calancher, ça veut dire
10:35que ça ne va pas bien se passer.
10:36– Voilà.
10:37– On risque de calancher, d'accord.
10:38Alors, expression toulonnaise, non ?
10:40Même pas.
10:41Ça fait très toulonnais, je ne sais pas.
10:42Ça fait calanque un peu, calancher.
10:44Wall Street est en petite baisse.
10:46Et surtout, Qualcomm.
10:47On est dans la tech toujours.
10:48Qualcomm, qui a publié hier soir,
10:50ce n'était pas si mauvais ou c'était mauvais ?
10:51Moins 1,5% le titre, là, John ?
10:53– Non, ce n'était pas mauvais.
10:55On rappelle Qualcomm, semi-conducteurs,
10:57c'est les technologies de communication mobile,
11:00solutions d'intelligence artificielle, bien évidemment.
11:03Ils ont annoncé des ventes et des bénéfices
11:05pour le premier trimestre fiscal
11:06qui étaient supérieurs aux attentes,
11:08notamment grâce à la reprise de la demande
11:11pour le marché des smartphones.
11:13Eh oui, les smartphones, ils ne sont pas morts,
11:14il y a toujours de la croissance.
11:16Et donc, lorsqu'on regarde ça,
11:18on se dit qu'effectivement,
11:20on est dans une situation,
11:21comme on en a déjà parlé,
11:23même avec Palantir, avec Google
11:25et d'autres sociétés,
11:27si on donne des prévisions
11:30qui sont meilleures que le consensus,
11:33mais pas énormément meilleures que le consensus,
11:35eh bien, qu'est-ce qui se passe ?
11:37Eh bien, c'est la déception à Wall Street
11:38et le titre baisse.
11:39Un exemple, on attendait un chiffre d'affaires
11:42en projection de 11,27,
11:47mais le consensus était à 10,79 milliards,
11:51dont largement tu,
11:52mais ça ne suffit pas,
11:53et le titre baisse.
11:55– Oui, alors il y en a un qui recule vraiment énormément,
11:57c'est quoi ?
11:57C'est publié ?
11:58Duolingo, Duolingo perd 27%,
12:01il y a un certain nombre d'utilisateurs,
12:03même ici en France,
12:04de Duolingo et de ses solutions,
12:05effectivement, linguistiques,
12:06moins 27 là à Wall Street,
12:08que se passe-t-il, John ?
12:09– Si, seigneur,
12:11j'allais vous le dire en espagnol,
12:12même en espagnol,
12:13et très mauvais,
12:14on a une croissance solide,
12:16mais évidemment une déception sur les prévisions.
12:18Alors, ce qui est assez incroyable,
12:20c'est que vous avez quand même,
12:21sur Duolingo,
12:23135 millions d'utilisateurs mensuels,
12:27c'est plus 20%,
12:28et puis vous avez 11,5 millions d'abonnés payants,
12:31c'est plus 34%.
12:33Donc, on est dans une situation
12:34où on a une rentabilité en nette amélioration,
12:38et on a aussi l'impact pour Duolingo
12:42de l'intelligence artificielle,
12:45eh bien, qui a un impact sur les marges,
12:48parce qu'on dépense,
12:48on dépense, on dépense.
12:49Donc, les prévisions de marges
12:51pour cette année,
12:52eh bien, sont en baisse de 0,8 points,
12:55et le marché n'aime pas,
12:57vous l'avez dit,
12:58on perd un quart de la valorisation boursière
13:00actuellement du Duolingo,
13:03et donc, on est dans une situation,
13:06et on le répète une nouvelle fois,
13:07s'il y a une déception,
13:09eh bien, ça se paye immédiatement,
13:11ça se paye cash,
13:12et si on est au-dessus des attentes,
13:14eh bien, ça, le titre est en ligne,
13:17voire recule légèrement.
13:19Donc, on change un peu de paradigme,
13:21mais c'est...
13:21Merci, John Plassard,
13:23avec nos cités gestion,
13:24et donc Wall Street,
13:24qui est en petite baisse,
13:25rien de très méchant.
13:26Le CAC 40, c'est un peu plus fort,
13:28la baisse du CAC 40 est un peu plus nette,
13:29il recule de près d'un pour cent,
13:31le grand toujours,
13:32lanterne rouge,
13:32avec pas mal de déceptions
13:35dans sa publication,
13:36sur pas mal de critères,
13:37on va rentrer dans le détail
13:37dans quelques minutes.
13:38Air France,
13:38KLM aussi recule,
13:39alors de 13%
13:40Air France-KLM,
13:41avec un revenu unitaire
13:43par passager
13:44qui recule un petit peu,
13:45notamment sur les vols
13:46transatlantiques,
13:47en l'occurrence,
13:47il y a un impact, d'ailleurs,
13:48de la politique de visa
13:49de Donald Trump
13:50sur les performances
13:51d'Air France-KLM,
13:52figurez-vous,
13:52on en parlera aussi
13:53dans la suite
13:53de BFM Bourse.