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Retrouvez Le 18/19 d'Hedwige Chevrillon en replay.
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00:00C'est La Tribune présente
00:01Le 18-19 d'Edwige Chevrillon
00:06Bonsoir à tous, bienvenue dans ce 18-19 où évidemment on parlera des retraites.
00:14Est-ce qu'on va vers une suspension ? Si oui, mais à quel prix on en parlera avec les meilleurs experts ?
00:18Je recevrai Benjamin Diane qui est l'ancienne plume de Manuel Valls.
00:21Je recevrai l'ancien secrétaire d'État justement chargé de la réforme des retraites, Laurent Pietraszki.
00:26Eric Vell, ex-conseiller ministériel qui publie un livre très intéressant, c'est « Retraite, un blocage français ».
00:33Et puis bien sûr Caroline Morisseau, notre experte à BFM Business.
00:36Mais tout de suite, on fera un petit pas de côté ou un petit pas en haut puisque c'est la semaine mondiale de l'espace.
00:42Je recevrai Hélène Huby qui est directrice générale de The Exploration Company.
00:46Elle vient d'intégrer la liste des top 100 des entreprises de la tech les plus impactantes dans le monde.
00:54C'est-à-dire si on a de la chance de le recevoir parce que justement, elle est de passage à Paris.
00:57Puis je demanderai un peu quel regard elle porte sur la France.
01:00Mais tout de suite, le journal de Stéphanie Collot.
01:06Il est pile 18h. Bonsoir Stéphanie.
01:08Bonsoir Edwish.
01:09Évidemment, plus que quelques heures avant la fin des ultimes négociations entre Sébastien Lecornu et les partis d'opposition.
01:16Le premier ministre démissionnaire reçoit les chefs de partis et des groupes parlementaires.
01:21Il se rendra ensuite à l'Elysée pour rendre compte à Emmanuel Macron des négociations avant de prendre la parole à 20h sur France de ce soir.
01:29Ce matin, il a évoqué un objectif de déficit public en dessous de 5% du PIB en 2026 contre 4,7.
01:37Il y a encore deux semaines, une révision qui lui donne 9 milliards d'euros de marge pour négocier un accord sur le budget.
01:44Il est par ailleurs question d'une suspension de la réforme des retraites, une mesure qui pourrait coûter jusqu'à 13 milliards d'euros par an à horizon 2035 selon la Cour des comptes.
01:54Pendant ce temps, ça va mieux en Allemagne.
01:56Le PIB devrait éviter la stagnation en 2025 selon les dernières prévisions du gouvernement.
02:03Après deux années de récession consécutive, la croissance devrait progresser de 0,2% cette année avant un rebond plus marqué en 2026 à 1,3%.
02:12Une reprise tirée par le grand plan de relance et ses centaines de milliards d'euros investis dans les infrastructures.
02:19Un bémol toutefois, la production industrielle moteur de la croissance allemande recule de 4,3% en août.
02:25C'est sa plus forte baisse en trois ans.
02:28Dans l'actualité, entreprise Airbus a livré 73 appareils à 41 clients en septembre, portant son total à 507 livraisons depuis le début de l'année.
02:37C'est 10 de plus qu'à la même période l'année dernière.
02:40L'objectif reste fixé à 820 avions livrés en 2025.
02:45Un cap ambitieux qui suppose plus de 100 appareils par mois sur le dernier trimestre.
02:51Du mouvement chez Stellantis, Antonio Filosa fait encore un peu plus le ménage dans son organigramme.
02:57Un coup de balai qui voit les Français quitter les postes les plus prisés chez le constructeur
03:01et qui au contraire consacre l'ascension de cadres italiens anciens de chez Fiat.
03:08Et puis le groupe AVEC est placé en liquidation judiciaire, décision du tribunal de Bobigny.
03:13La justice avait rejeté vendredi dernier le plan de redressement de la société.
03:17Le groupe compte plus de 10 000 employés.
03:19« Employés » 18h02 sur BFM Business, les marchés.
03:22BFM Business, c'est toute l'information économique et financière gratuitement à la télévision.
03:28BFM Business, première sur l'écho.
03:30Les marchés avec Antoine Larigauderie.
03:34Antoine, on termine en hausse ce soir.
03:35Oui, une belle séance, plus 1,07% pour le CAC 40, 8 060 points.
03:40On n'est plus très loin de nos records historiques sur le CAC 40.
03:44En plus, le volume d'affaires était très correct, à 3,5 milliards d'euros d'actions négociées.
03:47La tech un petit peu en retrait, l'Euronext Tech Leaders n'a gagné que 0,05%.
03:52Mais un secteur attirait vraiment le CAC 40 vers le haut, le secteur du luxe
03:56qui était encore une fois bien orienté à l'image d'LVMH
03:59qui a gagné 2,8% à 575,50 euros.
04:03Mais aussi celui de la métallurgie avec de nouvelles mesures anti-dumping européennes
04:07en défaveur de l'acier chinois qui protège l'industrie en Europe.
04:11ArcelorMittal finit plus fort au hausse du CAC à plus 6,5%, 35,30 euros.
04:15Et c'est Aperham qui suit, plus 6,24 à 33,38 euros sur le SBF 120 à la baisse.
04:22C'est le secteur auto qui a pâti notamment du profit warning de BMW ce matin.
04:27Renault a perdu 1,8% à 35,50.
04:29Stellantis moins 1,3% à 9,31.
04:31Plus forte baisse du CAC.
04:32Capgemini moins 2,36 à 122,05 euros.
04:35Les taux se sont vraiment bien calmés.
04:38On a perdu 10 points de base par rapport à hier après-midi à 3,52 sur l'OAT français.
04:43Le CAC donc plus 1,07, 8 060 points.
04:46Oui, comme quoi, et puis à l'instant, petite précision, Sébastien Lecornu est donc en route pour l'Elysée.
04:52Il vient de quitter Matignon.
04:54Merci Antoine, merci Stéphanie.
04:57On vous retrouve à 19h pour votre grand journal de l'écho, 19h, 19h30.
05:01Tout de suite, notre futur, Elon Musk peut-être, française.
05:05LNUBI, directrice générale de The Exploration Company.
05:09BFM Business et la Tribune présentent le 18-19 d'Edwige Chevrillon.
05:16Vous êtes bien dans le 18-19, où l'on parle, bien sûr, des retraites.
05:23Mais tout de suite, on reçoit Ellen Ubi, qui est directrice générale de The Exploration Company.
05:28Ellen Ubi, bonsoir.
05:29Bonsoir Edwige.
05:30Merci d'être là.
05:32C'est la semaine mondiale de l'espace.
05:35C'est important, c'est toujours du 4 octobre au 10 octobre.
05:38Pour une raison simple, c'est que le 4 octobre correspond au lancement du Spoutnik 1.
05:43C'était en 1957.
05:44Et le 10 octobre correspond à la signature du traité de l'espace en 1967.
05:50Merci d'être là.
05:51C'est pour ça que vous êtes à Paris.
05:54Vous venez, je crois que c'est hier ou avant-hier, vous venez d'être classé votre entreprise, vous,
05:59parmi les top 100 des entreprises de tech les plus impactantes dans le monde.
06:05C'est quand même une consécration assez incroyable.
06:08Vous êtes évidemment la seule entreprise française, même si vous êtes, on le verra, franco-allemande.
06:13Oui, c'est la première fois qu'une entreprise spatiale européenne arrive dans ce classement.
06:19Et je pense que l'une des raisons pour ça, c'est que, donc, qu'est-ce qu'on fait ?
06:21On développe des vaisseaux spatiaux, on développe des capsules spatiales entre États.
06:25Donc, on collabore, bien sûr, en France, mais aussi en Allemagne, en Italie, aux États-Unis, aux Émirats.
06:31Et à travers ces collaborations, un peu comme Robert Schumann le faisait avec le charbon et l'acier,
06:35on crée des solidarités de fait qui protègent les collaborateurs internationales.
06:39Alors, j'imagine que lorsque vous regardez ce qui se passe un petit peu en France, vous vous dites,
06:42tiens, c'est lunaire, puisque vous êtes dans l'espace.
06:45Vous incarnez donc ce nouveau visage de l'Europe.
06:48Patrick Martin, vous voyez qui est, le président du MEDEF, il a posté ce matin sur X,
06:52Houston, Houston, nous avons un problème, nous sommes en plein point de bascule.
06:58Vous vous dites quoi, là, quand vous êtes atterri à Paris, là, vous vous dites quoi ?
07:01Où est-ce que je suis ?
07:03Alors, j'ai confiance sur le futur de la situation, parce que j'ai confiance dans le sens démocratique des Français.
07:16Mais je pense que c'est effectivement, c'est un peu un moment, je ne suis pas sûre qu'il fallait l'appeler Houston,
07:22mais c'est un peu un moment où, en fait, il faut que chacun d'entre nous se dise,
07:27comment est-ce que je peux servir ?
07:29Et, bon, c'est plutôt personnel, mais l'impression qu'on a, c'est que, vous voyez,
07:33quand on a un bateau dans la tempête, et qu'on est sur le bateau,
07:37ce qui est le cas aujourd'hui des hommes politiques, la France, c'est un bateau dans la tempête,
07:42on est en très grande difficulté budgétaire, il y a beaucoup d'instabilité,
07:45ce n'est pas bon du tout pour l'économie du pays.
07:48La question, ce n'est pas de quoi je vais avoir l'air une fois que le bateau est au port,
07:52c'est comment on sort le bateau de la tempête, et comment je peux être utile,
07:54est-ce qu'il faut que je borde le phoque, est-ce qu'il faut que je tienne le gouvernail, etc.
07:57Et, j'espère beaucoup que, là, dans les jours qui viennent,
08:00il va y avoir des gens qui vont se dire, mon premier principe, c'est de service.
08:05Et, donc, le service, qu'est-ce que c'est aujourd'hui ?
08:08C'est de former un gouvernement qui va être relativement stable,
08:10et c'est d'avoir un budget.
08:12Évidemment, il y a des questions politiques qui se posent,
08:14mais je pense que l'urgence du moment, c'est de servir, en fait.
08:17Mais, en même temps, vous êtes une chef d'entreprise,
08:20vous avez 350 salariés, vous allez...
08:23400 maintenant.
08:24400 maintenant, déjà, vous voyez.
08:25Tous les jours, ça augmente.
08:25Tous les jours, ça augmente.
08:26Donc, excusez-moi, je devais dater d'avant-hier.
08:29Mais, vous avez 400 salariés.
08:31Vous venez de lever, vous êtes venue du reste, sur ce même plateau,
08:34vous venez de lever 150 millions d'euros.
08:36Donc, business is business, quand même.
08:38Ellen Ubi, est-ce que vous vous dites,
08:40puisque vous incarnez la tech, on m'a dit, le futur,
08:43Ellen Musk, etc.
08:44Est-ce que vous vous dites, ça va être compliqué
08:46de continuer à me développer en France ?
08:50Mais, nous, on double down sur la France.
08:52D'accord.
08:52Donc, par exemple, on vient d'acheter là.
08:55Malgré tout ce spectacle ?
08:56Malgré tout ce qui se passe, moi, j'ai confiance.
09:00J'ai confiance dans le pays, j'ai confiance dans son sentiment démographique,
09:04j'ai confiance dans ses capacités.
09:06On embauche beaucoup de Français.
09:07On attire aussi en France des gens qui viennent du monde entier.
09:10On a, par exemple, récemment embauché quelqu'un qui était administrateur associé à la NASA.
09:18Donc, on attire vraiment des talents du monde entier.
09:20Et donc là, on vient d'acheter à Bordeaux une énorme usine.
09:24Et on installe nos capacités pour faire de la protection thermique,
09:28qui permet à notre capsule de réentrer, qui peut aussi servir les missiles.
09:32Donc, cette protection, d'ailleurs, on a sorti la première tuile de protection thermique
09:35il y a quelques semaines.
09:35On installe notre ligne d'assemblage de nos moteurs.
09:38Et j'espère que j'aurai l'occasion de vous faire visiter.
09:41On aura notre centre de contrôle et de commande à Bordeaux,
09:45directement relié à Houston.
09:47Donc là, on pourra appeler Houston, pas pour des problèmes politiques,
09:50mais parce qu'effectivement, quand on pilote une capsule là-haut,
09:52on est en coordination permanente avec la NASA,
09:55pour s'assurer qu'on peut aller directement à la station.
09:57Donc, non, la France, on double down.
09:59C'est évidemment, honnêtement, quand on compare à l'Allemagne,
10:01puisqu'on est implanté en Allemagne aussi,
10:02la situation est compliquée.
10:07Mais OK, si on pense à 5, 10, 15 ans, voilà.
10:10La marque de confiance, c'est que là, on vient d'acheter à Bordeaux une...
10:12Oui, c'est une grande marque de confiance.
10:15En même temps, en Allemagne, ce n'est pas non plus plus simple,
10:18même si le nouveau chancelier est en train d'investir beaucoup.
10:22Eux, ils ont les moyens.
10:24On a un plan de relance, notamment pour les entreprises
10:27et pour la défense gigantesque.
10:29Donc, le ministre, en particulier le ministre de la Défense,
10:32a proposé un plan très, très important,
10:34donc de plusieurs dizaines de milliards investis sur la défense
10:37et en particulier la défense de l'espace.
10:40Et je pense que l'Allemagne va se transformer dans les 5 ans qui viennent.
10:43Quand on voit la façon dont ils ont réussi la réunification,
10:45qui était un challenge extraordinaire...
10:48On les a aidés, on les a aidés, on a financé largement.
10:50Bon, là, en fait, ils vont sur la défense de façon très, très importante
10:55parce que la menace russe est prise extrêmement au sérieux.
10:57Donc, on va participer à cet effort de défense,
10:59évidemment en franco-allemand,
11:01parce qu'on a toujours des technologies qui sont entre les deux pays.
11:03Et une application très concrète, en fait, qu'on fait,
11:06c'est que quand vous allez aux stations spatiales,
11:09il y a une chose, chère Edwitz,
11:10que vous n'avez jamais le droit de faire,
11:12c'est de rentrer en collision avec la station.
11:14Parce que sinon, évidemment, il n'y a pas de problème.
11:15Ça, je peux comprendre.
11:17Maintenant, si vous êtes dans l'espace
11:19et vous avez des satellites qui sont malfaisants
11:22parce qu'ils vous espionnent, parce qu'ils vous hackent,
11:24parce qu'ils vous spouffent, en gros,
11:25parce qu'ils perturbent soit votre observation,
11:27soit votre communication.
11:28Qu'est-ce que vous faites ?
11:29Premièrement, vous prenez de l'information.
11:31Qu'est-ce que c'est que ce satellite ?
11:32Qu'est-ce qu'il fait ? D'où il vient ?
11:33Et puis après, vous avez besoin potentiellement d'agir
11:35sur ce satellite pour le neutraliser.
11:38Eh bien, pour faire ça,
11:39il faut pouvoir manœuvrer de façon extrêmement précise
11:41et extrêmement fiable.
11:43Et donc, c'est exactement les mêmes technos
11:44qu'on emploie pour aller à la station
11:45qu'on va réutiliser
11:48et qu'on offre au gouvernement allemand et français
11:50pour dire, pour protéger nos assets européens dans l'espace.
11:53Ça, c'est quelque chose qu'on sait faire
11:54à The Exploration Company.
11:55Oui, parce qu'en fait, on va rappeler,
11:57même si vous nous le rappelez souvent,
11:59qu'en fait, votre grand projet,
12:01enfin, qu'il n'y a plus qu'un projet maintenant.
12:03Ah, c'est une réalité.
12:03Oui, c'est une réalité.
12:05C'est cette très grande capsule
12:07que vous avez envoyée
12:09qui peut servir
12:11pour aller chercher, justement,
12:13dans l'espace et vers la station internationale
12:16des biens et des hommes.
12:19Et des hommes.
12:20Donc, en fait, on a un peu le DHL de l'espace.
12:22Oui.
12:22Donc, il y a des fusées
12:25qui s'occupent de faire le transport
12:26de la Terre à l'espace.
12:27Et puis après, il y a nous
12:28qui nous occuperons de faire le transport
12:30de l'espace à la station spatiale
12:32et on revient.
12:33Et donc, on démarre par du fret
12:34parce que c'est plus simple
12:36de démarrer par du fret.
12:37Et c'est un peu la technique de Musk aussi.
12:40Musk, il n'a pas fait tout de suite
12:41des fusées réutilisables.
12:42Il a fait d'abord des fusées petites,
12:43après grandes,
12:44et puis après réutilisables.
12:45On a fait des capsules petites d'abord.
12:47En quatre ans, on a envoyé deux capsules
12:48dans l'espace.
12:49C'est un record de vitesse.
12:51Et maintenant, on fait la capsule
12:52taille adulte,
12:54qui au passage va être
12:55la plus grosse capsule du monde.
12:56Donc, c'est quand même assez sympa.
12:58Et qui au passage aussi,
12:59c'est une première mondiale.
13:00Et co-financée à peu près 50-50
13:02entre les privés et le public.
13:05Et Musk, quand il a financé sa capsule,
13:07il a mis 10 à 15 % d'argent privé
13:08et la NASA a payé le reste.
13:09Ah oui, parce que quand on dit
13:10Elon Musk, c'est incroyable,
13:11c'est une réussite.
13:12Oui, mais parce que c'est la NASA
13:13qui a financé Elon Musk en fait.
13:15Et donc, l'avantage pour nous en Europe,
13:17quand même, on sauve un peu
13:19d'argent du contribuable
13:20puisqu'on finance à 50-50.
13:23Deux, si on n'a pas de capsule,
13:25vous, avec vos impôts,
13:26moi avec mes impôts,
13:28on paye un demi milliard
13:29pour faire voler notre ami Sophie,
13:31notre ami Thomas.
13:32Si on a une capsule,
13:34on paye à peu près la même chose,
13:35mais tout l'argent reste ici
13:36et on crée des emplois et des technologies.
13:38Donc, c'est pour ça que c'est super important
13:39qu'on ait une capsule.
13:40Parce que sinon, l'argent du contribuable français
13:42vient financer SpaceX.
13:44C'est quand même pas ce qu'on veut
13:44dans le futur.
13:45Non, ça c'est clair.
13:46Enfin, du moins,
13:47c'est clair.
13:47Chez nous, rien n'est vraiment jamais clair.
13:50La question, c'est,
13:53là, vous avez levé 150 millions ?
13:55Au total, on a levé un peu plus de 200 millions.
13:57Oui, c'est ça.
13:57Parce qu'en 2023, il y avait 50
13:59et puis là, en 2024, il y a eu 150.
14:01C'est pas compliqué.
14:02J'ai l'enouvanté un peu,
14:03mais quand même,
14:03chaque fois qu'on fait une levée de fonds,
14:04c'est la plus grosse levée
14:05jamais effectuée dans l'an spatial.
14:06Donc, on a fait la plus grosse levée C,
14:08la plus grosse levée C,
14:08la plus grosse levée C,
14:09la plus grosse levée C,
14:09la plus grosse levée C,
14:09jamais effectuée dans l'an spatial en Europe.
14:17On verra, mais il est possible,
14:18oui, qu'on fasse encore une levée de fonds,
14:19mais cette fois-ci,
14:20pour développer d'autres produits.
14:22Puisqu'en fait, la capsule,
14:24elle sera, si tout se passe correctement,
14:26en novembre, il y a un grand raout
14:27de tous les ministres en charge du spatial.
14:29Et donc, ils vont valider
14:30la deuxième partie du financement public
14:32de la capsule.
14:33Le financement privé, lui, est déjà assuré.
14:34Donc, on l'a, hop, il est en banque.
14:36Le financement public,
14:37on en a eu 10%
14:38lors d'une compétition qu'on a gagnée.
14:41Il y avait deux finalistes de la compétition,
14:43nous et Thales en Italie.
14:45Et puis, aujourd'hui,
14:46on est, à ma connaissance,
14:47la seule entreprise
14:48à respecter les critères
14:50qui avaient été annoncés à l'époque
14:51pour rentrer en phase 2 de la compétition.
14:53C'est-à-dire qu'on tient notre planning,
14:55on tient notre développement technologique
14:57et on a sécurisé le financement privé.
15:00Moi, ma question, c'est quand même
15:01parce que là, maintenant,
15:01vous avez aussi d'autres projets,
15:03vous avez un véhicule.
15:04Expliquez-nous,
15:05puis après, moi, je vous poserai mes questions.
15:07Donc, notre vision,
15:09c'est de maîtriser l'ensemble
15:10de la chaîne du transport spatial.
15:12C'est vraiment d'offrir à l'Europe,
15:14finalement, cette capacité qu'à SpaceX,
15:16de pouvoir lancer des satellites
15:17pour un prix extrêmement bas,
15:20de pouvoir transporter du cargo
15:22des hommes dans l'espace
15:22et puis d'aller sur la Lune.
15:24Donc, c'est vraiment
15:25toute la chaîne de transport.
15:26Donc, il faut commencer par quelque chose.
15:27On commence par la capsule.
15:29Ça, c'est notre premier produit.
15:30Ça y est, on y est.
15:31On en a lancé deux.
15:32On a sécurisé la moitié du financement
15:35de la grande
15:35et l'autre moitié devrait tomber
15:37en novembre.
15:38Donc, à la fin de cette année,
15:38normalement, ça y est,
15:40il faut encore exécuter, bien sûr,
15:42mais ça y est,
15:43et on aura aussi fabriqué
15:45un premier prototype taille nature,
15:47en fait, de la capsule.
15:48Elle devrait être envoyée
15:49dans l'espace quand ?
15:50Au bout de 28.
15:52D'accord.
15:53Au bout de 28.
15:54Oui, ça prend un peu de temps.
15:55Ça prend un peu plus.
15:56Le deuxième produit,
15:58c'est un Lunar Lander,
16:00donc un véhicule pour aller sur la Lune,
16:02qu'on développe en coopération
16:03avec les Émirats.
16:04Et ça, c'est quelque chose
16:05qui me plaît beaucoup
16:05parce qu'en fait,
16:06si tout se passe correctement,
16:08d'ici la fin de la décennie,
16:09on va emmener pour la première fois
16:10l'Europe et le monde arabe
16:12ensemble sur la surface de la Lune.
16:14C'est assez symbolique.
16:15Pardonnez-moi,
16:15je n'ai rien contre le monde arabe,
16:16mais pourquoi ça ne reste pas européen ?
16:19Vous voyez, puisque vous-même,
16:20vous avez dit,
16:22je suis, enfin, nous sommes
16:23le champion, la championne
16:26de la spèce européenne.
16:31Pourquoi ça ne reste pas européen ?
16:34Pourquoi on ne peut pas avoir
16:35des racines européennes
16:36et devenir un géant mondial ?
16:38Vous pouvez être un géant mondial européen ?
16:40Nous, ce qu'on veut,
16:41c'est être effectivement un géant mondial
16:43aux racines européennes.
16:44Et donc, pour ça,
16:45il faut s'implanter dans les pays
16:46qui vont être les grands marchés demain.
16:48Donc, on est aux États-Unis
16:49pour pouvoir vendre aux États-Unis.
16:50On a d'ailleurs vendu déjà
16:51cinq missions de notre capsule
16:52aux États-Unis.
16:52Donc, on a là cinq contrats
16:54aux États-Unis,
16:54750 millions d'euros.
16:56Et les gens qui nous ont achetés,
16:57ils auraient aussi pu acheter
16:58à SpaceX.
17:00Et ils nous achètent
17:00parce qu'ils ont absolument besoin,
17:01les Américains ont absolument besoin
17:02de compétition par rapport à SpaceX.
17:04Bon, les Émirats,
17:05c'est un pays qui a une ambition
17:06spatiale très importante.
17:09Et donc, on va aussi,
17:10on s'implante,
17:11on a ouvert aux Émirats,
17:13on s'implante
17:13pour participer, en fait,
17:14à la construction de cette ambition.
17:16Et du coup,
17:17ça nous permet évidemment
17:17d'accéder à ce marché
17:18de façon beaucoup plus...
17:19Oui, et puis en plus,
17:20ils ont beaucoup d'argent.
17:21Et puis, c'est plus simple
17:22d'en obtenir, je pense.
17:24Je ne sais pas si c'est plus simple,
17:26mais en tout cas,
17:28effectivement,
17:28c'est un fait
17:28qu'ils ont beaucoup d'argent.
17:29Mais notre mission,
17:30c'est de construire
17:31des véhicules spatiaux
17:31entre nations
17:32pour favoriser cette collaboration
17:34et, j'espère,
17:36un peu de paix.
17:36Donc, deuxième véhicule,
17:37c'est le Lulander.
17:38Ça fait partie des valeurs
17:39que vous défendez.
17:39C'est pour ça qu'on a été nommés.
17:41Oui, on a été nommés.
17:42Et la troisième,
17:44évidemment,
17:44c'est une fusée.
17:46Donc, c'est pareil,
17:46on y va pas à pas.
17:47La brique,
17:48la brique maîtresse de la fusée,
17:50c'est le moteur.
17:51Et donc, ça...
17:51Et ça sera une fusée
17:52pour faire quoi ?
17:53Ce sera la...
17:53La SpaceX ?
17:54Si on réussit,
17:55ce sera la plus grosse fusée
17:56jamais développée en Europe.
17:57Et donc, on commence par le moteur
17:58et aujourd'hui,
17:59on travaille sur le plus gros moteur
18:00jamais développé en Europe.
18:01et on a fait, bon,
18:03quelques tests de composants.
18:05Et là,
18:05quelle taille par rapport
18:06au SpaceX qu'on connaît ?
18:07Alors, par rapport
18:08au SpaceX actuel
18:10qui est Falcon 9,
18:11ce sera plus gros.
18:12Par rapport à Starship
18:13qui est le SpaceX futur,
18:14ce sera plus petit.
18:15L'idée est de faire
18:16quelque chose de la taille
18:17d'une fusée
18:18qui s'appelle New Glenn
18:18qui a été développée
18:21par Blue Origin,
18:21par Jeff Bezos,
18:23qui est capable,
18:24en gros,
18:24d'emporter 40, 50, 60 tonnes
18:25en orbite basse.
18:26Oui.
18:28Est-ce que vous travaillez
18:29avec Ariane Space,
18:30avec l'ESA ?
18:32Est-ce que l'agence
18:34spatiale européenne ?
18:35On a un modèle
18:35en fait très particulier.
18:37C'est aussi une première
18:38en fait en Europe
18:39où on coopère
18:40entre investisseurs privés
18:41et investisseurs publics.
18:42Oui.
18:43Donc, au démarrage,
18:44pour ne pas perdre de temps,
18:46parce que si on veut faire
18:46une capsule
18:46ou une fusée,
18:47etc.,
18:48le modèle traditionnel
18:49c'est de dire
18:50je vais voir la France
18:51et puis je lui demande
18:52de l'argent
18:52et puis je vais voir l'Allemagne
18:53et je vais voir l'Italie.
18:54Et à la fin,
18:54on passe 5 ans en négociation
18:56et puis la France,
18:57elle vous dit
18:57moi je veux bien
18:58vous donner de l'argent
18:58mais il faut que vous travailliez
18:59avec cette entreprise,
19:00etc.,
19:01ton job, etc.
19:02Nous,
19:04cette phase,
19:06elle est devenue zéro
19:06parce qu'on a démarré
19:07tout de suite
19:07avec l'argent privé.
19:09Et donc,
19:09dès le démarrage,
19:10on a optimisé
19:10notre setup industriel.
19:11Et une fois qu'on a sécurisé
19:13cet argent privé,
19:13on est allé voir les gouvernements,
19:14effectivement ce qu'on fait maintenant,
19:16en disant
19:16ben voilà,
19:16si vous voulez,
19:17on a déjà payé la moitié,
19:18c'est le moment de nous soutenir.
19:20Donc ça,
19:20on l'a fait en 23,
19:21on le refait maintenant cette année
19:22et donc ça permet en fait
19:24d'une part
19:25de gagner un temps formidable
19:26parce qu'on n'a pas à faire
19:28ces cinq années de négociation.
19:29Vous forcez un peu la main
19:30aux financeurs publics.
19:31On ne force pas la main
19:32parce qu'on lui fait gagner du temps.
19:34Au lieu de payer 100% du développement,
19:35il paie 50% du développement.
19:37On fait gagner de l'argent.
19:38Au lieu de passer
19:39cinq ans, six ans
19:39dans les négociations
19:40et d'aboutir à un véhicule
19:41qui est optimisé
19:42d'un point de vue géopolitique
19:43mais dont on ne sait pas
19:44s'il est optimisé pour le marché,
19:46c'est impossible
19:47de lever de l'argent privé
19:47si l'autre véhicule
19:48n'est pas compétitif.
19:50Et il est compétitif
19:51puisqu'on a gagné
19:51des contrats aux Etats-Unis.
19:53Et donc ça veut dire aussi
19:54que les emplois qu'on crée
19:55sont des emplois soutenables.
19:56On n'aura pas besoin
19:57de subvention après
19:58puisqu'en fait
19:59notre véhicule est compétitif
20:00qu'on peut l'exporter aux US, etc.
20:02Donc le partenariat
20:03qu'on a avec les financeurs publics
20:05comme les A,
20:06ils agissent en tant que clients d'ancrage.
20:08Ils paient la moitié
20:09de la première mission.
20:11Si après ils trouvent ça utile,
20:12ils vont payer des missions suivantes
20:13pour les besoins européens.
20:15Oui, mais moi je ne peux pas
20:16m'empêcher de me dire
20:17le grand risque
20:19c'est qu'un jour
20:20il y a un Elon Musk
20:21ou Jeff Pesos
20:21qui vient de passer
20:22une semaine à Paris
20:23qui vous rencontre
20:24qui vous dit
20:24je ne sais pas
20:25votre société là
20:26elle est valorisée
20:27combien aujourd'hui ?
20:28Un peu plus d'un demi milliard.
20:30Oui, c'est ça.
20:31Bon, c'est rien pour lui.
20:33Ils vous disent
20:33attendez c'est formidable
20:34Hélène, vous êtes wonderful
20:36je vous mets un milliard
20:38deux milliards sur la table
20:39et bien la réponse c'est non.
20:40Ben pourquoi ?
20:41Parce que l'objectif
20:43ce n'est pas de faire cette société
20:44pour la vendre à un autre
20:45c'est de faire cette société
20:45pour transformer l'écosystème
20:46Oui mais s'il vous donne
20:47justement
20:47s'il vous donne les moyens
20:48de transformer
20:49Après, on peut choisir
20:53jusqu'ici on a toujours été
20:54sursouscrit dans nos levées
20:55Oui, j'imagine
20:56Et donc jusqu'ici
20:58j'ai toujours eu la possibilité
20:59de choisir
21:00l'argent qu'on prenait
21:01Donc on verra bien
21:02comment s'oriente le futur
21:03mais mon objectif
21:06très clairement
21:07ce n'est pas de faire cette société
21:08pour la vendre
21:08à qui que ce soit
21:09c'est de faire cette société
21:10pour transformer l'écosystème
21:11Attention, c'est enregistré
21:12On a bien compris
21:13et je l'ai bien compris
21:14vous allez repasser la vidéo
21:16à un moment ou à un autre
21:17si jamais il y a une opportunité
21:17qui se passe
21:18En tout cas, la vision aujourd'hui
21:20c'est de faire une IPO
21:21le moment venu
21:21donc de la mettre en bourse
21:22le moment venu
21:23Mais pas de la...
21:25Non parce que là
21:26le prix que vous venez d'avoir
21:27le fait de rentrer au Nasdaq
21:29J'aurais dû tout de suite
21:30donner une autre valeur
21:31Oui, oui, absolument
21:32mais d'être dans les 100 entreprises
21:34les 100 entreprises
21:35les plus impactantes dans le monde
21:36en plus comme vous dites
21:38c'était la première
21:39dans le Space Tech
21:40c'est la première entreprise
21:41C'est la première fois
21:41en Europe
21:41et on est reconnu comme ça
21:42Vous vous dites
21:44ça y est, il faut y aller
21:45vous allez vous introduire
21:48à Wall Street
21:48au Nasdaq
21:49Pour moi
21:51l'introduction en bourse
21:51elle doit être faite
21:52quand on a un produit
21:53non seulement qui fonctionne
21:54mais aussi qui est profitable
21:55Vous l'avez
21:56Donc le produit final
21:59il va voler à la station spatiale
22:00en août 28
22:00et il sera profitable
22:02dès sa mission numéro 2
22:03Donc si le chose se passe
22:06comme prévu
22:07l'introduction en bourse
22:08elle sera plutôt prévue
22:09une fois que le produit sera là
22:10parce qu'il y a pas mal de startups
22:11qui sont introduites en bourse
22:12surtout des deep tech
22:13comme nous
22:13n'ayons pas encore de produits
22:15et du coup
22:16Oui mais là vous avez la capsule
22:17vous avez déjà un produit
22:18On a envoyé deux capsules
22:19c'est deux capsules prototypes
22:20Oui
22:20Donc
22:21Il faut qu'on arrive
22:23aux produits industriels
22:23qui soient profitables
22:24et après chacun son mindset
22:26mais mon mindset
22:27c'est quand on met
22:28la boîte en bourse
22:28c'est qu'elle a un produit
22:30qui est profitable
22:31et donc si l'entreprise
22:32Le choix serait important
22:33de savoir
22:34où est-ce que vous allez
22:34vous faire coter
22:35Ce sera des questions
22:36qui seront bonnes à étudier
22:38au moment venu
22:38Oui mais on mesure bien
22:41qu'en termes de valorisation
22:42il faut mieux se faire coter
22:44à Wall Street
22:45On verra bien
22:47le moment venu
22:48J'ai deux devoirs
22:51j'ai un devoir
22:52qui est plutôt
22:52une mission
22:54qui est plutôt personnelle
22:54qui est
22:55je veux vraiment impacter
22:56l'écosystème spatial
22:56en Europe
22:57et j'ai aussi un devoir
22:58avec mes actionnaires
22:59qui m'ont fait confiance
23:00au démarrage
23:01Donc on verra
23:02le moment venu
23:02Voilà
23:03Ce qui est intéressant
23:05c'est que votre modèle
23:06c'est le point de départ
23:07il est basé
23:09votre succès
23:10sur des coopérations
23:11internationales
23:12que ce soit
23:13avec les Allemands
23:14les Italiens
23:15maintenant
23:16avec les Émirats
23:17Arabes Unis
23:19quand on voit
23:21la difficulté
23:21qu'a Airbus
23:23pourtant Airbus
23:24a travaillé
23:25avec Dassault
23:26sur le SCAF
23:28quand on voyait
23:28les rivalités
23:29qui existent
23:29dans la défense
23:30entre les différents
23:31Européens
23:32les Italiens
23:33comment est-ce que vous faites ?
23:36Comment vous y arrivez ?
23:38Il y a
23:39peut-être trois leviers
23:41d'abord
23:42on essaie
23:43de construire
23:44une histoire
23:44qui est vraiment
23:45une histoire européenne
23:46c'est-à-dire
23:46qu'on veut réaliser
23:48un rêve européen
23:50une capsule
23:50volabilité
23:51un énorme lanceur
23:52emmener l'Europe
23:53et le monde arabe
23:54sur la lune
23:54donc à chaque fois
23:55c'est des choses
23:55qui sont inspirantes
23:56qui sont très compréhensibles
23:58par tout le monde
23:58dans lequel chacun
23:59peut se retrouver
24:00le jour où notre capsule
24:01va voler à l'ISS
24:02j'espère qu'il y aura
24:03l'ensemble des Européens
24:04devant leur téléphone
24:06leur whatever
24:07et ils seront fiers
24:08de ce qu'on a fait
24:08en tant qu'Européens
24:09et en même temps
24:10on fait appel
24:13chaque fois
24:13dans chacun des pays
24:14à ce qu'il y a de meilleur
24:15dans les pays
24:16c'est un peu comme si
24:17le corps humain
24:18le doigt
24:18il fait ce qu'il y a de meilleur
24:19savoir faire
24:19le cœur fait ce qu'il y a de meilleur
24:20le foie etc
24:21donc par exemple
24:22en Allemagne
24:23les Allemands sont super bons
24:24pour faire la protection industrielle
24:25donc on a mis notre chaîne
24:26d'assemblage en Allemagne
24:27en France
24:28on est super bon
24:29pour faire de la réentrée
24:30la protection thermique
24:30on a mis ça en France
24:32en Italie
24:33on est très bon
24:33pour faire de ce qu'on appelle
24:34du support au système de vie
24:35donc on a joué
24:36sur chacun des pays
24:37en gros
24:38en faisant appel
24:39aux compétences clés
24:40et puis après
24:41il faut quand même parler
24:41le discours national
24:44dans chacun des pays
24:44et puis l'argent privé
24:46nous avons une grosse liberté
24:47aussi d'optimiser
24:49dans le setup industriel
24:50je pense que c'était vraiment
24:51la base de votre succès
24:54c'était de ne pas dépendre
24:56justement de l'argent public
24:57merci beaucoup
24:58Elenubi
24:58d'avoir fait un stop ici
24:59parce que c'était
25:00quand même passionnant
25:02maintenant
25:03on retourne un peu sur terre
25:04avec la question
25:05de la réforme des retraites
25:06la réforme des retraites
25:07est-ce qu'il faut la suspendre ?
25:08si on la suspend
25:09est-ce qu'on va vers l'abrogation ?
25:10en tous les cas
25:11c'est le débat des experts à suivre
25:12Business et la Tribune
25:14présente
25:15le 18-19
25:19d'Edvie Chevrillon
25:20retour dans le 18-19
25:24on va parler évidemment
25:25de cette question
25:26est-ce qu'il faut ou pas
25:28suspendre la réforme des retraites ?
25:30si oui
25:31quel est son prix
25:32de cette suspension ?
25:33et puis surtout
25:33après la suspension
25:34est-ce qu'il y a une abrogation ?
25:36est-ce que c'était prévisible ?
25:37nombreux experts
25:38autour de moi
25:39je commence par ma droite
25:41Benjamin Djan
25:41qui est fondateur
25:42et directeur général
25:43de Brain Trust
25:44bonsoir Benjamin
25:44on va accessoirement rappeler
25:46que vous avez été
25:48la plume de Manuel Valls
25:49justement à Matignon
25:51en face de vous
25:52il y a Eric Veil
25:53qui lui a été conseiller ministériel
25:55en charge des retraites
25:56et puis qui publie un livre
25:57fort d'à propos
25:58un blocage français
26:00chez Plon
26:01on y est
26:01on est en plein dedans
26:03et puis
26:04en visio avec nous
26:06justement
26:06celui qui a été aussi
26:08secrétaire d'Etat
26:09en charge des retraites
26:09et de la santé au travail
26:10Laurent Pietrageski
26:12bonsoir
26:12Laurent Pietrageski
26:13merci d'être là
26:15et puis Caroline Morisseau
26:16qui est la madame retraite
26:17de BFM Business
26:18bonsoir Caroline
26:19on en est où ce soir ?
26:21alors c'est difficile d'y voir
26:22Claire
26:23on a senti que la piste
26:24d'une suspension
26:25de la réforme des retraites
26:26a monté en puissance
26:27sur les dernières 24 heures
26:28on a eu ces déclarations
26:29fracassantes
26:30d'Elisabeth Borne
26:32qui est quand même
26:32celle qui a porté
26:33cette réforme
26:34l'architecte
26:35de cette réforme des retraites
26:36qui a dit
26:37qu'elle était prête
26:38à suspendre cette réforme
26:39nous-mêmes on a sondé
26:40des députés
26:41du socle commun
26:43qui nous disaient
26:44que ça s'entendait
26:44et qu'ils étaient prêts
26:45à envisager une suspension
26:47de la réforme des retraites
26:48et puis aujourd'hui
26:49les socialistes
26:50qui ont rencontré
26:51Sébastien Lecornu
26:52n'ont eu aucune garantie
26:54de la part du Premier ministre
26:56et pour eux
26:57ça pourrait être un leurre
26:59enfin ils sont absolument
27:00pas sûrs
27:02que cette piste là
27:03soit effectivement
27:04dans la tête
27:05de Sébastien Lecornu
27:06le Premier ministre
27:07démissionnaire
27:08Oui
27:08Claude Pietrasjeski
27:10est-ce que c'était prévisible
27:11Claude Laurent Pietrasjeski
27:13est-ce que c'était prévisible ?
27:15Bon d'abord
27:17c'est logique
27:19que la majorité présidentielle
27:22en tous les cas
27:23ce qu'il en reste
27:23le bloc central
27:24des concessions
27:27envoie des messages
27:28s'il veut espérer
27:30obtenir
27:31de la part
27:32du parti socialiste
27:34au moins
27:35un accord
27:36de non-censure
27:37donc il n'y a pas
27:38de viabilité
27:38gouvernementale
27:39sans mouvement
27:40sur un certain
27:41nombre de sujets
27:42dont celui-là
27:43Benjamin Dianne
27:44pour vous
27:45c'était prévisible ?
27:47C'était prévisible
27:48mais c'est sûr
27:48Quand on voit tous
27:49les psychodromes
27:49qu'on a connus
27:50on y reviendra
27:50avec Eric Veil
27:51Depuis maintenant
27:53depuis les dernières
27:54élections présidentielles
27:55le fait qu'il n'y ait
27:56pas de majorité
27:57claire dans notre pays
27:58en tout cas une majorité
27:59relative
27:59fait que notre démocratie
28:00tangue
28:01effectivement
28:02pour un tel sujet
28:03de société
28:03il aurait mieux valu
28:04avoir une majorité
28:06beaucoup plus stable
28:07mais aujourd'hui
28:08moi c'est pas tant
28:08une question de prévisible
28:09ou pas prévisible
28:10moi je me demande
28:11dans quel degré
28:11d'illogisme
28:12on est ce soir
28:13Pourquoi ?
28:14En réalité
28:15on a une réforme
28:16qui est passée
28:17qui est une réforme
28:17qui est une réforme
28:18de bon sens
28:18alors on peut
28:19bien sûr
28:20tout le monde
28:20peut vouloir
28:21on veut tous
28:22vouloir travailler moins
28:23passer la retraite
28:24à 55 ans
28:25malheureusement
28:26les chiffres
28:26sont devant nous
28:28il y a un trou
28:29un déficit
28:30il faut le combler
28:31et c'est le malheur
28:32du débat public français
28:33parce qu'on devrait
28:34pouvoir se retrouver
28:35tous autour d'une table
28:36et se dire que
28:36effectivement
28:37on a un système
28:39à préserver
28:41faisons preuve
28:42de bon sens
28:43il faut
28:43ce qui manque
28:44dans notre pays
28:44c'est des chocs
28:45c'est le bon sens
28:46mais des chocs
28:47de vérité
28:47en fait
28:47savoir que
28:48face à une situation
28:49comment on fait
28:49pour s'y retrouver
28:51Eric Valveau
28:52le blocage français
28:53c'est même le titre
28:54de votre livre
28:55et puis vous listez
28:56en fait
28:57vous dites
28:59l'exception française
28:59c'est 30 ans
29:00de psychodrame
29:01et puis vous relissez
29:02toutes les réformes
29:03qui ont été faites
29:04on commence par
29:05Michel Rocard
29:06avec sa fameuse phrase
29:07je vous en prie
29:08allez-y
29:09je la connais par cœur
29:09mais allez-y
29:10la fameuse phrase
29:10c'est de dire
29:11qu'à cause des retraites
29:125 ou 6 gouvernements
29:13dans les prochaines décennies
29:14vont tomber
29:14on y est à peu près
29:16on est à peu près
29:17il vient d'où ce blocage
29:19c'est le psychodrame
29:20ça vient d'où ?
29:21je pense
29:21ça vient de plusieurs choses
29:23d'abord ça vient
29:24d'une chose très concrète
29:25c'est que la retraite
29:26ça concerne le vécu
29:27de tout le monde
29:28donc déjà de ce point de vue là
29:29c'est sensible
29:29les actifs
29:31parce que c'est 30%
29:32de leur salaire brut
29:33qui va financer
29:35les pensions de retraite
29:36ça comprime leur salaire net
29:37donc c'est pas neutre pour eux
29:38les retraités
29:39parce que c'est 25%
29:4125 années pardon
29:42de la fin de leur vie
29:44et de manière définitive
29:45une fois que les pensions
29:46de retraite sont liquidées
29:47c'est pour les 25 dernières années
29:48de leur vie en moyenne
29:49et c'est définitif
29:50ça c'est la première raison
29:51ça concerne le vécu
29:52de tout le monde
29:53je pense qu'il y a
29:53une deuxième raison
29:54qui est politique
29:55c'est que ça renvoie
29:56un blocage de la classe politique
29:57sur ce sujet
29:58que ce soit à gauche
29:59parce qu'il y a un totem
30:01qui est la retraite à 60 ans
30:02qui dans l'imaginaire
30:03collectif de gauche
30:04continue à vraiment agir
30:06on le voit du côté de LFI
30:09qui continue à soutenir
30:10la retraite à 60 ans
30:11mais même du côté du PS
30:12sans parler à 62-60 ans
30:14ils continuent à être obsédés
30:15par cette réforme itterandienne
30:17qui était une avancée sociale
30:19importante
30:19et à droite
30:21il y a un tabou
30:22qui est celui
30:23de la contribution
30:23des retraités
30:24pourquoi ?
30:25parce que c'est leur électorat
30:26alors c'est l'électorat de tout le monde
30:27mais c'est en particulier
30:28l'électorat de la droite
30:29et il y a une dernière raison
30:30selon moi
30:31qui explique ce blocage
30:32c'est qu'on n'arrive
30:33tout simplement pas
30:34à avoir un consensus
30:35sur simplement les constats
30:37comment fonctionne ce système
30:38quels sont les vrais chiffres
30:40quels sont les effets réels
30:41parce qu'on va y venir
30:42alors il y a tous les chiffres
30:43qui sont sur la table
30:45oui mais parce qu'il faut quand même
30:46voir qu'il y a eu
30:46Michel Rocard
30:47avec son livre blanc
30:48sur la retraite
30:49il y a eu 1995
30:51Alain Juppé
30:51qui a fait descendre
30:52tout le monde dans la rue
30:53avec sa réforme des régimes spéciaux
30:55il y a eu la réforme de 2010
30:56avec celle d'Eric Wirt
30:57là aussi
30:58celle de 2019
30:59et à la clé évidemment
31:00toujours avec des démis
31:01enfin après des présidents
31:03qui sont battus
31:03celle de 2019
31:05avec la fameuse réforme à points
31:07et puis là on arrive
31:08à celle de 2023
31:09où là aussi on voit que
31:11un
31:11on est toujours
31:13dans des régimes
31:14en déficit
31:15on n'arrive pas
31:16à sortir
31:17à trouver
31:18la solution
31:19en fait de ce
31:20de la réforme des retraites
31:22je ne sais pas
31:24si tu veux répondre
31:24non mais ça renvoie
31:25mais pour aller
31:26dans le sens
31:27de ce que vous disiez
31:27en fait ça renvoie
31:28à l'histoire profonde
31:29de notre pays
31:30l'histoire politique
31:31c'est le cas partout ailleurs
31:32en Espagne
31:34en Italie ailleurs
31:34non mais l'histoire politique
31:35profonde de notre pays
31:36je pense qu'il y a une mentalité
31:37purement française
31:38qui est peut-être
31:39depuis la révolution
31:40on pense qu'on peut toujours
31:41tordre le réel
31:41que la politique
31:43que la politique
31:44aura
31:44donnera toujours le là
31:46nous sommes passés
31:47dans une autre époque
31:48où l'économie
31:48la globalisation
31:49l'ouverture de notre économie
31:51fait que en fait
31:52on doit
31:53je parlais tout à l'heure
31:54de choc de vérité
31:55mais c'est encore ça
31:56la France doit comprendre
31:58les français doivent comprendre
31:59et d'ailleurs la gauche
32:00en ce sens là
32:01ne rend pas service
32:02et même
32:02j'ai même écrit un livre là-dessus
32:04j'ai même écrit un livre là-dessus
32:05parce que même
32:05les sociodémocrates
32:06qui devraient
32:07d'ailleurs
32:07sous Hollande
32:08ça qui est terrible
32:09c'est qu'aujourd'hui
32:10vous demandez à Olivier Faure
32:11quel est son choix
32:13il vous dit 60 ans
32:13alors que sur les bancs
32:14de l'Assemblée
32:15avec François Hollande
32:16et la réforme touraine
32:17il avait déjà bien compris
32:18qu'à minimum 62 ans
32:19ça ne passait pas
32:20donc il y a cette maladie
32:23cette maladie
32:24qui est dans notre débat public
32:25qui dit que
32:26vous évoquiez François Mitterrand
32:28qui est peut-être
32:29le bon exemple
32:30qui dit
32:30de toute façon
32:31l'économie
32:32on arrivera toujours
32:32à la tordre
32:33et ça c'est dans notre débat public
32:35c'est aussi la culture économique
32:37qu'est-ce que vous en pensez
32:37vous Laurent Pietragés
32:38si vous avez quitté
32:39aux commandes là-dessus
32:40et vous avez un peu subi ça
32:42vous l'avez vécu
32:44Oui, peut-être un mot
32:49sur le diagnostic
32:49d'Éric Veil d'abord
32:50et je lirai son livre
32:52avec intérêt
32:53moi je pense que
32:55les tabous
32:56ne sont pas
32:56uniquement une question
32:58d'âge à gauche
33:00c'est une question
33:01de contribution
33:01des retraités à droite
33:02je crois qu'en fait
33:04il est beaucoup plus simple
33:05qu'on le croit
33:06de traiter
33:06ce sujet des retraits
33:09il suffit
33:10de traiter
33:11le sujet
33:12de l'usure au travail
33:13et d'ailleurs
33:15si on avait traité
33:16le sujet
33:17de l'usure au travail
33:18on peut dire le mot
33:19C'était un peu
33:20dans l'issue du conclave
33:21et de la réforme 2023
33:22un tout petit peu
33:23après la réforme
33:24de 2023
33:25Oui, c'est une façon
33:25assez incomplète
33:27assez incomplète
33:28Edwige Chorillon
33:29pour une raison simple
33:29c'est que
33:30Olivier Dussopt
33:31n'avait pas
33:31les mains complètement libres
33:33en la matière
33:34et qu'il a fait
33:36avec ce qui s'appelle
33:37le FIPU
33:38peu importe
33:38en tous les cas
33:39le terme
33:39ce qui compte
33:40c'est une prise en charge
33:41d'une forme
33:42d'usure au travail
33:43par des risques ergonomiques
33:45et bien
33:45dans la mesure
33:46où on n'a pas
33:46suffisamment avancé
33:48sur ce sujet
33:48on ne peut pas
33:50trouver de consensus
33:51avec notamment
33:53les syndicats réformateurs
33:54que sont la CFDT
33:55la CFTC
33:56les Faux
33:57et la CGC
33:58et en fait
33:59le sujet
34:00il est très simple
34:01si nous avions traité
34:02et je me permets
34:04de le dire
34:04peut-être
34:05comme un vieux combattant
34:06j'espère
34:06pas trop vieux
34:08la réforme de 2019
34:10prévoyait de traiter
34:11le sujet
34:12de la pénibilité
34:13dans les branches
34:14et je crois
34:15que c'est toujours
34:15d'actualité
34:16et si
34:16nous faisions ce choix
34:18collectivement
34:19de reconnaître
34:20que certains métiers
34:21méritent
34:22de partir
34:23de façon
34:24anticipée
34:26et pas uniquement
34:28sur avis médical
34:30quand la personne
34:30est arrivée
34:31au bout du bout
34:32et bien je crois
34:33que nous ferions
34:34un grand pas
34:34et que nous libérions
34:35nos énergies
34:37pour faire d'autres choses
34:38que de se chamailler
34:39sur ce sujet
34:40de la retraite
34:41qui est devenu
34:41et c'est vrai
34:42ça a été dit
34:42pour Eric et Benjamin
34:43un sujet plus politique
34:45alors que ça devrait
34:46être un sujet
34:46de société
34:47et de vivre ensemble
34:48Caroline Morisot
34:50où est-ce qu'on en est
34:50justement
34:51parce qu'on ne sait plus
34:52très bien
34:52là il y a eu des mesures
34:55qui ont été prises
34:55parce que justement
34:56après on dit
34:57suspendre la réforme
34:58des retraites
34:58mais ça veut dire quoi
34:59suspendre la réforme
35:01des retraites
35:01parce que derrière
35:02il y a beaucoup
35:03de tiroirs
35:04qui vont être
35:05tirés ou pas
35:06alors suspendre
35:07la réforme des retraites
35:08déjà on ne sait pas
35:09exactement
35:09que ça sous-entend
35:12et il faut voir
35:12quand est-ce qu'on appuie
35:13sur le bouton pause
35:14est-ce qu'on la gèle
35:15dès aujourd'hui
35:15à ce moment-là
35:16on acte
35:18un âge de départ
35:18à la retraite
35:19à 62 ans et 9 mois
35:20est-ce qu'on la gèle
35:21à partir de 2026
35:22dans ce cas
35:23on sera à 63 ans
35:24ça n'a pas le même
35:24impact financier
35:25ça n'a pas du tout
35:26le même coût
35:26on serait sur 3 milliards
35:28si on la gèle
35:29enfin un peu plus
35:30de 3 milliards
35:30si on la gèle
35:31dès 2025
35:32dès l'an prochain
35:35dans ce budget
35:36et à l'inverse
35:37si on la gèle
35:38que l'an prochain
35:39et qu'on acte
35:40un arrêt
35:40à 63 ans
35:42âge légal
35:42ça coûterait
35:43500 millions d'euros
35:45seulement l'an prochain
35:46et
35:463 milliards
35:48en 2027
35:49d'ici là
35:49il y aura
35:50l'élection prévisionnelle
35:51on peut imaginer
35:51qu'on revienne
35:52sur tout ça
35:52donc
35:54on ne sait même pas
35:55de quoi on parle
35:56aujourd'hui
35:56quand on parle
35:57de suspendre
35:58la réforme
36:01des retraites
36:01et ça
36:02ce que je vous dis là
36:03et ces chiffres là
36:04c'est sans tenir compte
36:05évidemment
36:06de l'allongement
36:06de la durée de cotisation
36:07aujourd'hui le PS
36:08commence à faire monter
36:09les enchères
36:10jusqu'ici
36:10ils ne nous parlaient
36:11que de l'âge légal
36:11et de le stopper
36:12à 63 ans
36:13aujourd'hui
36:14ils disent
36:14c'est une suspension
36:15avec un grand S
36:16à 62 ans
36:18et 9 mois
36:18et en plus
36:19avec un stop
36:21sur l'allongement
36:22de la durée de cotisation
36:22qui était pourtant
36:23la réforme touraine
36:24une grande évolution
36:25conceptuelle
36:26du Parti Socialiste
36:27on revient en fait
36:30sur le fondement même
36:30de la réforme touraine
36:31l'allongement de cotisation
36:33qui était une manière
36:34on sait pourquoi
36:35on voit qui tire
36:36qui tire
36:37le PS
36:39dans cette direction là
36:40mais ça n'ouvre pas
36:42du tout
36:42de solution
36:43Eric Vail
36:44je voulais juste rebondir
36:45sur ce que disait
36:46Laurent Pietraszewski
36:47c'est évident
36:48que le sujet
36:48de l'usure au travail
36:49est un sujet
36:50d'abord
36:51qui est un sujet
36:51très intéressant
36:52qui touche vraiment
36:53à la vie concrète
36:54en particulier
36:55des personnes
36:55les plus modestes
36:57les plus exposées
36:58et qui permettrait
36:58de débloquer la situation
37:00et donner du grain à moudre
37:01au dialogue social
37:02et je pense
37:03sur ce sujet
37:03le sujet
37:05le volet sur lequel
37:06on n'est pas du tout
37:06allé assez loin
37:07c'est celui de la prévention
37:08c'est sur ce sujet là
37:09qu'on est très en retard
37:09prévention et reconversion
37:11c'est évidemment pas suffisant
37:13c'est évidemment pas suffisant
37:15mais quand
37:16Laurent Pietraszewski
37:18disait
37:18il y a des solutions
37:19pour les retraites
37:20j'abonde dans son sens
37:21c'est-à-dire qu'il y a
37:22le débat
37:23il se polarise
37:24depuis des années
37:25et en particulier
37:26depuis quelques années
37:26sur une chose
37:27qui est l'âge légal
37:28l'âge d'ouverture des droits
37:29mais il y a plein de solutions
37:31pour équilibrer notre système
37:32de retraite
37:32qui ont des effets différents
37:33qui sont plus ou moins incitatifs
37:35qui sont plus ou moins techniques
37:36il y a bien sûr
37:37la durée d'assurance
37:37mais il y en a plein d'autres
37:38la durée de carrière prise en compte
37:40le taux de liquidation
37:41le barème des cotes sur cotes
37:42l'âge pivot
37:43et puis bien sûr
37:44il y a toutes les réformes systèmes
37:44Oui mais il faut un message
37:45dans une réforme
37:47il faut un message politique
37:48on va marquer une pause
37:49on se retrouve juste après
37:51pour essayer de trouver ce message
37:52peut-être qu'on va trouver la solution ici
37:53à tout de suite
37:54Retour dans ce débat des experts
38:06où évidemment on parle de la question
38:08de la suspension
38:08la réforme des retraites
38:10où est-ce que ça peut nous conduire
38:11le coût
38:12il y a des chiffres râles
38:13qui circulent en tous les sens
38:14donc je compte bien sur vous
38:15pour essayer d'y voir un peu plus clair
38:17j'ai une question d'abord à Laurent Pietrasjeski
38:20qui est avec nous
38:20donc ancien secrétaire d'Etat
38:21en charge de la réforme des retraites
38:23en fait l'équation
38:25comme disait Benjamin Dianne à l'instant
38:27l'équation elle est surtout politique
38:29parce qu'on est déjà quasiment
38:31aux 64 ans
38:32lorsqu'on regarde
38:32aujourd'hui on en est à 62,4 mois
38:35je parle sous le contrôle de Caroline Morisseau
38:37si on s'arrête là
38:38c'est à supposer que
38:3962,9
38:43mais c'est
38:44lorsqu'on regarde à quel âge
38:47l'âge moyen de départ à la retraite
38:49c'est 63,4 là pour le coup
38:52donc
38:53oui l'enjeu
38:54parlait sous le contrôle de Laurent Pietrasjeski
38:58alors allez-y Laurent
38:58on y est déjà quasiment
39:01donc
39:02voilà
39:03c'est plus un sujet politique finalement
39:05qu'un sujet économique ou social
39:07alors
39:08allons-y
39:10allez-y
39:11la technique veut bien
39:14voilà
39:17attendez on vous entend très mal
39:18non
39:20désolé ça marche pas
39:21on va essayer de vous rappeler
39:23allez-y Eric Vell
39:24vous connaissez le sujet vous aussi
39:25je pense que ce que vous dites
39:25est très intéressant
39:26parce que ça renvoie à une incompréhension
39:28majeure de notre système de retraite
39:29merci
39:30non j'ai rien compris
39:30allez-y
39:31justement c'est l'articulation
39:32assez fine en réalité
39:33entre l'âge d'ouverture des droits
39:36sur lequel tout le monde se focalise
39:37bien sûr
39:38ou âge légal
39:38et la durée d'assurance
39:41pour avoir le taux plein
39:42et c'est une grande incompréhension
39:45de la réforme borne
39:46tout le monde a cru
39:47pour reprendre le slogan
39:48qu'ils allaient se faire
39:49que les soyens allaient se faire
39:50voler deux ans de vie
39:51en réalité
39:52quand on regarde les études
39:53sur les effets réels
39:54de cette réforme
39:55du fait de cette articulation
39:57entre l'âge légal
39:58et la durée de cotisation
39:59en réalité
40:00l'impact réel
40:01sur l'âge effectif
40:02de départ à la retraite
40:03il n'est pas de deux ans
40:04il est de six mois
40:04parce qu'avec la réforme touraine
40:06en réalité
40:07cette hausse de l'âge effectif
40:09de départ à la retraite
40:10était déjà programmée
40:11sans même la réforme borne
40:12l'âge effectif
40:13de départ à la retraite
40:14tendait vers 64 ans
40:17en 2040
40:18la réforme borne
40:19elle a accéléré
40:19cette trajectoire
40:20en augmentant l'âge légal
40:21et en accélérant
40:23la montée en charge
40:24de la durée de cotisation
40:25de sorte qu'aujourd'hui
40:26on est déjà à 63 ans
40:27et on sera à 64 en 2030
40:29donc on a gagné 10 ans
40:30par rapport à cette trajectoire
40:31mais même indépendamment
40:33de cette réforme
40:33l'âge réel
40:34de départ à la retraite
40:35devait augmenter
40:36et c'est pour ça
40:37que l'effet réel
40:38de la réforme borne
40:38c'est pas deux ans
40:39c'est six mois
40:39oui donc j'ai envie de dire
40:41tout ça pour ça non ?
40:44ça renvoie
40:45à l'incompréhension
40:46de ce système
40:47tout le monde se focalise
40:48sur un indicateur
40:49qui est évidemment important
40:51et qui a un impact
40:51concrètement
40:52c'est la borne incompressible
40:53c'est la borne incompressible
40:54c'est à dire
40:54on ne peut pas partir
40:56avant cet âge
40:56sauf si carrière longue
40:58invalidité
40:59métiers
41:00catégories actives
41:01parmi les fonctionnaires
41:02mais ce n'est pas du tout
41:04le seul indicateur
41:05il y en a plein d'autres
41:06Caroline Morisseau ?
41:08non mais c'est important
41:08de reculer l'âge
41:09de départ à la retraite
41:10parce que c'est ce qui fait aussi
41:11que du coup
41:12les gens repoussent
41:12leurs limites
41:13et qu'on arrive
41:14à un taux effectif
41:15de départ à la retraite
41:17parler dans le micro
41:18ça serait mieux
41:18ah pardon
41:19un taux de départ effectif
41:21à la retraite
41:22qui monte progressivement
41:23au fil des réformes
41:24et au fil du décalage
41:25enfin du recul
41:26de l'âge de départ
41:26à la retraite
41:27alors on a retrouvé
41:28Laurent Pietrageski
41:29si vous
41:30pour vous
41:31c'est plus une question
41:33politique
41:34de modèle social
41:35comme le disait tout à l'heure
41:36Benjamin Diaz
41:37donc qu'est-ce que vous pensez ?
41:38oui il y a sans doute raison
41:39la question des retraites
41:42ça a été dit tout à l'heure
41:44est un objet politique
41:46depuis 1981
41:47il parle aussi
41:49de notre difficulté
41:51dans les rapports au travail
41:53qui est quand même
41:54très spécifique
41:55dans notre pays
41:56on a du mal
41:57à retrouver ça
41:58ailleurs
41:59et donc
42:01comme la vie au travail
42:03ne correspond pas toujours
42:04à un épanouissement
42:05et bien on a une sorte
42:07de dynamique négative
42:09qui se crée
42:09avec une volonté
42:10de quitter cette vie au travail
42:12et le sentiment
42:13qu'on atteindra
42:16un objectif
42:17qu'on quittera le travail
42:18ce que dit Laurent Pietraszewski
42:23est très juste
42:24en fait
42:25c'est vrai qu'on a tendance
42:26à se focaliser
42:28sur un point
42:29du débat public
42:29sans jamais vraiment dézoomer
42:31la question qu'il y a
42:32à travers ça
42:33ce que les français
42:33les françaises
42:34nous envoient
42:35de manière très spontanée
42:36en fait
42:36c'est quand même
42:37une interrogation
42:38sur leur place
42:39dans le monde du travail
42:40est-ce que
42:41mieux vaut la retraite
42:42mieux vaut la retraite
42:43et le plus vite possible
42:44que travailler
42:45ce qui nous envoie
42:46quand même
42:46une question fondamentale
42:47et là encore
42:48et là encore
42:49on est dans
42:50les éléments
42:53psychologiques
42:54profonds
42:55de notre pays
42:55le rapport
42:57à l'entreprise
42:58le rapport
42:59à l'individualité
43:00au collectif
43:01donc il y a des sujets
43:02qui sont extrêmement profonds
43:04et tant qu'on ne rentrera pas
43:05véritablement
43:05dans la question du travail
43:06s'il n'y a pas
43:07un projet de société
43:09autour du travail
43:09je pense que
43:10finalement on ne trouvera pas
43:11de solution
43:12sur ces questions
43:13sur ces questions
43:13de la réforme des retraites
43:15il faut dézoomer
43:16peut-être la solution
43:16elle est là
43:17dézoomons
43:17désolé
43:18mais en ce moment
43:19oui c'est compliqué
43:20c'est pas vous
43:20je vais le dire
43:21comment ça se passe
43:22à l'étranger
43:23puisque c'est ce que vous racontez
43:24dans votre livre
43:25vous dites
43:25il n'y a pas un tel blocage
43:28alors en effet
43:29il y a à l'étranger
43:30en Allemagne
43:31en 2007
43:32dans le cadre
43:33d'une coalition gauche droite
43:34ils avaient décalé
43:35l'âge légal
43:35qui n'est pas tout à fait équivalent
43:37à notre âge légal
43:37ça serait un peu long
43:38de développer
43:39mais ils avaient décalé
43:40notre âge légal
43:40à 67 ans
43:41progressivement
43:42là il y a le Danemark
43:44qui a 70 ans
43:44pareil
43:45pour être tout à fait juste
43:47il faut comparer
43:48les âges réels de départ
43:49parce que les règles
43:49sont différentes
43:50entre systèmes
43:50mais même quand on regarde
43:51l'âge réel
43:52en réalité en France
43:53on a un âge de départ
43:54qui est inférieur à peu près
43:55d'un an à la moyenne européenne
43:56et de deux ans
43:56par rapport à la moyenne OCDE
43:58mais si on regarde
43:59le système français
44:00il y a trois spécificités principales
44:02d'abord on a un système
44:03qui est particulièrement généreux
44:05relativement aux autres systèmes
44:06c'est 14 points
44:08de notre PIB
44:09de notre création de richesse
44:10en France
44:10c'est en moyenne
44:114 points de plus
44:12que les pays de l'OCDE
44:132,5 points de plus
44:15que la zone euro
44:16que la moyenne de la zone euro
44:17donc système particulièrement généreux
44:18avec un niveau de vie
44:19des retraités
44:20qui est finalement
44:21équivalent à celui des actifs
44:22ce qui est unique
44:23avec l'Italie et la Grèce
44:24parmi les pays européens
44:25premièrement
44:26deuxièmement
44:27on a un système
44:28qui est particulièrement éclaté
44:29ce qui explique aussi
44:30l'illisibilité dont je parlais
44:31une quarantaine de régimes
44:32là où en Italie par exemple
44:33il y a un grand régime
44:35de base universel
44:36et dernier point
44:37on a un système
44:37qui repose quasi entièrement
44:39sur la répartition
44:40là où ailleurs
44:41on a parfois
44:4130 à 50% de capitalisation
44:43évidemment ça change tout
44:45alors maintenant
44:46rapidement
44:46évidemment ça passe très très vite
44:48le coût
44:49ça va être quoi
44:50le coût
44:51d'une éventuelle suspension
44:53Caroline
44:54vous avez la réponse ?
44:55ça dépend justement
44:56ça dépend
44:57donc on est sur les 13 milliards
44:59ce que vous disiez tout à l'heure
44:59évidemment ça dépend des options
45:00non on n'est pas sur 13 milliards
45:01ça c'est le chiffre
45:03de la cour des comptes
45:04si on inclut
45:05à la fois les pensions
45:07et l'impact
45:07sur les moindres cotisations
45:09les moindres impôts
45:09etc
45:10et c'est à horizon
45:112035
45:12si on regarde
45:13l'impact immédiat
45:14d'une suspension
45:15là tout de suite
45:15maintenant
45:16de la réforme de retraite
45:17il faut voir
45:17si on la gèle
45:18dès maintenant
45:19ou si on la gèle
45:20en 2026
45:20et en fonction de ça
45:22ça coûtera
45:22de toute façon
45:23dans tous les cas
45:24autour de 3 milliards
45:26et demi d'euros
45:27mais à une échéance
45:29plus ou moins longue
45:31donc 500 millions
45:33dès l'an prochain
45:33et 3 milliards
45:35en 2027
45:36si on ne gèle
45:37que l'an prochain
45:38avec un âge de départ
45:40à 63 ans
45:40et 3 milliards
45:44dès 2026
45:46si on la gèle
45:48dès maintenant
45:49en 2025
45:50et qu'on a un âge
45:51de départ
45:51à 62 ans
45:52et 9 mois
45:53mais là on parle
45:55du coût économique
45:56peut-être
45:56mais moi je pense
45:57qu'il y a un coût
45:57psychologique énorme
45:58pour notre pays
45:59si on revient
46:00sur cette réforme
46:01c'est-à-dire que
46:02cette réforme
46:02ne passera jamais
46:03on n'arrivera pas
46:05à réouvrir ce sujet-là
46:06donc on va se figer
46:08à se figer
46:09sur cet arrêt
46:11et finalement
46:12ça nous coûtera
46:12à 2035
46:13on a des chiffres
46:14de 80 milliards
46:16en cumulé
46:17parce qu'il y a
46:18un déficit structurel
46:19du système
46:20évidemment
46:21mais on peut reprendre
46:22un débat serein
46:22au moment de l'élection
46:23présidentielle en 2027
46:24je ne sais pas
46:26si notre pays
46:27est capable
46:28sur un tel sujet
46:29de reprendre
46:31un débat serein
46:32si une fois
46:33qu'on a posé
46:34un cadre logique
46:35c'est-à-dire
46:35qu'il y a un système
46:36qui n'est pas
46:36à l'équilibre
46:37et on revient
46:38dire que maintenant
46:40on va revenir
46:41dans quelque chose
46:41de rationnel
46:42le vrai coup
46:43le vrai coup
46:44surtout
46:45c'est l'impact
46:46éventuel
46:47sur les taux
46:48d'intérêt français
46:48et ça
46:50ça peut faire bouger
46:51les lignes
46:52pour revenir
46:52sur un débat
46:53en 2027
46:54et convaincre les gens
46:54qu'effectivement
46:55l'image qu'on envoie
46:56à l'étranger
46:56et le coût
46:57que ça a
46:58sur nos emprunts
47:00mérite quand même
47:01qu'on travaille plus
47:02comme les autres pays
47:02effectivement
47:03sur la question
47:03du coût
47:04il y a la question
47:04du coût complet
47:05la hausse des taux
47:06et puis le coût
47:07de l'instabilité
47:0815 milliards d'euros
47:09quand même
47:0915 milliards d'euros
47:09le mot de conclusion
47:10à Eric Weil
47:11on a fini
47:12dernier point
47:12je pense que
47:13toute la séquence
47:14que ce soit
47:14les dernières années
47:15ou même sur les 30 ans
47:15montre une chose
47:16c'est qu'il faut changer
47:17d'approche
47:18ne plus avoir
47:19des réformes
47:20seulement budgétaires
47:22paramétriques
47:22mais reprendre
47:24le sujet
47:25dans son entier
47:25permet entièreté
47:26avec une réforme systémique
47:27un peu comme celle
47:28qu'on avait imaginée
47:29il y a 5 ans
47:29avec le système universel
47:30oui
47:31une retraite à point
47:32tiens
47:32vous ne l'avez pas mentionné
47:33merci
47:34merci à tous
47:35évidemment vous reviendrez
47:36parce qu'à mon avis
47:37on aura certainement
47:37l'occasion
47:38d'en reparler
47:39merci beaucoup
47:40tout de suite
47:41vous retrouvez
47:41Stéphanie Collot
47:42on se retrouve demain
47:43le 18-19
47:48d'Edwish Brion
47:49sur BFM Business
Recommandations
12:13
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