- il y a 6 semaines
Ce samedi 18 octobre, Delphine Alazard-Courtier, directrice marketing produits R&D qualité de Picard, Isabelle Vantard, directrice des solutions data Europe de VusionGroup, et Thibault Soulier, président de Ouidrop, étaient les invités dans l'émission Focus Retail présentée par Eva Jacquot. Focus Retail est à voir ou écouter le samedi sur BFM Business.
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00:00BFM Business, Focus Retail, Eva Jaco.
00:10Bonjour à tous et bienvenue sur BFM Business au programme de Focus Retail cette semaine alors que les français sont toujours préoccupés par leur pouvoir d'achat.
00:19Picard continue d'avancer ses pions entre ouvertures de nouveaux magasins.
00:23C'est un période de Noël crucial qui commence. Quelle stratégie pour le géant du surgelé ? La directrice marketing produits R&D qualité chez Picard.
00:32Delphine Alazard-Courtier sera mon invité. Et puis en deuxième partie d'émission je recevrai Thibaut Soulier.
00:38Il est le président de WeDrop, une jeune pousse française qui imagine le futur du click and collect avec des casiers robotisés qui gèrent des produits frais, secs et surgelés.
00:48Il y a également une innovation qui redéfinit la logistique du dernier kilomètre. Focus Retail, c'est parti.
00:57Et j'accueille sur ce plateau Delphine Alazard-Courtier. Bonjour.
01:02Bonjour.
01:03Vous êtes la directrice marketing produits R&D qualité chez Picard. Donc vous en avez des fonctions.
01:09A mes côtés, Isabelle Vantard, directrice des solutions Data Europe chez Vision Group.
01:13Vous êtes notre experte retail cette semaine. Alors depuis septembre 2024, la famille Zouary est actionnaire à 100% de Picard.
01:22Dernièrement, l'enseigne affiche une croissance modeste avec 1,8 milliard d'euros de chiffre d'affaires l'an dernier.
01:28Delphine, qu'est-ce qui a changé depuis l'arrivée de Moëz-Alexandre Zouary ?
01:32Rien. Rien. On est toujours content de travailler, de faire des produits chez Picard.
01:38Moi, je l'ai fait depuis 30 ans. Donc rien n'a changé. Il nous laisse beaucoup d'autonomie.
01:42Et c'est ça qui est vraiment le plus agréable, c'est de faire notre métier et de faire des produits pour les clients.
01:48Alors depuis la rentrée, les Français font toujours autant attention à leur pouvoir d'achat.
01:53Ils jonglent entre plusieurs enseignes, supermarchés, enseignes particulières.
01:57Il y a le drive, le discount. Comment est-ce que vous, vous parvenez à rester compétitif,
02:01par exemple devant la grande distribution qui est votre principal concurrent ?
02:06Je pense qu'on a une gamme qui est assez large, justement, pour subvenir à tous les besoins de nos clients.
02:12On a des produits bruts, on a beaucoup de légumes, de fruits, on a des poissons.
02:16Donc pour les gens qui ont envie de cuisiner, qui ont envie de s'approprier un peu leur alimentation,
02:21il y a tous les produits qui sont là pour ça.
02:23Il y a aussi après les produits élaborés.
02:25Et dans tous les produits élaborés, que ce soit des plats cuisinés ou des desserts,
02:28on travaille l'offre pour qu'on ait une gamme de prix et de produits la plus large possible.
02:34Et sur les plats cuisinés, en l'occurrence, on a des formules express qui commencent à 2 euros.
02:38Donc c'est des plats qui sont vraiment élaborés avec tout le plaisir qu'on a et notre cahier des charges.
02:44Mais on subvient aux besoins des plus jeunes aussi.
02:47Parce que c'est intéressant qu'ils puissent trouver des produits à 2 euros pour manger ou vite,
02:52ou justement quand ils sont à la fac.
02:53Donc à nous de justement trouver des solutions pour tout le monde.
02:57Ces produits auxquels vous faites référence, c'est les repas express,
03:02c'est ces barquettes rouges qui fêtent leur 30 ans d'ailleurs.
03:05Vous en avez une vingtaine, une trentaine ?
03:08On a 28 références de formules express, de barquettes rouges.
03:1128 références.
03:12Pourquoi ? Comment est-ce que vous expliquez que ça, ça fonctionne autant ?
03:15Alors quand je suis arrivée, on en avait une ou deux.
03:18Et on voit que maintenant ça a vraiment évolué.
03:20Parce que ce sont vraiment des produits qui sont déjà très pratiques.
03:23En fait, ça a été les premiers produits qu'on a fait dans des petites barquettes en carton,
03:27faciles à mettre en œuvre.
03:29C'était 4-5 minutes au micro-ondes.
03:32Et en fait, on a fait évoluer aussi les recettes en fonction des tendances.
03:35Au début, c'était des plats, on va dire, assez classiques, des recettes classiques.
03:39Et puis, on s'est dit que les recettes allaient évoluer sur des produits sucrés salés,
03:43comme les tendances, des produits aussi végétariens.
03:45Donc en fait, on a une offre qui est large.
03:47Et comme les gens viennent les chercher, on vend quand même plus de 28 millions de barquettes par an.
03:55Et quand les gens viennent les acheter, ils les achètent beaucoup en semaine.
03:58Et ils en prennent 5, 10, 15.
04:00Parce que ça leur fait vraiment des déjeuners de plaisir rapide.
04:03Et c'est aussi du dépannage.
04:05Mais ce qui est sympa, c'est que ça répond à toutes les familles.
04:08Parce que c'est des jeunes, mais aussi des moins jeunes.
04:10Et pour les seniors aussi, c'est vraiment un super compromis.
04:13Parce qu'ils font moins la cuisine.
04:14Et c'est des choses qui sont hyper équilibrées.
04:18Vous en avez, vous avez d'ailleurs 4, 7 qui apparaissent dans le top 10 de vos best-sellers.
04:22Alors on reviendra sur les produits.
04:25Mais je voulais revenir sur votre développement magasin.
04:291 200 magasins en France, dont une centaine de franchisés.
04:33C'est 8% de votre parc seulement.
04:3540 ouvertures par an.
04:37C'est une expansion qui se fait aujourd'hui à part égale entre magasins propres et franchises.
04:42Pour l'instant, plus de magasins propres que des franchises.
04:44Mais on optimise ces deux offres-là.
04:47Mais c'est vrai qu'on a beaucoup de magasins.
04:49Et on a encore des régions dans lesquelles on n'est pas encore.
04:52Et donc c'est important que Picard soit perçu par tous les clients et toute la France.
04:56Et que les gens nous trouvent partout.
04:58La volonté, c'est 1 400 magasins d'ici à 5 ans, Isabelle.
05:01Mais justement, est-ce que le modèle des franchisés,
05:03ce n'est pas un levier que vous pourriez actionner
05:06pour redynamiser encore la croissance de Picard ?
05:09Alors justement, ces deux modèles fonctionnent très bien ensemble justement.
05:14Parce qu'on a quand même 1 200 magasins propres.
05:16Et les franchisés sont là aussi pour compléter nos zones géographiques.
05:21Et sont là aussi pour promouvoir cette marque qu'ils adorent.
05:24Donc c'est à nous de bien gérer justement l'expansion géographique.
05:29et de compléter l'offre avec ces deux réseaux.
05:32Alors Delphine, il y a quelques années, Picard avait mis en place de nouveaux concepts.
05:37Testé des concepts.
05:38Je me rappelle d'un tournage qu'on avait fait notamment à Chaville.
05:42Avec un îlot central dans un magasin.
05:45Où est-ce qu'on en est justement de ce développement de format ?
05:48Alors on ne développe plus des formats en tant que tels.
05:50En fait, on optimise à chaque fois les magasins.
05:52Et là, on est vraiment sur une optimisation la plus consommatrice et cliente possible.
05:57Sur beaucoup de merchandising aussi.
05:59Une offre d'épicerie qui est complément vraiment l'offre de surgelé.
06:04Et pour que le parcours magasin soit le plus fluide possible.
06:08Et qu'on puisse montrer toute notre largeur d'offres.
06:10Donc il y a une adaptation, on va dire une optimisation du concept.
06:14Sans un changement global.
06:15Un concept unique donc.
06:17Voilà, exactement.
06:17Petit à petit, on arrive sur un concept unique.
06:19Vous testez aussi des distributeurs automatiques.
06:22Vous êtes en train de les déployer là à horizon fin de l'année.
06:25Il y en aura 300 unités, c'est ça ?
06:27Oui, exactement.
06:28Ça, ça marche ? Ça fonctionne ?
06:29Oui, ça marche bien.
06:30Et c'est surtout dans des zones qui sont pour nous.
06:33Où on peut moins aller en y vendant avec des magasins.
06:35Donc c'est vraiment hyper intéressant aussi pour nous.
06:37De promouvoir cette marque.
06:39Et ses plats cuisinés dans les hôpitaux.
06:41Dans les universités.
06:42Et je trouve qu'on va au plus près du client.
06:44Avec ce distributeur automatique.
06:46C'est vraiment une super solution.
06:48Qu'est-ce qu'on trouve dans ces distributeurs ?
06:50C'est les plats par exemple ?
06:51C'est les barquettes rouges dont on se parle ?
06:52Ou c'est une offre différente ?
06:53Quand on est face à un distributeur automatique.
06:57En fait, on a l'offre Picard classique.
06:59Alors évidemment, on a beaucoup plus de plats individuels.
07:01Mais on arrive à avoir une offre qui est assez large.
07:03Puisqu'on a des formules express.
07:05On a aussi des plats cuisinés d'évasion.
07:06On a aussi des papillotes.
07:07Et on a des desserts.
07:08Comme ça, on peut faire son repas.
07:10Tout simplement.
07:11Avec ce distributeur automatique.
07:13Qui est vraiment au plus près.
07:14Et je trouve qu'un produit-service comme ça dans les universités ou les hôpitaux.
07:19En fait, on arrive à faire bien manger les gens.
07:22Voilà, ça c'est vraiment intéressant.
07:24Oui, justement.
07:24On parle d'université.
07:26Ça me fait penser aux jeunes qui sont de plus en plus nombreux.
07:28Du coup, dans vos clients.
07:29Quelle influence ils ont sur vos produits, vos engagements ?
07:33Alors, justement.
07:34On essaie d'avoir une offre la plus large possible.
07:36Pour répondre aux jeunes, aux moins jeunes.
07:39Aux sportifs, aux enfants, aux mères de famille.
07:41Et c'est vrai que la cible des jeunes, c'est important pour nous.
07:45Donc, c'est important à la fois dans l'offre.
07:47Dans les offres tarifaires.
07:49Et aussi dans les ingrédients.
07:51Il y a des choses qu'on va développer plus pour eux.
07:53Des formats différents.
07:56Du snack.
07:57Et c'est vrai qu'on essaie toujours d'avoir un produit plaisir.
08:00Et qui est équilibré.
08:02Parce qu'ils doivent bien manger.
08:04Et c'est intéressant aussi pour nous de garder cette clientèle-là.
08:07Justement, parlons un petit peu de tendance.
08:09Notamment, récemment, là, vous avez lancé des glaces avec le célèbre youtubeur Joyka.
08:14Des glaces aux parfums insolites.
08:17Ce genre de partenariat, le fait de coller aux tendances, c'est quelque chose que vous allez déployer.
08:22Par exemple, Isabelle parlait de produits.
08:24Est-ce que la tendance, par exemple, du super protéiné, c'est à l'étude aussi chez vous ?
08:28Alors, en fait, oui.
08:29On essaie de suivre toutes les tendances.
08:31Et on se colle à la tendance, que ce soit consommation, ingrédients, aussi de la mode.
08:37Et c'est vrai qu'on a la chance de pouvoir aussi travailler avec des influenceurs comme Joyka.
08:44Et ça a été super intéressant pour nous.
08:45Parce qu'on a pu aussi mélanger nos idées, nos inventions.
08:50Et pour nous, c'est d'aller un peu plus vite, un peu plus loin avec des influenceurs qui sont vraiment dans l'air du temps.
08:56Pour les auditeurs, les personnes qui nous regardent, en tout cas à l'antenne, vous avez dû voir des glaces.
09:02Là, on parle de parfums insolites.
09:03On a Mang Curie et Vanille Tornichon.
09:06C'est tout ce que vous avez dévoilé encore.
09:08Le reste va venir début novembre.
09:09Il dévoilera les deux autres parfums.
09:10Parce qu'en fait, c'est une boîte avec quatre parfums différents fin octobre, début novembre.
09:15Le magasin, ça reste quand même prioritaire dans votre stratégie.
09:19Et qu'en est-il du digital ?
09:21Puisque ça représente 5,5% sur votre chiffre d'affaires.
09:25Comment est-ce qu'on peut aller plus loin ?
09:26Comment est-ce que vous allez développer ça ?
09:28Alors, moi, je pense que c'est très important d'avoir, en fait, pléthore de moyens de manger et de vivre avec Picard.
09:34Donc, il y a vraiment, évidemment, les magasins.
09:36Parce que c'est là où on est au plus près des clients.
09:37Mais il y a la livraison à domicile, toute France.
09:40En fait, je pense que les clients zappent.
09:42En fait, ils font à la fois du click and collect, à la fois de la livraison à domicile.
09:45Et ils vont aussi voir en magasin.
09:47Je pense que c'est le complément de tous ces réseaux-là qui font la force de Picard.
09:53Donc, on a la livraison toute France.
09:54On a le click and collect maintenant qui est en deux heures.
09:56Vous pouvez venir chercher vos produits en deux heures.
09:58Et il y a aussi dans tous les magasins.
10:00Et ensuite, il y a aussi la livraison express avec les petites mobilettes.
10:05Justement, vous dites en deux heures.
10:07Comment vous avez équipé ?
10:08Quelle technologie ?
10:09Vous avez mis dans vos magasins pour les rendre de plus en plus efficaces.
10:13En fait, on a un magasin.
10:15On a une chambre froide.
10:16On a des congélateurs.
10:17Et en fait, on a aussi le personnel de magasin qui est extrêmement vigilant à répondre aux demandes des clients.
10:23Et quand le click and collect arrive, la commande se prépare très très vite.
10:27Et ils peuvent venir chercher leur commande en magasin directement dans des bacs dédiés.
10:32Revenons sur les produits.
10:33La période de Noël approche un grand grand pas.
10:36C'est quand même 23% de votre chiffre d'affaires en Noël.
10:39C'est très très important pour vous.
10:41Ça arrive dans les rayons très bientôt.
10:43Début novembre.
10:44Mi-novembre.
10:44Mi-novembre.
10:45Là, vous avez déjà des promotions sur certains produits d'ailleurs un peu iconiques comme le foie gras, par exemple.
10:51Comment est-ce que vous arrivez à...
10:52Comment ça se prépare d'abord ?
10:54Et comment est-ce que vous arrivez à trouver de nouvelles idées ?
10:57Alors, ça se prépare un an à l'avance.
10:59On est vraiment comme dans le prêt-à-porter.
11:01On déguste tous les produits de Noël en été.
11:04Et en fait, on fait feuilles blanches.
11:07On regarde ce qui a marché, ce qui n'a pas marché, ce que les gens aussi aiment à Noël.
11:11Parce que c'est quand même une fête traditionnelle.
11:13Donc, à nous de trouver des produits traditionnels, mais aussi de suivre les tendances et d'amener un ingrédient, une forme, un produit complètement différent.
11:22Donc, on est vraiment dans la création pure.
11:24Parce que les gens viennent chez nous à ce moment-là.
11:27Parce que c'est important quand ils reçoivent leur famille, leurs amis.
11:30Il y a le 31 décembre aussi qui est important pour nous.
11:33De recevoir avec les produits Picard.
11:34Et donc, on se doit d'avoir des beaux produits, des produits exclusifs, des produits qui viennent chercher que chez nous, qui ne trouveront que chez nous.
11:41Notamment, on voit défiler à côté de vous, Delphine, des bûches de Noël.
11:46Ça, ça pèse très, très lourd aussi dans votre référence.
11:48Alors, ça pèse très, très lourd.
11:49Et en fait, on a plus d'une vingtaine de bûches, bûches pâtissières et bûches glacées.
11:54On a aussi des petites bûchettes.
11:55On a un petit ourson à la guimauve pour les enfants à Noël.
11:58Et là, on a développé une bûche façon chocolat Dubaï.
12:02Oui, à la pistache.
12:03Pour la pistache, avec le cadaïf, la texture et le chocolat fondant.
12:07Pour pouvoir justement coller à ces tendances-là.
12:10Et Noël, c'est vrai que le savoir-faire de Picard, il est là.
12:14Et c'est une vraie vitrine pour nos clients.
12:16Ce qu'ils reçoivent avec Picard.
12:17Une cinquantaine de nouveautés.
12:18Vous gardez cependant les best-sellers que vous continuez d'année en année et qui parlent quand même à vos clients.
12:24Un mot aussi sur les systèmes de notation qu'on voit arriver de plus en plus dans la grande distribution.
12:30Nutri-Score, Origine Info, ça, c'est des choses que vous mettez en place, vous aussi.
12:32Ah oui, on a mis en place le Nutri-Score dès le début.
12:34Sur la totalité de vos produits ?
12:36Tous les produits.
12:37Le Planet Score est sur le site internet.
12:39Le Nutri-Score est sur tous les emballages de tous nos produits.
12:42Et on travaille justement pour améliorer ce Nutri-Score sans arrêt.
12:45Puisqu'on a toujours 250 innovations par an.
12:47Mais on a aussi plus de 250 améliorations de produits par an, qu'on voit moins.
12:51Mais en fait, le Nutri-Score fait partie aussi de ces améliorations de produits pour justement apporter toujours le meilleur.
12:57Parce qu'on est là dans le plaisir, on est dans la gastronomie, mais on est aussi dans l'équilibre.
13:01Il faut que les clients trouvent le meilleur des produits chez Picard.
13:04Une question d'actualité aussi, Delphine.
13:07On a vu la nomination de Serge Papin au gouvernement, ancien patron de Système U.
13:12C'est une bonne nouvelle pour vous, pour le secteur en général du commerce,
13:16le fait que ce soit quelqu'un qui connaisse, qui sache ce dont il parle ?
13:20Peut-être que justement, il va nous apporter des améliorations.
13:23Mais s'il connaît le processus de développement, le processus produits, le processus magasin pour les clients,
13:28ça peut aussi nous aider, oui.
13:30Merci beaucoup. Restez avec nous. On passe tout de suite au Focus.
13:36Isabelle, les Français cuisinent de moins en moins et se tournent davantage vers des solutions toutes prêtes.
13:42Qu'est-ce que ça dit du rapport de l'alimentation qu'on a aujourd'hui ?
13:46Les Français, c'est vrai qu'ils veulent avant tout se simplifier la vie.
13:49Selon Nielsen, pour un quart des Français, le premier critère de choix d'un produit, c'est la rapidité.
13:55Et pour la moitié des Français, la préparation de repas, c'est une vraie charge mentale.
14:02Donc ça en dit long.
14:04C'est ce qui fait que les plats cuisinés sont vraiment plébiscités,
14:07notamment par les jeunes, puisqu'on a plus de la moitié des 15-24 ans qui en consomment régulièrement.
14:13Et pas que pour le goût.
14:15Les plats cuisinés, c'est aussi une réponse à des problématiques économiques et pratiques,
14:20notamment en ville, parce qu'on a souvent un peu moins d'espace et de temps pour cuisiner.
14:24Est-ce que ça veut dire que les Français sont moins attentifs à la qualité ?
14:28Pas forcément.
14:28Alors non, pas du tout même.
14:2985% des Français ont besoin de connaître l'origine du produit qu'ils achètent.
14:35Et 80% sont sensibles à la saison.
14:38Donc c'est ce qu'on appelle le smart eating.
14:40C'est-à-dire qu'on veut bien manger, de façon simple, pratique et de manière raisonnée.
14:46Et on a les enseignes qui suivent le mouvement.
14:48On prend ça Carrefour qui a lancé Bon Appétit,
14:51une gamme de snacking avec des produits Nutri-Score A et B sans conservateur.
14:58Ou on peut bien sûr citer Picard,
15:00qui utilise le surgelé pour avoir des produits de saison tout au long de l'année,
15:04sans jamais renier sur la qualité.
15:06Le groupe Casino aussi, qui ambitionne de faire 50% de son chiffre d'affaires gras,
15:11justement à la restauration rapide.
15:14Face à ce consommateur pressé, pressé mais tout de même exigeant,
15:17quels sont les leviers pour rester attractif ?
15:19Alors, aujourd'hui on voit bien que l'on a une frontière qui n'existe plus
15:24entre le commerce et la restauration.
15:26Dans tous les points de vente, on voit apparaître des prêtes à consommer.
15:29C'est-à-dire que maintenant, on peut rapidement avoir accès à un repas frais et équilibré.
15:35Et c'est bien l'enjeu.
15:37L'enjeu, c'est de concilier à la fois la rapidité et la confiance.
15:41Donc les distributeurs, pour ça, ils misent sur la transparence.
15:44Et la transparence, ça se joue sur...
15:46J'ai des étiquettes qui sont claires,
15:48j'ai des QR codes sur l'origine, j'ai le Nutri-Score,
15:51où on va même un cran plus loin avec la cantine de Monoprix,
15:54où là on explique encore plus clairement le côté culinaire.
15:59Donc beaucoup d'initiatives, même si on sort de France et qu'on voit sur Wallfood,
16:03ils ont été un cran plus loin, où eux, ils font les repas sur place,
16:07que l'on peut soit emporter, soit manger quand on le désire.
16:12Mais vraiment des nouveaux services.
16:15Et je pense que l'enjeu, il est là, sur comment on est rapide,
16:19tout en important, des vraiment services de qualité.
16:22Merci beaucoup Isabelle.
16:23On passe tout de suite au pitch de la start-up.
16:25Et Thibaut Souly nous a rejoint sur ce plateau.
16:34Bonjour Thibaut, bienvenue.
16:35Vous êtes le président de WeDrop que vous avez fondé en 2017.
16:40Vous avez 10 droppers installés dans des drives ou dans des points relais.
16:43C'est d'ailleurs comme ça que vous avez commencé dans les relais colis.
16:47Aujourd'hui, le gros de votre business, ça se fait essentiellement sur la grande distribution.
16:51Il y a un an, vous installiez notamment un dropper,
16:54c'est comme ça qu'on l'appelle, dans un drive de Leclerc, rue Ordenaire.
17:00Quel bilan avez-vous tiré ?
17:03C'est le premier dropper à servir de pilote pour l'enseigne de Leclerc.
17:07Ça fait plus d'un an et demi qu'il est en fonctionnement.
17:10On a des très bons retours des équipes, notamment de Leclerc, pour la prise en main.
17:14Et surtout des très bons retours des consommateurs.
17:16On a vu un chiffre d'affaires évoluer dans le temps positivement
17:20pour atteindre quasiment presque plus de 30% liés au 24-24.
17:25Et surtout, on a des notations qu'on propose aux clients après le retrait de la commande.
17:30On propose sur 5 étoiles, on a 4,5 sur 5 sur plus de 12 000 votants sur une année.
17:36C'est un service qui est très apprécié du consommateur.
17:39Aujourd'hui, le consommateur du drive, ce qu'il attend, c'est de la praticité,
17:43de pouvoir venir chercher ses courses quand il le souhaite, le soir ou le matin,
17:47et en dehors des horaires de bureau, et le dimanche.
17:50Aujourd'hui, le constat, c'est que le dimanche, ça devient une journée supplémentaire
17:53de chiffre d'affaires pour le drive grâce à notre machine.
17:56Et justement, en France, on trouve près de 7 000 drives.
18:00Leclerc détient près de la moitié du marché, 45%.
18:03Où en est votre partenariat avec lui notamment ?
18:07Alors, on a fait un deuxième pilote avec eux, en zone rurale cette fois-ci,
18:12pour venir ouvrir un drive dans une zone blanche, comme ils appellent,
18:15pour apporter du service là où la proximité n'était plus présente.
18:19On a encore de meilleurs retours par rapport aux consommateurs,
18:23et on a un très bon début de pilote qui a été validé par l'enseigne.
18:26Aujourd'hui, on a une dizaine de drives équipés avec eux,
18:29et on en déploie un ou deux par mois en ce moment,
18:32et on triplera notre capacité pour l'année prochaine.
18:35Et on se développe en parallèle avec Système U,
18:38un coopératif U et bientôt Intermarché.
18:41On installe la première machine Intermarché dans un mois et demi.
18:45Et c'est une volonté de ces groupes d'indépendants d'accélérer sur le drive.
18:49Alors justement, rentrons un peu plus dans l'aspect technique.
18:52Vous avez deux systèmes, en tout cas,
18:54qui peuvent être adaptés à deux drives différents.
18:57C'est ça ?
18:58Alors c'est le même système.
18:59Nous, notre système est modulable.
19:01Il peut s'adapter au panier moyen, aux flux et aux espaces
19:03qu'on a pour intégrer la machine.
19:06En ville, l'avantage de notre système, c'est qu'il est très compact.
19:08On peut stocker entre 30 et 90 commandes dans moins de 30 mètres carrés.
19:14Donc ce qui est deux fois à trois fois plus compact qu'un drive piéton classique.
19:18Et en campagne, ça permet de venir ouvrir un drive piéton,
19:21soit dans une cellule,
19:23soit on a une machine qu'on a créée dans un conteneur.
19:26Donc pour répondre aux enjeux du foncier,
19:29qui est souvent difficile à avoir pour les enseignes,
19:31on a créé une machine dans un conteneur.
19:34Il suffit d'avoir une arrivée électrique
19:36et on ouvre un drive piéton pour une enseigne.
19:38Isabelle.
19:41Là, on parle du développement avec les indépendants.
19:45Du coup, la prochaine étape, les intégrer,
19:48ils ne s'intéressent pas du tout à votre système ?
19:52C'est quoi l'étape pour les intégrer ?
19:54Si on a des discussions,
19:56c'est les premiers avec qui on a discuté.
19:59Les discussions sont un peu plus longues qu'avec les indépendants.
20:02Ils sont revenus là plus récemment vers nous
20:05et on a bon espoir de faire des premiers pilotes en 2026
20:08avec les enseignes intégrées.
20:11Ça prend du temps aussi parce que c'est un investissement conséquent.
20:13C'est 200, 300 000 euros l'installation.
20:17C'est là aussi que le ROI est extrêmement important,
20:19mais le ROI est plutôt positif.
20:22Le ROI, c'est l'avantage principal de notre machine.
20:24Ça vient leur enlever deux points.
20:27Les deux avantages, c'est qu'ils ont des difficultés à recruter,
20:30et notamment au drive.
20:31Ils ont un taux d'absentéisme et un turnover très important.
20:34Du coup, ils ont du mal à ouvrir des nouveaux points de contact drive pour ça.
20:38Et en plus, notre machine, en plus d'être un drive autonome
20:41et du coup facile à gérer à distance,
20:44il est environ 30% moins cher que des coûts RH,
20:48sans compter la diminution du loyer,
20:50parce qu'on est dans des cellules beaucoup plus petites,
20:52et de l'augmentation du chiffre d'affaires liée au 24-24.
20:54Delphine, ça c'est quelque chose à quoi vous réfléchissez ?
20:58Alors, oui, nous, on a la livraison à domicile toute France,
21:01mais le click and collect, en fait, il est via nos magasins.
21:03Et donc là, on a réussi, parce que c'est vrai qu'on dit,
21:05voilà, les gens vont vite, ils veulent trouver leurs produits rapidement.
21:09On est passé de trois heures à deux heures.
21:10Donc, vous faites votre commande click and collect
21:13et vous allez les récupérer directement en magasin deux heures maximum après.
21:16Mais un drive Picard, ce serait inimaginable pour l'instant ?
21:20Pour l'instant, c'est bien nos magasins
21:21et donc, en fait, on a la chance d'avoir un foncier déjà présent.
21:26Donc, on développe beaucoup de drive comme ça.
21:28Thibaut, vous revendiquez une fabrication, une production française.
21:32Comment est-ce que vous arrivez à faire ça ?
21:34Alors, on a entièrement conçu la machine,
21:36à la fois à l'aspect mécanique, automatisme, informatique.
21:39On fait fabriquer toutes les pièces en France,
21:41toutes les pièces mécaniques,
21:42et on assemble tout dans notre usine à Bordeaux.
21:47On a développé un vrai savoir-faire en plus de huit ans,
21:50maintenant que l'entreprise existe.
21:52On maîtrise toute la chaîne de valeur,
21:54de la conception jusqu'à l'installation chez le client
21:56et l'exploitation à distance.
21:58Donc, c'est pour ça qu'on ne veut pas griller les étapes.
22:01Et aujourd'hui, on est passé de quatre systèmes installés l'année dernière
22:03à douze cette année, à une trentaine l'année prochaine.
22:06Et on va faire x2, x3 tous les ans,
22:08mais avec l'idée qu'on veut garder une très bonne relation de client,
22:12de qualité, et surtout un produit fabriqué en France
22:16et de très bonne qualité.
22:18Mais justement, ce Made in France,
22:20est-ce que c'est un atout, un moyen aussi,
22:22de vous différencier de votre plus gros concurrent Amazon ?
22:25Comment vous l'utilisez par rapport à… ?
22:27Alors, on n'est pas du tout concurrent d'Amazon,
22:30mais par rapport au Amazon Locker,
22:32je vois le lien que vous faites.
22:34Aujourd'hui, le Made in France, c'est un avantage,
22:38mais s'il n'y avait pas le ROI positif au niveau des gains financiers
22:42et du gain d'espace et du gain de chiffre d'affaires,
22:45je ne suis pas sûr que ce soit un argument massue.
22:48Mais nous, en tout cas, c'est dans l'ADN de Weetrop
22:49de développer des machines de très bonne qualité
22:52qui répondent aux besoins des clients et surtout des consommateurs
22:55et de rester fabriqués en France.
22:59D'ailleurs, l'année prochaine, on déménage,
23:00on réhabilite une usine deux fois plus grande
23:03pour tripler notre capacité de production
23:05en restant à Bordeaux.
23:07Et là, vous avez levé des fonds pour ça ?
23:09On est en cours de levée de fonds.
23:11Pour accélérer, là, on a des validations côté clients,
23:15on a un carnet de commandes rempli jusqu'en mars 2026
23:17et pour pouvoir tripler notre capacité de production
23:20l'année prochaine, on est à la recherche de fonds actuellement.
23:23Eh bien, vous viendrez nous raconter ça une prochaine fois
23:26quand vous aurez levé.
23:27Merci beaucoup, Thibault, restez avec nous.
23:29On passe tout de suite à l'actu de la semaine.
23:30Les journées nationales de la réparation,
23:36c'est en ce moment, c'est du 16 au 19 octobre.
23:39Isabelle, on sent que la réparation,
23:41ça séduit de plus en plus les consommateurs.
23:44Comment est-ce que vous expliquez cet engouement ?
23:46D'abord, c'est un réflexe anti-inflation.
23:49Réparer plutôt qu'acheter dans des périodes économiques tendues,
23:53c'est une bonne arme.
23:55Mais plus largement, on sent un vrai changement
23:57des habitudes de consommation.
23:59En 2024, 36% des produits abîmés ont été réparés.
24:04Donc, les consommateurs veulent consommer moins, mieux,
24:07donc plus durablement.
24:10Cette année, on a même 4 Français sur 10
24:12qui déclarent que le principal critère de choix
24:16d'un produit technique, c'est sa durabilité.
24:19Et pour les enseignes, ils vont jouer dans ce sens-là,
24:23puisque c'est une vraie arme pour se battre
24:25contre les géants du low cost, comme Chine ou Tému.
24:29Justement, comment est-ce que les enseignes parviennent
24:31à aiguiller les consommateurs pour qu'ils puissent faire le bon choix ?
24:34Alors, il y a plusieurs éléments.
24:36Tout d'abord, le reconditionner.
24:37Je pense qu'il faut absolument miser sur le reconditionner,
24:40puisque 1 Français sur 10, maintenant,
24:42est vraiment enclin et a confiance dans le reconditionner.
24:46C'est une bonne alternative quand on ne peut pas réparer.
24:49Boulangers, la FNAC le font d'ailleurs déjà très bien dans leurs magasins.
24:53Ensuite, il y a l'accessibilité à la réparation.
24:57Et c'est ce que font, par exemple, Uniqlo ou Le Bon Marché
25:00qui ont proposé ce service au sein même de leurs magasins.
25:04Certes, ça occasionne des réaménagements des espaces
25:08et de libérer du temps aux collaborateurs
25:10pour qu'ils consacrent plus de temps aux relations clients.
25:14Aujourd'hui, c'est possible.
25:15On a des technologies qui permettent de gagner du temps
25:18sur le changement des prix, sur le fait de remplir les rayons
25:22et pouvoir remettre les collaborateurs
25:24sur du service de la relation client.
25:27Et ça, c'est quand même un peu le commerce d'aujourd'hui et de demain
25:31de se dire comment on remet le client au centre
25:34avec plus de services et plus de valeurs.
25:36Merci beaucoup Isabelle.
25:37Merci à tous les trois d'avoir été avec nous sur cette émission.
25:41Merci à vous de nous avoir suivis.
25:43On vous donne rendez-vous la semaine prochaine
25:44pour un tout nouveau rendez-vous Focus Retail.
25:48Et puis quant à moi, je vous retrouve dès lundi
25:49dans la matinale de BFM Business.
25:50Je vous souhaite un excellent week-end.
25:54Focus Retail, la distribution de demain s'invente aujourd'hui.
25:58aussi, qui masque BFM est
26:12comme on en revient aujourd'hui.
26:13Et puis on t'a pas de transition.
26:15Allez-y, cette fois-je.
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