Passer au playerPasser au contenu principal
  • il y a 5 heures
Ce samedi 8 novembre, Jérôme Tacquard, président de Fauchon Paris, François Valadas, directeur des solutions data France de VusionGroup, et Emilie Auvray, fondatrice de L'Appartement Français, étaient les invités dans l'émission Focus Retail présentée par Eva Jacquot. Focus Retail est à voir ou écouter le samedi sur BFM Business.

Catégorie

📺
TV
Transcription
00:00BFM Business, Focus Retail, Eva Jaco.
00:08Bonjour à tous, je suis ravie de vous retrouver pour une nouvelle émission de Focus Retail.
00:13Et au programme aujourd'hui, Fauchon, cette marque âgée de 140 ans, fait peau neuve.
00:18Un an après le rachat par le groupe breton Galapagos, elle dévoile les résultats de sa nouvelle stratégie.
00:25Son président, Jérôme Takar, sera mon invité. Et en deuxième partie d'émission, on parlera de marques françaises.
00:32En pleine semaine du salon Made in France, comment se porte cet écosystème alors que l'actualité nous emmène en direction du BHV à Paris
00:40pour l'ouverture de la première boutique Chine en France. Nous serons en duplex avec Émilie Ouvray.
00:46Elle est la fondatrice de l'appartement français. Elle ouvre un point de vente à deux pas du BHV.
00:52Et elle nous expliquera que cet emplacement, compte tenu de l'actualité, résonne tout particulièrement pour elle.
00:58Focus Retail, c'est parti !
01:01Et j'ai le plaisir d'accueillir sur ce plateau Jérôme Takar, bonjour.
01:09Bonjour.
01:09Vous êtes le président de Fauchon. À mes côtés, notre expert retail cette semaine, c'est vous François.
01:14François Valadas, vous êtes directeur Conseil France de Vision Group.
01:18Alors, il y a un peu plus d'un an maintenant, Fauchon a été racheté par le groupe Galapagos, un groupe breton.
01:25Fauchon est une entreprise âgée de 140 ans.
01:29Le groupe fait 125 millions d'euros de chiffre d'affaires.
01:31Vous allez tout nous dévoiler sur Fauchon.
01:33Il a fallu moderniser cette marque qui était un peu vieillissante.
01:37Où est-ce que vous en êtes, Jérôme, de votre plan de transformation ?
01:41Après un temps d'analyse, de compréhension de la marque aussi, d'études, d'interviews, de bonne compréhension,
01:46comme vous l'avez dit, 140 ans d'histoire, c'est aussi un héritage dont j'ai la responsabilité de transmettre
01:52et de voir un peu les éléments clés qui font la force de la marque et qui ont fait sa notoriété, comme le savoir-faire.
01:58Donc après cette période de travail, d'analyse, le temps des chantiers est venu.
02:03Donc on a voulu aussi remettre en avant tout le savoir-faire des produits, remettre aussi le client dans notre stratégie.
02:12Et sur les produits, le savoir-faire, on a investi dans notre atelier de macarons, qui est un produit iconique de la marque.
02:18On a fait aussi cette association avec Arnaud Larère, meilleur ouvrier de France.
02:24Et puis mutualiser ensemble l'atelier de fabrication à Montmartre,
02:29où dorénavant, toutes les pâtisseries, les chocolats, Fauchon et d'autres douceurs sont fabriqués là.
02:35Alors plusieurs choses du coup Jérôme, ce partenariat avec Arnaud Larère, où est-ce qu'il en est ?
02:41Est-ce qu'Arnaud Larère a dévoilé ses premières créations ? Qu'est-ce qu'on trouve comme pâtisserie ?
02:46Alors effectivement, on peut vivre l'expérience Fauchon signée Arnaud Larère dans l'hôtel Place de la Madeleine, l'hôtel Fauchon, pour l'heure du goûter.
02:55Alors qu'est-ce qu'on trouve ?
02:57Alors on trouve toutes les pâtisseries qui ont fait le succès de Fauchon, de la tartelette au citron, l'éclair Mona Lisa,
03:05et bien d'autres douceurs, le chocolat chaud aussi, c'est un compagnon idéal avec l'hiver qui approche.
03:12Il a signé pour Noël aussi une bonne partie des 15 références que nous lançons spécialement pour Noël.
03:17La gamme chocolat, que l'on voit derrière nous dans les images.
03:21A l'écran, effectivement.
03:23Signé la tablette de chocolat par exemple.
03:25Vous pouvez l'ouvrir ? Alors pour ceux qui nous écoutent, vous êtes venus avec des éléments en plateau, des produits.
03:32Vous avez votre calendrier de l'Avent qui est l'un de vos best-sellers.
03:35Oui.
03:35Et un petit nounours, donc une boîte en nounours. Il y a quoi à l'intérieur ?
03:39Guimauve.
03:40Guimauve.
03:41Des guimauves.
03:41Ça, ça fait aussi partie de vos éléments différenciants.
03:46Vous pouvez la montrer à votre caméra juste en face de vous.
03:50Alors vous nous parlez de choses très intéressantes.
03:53Vous nous parlez aussi des points de vente.
03:55Il a fallu revoir tous vos concepts.
03:58Je rappelle, en France, vous avez quatre points de vente exclusivement en physique.
04:02Votre présence à la matelaine, on va y revenir.
04:04Mais du coup, il a fallu un petit peu retravailler cette stratégie retail.
04:08Aujourd'hui, où est-ce que vous en êtes ?
04:09Alors on a fait une analyse, en premier temps, de nos produits aussi, de voir aussi leurs performances.
04:14Aujourd'hui, l'assortiment, c'est environ 400 références actives qu'on commercialise sur tous nos réseaux.
04:20C'est une de nos forces aussi, en passant du travel retail, du cadeau d'entreprise pour la fin d'année.
04:26Le site web, qui permet de toucher une clientèle aussi, pas que parisienne, mais diffusée dans toute la France.
04:32Et dans nos boutiques, nos points de vente, qui sont Rive droite, Ogari-Lafayette, Place de la Madeleine et Gare Montparnasse également.
04:40Quand on parle de rénover le concept, c'est-à-dire, qu'est-ce qu'il y a de nouveau dans ce concept-là, Fauchon ?
04:45Alors aujourd'hui, c'est un travail que nous menons en interne avec les équipes.
04:49Reprendre ses points clés sur l'identité Fauchon, ce savoir-faire.
04:55Remettre aussi au goût du jour ce côté pionnier du luxe gastronomique français.
05:01Réidentifier tous ces produits, voir retravailler tous les rituels aussi de nos ventes, dans l'accueil client.
05:07L'expérience, aujourd'hui, on se rend compte que les clients ne viennent plus que non seulement acheter un produit,
05:13mais veulent vivre une expérience, être conseillés, surtout chez Fauchon.
05:17Justement, comment vous différenciez-vous au niveau de Fauchon sur cette expérience client ?
05:20Qu'est-ce qui est spécifique à Fauchon ?
05:22Alors, dans l'accueil, déjà, je pense que la présentation, tous ces rituels aussi,
05:28que nous mettons en place notamment à l'hôtel Place de la Madeleine,
05:30que ce soit sur les clientèles en hébergement ou la partie restauration,
05:36avec nos macarons, tout au long du parcours du client, il y a des moments Fauchon.
05:42Une dégustation de thé du moment, de produits, des chocolats faits par Arnaud Larère,
05:49ou de macarons, par exemple.
05:50Ça, c'est un moyen aussi d'aller chercher la clientèle parisienne, pas seulement les touristes.
05:54Tout à fait. On doit conjuguer, effectivement, une clientèle touristique,
05:59qui fait aussi l'activité économique de Paris, et aussi, on a à cœur de reconquérir les Parisiens.
06:05Quand on parle de touristes, quel est le pays le plus présent chez vous ?
06:10Alors, si on prend les statistiques de l'hôtel, c'est un peu plus de 50% de clientèles d'Amérique du Nord,
06:16États-Unis, viennent ensuite une clientèle japonaise et le Moyen-Orient.
06:21Alors, justement, Fauchon fait 70% de son chiffre d'affaires à l'international.
06:24Vous êtes présent dans 15 pays, 85 points de vente au total, majoritairement en franchise.
06:30Mais vous ne comptez pas vous arrêter là.
06:32Là, vous travaillez d'ailleurs sur de nouveaux projets. Lesquels ?
06:35Alors, effectivement, c'est un vrai écosystème, Fauchon, aujourd'hui.
06:38Donc, on travaille nos concepts de bistrot Fauchon, pour développer international.
06:45Nos concepts aussi de retail.
06:46On a des formats hybrides d'épicerie dans le restaurant,
06:49où l'assiette communique avec les produits.
06:52Et on a une offre aussi d'hôtellerie.
06:55On a vu l'occasion d'en parler.
06:58Avec un hôtel de place de la Madeleine, un autre à Kyoto,
07:02et deux projets d'ouverture pour 2026-début 2027,
07:07en Arabie Saoudite, à Riyad et à Jeddah.
07:11François ?
07:12Aujourd'hui, ce développement-là, vous le faites en franchise uniquement.
07:15Est-ce qu'il y a d'autres concepts marchands et d'autres business models que vous voulez développer plus
07:21pour avoir justement un élargissement de votre champ d'activité ?
07:25Au Moyen-Orient, par exemple, où la population est très différente d'une population très jeune,
07:32avec un pourcentage important d'habitants qui ont moins de 30 ans,
07:37avec des habitudes de consommation différentes, plus nomades, plus quotidiennes aussi.
07:44Donc on a des demandes autour du coffee shop, du café Fauchon,
07:47avec une offre de mobilité, de la pâtisserie, des macarons, des chocolats,
07:52qui peuvent se prendre autour d'un café et puis d'aller le déguster.
07:56Ça, c'est ce que vous faites à l'international ? C'est ce que vous faites en France aussi ?
07:59Alors on travaille sur ces concepts-là.
08:00Effectivement, Paris doit être la vitrine de notre savoir-faire, de maîtriser et d'opérer tous nos concepts
08:07pour pouvoir les commercialiser, je puis dire, trouver des partenaires à l'international.
08:13Donc Amérique du Nord, puisqu'on a une ouverture imminente.
08:17À New York, justement. Alors parlez-nous-en.
08:19Alors New York, ce sera un événement pour la marque.
08:23On va s'installer le 8 décembre à Bryan Park.
08:27On sera en face de la patinoire célèbre de Manhattan.
08:30Sur un établissement qui va faire environ 500 m², avec différents espaces.
08:35De la consommation, avec une carte bistronomique parisienne, assise.
08:41Et aussi une partie retail, avec nos produits d'épicerie,
08:44nos savoir-faire français, du macaron de recette de Reims au calisson d'Aix.
08:53Et puis aussi une vente à emporter sur chocolat, pâtisserie et café.
08:59Et notez aussi, une gamme importante dans la marque.
09:01Et de l'hôtellerie aussi, dans cet espace-là ?
09:04Alors nous y travaillons.
09:06Voilà, on a des contacts, mais rien encore de concret.
09:09En tout cas, 10 ouvertures prévues sur la partie hôtellerie d'ici à 2030, c'est bien ça ?
09:15C'est toujours l'objectif, oui.
09:15C'est l'objectif.
09:16Tout à fait.
09:17Et 10 ouvertures par an, mais en travel retail ou en ouverture de boutiques plus ou moins classiques.
09:22Donc là, on multiplie les contacts, les relations sur le Mexique.
09:27Toujours le Moyen-Orient, se redévelopper aussi en Asie.
09:30Le e-commerce, ça c'est quelque chose qui fonctionne chez vous ?
09:32Ça représente quoi sur votre chiffre d'affaires ?
09:34Alors, dans mon analyse, et quand je suis replongé dans l'historique,
09:37je me suis rendu compte que la marque Fauchon est très précurseur,
09:41puisque nous avons un site marchand depuis 2007,
09:44ce qui était assez avant-gardiste à l'époque.
09:47Donc effectivement, on a rénové la plateforme,
09:49l'a rendu plus dynamique,
09:50et c'est un vecteur de vente si important.
09:55L'essentiel de nos ventes se fait sur les périodes de fin d'année,
09:59ce qui permet de toucher un plus large public dans toute la France.
10:01Noël, oui, c'est 50% à peu près de votre activité.
10:05Comment est-ce qu'on parvient à se renouveler
10:08quand on est un acteur comme le vôtre ?
10:10Est-ce que les clients vous attendent sur ce qui fonctionne chaque année ?
10:14Notamment cette petite boîte en nounours avec de la guimauve,
10:16on la voit tous les ans pratiquement.
10:18Mais est-ce que vous proposez de la nouveauté aussi ?
10:21Oui, l'innovation fait partie de l'ADN de la marque.
10:25Donc effectivement, on reconduit, on revoit nos classiques, nos best-sellers.
10:29Et puis après, l'exemple, là, sur des thèmes aussi féeriques,
10:34que le paradis rêvé de Fauchon autour de la gourmandise,
10:38d'en remettre en avant toute la créativité de la marque et sa modernité.
10:41Et qu'on reste toujours sur ce twist audacieux.
10:44Là, vous nous avez emmené le calendrier de l'Avent, de Noël, vous en avez deux.
10:49C'est quand même 10% de votre chiffre d'affaires sur la partie Noël,
10:53sur les spécialités de Noël.
10:55Qu'est-ce qu'il y a à l'intérieur ?
10:56Alors, celui-ci est plutôt sucré, voilà, avec des chocolats,
11:02des bonbons de chocolat, des nougats, des pâtes de fruits.
11:06Puis je vous laisse aussi découvrir chaque jour les douceurs qui sont présentées.
11:11Et puis on a un modèle qui est plus luxueux, plus statutaire aussi,
11:15où on retrouve plus d'éléments.
11:17C'est un mix sucré-salé, sur des foie gras aussi, des confitures, voilà.
11:22Et sur des conditionnements un peu plus conséquents.
11:24Auprès de 350 euros, François.
11:27Oui.
11:27Vous parliez tout à l'heure de la reproduction que vous avez reprise à Montmartre.
11:31Aujourd'hui, par rapport à tout ce qui est matières premières, engagement, RSE,
11:35comment se positionne Fauchon ?
11:36On a à cœur, et dans le groupe aussi, ça fait partie de nos valeurs, d'un sourcing local.
11:43Donc on cherche, dans la mesure du possible, tous les ingrédients locaux.
11:47On a les circuits les plus courts possibles, pour garantir une meilleure qualité,
11:50une traçabilité aussi de nos ingrédients.
11:52Et voilà, on a à cœur de valoriser nos territoires.
11:56Et voilà, et de développer, au fur et à mesure, des filières.
11:59Alors, ça va à des recettes, qu'elles sont d'Aix, mais aussi sur des savoir-faire locaux.
12:03C'est le travail aussi de tous nos chefs, qui ont à cœur.
12:06De rencontrer aussi tous les producteurs locaux.
12:09Je prends l'exemple du restaurant, avec le chef Sébastiste Limousin,
12:13qui a développé tout un menu pour Noël,
12:16qui va aller sourcer des produits locaux, des savoir-faire particuliers.
12:21Alors, votre chiffre d'affaires est estimé à 100 millions d'euros sous-enseigne.
12:24Vous comptez le doubler d'ici à 5 ans, grâce à l'international, principalement ?
12:31Oui, Paris, bien sûr, et la France a notre marché prioritaire.
12:37Que ce soit une belle vitrine pour pouvoir exporter tous nos savoir-faire et faire rayonner le savoir-faire français.
12:43Merci beaucoup, Jérôme Takar.
12:44Restez avec nous, on passe tout de suite au focus de notre expert.
12:51François, après des mois compliqués, des années compliquées,
12:54il semblerait que les épiceries se portent plutôt bien.
12:57Oui, effectivement, Eva, après une période bien difficile, marquée par de nombreux événements,
13:01le marché de l'épicerie fine est en croissance cette année.
13:04D'après une étude menée par le Crédit Agricole,
13:07on devrait attendre à peu près 3,5% d'augmentation des ventes.
13:12Et cette croissance, elle vient du fait que les épiceries fines, comme Fauchon,
13:16proposent une réponse à deux attentes très fortes des consommateurs,
13:19qui sont, un, la recherche du plaisir, vous en avez beaucoup parlé aussi,
13:23et deux, la valorisation des produits authentiques.
13:25Là aussi, une force de Fauchon, avec le fameux « manger moins, mais mieux ».
13:30Et ce goût du « mieux manger », on le retrouve aussi dans la grande distribution ?
13:33Absolument.
13:34Les enseignes comme Fauchon, le nôtre, ont apporté aux consommateurs,
13:38en tant que pionniers, un petit peu, cette alimentation de luxe accessible,
13:41je mets des guillemets, et en même temps,
13:44ces enseignes ont créé des codes très forts, très marqués,
13:46que les consommateurs connaissent et reconnaissent,
13:48notamment en termes d'emballage, de packaging, de couleurs,
13:52de goût et de qualité aussi.
13:53Et force est de constater qu'aujourd'hui,
13:54toutes les enseignes de la grande distribution s'approprient pleinement ces codes
13:57et les transposent dans leurs magasins.
14:00Aujourd'hui, toutes les enseignes ont une gamme signature en marque propre,
14:03les Carrefour Sélection, Monoprix Gourmet, Lidl Deluxe,
14:06pour répondre à cette attente de qualité des consommateurs.
14:09Et les consommateurs sont au rendez-vous quand ils ont cette offre.
14:11Les chiffres de Nielsen nous disent que l'année dernière,
14:13l'alimentation premium a connu une croissance de 27% en grande distribution.
14:16Ce qui n'est pas rien, cette montée en gamme, justement,
14:20elle concerne les marques historiques.
14:22Comment elles s'adaptent, justement ?
14:24Alors, elles ont besoin de...
14:26Ça a été très bien expliqué par Jérôme.
14:29Elles s'appuient sur leurs forces historiques,
14:31que sont l'image de marque, l'image de l'enseigne
14:32et l'expérience client qui est proposée.
14:34Ce sont des marques qui ont un univers qui est très clair,
14:37qui est construit, qui est connu et reconnu par les consommateurs, là aussi.
14:40Ce sont même, on peut dire, des marques patrimoniales.
14:42Il faut qu'elles continuent à nourrir cette image de marque,
14:44y compris dans les établissements, dans les points de vente, les magasins,
14:48pour proposer quelque chose de différent aux consommateurs
14:51qui va pouvoir, à travers des espaces de dégustation,
14:54on en parlait tout à l'heure,
14:55à travers une expérience sensorielle spécifique,
14:58se trouver dans une situation où il va se dire
14:59je ne viens pas juste faire une course,
15:01je viens vivre un moment dans ce magasin-là
15:03et ça fait toute la différence.
15:05Merci beaucoup, François, pour cet éclairage.
15:06On passe tout de suite au pitch de notre start-up.
15:14Émilie Ouvré, on vous retrouve depuis le Marais.
15:19Je rappelle que cette émission est enregistrée mercredi,
15:22mercredi jour de l'ouverture de Chine au BHV,
15:24dont on va parler avec vous.
15:26Vous, vous êtes la fondatrice de l'appartement français.
15:29Alors, votre nouvelle boutique a ouvert dans un ancien local
15:33qu'exploitait le BHV il y a encore quelques mois.
15:36C'était la niche dédiée aux animaux de compagnie,
15:38juste à côté de l'ancien bâtiment pour hommes du BHV.
15:42Justement, la boutique Chine a ouvert aujourd'hui à 13h dans le BHV.
15:46Alors, il y avait la file d'attente des clients,
15:48il y avait aussi des manifestants.
15:50Et puis vous, Émilie, on vous a reconnus
15:52sur les images de BFM Business et BFM TV.
15:55Vous y étiez aussi et vous teniez une pancarte dans les mains.
15:59L'affiche qu'ils auraient dû faire un clin d'œil
16:01à la photo qui est affichée sur le bâtiment du BHV
16:04où on voit Frédéric Merlin, patron de la Société des Grands Magasins,
16:07avec le patron de Chine.
16:09Cette photo, c'est un pied de nez, quelque part, que vous leur faites.
16:14Tout à fait. Ravie d'être là. Merci de me recevoir.
16:17C'est un vrai pied de nez qu'on a souhaité faire
16:20avec la complicité d'Arnaud Montebourg
16:23que vous avez dû reconnaître sur la photo.
16:25Il y avait cette notion de représenter à la fois
16:28les valeurs de la France avec M. Montebourg et avec le coq
16:31plutôt que le petit chien qui est utilisé sur la photo du BHV.
16:35Et puis le commerçant, Frédéric Merlin, c'est moi sur la photo.
16:40Donc oui, c'est un pied de nez.
16:41C'est très clairement dans le combat que l'on mène,
16:45dans cette opposition, cette confrontation que l'on a avec Chine
16:48puisque Chine est d'un côté de la rue
16:50et de l'autre côté de la rue, il y a nous.
16:52Et justement, Émilie, vous ne saviez pas
16:54qu'au moment où vous avez accepté d'intégrer ce local commercial,
16:59vous ne saviez pas que Chine allait s'installer au BHV ?
17:03En effet, nous, on ne le savait pas.
17:05Nous, déjà, on était en train de mener un projet de grande ampleur pour nous
17:08parce qu'on est un petit commerçant indépendant.
17:11Et le fait d'ouvrir une boutique sur 200 mètres carrés,
17:13on disait à côté du BHV,
17:15parce qu'on était fiers d'ouvrir à côté de cette institution,
17:18commerce de proximité des Parisiens.
17:19Et du coup, on a appris, comme tout le monde,
17:23de façon très choquante, l'arrivée de Chine.
17:26Et c'est là où on a changé nos mots.
17:28On a dit qu'on ouvre face au BHV, face à Chine.
17:30Donc, cette notion de combativité.
17:32Mais oui, on ne le savait pas.
17:34C'était un choc, une nouvelle,
17:35où on s'est dit, mais qu'est-ce qu'on fait ?
17:37En fait, on reste, on ne reste pas,
17:38sachant qu'on n'a aucun lien avec le BHV,
17:40mis à part être à côté.
17:42Et du coup, on s'est dit, non, non, plus que jamais,
17:44en fait, plus que jamais, on va se battre,
17:46on va se montrer et les marques Made in France
17:49ont absolument besoin de vivre, de survivre.
17:52Et si on fait rentrer Chine sur notre territoire
17:54et là, face à nous, c'est terrible.
17:57C'est vraiment terrible.
17:59Alors justement, l'appartement français,
18:01c'est une marque que vous, vous avez créée en 2017.
18:03Vous avez déjà deux magasins,
18:05rue du Bourg-Thibourg, dans le Marais, justement.
18:07Quel est l'ADN de ce lieu ?
18:09Un lieu de 200 mètres carrés, avec 60 marques.
18:13Tout à fait.
18:13Alors, l'appartement français,
18:14ce sont des concept stores qui sont dédiés aux Made in France.
18:17Donc, en effet, on a déjà deux boutiques.
18:18Une qui est dédiée aux prêt-à-porter,
18:20pour hommes et femmes.
18:22Un petit peu de seconde main aussi, Made in France.
18:24Et une boutique qui est dédiée aux baskets.
18:27Et là, le fait de pouvoir avoir 200 mètres carrés,
18:29c'était l'occasion pour nous, je vous avoue,
18:30de réaliser un rêve que j'ai depuis 8 ans.
18:33C'est vraiment de reconstituer l'intégralité
18:35des pièces de la maison,
18:36en version fabrication française.
18:38Donc, vous allez vous promener de la cuisine
18:40à la salle de bain, à la chambre, au grand dressing,
18:44en ne rencontrant que des produits
18:46qui ont été fabriqués localement.
18:48François ?
18:48Justement, on est sur la semaine du salon du Made in France,
18:51qui ouvre demain.
18:52De votre point de vue, qu'est-ce qu'on peut en attendre ?
18:55Et pour vous, qu'est-ce que ça peut apporter
18:56pour les entreprises comme la vôtre ?
18:58Le salon du Made in France ?
19:00Oui.
19:00Le salon du Made in France, c'est une initiative extraordinaire
19:04qui offre l'opportunité aux clients
19:06de rencontrer le fabricant et la marque.
19:09Donc, c'est là où nous, justement, on se retire,
19:11on laisse cette rencontre se faire
19:13qui est unique, une fois l'année.
19:15Et c'est vraiment une complémentarité avec nous,
19:18ce que l'on fait tout le reste de l'année.
19:20Nous, on crée cette...
19:21On est le lien, on est le maillon
19:23entre la marque, le fabricant et le consommateur
19:25toute l'année.
19:27Et du coup, voilà, MIF Expo,
19:28c'est quatre jours dans l'année et c'est quatre jours exceptionnels.
19:30Mais moi, j'ai un plaisir immense à y aller
19:32parce qu'on retrouve toutes les marques
19:34avec lesquelles on travaille
19:35et puis on rencontre plein de marques
19:37qu'on ne connaît pas encore.
19:38Justement, j'allais vous relancer en disant
19:40qu'on trouvera des marques que vous hébergez
19:42dans votre concept store.
19:44Une question, Émilie, vous mettez en avant
19:46une nouvelle manière de consommer.
19:48Quel est votre business model
19:50et comment est-ce que vous sourcez les marques ?
19:54Alors oui, pour nous, au-delà de la consommation,
19:57on parle vraiment de consommation.
19:59Pour moi, il y a cette notion
20:00de consommer en pleine conscience,
20:02conscience de ses besoins,
20:05ai-je véritablement besoin de ce produit
20:07que je souhaite acquérir
20:08et aussi conscience de l'impact.
20:10À chaque fois que j'achète un produit,
20:12c'est un véritable droit de vote,
20:14je peux avoir un impact en faisant le bon choix.
20:17Et du coup, le business model
20:18que l'on a fait pour ce grand pop-up
20:21qui dure quand même 18 mois,
20:23mais de 200 mètres carrés,
20:24c'est un business model vraiment collectif.
20:28Une fois de plus,
20:29petits commerçants indépendants,
20:31c'est compliqué d'ouvrir
20:32sur une si grande superficie.
20:33Le risque est important,
20:34l'investissement est important.
20:36Donc là, on a fédéré les marques
20:37Made in France et les fabricants
20:39pour faire un loyer partagé entre nous tous
20:42et pouvoir tous s'installer ensemble.
20:45Voilà, donc on fonctionne comme ça
20:46et le sourcing,
20:48je vous avoue qu'on n'a même pas à le faire,
20:50les marques,
20:50elles ont tellement besoin de rayonner,
20:52elles ont tellement besoin de vendre
20:53parce que vous pouvez produire,
20:54si vous ne vendez pas,
20:55ça ne tient pas très longtemps évidemment,
20:56que du coup,
20:57on a juste eu à communiquer un petit peu
20:59avec les marques que l'on connaît déjà
21:00et hop, le bouche à oreille s'est fait
21:02et la boutique s'est trouvée remplie
21:04en l'histoire de trois semaines.
21:07Un loyer assez faible
21:08puisque vous demandez 10 euros par jour
21:10à vos marques.
21:12Jérôme,
21:12vous aussi,
21:13vous êtes un fervent défenseur
21:14du savoir-faire français.
21:16Quand vous entendez,
21:17Émilie,
21:18ça vous parle,
21:18ça résonne ?
21:20Oui, je découvre qu'avec Émilie,
21:21on partage un certain nombre de valeurs.
21:23sur l'authenticité des produits,
21:26le fait de consommer moins,
21:27mais mieux aussi.
21:29On n'est pas sur une course au volume
21:30chez Fauchon,
21:31on veut prendre le temps.
21:33Je crois que c'est vraiment le message
21:34que je veux faire passer.
21:35Prendre le temps du savoir-faire artisanal
21:38pour fabriquer un produit,
21:42servir une assiette,
21:44monter une pâtisserie.
21:46Et puis aussi,
21:47le respect des saisons
21:48parce qu'on utilise des ingrédients nobles.
21:51Tout est fabriqué en France
21:53chez Fauchon ?
21:54Oui, tout à fait.
21:55On veut valoriser
21:56le savoir-faire du terroir
21:58et avec des ingrédients français
22:00et faire rayonner.
22:02Ce qui fait aussi écho au prix.
22:04Enfin, Fauchon,
22:05c'est quand même une marque premium.
22:07C'est vrai que ça peut être aussi
22:08une idée reçue
22:08puisque, Émilie,
22:10quand on parle de consommer français,
22:12d'utiliser du made in France,
22:14souvent dans les vêtements,
22:15on imagine que c'est cher.
22:16Or, vous, vous nous démontrez
22:19que ce n'est pas forcément vrai.
22:21Oui, nous, on a vraiment à cœur
22:23de rendre le made in France accessible.
22:25Alors, accessible à la fois géographiquement,
22:28parce que ce n'est pas forcément facile
22:29de trouver du made in France,
22:31et économiquement, bien sûr.
22:34Alors, ce qui est avant tout important,
22:35c'est la notion de prix juste.
22:37C'est vrai que quand vous avez
22:38un très beau pull tricoté en France
22:39avec de la laine française
22:40qui sort à 130, 140 euros,
22:43on est vraiment sur un prix juste.
22:44Mais on a aussi besoin d'avoir
22:46des produits un petit peu plus
22:47entrés de gamme.
22:48Et pour vous donner un exemple,
22:50il y a des suites colerons
22:52en coton bio fabriquées à Bobigny,
22:54donc à 10 kilomètres d'où on se situe,
22:57qui sortent à 39,90 euros.
22:59On a des...
23:01Prix assez raisonnables, en effet.
23:02Un prix franchement très raisonnable.
23:04Vous allez dans la fast fashion,
23:06c'est ce type de prix.
23:07Oui, tout à fait.
23:07Donc, là, on est vraiment
23:09sur de l'accessibilité.
23:11Ou même quand on parle de basket,
23:12alors ça reste un investissement,
23:13mais une paire de basket à 149 euros
23:16intégralement fabriquée en cuir
23:18à Mont-de-Jean-sur-Loire,
23:20Pays de la Loire,
23:21versus le Medinaïer
23:24très très à la mode
23:25et fabriqué en plastique,
23:27qui se vend beaucoup plus cher que ça.
23:30Ben voilà, en fait,
23:31on peut faire le choix.
23:32Merci beaucoup, Émilie,
23:33d'avoir été avec nous.
23:34Très rapidement, peut-être,
23:35est-ce que vous pouvez nous donner
23:36votre ressenti de l'ambiance
23:39aux abords du BHV ?
23:39L'ambiance est très très très tendue.
23:44Depuis ce matin,
23:45il y a de la sécurité partout.
23:46Depuis hier soir même,
23:47il y a une immense queue de clients
23:50qui attendent pour entrer au BHV.
23:52Il y a des journalistes évidemment partout,
23:55des manifestations partout autour du BHV
23:58et une clientèle de Parisiens
24:00qui est révoltée.
24:02Nous, on les voit tous les jours en boutique
24:04qui viennent et qui sont tellement en colère
24:07de ce qui est en train de se passer
24:08dans cette institution au centre de Paris.
24:10Merci beaucoup, Émilie.
24:11Merci d'avoir été avec nous.
24:12À très bientôt.
24:14Sans plus attendre,
24:15on passe maintenant à l'actu de la semaine.
24:19Alors, dans un tout autre registre,
24:22François,
24:23on va parler du groupe Casino
24:25qui vient d'annoncer
24:26repousser son plan renouveau.
24:28Au 2028 à 2030
24:30après des résultats financiers
24:312025 en ligne avec les objectifs
24:34et une restructuration de fonds
24:36réussie pour l'année dernière.
24:39Quelle est la nouvelle stratégie
24:40derrière ce repositionnement ?
24:42En fait, le groupe Casino
24:42continue son recentrage
24:43sur ce qu'on va appeler
24:44la proximité premium,
24:46que ce soit à travers ses magasins,
24:47donc ses marques enseignes historiques
24:49et aussi avec tous les nouveaux concepts
24:51qu'ils sont en train d'ouvrir,
24:52notamment en termes de restauration snacking
24:54comme la cantine
24:55qui ouvre chez Monoprix.
24:57Cette transformation,
24:57elle passe aussi
24:58par une nouvelle identité visuelle.
25:00Qu'est-ce qu'elle dit
25:00de la stratégie du groupe ?
25:02Alors, bien sûr,
25:02il y a le logo qui change,
25:04mais il y a surtout
25:05des messages de fond
25:06de la part du groupe Casino
25:07autour des notions
25:09de modernité,
25:10de cohérence
25:10et de s'inscrire
25:11dans les tendances
25:11de consommation actuelles,
25:13en particulier sur la tendance
25:14snacking que je viens d'évoquer,
25:15qui est un axe stratégique
25:16majeur pour le groupe
25:17qui veut passer
25:18de 10% de chiffre d'affaires
25:19réalisé sur snacking
25:20à 50% à horizon 2035.
25:23Ça passera, bien sûr,
25:23par les magasins historiques,
25:24mais surtout par ces nouveaux concepts
25:26de restauration snacking
25:28qu'ils souhaitent développer.
25:29Et derrière tout ça,
25:30il y a aussi
25:31la volonté du groupe
25:32de se repositionner
25:33sur des valeurs,
25:34des valeurs de mieux manger,
25:35de mieux produire,
25:36d'agriculture responsable,
25:37pour proposer à leurs clients,
25:39bien sûr,
25:39la rapidité,
25:40on est en proximité,
25:41mais aussi de la qualité
25:42et une forme
25:43de consommation responsable.
25:44Quel éclairage ce repositionnement
25:46nous donne sur le retail
25:47en Europe de manière générale ?
25:49Je dirais qu'aujourd'hui,
25:50la distribution se réinvente
25:52un peu par la proximité
25:53avec des concepts courts,
25:54des concepts plus humains,
25:56aussi plus connectés,
25:57des magasins qui s'inscrivent
25:58dans le quotidien des consommateurs
25:59avec aussi tous les services
26:00qui sont proposés,
26:02jusque même dans les gares maintenant
26:03avec les carrefours
26:03qui vont y ouvrir.
26:04Et ce phénomène,
26:05il est vrai en France,
26:06mais vous avez raison
26:06de le souligner,
26:07c'est aussi très vrai
26:07chez nos voisins européens.
26:09On peut citer l'exemple
26:09de Copitalia
26:10qui développe fortement
26:11ses supérettes,
26:12ou même en Angleterre.
26:14Sandsbury qui développe aussi
26:15son concept de proximité
26:16de centre-ville
26:17avec de la livraison
26:18très très rapide.
26:21Donc, moins de mètres carrés,
26:23plus de liens
26:23et plus de sens.
26:24Merci beaucoup François Valadas
26:26d'avoir été avec nous.
26:27Merci également Jérôme Takar.
26:28On remercie Émilie Ouvray
26:30qui était également avec nous
26:31en duplex.
26:32Merci également à vous
26:34de nous avoir suivis
26:34depuis la maison.
26:36On se donne rendez-vous
26:37la semaine prochaine
26:38pour un tout nouveau rendez-vous
26:39de Focus Retail.
26:40Et quant à moi,
26:40je vous retrouve
26:41comme chaque semaine
26:42dans Morning Retail
26:44sur la matinale
26:44de BFM Business.
26:46Excellent week-end à tous.
26:49Focus Retail,
26:50la distribution de demain
26:52s'invente aujourd'hui.

Recommandations