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  • il y a 6 semaines
Bullshitomètre : "L'agence S&P montre que la politique en bourse, ça compte"

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Transcription
00:00Et à 16h47, vous le connaissez aussi, notre expert de marché qui vient déconstruire les idées reçues,
00:05et Marc Giraud aujourd'hui. Marc Giraud pour HMG Finance. Bonjour Marc.
00:09Bonjour Guillaume.
00:10Bienvenue, ravi de vous retrouver.
00:12Stan Allen Pours a donc abaissé la note de la France ce week-end.
00:14Du coup, certains se disent qu'il faut à nouveau regarder la politique française pour investir sur le marché parisien.
00:19Vous n'êtes pas d'accord, vous dites bullshit.
00:22Vous fouler voyez cette idée que la politique...
00:24Julien.
00:25Pour ceux qui nous suivent à la radio, on est aussi à la télé et il vient de se passer un truc.
00:28Il est resté en heure d'été.
00:30Vous foudroyez donc Marc, cette idée que la politique en bourse, ça compte et qu'il faut donc la suivre avant d'investir.
00:39Oui, je pense, enfin je soutiens, j'estime que c'est du temps perdu de suivre la politique pour investir en bourse.
00:46Je soutiens qu'il faut s'attacher à l'économie, essentiellement 99% à l'économie, oublier un peu la politique.
00:54On surestime beaucoup l'importance de la politique sur l'évolution boursière, notamment parce que l'économie c'est quelque chose de discret, qui travaille un peu dans la longue durée, sans faire de bruit.
01:09La politique c'est exactement le contraire, ça travaille dans l'immédiateté, en faisant beaucoup de bruit et beaucoup de scènes.
01:14Mais ce qui bouge dans la longue durée, c'est l'économie, ce n'est pas le politique.
01:20Oui, et vous vous mettez du point de vue par exemple d'un investisseur américain, que l'ont-ils à faire de nos affres et de notre théâtre politique ?
01:27C'est comme ça que vous imaginez leur façon de nous regarder ?
01:30Oui, alors je suis toujours un peu grandiloquent, en effet, vous avez raison de le souligner, mais oui, les Américains, ils ont plus de 40% du CAC 40.
01:39Si vraiment ils suivaient la politique française et qu'ils soient aussi émotifs que nous, ils seraient constamment en train de franchir des seuils à la hausse, à la baisse en fonction de l'évolution politique.
01:49Ce n'est pas du tout le cas, ils restent très paisiblement assis sur leur trésor de guerre de sociétés françaises cotées en bourse.
01:56Alors admettons que vous ayez raison et que ça ne compte pas de regarder la politique avant d'investir.
02:00Quand même, le CAC sous-performe depuis la dissolution.
02:03Et puis qu'est-ce qui expliquerait que l'investisseur n'est malgré tout, finalement, pas le réflexe d'aller la suivre, cette actu politique ?
02:09C'est une forme de réflexe primaire, quoi.
02:11Oui, c'est un réflexe primaire, mais il faut essayer de lutter contre, il faut essayer de se raisonner un peu.
02:16Il y a des facteurs, des raisons très objectives qui font que le politique est probablement largement surestimée dans l'influence en bourse.
02:28Le premier facteur, ce sont tous ces contre-pouvoirs internes qu'il y a entre le Conseil d'État, entre le bicamérisme, la Cour constitutionnelle.
02:38On dit que le pays, la France, est un peu bloqué, c'est difficile à réformer.
02:42Dans certains cas de figure, c'est plutôt une bonne nouvelle que ce soit compliqué à réformer.
02:48Et puis, en dehors de ces contre-pouvoirs internes, on a les contrepoids externes.
02:52Il y a toute la toile d'araignée d'accords internationaux auxquels la France a souscrit.
03:00Le plus puissant d'entre eux étant le traité de l'Union européenne, qui nous empêche de faire, enfin de commettre nos pires excès de temps en temps.
03:12Quand l'État français, le gouvernement français veut faire des choses vraiment qui sortent un peu de l'habitude de ce qui se fait en Europe,
03:19ils ne se privent pas pour nous le dire et c'est plutôt une bonne nouvelle en ce moment.
03:23Oui, pardon. Oui, Marc, permettez-moi quand même, je souffrais que j'oppose un contrepoint.
03:31Quand même, l'État, il a quand même, notamment en France, il y a une force quand même qui est difficilement contestable.
03:37Quand vous avez un problème sur le budget, que vous décalez le budget, les groupes de défense comme Thalès en pâtissent.
03:41La semaine dernière, dans un des articles que nous avons écrits, nous avons dit que ce qui pénélise l'action française des Jeux,
03:47c'est que c'est le risque que l'État allège sa position.
03:49Et donc, quand même, c'est difficile de ne pas composer avec lui en bourse.
03:53Le risque politique, en plus, ça affecte des secteurs réguliers comme les titres d'Astor et d'Enraide.
03:57Donc bon, moi j'entends ce que vous dites.
03:59Oui, c'est vrai, vous avez raison là-dessus.
04:02L'État, vous le rappelez régulièrement ici, l'État, c'est 57% du PIB en France, c'est un poids tout à fait colossal.
04:11Et beaucoup d'entreprises, comme vous le dites, dépendent soit directement, soit indirectement de l'État pour leurs affaires.
04:17Regardez toute cette histoire d'il y a deux ans, je crois, environ, sur les cabinets de conseil,
04:23qui se faisaient beaucoup d'argent sur le dos de leurs contrats avec l'État.
04:29Donc oui, l'État a une influence réelle dans l'économie française.
04:34Mais d'ailleurs, ce poids est largement supérieur que le poids mesuré, puisqu'à travers toute cette réglementation,
04:42à travers toutes les contraintes qu'il met en place, toutes les stimulations qu'il met en place dans tous les sens,
04:49son poids est largement supérieur au poids vraiment mesurable.
04:52Mais quand on investit en bourse, on investit dans l'économie.
04:55On n'investit pas dans l'État, l'État n'est pas coté en bourse.
04:58Ce qui est coté en bourse, c'est tout ce qui reste, même si ce n'est pas forcément très très important,
05:04tout ce qui reste de liberté d'entreprendre dans notre pays.
05:07Et c'est ça qu'on achète quand on investit en bourse.
05:09Bon, malgré tout, s'en ficher complètement de la politique, ce n'est pas non plus une solution.
05:14Il y a bien des cas où, on a pu le voir d'ailleurs dernièrement,
05:17ça occasionne des décrochages, ça occasionne des poids sur certains secteurs.
05:22Enfin, il ne faut pas totalement l'ignorer non plus.
05:24Non, mais là, vous vous faites l'avocat du diable,
05:26parce que BFM Business, vous êtes dans l'économie, vous n'êtes pas dans la politique.
05:30Et je dois dire, en ce qui me concerne,
05:32je trouve que vous avez vraiment très bien choisi votre parti de ce point de vue-là.
05:36Vous êtes dans l'économie, mais...
05:37On est le Radio Londres, on est un peu les seuls à porter cette bonne économie en France.
05:43Si, si, Radio Londres, il n'y en a pas beaucoup.
05:45Il y a qui d'autre en radio-télé ?
05:47Il faut surveiller de temps en temps la politique,
05:49notamment quand il y a des élections qui vont changer les choses de manière radicale,
05:53et on l'a déjà vu dans certains pays.
05:56Mais pour l'instant, en France,
05:58on est plutôt bien défendu par le système existant et l'Europe, je trouve.
06:02On voulait vous dire, regardez la Corée du Sud,
06:03on a fait un papier sur la performance de la Corée du Sud,
06:06mais meilleur marché de pays développés,
06:10c'est une élection présidentielle qui a bouleversé les choses là-bas.
06:13C'est très vrai.
06:15Pour une fois, c'est une élection présidentielle
06:16qui fait bouger les choses dans un sens très positif pour la Bourse.
06:20Le nouveau président veut s'inspirer de ce qu'il veut faire aussi au Japon,
06:26et donner plus de place à l'entrepreneuriat, à la Bourse,
06:32casser encore un petit peu plus le pouvoir de toutes les holdings coréennes
06:37qui ont mis un peu une chape de plomb sur l'économie du pays.
06:40Donc tout ça, c'est positif.
06:42Non, la politique peut être positive.
06:44En France, c'est rare, mais dans certains pays, ça peut arriver.
06:47Et la Bourse est l'un des lieux d'expression de la liberté économique.
06:49C'est Marc Giraud, cette leçon que vous nous apportez aujourd'hui face aux politiques.
06:53HMG Finance régulièrement à nos côtés.
06:55Merci Marc d'être passé une fois.
06:56Sous-titrage Société Radio-Canada
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