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  • il y a 13 heures
Ce mardi 14 octobre, dans sa chronique, Annalisa Cappellini a analysé la crise politique à Madagascar. Cette chronique est à voir ou écouter du lundi au vendredi dans Good Morning Business, présentée par Laure Closier sur BFM Business.

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Transcription
00:00Annalisa Capellini, après trois semaines de manifestations réprimées dans le sang à une tentative de coup d'état militaire,
00:05le président Malgache a discrètement quitté le pays hier. Il n'a aucune intention de quitter le pouvoir.
00:11Absolument, un coup d'état se préparait, des gens cherchaient à le tuer.
00:15C'est celle-là la justification du président Malgache pour justifier sa décision de quitter le pays.
00:21Le président a été carrément introuvable pendant quelques heures.
00:23Imaginez un pays où tout le monde s'affole pour chercher le chef de l'État.
00:26Selon son entourage, il se trouvait encore au palais présidentiel.
00:29En réalité, il avait déjà été exfiltré par un avion français, puisque le président Malgache est en réalité franco-malgache.
00:36Il se trouverait donc en ce moment à Dubaï.
00:39Pour lui, quitter le pays, c'était la seule manière de garantir son intégrité physique.
00:43En réalité, ce qui se passe, c'est qu'il laisse le pays dans un moment extrêmement délicat du point de vue politique.
00:49C'est un moment de bascule, comme il y en a eu beaucoup d'autres dans l'histoire de Madagascar.
00:53Cette fuite pourrait donc être le début de la fin de son pouvoir.
00:56Ce qui s'est passé ces derniers jours, c'est qu'il a été lâché par l'armée.
00:59Absolument, par une unité en particulier qui a mené une vraie mutinerie ces derniers jours.
01:04C'est le CAPSAT.
01:05C'est une unité très puissante basée dans la périphérie de la capitale malgache.
01:08Il y a 15 ans, c'est cette unité qui avait contribué à le mettre au pouvoir.
01:12Aujourd'hui, c'est elle qui contribue à sa chute.
01:15Les militaires du CAPSAT ont carrément décidé d'abandonner le président,
01:18de se ranger du côté des citoyens,
01:20de rejoindre les manifestants qui, depuis deux semaines, envahissent les rues de Madagascar.
01:24Ils ont appelé en plus à la désobéissance en refusant d'obéir à l'ordre de tirer sur les manifestants.
01:30Ils se sont en plus excusés.
01:31Effectivement, on a tiré sur nos frères et nos sœurs pendant des semaines.
01:35C'était une erreur.
01:36On rappelle que les affrontements entre les forces de l'ordre et les manifestants
01:39ont fait au moins 22 morts, une centaine de blessés, selon les Nations Unies.
01:43Au début, c'était une contestation pacifique et après ça a dégénéré.
01:46Absolument.
01:47Menée par la Gen Z, qui est née sur les réseaux sociaux comme d'habitude avec cette Gen Z,
01:52il y avait un mot d'ordre.
01:53Il est temps de changer.
01:55On parlait notamment des problèmes liés aux infrastructures
01:58et notamment des coupures d'eau et d'électricité qui sont très fréquentes à Madagascar,
02:02qui durent très longtemps, parfois jusqu'à 12 heures par jour,
02:05donc qui sont très pénibles pour la vie quotidienne.
02:08Puis, petit à petit, le mouvement s'est transformé.
02:10En réalité, ça a pris de l'ampleur.
02:11C'est devenu un mouvement de contestation général sur la classe politique,
02:15sur la politique du président surtout.
02:18C'est vrai qu'il y a une situation économique et politique très compliquée à Madagascar.
02:22Un chômage élevé, une baisse du pouvoir d'achat, une corruption endémique
02:26et puis des inégalités qui amènent à une situation paradoxale.
02:29Madagascar enregistre une croissance de 4% en 2024.
02:33Pourtant, ça reste un des pays les plus pauvres de la planète.
02:36Trois malgaches sur quatre vivent sous le seuil de pauvreté.
02:38Donc, certes, un changement de régime qui pourrait arriver de manière plus ou moins pacifique
02:43pourrait apaiser une partie de la colère de la population.
02:46En réalité, ça ne sera pas suffisant, malheureusement,
02:49pour résoudre tous les paradoxes, toutes les injustices sociales malgaches.
02:53Mais il compte diriger le pays depuis Dubaï, là ?
02:55Absolument. Là, pour l'instant, il reste pour protéger son intégrité physique.
02:59Il compte revenir à un moment.
03:01Ce n'est pas clair.
03:02On est face à une mutinerie, à une tentative de coup d'État.
03:04Ça se décidera dans les prochaines heures.

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