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  • il y a 2 jours
Ce jeudi 6 novembre, dans sa chronique USA Today, John Plassard, associé, responsable de la stratégie d'investissement de Cité Gestion, s'est penché sur l'examen de la Cour Suprême sur les droits de douane de Donald Trump, le début de fatigue de l'IA sur les marchés, la réduction de 10 % de nombres de vols dans les aéroports des États-Unis, et les résultats solides de Qualcomm. Cette chronique est à voir ou écouter du lundi au vendredi dans l'émission BFM Bourse présentée par Guillaume Sommerer sur BFM Business.

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Transcription
00:00Et Wall Street qui ouvre en direct, BFM Bourse, notre tête à tête avec la bête, elle ouvre un oeil, l'ouverture du marché américain donc qui est en train de se réveiller et John Plassard avec nous, bonjour John.
00:13Bonjour Guillaume.
00:14Depuis site et gestion et Antoine Arigaudry en fil rouge, bonjour Antoine.
00:17Bonjour Guillaume.
00:18Comment Wall Street ouvre-t-il aujourd'hui Antoine ?
00:20C'est le rouge qui domine, moins 0,22% pour le Nasdaq, 23 438 points, vous avez bien entendu, moins 0,05% pour le Dow Jones, 47 289 et moins 0,14% pour le S&P 500 à 6 785 points.
00:37La volatilité avance un petit peu à 18,30 et le CAC 40 donc vous l'avez dit assez nettement dans le rouge, moins 0,85% pour l'indice de la Bourse de Paris qui se maintient sur le fil des 8 000 points, 8 0,5% alors que l'Euronext Tech Leader surperforme légèrement en ne perdant que 0,18%.
00:53Effectivement, il y a pas mal de valeurs arbitrées aujourd'hui aux Etats-Unis, on va revenir dessus.
00:57Alexandre Rezé sera avec nous dans quelques minutes, il nous dira lui Alexandre qu'il en a marre d'entendre cette comparaison permanente entre la situation actuelle des marchés et la bulle de l'an des mille.
01:04Il dit non, les marchés aujourd'hui c'est pas 2000, c'est 1900, à l'époque des chemins de fer qui se construisaient, les rails qui se bâtissaient aux Etats-Unis, on est en 1900 va-t-il nous expliquer et non pas en 2000, ce sera intéressant d'établir cette nouvelle comparaison.
01:18John, la Cour suprême continue de mettre des bâtons dans les roues de Donald Trump, ça agace le président américain là ?
01:24Oui, une très mauvaise passe, on se souvient des élections notamment à New York où évidemment il a pas gagné, le parti républicain a pas gagné, il y a le fameux shutdown le plus long de l'histoire
01:34et puis là évidemment la Cour suprême qui pourrait théoriquement invalider les droits de douane, alors Donald Trump a dit que ce serait dévastateur pour les Etats-Unis
01:45et ce qui est assez intéressant de noter, parce que c'est vraiment une question cruciale qui pourrait faire encore plus baisser les marchés,
01:52c'est que vous aviez initialement plusieurs tribunaux inférieurs qui avaient jugé qu'il était illégal d'utiliser la loi d'urgence économique de 1977
02:04pour mettre des droits de douane, c'est ce qu'avait fait Donald Trump.
02:08Donc évidemment le cœur du débat c'est vraiment les pouvoirs présidentiels, est-ce que le président peut fixer des droits de douane ?
02:17Parce que vous savez que normalement c'est le Congrès seul qui fixe les droits de douane, et bien Trump lui il avait utilisé cette fameuse mesure d'urgence.
02:26Alors on est dans une situation où très concrètement si la Cour suprême devait confirmer la décision qu'il n'y a pas le droit d'imposer des droits de douane,
02:39et bien l'administration Trump devrait évidemment cesser de percevoir ses droits et pourrait être contrainte de rembourser les taxes déjà encaissées.
02:48Donc ça ce serait une situation qui inquiète évidemment les investisseurs, le gouvernement, le marché obligataire,
02:55puis ça alimente les doutes sur la trajectoire budgétaire américaine.
02:58Alors évidemment lorsqu'on parle de Donald Trump et lorsqu'on parle de droit, il a tout le temps un joker dans sa poche.
03:05Et là ce joker ce sont les sections 232 et 301 du trait d'acte qui lui permet encore,
03:13si la décision était qu'il n'avait plus le droit de percevoir les taxes, et bien ça lui permettrait d'imposer des tarifs dits sécuritaires ou antidiscriminatoires.
03:26Donc on voit que c'est quelque chose qui se joue au niveau juridique, mais les marchés n'aiment pas tellement et c'est pour ça notamment aujourd'hui qu'on bête.
03:33On est au deuxième jour donc de cet examen par la Cour suprême effectivement des droits de douane.
03:37Et puis les marchés baissent toujours avec 2-3 doutes quand même autour de l'intelligence artificielle.
03:41L'un des dirigeants d'OpenAI a parlé et a donné des prévisions.
03:44On parlera dans un instant aussi de la levée de dette, les levées de dette de plus en plus nombreuses des acteurs de l'IA dans un instant avec Antoine.
03:51Mais voilà, donc ce dirigeant d'OpenAI a livré ses prévisions sur le potentiel.
03:55Que dit-il John ?
03:57Très important, c'est Sarah Friard, c'est la directrice financière d'OpenAI.
04:02Elle ne parle pas beaucoup, en tout cas en public.
04:04Et là, elle a dit quelque chose d'assez étonnant parce qu'elle a dénoncé le manque d'exubérance du marché à l'égard de l'intelligence artificielle.
04:15Vous avez bien entendu le manque d'exubérance.
04:17Alors on pensait qu'on était en pleine exubérance là-dessus.
04:20Elle estime que les investisseurs se concentrent beaucoup trop sur la peur d'une bulle et pas assez sur les opportunités concrètes.
04:28Elle a aussi confirmé qu'OpenAI avait des dépenses engagées de plus de 1 400 milliards de dollars.
04:371 400 milliards de dollars, vous avez bien entendu.
04:39Alors que le chiffre d'affaires d'OpenAI, c'est 13 milliards de dollars.
04:45Et la société, pour l'instant, elle est déficitaire.
04:48Alors, elle a aussi répondu, vous savez, on en a parlé avec Antoine en début de semaine,
04:52de cette espèce de financement circulaire OpenAI qui prête à NVIDIA ou AMD et inversement.
05:00Et elle a dit que ce n'était pas du tout vrai.
05:03C'était en fait pour la construction d'une capacité mondiale de calcul.
05:08Rien que ça.
05:09Et puis, dernière chose qui est aussi assez importante,
05:12c'est qu'il y a une espèce d'appel du pied d'OpenAI vers le gouvernement américain.
05:17Parce que OpenAI chercherait désormais à impliquer le gouvernement américain
05:22pour garantir ses financements et réduire le coût d'endettement
05:27pour notamment pas qu'il y ait des risques de défaut.
05:30Donc là, on est dans une situation où ce n'est pas le gouvernement américain,
05:35comme on l'a vu, qui vient acheter une partie d'OpenAI.
05:38C'est OpenAI qui va vers eux pour lui dire,
05:40écoutez, investissez parce que potentiellement, si on fait faillite,
05:45la facture serait bien plus grande.
05:50Donc c'est assez intéressant.
05:51Je ne sais pas comment les investisseurs le prennent,
05:54mais on voit qu'il y a une espèce de divergence dans ce qu'on savait
05:58après ce qu'a dit la directrice financière.
06:01Mais tout à fait.
06:02Et Antoine, on en parlait justement avant le début de cette émission tout à l'heure,
06:04c'est vous qui me signaliez.
06:05Hey, OpenAI, là, il demande à l'État américain de garantir leurs emprunts,
06:09de les garantir.
06:10C'est-à-dire qu'ils estiment OpenAI être déjà too big, too fail ?
06:14Vous vous rendez compte ?
06:15C'est absolument génial.
06:16C'est OpenAI qui demande aux contribuables américains,
06:21qui va voir en plus sa facture énergétique exploser
06:24parce que l'IA est en plein développement,
06:27mais en plus de devoir garantir les investissements d'OpenAI.
06:31Ça a quelque chose d'assez déstabilisant.
06:34On en a beaucoup parlé ce matin dans Tout pour investir,
06:36avec Wilfried Galland notamment,
06:38et je vous invite à écouter ça en podcast.
06:39Je fais un petit peu ma pub, pardon.
06:40Mais il y a quand même quelque chose de très, très déstabilisant
06:43et effectivement ce côté too big to fail
06:46qui explique qu'OpenAI par là même,
06:50tout en disant mais non, il n'y a pas de problème,
06:52notre système de financement,
06:54ouais, en même temps, il serait bien qu'il ne calanche pas
06:56parce que là, il n'y aura plus personne derrière.
06:59Et effectivement, ce n'est pas sans poser quelques interrogations
07:02et de voir comment Wall Street va arbitrer ça.
07:05Le Wall Street Journal titrait ce matin, c'est formidable.
07:07OpenAI veut privatiser ses profits
07:09et complètement, littéralement, soviétiser, collectiviser son endettement.
07:16Et le modèle est assez parlant
07:18et je trouve que là, il y a vraiment une question quasiment philosophique à se poser.
07:22Et John, quand vous voyez effectivement cette volonté d'OpenAI
07:24de bénéficier d'un parapluie de l'État fédéral américain,
07:27d'un parapluie public,
07:28alors c'est vrai que c'est fou parce qu'on va demander du coup
07:30au contribuable de jouer les parapluies,
07:32le contribuable faisant monter parallèlement l'IA en bourse,
07:34mais il en profite puisque pour l'instant, ça fait grimper Wall Street, tout ça.
07:37Qu'est-ce que vous vous dites là ?
07:39Ce n'est même plus de la circularité, c'est de la centrifugeuse ?
07:42On est dans une bulle ou ce n'est toujours pas complètement sûr ?
07:46Comment est-ce que vous arbitrez tout ça, John ?
07:48Alors je pense que sur l'intelligence artificielle,
07:51on en a parlé en ce moment,
07:52je ne pense pas qu'on est dans une bulle,
07:53on est évidemment dans une exubérance,
07:55mais il y a effectivement de la demande sur l'intelligence artificielle
07:58sur plusieurs secteurs.
07:59Vous savez, quand je regarde les chiffres que je disais avant,
08:031 400 milliards de dépenses
08:05et 13 milliards de chiffres d'affaires, pas de bénéfices.
08:09Donc on voit ici qu'effectivement,
08:12lorsqu'on regarde tout simplement ces chiffres,
08:15eh bien à un moment, on a le vertige,
08:17ce fameux vertige du vide
08:19qui les pousse à aller vers le gouvernement
08:22et dire, écoutez, si ça va mal,
08:24eh bien à un moment ou à un autre, ça peut aller très vite
08:27et ça peut avoir un impact sur les investisseurs
08:30dans l'intelligence artificielle
08:31et donc sur la richesse des Américains
08:34qui ont pour la majeure partie des actions.
08:36Et donc on voit effectivement ici
08:38que ce n'est pas simplement quelque chose
08:40qui concerne Open AI,
08:41mais ça concerne aussi le contribuable,
08:44vous l'avez dit, Américain,
08:45mais aussi la richesse des Américains.
08:48Wall Street a ouvert, tranquille,
08:49pas de souci sur Wall Street,
08:51le Nasdaq recule en ce moment de 0,3%.
08:52On est à 37 et la température ne redescend pas.
08:5537 jours de shutdown, vous l'aurez compris.
08:58Et les conséquences, elles, sont de plus en plus nombreuses.
09:00Les États-Unis réduisent de 10% le nombre de vols
09:02dans les plus gros, en tout cas dans 40 aéroports, John.
09:06Oui, 10% à partir de demain,
09:08ils viennent de l'annoncer.
09:10Il y a une pénurie de contrôleurs aériens.
09:13Alors évidemment, un aéroport sans contrôleurs aériens,
09:17c'est absolument catastrophique.
09:20Ils ont, les États-Unis,
09:21font face à un manque d'environ 2000 contrôleurs aériens.
09:24Et évidemment, c'est un chiffre que le gouvernement
09:27n'arrive pas à combler à cause, notamment, du shutdown.
09:32Donc, on est dans des circonstances où, effectivement,
09:36plus on attend, plus il va y avoir un problème.
09:40Là, on parle des aéroports,
09:42mais aussi sur d'autres pans de l'économie américaine.
09:48Et je vous rappelle quand même une chose,
09:50c'est que si on devait, on ne l'espère pas,
09:51si on devait avoir les aéroports qui étaient fermés ou en partie
09:56lorsqu'il y a Thanksgiving, qui est le dernier jeudi du mois,
10:00eh bien là, on aurait un impact énorme
10:03et qui ne serait pas rattrapé par la suite
10:06au niveau de la croissance américaine.
10:08Donc, faire très attention.
10:09On arrive vraiment dans des dates cruciales pour les États-Unis
10:12et pour les gens qui voyagent aux États-Unis.
10:14– Effectivement.
10:15On va parler des publications.
10:16Il y en a quelques-unes aujourd'hui,
10:17alors que le shutdown se poursuit.
10:19On va parler de Qualcomm.
10:19Juste, Antoine, il y a Fabien en régie qui me signale
10:22que vous nous avez fait découvrir un mot,
10:23tout à l'heure, quand vous parliez d'OpenAI.
10:25« Calancher ».
10:26Ils disaient « calancher ».
10:27Alors, ils ont regardé.
10:28Ça veut dire quoi, « calancher », finalement ?
10:30– Calancher, a priori, c'est marcher très mal
10:32ou ne plus marcher.
10:34– Donc, on va calancher, ça veut dire
10:35que ça ne va pas bien se passer.
10:36– Voilà.
10:37– On risque de calancher, d'accord.
10:38Alors, expression toulonnaise, non ?
10:40Même pas.
10:41Ça fait très toulonnais, je ne sais pas.
10:42Ça fait calanque un peu, calancher.
10:44Wall Street est en petite baisse.
10:46Et surtout, Qualcomm.
10:47On est dans la tech toujours.
10:48Qualcomm, qui a publié hier soir,
10:50ce n'était pas si mauvais ou c'était mauvais ?
10:51Moins 1,5% le titre, là, John ?
10:53– Non, ce n'était pas mauvais.
10:55On rappelle Qualcomm, semi-conducteurs,
10:57c'est les technologies de communication mobile,
11:00solutions d'intelligence artificielle, bien évidemment.
11:03Ils ont annoncé des ventes et des bénéfices
11:05pour le premier trimestre fiscal
11:06qui étaient supérieurs aux attentes,
11:08notamment grâce à la reprise de la demande
11:11pour le marché des smartphones.
11:13Eh oui, les smartphones, ils ne sont pas morts,
11:14il y a toujours de la croissance.
11:16Et donc, lorsqu'on regarde ça,
11:18on se dit qu'effectivement,
11:20on est dans une situation,
11:21comme on en a déjà parlé,
11:23même avec Palantir, avec Google
11:25et d'autres sociétés,
11:27si on donne des prévisions
11:30qui sont meilleures que le consensus,
11:33mais pas énormément meilleures que le consensus,
11:35eh bien, qu'est-ce qui se passe ?
11:37Eh bien, c'est la déception à Wall Street
11:38et le titre baisse.
11:39Un exemple, on attendait un chiffre d'affaires
11:42en projection de 11,27,
11:47mais le consensus était à 10,79 milliards,
11:51dont largement tu,
11:52mais ça ne suffit pas,
11:53et le titre baisse.
11:55– Oui, alors il y en a un qui recule vraiment énormément,
11:57c'est quoi ?
11:57C'est publié ?
11:58Duolingo, Duolingo perd 27%,
12:01il y a un certain nombre d'utilisateurs,
12:03même ici en France,
12:04de Duolingo et de ses solutions,
12:05effectivement, linguistiques,
12:06moins 27 là à Wall Street,
12:08que se passe-t-il, John ?
12:09– Si, seigneur,
12:11j'allais vous le dire en espagnol,
12:12même en espagnol,
12:13et très mauvais,
12:14on a une croissance solide,
12:16mais évidemment une déception sur les prévisions.
12:18Alors, ce qui est assez incroyable,
12:20c'est que vous avez quand même,
12:21sur Duolingo,
12:23135 millions d'utilisateurs mensuels,
12:27c'est plus 20%,
12:28et puis vous avez 11,5 millions d'abonnés payants,
12:31c'est plus 34%.
12:33Donc, on est dans une situation
12:34où on a une rentabilité en nette amélioration,
12:38et on a aussi l'impact pour Duolingo
12:42de l'intelligence artificielle,
12:45eh bien, qui a un impact sur les marges,
12:48parce qu'on dépense,
12:48on dépense, on dépense.
12:49Donc, les prévisions de marges
12:51pour cette année,
12:52eh bien, sont en baisse de 0,8 points,
12:55et le marché n'aime pas,
12:57vous l'avez dit,
12:58on perd un quart de la valorisation boursière
13:00actuellement du Duolingo,
13:03et donc, on est dans une situation,
13:06et on le répète une nouvelle fois,
13:07s'il y a une déception,
13:09eh bien, ça se paye immédiatement,
13:11ça se paye cash,
13:12et si on est au-dessus des attentes,
13:14eh bien, ça, le titre est en ligne,
13:17voire recule légèrement.
13:19Donc, on change un peu de paradigme,
13:21mais c'est...
13:21Merci, John Plassard,
13:23avec nos cités gestion,
13:24et donc Wall Street,
13:24qui est en petite baisse,
13:25rien de très méchant.
13:26Le CAC 40, c'est un peu plus fort,
13:28la baisse du CAC 40 est un peu plus nette,
13:29il recule de près d'un pour cent,
13:31le grand toujours,
13:32lanterne rouge,
13:32avec pas mal de déceptions
13:35dans sa publication,
13:36sur pas mal de critères,
13:37on va rentrer dans le détail
13:37dans quelques minutes.
13:38Air France,
13:38KLM aussi recule,
13:39alors de 13%
13:40Air France-KLM,
13:41avec un revenu unitaire
13:43par passager
13:44qui recule un petit peu,
13:45notamment sur les vols
13:46transatlantiques,
13:47en l'occurrence,
13:47il y a un impact, d'ailleurs,
13:48de la politique de visa
13:49de Donald Trump
13:50sur les performances
13:51d'Air France-KLM,
13:52figurez-vous,
13:52on en parlera aussi
13:53dans la suite
13:53de BFM Bourse.

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