- il y a 2 semaines
Ce jeudi 9 octobre, Vincent Juvyns, responsable de la stratégie d'investissement de iNG, et Raphael Thuin, directeur des stratégies des marchés de capitaux chez Tikehau Capital, ont débattu sur la possibilité de la mise en place d'un budget avant la fin de cette année, dans l'émission Good Morning Market sur BFM Business. Retrouvez l'émission du lundi au vendredi et réécoutez la en podcast.
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00:00Le face-à-face dans Good Morning Markets où nous avons le plaisir de retrouver en plateau Raphaël Thuyn.
00:05Bonjour Raphaël Thuyn.
00:06Bonjour Nicolas.
00:06Vous êtes directeur des stratégies de marché de capitaux chez TKO Capital.
00:09Nous avons le plaisir d'être également à distance avec Vincent Juvins.
00:13Bonjour Vincent Juvins.
00:15Bonjour.
00:16Vous êtes responsable de la stratégie d'investissement de ING.
00:20On va peut-être commencer rapidement avec vous Vincent Juvins.
00:23Un mot rapide puisqu'après on va parler des autres sujets qui animent les marchés financiers
00:28mais de la séquence politique française.
00:31On devrait avoir un budget au 31 décembre après le stress qu'on a vu en début de semaine
00:35sur effectivement les ententes au niveau du gouvernement et la possibilité de conserver un gouvernement.
00:42Est-ce que c'est de nature à rassurer les marchés ?
00:44Est-ce que la séquence est derrière nous Vincent Juvins ?
00:47Derrière nous je ne sais pas.
00:49Quand je vois le spread aujourd'hui pour les OAT Bound, on est quand même toujours au-delà des 80 points base.
00:53Donc il y a quand même toujours une inquiétude dans le marché qui persiste.
00:56Alors cette inquiétude elle est modérée.
00:57On a vu que les événements de ces derniers jours n'ont pas donné lieu à une augmentation significative du spread dans la foulée.
01:03Alors à la fois il y en a dans les éléments que vous évoquez des éléments positifs.
01:07C'est-à-dire que potentiellement on a la perspective d'un accord sur un budget pour 2026.
01:12Ce qui est plutôt de nature à rassurer les marchés.
01:15Il faudra voir évidemment quels seront les arbitrages qui seront réalisés.
01:18Si on devait mettre la réforme des retraites au frigo.
01:21Alors certes à court terme ça rassurait les marchés parce qu'il y aura un budget.
01:24Mais à moyen long terme je trouverais ça évidemment relativement inquiétant par rapport à la soutenabilité de la dette publique française.
01:32Sachant que cette réforme est absolument nécessaire et qu'elle était peut-être déjà en l'état pas assez ambitieuse.
01:39Lorsque je compare en tout cas la situation dans d'autres États membres en Europe.
01:43ou notamment en Belgique d'où je m'exprime où l'âge de départ à la retraite en ce qui me concerne est déjà à 67 ans comme celle qu'en Italie par exemple.
01:50Raphaël, tu as la même question peut-être à la lumière des taux obligataires.
01:54Un OAT 10 ans qui est à 3,51 au moment où on se parle.
01:58On a l'impression effectivement que la tension qu'on avait vue en début de semaine suite à la démission surprise de Sébastien Lecornu.
02:04L'OAT est revenu sur les niveaux de vendredi dernier.
02:08Est-ce que ça veut dire que les marchés se détendent face à cette situation ?
02:11Ou est-ce que ça veut dire que ce qu'on a pu entendre notamment dans Good Morning Market,
02:15si on regarde la big picture européenne, ce qui se passe dans les autres pays de l'Union Européenne et notamment en Allemagne,
02:23joue aussi en faveur de la situation française puisque un ralentissement plus marqué que prévu par exemple en Allemagne,
02:29comme pourraient le laisser entendre les dernières statistiques qu'on a reçues sur la production industrielle,
02:33pourrait alimenter un scénario de baisse de taux de la BCE.
02:37Et ça viendrait du coup d'étendre automatiquement le marché obligataire français par effet rebond.
02:41Alors oui, il y a clairement des liens entre toutes ces situations.
02:45Sur la France, il y a une légère détente, mais déjà l'histoire n'est pas terminée.
02:48Bien sûr.
02:49On sait que c'est un peu un feuilleton, c'est Dallas, donc on risque d'avoir des rebondissements.
02:53Mais c'est vrai qu'il y a une forme de détente malgré tout aujourd'hui.
02:55En revanche, la vraie question sur la France, c'est est-ce qu'on est dans un scénario de poison lent
03:00où finalement cette instabilité politique, elle va perdurer sur la durée,
03:05elle ne va pas permettre de réduire les déficits.
03:07Ce qui pourrait potentiellement renier la confiance, la croissance, l'investissement, l'attractivité du pays.
03:14Cette réponse-là, on ne l'aura pas dans les jours qui viennent.
03:16D'accord.
03:17Et malheureusement, on a quelques intuitions sur le fait que oui, c'est un scénario probable.
03:21Donc ça, c'est sur la France.
03:22C'est un scénario quoi, de 50, 60, 70% ? On peut le quantifier ce scénario ?
03:25Aujourd'hui, on ne voit pas de projection politique qui permettrait de penser qu'un parti politique
03:31aurait le capital politique suffisant pour implémenter des réductions de déficit drastiques
03:36qu'attendent les marchés et qu'attendent en particulier les investisseurs obligataires souverains.
03:41Donc ces gens-là qui achètent notre dette, ils attendent des mesures concrètes.
03:44Et aujourd'hui, on ne voit pas ce chemin exactement se profiler.
03:48Donc peut-être qu'à court terme, effectivement, on peut imaginer une détente, une forme de soulagement.
03:52Est-ce qu'à long terme, cette décote France qui commence déjà à se faire sentir dans les différentes classes d'actifs
03:57puisse disparaître ?
03:59Ça paraît peu probable.
04:00Vincent Juvins et ensuite Raphaël Thuin sur le thème de l'intelligence artificielle pour changer en bourse.
04:07Vincent Juvins, j'allais dire deux événements, deux nouvelles en tout cas hier
04:12pour les marchés américains, les minutes de la fête déjà,
04:15qui permettaient de comprendre un petit peu quels étaient les rapports de force
04:17lors de la dernière réunion de politique monétaire
04:21qui montre effectivement qu'il y avait une majorité pour une baisse de taux
04:25lors de cette dernière réunion, ce qui a eu lieu,
04:26mais qu'il y avait quand même une poignée de gouverneurs
04:27qui étaient inquiets sur le sujet d'inflation.
04:30Et puis, on a eu cette prise de parole du patron de Nvidia
04:34qui, lui, effectivement, s'est exprimé sur le besoin massif en infrastructures,
04:39en matière d'intelligence artificielle,
04:40sur cette nouvelle révolution industrielle, comme il l'a appelée.
04:43Et on a vu le S&P 500 ou encore le Nasdaq continuer à progresser.
04:48Qu'est-ce qu'écoutent les marchés, Vincent Juvins ?
04:49Est-ce qu'ils écoutent les gouverneurs de la réserve fédérale américaine
04:54ou est-ce qu'ils écoutent les grandes voix des patrons de la tech et de l'IA aujourd'hui ?
04:58Au vu de la progression du Nasdaq hier,
05:00clairement, c'est plutôt les patrons de la tech qui sont écoutés par les marchés aujourd'hui.
05:06On voit que, finalement, le Nasdaq progresse vers de nouveaux records.
05:09On voit que cette thématique IA continue à progresser.
05:12D'ailleurs, à la fois, signalons-le sur les marchés comme dans l'économie,
05:16les investissements d'infrastructures évoqués, notamment par Yen Sey Nguyen,
05:20le patron d'Nvidia, on les voit évidemment très forts aux États-Unis.
05:24On a des investissements qui sont colossaux
05:26et qui s'expriment en centaines de milliards de dollars chaque année.
05:28Et ça soutient aujourd'hui l'économie américaine
05:31à tel point qu'on estime que ces investissements comptent pour à peu près 50% de la croissance US.
05:36Chez nous également, rappelons-nous en France et plus récemment en Belgique d'ailleurs,
05:41les data centers qui sont en tout cas ouverts ou déployés dans l'Hexagone.
05:46Mais également, on a une nouvelle cette semaine,
05:48notamment d'Amazon et de Google qui vont investir massivement ici en Belgique
05:52pour créer des data centers.
05:53On voit évidemment que ça crée de l'emploi, ça crée de la croissance.
05:56Donc, cette thématique crée, c'est important.
05:58Mais quand même, avec un petit bémol, Vincent Juvin,
05:59c'est qu'on est sur des sociétés tech qui investissent dans des sociétés tech,
06:03qui voient leur carnet de commandes grossir
06:06puisque ce sont des sociétés tech qui achètent à des sociétés tech.
06:08Est-ce que ça bénéficie réellement à une dynamique économique globale
06:12ou juste à un petit secteur très concentré aujourd'hui ?
06:15Alors, vous avez raison de le signaler.
06:17Bon, il y a quelque part, dans les dernières actions,
06:19parfois quelque chose d'incestueux dans les mouvements qu'on peut observer.
06:23Néanmoins, lorsqu'on investit en data centers,
06:25vous créez de l'emploi, vous devez avoir fait dans des entreprises de bâtiments
06:28qui sont construites, qui créent le béton, la structure.
06:31Ça percole quand même pour l'instant assez bien dans l'économie.
06:34Alors, c'est certes, ce secteur en profite le plus en bourse,
06:36mais pour l'économie, c'est tout à fait significatif.
06:39Le risque, évidemment.
06:40Et puis, on parle quand même de plus en plus de risques.
06:43Le FMI l'a encore évoqué récemment.
06:45Même Jeff Bezos s'est exprimé sur le fait
06:47qu'il y avait potentiellement ici vraiment beaucoup d'argent
06:50qui était gâché pour l'instant inutilement dans les investissements inutiles
06:55au niveau de l'intelligence artificielle.
06:57Nous le verrons.
06:58Mais le risque, évidemment, c'est qu'on a une concentration de la performance
07:00dans ce secteur sur les marchés
07:02et qu'aujourd'hui, les investissements de ce secteur dans l'économie
07:05sont ceux qui drivent la croissance.
07:07C'est-à-dire que si nous devions avoir,
07:09comme on l'a eu plus tôt cette année,
07:10un moment deep seek, c'est-à-dire une entreprise disruptive
07:12qui peut faire aussi bien avec moins de moyens,
07:15ce serait évidemment problématique à la fois pour le Nasdaq
07:19et pour l'économie américaine essentiellement
07:20puisque ces investissements seraient mis à risque.
07:23Raphaël Thuin, j'évoquais effectivement cette consanguinité
07:25qu'on peut voir dans ce secteur de l'intelligence artificielle
07:28et des questionnements, on l'a vu cette semaine,
07:30parfois sur la rentabilité des activités,
07:34notamment on l'a vu sur Oracle hier.
07:37Oracle, on se souvient, qui avait bondi en bourse
07:38à l'annonce d'un carnet de commandes plein
07:40pour accompagner les entreprises sur cette thématique
07:43d'intelligence artificielle.
07:44Et plus récemment, hier, on s'est rendu compte que
07:47les carnets de commandes avaient beau être pleins,
07:50la marge par rapport au chiffre d'affaires
07:51était bien moindre que ce que Oracle avait l'habitude de faire.
07:55Est-ce que l'intelligence artificielle
07:56va tenir ses promesses en bourse ?
07:58Des promesses très élevées à l'heure actuelle quand même.
08:00Les promesses sont élevées, les attentes sont élevées.
08:02Il y a vraiment deux discours qui cohabitent.
08:04Un discours qui consiste à dire
08:06c'est une méga tendance intergénérationnelle,
08:09ça va transformer nos quotidiens professionnels et personnels d'ailleurs.
08:12Et puis, un autre discours consiste à dire c'est une mule.
08:15Et finalement, les deux discours peuvent cohabiter.
08:18Oracle est un exemple excellent, effectivement.
08:22D'une part, explosion du chiffre d'affaires.
08:24Les commandes en attente ont augmenté de 360%.
08:27Bien sûr, sur plusieurs années, on se projette sur plusieurs années.
08:30Il y a un éléphant dans le magasin de personnel,
08:32c'est OpenAI qui a fait des commandes gigantesques.
08:36Donc effectivement, les chiffres d'affaires croissent très rapidement.
08:39On va faire quasiment x10 d'ici 2030 sur l'infrastructure IA,
08:43qui est le cœur du projet sur Oracle de ce point de vue-là.
08:47Donc oui, une méga tendance exceptionnelle des montants faramineux.
08:51Mais à côté de ça, d'abord un donneur d'ordre OpenAI qui n'a pas cet argent.
08:55Oui, parce qu'en fait, précisons quand même que là, on a parlé d'Oracle,
08:58mais on pourrait parler de Samsung, de SKINX,
09:00on pourrait parler d'autres entreprises, de Nvidia aussi, d'AMD.
09:03En fait, à chaque fois qu'OpenAI crée un partenariat
09:06où passent des commandes massives,
09:08le titre de l'entreprise qui bénéficie de ce partenariat bondit en bourse.
09:14Exactement.
09:15Et effectivement, OpenAI aujourd'hui n'a pas cet argent.
09:17Aujourd'hui, OpenAI brûle de l'argent,
09:20a certes des capacités de financement gigantesques,
09:22parce que c'est la plus belle startup du monde, évidemment.
09:24Mais elle n'a pas l'argent qu'elle promet.
09:27Et effectivement, on voit cette notion de circularité.
09:30Si demain, un de ses acteurs devait manquer à ses devoirs
09:34ou n'était pas en mesure de faire face à ses obligations,
09:37ça pourrait entraîner un effet dominion.
09:39L'autre aspect sur Oracle,
09:41au-delà de la croissance des chiffres d'affaires que vous mentionnez,
09:43c'est qu'effectivement, on se rend compte
09:45que le retour sur investissement n'est pas exceptionnel.
09:48Et que globalement, cette croissance de chiffre d'affaires,
09:50elle vient aussi à un coût sur les marges qui est très important.
09:54Les marges d'oracle, en gros, elles étaient à 47% en 2021.
09:58D'ici 2030, elles vont chuter de 10 points,
10:01plus proche de 35-36%.
10:03C'est énorme pour un business.
10:05Et donc, on se rend aussi compte que finalement,
10:07au-delà de Nvidia,
10:08aujourd'hui, pas grand monde ne fait d'argent sur l'IA.
10:12On a beaucoup d'investissements,
10:14ça coûte très très cher,
10:15on brûle du cash, du cash qu'on n'a pas toujours.
10:17Et finalement, au-delà de Nvidia et de quelques autres exceptions,
10:20personne aujourd'hui n'a vu de retour sur investissement.
10:23Donc, c'est cette capacité à générer des retours sur investissement
10:26qui vont attirer l'attention des investisseurs.
10:29Et ça sera clairement la démarche à suivre sur les mois à venir.
10:32Valorisation trop élevée sur les techs américaines,
10:34Raphaël Thuin, ou c'est trop tôt pour le dire ?
10:37Alors, c'est très élevé, très clairement.
10:39Et on est dans une gigantesque vague de déploiement de CAPEX
10:43qui, et Vincent l'a dit, va créer du gâchis,
10:47une mauvaise allocation de ses investissements.
10:50Warren Buffett en a beaucoup parlé.
10:53Le CAPEX, les dépenses d'investissement,
10:55c'est une source de mauvaise allocation et de sous-performance.
10:57Donc, il va falloir être très sélectif, bien choisir.
11:00Maintenant, en termes de valorisation, il y a de tout,
11:03y compris parmi ces grandes techs très profitables
11:05qui se positionnent très agressivement sur l'IA.
11:08On peut argumenter sur certaines d'entre elles
11:10sur des valorisations qui sont peut-être encore acceptables.
11:14Est-ce qu'on va avoir des hauts et des bas sur le court terme ?
11:16Oui. Est-ce que sur le long terme,
11:17chez certains de ces Max 7, la valo est encore acceptable ?
11:21On peut en discuter.
11:23Justement, la saison des résultats va s'ouvrir aux États-Unis.
11:26À quoi est-ce que vous vous attendez, Raphaël Thuin ?
11:28Et on posera la même question à Vincent Juvins.
11:30Alors, il y a une forme d'optimisme
11:33et peut-être de mémoire un petit peu des trimestres précédents.
11:38Globalement, il y a une forte résilience des entreprises aujourd'hui
11:41dans ce contexte assez compliqué de droits de douane.
11:45Et on ne s'attend pas à ce qu'il y ait un grand changement de narratif
11:48de ce point de vue-là.
11:49Là, on va quand même être très attentif.
11:51C'est qu'on commence à percevoir dans la donnée
11:53et dans le discours de certaines entreprises
11:55les effets des droits de douane.
11:56Ça y est, ça commence.
11:58Ça commence dans le sentiment du consommateur,
12:00en particulier aux États-Unis,
12:02qui a l'air plus inquiet, en particulier pour celui le moins fortuné.
12:05On commence à voir dans certains segments de l'économie,
12:08effectivement, des signes, des effets de ces droits de douane.
12:11Et puis aussi sur les prix, sur l'inflation,
12:14sur les attentes d'inflation.
12:15On voit très clairement que c'est en train de repartir à la hausse.
12:18Donc, c'est peut-être le début de quelque chose d'autre.
12:21Jusqu'à présent, d'un point de vue micro,
12:23on n'avait pas tellement constaté un impact significatif
12:26de ces droits de douane.
12:27Peut-être la vraie première question à poser
12:29pour cette saison des résultats qui s'ouvrent aujourd'hui aux États-Unis.
12:33Commençons-nous à voir les effets ?
12:35Vincent Juvins, va-t-on voir les droits de douane s'inviter
12:39dans cette saison des résultats qui s'ouvrent demain, d'ailleurs,
12:43avec la publication ce soir des résultats de Delta Airlines ou de PepsiCo ?
12:50Oui, alors elle est plus importante que jamais,
12:53cette saison des publications de résultats,
12:54parce que comme ça a été évoqué, on a des marchés dans le secteur technologique,
12:57mais des marchés de manière générale qui sont objectivement chers.
12:59On est largement au-delà des moyennes historiques.
13:01Donc, il faut, pour pouvoir justifier ces cours,
13:04évidemment avoir une croissance bénéficiaire qui reste au rendez-vous.
13:07Alors, comme vous le dites, on rentre dans le dur.
13:09Alors, cette semaine est quand même relativement légère.
13:10C'est surtout la semaine prochaine qui sera importante,
13:13puisqu'on a à peu près 40 valeurs du S&P 500
13:15qui vont publier pour à peu près 8% de la capitalisation boursière,
13:18avec des grands noms.
13:19Citigroup, Goldman Sachs, J.P. Morgan, Wells Fargo, pour ne pas les citer,
13:23qui, au-delà de leurs business respectifs,
13:25sont également des bons baromètres de la santé économique américaine
13:28et de la dynamique de marché de manière générale.
13:30Alors, les marchés s'attendent à peu près à 8-9% de croissance bénéficiaire aux États-Unis,
13:36un maigre 2% pour l'Europe,
13:38et toujours une croissance bénéficiaire avec le hausse double digit dans les pays émergents.
13:43Donc, finalement, une période de résultats de relativement bonne facture au niveau international,
13:48à l'exception de l'Europe.
13:49Alors, on verra si ces tarifs sont visibles aujourd'hui dans les résultats des entreprises.
13:54En tout cas, ce n'est pas ce qui est attendu par des analystes à l'heure actuelle.
13:58On est plutôt sur une poursuite, en tout cas, de ce bon momentum bénéficiaire.
14:02Mais, encore une fois, à la fin de la semaine prochaine,
14:04on aura davantage d'informations pour tirer des conclusions.
14:09Alors, nous, évidemment, on reste investi sur les marchés financiers,
14:12on est neutre sur les marchés d'action.
14:14Donc, on a 50% dans des fonds équilibrés,
14:17conscient qu'on a des valorisations élevées,
14:19mais que celles-ci sont compensées par des bons résultats.
14:21Donc, il faudra voir si cet équilibre, évidemment, subsiste
14:24au cours de cette saison de publication de résultats
14:27pour maintenir cette position dans le contexte actuel.
14:30Notre préférence va clairement, et on verra si les résultats le justifient,
14:33vers les émergents aujourd'hui,
14:35pour lesquels il y a un alignement des astres aujourd'hui assez favorable,
14:39des résultats supérieurs à ceux qu'on a dans les pays développés,
14:41des valorisations plus attractives,
14:43et puis un dollar qui reste sous pression
14:44et qui, réellement, donne de l'oxygène à ces marchés.
14:48Donc, on a une belle surperformance de ces places,
14:50et je pense qu'elle va continuer à durer.
14:52Et puis, pour faire le point ou le lien avec la thématique technologique,
14:55on achète, nous, par exemple, beaucoup de technologiques en Asie,
14:58en Chine, pour ne pas la citer,
15:00ce qui nous permet également, finalement,
15:01d'acheter de la technologie à meilleur compte aujourd'hui.
15:03C'est peut-être là aussi une manière pour les investisseurs
15:05de rester exposés à la thématique,
15:07mais à une valorisation plus acceptable.
15:09Raphaël, tu vois, Vincent Juvin s'évoque justement
15:12ce recul du dollar depuis de nombreux mois maintenant.
15:15C'est vrai que quand on investit sur les marchés actions,
15:18il faut prendre en compte ce recul du dollar.
15:21On voit quand même depuis quelques jours que l'euro recule lui aussi,
15:24le yen recule lui aussi.
15:25Est-ce que ça change le contexte dans lequel on mène ses investissements
15:30ou on reste sur une tendance de long terme de recul du dollar ?
15:34C'est un facteur de marché à suivre, effectivement.
15:37Ce que certains appellent le positionnement de débasement,
15:42cette idée que face à une inflation résiliente
15:45qui pourrait se stabiliser à des niveaux plus élevés
15:48et des politiques monétaires qui deviennent de plus en plus
15:51accommodantes, en particulier aux États-Unis,
15:54on a un risque effectivement que la valeur de ces grandes monnaies
15:58puisse diminuer.
16:00et que face à ça, on change de valeur refuge.
16:03On cherche des nouvelles valeurs refuge.
16:05D'accord.
16:06Comme l'or ou le bitcoin, par exemple.
16:07Le bitcoin, évidemment.
16:09Certains parleront du franc suisse
16:10qui est dans une espèce d'îlot au milieu de l'océan.
16:14Mais c'est vrai que cette tendance à voir
16:16la dépréciation des grandes monnaies
16:17et du dollar en particulier est assez spectaculaire.
16:20Elle interroge aussi dans une allocation aujourd'hui
16:23quel actif doit faire figure de valeur refuge.
16:27Et puis sur le dollar aussi, ça s'inscrit dans un contexte plus large
16:31de primes vis-à-vis de l'actif américain.
16:35Une prime qui s'est développée sur les cinq dernières années
16:37qui a été assez spectaculaire.
16:39Sur les cinq dernières années, pour chaque dollar investi dans le monde,
16:4380 centimes l'ont été aux États-Unis.
16:46Ça a fait que les actifs américains ont gonflé en valorisation.
16:49Et on le voit sur les actions aujourd'hui.
16:51L'écart entre l'Europe et les États-Unis n'a jamais été aussi grand.
16:54On le voit sur le crédit, les primes de risque aux États-Unis
16:57seront bien plus contraintes, bien plus serrées
17:00qu'elles ne peuvent l'être ailleurs et en Europe en particulier.
17:02Et on le voit sur les monnaies, le dollar faibli.
17:05Il était probablement artificiellement trop cher.
17:08Et peut-être qu'on peut imaginer que cette tendance puisse continuer.
17:11Dans ce contexte, Vincent Juivin nous a dit qu'il regardait beaucoup
17:13ce qui se passait du côté des émergents.
17:15Qu'est-ce que vous regardez, vous Raphaël Thuin, sur les marchés à l'heure actuelle ?
17:18Alors nous, la stratégie cœur, ça va être une stratégie de portage.
17:22On trouve que l'obligataire est dans une espèce d'âge d'or.
17:25On peut construire du rendement dans le portefeuille,
17:28aller chercher de belles signatures de qualité
17:30et construire des portefeuilles à 4, 5, 6 %,
17:33un matelas de performance à faible volatilité
17:36qui permet de voir venir.
17:39Aujourd'hui, on se trouve bien rémunéré
17:40quand on regarde les rendements embarqués sur l'obligataire.
17:44D'accord.
17:44Le crédit ?
17:45Le crédit en particulier et en particulier européen.
17:48D'accord.
17:48Donc ça, ça va être au cœur du portefeuille.
17:50Ça ne nous empêche pas de faire des actions.
17:51On a eu tendance globalement à être un peu moins investi
17:54que dans le passé sur les actions,
17:55sur ces problématiques de valorisation.
17:57Mais il faut être investi.
17:59Et au sein de ces actions, il y a des zones d'attractivité.
18:02On aime bien l'Europe, c'est réjouissant.
18:03Mais oui, il y a une grosse...
18:04Ça reste une thématique d'investissement, l'Europe ?
18:05C'est une belle thématique.
18:07La thématique de la souveraineté nous interpelle en particulier.
18:10La défense aussi, qu'on continue de privilégier dans les allocations.
18:14Et puis aux États-Unis, on en a beaucoup parlé.
18:16Sur la tech, il faut être très sélectif.
18:19Oui, il y a des zones d'excès de bulles.
18:21Mais il y a malgré tout de quoi se positionner sur le long terme,
18:25en particulier sur cette thématique d'IA,
18:26à des valorisations par certaines entreprises
18:29qui restent encore acceptables.
18:30Donc toujours un vrai focus sur la tech.
18:33Merci Raphaël Thuin de nous avoir accompagné dans Good Morning Market,
18:36ce directeur des stratégies de marché de capitaux chez TKO Capital.
18:38Merci également Vincent Juvins d'avoir été avec nous à distance,
18:41responsable de la stratégie d'investissement d'ING.
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