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  • il y a 2 mois
Thème : « La guerre hybride de Poutine contre l'Union européenne ».
- Première partie : Caroline de Camaret reçoit l'ancien commissaire européen Thierry Breton pour évoquer l'actualité européenne et internationale.
- Deuxième partie : Caroline de Camaret et Thibault Henocque reçoivent les eurodéputés Chloé Ridel (S&D, France) et Radan Kanev (PPE, Bulgarie) pour un débat sur le thème : « Survols de drones, navires fantômes, désinformation : la guerre hybride de Poutine contre l'Union européenne ».

Ici, l'Europe
Chaque semaine, LCP Assemblée nationale, Public Sénat et France24 vous plongent au coeur des questions qui secouent l'Europe : Covid-19, questions migratoires, « Green deal », Brexit ou encore souveraineté digitale. Quel avenir pour l'Union et ses 450 millions d'habitants ? Une demi-heure d'information pour mieux comprendre les enjeux européens.

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Transcription
00:00France 24, LCP, Public Sénat présente.
00:16Bonjour à tous et merci de nous rejoindre pour Ici l'Europe sur France 24 et les chaînes parlementaires LCP et Public Sénat.
00:22En cette semaine, l'incertitude géopolitique et économique se renforce sur notre continent.
00:27Nous débattrons dans la seconde partie de ce programme des guerres hybrides que nous mène la Russie.
00:33Échange de vues sur les drones et la désinformation entre deux députés européens.
00:39Mais pour commencer, nous parlerons de la France affaiblie au sein d'une Union européenne,
00:44elle-même en proie au doute avec Thierry Breton.
00:46Bonjour.
00:46Bonjour.
00:47Ancien commissaire européen au marché intérieur dans la commission Ursula von der Leyen 1
00:51et ancien ministre sous Jacques Chirac des Finances.
00:54C'était d'ailleurs presque un record, deux ans par les temps qui courent en politique française,
00:58parce que là on en est à quatre premiers ministres depuis la dissolution décidée par Emmanuel Macron
01:03au soir des élections européennes de mai 2024.
01:07Le dernier en date aura fort à faire avec une dette record de 115% du PIB.
01:11La confiance en la France s'effrite en Europe ?
01:14Si vous voulez, d'abord il y a deux choses à voir, la France n'a plus de budget.
01:18On voit du reste que si nous en sommes à quatre premiers ministres en moins d'un an,
01:22c'est précisément parce que cette équation budgétaire, les Français,
01:26en tout cas ceux que les Français ont envoyés à l'Assemblée nationale,
01:31ne veulent pas voir vraiment l'origine de ce mal français, je dis bien ce mal français.
01:37On faisait référence à l'instant du fait qu'en 2007, lorsque je quitte Bercy,
01:41l'endettement de la France, tenez-vous bien, je sais que ce chiffre va faire beaucoup de mal à ceux qui l'entendent,
01:46et à moi le premier, l'endettement de la France était revenu à 63%.
01:50Dans les clous du pacte de stabilité ?
01:52Celui de l'Allemagne était à 67%.
01:55Madame nos camarades, depuis on a eu les mêmes crises de côté du Rhin,
01:59on a eu la même crise des subprimes, la même crise des dettes souveraines,
02:03la même crise du Covid.
02:04Et alors pourquoi l'Allemagne, elle, qui a eu les mêmes crises que nous,
02:07est à 62% aujourd'hui, et la France à 116% ?
02:11Qu'est-ce qui s'est passé ?
02:12Voilà les questions qu'il faut que nous nous posons.
02:14Est-ce que finalement on a l'impression qu'on vit mieux depuis 2007 ?
02:19Est-ce qu'on a l'impression que d'avoir doublé, je dis bien doublé,
02:21l'endettement par rapport au PIB passé de 60% pratiquement à 120% ?
02:25Est-ce que cet argent, c'est-à-dire ces 2200 milliards d'euros,
02:30a bénéficié au bien-être des Français ?
02:32Donc il faut qu'on se pose la question, effectivement, du financement de notre État-providence,
02:36et c'est vraiment le sujet qui inquiète aujourd'hui Bruxelles.
02:40D'autant que la Commission européenne va attendre voir notre budget
02:43pour relancer la procédure de déficit excessif.
02:45Bien entendu, on est au double des 3%, ce qui peut être le plafond.
02:49Donc est-ce qu'on va échapper à un carton jaune, un carton rouge ?
02:51Mais pour faciliter précisément le retour dans la classe des moyens élèves,
02:58ceux qui sont aujourd'hui au fond de la classe.
03:00Et la France, hélas, je dis bien hélas, en fait partie.
03:04En 2024, nous avons tous décidé, France y compris,
03:06que pour ceux qui seraient au-dessus de 90% d'endettement,
03:10à 116%, la France y est,
03:12il y avait une obligation désormais, tous les ans,
03:14de baisser de 1 point de PIB son endettement, 1 point de PIB.
03:19Ça, on l'oublie dans les discussions d'aujourd'hui.
03:21Or, nous sommes à 116, donc au-delà des 90%.
03:23Donc, dans l'équation d'atterrissage de nos finances publiques,
03:26il faut en prendre compte.
03:26Et puis, il y a le fait aussi que, en 4 ans,
03:29c'est ce que la France a négocié avec Bruxelles,
03:32c'est-à-dire en 2029,
03:33il faut qu'on revienne sous la barre des 3%.
03:35Et pour ça, voyez-vous, François Béroux avait fait le calcul
03:38pour tenir compte de ces deux objectifs,
03:41qui sont les deux objectifs sur lesquels la France s'est engagée,
03:45a mis sa signature.
03:462024.
03:46Mais il n'a pas réussi à faire de compromis.
03:48On n'est pas un pays de compromis, de coalition.
03:51Finalement, on n'arrive pas à emporter un Parlement.
03:53Est-ce que c'est de la faute de François Béroux
03:55ou est-ce que c'est de la faute du Parlement ?
03:57Est-ce que c'est de la faute des Français, au fond ?
03:59Et c'est ça, la question qu'il faut qu'on se pose.
04:01Aujourd'hui, on peut très bien dire,
04:03bon, ben voilà, une fois de plus,
04:04la France ne va pas tenir les objectifs et les engagements de l'Europe.
04:08Je souhaite vraiment que ce ne soit pas le cas.
04:10Parce que si c'est le cas, voyez-vous,
04:12ce qu'on dit maintenant, un peu en Europe, un peu partout,
04:15Madame de Camaray,
04:17et ça me fait vraiment du mal de le dire à votre micro aujourd'hui,
04:20parce que c'est notre pays,
04:22il regorge de qualités, d'innovations,
04:27d'entrepreneurs qui tiennent le pays aujourd'hui,
04:29de tous ceux qui travaillent aussi,
04:31de toutes celles qui travaillent, bien entendu.
04:33On dit qu'un pays qui ne compte pas,
04:34c'est un pays qui ne compte plus.
04:36Eh bien, la France a cessé de compter.
04:38Justement, prenons un exemple.
04:40Sans budget à adopter,
04:41on ne peut pas augmenter nos dépenses de défense
04:43vers les 5% de PIB qu'on a promis dans le cadre de l'OTAN.
04:47Quand le président Emmanuel Macron répète à l'envie
04:50que l'instabilité politique ne change rien à notre voie dans le monde et en Europe.
04:54Mais je le dis, il y a ceux qui respectent encore une fois
04:57les traités qui fondent notre vivre ensemble,
05:00qui fondent la stabilité de notre projet,
05:01sa cohérence, sa dynamique, sa crédibilité même.
05:04Et puis il y a ceux qui s'en excluent.
05:06Et aujourd'hui, force de constater,
05:07ancien ministre des Finances que je suis,
05:09que la France, parce que depuis 2013,
05:12tous les ans, l'Allemagne respecte ce traité.
05:14Tous les ans, la France ne le respecte pas.
05:16Donc voilà ce qui se passe.
05:18Donc si vous voulez, on ne peut pas continuer comme ça.
05:19D'abord, évidemment, pour l'équilibre de nos finances publiques,
05:22mais aussi parce que la voie de la France, je le répète, est nécessaire.
05:25Elle est nécessaire précisément au sein des 27.
05:28On est le deuxième pays, la deuxième économie de l'Union Européenne,
05:32la septième puissance économique mondiale.
05:34Vous le rappelez tout à l'heure,
05:35nous sommes le seul pays des 27
05:37à avoir une architecture de sécurité complète,
05:40y compris avec l'arme nucléaire,
05:42qui est extrêmement importante pour la dissuasion.
05:44Par rapport à ce qui se passe, évidemment, à nos frontières à l'Est,
05:46et je pense, bien entendu, à l'agression de Vladimir Poutine en Ukraine.
05:50Donc tout ça fait que nous sommes un pays qui est un grand pays,
05:53mais voilà, un grand pays doit aussi donner l'exemple sur ses finances publiques.
05:57Aujourd'hui, je suis désolé de le dire, ce n'est pas le cas.
06:00Alors si vous le voulez bien, Thierry Breton,
06:01remontons le fil d'une semaine européenne bien remplie
06:04pour une Europe fragilisée avec Isabelle Romero.
06:07Retour sur scène pour Andrei Babich.
06:10Le parti nationaliste Hanno de l'ex-premier ministre tchèque,
06:14cofondateur avec Viktor Orban du groupe parlementaire eurosceptique
06:17Patriote pour l'Europe,
06:19est arrivé en tête des élections législatives
06:21avec 35% des voix.
06:24Andrei Babich, au pouvoir entre 2017 et 2021,
06:28va-t-il signer la fin de l'engagement farouche de Prague
06:30en faveur de l'Ukraine
06:31et faire basculer son pays vers une attitude pro-Kremlin ?
06:35L'Europe est aussi fragilisée au cœur de son exécutif
06:39avec une double motion de censure
06:41déposée au Parlement européen
06:42contre Ursula von der Leyen
06:44par les groupes qui siègent aux deux extrêmes de l'hémicycle.
06:48Les Patriotes pour l'Europe,
06:49que préside Jordan Bardella.
06:51Le Pacte européen pour les migrations
06:53force les nations sous peine de sanctions financières
06:55à accueillir toujours plus de migrants dans nos communes.
06:58Et le groupe La Gauche, co-présidé par Manon Aubry.
07:01Vous avez laissé des dizaines de milliers de civils et d'enfants
07:04mourir sous les bombes israéliennes.
07:07Vous avez capitulé face à Donald Trump.
07:10Mais Ursula von der Leyen,
07:11chahutée, ne sera pas destituée.
07:14Aucune des motions n'a atteint la majorité des deux tiers
07:16pour être adoptée.
07:18Une commission qui se veut aussi offensive.
07:21En doublant les droits de douane sur les importations d'acier,
07:24qui seront portées de 25 à 50%
07:26afin de sauver nos assieries et nos emplois,
07:30a annoncé le vice-président de la commission,
07:32Stéphane Séjourné.
07:34Pour lutter contre une concurrence chinoise jugée déloyale,
07:37l'Europe va également réduire de moitié
07:39les quotas d'acier qui peuvent être importées
07:42sans droits de douane.
07:43Thierry Breton, vous avez déclaré à propos
07:46de la présidente de la commission européenne,
07:48si elle fait face à un nombre aussi important
07:50de motions de censure, on ne peut pas dire
07:51que ça soit simplement une question de malchance.
07:53C'est une question de quoi ?
07:54La motion de censure, évidemment,
07:57c'est le Parlement qui est libre de faire s'il veut.
07:59Le Parlement européen n'utilise qu'assez rarement,
08:01finalement, cet instrument.
08:04Il traduit la fragmentation,
08:07y compris au Parlement européen.
08:08Aujourd'hui, le socle sur lequel repose
08:10la coalition qui soutient la commission,
08:13et donc sa présidente,
08:14est un socle qui est assez fragile.
08:16Plus fragile que quand vous étiez commissaire vous-même ?
08:18Beaucoup plus fragile,
08:19parce qu'encore une fois, vous avez le PPE,
08:21qui est le premier parti,
08:22mais qui n'est pas un parti de très peu.
08:25Le PPE donne le sentiment toujours
08:26qu'il est de très très moins le premier parti.
08:28Non, avec 22% des députés,
08:30on ne dirige pas un continent
08:31avec uniquement 22% des députés.
08:34Il y a aussi, bien sûr, les centristes de Renew,
08:36et puis il y a enfin les socialistes
08:38ou les sociodémocrates.
08:39Vous appelez à une coalition au centre solide ?
08:42Elle existe, c'est celle qui a porté,
08:44évidemment, la commission et qui la soutient.
08:46De très peu, je le rappelle.
08:47Donc, d'abord, c'est une coalition qui est assez fragile.
08:50Et donc, évidemment, plus elle est fragile,
08:52plus les extrêmes,
08:53ceux qui sont à l'extrême droite
08:54ou ceux qui sont à l'extrême gauche,
08:56vont vouloir enfoncer des coups de boutoir.
08:58Et donc, ça veut dire que les trois partis
09:00qui soutiennent cette coalition
09:01doivent démontrer, je dirais, une cohésion
09:03à toute épreuve.
09:05Et ça n'est pas le cas.
09:05Il faut bien dire les choses comme elles sont.
09:07Aujourd'hui, les deux, qui sont le SND,
09:11les sociodémocrates et les Renew,
09:13eh bien, ils se plaignent du fait que,
09:14par moment, celui qui est à droite
09:18ou au centre droit, c'est-à-dire le PPE,
09:20il oscille un peu, il oscille un peu des fois.
09:22Il vote contre des textes écologiques
09:24avec l'extrême droite.
09:26Et ça, il faut vraiment mettre en garde
09:28contre ce type d'attitude
09:29qui, à un moment, risque précisément,
09:32sous ces coups de boutoir,
09:33tout simplement, non seulement de fragiliser,
09:35mais de faire tomber la commission.
09:37Donc, on est dans un moment
09:37qui est un moment très singulier.
09:39Donc, ce n'est pas le hasard.
09:40Ça doit rappeler à tout le monde
09:41ses responsabilités.
09:43On est effectivement dans un moment
09:45où le leadership est absolument indispensable.
09:48Le leadership, je parle évidemment
09:49du leadership européen.
09:51On le voit, l'Europe, aujourd'hui,
09:53est attaquée, clairement attaquée.
09:55Évidemment, à l'Est, on le sait,
09:56Vladimir Poutine fait tout pour nous fragiliser,
09:58mais aussi à l'Ouest désormais,
10:00puisque nos alliés américains,
10:01on sait qu'aujourd'hui, Donald Trump
10:02n'aime pas le projet européen.
10:04Il faut donc du leadership.
10:05L'une de ces motions de censure,
10:07celle de la gauche,
10:08critiquait la déclaration commune
10:09signée par Donald Trump
10:10et Ursula von der Leyen le 21 août,
10:12censée régler le conflit commercial
10:13entre Washington et Bruxelles
10:15en acceptant des droits de douane
10:17unilatéraux de 15%.
10:18Alors, aujourd'hui, effectivement,
10:21Donald Trump parle de taxer
10:22les médicaments encore plus,
10:24donc on y échapperait.
10:24Est-ce que, rétrospectivement,
10:25c'est un bon ou un mauvais accord, selon vous ?
10:28Pour les entreprises européennes,
10:29et pour nous, c'est un très mauvais accord.
10:31C'est une évidence.
10:31Le droit de douane moyen,
10:33aujourd'hui, au Canada,
10:34et au Mexique,
10:35entre le Mexique et les Etats-Unis,
10:37et le Canada et les Etats-Unis,
10:39c'est en dessous de 4%.
10:39Donc, pourquoi ?
10:41Parce qu'il y avait, évidemment,
10:42un accord de libre-échange.
10:43Celui-ci devait être remis en cause.
10:45Eh bien, parce que les chefs d'État
10:46ont été extrêmement fermes.
10:48Il n'a pas été.
10:49Et donc, on a, aujourd'hui,
10:50je dirais, quelque chose
10:51qui est acceptable.
10:51Pour nous, c'est 15%.
10:52Mais la contrepartie,
10:53c'est que nous avons
10:54trois éléments.
10:56D'abord, que nous baissions, nous,
10:57à zéro nos droits de douane
10:58de tous les produits
10:59qui partent des Etats-Unis
11:00et qui viennent en Europe.
11:01Donc, c'est une zone de libre-échange
11:02unique, à l'envers.
11:03Eux, ils vont l'exporter
11:04sur le monde entier,
11:05et en particulier
11:06sur le premier marché économique mondial,
11:08l'Europe,
11:09avec zéro droit de douane.
11:10Ah bon ?
11:10Et nous, 15 ?
11:11Je ne comprends pas pourquoi.
11:12Mais je rajoute
11:14qu'il faut qu'en plus,
11:15pour bénéficier de ce prix d'ami,
11:17entre guillemets,
11:18nous devions nous engager,
11:20sur les trois ans qui viennent,
11:21à acheter pour 750 milliards
11:23d'hydrocarbures aux Etats-Unis.
11:24Je ne sais pas comment on va faire.
11:25On en achète aujourd'hui 67 milliards.
11:27Et en plus,
11:28aujourd'hui,
11:28il y a 300 milliards par an
11:29d'euros
11:31qui vont s'investir
11:31de l'épargne européenne
11:32aux Etats-Unis.
11:33Et dans l'accord
11:34qui a été acté
11:36sur le terrain de Golfe,
11:37c'est maintenant 500 milliards par an.
11:39Ça veut dire que l'épargne des Européens
11:40doit aussi soutenir
11:41l'économie américaine.
11:42Voilà.
11:43Donc, est-ce que c'est un bon accord ?
11:44Je laisse les téléspectateurs juger.
11:49Donald Trump,
11:49qui revient à la recherche,
11:50pourrait quand même
11:50des exemptions
11:51dans plusieurs législations clés
11:53pour l'Union européenne.
11:54toutes les législations
11:55environnementales
11:57de régulation
11:58sur les entreprises
12:00et celles qui encadrent
12:01les géants du numérique.
12:03Alors là,
12:03encore une fois,
12:03les régulations,
12:04ce ne sont pas des éléments
12:06qui sont faits
12:07par des petits hommes gris
12:08de Bruxelles.
12:08Ça a été voté
12:09par nos co-législateurs,
12:11c'est-à-dire
12:11par notre démocratie européenne.
12:13Prenez l'exemple
12:14de la régulation du numérique.
12:16Ça a été voté
12:17par plus de 90%
12:18des députés européens
12:19et 100% des Etats membres.
12:20Alors ça voudrait dire
12:21qu'on a pensé
12:22qu'on a accepté,
12:24il faut bien appeler
12:25beaucoup d'observateurs
12:26dont vous êtes,
12:27ont qualifié
12:28cet accord
12:29comme un peu humiliant.
12:31Certains m'ont même dit
12:31que c'était une humiliation,
12:32mais on s'est dit,
12:33bon,
12:34ok,
12:34va pour l'humiliation,
12:35pour peu qu'on ait la stabilité.
12:37On se rend compte
12:37qu'on a l'humiliation
12:38et qu'on a aussi l'instabilité
12:40parce qu'au fond,
12:41maintenant,
12:41ce sont nos lois
12:42qui sont attaquées,
12:43qui sont là
12:43pour protéger nos enfants,
12:45protéger nos concitoyens,
12:46protéger notre démocratie,
12:48protéger nos entreprises.
12:49Ou alors,
12:50il n'y a plus d'Europe.
12:51Votre successeur français
12:52à l'industrie
12:53dans l'exécutif européen,
12:55Stéphane Séjourné,
12:56a annoncé
12:56des droits de douane
12:57relevés de 50%
12:58au lieu de 25% auparavant
13:00sur les aciers importés,
13:02même niveau
13:02que celui imposé
13:04et maintenu
13:04par Donald Trump
13:05sur les importations
13:06par les Etats-Unis,
13:08mais aussi par le Canada.
13:09Est-ce que ça va protéger
13:10la sidérurgie européenne
13:11ou ça peut être
13:11contre-productif
13:12et énerver les Chinois ?
13:13D'abord,
13:14c'est très important
13:14parce qu'encore une fois,
13:15c'est un secteur
13:16qui est à la fois stratégique
13:17mais qui, comme beaucoup
13:18de secteurs aujourd'hui,
13:19est attaqué.
13:21Désormais,
13:21on est dans des logiques,
13:22hélas,
13:22je suis le premier
13:23à regretter,
13:23de rapports de force.
13:25Le monde des bisounours
13:26où finalement,
13:28nous avons cru
13:29être pendant 20 ans,
13:32il est derrière nous.
13:33Pour nous,
13:33il faut vraiment
13:34que nous montrions
13:35notre force
13:36sur le marché intérieur.
13:38Faute de quoi,
13:38on sait qu'on a
13:39des surplus
13:40absolument massifs
13:41en Chine.
13:42On parlait à l'instant
13:43de l'aluminium
13:44ou de l'acier,
13:44mais c'est vrai
13:47dans tellement
13:47de secteurs.
13:48Prenez le secteur
13:49de l'industrie automobile,
13:50prenez le secteur
13:51du panneau photovoltaïque.
13:52Donc,
13:52l'infirmeté,
13:53ça marche aussi.
13:54Il ne faut pas le faire
13:55évidemment de façon hégémonique.
13:56On n'est pas là
13:57pour l'escalade,
13:57bien entendu,
13:58surtout par nous,
13:58Européens.
13:59Mais enfin,
13:59il y a un moment
14:00où il faut dire
14:01stop,
14:03c'est assez,
14:04enough is enough.
14:05Le prix Nobel de la paix
14:06a finalement été attribué
14:08à une Vénézuélienne
14:09défenseuse des droits
14:11de la femme,
14:12d'ailleurs,
14:12dans ce pays
14:13et non pas à Donald Trump
14:14qui le réclamait
14:16ardemment
14:17et en particulier
14:18juste après la mise en œuvre
14:20d'un plan de paix
14:20pour Gaza.
14:22Est-ce que
14:22vous regrettez
14:24que ce ne soit pas
14:24le président américain ?
14:25Personne ne peut interférer
14:27dans le choix
14:27des prix Nobel.
14:30On le sait,
14:30ils sont du reste
14:31très jaloux
14:31de la façon
14:32dont ils prennent
14:32leurs décisions.
14:33Voilà,
14:33donc c'est ce qui fait
14:34que finalement
14:35cette distinction
14:37qui est importante
14:38pour nous dans l'humanité,
14:39dans les sciences,
14:39dans la littérature,
14:40mais aussi pour la paix,
14:41cette distinction
14:42est crédible.
14:44Voilà,
14:44donc certains
14:46vont peut-être
14:46s'étonner
14:47que le président Trump
14:49qui est en place
14:50uniquement,
14:51je le rappelle,
14:51que depuis le 20 janvier,
14:52donc dans sa qualité
14:53de président des Etats-Unis,
14:55n'en ait pas été
14:56le récipiendaire.
14:57On verra bien
14:57ce qui se passera
14:58l'année prochaine.
14:59Bien entendu,
14:59sur ce qui se passe
15:00aujourd'hui à Gaza
15:01qui est un cessez-le-feu,
15:02je le rappelle,
15:03ce n'est pas encore,
15:04malheureusement,
15:04on voudrait tous
15:05que ce soit la paix,
15:07c'est un cessez-le-feu.
15:08Il faut évidemment
15:09s'en réjouir,
15:09on s'en réjouit tous,
15:10d'abord pour les familles
15:11des otages,
15:13en vous en parlant,
15:14on est comme tous,
15:14on a presque
15:15la chair de poule.
15:16Ça clôt,
15:16je dirais,
15:17cette phase absolument
15:19tragique,
15:20tragique d'abord
15:20par rapport
15:21à ce qui s'est passé
15:21en Israël
15:22et puis cette phase
15:23tragique aussi
15:23par rapport
15:24à ce qui s'est passé
15:24pour les près
15:26de 70 000 victimes
15:28à Gaza.
15:29Donc maintenant,
15:30ça y est,
15:30on a clôt cette phase,
15:31c'est donc bien,
15:32il va falloir rentrer
15:32dans la deuxième phase
15:33et il faut s'en féliciter
15:34encore une fois.
15:34Je crois qu'on peut
15:35clairement en féliciter
15:36notamment le président
15:38des Etats-Unis
15:39parce que ça nous démontre
15:40ce que l'on sait
15:41depuis toujours,
15:42c'est qu'il n'y avait
15:43qu'une personne
15:44qui pouvait vraiment
15:45peser de tout son poids
15:46pour imposer
15:48un cessez-le-feu
15:48et le retour des otages.
15:50Cette personne
15:50s'appelle Donald Trump.
15:52Certains du reste
15:52se demandent
15:53pourquoi ceci
15:53n'a pas été fait avant.
15:54On n'est pas à la paix
15:55en Ukraine,
15:57on est en soutien
15:58les Européens
15:58de l'Ukraine
15:59pour repousser les Russes
16:00et on le paye
16:01par une campagne
16:02de drones
16:02et on veut construire
16:04un mur de drones.
16:05Vous étiez commissaire
16:06je le rappelle Thierry Breton
16:07à l'industrie
16:08un mur de drones
16:09parce qu'on est assez
16:10désarmé
16:11contre ces petits engins.
16:13Oui et non.
16:13Alors là encore
16:14Emmanuel Macron
16:14mais aussi le chancelier
16:15allemand
16:16Friedrich Merz
16:17ainsi que la première
16:17ministre italienne
16:18Giorgia Belloni
16:19l'ont dit
16:19c'est pas un mur de drones
16:20ça n'a pas de sens
16:21de faire un mur de drones.
16:23Les drones
16:23ils peuvent traverser
16:24les frontières
16:24mais ils sont pour
16:25beaucoup d'entre eux
16:25envoyés aussi
16:27directement des Etats
16:29des Etats membres
16:29d'un camion
16:30d'une camionnette
16:31sur ces espaces
16:32dits contestés.
16:33C'est l'espace maritime
16:33c'est l'espace aérien
16:34c'est l'espace cyber
16:35et c'est le spatial.
16:36Avec l'ensemble
16:37des Etats membres
16:37nous avons travaillé
16:39et c'était l'initiative
16:39de Joseph Borrell
16:40à une boussole
16:41stratégique
16:42et dans ses objectifs communs
16:44il y avait donc
16:44le fait qu'il fallait
16:45des infrastructures
16:46des équipements
16:47pour nous protéger
16:48en commun
16:48dans ces quatre espaces
16:49y compris l'espace aérien
16:50avec évidemment
16:51une dimension de missile
16:53mais aussi
16:54une dimension de drone.
16:55Donc tout ceci existe
16:55il ne faut pas réinventer la roue
16:57ce n'est pas une ligne magie
16:58quand on a 3000 km de frontière
16:59ça ne marche pas
17:00il faut regarder
17:01ce que l'histoire nous apprend
17:02en revanche
17:03c'est une démarche globale
17:04qu'il faut avoir
17:05les outils sont là
17:06les instruments sont là
17:07il faut maintenant
17:07la mettre en musique
17:09de façon collective.
17:11Merci Thierry Breton
17:12d'avoir été notre invité aujourd'hui
17:13nous revenons tout de suite
17:14sur les offensives
17:15tous azimuts de la Russie
17:16en direction de l'Union Européenne
17:18pour la déstabiliser
17:19c'est l'heure du débat
17:20à Strasbourg.
17:27Bienvenue au Parlement européen
17:28parmi des élus
17:29de plus en plus attentifs
17:31à cette drôle de guerre
17:32que nous mène
17:33Vladimir Poutine
17:34pour nous punir
17:35de notre soutien
17:36à l'Ukraine
17:37la guerre hybride
17:38mélange d'intimidation
17:40et de manipulation
17:42le Kremlin
17:43est clairement
17:44à l'origine
17:45de campagnes
17:45de désinformations
17:46intenses
17:47à l'occasion
17:48de différentes élections
17:50en Europe
17:51des médias
17:52pro-russes
17:52arrosent
17:53les réseaux sociaux
17:54situation observée
17:55encore récemment
17:56en République tchèque
17:57où le sulfureux
17:58Andrzej Babic
17:58l'a emporté
18:00auparavant
18:00c'était en Roumanie
18:02en Allemagne
18:02sans oublier
18:03la Moldavie
18:04aux portes
18:05de l'Union Européenne
18:05Oui, sabotage
18:07cyberattaques
18:08orchestrées par les Russes
18:09sont désormais
18:10le lot régulier
18:11dans l'Est de l'Europe
18:12sans compter
18:13la flotte fantôme russe
18:14qui inquiète
18:15dans les eaux européennes
18:17mais la principale
18:18déstabilisation
18:19ces dernières semaines
18:20est venue
18:21de survols sauvages
18:22de l'espace aérien
18:23d'une douzaine
18:24de pays de lieux
18:25par des drones
18:25et même
18:26par un avion de chasse russe
18:28des aéroports
18:29ont été mis à l'arrêt
18:31Face à cette menace
18:32de plus en plus concrète
18:33Les Européens
18:34tentent d'orchestrer
18:35une réponse commune
18:36une réponse
18:37qu'appelle de ses voeux
18:38le commissaire européen
18:39à la défense
18:40Écoutons Andrius Kubilius
18:41La Russie met à l'épreuve
18:45l'UE et l'OTAN
18:46et notre réponse
18:47doit être ferme
18:48unie et immédiate
18:49Aujourd'hui
18:50nous avons convenu
18:51de passer des discussions
18:52à des actions concrètes
18:53et nous nous sommes mis d'accord
18:55sur les points
18:55les plus importants
18:56à savoir la surveillance
18:57du flanc oriental
18:58à l'aide d'un mur anti-drone
19:00Pour en débattre aujourd'hui
19:02nous recevons
19:03Radan Kanef
19:04bonjour
19:05vous êtes bulgare
19:07membre du parti populaire
19:09c'est le principal groupe
19:10ici au Parlement européen
19:11à la droite de l'hémicycle
19:12une autre députée européenne
19:14étant notre compagnie aussi
19:16Chloé Rydel
19:16bonjour
19:17Française
19:17des socialistes
19:18et démocrates
19:19on sent d'ailleurs
19:20beaucoup de flottement
19:21dans la réponse
19:22à apporter au survol de drones
19:23Emmanuel Macron a dit
19:25que les drones
19:25pouvaient être détruits
19:27pour l'instant
19:27on est vraiment
19:29dans l'expectative
19:30c'est un open bar
19:31notre espace aérien ?
19:34précisément
19:34tout l'enjeu
19:35c'est de montrer
19:35aux Russes
19:36ou à ceux
19:37qui seraient derrière
19:38ces envois de drones anarchiques
19:40que non
19:40notre espace aérien
19:42on ne le laissera pas
19:43violer comme ça
19:43et donc il faut
19:45par principe
19:45je crois
19:46détruire
19:47ces drones
19:49ces matériels
19:49qui survolent notre espace
19:51sans y être invités
19:52c'est essentiel
19:53de préserver
19:54cette intégrité là
19:55on peut le faire
19:57on sait le faire
19:58bien sûr qu'on sait le faire
19:59vous savez des drones
19:59c'est du matériel très léger
20:01aujourd'hui la guerre
20:02se fait comme ça
20:02c'est plus en investissant
20:04des dizaines de milliers d'euros
20:05dans des armes très sophistiquées
20:06c'est des drones à 10 000 euros
20:08et donc on sait parfaitement
20:09les détruire
20:10et d'autant plus
20:11que ces drones
20:12peuvent faire
20:12beaucoup de dégâts
20:13ça peut filmer
20:15surveiller des zones sensibles
20:17ça peut tirer
20:18par arme à feu
20:19ça peut lâcher des bombes
20:21donc ce sont des instruments dangereux
20:23qu'il faut détruire
20:24et on sait le faire
20:24tout de même
20:25la question des moyens se pose
20:27on a vu par exemple
20:28qu'en Pologne
20:29ce sont des avions de chasse
20:30qui ont dû abattre
20:31les drones
20:32qui ont survolé
20:33le pays
20:34vous êtes très attaché
20:36à l'OTAN
20:37en tant que bulgare
20:38j'imagine
20:39mais est-ce que l'Alliance
20:40à cette occasion
20:41n'a pas surtout montré
20:42qu'elle n'avait pas
20:43les moyens adaptés
20:44face à cette menace
20:45oui je pense que c'est pas
20:47la question des politiques
20:49est-ce qu'on doit
20:51les détruire
20:52ça c'est clair
20:53ça c'est définitif
20:55mais c'est la question
20:57des moyens techniques
20:58ce que les Ukrainiens
21:00ils possèdent
21:02comme des moyens techniques
21:03pour battre les drones
21:05on ne l'a pas
21:07en Pologne
21:08en Bulgarie
21:09peut-être aussi en France
21:10et puis
21:12l'effort
21:13comment
21:14des pays européens
21:16des pays de l'OTAN
21:17des moyens
21:19comment
21:19des réactions
21:20ça n'existe
21:21pas
21:22Les capitales européennes
21:23accusent par ailleurs
21:24la commission européenne
21:25de vouloir élargir
21:26ses compétences
21:27en cherchant à s'ériger
21:28en maître d'oeuvre
21:29de ce mur anti-drone
21:31alors que la défense
21:32évidemment c'est une compétence
21:33nationale normalement
21:34est-ce que
21:35et cet exécutif européen
21:36d'ailleurs rétorque
21:37qu'il faut
21:38il faut bien
21:39qu'il n'y ait pas de trou
21:40dans la raquette
21:40donc elle coordonne tout ça
21:42qui a raison ?
21:43On a besoin d'une coordination
21:44européenne en matière de défense
21:46il faudrait être pragmatique
21:47et arrêter
21:47de prendre ça sous l'angle
21:48je vois bien
21:49l'extrême droite ici
21:50prend ça sous l'angle
21:50des compétences
21:51mais vous savez
21:52si on en était resté
21:53à la lettre des traités
21:54sur ce qui relève
21:55des compétences
21:56d'un tel ou d'un tel
21:57on n'aurait pas fait grand chose
21:58ces dernières années
21:59face aux crises
22:00notamment face au Covid
22:01on sait que
22:02ce qui empêche
22:03une défense
22:04du continent européen
22:06d'être efficace
22:07c'est justement
22:07le manque de coordination
22:08entre les états membres
22:09parce que si vous additionnez
22:11les défenses de tous les pays
22:12on dépense 300 milliards d'euros
22:14par an pour notre défense
22:15c'est beaucoup plus que la Chine
22:16c'est beaucoup plus que la Russie
22:17et donc ce dont on manque
22:20c'est d'une coordination
22:21donc si la Commission européenne
22:23peut coordonner
22:24et aider à coordonner
22:25un mur de drone
22:25un mur de drone
22:26c'est quelque chose
22:28de très positif
22:29il ne faut pas être idéologue
22:30il faut être pragmatique
22:31je rappelle que
22:32si nous pensons
22:33que nous ne sommes pas en guerre
22:34avec la Russie
22:34elle, la Russie
22:36par contre
22:36elle est en guerre
22:37contre nous
22:38il faut le reconnaître
22:39et donc
22:39il faut se protéger
22:40et aller au plus efficace
22:43Radan Canef
22:44ces drones
22:45ils vont aussi nous obliger
22:46d'une certaine manière
22:47on le voit à rapatrier
22:48nos moyens de défense
22:50aériennes
22:50ou à rapatrier
22:51des milliards
22:52qui pourraient être envoyés
22:53à l'Ukraine
22:54au fond
22:54est-ce que l'objectif
22:55de Vladimir Poutine
22:56avec cette campagne
22:56de drones
22:57ce n'est pas
22:58une manœuvre
22:59de détournement
23:00je pense que c'est
23:02plutôt
23:04une manœuvre
23:04de division
23:06ces provocations
23:07aériennes
23:08avec les drones
23:09mais aussi
23:09avec les avions
23:10de chasse
23:10c'est
23:12l'intention
23:14générale
23:15principale
23:15je dirais
23:16c'est de
23:17montrer
23:19une division
23:20dans la réaction
23:22dans la motivation
23:23des pays européens
23:25différents
23:26aussi
23:26bien sûr
23:27l'intimidation
23:29des gouvernements
23:31des électorats
23:32avant les élections
23:34mais
23:35quand on parle
23:36de réaction
23:38militaire
23:39point de vue
23:40technologique
23:40comment on réagit
23:44sur ces attaques
23:45aériennes
23:46je pense que
23:47c'est très important
23:48pas seulement
23:49d'être coordonné
23:50parmi les états
23:52membres
23:53de l'Union
23:54mais aussi
23:55d'avoir
23:55une certaine
23:56spécialisation
23:57de production
23:58parce qu'en Europe
24:00le risque principal
24:02ça sera
24:02qu'il y aura
24:03le drone français
24:05le drone néerlandais
24:06le drone suédois
24:07le drone bulgaire
24:08etc
24:08la production
24:10vous êtes d'accord
24:11avec une spécialisation
24:12européenne
24:12pour la défense
24:13c'est l'interopérabilité
24:16on produit beaucoup
24:17mais alors
24:17rien ne marche
24:18avec rien
24:18oui
24:19ce qu'il faut défendre
24:20c'est la création
24:21d'une vraie industrie
24:22européenne de la défense
24:23qu'on arrête
24:24d'acheter américain
24:25qu'on arrête
24:26d'acheter des armes
24:27à l'étranger
24:28et donc
24:30tout le financement
24:31qu'on pourra mettre
24:32européen
24:33pour inciter
24:34des industries européennes
24:35à produire les armes
24:36dont on a besoin
24:37sur notre sol
24:37il faut qu'on fixe
24:38des critères
24:38de préférence européenne
24:40très clairs
24:40et je crois que c'est
24:41ce qu'on fait ici
24:41au Parlement européen
24:42alors autre gros sujet
24:44d'inquiétude
24:45désormais
24:45en particulier en France
24:47la flotte fantôme russe
24:48soupçonnée d'exporter
24:49le pétrole
24:50sous sanctions européennes
24:52mais aussi de servir
24:53de base de décollage
24:54au fameux drone
24:55le président français
24:56Emmanuel Macron
24:57a arraisonné
24:58un navire fantôme
24:59qui était parqué
25:01au large de Saint-Nazaire
25:03il s'en justifie
25:04écoutez-le
25:0430 à 40%
25:08de l'effort de guerre russe
25:09est financé
25:10par les revenus
25:11de la flotte fantôme
25:12il est extrêmement important
25:15d'accroître la pression
25:16sur cette flotte fantôme
25:17car cela réduira
25:18clairement
25:19la capacité de la Russie
25:20à financer
25:21cet effort de guerre
25:22vous pouvez détruire
25:24le modèle économique
25:25en immobilisant
25:26même pendant quelques jours
25:27ou quelques semaines
25:28ces navires
25:29Vessels
25:30Chloé Riedel
25:31on vient d'entendre
25:32le président Emmanuel Macron
25:33est-ce qu'il a eu raison
25:34est-ce que la France
25:34a eu raison
25:35de prendre cette décision
25:36est-ce que les autres
25:36pays européens
25:37devraient s'en inspirer
25:39ou bien est-ce que
25:40c'est un risque d'escalade
25:41non moi je crois
25:42que le président
25:43a eu raison
25:43parce que
25:44pour le coup
25:45parce que c'est un navire
25:46qui était parti
25:46de Saint-Pétersbourg
25:47qui avait fait
25:48des arrêts suspects
25:49autour du Danemark
25:50au même moment
25:51où des drones
25:51avaient été lâchés
25:52dans l'espace aérien danois
25:53puis ensuite
25:55c'était avancé
25:56vers les côtes françaises
25:57donc quand c'est suspect
25:59comme ça
26:00qu'il n'y a pas de pavillon
26:00il faut à raisonner
26:02parce que
26:02je rappelle que
26:03le gaz et le pétrole
26:04c'est un tiers
26:05des recettes fiscales russes
26:06recettes fiscales
26:07qui sont directement
26:08mises au service
26:08de l'effort de guerre russe
26:09contre nous
26:10contre l'Ukraine
26:11et contre nous
26:12ce qu'on a fait
26:14avec les sanctions
26:15contre la Russie
26:17contre le pétrole russe
26:18et notamment avec
26:18le plafonnement
26:19du baril de pétrole russe
26:21à 60 dollars
26:22c'est qu'on a diminué
26:25ces recettes fiscales
26:25de 20%
26:26par exemple en 2025
26:27mais pour essayer
26:28de contourner
26:28ces sanctions
26:29Poutine a recours
26:30à des vaisseaux fantômes
26:32on estime
26:32qu'il y a
26:33entre 400 et 600
26:34de ces vaisseaux
26:35de ces navires
26:36qui sans battre pavillon
26:38continuent à exporter
26:40du pétrole
26:41et donc à contourner
26:42nos sanctions
26:42donc il faut être
26:45je crois très ferme
26:46et on a tout à fait
26:47le droit
26:47en droit international
26:48d'arraisonner
26:49des vaisseaux
26:50qui ne battent pas
26:50pavillon
26:51c'est illégal
26:52en droit maritime
26:53international
26:54donc il ne faut
26:55surtout pas se priver
26:56de le faire
26:56parce que c'est ça
26:58qui permet
26:58de frapper Poutine
26:59au portefeuille
27:00M. Radev
27:01vous en Bulgarie
27:01vous êtes bordé
27:02par la mer Noire
27:03qui on le rappelle
27:04est sous embargo européen
27:05pour ce qui est
27:05des exportations
27:06russes
27:07par contre
27:08vous nous dites
27:08il s'y passe quand même
27:09de drôles de manœuvres
27:11qu'est-ce qui s'y passe
27:12exactement ?
27:13mais je disais
27:14que les Ukrainiens
27:16eux-mêmes
27:17ont réussi
27:19de limiter
27:20les capacités
27:21de production
27:22de la Russie
27:23avec les attaques
27:25contre les entreprises
27:26russes
27:28mais puis
27:28ces navires
27:29ces navires
27:30des fantômes
27:32ça représente
27:34pas seulement
27:35une menace économique
27:36mais aussi
27:37évidemment
27:37une menace
27:38de sécurité
27:39même menace
27:40militaire
27:41comme l'exemple
27:42dans les décisions
27:45français
27:45du président Macron
27:46a montré
27:47et aux mers noires
27:48évidemment
27:49il y a un risque élevé
27:51comme c'est
27:52très proche
27:53et il y a
27:54beaucoup
27:54de
27:55beaucoup de navires
27:58russes
27:58en Bulgarie
27:59il y a un précédent
28:00déjà
28:01qu'il y a
28:02le transfert
28:03de carburant
28:04entre
28:05des navires
28:06qui sont
28:07disons légitimes
28:08et les navires
28:09de la flûte
28:11fantôme
28:12de Poutine
28:13dans les autres
28:14interventions
28:15donc c'est un enjeu
28:17important aussi
28:18cette mer noire
28:19à suivre
28:20on va passer peut-être
28:21au dernier volet
28:22de cette guerre
28:22hybride
28:23le plus difficile
28:24à contrer
28:24finalement
28:25il s'agit
28:25de la grande
28:26offensive
28:26de propagande
28:27russe
28:28de désinformation
28:29on l'a observé
28:30encore récemment
28:31chez les tchèques
28:32elle est redoutée
28:33pour les prochaines
28:34élections aussi
28:35aux Pays-Bas
28:35Chloé Rydel
28:36les forces pro-urus
28:37et anti-UE
28:38progressent
28:39finalement
28:39partout
28:40avec l'aide
28:40des trolls
28:41on ne peut rien y faire
28:42bien sûr que si
28:44on peut y faire quelque chose
28:45la guerre hybride
28:47sur l'information
28:47que nous mène Poutine
28:48c'est une façon
28:49d'essayer de nous détruire
28:50de l'intérieur
28:50c'est-à-dire que
28:51il vise à soutenir
28:53partout en Europe
28:54des candidats
28:54pro-russes
28:55comme monsieur Orban
28:56comme Jordan Bardella
28:57en France
28:58et Marine Le Pen
28:58ou comme Andrzej Babich
29:00en République tchèque
29:01il faut savoir
29:02qu'Andrzej Babich
29:02c'est un chef d'état
29:03qui systématiquement
29:04met son veto
29:05quand il s'agit
29:05d'adopter de nouvelles sanctions
29:06contre la Russie
29:07ou d'aider l'Ukraine
29:09et ce qui s'est passé
29:10en République tchèque
29:11est incroyable
29:12c'est-à-dire que
29:13les médias
29:13qui étaient liés
29:15à des sites
29:16de désinformation
29:16russes
29:18ont publié
29:18plus de contenu
29:19que l'ensemble
29:20des médias traditionnels
29:21en République tchèque
29:22une semaine
29:23avant les élections
29:23donc Poutine
29:24il émet des moyens
29:25dans cette guerre
29:26informationnelle
29:27c'est 2 milliards
29:28de dollars par an
29:30dans le budget russe
29:31la désinformation
29:32et nous
29:32on met assez de moyens
29:33et parfois ça marche
29:33parfois ça ne marche pas
29:35regardez ce qui s'est passé
29:36aussi en Moldavie
29:37qui nous donne
29:37un signe d'espoir
29:38parce que les Moldaves
29:39bien qu'ils aient été
29:40inondés
29:41par de la désinformation
29:44russe sur les réseaux sociaux
29:45à coup d'intelligence
29:46artificielle
29:46vous pouvez produire
29:47très facilement
29:47des vidéos
29:48qui répandent
29:49la désinformation
29:50etc
29:50et bien
29:51pour la troisième fois
29:52en un an
29:53les Moldaves
29:53ont voté
29:54pour se tourner
29:55vers l'Union Européenne
29:57parce que c'est
29:57leur souhait
29:58donc on voit bien
29:59qu'on est capable
29:59de mettre en échec
30:00Poutine
30:01sur cette guerre
30:02informationnelle
30:03quand on nourrit
30:05l'esprit critique
30:06des citoyens
30:06il y a beaucoup de chefs d'État
30:07qui sont allés soutenir
30:08en Moldavie
30:10quand on éduque la jeunesse
30:11à reconnaître
30:12ce qui est un contenu
30:12vrai ou faux
30:13produit par l'intelligence
30:15artificielle ou pas
30:15et donc c'est un enjeu
30:16très très fort
30:17des années qui viennent
30:18mais alors en Bulgarie
30:19c'est une situation
30:19un peu particulière
30:20dans votre pays
30:21vous avez un président
30:22pro-russe
30:23un gouvernement
30:23très pro-européen
30:24un président plutôt
30:26pro-russe
30:27Roumen Radev
30:28qui contre régulièrement
30:29donc la rhétorique
30:32pro-européenne
30:32avec des arguments
30:33inspirés du Kremlin
30:36le pays est très divisé
30:38sur l'attitude
30:39à avoir face à la Russie
30:41est-ce qu'on peut dire
30:42que chez vous
30:42la désinformation
30:43est forte aussi
30:45et qu'elle vient
30:46peut-être même d'en haut
30:46je peux dire
30:49que la désinformation
30:51la propagande
30:52russe
30:52est omniprésent
30:54en Bulgarie
30:54des médias sociaux
30:56mais aussi
30:57dans les médias mainstream
30:58et puis
31:01dans le
31:03haut niveau politique
31:04comme
31:05vous avez dit
31:06notre président
31:07a des messages
31:09pro-russe
31:10disons plus
31:11sophistiqués
31:11puis il y a
31:13les partis
31:14définitivement
31:15pro-russes
31:16je mets
31:17de temps en temps
31:18je sais
31:19ils ne sont pas
31:20pro-russes
31:20ils sont peut-être
31:21russes
31:22ce qui fait
31:23une différence
31:24quelconque
31:25puis
31:26même dans
31:27la majorité
31:28parlementaire
31:29dans le gouvernement
31:30il y a
31:30le parti
31:30socialiste
31:31qui a toujours
31:32été pro-russe
31:33et maintenant
31:34maintenant aussi
31:36alors c'est
31:37c'est une situation
31:39très très grave
31:40on peut dire
31:40est-ce que vous avez
31:42l'impression
31:42que d'ailleurs
31:42c'est tout l'est
31:43de l'Europe
31:43qui est peut-être
31:44sur le point
31:45de basculer
31:45beaucoup de pays
31:46qui sont tentés
31:47justement par un
31:48discours plus
31:48proche du Kremlin
31:49je disais
31:51oui
31:51mais il y a
31:52aussi
31:52beaucoup
31:53de facteurs
31:54spécifiques
31:54comme en Bulgarie
31:56c'est la raison
31:57historique
31:57le sentiment
31:58historique
31:59qui provoque
32:01plus de sympathie
32:01pour la Russie
32:02en Roumanie
32:03c'est
32:04disons
32:04point de vue
32:05historique
32:05tout à fait
32:06différent
32:06alors c'est
32:07pas toujours
32:08la même chose
32:09mais oui
32:10c'est évident
32:11comme dans
32:11les pays
32:12de l'Est
32:12et aussi
32:14on peut voir
32:15dans les provinces
32:16de l'Est
32:16de l'Allemagne
32:17la propagande russe
32:19est très forte
32:19et très très effective
32:20effectivement
32:21Chloé Rydel
32:22cette propagande
32:23elle se répand
32:23désormais partout
32:24en Europe
32:24on avait l'impression
32:25qu'il y avait
32:25un fauteur en trouble
32:26pro-Kremlin
32:27Viktor Orban
32:28en Hongrie
32:29mais ça gagne du terrain
32:30cette guerre hybrine
32:31que nous mène Moscou
32:32elle révèle des divisions
32:33qui sont ancrées
32:34finalement dans chacun
32:35de nos pays
32:36c'est le but
32:37en fait
32:37il faut s'imaginer
32:38qu'il y a des gens
32:39comme vous et moi
32:40qui en Russie
32:41sont enfermés
32:41dans ce qu'on appelle
32:42des fermes à bottes
32:43dont c'est le travail
32:44ils viennent tous les matins
32:45au travail
32:45ils se mettent
32:47postent devant leur ordinateur
32:48et ils répandent
32:50soit de leur désinformation
32:51soit par pays
32:53ils ont à chaque fois
32:54des tableaux Excel
32:54sur quels sont les sujets
32:56les débats de société
32:57qui divisent
32:58dans un pays
32:59ou dans un autre
32:59par exemple
33:00le conflit israélo-palestinien
33:02on s'est aperçu
33:03qu'il y avait
33:05des bottes russes
33:06qui allaient alimenter
33:08ces polémiques
33:10sur les réseaux sociaux
33:11sur cet aspect là
33:12sur l'aspect
33:13évidemment migratoire
33:14donc ce sont des stratégies
33:17qui visent à nous déstabiliser
33:18et à nous diviser
33:20et à faire monter
33:21les extrêmes
33:22donc il faut prendre conscience
33:23qu'on fait face à cela
33:26à ces tentatives
33:27de déstabilisation
33:28et appliquer
33:29les règles
33:29qui sont les nôtres
33:30en particulier
33:31le Digital Services Act
33:33vous savez
33:33qui vise à réguler
33:35nos réseaux sociaux
33:36et à lutter
33:36contre la désinformation
33:37il faut aujourd'hui
33:39qu'on défende
33:40tous ça
33:41et moi je m'alarme
33:42du fait que
33:42dans ce Parlement européen
33:44il y a des soutiens
33:44de Donald Trump
33:46et de Poutine
33:46qui veulent nous en empêcher
33:47Merci en tout cas
33:48à tous les deux
33:49d'avoir bien illustré
33:50ce sentiment de frustration
33:52face aux grandes manœuvres russes
33:54qui montent
33:55dans le Parlement européen
33:57aujourd'hui
33:57Merci à vous
33:58Merci Caroline
33:59et bonne suite de programmes
34:00sur nos chaînes
34:01Sous-titrage Société Radio-Canada
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