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  • il y a 2 jours
Ce mercredi 15 octobre, les raisons de la hausse soudaine des chiffres d'affaires de LVMH à l'ouverture des marchés ce mercredi ont été abordées par Alain Du Brusle, directeur général délégué de Claresco Finance, et Matthieu Pechberty, journaliste BFM Business, dans l'émission Good Morning Market sur BFM Business. Retrouvez l'émission du lundi au vendredi et réécoutez la en podcast.

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Transcription
00:01Sans transition, bien sûr, on va revenir sur cette publication de LVMH avec Alain Dubrulle qui nous accompagne,
00:06directeur général délégué de Claresco Finance. Bonjour Alain Dubrulle, merci d'être avec nous.
00:10Oui, là, il nous faut des éclairages. Pourquoi LVMH prend 12% ce matin à l'ouverture, titre qui a mis plus de 10 minutes avant de coté,
00:16sachant que bon, on est sur une croissance plus que modeste, plus 1% en organique, avec notamment un groupe qui se montre prudemment optimiste.
00:24Bonjour Etienne. Oui, en fait, sur LVMH, ce qu'il faut comprendre, c'est quand même la valeur phare du luxe, la plus globale, la plus diversifiée.
00:34Et ce qui posait problème dans ce secteur, c'est qu'on notait un déclin des ventes qui était important.
00:40Et on n'était pas certain qu'il y ait un atterrissage au T3, T4, notamment avec une situation aux États-Unis où l'emploi se détériore,
00:48où la macroéconomie en Chine est toujours incertaine, sans parler de l'Europe.
00:52Et le moins qu'on puisse dire, c'est qu'on avait déjà eu des collections de fashion qui avaient été plutôt bien accueillies ces derniers temps,
01:00donc ils pouvaient laisser espérer que le luxe pouvait éventuellement faire de meilleures ventes.
01:04Mais là, le chiffre d'affaires du troisième trimestre est objectivement meilleur qu'attendu,
01:09puisqu'on redoue avec une croissance organique de plus 1% au troisième trimestre, là où le marché attendait plutôt moins 2%,
01:16et avec des améliorations dans toutes les catégories, notamment dans la catégorie la plus importante qui est la mode et la maroquinerie,
01:23qui ressort à moins 2, là où on entendait moins 4.
01:26Également dans les vins et spiritueux qui ont beaucoup souffert ces derniers trimestres, on est également légèrement positif.
01:31Alors c'est vrai, plus grâce au champagne et au rosé qui vont mieux, tandis que le cognac reste difficile.
01:36Mais même là, qui était la division la plus complexe, on arrive à des chiffres positifs.
01:40Alors bien sûr, il y avait un effet de base qui était plus facile, bien sûr il reste beaucoup de chemin à faire,
01:46mais c'est quand même assez important, parce que si on regarde par géographie, on a une baisse à deux chiffres au Japon,
01:51mais là il y a un effet de base très important l'année dernière, et la tendance du T3 est bien meilleure qu'au T2.
01:56Et en Europe, on a un léger déclin, mais qui s'explique entre autres par des dépenses de touristes qui sont un peu moins fortes
02:02compte tenu de l'effet de vise, notamment vis-à-vis du dollar.
02:05Mais les États-Unis sont à plus 3, ce qui est un très bon chiffre.
02:08Et surtout en Chine, qui était le vrai marché problématique, on a une croissance qui est clairement positive à un chiffre élevé.
02:15Donc ça c'est très important après de nombreux trimestres difficiles.
02:19Donc je pense qu'il y a une forme de soulagement.
02:20Il faut rappeler que le titre avait pas mal monté depuis ses plus bas de juillet,
02:24mais depuis une semaine il avait perdu pas loin de 8%, parce qu'il y avait quand même des craintes vis-à-vis de ce chiffre d'affaires.
02:30Donc là on a un véritable soulagement.
02:32En tout cas la bourse c'est pas dans la demi-mesure là, plus 12%.
02:35Vous avez l'ensemble du secteur du luxe qui est en forte hausse, qui éringue plus 7, plus 6% pour LVMH.
02:40C'est quoi votre feeling aujourd'hui chez Claresco Finance ?
02:43On va bien sûr suivre les concurrents dans les prochains jours, mais par rapport au secteur du luxe aujourd'hui ?
02:47Disons que le secteur a beaucoup souffert parce que la question c'était...
02:51Bon bien sûr ça décline cette année, mais à ce stade la vraie question c'est quand est-ce que ça va atterrir ?
02:56Parce que ça reste un secteur qui a des tendances long terme qui sont plutôt très favorables.
03:01Et donc au-delà du ralentissement de 2025, la question c'est est-ce que ça repart ou est-ce qu'au moins ça se stabilise l'année prochaine ?
03:09Parce que la plupart des analystes pour l'instant tapent sur une mauvaise année ou sur 18 mauvais mois,
03:14mais supposent après qu'on repart dans la tendance de long terme qui est une croissance disons entre 4 et 6%.
03:20Alors rappelons que sur les niveaux actuels, on est quand même 45% au-dessus des ventes pré-Covid,
03:27ce qui en 6 ans finalement renoue avec ce 4 à 6% de croissance, ou pas très loin,
03:31et surtout si on rajoute l'inflation qu'il y a eu entre temps.
03:34Donc ça voudrait dire en fait aujourd'hui l'interprétation c'est que ces chiffres du troisième trimestre montrent que le secteur du luxe
03:39n'est pas dans un déclin qui viendrait contredire ce qu'on a vu depuis 20 ans.
03:45Il est en train de se stabiliser, et ça évidemment en termes de valorisation,
03:48quand on est à 25 fois les résultats de l'année prochaine, ce qui pour l'EMH est tout à fait raisonnable,
03:52ça donne une vraie lueur d'espoir.
03:54Alors attention quand même, le quatrième trimestre, les ventes seront correctes en organique,
03:58mais on aura un effet de change plus défavorable que dans les trimestres précédents,
04:01ce qui va peser sur les marges, le marché est au courant,
04:05et sur 2026 pour l'instant ça reste un peu des vieux pieux,
04:09on ne sait pas si ça va vraiment rebondir ou pas,
04:12mais ce qui est certain c'est qu'avec la résistance du chiffre d'affaires aujourd'hui,
04:15ce qu'on peut se dire c'est que le déclin du luxe s'est terminé.
04:19On est au moins en phase d'atterrissage,
04:20et compte tenu des cours de bourse actuels,
04:22ça justifie déjà d'être actionnaire d'LVMH sur ces niveaux.
04:26Vous restez avec nous Alain Dubrulle, dans un instant on va parler de ASML,
04:28mais l'autre dossier brûlant du jour c'est SFR.
04:31Mathieu Pechberti nous a rejoint en plateau.
04:33Bonjour Mathieu.
04:34Bonjour.
04:34Grand reporter pour BFM Business,
04:36parce que certes le secteur du luxe est en forte hausse,
04:38mais vous avez également Bouygues aujourd'hui qui prend 8% au-delà des 41 euros,
04:42et Orange qui prend 4,8% à 14,23 euros,
04:46car hier soir, Orange, Bouygues et Iliade,
04:48Iliade qui n'est plus coté depuis quelques temps maintenant,
04:51ont déposé une offre commune pour acheter SFR.
04:53Oui exactement, une offre commune à 3 pour racheter SFR ensemble,
04:56puis le découper et se le répartir.
04:58Alors il y a une répartition des actifs qui sera en gros de 40% pour Bouygues,
05:0230% pour Free, 30% pour Orange,
05:03et si on parle des deux sociétés cotées aujourd'hui,
05:06Bouygues sera le premier avec 40% des activités.
05:08Alors il y aura d'abord le réseau mobile,
05:11beaucoup d'abonnés clients mobiles,
05:12donc par millions, des paquets de millions d'abonnés mobiles,
05:16et également des parties du réseau fibre.
05:19Et puis pour Orange, même si c'est le leader du marché,
05:21il va aussi récupérer beaucoup d'abonnés,
05:23donc beaucoup d'abonnés à mettre sur ce réseau,
05:25c'est tout de suite de la marge en plus.
05:28Il y aura évidemment également des synergies de coûts extrêmement importantes,
05:31qui ne sont pas chiffrées aujourd'hui,
05:32mais dont on estime qu'elles seraient de plusieurs milliards d'euros
05:35pour l'ensemble du secteur.
05:38C'est-à-dire qu'il y a un acteur,
05:39l'un des quatre gros acteurs du marché,
05:41qui va disparaître,
05:43et donc ça veut dire de la concentration,
05:44et donc évidemment des marges qui vont augmenter.
05:46C'est pour ça que les cours de bourse progressent beaucoup.
05:48Ils avaient déjà progressé, en tout cas pour Orange,
05:50depuis plusieurs mois en perspective de cette consolidation.
05:52Bon, ça va prendre du temps,
05:53ce n'est pas un deal qui va se faire en quelques mois.
05:55Non, alors il va y avoir d'abord la phase de négociation
05:57qui va durer jusqu'à l'été prochain.
05:59S'ils se mettent d'accord, a priori oui,
06:01mais s'ils se mettent d'accord,
06:02ensuite il va y avoir les autorités de la concurrence
06:04qui vont se pencher dessus, ça va durer un an ou un an et demi,
06:07donc on arrive jusqu'à fin 2027.
06:09Et ensuite la mise en œuvre de l'opération,
06:10donc la répartition des activités des clients
06:12chez Bouygues, chez Free, chez Orange,
06:15et là on en a encore pour deux, voire trois ans,
06:17donc jusqu'en 2030 en réalité.
06:20En tout cas, la bourse apprécie cette nouvelle.
06:22Alain Dubrul, vous êtes toujours avec nous,
06:24directeur général délégué de Claresco Finance.
06:26Comment expliquer que le titre Bouygues,
06:28ou encore Orange, traîne 4-5%
06:31en sachant que c'était quand même une nouvelle
06:32qui était attendue cette consolidation du secteur des télécoms ?
06:35Ben disons que Bouygues, c'est une société
06:36qui manque un peu de relais de croissance,
06:38donc là on a probablement une histoire
06:40où on investit dans un business existant
06:42qui devrait améliorer son profil.
06:44Rappelons que sur le deal,
06:45bon bien sûr c'était attendu,
06:47le principal obstacle historique
06:48c'était les autorités de concurrence,
06:50mais là on se rend bien compte
06:51que SFR va mourir,
06:52donc il faut sauver le soldat de SFR.
06:54Le prix proposé de 17 milliards semble bas,
06:57donc il y a un effet d'aubaine on va dire,
06:59et sur la répartition des activités,
07:00ça va être évidemment très compliqué,
07:02mais ce qui arrive c'est à peu près
07:03ce à quoi on peut s'attendre,
07:04c'est-à-dire que la partie mobile
07:05va vraiment être dépecée entre les trois acteurs,
07:09je ne sais pas trop comment ils vont couper,
07:10mais ça on comprend bien,
07:12et en revanche sur la partie B2B,
07:14historiquement il faut se rappeler
07:14qu'en France il y avait un duopole orange SFR
07:17sur la partie entreprise,
07:19et que Bouygues et Iliade sont venus
07:21sur ce segment depuis seulement une dizaine d'années,
07:24et c'est donc tout à fait logique
07:25que Bouygues en particulier et Iliade
07:27prennent davantage de ce segment-là.
07:29Donc ça veut dire que pour eux,
07:30ils vont devenir des acteurs un peu plus sérieux
07:32dans le métier entreprise,
07:34donc ça c'est important stratégiquement,
07:36notamment pour Bouygues.
07:37Quant au mobile,
07:38bon là ça va être très compliqué,
07:40mais effectivement à terme,
07:41il y aura un acteur de moins,
07:42il y aura des synergies de coûts,
07:43mais rappelons que ça va être très long,
07:44qu'on ne parle pas de closing avant fin 2027,
07:47et rappelons aussi que ça ne va pas résoudre
07:49le problème de ce secteur
07:50où il n'y a aucune croissance.
07:51Pourtant le titre orange gagne 45%
07:53depuis le début de l'année,
07:55vous vous rendez compte quand même,
07:5545% pour orange,
07:57on est au-delà des 14 euros.
07:58Orange, oui.
07:59C'est impressionnant quand même
08:00de voir ce secteur des télécoms
08:02qui a été boudé en bourse
08:03et qui aujourd'hui revient
08:04sur les devants de la scène.
08:06Rappelons que c'est surtout du re-rating
08:08parce qu'il n'y a pas eu
08:09de véritable amélioration des estimations.
08:11Il faut rappeler que c'est un secteur
08:13dont la croissance du chiffre d'affaires
08:14est nulle depuis des années,
08:16idem pour les résultats.
08:17Donc la seule question qui se pose,
08:19c'est est-ce que dans ce monde totalement plat,
08:22est-ce que les actionnaires
08:23vont en voir un peu plus ?
08:24Ce qui a pesé un peu ces dernières années,
08:26en fait, c'était notamment
08:27les investissements dans la fibre,
08:29ce qui fait qu'il a fallu fibrer la France
08:31de manière volontariste
08:32et ça, ça a pesé sur les cash flows.
08:35Alors que dans les prochaines années,
08:36on va peut-être avoir une 6G, une 7G,
08:38mais les investissements incrémentaux
08:39ne seront pas aussi importants.
08:40La fibre, c'est un investissement
08:41qui est peut-être pour 30, 40 ans
08:43qu'on a fait,
08:44qu'on n'aura plus derrière nous.
08:46Donc même si le chiffre d'affaires
08:47et le résultat sont stables,
08:49on a probablement plus de cash flows
08:51qui pourront être distribués aux actionnaires.
08:52Et c'est cet aspect-là, je pense,
08:55qui a aidé le secteur à rebondir.
08:57Le mot de la fin, Mathieu Pache-Bercy.
08:57Et fondamentalement, sur le long terme,
08:58ce n'est pas un secteur très attractif.
09:00On est pris par le temps, Alain Dubrun.
09:01Le mot de la fin sur ce dossier SFR, Mathieu.
09:03Écoutez, là, cette offre valorise SFR
09:05à plus de 20 milliards d'euros.
09:06Le prix va sûrement augmenter un petit peu.
09:08Et on voit bien que c'est 20 milliards d'euros
09:10qui vont être répartis entre ces trois acteurs,
09:12ce qui explique l'augmentation
09:13de ces cours de bourse.
09:14C'est énormément de valeurs
09:16qui vont être réparties entre les trois.
09:19Et encore une fois,
09:19plusieurs milliards d'euros de synergie de coût,
09:22notamment sur les réseaux mobiles
09:23et les réseaux fixes
09:24qui vont également être dégagés.
09:25Donc, c'est des augmentations de marge
09:27pour les 4-5 prochaines années.
09:29Et c'est ce que price le marché ce matin
09:30avec un titre Bouygues
09:31qui prend donc plus de 8% à 42 euros
09:33quand Orange, de son côté,
09:34prend 4% à 14,12 euros.
09:37Un très court mot quand même,
09:38Alain Dubruch, sur ASML.
09:39C'est quand même l'une des plus grosses pondérations
09:41en Europe.
09:41Plus 3% ou de soulagement
09:43après cette publication de résultats ce matin ?
09:46Au soulagement,
09:47il n'y avait pas tellement de grosses inquiétudes.
09:48Rappelons que
09:49le secteur des semi-conducteurs
09:50a plutôt très bien évolué
09:52ces dernières semaines
09:53avec tout ce qui se passe dans l'IA aux Etats-Unis.
09:55Et on s'attendait plutôt
09:56à des bons chiffres de ASML.
09:57Donc, c'est le cas.
09:59Les chiffres d'affaires sont à peu près en ligne.
10:01Mais surtout,
10:01les attentes pour le quatrième trimestre
10:04sont meilleures qu'attendues.
10:06Et pour le 2026 également,
10:08on sent...
10:09Il y avait un peu de prudence avant.
10:10Et là, on sent un discours
10:11beaucoup plus volontariste.
10:12Donc, le cours a déjà beaucoup progressé
10:14ces derniers temps.
10:15Mais il continue de monter sur ces nouvelles.
10:17C'est tout à fait logique.
10:17871 euros à l'instant
10:19pour ce titre ASML
10:20en hausse de 3% à Amsterdam.
10:22Merci beaucoup de nous avoir accompagnés
10:23Alain Dubrul,
10:24directeur général délégué
10:25de Claresco Finance
10:26avec donc une actualité très dense ce matin
10:27que ce soit sur le dossier SFR,
10:29ASML
10:29et surtout,
10:30le luxe qui s'enflamme
10:31plus 12% pour LVMH
10:33qui retrouve les 600 euros
10:35pour la première fois
10:35depuis le printemps dernier.
10:37Et ça porte le CAC 40
10:37de plus de 2%
10:38au-delà des 8100 points.
10:40Sous-titrage Société Radio-Canada

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