- il y a 20 heures
Tout pour Investir, la masterclass. Entretien exclusif, signaux faibles sur les marchés, décryptage géopolitique et toutes vos questions. Une émission qui démystifie l’économie. Un regard expert avec Christopher Dembik.
Catégorie
📺
TVTranscription
00:00BFM Business, tout pour investir, la masterclass Christopher Dembic.
00:09Bonjour à tous, bienvenue dans cette nouvelle masterclass, bien évidemment on va avoir un sujet
00:14qui fait l'actualité depuis le début de la semaine, c'est cette crise politique, mais on va essayer de
00:18prendre un peu de recul, voir quelle est la situation réelle de l'économie française,
00:22voir aussi éventuellement quel est l'impact sur les marchés, est-ce que finalement le cap,
00:26les petites valeurs, comment ça bouge par rapport à cet aspect-là, et bien évidemment pour en discuter,
00:30j'aurai notamment mon grand invité dans l'entretien, c'est Philippe Wechter, il est largement connu,
00:34chef économiste d'Ostroun AM, et bien évidemment on aura la partie questions-réponses, n'hésitez pas à
00:40poser vos questions à tout moment, on y répondra d'ici la fin de l'émission, notamment on essaiera
00:45d'évoquer le potentiel de hausse du CAC 40, ça a été une question qui a été posée au cours des
00:49derniers jours, tout pour investir, c'est parti ! Tout pour investir, la masterclass, les signaux faibles.
00:58Comme d'habitude on commence par les signaux faibles et voir un peu ce qui s'est passé, alors
01:05effectivement bien évidemment, surprise la démission du premier ministre, j'ai pas besoin de refaire le
01:09scénario, on a eu des marchés qui ont été un tout petit peu agités lors de la séance de lundi,
01:14mais le point qui est intéressant c'est quand on regarde, finalement la plupart des marchés ont été
01:19assez résilents et notamment un segment du marché qu'on met souvent en avant comme plus vulnérable,
01:23parce qu'il a plus une composante exposée tout simplement à la situation macroéconomique et
01:28politique française, c'est le CAC small, l'indice des petites valeurs, quand on regarde dans le
01:32détail finalement, à l'instant T on est sur un indice CAC small qui est en variation hebdomadaire
01:36positif lors de la séance de lundi, donc celle qui est un peu plus agitée, effectivement quelques remous,
01:41mais globalement on voit une vraie résilience, et quand on regarde même le spectre un tout petit
01:45peu plus large, qu'on essaye de comparer le CAC small au CAC 40, et bien finalement on voit qu'on a
01:50une performance qui est plutôt très très bonne depuis le début d'année, CAC small pour donner un
01:56ordre de grandeur on est à peu près sur 55% de hausse, c'est donc extrêmement massif, à l'inverse du
02:02côté du CAC 40 on est plutôt autour de 8-9%, ce qui reste effectivement réduit à la fois par rapport au
02:08CAC small, mais aussi par rapport aux autres indices européens. Leur point qui est important néanmoins à
02:13prendre en considération, c'est que quand on regarde dans le détail du CAC small, vous avez énormément de
02:18disparités, vous avez une myriade d'entreprises qui ont eu des performances plutôt bonnes, mais vous
02:23avez aussi énormément de perdants, si on regarde notamment une grande partie de la performance du
02:28CAC small est très concentrée autour de quelques sociétés, on parlera par exemple d'Abivax qui est dans
02:32les biotech, Abivax en termes de hausse, tenez-vous bien on est quasiment à 1000% de hausse depuis le
02:39début de l'année, et si on regarde aussi dans les autres composantes, vous avez Excel Techno,
02:43Excel Techno c'est dans la robotique maritime et vous avez une hausse de 435%, on le sait un peu si
02:50vous n'investissez pas régulièrement sur les petites et moyennes valeurs, on sait que c'est un
02:53segment où on a un impact très fort, on a des volatilités et également des forces d'amplitude qui
02:58peuvent être très importants, donc bien évidemment à prendre en considération. Mais pour un peu aborder
03:02le sujet un peu plus dans le détail, je suis ravi aujourd'hui d'avoir avec nous en distanciel Eric
03:08Blond qui est gérant chez Taylor Asset Management, bonjour. Bonjour Christopher. Vous êtes parmi les
03:15régérants, en tout cas Small et Midcap qui ont eu une très très bonne année, alors votre fonds, et vous allez
03:19me donner l'actualisation, mais je crois que votre fonds avait fait plus 40% à fin août, vous avez
03:24certainement plus progressé sur le mois de septembre. Finalement, la première question que j'ai envie de
03:29vous poser, c'est comment on fait quand on investit notamment sur les petites valeurs, éventuellement les
03:33petites valeurs françaises, et qu'il y a ce risque politique qui est présent ? Résilience lundi, mais est-ce
03:38que ça va perdurer ? Parce qu'on sait que bien évidemment elles sont un peu plus exposées que les grandes
03:42valeurs au contexte politique et macroéconomique français. Oui, c'est vrai qu'aujourd'hui le risque politique
03:49français a quand même été bien trahissé par les marchés, par les investisseurs, donc on en parle
03:54un peu moins, beaucoup moins que pendant les élections européennes d'il y a un an, où effectivement ça
03:58avait vraiment été un très très gros problème. Après, les sociétés françaises elles sont certes
04:04locales, et c'est ce qui effectivement aujourd'hui les sauve dans ce contexte de marché actuel, mais
04:08elles sont surtout européennes. Du coup il y a moins d'aléages géopolitiques mondiales, barrières tarifaires,
04:13etc., et il y a les effets bénéfiques aussi de la force de l'euro, parce que la plupart des sociétés importent pour
04:19pouvoir produire et vendre en Europe. Parce qu'en fait, une grande partie de sociétés ont des chiffres
04:24d'affaires qui sont exposés à l'Europe. On évoquait sur le small 200, c'est 60% du chiffre d'affaires exposé
04:30à l'Europe, sur les 1200 c'est 65%, contre effectivement un large 200 qui est à 40%, qui est beaucoup plus
04:38international. Donc on a effectivement des profils beaucoup plus locaux européens pour ces sociétés,
04:43et c'est ce qui effectivement les aide beaucoup aujourd'hui. Dans votre métier, comment vous faites pour essayer
04:48de sélectionner, parce que je le mentionnais, par exemple si on regarde le CAC Small, on a eu quelques
04:52grands gagnants cette année, encore fallait-il probablement les cerner au mois de janvier, et on a eu aussi
04:58beaucoup de perdants. Donc la grande difficulté, et je pense notamment pour les auditeurs, les spectateurs
05:03qui nous regardent, c'est de savoir finalement comment on essaye de repérer par rapport à un spectre qui est
05:07beaucoup plus large, entre guillemets, que le CAC 40, quelles sont les entreprises qui peuvent s'en sortir,
05:11qui seront résilientes, et qui seront soit peu exposées par exemple au protectionnisme américain,
05:16ou encore d'ailleurs à la thématique politique française.
05:18Oui, je pense qu'aujourd'hui, je ne vais pas dire le secret, mais pour être en capacité de générer de
05:27la performance sur les small e-me-cap, il faut bénéficier du momentum, et des flux. Parce qu'aujourd'hui c'est
05:32vrai, les small cappers traditionnels se sont beaucoup pleins effectivement d'absence de flux sur les
05:38small e-me-de, justifiant le fait qu'il y avait peu de performances à faire et peu de dossiers dans
05:42lesquels investir. Et je pense que c'est là où il faut vraiment être un peu sélectif quand on investit sur
05:46les small e-me-de. Il faut sélectionner des bonnes valeurs, de qualité, mais surtout s'assurer qu'elles
05:52ont du vent dans les voiles. Du vent dans les voiles, ça veut dire qu'elles auraient des plans de soutien à court,
05:58moyen, long terme, à l'échelle européenne ou française. Je pense à tous ces plans un petit peu souverains qu'on a voté,
06:04Rearm Europe, on a parité Excel Technologies qui va bénéficier de ces gens de plans, des plans d'investissement
06:10sur la transition énergétique. Là on peut parler d'à peu près un paquet de 5 000 milliards, entre Repower EU,
06:18Invest 55 et d'autres plans européens, on a à peu près 5 000 milliards d'euros à déployer d'ici 2030.
06:28Ça fait quand même pas mal de l'argent et c'est des facteurs de soutien assez importants pour ces acteurs qui effectivement vont bénéficier
06:34à plein de ces plans à travers l'Europe.
06:37On a quelques secteurs que vous metterez en avant, notamment dans le cadre justement de ces plans de relance ?
06:42Oui, la transition énergétique avec les réseaux électriques, la mise en place d'infrastructures énergétiques,
06:52la génération d'énergie éventuellement aussi, les infrastructures avec rénovation, construction,
07:01la défense, on en parlait tout à l'heure. Il y a des sujets auxquels on peut s'intéresser
07:09et qui effectivement à mon avis sont porteurs sur le cours moyen long terme, ça c'est sûr.
07:12D'autant plus que les valorisations sont encore, on parlait de fortes grosses,
07:16et de savoir est-ce qu'il faut rentrer sur ces dossiers-là.
07:19Les valos disent que oui, on peut encore.
07:21C'est vrai que c'est un argument aujourd'hui quand on regarde les valorisations.
07:24D'ailleurs des deux côtés de l'Atlantique, s'il me permet de vous poser la dernière question,
07:28entre les small and mids européennes et les small and mids américaines hors effet taux de change,
07:32on sait que ça a joué, ça a été un problème sur cette année,
07:35donc a priori malgré tout c'est pas un problème qui est structurel.
07:38Alors effet taux de change, vous prévilégez quel segment ? Côté américain ou côté européen ?
07:43Européen je pense, et sur l'argument de valo je vais vous donner les raisons.
07:49Sur les larges caps, on a une décote de 34% aujourd'hui entre le marché américain et le marché européen.
07:58Donc 34% de décote, ça fait pas mal.
08:01Et il faut savoir qu'aujourd'hui les small and mids se payent avec une décote de 5%
08:07par rapport aux larges européennes, alors que historiquement,
08:12normalement les small and mids se payent avec une prime, une prime de 17% historiquement.
08:17Donc ça veut dire qu'on peut empiler quelque part la décote large cap US-Europe,
08:23et la décote qu'on a aujourd'hui sur les small caps versus les large caps en Europe.
08:28Donc ça fait quand même pas mal de rattrapage à faire,
08:30et je pense que ça reste un bon argument qu'on peut toujours avancer.
08:34Merci beaucoup Emeric Blond de Taylor Asset Management pour cet éclairage sur les small et mid caps.
08:41Si on résume finalement, contrairement à l'habitude qu'on a de mettre en avant,
08:44c'est compliqué les small caps, notamment parce qu'il y a un impact éventuel du risque géopolitique,
08:48la réalité est tout autre.
08:50On le voit très nettement, il y a une résilience.
08:52La résilience est quand même bien palpable.
08:54Et je suis complètement d'accord effectivement sur l'intérêt de regarder en termes de valorisation,
08:58et également bien évidemment plutôt du côté européen.
09:00Côté américain, notamment sur le segment des small,
09:03il y a quand même des problèmes de rentabilité qui peuvent être présents.
09:06On se retrouve d'ici quelques minutes.
09:08On va bien évidemment avoir le grand invité Phil Wechter.
09:12On va évoquer toute la situation.
09:13L'objectif c'est vraiment de prendre du recul par rapport au bruit constant qu'on a dans le schéma politique actuel.
09:19Bien évidemment, continuez de poser vos questions.
09:21Il y en a de très nombreuses.
09:22On va notamment essayer de regarder quelle est la direction du CAC 40 à la fin de l'année.
09:26Est-ce qu'on peut atteindre de nouveaux records ?
09:27Parce qu'on voit que ça n'est pas très folichon ces dernières semaines.
09:30Merci à tous.
09:31On se retrouve d'ici quelques minutes.
09:33Tout pour investir.
09:34La Masterclass, l'entretien.
09:39La Masterclass, on se retrouve avec mon invité.
09:41Vraiment ravi de vous avoir, Philippe Wechter.
09:43On se connaît depuis un certain temps.
09:44Je pense que vous êtes complètement adapté pour répondre à toutes ces questions.
09:47L'objectif aujourd'hui, c'est vraiment de prendre du recul
09:49par rapport à la situation française.
09:51Peut-être très directement, est-ce que vous êtes inquiet concernant la France ?
09:54Est-ce que vous considérez que c'est un problème plutôt financier, donc sur les marchés ?
09:58Ou plutôt un problème économique auquel on fait face ?
10:00Je pense qu'il y a un problème économique et un problème politique.
10:06Je m'explique.
10:08Moi, il y a quelque chose qui me chiffonne systématiquement
10:11quand je regarde les projections qui sont faites par Bercy à cinq ans.
10:16C'est un exercice obligatoire pour Bruxelles
10:19et qui a pour objectif de tracer des lignes sur ce qui pourrait se passer.
10:24Ce que je trouve toujours remarquable depuis la sortie de la pandémie,
10:28c'est que quand on projette à cinq ans, l'idée des économies, c'est qu'à cinq ans,
10:33on est sur le PIB potentiel, c'est-à-dire sur ce que peut faire l'économie.
10:39Et donc là-dessus, il n'y a pas d'ambiguïté, sauf que dans le cas français,
10:44et de manière donc assez récente, à cinq ans, le déficit public est toujours un déficit.
10:54C'est-à-dire qu'on se souvient de François Béroud disant en 2029, on sera à moins de 3%.
11:00Ça n'a pas de sens.
11:02C'est-à-dire que vous ne pouvez atteindre le potentiel que si vous avez un déficit public.
11:07Donc de ce point de vue-là, la situation française est une problématique économique majeure.
11:13pour pouvoir rééquilibrer cette situation.
11:16Alors ça traduit toujours un peu la même chose,
11:19c'est l'idée qu'il y a une déconnexion entre le modèle social et ce que peut faire l'économie.
11:26Et on tourne tout le temps autour de ça.
11:30Lequel doit-on privilégier ?
11:32Est-ce qu'il faut faire une politique d'offre pour doper la croissance
11:36ou est-ce qu'il faut privilégier le modèle social ?
11:38Je vous propose qu'on écoute un son de Daniel Ball,
11:41qui est président de Crédit Mutuel Alliance Fédérale,
11:43qui met un peu en avant, selon lui,
11:45les problématiques que vous avez commencé à évoquer.
11:47On ira un peu dans le détail pour voir effectivement
11:49comment ça se passe du côté des entreprises, consommation, etc.
11:53Cette situation aujourd'hui est très clairement préjudiciable à l'économie.
11:58Et quand elle est préjudiciable à l'économie, elle est préjudiciable aux citoyens.
12:02On est dans une situation où cette incertitude de plus en plus forte,
12:07et on arrive aujourd'hui à un paroxysme, enfin on n'a jamais vu ça,
12:10aujourd'hui enlève de la confiance et dès lors que vous enlevez de la confiance,
12:14que ce soit aux ménages ou aux entreprises, il n'y a plus d'investissements.
12:18Il n'y a plus d'investissements qui vont demain être des producteurs de richesses
12:22et qui dit produire des richesses permet de partager la richesse,
12:25y compris avec l'État en matière d'impôts.
12:28Et en faisant ça, finalement on ne fait qu'aggraver la situation financière déjà extrêmement grave de la France.
12:35Moins de recettes parce que moins de richesses.
12:38Philippe Wechter, on le voit, depuis la dissolution, on a une sorte de rupture.
12:43Alors cette rupture, elle est financière, mais je suis d'accord avec vous,
12:46ce n'est pas parce que finalement le CAC 40 performe moins bien que les indices européens qu'on doit paniquer.
12:50On voit sur le spread entre la France et l'Allemagne, c'est vrai que c'est un peu plus haut,
12:54mais il y a une forme de stabilisation, c'est un nouveau rythme de croisière.
12:57Mais économiquement, c'est là le vrai problème.
12:59Quand on regarde finalement avec les entreprises, que ce soit en perspective d'investissement,
13:03en perspective d'embauche, la consommation des ménages, l'épargne bien sûr des ménages,
13:07alors on sait qu'elle est très concentrée, mais malgré tout, c'est un signal.
13:10Tout cela, ça vous fait dire quoi ?
13:11Est-ce que finalement, on est sur une période de décrochage économique de la France
13:15par rapport aux autres pays européens ?
13:17Et est-ce que, on discutera un peu plus en détail, vous l'avez évoqué sur les dépenses sociales,
13:21mais est-ce que justement la solution, ce n'est pas de réformer ces dépenses sociales
13:25et on évoquera ensemble les retraites ?
13:27Alors avant de répondre à votre question, j'ai trouvé extrêmement intéressant
13:31que sur le mois qui vient de s'écouler, on ait eu deux sommes qui ont été publiées
13:40sur la société française.
13:42Il y a eu l'histoire économique et sociale de la France de Pierre Cyril Hautecoeur,
13:48il y a le livre monumental d'Éric Anceau.
13:51Et le sentiment, quand on les feuillette, ils font mille pages, un peu plus de mille pages chacun,
13:57je n'ai pas eu le temps de les lire en détail,
13:59mais le sentiment qu'on a est qu'on a besoin de prendre beaucoup de recul
14:05pour essayer de se déterminer, de savoir qui on est exactement.
14:09Et je trouve que ça traduit assez bien la problématique dans laquelle on se situe aujourd'hui.
14:15C'est-à-dire qu'on a du mal à savoir qui on est.
14:19Et donc on dit, regardons dans le passé,
14:23regardons s'il y a une dynamique collective qui nous mène dans le futur.
14:29Et je trouve ça intéressant.
14:31Alors c'est peut-être un choc éditorial,
14:36mais je trouve intéressant d'avoir ces deux éléments.
14:40Alors sur la problématique plus générale,
14:46très clairement, on voit bien qu'on a deux visions, moi je trouve.
14:54La première, c'est d'imaginer que ce sera toujours l'autre qui paiera.
15:00Oui, on a eu plusieurs études qui l'ont montré.
15:02Les Français sont prêts à faire des efforts, à condition que ça ne touche pas.
15:05Exactement.
15:06Mais c'est toujours la même problématique,
15:08et c'était probablement une des erreurs de communication de François Béroud,
15:14quand il dit, ça va être terrible,
15:16la dette est à un niveau qui va demander des sacrifices.
15:19Dans ces conditions,
15:20si vous êtes rationnel, vous vous dites,
15:22je vais tout faire pour ne pas être celui qui paiera.
15:25Et donc, spontanément, vous êtes contre.
15:28Donc vous avez cette vision,
15:30et puis il y a l'autre idée qui est que,
15:34finalement, la dette publique est un truc assez indolore.
15:39Alors on en parle beaucoup,
15:41mais c'est assez indolore,
15:43parce que ça permet de repousser dans le temps,
15:45et on continue de le faire.
15:48Est-ce que vous avez le même sentiment que moi,
15:50parce que je pense que vous avez comme moi l'occasion d'échanger
15:52avec des responsables politiques de tous bords d'ailleurs,
15:54et ils ont bien intégré dans leur logiciel de réflexion
15:57que s'il y a un problème de dette,
15:59finalement la BCE, elle va intervenir.
16:01C'est à peu près ça que vous avez aussi en termes de ressenti ?
16:03Exactement.
16:04On a forcément cette perception de se dire,
16:07on est trop gros, on ne fera pas défaut.
16:10On se souvient que du temps de la Grèce, en 2015,
16:14la BCE et le FMI étaient intervenus massivement pour que ça fonctionne.
16:19On est bien plus important que la Grèce,
16:23et donc si on a un souci, il faudra faire quelque chose.
16:26Alors, probable, probable que la BCE interviendra.
16:31On se souvient que quand l'Italie était en difficulté,
16:34il y a quelques courtes années, des opérations avaient été menées.
16:39très bien, sauf qu'il me semble que ça ne sera pas sans contrepartie.
16:47Et donc, toute la difficulté, et c'est une des problématiques aussi du moment,
16:53si on veut changer de trajectoire, on a le sentiment que le faire entre nous, ça ne marchera pas.
17:02Une force extérieure, finalement.
17:04Moi, j'ai toujours en tête ce...
17:06Il y a deux choses que j'ai en tête.
17:08Ce qui s'est passé après les trois dévaluations de 1982,
17:13François Mitterrand dit, soit on reste dans l'Europe, soit on en sort.
17:18Mais si on reste dans l'Europe, eh bien, il faut qu'on prenne les mesures nécessaires
17:24pour que l'inflation qui était notre point faible se réduise
17:30et qu'on soit un partenaire fiable au sein du système monétaire européen.
17:36C'est le choix qui a été fait.
17:38C'est-à-dire s'accrocher à l'environnement,
17:40prendre des engagements vis-à-vis de l'extérieur pour se contraindre.
17:44Tom Sargent, qui est un économiste brillant, qui a eu le prix Nobel il y a quelques années,
17:50avait fait toute une série de travaux sur les pays qui étaient en déséquilibre.
17:56Alors, il a beaucoup parlé de l'hyperinflation, ce qui n'est pas une problématique du moment,
18:02mais en disant, pour sortir de ces situations d'hyperinflation,
18:07les gouvernements ont pris des engagements forts vis-à-vis du reste du monde.
18:12– Donc c'est après la même idée ?
18:14– Et on est dans la même idée.
18:15C'est-à-dire qu'on ne s'en sort pas, là, si on regarde celui-ci,
18:20on regarde celui-là, lui il gagne un peu trop, lui il ne gagne pas assez,
18:23lui il bénéficie trop de l'environnement social, etc.
18:27C'est quelque chose qui ne fonctionne pas.
18:30Prenons des engagements, et si la BCE intervient, on aura forcément ce genre de choses.
18:37– Est-ce qu'on pourrait avoir une pression, justement, extérieure,
18:39Commission européenne, ou éventuellement même investisseur étranger,
18:42sur la réforme des retraites ?
18:44Alors, souvent en France, on a un peu l'impression qu'on est tellement gros,
18:47qu'on est scruté sur la moindre mini-réforme,
18:49mais j'ai plutôt l'impression qu'un investisseur étranger,
18:51il s'arrête à des réformes du marché du travail, éventuellement les retraites.
18:55Et moi, mon sentiment, c'est un peu que si on stoppe ou abroge,
18:59parce que la réalité, ça va être une abrogation de la réforme des retraites,
19:02si on va dans ce chemin-là, est-ce que le signal ne serait pas justement négatif
19:05et pourrait créer une pression extérieure à un certain stade ?
19:08Parce que, alors les études ne sont pas toutes très claires,
19:10mais je crois que sur la suspension-abrogation de la réforme des retraites,
19:14la première année, on serait proche de 3 milliards,
19:16mais comme ça monte en puissance, ce serait autour de 15 milliards d'ici 2035.
19:20Mais dans tous les cas, au-delà des chiffres, ça veut dire que ça va nous coûter
19:22dans un contexte budgétaire contraint.
19:24– Oui, je pense qu'il n'y a pas beaucoup d'ambiguïté,
19:27et c'est justement là la problématique de la dette,
19:30ce qu'on pense que la dette pourra augmenter,
19:33et que les investisseurs étrangers,
19:36compte tenu de l'intervention potentielle de la BCE, peuvent venir.
19:41Il y a une vraie question autour de ça.
19:44Et je pense que ce dossier de la retraite
19:47est un vrai caillou dans la chaussure du président Macron.
19:52C'est-à-dire que sa première grande réforme,
19:58c'était celle de la retraite, sur la retraite à points.
20:02C'était une excellente idée.
20:05Tout le monde validait ce choix.
20:08Et moi, j'avais regardé un peu à l'époque, c'était assez séduisant.
20:14Sauf que cette retraite, ce cadre de réforme, n'avait pas été du tout travaillé.
20:21C'est-à-dire que quand on est arrivé avec le dossier,
20:24on avait quelque chose qui ressemblait à une copie de fin de première année d'économie.
20:29Donc c'était insuffisant.
20:31Et puis là, on passe en force sur le 49-3 et la réforme dont on parle aujourd'hui.
20:38Donc on sait que la retraite est une question majeure pour l'ensemble des Français.
20:44Quand on regarde les enquêtes d'épargne, on voit bien que cette problématique-là
20:49est majeure dans leur envie d'épargner, de leur inquiétude, etc.
20:54Et pour autant, on a eu, en sept ans, trois tentatives de réforme qui échouent.
21:02Est-ce que finalement, le sujet n'est pas mal expliqué ?
21:04C'est-à-dire aussi bien expliquer aux Français,
21:06c'est-à-dire vraiment à tout le monde, au spectre large,
21:09ce qu'est une retraite par répartition.
21:11Et aussi, même derrière cela,
21:13le comité d'orientation des retraites le met en avant.
21:15C'est-à-dire que si on bouge assez peu le niveau de départ à la retraite,
21:19et même en le bougeant, à un certain stade,
21:21le déséquilibre ferait qu'on aura une paupérisation des retraités.
21:23Aujourd'hui, les retraités, baby-boomers, sont un peu présentés
21:26dans les études comme ceux qui ont très bénéficié, effectivement,
21:29d'une période qui était plutôt faste.
21:31Mais ceux qui vont arriver prochainement, ça va être plus compliqué.
21:33Il y a effectivement ce travail un peu de pédagogie,
21:35on a l'impression, vous le mentionnez finalement sur plein de réformes,
21:38qui n'a pas été fait ces dernières années.
21:40Très clairement, et les travaux du corps sont remarquables
21:42quand vous êtes économiste.
21:44Quand vous êtes monsieur Dupont,
21:47c'est un abord très compliqué.
21:51Je pense que là-dessus, on pourrait faire des efforts.
21:55Ça, c'est le premier aspect.
21:58Et effectivement, c'est très riche.
22:00Les rapports sont très riches et on devrait pouvoir en faire davantage.
22:04L'autre point qui est intéressant, et je lisais ça hier dans un sondage,
22:10la moitié des gens pensent que le montant qui leur est prélevé sur leur salaire mensuel
22:18est celui qu'ils vont retrouver quand ils partiront à la retraite.
22:21Non, la répartition ne fonctionne pas comme ça.
22:25Le revenu qui vous est prélevé aujourd'hui sert à payer les retraites d'aujourd'hui.
22:30Et c'est toute la problématique.
22:32C'est-à-dire que si on veut effectivement maintenir un système en fonction,
22:38il faut que les revenus d'aujourd'hui continuent d'augmenter fortement.
22:43Et c'est tout l'arbitrage, toutes les discussions qu'on doit avoir.
22:48Les retraites, c'est trois paramètres.
22:50C'est les cotisations qui sont payées, les pensions qui sont versées et la durée de cotisation.
22:56Il n'y a pas d'autre chose.
22:58Donc aujourd'hui, on met l'accent sur les pensions qui sont trop élevées.
23:04C'est une vraie question.
23:06Est-ce que les prélèvements sont trop importants, pas assez importants ?
23:11Voilà, c'est une question majeure.
23:13Comment on va articuler au revenu du travail, au revenu de retraite ?
23:19Ça aussi, si vous avez une population qui vieillit,
23:22il va falloir créer des incitations pour que les jeunes travaillent.
23:25Et ça, c'est quelque chose de compliqué.
23:27Et puis le dernier paramètre est celui du temps de travail.
23:31La retraite, ce n'est pas très compliqué d'une certaine manière.
23:34La mise en œuvre, elle l'est beaucoup plus.
23:36Mais une fois qu'on réfléchit à ça, on ne peut pas tous gagner.
23:40On ne peut pas dire, on va mettre des prélèvements en baisse,
23:43on va travailler moins et on va payer davantage de pensions.
23:46Ça ne fonctionne pas, c'est juste comptable.
23:48Complètement.
23:49Merci pour cet exercice de pédagogie.
23:51Et je vais vous solliciter encore pour faire un peu de pédagogie sur un autre point.
23:54En France, depuis à peu près un an, un an et demi,
23:57une partie de la classe politique met systématiquement en avant le modèle espagnol.
24:01Puisqu'effectivement, croissance en tout cas nominale qui est plutôt très importante.
24:04Je crois que les dernières prévisions 2,8.
24:06Le Portugal aussi, ça sort bien. J'ai vu hier 2,3% de croissance.
24:10J'aimerais un peu qu'on aille en détail sur ce modèle espagnol.
24:13Déjà, selon vous, est-ce que vous pensez que c'est un vrai modèle ?
24:16Est-ce que le terme n'est pas un peu alambiqué ?
24:18Et aussi, sur quoi il repose ?
24:20Moi, j'ai regardé un petit peu ce modèle espagnol.
24:23Enfin, la situation, c'est vrai que parmi les 4 grands pays européens,
24:28c'est celui qui s'en sort le mieux.
24:30Très clairement.
24:31Alors, il y a deux dimensions, me semble-t-il.
24:35Trois dimensions, plutôt.
24:37La première, c'est que, comme l'Italie, l'Espagne a largement bénéficié
24:43de EU Generation Next, des montants qui ont été prévus,
24:49que l'Espagne a pris et dont il bénéficie.
24:54C'est-à-dire que c'est une relance impulsée par Bruxelles.
24:57Donc ça, c'est une première étape.
24:59Ça a bien fonctionné en Espagne, ça a bien fonctionné en Italie,
25:03mais aujourd'hui, la situation italienne s'étouffe.
25:06La croissance est revue à la baisse, pas la croissance espagnole.
25:10Alors, pourquoi ?
25:11Il y a une autre dimension qui est intéressante,
25:13c'est que le tourisme espagnol, qui fait 12 points de PIB, a redémarré.
25:19Quand on regarde les nuitées, moi, je regarde ça régulièrement,
25:22les nuitées en Espagne, on est revenu sur ce qu'on avait avant la pandémie.
25:27Donc, on a retrouvé cette dynamique.
25:29Et le troisième point, c'est que l'Espagne n'hésite pas à faire venir des gens pour travailler.
25:35Et donc, à finalement alimenter la dynamique.
25:38Et donc, vous avez une configuration presque banale de l'Espagne.
25:43Il y a une relance économique, une relance par le tourisme,
25:46qui a un poids important.
25:48Et vous créez les conditions pour que ça, ça fonctionne bien.
25:52Vous ouvrez vos frontières pour que des gens viennent travailler en Espagne.
25:58Et ça tourne.
26:00Et en revanche, un modèle social qui...
26:02En revanche, ceux qui mettent un modèle espagnol
26:04ne seraient pas à voir le même modèle social.
26:06Je le rappelle, le SMIC, c'est 500 euros de décalage.
26:08Oui, oui.
26:09On est sur d'autres...
26:12Un cadre qui n'est pas comparable à celui de la France.
26:15Mais on a quelque chose qui fonctionne bien
26:19et qui n'a pas l'inconvénient du Portugal.
26:23Le vrai problème du Portugal aujourd'hui et depuis longtemps,
26:26c'est que les jeunes s'en vont.
26:27Tout à fait.
26:28Et donc, là, on a eu pendant très longtemps des retraités français
26:34qui allaient au Portugal pour des raisons fiscales.
26:37Ça se traduit aujourd'hui par des prix de l'immobilier absolument trop élevés.
26:42Et donc, les jeunes ont tendance à partir.
26:44Est-ce que ça prépare la croissance de demain au Portugal ?
26:46Sûrement pas.
26:47L'Espagne est, de ce point de vue-là, beaucoup mieux maîtrisée.
26:50Mais l'Espagne, quand l'Espagne est rentrée dans l'Union Européenne en 1986,
26:55on imaginait que ça ressemblerait un peu à la Californie.
26:58C'est peut-être ça, finalement.
27:00C'est une belle fin.
27:01Bravo d'avoir fini sur ça.
27:02Effectivement.
27:03Merci beaucoup, Philippe Echter.
27:04C'est vraiment toujours un plaisir de vous recevoir.
27:06Toujours très pédagogue.
27:07Merci encore.
27:08Et j'invite aussi les téléspectateurs et auditeurs à vous lire
27:10parce que vous écrivez beaucoup sur LinkedIn.
27:12Je crois qu'hier, vous aviez publié sur les retraites, notamment, ou avant-hier.
27:15En tout cas, je suis tombé dessus.
27:17On se retrouve d'ici quelques minutes.
27:19On va répondre aux différentes questions-réponses.
27:21Et notamment, on va avoir quelques réponses sur l'évolution du 4,40
27:25et aussi sur les valeurs bancaires.
27:26Elles ont très bien performé depuis le début de l'année.
27:28On voit que ça commence à se tasser.
27:30Est-ce que ça peut continuer encore ?
27:36La Masterclass continue.
27:37On a évidemment reçu beaucoup de questions.
27:39Merci à toutes et à tous.
27:40N'hésitez pas.
27:41Celles auxquelles on ne pourra pas répondre aujourd'hui,
27:43on les répondra le vendredi prochain.
27:45On a une première question.
27:47Mais je veux accueillir d'abord notre invitée,
27:49Dorian Abadi, qui est analyste bourse chez Meilleur Taux Placement.
27:53Et je crois que c'est une question sur le 4,40, justement,
27:56un sujet que vous connaissez bien.
27:58Bonjour.
27:59Malgré les débords politiques, peut-on espérer que le CAC 40
28:02roule-nous d'ici la fin de l'année avec son point haut des 8 250 points ?
28:07Oui, bonjour.
28:08Effectivement, c'est tout à fait possible.
28:10Il ne faut pas exclure ce scénario plutôt optimiste.
28:13Malgré toutes ces tensions, en particulier ces derniers jours,
28:16le CAC 40 peut tout à fait revenir sur ce plus haut de 8 250, 8 260 points.
28:21Actuellement, finalement, l'indice français n'est qu'à 2,5% de ce plus haut,
28:25de ce record historique qui avait été atteint en mai 2024,
28:28juste avant la dissolution de l'Assemblée.
28:30D'ailleurs, cette semaine, pour le moment en tout cas,
28:33l'indice français ne perd que 0,20, 0,30%.
28:36Il faut dire que les investisseurs veulent croire, depuis le mercredi surtout,
28:40à une résolution temporaire fragile de la crise politique à court terme.
28:45Donc voilà, si on prend un peu de hauteur, c'est toujours bon à rappeler.
28:49C'est vrai que la baisse de lundi avait fait couler beaucoup d'encre,
28:52mais finalement, sur la semaine, on devrait rester à l'équilibre.
28:55Alors, quand même, c'est précisément cette crise politique française,
28:58au contraire, depuis bientôt un an et demi,
29:00qui a plombé les performances du CAC par rapport à ces homologues européens ou américains
29:05qui, eux, au contraire, enchaînent les records historiques.
29:08Est-ce que ça ne va pas justement perdurer ce décalage ?
29:11On a un peu l'impression depuis deux ans que c'est quasiment le cas.
29:14Il n'y a pas une éclaircie politique, a priori, sauf vraiment surprise d'ici 2027.
29:18Donc, finalement, pour un épargnant français,
29:21est-ce que ce n'est pas le moment de regarder un peu ce qui se passe ?
29:23Alors, éventuellement, du côté des petites et moyennes valeurs ?
29:26Mon précédent invité, Émeric Blon, en l'évoquait.
29:29Ou, finalement, du côté d'autres marchés européens ?
29:32Bien sûr. Alors, la clé, de toute façon, que ce soit pour traverser cette crise ou pour investir sur le long terme,
29:39ça reste la diversification. Il faut être très clair là-dessus.
29:41C'est-à-dire qu'on ne va pas uniquement miser sur les small caps,
29:44ce qui, tout de même, affiche une performance particulièrement intéressante depuis le début de l'année,
29:48ou sur le CAC 40, c'est-à-dire sur les grandes capitalisations.
29:51Et vous l'évoquiez, il y a un décalage qui est très notable.
29:53C'est-à-dire que, depuis le début de l'année,
29:55bon, le CAC, dividendes inclus,
29:57performe quand même de 9% sur l'ensemble de 2025.
30:01Mais côté allemand, par exemple, on est à 24%.
30:03Sur le S&P, on est à 14%.
30:05Et il y a plus de...
30:15Merci beaucoup, Dorian.
30:16Merci pour cet éclairage.
30:18Ce que je vous propose, c'est de regarder notre deuxième question.
30:21Un sujet qui revient systématiquement sur la table.
30:25On constate un réel engouement pour l'or.
30:27Pourrait-on imaginer que l'or remplace le dollar ?
30:29Alors, effectivement, on le voit,
30:31notamment dans la presse anglo-saxonne,
30:33il y a un peu ce sentiment que l'or pourrait,
30:35du jour au lendemain,
30:36finalement servir de valeur de refuge,
30:39voire valeur d'échange meilleure que le dollar.
30:41La réalité, c'est que c'est très très peu probable,
30:43pour une simple et bonne raison.
30:45C'est peu liquide, déjà.
30:47Et le deuxième point, vous avez des stocks d'or
30:49qui sont extrêmement limités.
30:50Je vous rappelle, juste pour avoir un ordre de grandeur,
30:52aujourd'hui, si on mettait dans une piscine olympique
30:55tout l'or qui a été extrait,
30:58vous auriez simplement trois piscines olympiques et demie
31:00qui seraient remplies.
31:01Donc, bien évidemment, c'est un peu compliqué à cet égard.
31:03La dernière fois qu'on a eu un Etat
31:05qui a essayé justement de remplacer le dollar
31:07et plutôt de privilégier l'or,
31:09ça remonte à très loin.
31:10C'était dans les années 20, fin des années 20,
31:12c'était l'Arabie Saoudite qui avait demandé,
31:14dans le cadre des concessions d'exploitation du pétrole
31:17qui étaient faites auprès des Américains,
31:19finalement d'être payé en or et non pas en dollars,
31:22à une époque où justement les exportations,
31:24notamment d'or de la part des États-Unis,
31:27étaient interdites.
31:28Alors, ils ont contourné cela.
31:29La réalité, c'est que ça n'a pas duré très longtemps,
31:31donc très très peu probable qu'on arrive sur ce type d'échéance,
31:34même pour être franc, probabilité proche de zéro.
31:37C'est très clair.
31:38Merci encore.
31:39Troisième question qu'on a eue cette semaine.
31:42Après trois ans de forte hausse,
31:44et effectivement, c'est vraiment le sujet,
31:46bien évidemment, les valeurs bancaires,
31:47on voit que ça commence un peu à caler,
31:48notamment du côté européen.
31:50Est-ce la fin du bull market ?
31:52C'était la question que nous a posée Karim.
31:54Alors, très clairement,
31:56c'est plutôt une différenciation géographique
31:58entre les valeurs bancaires,
32:00notamment françaises ou allemandes,
32:02où on voit un peu moins de potentiel.
32:04Et d'un autre côté,
32:05on renoue encore avec cette thématique
32:07qu'on a évoquée avec Philippe Wechter
32:08sur l'Espagne, qui s'en sort plutôt bien.
32:10Des valeurs bancaires du côté espagnol
32:12et également du côté italien,
32:14qui s'en sort bien.
32:15Si on regarde des entreprises
32:16comme Santander aujourd'hui,
32:17ou encore Unicredit,
32:18vous avez des ratios financiers
32:21qui sont de bien meilleure qualité
32:23que les françaises ou encore les allemandes,
32:25avec notamment les coefficients d'exploitation
32:27qui sont importants à regarder pour les valeurs bancaires.
32:29On est plutôt du côté de 40%
32:31dans les banques du Sud
32:33contre 60% du côté des banques françaises
32:36et aussi allemandes.
32:37Et de l'autre côté, un ROI,
32:39ça reste extrêmement important,
32:40qui est plutôt autour de 20%.
32:42Donc, le potentiel de hausse est très clairement
32:44beaucoup plus marqué du côté des valeurs bancaires.
32:47C'est donc pas terminé, mais valeurs bancaires du Sud italienne
32:51et notamment plutôt espagnol.
32:53Et une dernière question qui nous a été posée hier sur X,
32:56c'était pour savoir si notamment une hausse de la flat tax à 36%
33:01aurait un gros impact sur la politique de retour à l'actionnaire
33:04des entreprises françaises.
33:05La question, c'est est-ce qu'il y aura moins de dividendes
33:07et plus de rachats d'actions ?
33:09Alors déjà, il faut être très clair,
33:11Laurence, sur la question de la flat tax.
33:13Il faut encore que ça passe aussi le filtre, bien sûr, du Parlement.
33:17Il y avait eu cette volonté précédemment, il y a quelques mois de cela,
33:20de passer de 30% à 33%, donc sur les revenus du capital.
33:24Et finalement, là, le sujet, c'est de passer de 30% à 36%.
33:28Si on arrive dans ce cadre-là, le point qui va être important,
33:32c'est tout simplement que, à mon avis, l'impact sur les entreprises cotées
33:36va être faible parce qu'on ne voit pas une corrélation qui est immédiate.
33:39Le vrai sujet, c'est plutôt en tant qu'épargnant,
33:41vous allez vous reporter sur d'autres produits
33:43qui ne sont pas soumis à la flat tax,
33:45potentiellement après une période notamment de détention
33:48où vous allez aller sur des produits aussi
33:50qui peuvent plutôt être du type PER plutôt qu'assurance-vie
33:54où effectivement l'assurance-vie vous aurait ce sujet de flat tax.
33:57Donc, à mon avis, c'est plus une sélection de produits financiers
34:00qui va être différent qu'un réel impact sur les entreprises
34:03puisque finalement, ça ne changera rien en termes de dividendes,
34:05rien en termes de rachat d'actions de leur côté.
34:07Il faut bien rappeler quand même que les investissements
34:10qui sont sur les marchés financiers soumis à la flat tax
34:13ne sont pas un élément qui est majeur quand même pour les entreprises cotées.
34:17N'hésitez pas à poser vos questions, bien évidemment,
34:19on y répond comme chaque semaine, ce sera vendredi prochain.
34:22Et maintenant, on retrouve une séquence qu'on aime bien
34:24qui est très populaire avec Mathieu Jolivet,
34:27merci d'être parmi nous, la séquence géopolitique.
34:30Et vous vouliez, c'est un peu le thème, on l'a fait avec Philippe Wechter
34:32précédemment lorsqu'on a parlé de macroéconomie,
34:34on voulait prendre un peu de recul,
34:36je crois que vous voulez aussi prendre un peu de recul sur l'aspect géopolitique.
34:39Exactement, dans cette période politique assez grave
34:43dans laquelle la France est engluée, il faut bien avoir en tête
34:47tous les chocs géopolitiques qui se passent en ce moment
34:50et auxquels la France est confrontée.
34:52Il y a une donnée, alors cette donnée-là, il faut bien l'avoir en tête,
34:56je vous la rappelle régulièrement parce que c'est important,
34:59il y a 30 ans, la France comptabilisait 30 conflits dans le monde
35:04qui étaient jugés assez importants pour être comptabilisés.
35:08C'était il y a 30 ans, aujourd'hui il y en a 120 conflits,
35:11c'est-à-dire qu'il y en a 4 fois plus en 30 ans.
35:14Et le fait nouveau, c'est qu'on avait l'habitude de dire
35:16qu'une crise en chassait une autre, aujourd'hui les crises, elles se superposent.
35:22C'est ce que l'ancien chef d'état-major Thierry Burckhardt,
35:25il appelle ça l'effet cliqué.
35:28Je peine à discerner quelles pourraient être les portes de sortie
35:32ou de stabilisation à court terme, j'estime même qu'on est plutôt face
35:36à quelque chose que j'appelle les effets cliqués,
35:38c'est-à-dire qu'il y a des étapes qui sont franchies,
35:41et c'est comme si un peu, il n'y aurait pas de retour en arrière,
35:44et je pense que c'est un peu la réalité.
35:46Je pense qu'il ne faut pas qu'on s'attende à un horizon visible,
35:48à un retour en arrière, et donc ce n'est pas la peine de se dire
35:51je vais faire le dos rond, et en fait ça reviendra un peu comme avant,
35:54et je pourrais reprendre mon business pour gérer les affaires.
35:56Je pense qu'il y a vraiment un effet cliqué, et donc il faut plutôt se préparer
36:00à gérer le monde tel qu'il est aujourd'hui face à nous, c'est la réalité.
36:04Voilà, donc les crises se superposent, et il y a un effet sidération
36:09dans le monde économique, pour les agents économiques,
36:11c'est ce qui ressortait du dernier baromètre de l'Institut géopolitique de l'ESSEC,
36:16avec des chefs d'entreprise qui n'anticipent pas ces chocs géopolitiques,
36:21qui sont plutôt sidérés, et qui subissent les crises.
36:25Et comment on appréhende notamment une crise, typiquement la crise russe et ukrainienne,
36:28qui est assez symptomatique et qui est proche de nous ?
36:30Comment on l'appréhende à cet égard ?
36:32En fait, il y a une véritable prise de conscience à avoir sur l'état réel de cette menace russe,
36:40et ça c'est toujours l'ancien chef d'état-major Thierry Burkhardt qui le rappelait.
36:44Il faut bien avoir en tête que cette crise russe, elle est durable.
36:48Elle est durable, pourquoi ? Parce que dans sa doctrine,
36:50Vladimir Poutine estime que c'est l'existence même de la Russie qui est en jeu en ce moment.
36:55Il s'estime floué, il s'estime encerclé par l'Occident.
36:59Et donc aux portes de l'Europe, qu'est-ce que vous avez concrètement en ce moment ?
37:02Vous avez, il y a quelques mois, Vladimir Poutine,
37:04qui a inauguré la plus grande usine de production de drones au monde.
37:09Elle est au fin fond de la région du Tatar-Tsan,
37:12et en fait il fait là-bas un copier-coller des drones Shahed iraniens.
37:17Il s'est arrangé pour que les coûts de production soient divisés par 10,
37:20si bien qu'il va pouvoir produire des millions de drones.
37:23Il s'est donné comme objectif politique et stratégique d'en envoyer plus de 2000 par jour
37:27à partir du mois de novembre en Ukraine.
37:29C'est ça qui est en train de se passer en ce moment aux portes de l'Europe.
37:33Et vous avez en parallèle cette guerre hybride menée par la Russie,
37:37cette guerre officieuse sous-marine et qui se passe sur deux champs.
37:41Vous avez déjà le champ opérationnel avec des opérations de sabotage,
37:45des menaces qui visent des dirigeants.
37:47Cette guerre opérationnelle en ce moment, elle est surtout en Allemagne.
37:51Elle vise l'Allemagne et vous n'avez quasiment pas un seul jour qui ne se passe
37:54sans qu'il y ait une opération opérationnelle de la Russie sur le sol allemand.
38:00Vous avez le dirigeant du géant de l'armement Rheinmetall
38:04qui a été directement menacé de mort.
38:08Ça, c'était une opération russe.
38:11Et vous avez aussi la guerre hybride informationnelle.
38:15Là, vous avez le think tank Pew Research Center
38:17qui estime que pour cinq pays européens,
38:20la désinformation en ligne représente le risque majeur pour la sécurité nationale.
38:26Et vous avez bien vu, par exemple, lors des élections Moldave,
38:29il y a une stratégie russe qui était baptisée Matryoshka
38:33qui visait à utiliser le vecteur de l'église orthodoxe Moldave
38:38qui est rattachée à Moscou pour pouvoir propager une ligne anti-européenne.
38:45Ça n'a pas marché puisque c'est finalement la candidate
38:49qui s'est faite réélue pro-européenne.
38:52Est-ce que c'est finalement pas inévitable ?
38:54Je crois que c'est Malraux qui disait,
38:55donc ça date il y a plus de 50 ans,
38:57qui disait que dans tous les cas, la Russie se pense à travers la géographie.
39:00Et donc, finalement, cette volonté russe d'avoir un ancrage
39:04à la fois bien sûr en Asie, eurasiatique,
39:07mais aussi vraiment du côté européen,
39:09c'était assez inévitable de créer cette zone d'influence.
39:12Donc, est-ce qu'on ne devait pas s'y attendre ?
39:13Est-ce qu'on n'a pas été naïfs finalement à l'égard de...
39:15On a été naïfs et on a sous-estimé en fait, peut-être,
39:20la nostalgie de l'ancien empire soviétique
39:22qui est au cœur de la pensée de Vladimir Poutine.
39:28Et Vladimir Poutine, on en avait déjà parlé ensemble,
39:31mais il avait absolument tout dit
39:33lors d'un discours sur la sécurité de Munich.
39:36On en avait parlé.
39:37Exactement.
39:38Et en fait, il a la nostalgie de cet ancien empire.
39:40Et en fait, ces menaces-là et cette nostalgie,
39:42elle se matérialise aussi dans deux régions
39:45qu'il faut aussi avoir en tête aujourd'hui
39:47quand on est en France et qu'on s'englue dans la crise politique,
39:49c'est que le monde ne nous attend pas, il se passe des choses ailleurs.
39:52Et vous avez ces tensions russes et américaines
39:54qui se passent aussi en ce moment en Arctique et en Baltique.
39:58Ce qui se passe en Baltique, c'est très très loin d'être neutre.
40:02Vous avez une doctrine qui est en train de monter,
40:05une doctrine russe qui a été remarquée par la revue Géopolitique
40:09le grand continent dans une revue officielle russe
40:13liée au ministère des Affaires étrangères
40:15et qui laisse entrevoir ce que prépare Moscou.
40:17En 1, Moscou présente la Baltique comme une zone grise où tout est permis.
40:22En 2, Moscou revisite l'histoire pour raconter que l'OTAN
40:25et les pays nordiques sont en train d'encercler un peu plus la Russie
40:29dans cette région qui est hyper importante pour la Russie
40:32parce que vous avez Saint-Pétersbourg qui est quand même l'entonnoir stratégique
40:37par lequel la Russie peut écouler ses marchandises et son énergie
40:41et qui donne sur la Baltique.
40:43Et en 3, la Russie qui serait victime d'un complot occidental
40:46et cette doctrine en ce moment en cours,
40:49elle vise à préparer les esprits à un potentiel futur conflit.
40:53Et là, on parle de cette zone où vous avez de plus en plus de drones russes
40:58qui viennent provoquer de plus en plus à l'ouest de l'Europe.
41:02Vous avez des chasseurs russes qui viennent frôler la Pologne
41:07et c'est une véritable poudrière.
41:09Le jour où l'OTAN décide d'abattre un avion russe dans cette région,
41:13ça peut être vraiment un choc géopolitique majeur.
41:16On le voyait précédemment à l'écran, vous aviez la mention de Kaliningrad
41:19qui est cette fameuse enclave russe qui est héritée finalement
41:23de la chute de l'Empire soviétique.
41:26Depuis à peu près, je crois ça doit dater finalement de 2014,
41:29lorsqu'il y a eu l'invasion par la Russie de l'Ukraine,
41:32on voyait très nettement que beaucoup de spécialistes mettaient en avant
41:35cette enclave comme une zone potentielle de nouvelles rigidités
41:39ou en tout cas même éventuellement de conflits.
41:40Parce que vous avez je crois un corridor qui mène entre la Biélorussie et Kaliningrad.
41:44Et effectivement ce corridor aujourd'hui, un peu des fameuses zones grises
41:48comme vous avez pu évoquer pour la mer Baltique.
41:50Est-ce que c'est aussi un des scénarios mis en avant par beaucoup de spécialistes encore aujourd'hui ?
41:53ça l'était il y a quelques années de cela mais encore aujourd'hui c'est un scénario
41:56d'avoir des tensions au niveau de ce corridor et de Kaliningrad ?
41:59Oui parce qu'en fait Kaliningrad c'est vraiment...
42:02Enfin il y a un bout de Russie qui est en Europe aujourd'hui, c'est Kaliningrad.
42:07Mal placé en plus pour eux.
42:09Et A qui est contre la Pologne, la Lituanie, et donc vous avez sur ce bout de Russie,
42:14de cette enclave où vivent je crois pas loin de...
42:18Il y a plus d'un million de Russes qui vivent sur cette enclave
42:21et c'est une enclave extrêmement militarisée.
42:24Vous avez à Kaliningrad en ce moment des centaines de missiles
42:29capables de porter des ogives nucléaires.
42:32Voilà, et ça c'est sur le sol européen et c'est russe.
42:35Et puis l'autre zone qui est très intéressante aussi à regarder
42:38dans les chocs géopolitiques qui nous intéressent, c'est l'Arctique quand même.
42:41Parce que l'Arctique, là on parle aussi d'un autre choc sur place,
42:45qui est un choc climatique.
42:46Pourquoi est-ce que le choc climatique c'est la fonte des glaciers ?
42:48La fonte des glaciers c'est quoi ?
42:49C'est l'accès à des nouvelles routes maritimes.
42:51Le choc climatique et la fonte des glaciers c'est l'accès à des nouvelles ressources énergétiques
42:55qui étaient jusqu'ici inexploitables, car inaccessibles ou qui coûtaient trop cher.
42:59Et ça aujourd'hui, c'est accessible, ça aiguise les appétits des Russes, des Américains.
43:05Côté russe, il faut bien avoir en tête aussi que 17% de la fédération de Russie
43:10est le bord de l'Arctique.
43:11Vous avez 2 millions de Russes qui vivent là-bas
43:13et Vladimir Poutine a lancé un appel aux investisseurs
43:16pour co-investir avec lui en Arctique sur l'énergie, sur le tourisme.
43:19C'est un appel lancé notamment aux pays du Golfe et à la Chine.
43:22Et côté américain, vous avez Donald Trump qui lui lorne sur quoi ?
43:25Sur le Groenland.
43:27Ça c'est au cœur de sa nouvelle doctrine.
43:30C'est une doctrine qui vise à se désengager, à désengager les États-Unis de l'Europe
43:35pour se concentrer sur ces nouvelles zones d'influence stratégique
43:39que sont la sphère occidentale, donc tout ce qui borde le continent nord-américain
43:46et l'Arctique en fait partie, et l'Indo-Pacifique.
43:49Et ce qui fait dire à un ancien conseiller de Pete Exet, le secrétaire à la guerre,
43:54qui s'appelle Dan Caldwell, qui continue à abreuver l'administration Trump de notes stratégiques.
43:59Il a été interviewé, toujours par cette revue Le Grand Continent,
44:02et il leur dit que le Groenland est plus important pour les États-Unis que le Donbass.
44:08Donc là, on en est là.
44:10Stratégiquement, oui.
44:11Voilà.
44:12Et là, c'est peut-être un signal faible, vous me direz ce que vous en pensez,
44:16mais j'ai repéré cette semaine, mercredi, vous avez, et c'était historique,
44:20pour la première fois de l'histoire, vous aviez un premier ministre groenlandais
44:24qui se déplaçait devant les députés européens.
44:28Il est allé au Parlement européen, écoutez ce qu'il leur disait.
44:34Notre secteur minier émergent est sur le point de devenir un acteur clé
44:39dans la sécurisation des chaînes d'approvisionnement.
44:41Le Groenland possède 24 des 34 minéraux critiques identifiés par l'Union Européenne.
44:47Le Groenland a aujourd'hui tout intérêt finalement à faire jouer les grandes puissances.
44:52Il y a déjà beaucoup d'exploitants, je crois, chinois.
44:54Les Américains s'y intéressent après finalement avoir un manque d'intérêt pendant plus d'une dizaine d'années.
45:00Et en face de cela, le gouvernement a aussi assez raison de s'intéresser aux Européens.
45:04Mais le problème quand même, il faut rappeler que le Groenland est bien sûr toujours,
45:08et d'une certaine manière européen à cause du Danemark,
45:10mais le Danemark a finalement assez peu investi dans tous les cas au Groenland ces dernières années.
45:14Les Européens ont finalement laissé le sang libre aux autres.
45:16C'est ça. En fait, le Groenland a une stratégie d'autonomie.
45:21Il a quand même une histoire avec beaucoup de traumatismes vis-à-vis du Danemark.
45:26Mais aujourd'hui, le Groenland se retrouve pris entre un étau russe et américain.
45:32Il y a eu, au mois d'août, cette rocambolesque affaire d'espionnage
45:38où ils ont vu sur le sol Groenlandais trois Américains, dont un qui était proche de Trump,
45:42fomenter un complot en vue de faire émerger un mouvement sécessionniste
45:48pour mettre au pouvoir un parti pro-américain et arrimer le Groenland aux États-Unis.
45:53C'est ça qui est en train de se passer en ce moment au Groenland.
45:55Donc, le Groenland, entre les Russes qui, d'un côté, veulent investir l'Arctique,
46:00mettre le paquet sur leur brise-glace pour maîtriser les routes maritimes
46:05et sécuriser aussi leur chaîne d'approvisionnement énergétique,
46:09finalement, ils se tournent opportunément, peut-être, vers l'Europe.
46:13C'est ça qui est en train de se jouer.
46:15Et d'ailleurs, il y avait aussi un appel, ça, au niveau économique et business.
46:18Ça peut être intéressant.
46:19Le premier ministre groenlandais rappelait aussi le formidable potentiel hydroélectrique.
46:25Ah, c'est sûr.
46:26Aujourd'hui, c'est totalement inexploité.
46:28Le Groenland, en fait, c'est que des rivières et des glaciers
46:31qui, aujourd'hui, sont totalement inexploités.
46:33Donc, oui, il y a peut-être une carte à jouer en ce moment
46:36dans cette région arctique pour l'Europe en général
46:38et pour la France en particulier.
46:40Des data centers au Groenland, peut-être.
46:42Oui, il y en a déjà en Islande.
46:44D'ailleurs, c'était une boutade, mais en fait, il y en a déjà en Islande.
46:47Donc, on peut se poser que...
46:48Des data centers et de quoi récupérer aussi...
46:52Vous entendez le premier ministre groenlandais.
46:54Ils ont, dans les sous-sols groenlandais,
46:5622 des 34 minéraux critiques
47:01dont a besoin l'Europe...
47:03Première réserve mondiale d'uranium.
47:05Voilà, dont a besoin l'Europe aujourd'hui.
47:07Et donc, c'est pour ça qu'aujourd'hui,
47:08je vous dis tout ça un peu pêle-mêle
47:11et je relis ça à la crise politique que traverse la France
47:14parce que là, on s'est concentrés sur la menace russe,
47:17on s'est concentrés sur l'Arctique, sur la Baltique.
47:19Mais si vous rajoutez à ça ce qui est en train de se jouer
47:22sur le théâtre indo-pacifique en ce moment,
47:25une nouvelle première ministre japonaise
47:27qui tend la main souvent à Taïwan.
47:30Taïwan qui fournit 60% des semi-conducteurs dans le monde.
47:35Deux tiers de notre commerce extérieur
47:37quand vous voyez le pivot stratégique américain qui est là-bas,
47:39la très faible présence de l'Europe qui semble totalement
47:42spectateur de ce qui se joue en Indo-Pacifique
47:44alors que vous avez 60% du business,
47:46du commerce mondial qui est là-bas en ce moment.
47:48Si vous rajoutez à ça aussi la guerre tarifaire
47:50de Donald Trump en ce moment.
47:52Bref, le monde ne nous attend pas.
47:55Et si on veut être au rendez-vous ou en tout cas pouvoir
47:58ne pas subir mais anticiper et comprendre ces chocs géopolitiques,
48:02le préalable c'est déjà d'avoir une cohésion nationale.
48:06Très bon mot, on espère que vous allez être entendus en tout cas.
48:10Merci beaucoup Mathieu, c'est toujours passionnant cette séquence.
48:13On se retrouve vendredi pour un autre point.
48:15Avec grand plaisir.
48:16Vous savez déjà à peu près ce que vous allez aborder ?
48:17Non, on verra.
48:18On va voir en fonction de l'actualité.
48:20Peut-être l'Indo-Pacifique, non ?
48:21Il faudrait qu'on se concentre un peu, ça vous dit ?
48:22C'est une belle idée, effectivement.
48:23Notamment cette première ministre japonaise qui est intéressante.
48:26On va regarder, on va parler de Taïwan, de TSMC, de l'Indo-Pacifique.
48:29Il y a des exercices navals XXL qui se jouent là-bas en ce moment.
48:32Merci beaucoup Mathieu.
48:33À la semaine prochaine.
48:34À la semaine prochaine.
48:35On se retrouve juste dans un instant pour voir quels vont être les grands indicateurs
48:39qu'on va devoir surveiller la semaine prochaine.
48:41Une semaine assez peu chargée du point de vue macroéconomique
48:44mais il y a quand même des éléments à regarder.
48:46Investir.
48:47La masterclass à surveiller.
48:49Alors vous le voyez, l'agenda économique est très peu rempli tout simplement
48:55parce qu'on a le shutdown aux Etats-Unis qui continue.
48:58C'est d'ailleurs un shutdown qui convient plutôt bien à l'administration Trump.
49:01Pour eux, c'est le moyen finalement de réduire au niveau des dépenses,
49:03réduire le nombre de fonctionnaires.
49:04Donc à priori, peu d'indicateurs pour savoir comment se situe l'économie américaine.
49:09En revanche, on aura bien sûr toujours cette thématique française
49:12avec le risque politique qui sera bien présent.
49:14Vous avez deux échéances avec les notations le 24 octobre du côté de Moody's
49:19et Standard & Poor's qui aura lieu le 28 novembre.
49:21Dans les deux cas, à priori, bien sûr, ça va être quand même plutôt compliqué
49:24pour que la France conserve sa note et sa perspective.
49:27Et l'autre point qui va être bien sûr important,
49:29c'est qu'on commence la saison des résultats aux Etats-Unis.
49:33Ça va être un peu plus tard du côté français.
49:35Comme d'habitude pour la saison des résultats,
49:37ça va être un focus essentiellement sur les valeurs bancaires
49:40qui vont commencer de publier à partir de mardi.
49:42Dans l'ensemble, le marché s'attend à ce que les résultats d'entreprise
49:45soient plutôt bons du côté américain.
49:47On aura plusieurs effets qui devraient jouer pleinement,
49:50notamment un effet qui est que l'économie américaine, malgré tout,
49:53en dépit du fait qu'on n'a pas beaucoup d'indicateurs en ce moment,
49:56a priori se porte plutôt bien et en tout cas assez proche de son potentiel.
49:59Et vous avez un autre effet qui est à prendre en considération,
50:02c'est l'effet du taux de change.
50:04On en a parlé depuis le début de l'année sur cette antenne,
50:06à savoir que le dollar diminue et comme le dollar diminue,
50:09c'est aussi un avantage pour les entreprises américaines,
50:11puisque ça veut dire derrière cela qu'elles vont avoir un effet positif
50:14au niveau de leur rentrée financière.
50:17Donc dans l'ensemble, en tout cas une saison des résultats
50:19qui devrait commencer assez mollement avec les valeurs bancaires.
50:22On aura bien sûr toujours un focus,
50:23on en parlera d'ailleurs dans la masterclass sur les valeurs technologiques américaines.
50:27Et bien sûr, comme d'habitude, vous retrouvez du lundi au jeudi,
50:31Antoine qui est aux commandes de Tout pour investir.
50:34Alors bien évidemment, il y aura certainement encore des questions
50:36sur la situation politique française.
50:38De notre côté, on se retrouve vendredi prochain à 11h.
50:42N'hésitez pas systématiquement à envoyer vos questions.
50:44Vous savez, on y répond à chaque fois, notamment sur X.
50:48Et bien sûr, vous pouvez retrouver cette masterclass sur toutes les plateformes
50:52et les replays avec BFM Business.
50:54Merci à toutes et à tous et puis très bon week-end à vendredi prochain.
50:58Tout pour investir, la masterclass sur BFM Business.
Recommandations
50:45
|
À suivre
52:12
51:46
49:55
53:22
10:20
14:13
1:42
10:20
18:35