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  • il y a 2 jours
Ce mercredi 15 octobre, David Kruk, head of Trading Desk chez La Financière de l’Échiquier, s'est penché sur la performance des marchés d'ici la fin de 2025 portée par des valeurs en retard plutôt que par les grosses valeurs, et la cotation tardive de LVMH ce matin, dans l'émission BFM Bourse présentée par Guillaume Sommerer. BFM Bourse est à voir ou écouter du lundi au vendredi sur BFM Business.

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Transcription
00:00Lui aussi il est expressif, il vient de nous rejoindre et je vois qu'il a peur à son visage.
00:03C'est David Kruk, la musique qui fait peur bien sûr.
00:06Bonjour David.
00:07Bonjour Antoine.
00:07On est ravi de vous retrouver.
00:08Oui, vous avez peur David, c'est la financière de la Chiquier, vous nous accompagnez régulièrement.
00:12Vous avez peur parce que, ou pas d'ailleurs, vous allez rendre votre verdict.
00:15Ce verdict que vous allez rendre, cet instant que l'on va vivre, est-ce que vous l'assumez David ?
00:19Alors totalement, j'estime et j'assume que la performance des deux dernières mois se fera par les retardataires.
00:27Mal de performance.
00:28Vous n'êtes pas eu peur de le dire.
00:30La performance des deux derniers mois de l'année, donc la performance d'ici à la fin de l'année qu'on aura sur les marchés, sur les indices, à vos yeux,
00:35elle sera portée par les valeurs en retard plutôt que par les grosses valeurs type IA et compagnie.
00:40Pourquoi les valeurs en retard ?
00:42Alors déjà c'est une bonne journée pour le faire puisque le CAC 40 reprend 2%, les valeurs du luxe enfin prennent de la performance,
00:48tout comme les télécoms et d'autres valeurs d'ailleurs des secteurs un petit peu en retard.
00:53Parce que je pense que la traction de l'IA va être un petit peu plus compliquée.
00:58Il y a eu un sondage de Bank of America, le Fund Manager Survey qui sort tous les mois,
01:03et 54% des investisseurs disaient que le risque principal des marchés est la bulle IA.
01:11Et c'est assez intéressant parce que je ne reçois plus aucun document lié à l'inflation, lié à la récession,
01:17lié aux politiques monétaires américaines ou européennes.
01:21Mais ce qui cristallise l'attention des investisseurs en ce moment, c'est vraiment l'IA.
01:25Et donc les secteurs qui ont poussé les marchés ces derniers temps, en Europe ça a été la défense,
01:30ça a été les bancaires et ça a été aussi beaucoup l'IA.
01:33Donc on sent qu'il y a énormément de questionnements aujourd'hui sur l'IA.
01:36Est-ce qu'il y a bulle ou pas bulle ? Est-ce qu'il y a le tout big tout fail ?
01:39Est-ce que les investissements vont être, les investissements vont être faits ?
01:43Est-ce que les return in equity vont être là ?
01:45Donc il y a beaucoup, beaucoup de questions.
01:47Et c'est vrai que les montants en jeu sont vraiment colossaux.
01:50On parle de 400 milliards d'investissements par an sur l'intelligence artificielle.
01:55Juste pour vous donner, le programme Apollo spatial des années 70, c'était 300 milliards sur 10 ans.
02:00Alors des dollars d'aujourd'hui bien sûr, sinon ça n'aurait pas de sens.
02:03Mais ça veut dire qu'on finance un programme Apollo tous les 10 mois, Guillaume.
02:06Donc les besoins sont incroyables.
02:09Mais ça provoque des questions.
02:10Et quand on provoque des questions, quand on provoque des débats dans les marchés financiers,
02:14c'est généralement qu'on enlève de la performance,
02:17ou en tout cas que les titres vont faire moins de performance qu'ils n'ont fait ces derniers temps.
02:20Là où il y a débat, il y a manque de performance.
02:22Mais dans le même temps, c'est là où j'arrive,
02:25c'est que les besoins d'investissement dans les marchés sont toujours là.
02:28On a des hedge funds qui sont présents,
02:30on a des fonds d'investissement qui ont des besoins d'investissement,
02:32les particuliers sont...
02:33Il va falloir les nourrir.
02:35Et dans ce cas, ils vont venir s'investir dans des secteurs qui sont en mal de performance,
02:40comme ça arrive souvent en fin d'année.
02:42Souvent, dans les derniers mois, les mauvais performeurs font la performance.
02:47Et je pense que cette fois-ci, parce que les grands performeurs de ces derniers mois
02:50vont être un peu à l'arrêt,
02:52ça ne veut pas dire qu'ils ne vont pas reprendre la performance plus tard,
02:54mais il y a des questions, il faut répondre aux questions.
02:57Malheureusement, les chiffres d'NVIDIA, ce sera mi-novembre,
02:59les chiffres de Broadcom, ce sera mi-décembre.
03:01C'est dans mon temps.
03:01Donc, il va falloir être patient, Guillaume, il va falloir que vous soyez patient
03:04pour répondre à ces questions sur l'IA.
03:06Mais dans le même temps, je pense que les investisseurs vont se tourner
03:08sur ces secteurs qui sont plus en mal de performance.
03:10Oui, et la séance du jour, on est peut-être effectivement le signe et le signal.
03:14LVMH en tête, mais alors plus 12% LVMH.
03:16Après, c'est vrai, une publication meilleure qu'attendue,
03:18mais pas non plus brillantissime.
03:19Et pourtant, plus 12%.
03:20On est là sur une valeur qui a un petit peu souffert quand même
03:22depuis le début de l'année, qui a accumulé un peu de retard.
03:26Est-ce que vous vous dites aussi que les retardataires feront la hausse
03:29dans les deux prochains mois, la hausse de la fin de l'année,
03:31dans la mesure où eux aussi finiront par bénéficier de l'IA ?
03:34C'est-à-dire que les géants de la tech américaine
03:36posent un peu question sur le montant de leurs investissements.
03:38En revanche, il y a moins de doute sur le fait que l'IA finira
03:40par se diffuser à tous les autres acteurs également
03:42qui n'en ont pas bénéficié encore en bourse.
03:44C'est tout à fait exact. Votre question est très intéressante.
03:46Mais d'ailleurs, vous connaissez le nouvel acronyme
03:48qui circule dans tous les bureaux de New York.
03:50Ce n'est plus le FOMO qui était lié aux investisseurs,
03:52donc de louper la tendance des marchés,
03:55mais c'est le FOMO, donc c'est le fait de fear of being obsolete.
03:59Donc c'est la peur de devenir obsolète pour les sociétés
04:01qui n'investiraient pas dans l'intelligence artificielle.
04:05Fear of being obsolete.
04:06Le but, c'est de ne pas être obsolète.
04:13Et c'est vrai qu'il y a les capitaux pour.
04:15On voit qu'il y a à peu près, si je prends 30 sociétés du S&P
04:19qui représentent 40% de l'indice,
04:21c'est à peu près 24 trillions de market cap.
04:23Ils ont 600 milliards de dollars de cash à l'intérieur.
04:26Donc ce que je veux dire par là, c'est que l'investissement dans l'IA
04:30va continuer et va se diffuser dans tous les secteurs
04:33et probablement qu'il y a un grand nombre de secteurs
04:35qui vont en bénéficier.
04:36Mais l'IA a encore, bien sûr, un avenir exceptionnel.
04:39C'est une révolution et ça, il ne faut pas en douter.
04:41En tout cas, bulle ou pas bulle, moi, je crois qu'il n'y a pas de bulle
04:44et que l'IA continuera de progresser.
04:46Mais il faut lui laisser le temps de répondre à ces questions.
04:49Il fallait trouver quand même.
04:50Après, l'effet FOMO, l'effet FOMO.
04:51C'est JP Morgan.
04:53C'est JP Morgan.
04:54D'accord, voilà.
04:55Fair of being obsolete.
04:57Voilà, et raté la vanille.
04:58C'est ce que vous allez entendre beaucoup ces prochains temps.
05:00Vous dites qu'il n'y a pas de bulle et finalement, le train reste haussier.
05:03Sauf qu'on a une économie américaine qui de plus en plus forme un cas
05:07avec une divergence croissante.
05:08Le cas, vous savez, une branche du cas qui monte,
05:10c'est les ultra-riches qui portent presque à eux seuls
05:12les bons indicateurs macro-américains.
05:14Et puis l'autre branche qui descend du cas,
05:16c'est le reste de la population qui s'appauvrit.
05:18Est-ce que ça, ce n'est pas un problème pour l'avenir des marchés ?
05:20Alors je dirais, pour l'économie en elle-même, peut-être socialement, probablement.
05:24Pour les marchés, probablement pas du tout d'ailleurs.
05:26Parce qu'effectivement, on s'est aperçu que les bas salaires
05:29avaient évidemment des problèmes d'emploi
05:31et ça s'est caractérisé par les derniers chiffres qu'on a vus.
05:35On voit aussi les jeunes qui ont des problématiques sur l'emploi,
05:37mais les retail sales, donc tout ce qui est consommation,
05:40en tout cas des hauts ménages, des hauts revenus, se portent extrêmement bien.
05:43Pourquoi je vous dis ça, Guillaume ?
05:44Parce que les ménages détiennent 40% des actions aux Etats-Unis, du S&P.
05:48et 90% de ces actions sont détenues seulement par 10% les plus riches.
05:54Donc en fait, si vous regardez, c'est la FED qui donne ce chiffre,
05:58les 1% les plus riches détiennent 2,6 trillions de dollars aux Etats-Unis.
06:02Pourquoi je vous dis ça ?
06:03Parce que finalement, si les ultra-riches vont bien,
06:05les marchés iront bien, tout simplement.
06:07C'est eux qui détiennent la clé.
06:09C'est-à-dire que le problème, c'est qu'effectivement,
06:10les bas salaires n'ont pas énormément de leur patrimoine en actions,
06:14donc le miroir des actions sont vraiment les hauts salaires,
06:19et non pas les bas salaires.
06:20Oui, mais hier, quand même, le FMI a lancé une alerte en disant
06:23qu'il y a quand même un certain nombre de chocs,
06:25chocs économiques au sein de la société américaine et même,
06:28une divergence croissante entre les riches et les autres.
06:30Il y a des chocs, bien sûr, géopolitiques,
06:32la guerre commerciale, des déficits publics élevés.
06:35Et pour le FMI, compte tenu de tous ces risques,
06:36les marchés mondiaux sont surcotés.
06:39Il y a une surcote, surévaluation 10%.
06:42Il devrait chuter aux yeux du FMI de 10%.
06:43Est-ce que vous partagez quand même un peu du diagnostic ?
06:46Je trouve que 10%, ce n'est pas beaucoup.
06:48Ce n'est pas une surévaluation qui me paraît très importante.
06:52Surtout qu'encore une fois, la valorisation par rapport à quoi ?
06:54Par rapport à un historique ?
06:55Moi, je fais partie de ceux, et je viens souvent le dire,
06:58je pense qu'il y a une expansion des multis qui est naturelle sur ces marchés.
07:01Pourquoi ? Parce que l'offre de marché est très faible,
07:04il y a très peu d'IPO, et dans le même temps,
07:06il y a extrêmement de demandes qui est absolument…
07:10On ne peut pas la freiner, je n'avais pas trouvé le mot,
07:12mais en tout cas, qui est infrénable,
07:14et qui est en expansion constante.
07:16Donc, les marchés, rien que par l'équation des flux,
07:19ne peuvent coprogresser.
07:20Donc, si finalement, on n'est surévalué que de 10%,
07:23vu l'orientation de l'économie actuelle,
07:27de ce Goldilocks qui est avec nous,
07:29c'est-à-dire une bonne croissance des résultats
07:31qui vont être probants,
07:32et en même temps un cycle de baisse des taux qui est là,
07:35moi, je trouve que ce n'est pas excessif.
07:36C'est vrai que 10%, c'est un peu la tête de l'épicier,
07:39c'est quand on n'a pas vraiment d'idées.
07:42On salue le FMI s'il nous écoute.
07:45On pourrait s'en contenter.
07:46Non, dans quand même l'abondance des publications d'entreprises
07:50auxquelles on a droit en ce moment,
07:52est-ce qu'il y a un secteur, une valeur,
07:54qui peut constituer une publication, on va dire, à risque ?
07:58À risque, je ne sais pas.
08:00Je pense qu'il n'y a pas beaucoup de risques
08:01sur les résultats globalement du troisième trimestre.
08:03On attend environ, je crois, autour de 8% de progression
08:08des résultats du troisième trimestre.
08:10Mais si on regarde, si on prend la techno, c'est 20%.
08:13Ça veut dire que sur les 493 autres valeurs,
08:16on n'attend à peu près que 4%.
08:17Donc, les anticipations des résultats du T3 sont relativement faibles.
08:21Et je pense que la barre sera facile à sauter.
08:25Et donc, je ne vois pas vraiment de risque.
08:26Maintenant, là où il y aura beaucoup d'attentes,
08:29évidemment, c'est encore sur les résultats de l'IA.
08:31Et c'est pour ça que je citais en préambule NVIDIA
08:34qui sera mi-novembre et Broadcom mi-décembre.
08:36Il va falloir être patient, Antoine, c'est sûr.
08:38C'est David Cru qui nous accompagne régulièrement,
08:39la financière de l'échiquier.
08:41Juste un minimo, David, sur LVMH en hausse de 12%.
08:44Après sa publication, on va beaucoup y revenir
08:45tout au long de l'émission.
08:46Ce matin, il a fallu attendre 12 minutes
08:48avant que LVMH puisse être coté.
08:49Le titre était réservé à la hausse pendant 12 minutes.
08:52Enfin, il n'y a qu'à Paris que ça existe, des trucs comme...
08:54À Wall Street, par exemple, on a vu des valeurs
08:56ces dernières semaines gagner 30-40%
08:58sans que le titre soit réservé à la hausse.
09:00À Paris, il faut attendre 12 minutes pour qu'LVMH,
09:02la première pondération, puisse coté.
09:04Est-ce que c'est une anomalie ou c'est normal ?
09:06Moi, je trouve que c'est même rassurant, je vais vous dire.
09:07Parce que quand on regarde ce qui s'est passé aux US,
09:09aux Etats-Unis, sur le flashcrack,
09:11finalement, il y a pas mal de bourses
09:13où les choses se passent anormalement,
09:15même en Italie où on a parfois les résultats
09:16avant la clôture.
09:18Donc, je trouve qu'ils protègent les actionnaires
09:20et finalement, ce n'est pas si mal.
09:2110 minutes, ce n'est pas grave
09:22si réellement, pour trouver l'équilibre
09:25entre offres et demandes sur ce titre.
09:26Donc, je trouve ça finalement plutôt rassurant.
09:28On salue Étienne Braque qui, le matin,
09:29Good Morning Markets, doit parfois attendre
09:31que les titres ne soient plus réservés
09:33à la hausse ou à la baisse
09:33pour enfin pouvoir donner leur cotation.
09:36C'était le cas.
09:36Il a failli attendre 9h12 ce matin pour LVMH.
09:38Ça va aller le coup, manifestement,
09:39puisqu'il est encore en hausse, ce titre de 11%.
09:41En ce moment, ce n'est pas grave, dites-vous.
09:44David Kruk, merci David.
09:45Merci beaucoup, Guillaume.
09:45Merci.

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