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  • il y a 3 mois
Entre janvier et juin 2025, on a compté 690 millions de touristes internationaux, soit environ 33 millions de plus que l’année précédente. Les prévisions restent en forte croissance. Ce qui a forte conséquences sur l’impact environnemental du secteur. La mise en place d’un affichage environnemental obligatoire pour les professionnels peut permettre d’amoindrir ces effets.

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Transcription
00:00C'est le zoom de ce Smart Impact, on parle du secteur du tourisme, de l'affichage environnemental avec Hubert Vandeville.
00:13Bonjour, bienvenue, vous êtes le président fondateur de Fairmove Solutions. C'est quoi Fairmove ?
00:17Alors Fairmove Solutions, c'est une société de logiciels, de conseils et de formation qui accompagne les acteurs du tourisme dans leur transition écologique.
00:24Donc une entreprise d'une quarantaine de personnes basée à Nantes, Paris et Bordeaux.
00:28Qu'est-ce que vous proposez précisément aux professionnels du secteur ?
00:31Alors on propose plusieurs choses. La première chose, c'est de mesurer leur impact environnemental, on va sûrement en reparler derrière,
00:37et de mettre en place des actions pour réduire cet impact, notamment à travers un affichage environnemental.
00:42Et on propose également des solutions de conseil pour les accompagner dans le choix de leurs solutions
00:46et des formations dans la transition de leur quotidien vraiment adapté au secteur du tourisme.
00:52Est-ce que vous voyez les mentalités évoluer depuis quelques années ?
00:55Alors oui, ça évolue fortement. Alors j'ai créé l'entreprise en 2011, donc je pense que vous aussi, vous avez vu depuis 2011 une forte évolution.
01:02Et les mentalités évoluent à deux niveaux. Déjà, les dirigeants, c'est une nouvelle génération depuis le Covid,
01:09on sent qu'ils sont beaucoup plus conscients. Et aussi les actionnaires sont beaucoup plus conscients du sujet.
01:14On a des family office, par exemple, qui demandent des actions en termes de RSE, chose qu'on n'avait pas il y a une dizaine d'années.
01:19Donc oui, les mentalités évoluent à deux niveaux. Alors je parle surtout des dirigeants, c'est un peu plus compliqué au niveau des touristes
01:25qui ont vraiment une volonté d'y aller, mais qui ne savent pas trop comment faire. Et dans l'acte d'achat, c'est encore assez limité.
01:30Oui, ça évidemment, on y reviendra. On va parler donc d'affichage environnemental, puisqu'il doit devenir obligatoire dès l'année prochaine,
01:38dès 2026, pour les hébergements touristiques, hôtels, campings, avec une note de A à E qui sera basée sur un certain nombre d'indicateurs.
01:45Alors déjà, est-ce que le secteur est prêt pour vous, vous qui proposez finalement un outil qui permet déjà d'afficher ces qualités environnementales ?
01:54Alors oui, le secteur de l'hôtellerie est prêt. Les premières expérimentations datent de 2011.
01:59Donc nous, on a accompagné plus de 1500 hôtels depuis 2011 sur l'affichage environnemental.
02:04Donc on a un retour d'expérience assez fort. Et même, on a travaillé avec des hôtels qui n'étaient pas convaincus au début,
02:09parce que c'était un peu, on leur imposait. Et en fait, à la fin de l'exercice, qui est assez rapide, on en reparlera,
02:15à la fin de l'exercice, en fait, ils se rendent compte que ça leur ouvre les yeux sur leur activité.
02:21Ce n'est pas très cher comme solution. Il y a, on va dire, la réglementation qui balise aussi le sujet,
02:27les financiers qui y balisent aussi. Donc le secteur est prêt à massifier.
02:31D'ailleurs, c'est inscrit dans la loi Climat et Résilience. Il y a plusieurs secteurs qui ont été identifiés comme les plus mûrs en 2021.
02:37Ce sont notamment l'hôtellerie, l'alimentation, le textile et l'ameublement.
02:41Quels sont les indicateurs, les critères pour obtenir un bon affichage environnemental ?
02:47Alors, on a quatre indicateurs qui vont donner le score entre A et E.
02:51Les quatre indicateurs sont l'impact carbone, l'impact sur l'eau, en cycle de vie,
02:56l'impact sur les ressources énergétiques, toujours en cycle de vie, et l'impact sur la biodiversité.
03:01Donc ces quatre indicateurs.
03:02Mais ces quatre indicateurs, en fait, il n'y a pas de critères derrière,
03:05c'est qu'on va mesurer tous les flux qui rentrent dans l'hôtel,
03:08toute l'énergie, l'eau, le linge, les produits pour le petit déjeuner,
03:11toutes ces petites briques qui fournissent la nuit d'hôtel.
03:15Et nous, avec notre base de données, on a à peu près 10 000 données dans notre logiciel,
03:18on va convertir toutes ces petites briques en impact et on va les ramener à une nuitée.
03:22Donc on va mesurer l'impact carbone d'une nuitée, l'impact en eau d'une nuitée.
03:26Et ainsi, on va pouvoir classer l'hôtel entre A et E.
03:28D'accord. Avec votre logiciel, en termes d'installation, d'organisation d'un hôtel,
03:34ça les oblige à modifier un certain nombre de processus ou pas du tout ?
03:39Alors, l'affichage, c'est une photo.
03:41Donc au début, quand ils font leurs photos, ils n'ont pas grand-chose à modifier.
03:46Il faut juste qu'ils aient quelques factures sous le coude pour renseigner l'outil.
03:49Et donc les factures, factures d'eau, d'énergie et de linge.
03:52C'est la principale facture, pas énorme.
03:54Et ensuite, ils vont décrire leur hôtel dans le logiciel.
03:57Ils vont décrire la taille des télés.
04:00Ils vont décrire le nombre de télés qu'ils ont dans les chambres.
04:02Ça, c'est assez simple.
04:03Et ils vont décrire leur offre au petit déjeuner,
04:05le type de produit qu'ils utilisent dans les produits d'entretien.
04:07Et après, tout le travail se fait par notre base de données.
04:10Et on va convertir tout ça.
04:11Donc en fait, pour l'hôtel, faire son étiquette, ça lui prend moins d'une journée.
04:14Donc une analyse de cycle de vie en moins d'une journée grâce à l'outil.
04:17Et après, s'il veut s'améliorer, s'il veut réaliser des plans d'action,
04:20l'outil fait des suggestions.
04:23Nos équipes font des suggestions.
04:25Et là, ça dépend de leur ambition.
04:26S'ils sont dans un projet de rénovation,
04:28ça va être plusieurs jours de travail, bien sûr, pour réfléchir au choix.
04:31Mais s'ils sont juste dans l'optimisation au quotidien,
04:33on va cibler les actions prioritaires
04:35pour que ça reste assez réduit en termes de temps.
04:37Avec ces chiffres du tourisme mondial qui sont donnés par l'ONU Tourisme,
04:42690 millions de touristes internationaux entre janvier et juin de cette année 2025,
04:47c'est 33 millions de plus que du moins la même période de 2024.
04:51Quelles sont les prévisions ?
04:53On a les prévisions d'un tourisme mondial qui va continuer d'augmenter
04:57et dont l'impact, forcément, va augmenter aussi ?
04:59Alors les prévisions sont toujours en forte croissance.
05:02On a des classes moyennes dans de nombreux pays
05:05qui deviennent de plus en plus importantes,
05:09notamment Chine et l'Inde.
05:10Donc en effet, le tourisme mondial devrait augmenter.
05:12On voit qu'après le Covid, il y a une envie de tourisme.
05:15Et donc en fait, l'enjeu, c'est avec une croissance du nombre de vols,
05:18comment est-ce qu'on fait pour réduire l'empreinte ?
05:20Parce que les efforts qu'on va faire d'un côté,
05:22ils vont être annulés en quelque sorte par l'augmentation du tourisme.
05:25Voilà, donc il faut qu'on croit vite,
05:28il faut que la technologie décroît vite en termes d'impact.
05:30Donc là, il y a un enjeu.
05:31Mais il n'y a pas que le vol,
05:32il y a aussi l'impact des hébergements qui accueillent les visiteurs.
05:36Et en fonction du pays, vous n'avez pas forcément le même impact.
05:39Donc par exemple, en France, en moyenne,
05:41c'est 10 kilos de CO2 quand on passe une nuit dans un hôtel.
05:44Si vous voulez, dans d'autres pays, même les mitrophes,
05:45en Europe, vous allez plutôt être entre 15 et 25 kilos de CO2 par nuitée.
05:49Donc on est plutôt mieux dix ans en France.
05:51On a déjà fait des efforts.
05:52Tout à fait.
05:53En fait, on a un mix électrique qui est relativement peu carboné.
05:56On a également un climat qui est plutôt favorable.
05:58Par exemple, si vous allez en Espagne,
05:59il y a beaucoup de clim qui peut consommer aussi beaucoup d'électricité.
06:03Et je ne parle même pas du Maroc ou des Émirats.
06:05Et donc, on a plutôt une conscience assez avancée sur le sujet.
06:09Mine de rien, on dit qu'on est souvent à la traîne sur le sujet de l'environnement.
06:12Mais on est le seul pays au monde
06:13à avoir déployé l'affichage environnemental depuis 2011.
06:17On est un des pays qui est le plus avancé
06:20en termes d'éco-conception sur tous les secteurs industriels,
06:22du fait notamment de soutien d'instances comme l'ADEME
06:25qui financent les études ou les recherches sur le sujet.
06:27Mais que risque un hôtelier ou un professionnel de tourisme,
06:31un directeur de camping, s'il n'affiche rien à partir de l'année prochaine ?
06:35Parce que ça devient obligatoire.
06:36Alors, pour le moment, il n'y a pas de décret d'application.
06:38Donc c'est une volonté de la loi, vous connaissez,
06:40entre la loi et le décret.
06:42Il peut se passer du temps, beaucoup de temps parfois.
06:44Et donc, comme le décret n'est pas publié...
06:47On n'a pas encore les détails d'éventuelles sanctions.
06:49Voilà.
06:50En revanche, pour le moment, ça reste une démarche volontaire.
06:53Il n'y a pas d'obligation à communiquer sa note.
06:55Donc on peut faire sa note et même avoir une mauvaise note,
06:57entre guillemets, et pour l'instant, on n'est pas obligé de la communiquer.
07:00En revanche, c'est un super outil pour anticiper cette future obligation
07:03et de se dire, si aujourd'hui j'ai une mauvaise note,
07:05je vais peut-être avoir 2-3 ans encore pour améliorer ma note
07:08et le jour où ça devient obligatoire d'avoir plutôt un B à la place d'un D.
07:12Il faut savoir qu'au niveau européen,
07:13il y a aussi un groupe qui avance,
07:15qui s'appelle le Product Environmental Footprint pour les hôtels.
07:19Donc il y a aussi une méthode d'affichage environnemental
07:21qui est en train de se construire européen.
07:23Donc l'obligation à terme sera probablement européenne également.
07:27Quels peuvent être les freins à ce que cet affichage environnemental
07:31soit le plus généralisé et le plus efficace possible ?
07:34Est-ce qu'il y a une question de fiabilité des données, par exemple ?
07:37Alors là, ce qui est super intéressant, c'est qu'on a pour tous les hôtels,
07:43la même base de données.
07:44Donc le même impact du croissant, par exemple, derrière.
07:47On a le même périmètre d'analyse.
07:50C'est-à-dire que si on a un hôtel-restaurant, on va enlever la part du restaurant
07:53et ça va être les mêmes règles pour tout le monde.
07:55Donc en termes de reproductivité, on n'a pas meilleur outil.
07:59Par exemple, lorsque vous faites un bilan carbone, vous pouvez choisir un peu votre périmètre.
08:03Et donc, on ne sait pas si on a mis l'impact des clients ou pas dedans.
08:05Là, pour tout le monde, c'est le même périmètre.
08:07On a la même base de données.
08:08On s'appuie sur des données de l'ADEME et des données de bases de données internationales.
08:11Donc on est extrêmement fiable.
08:13Et après, on va vérifier les données qui pèsent vraiment plus dans l'impact,
08:17qui sont des factures d'eau, d'énergie et de linge, comme je l'ai dit tout à l'heure.
08:20Et donc là où il y a un risque d'erreur, en fait, on va avoir la vraie donnée,
08:24qui est la vraie donnée consommée sur l'année.
08:26Donc on est extrêmement fiable en termes de méthode.
08:28Ça, c'est vos outils à vous ou c'est l'affichage environnemental en général ?
08:33Alors, il y a un référentiel officiel.
08:35Donc on s'appuie sur les règles officielles de calcul.
08:39Mais après, il faut, entre des règles de calcul et un résultat,
08:42il faut une calculette, un calculateur.
08:44Donc c'est ce que vous proposez avec vos logiciels.
08:46Est-ce qu'il y a une question aussi d'adhésion ou de capacité du secteur à s'y mettre ?
08:52Parce qu'évidemment, pour un géant de l'hôtellerie qui va le déployer dans tous ses hôtels,
08:58on imagine que c'est facile, même si ça doit avoir un coût.
09:00Mais pour une petite structure ?
09:03Alors, aujourd'hui, les freins se sont levés à partir du moment
09:09où les financiers ont mis le doigt dans ce type de démarche.
09:11Aujourd'hui, on a des banques qui prêtent de l'argent avec des taux bonifiés
09:15qui s'appuient sur la fichage environnementale.
09:18Donc même pour un indépendant qui veut, par exemple, rénover, emprunter à sa banque,
09:22sa banque pourra éventuellement lui demander
09:24quel score avez-vous et pouvez-vous vous améliorer ?
09:27Donc déjà, on a l'argument financier qui vient faire sauter une digue
09:31qui est dire ça me coûte plus cher.
09:33En fait, comme on a un taux bonifié, ça me coûte moins cher.
09:35Après, les freins qu'on constate aujourd'hui, c'est principalement le temps.
09:39Dans certains labels, on peut prendre plusieurs jours pour obtenir un label
09:42avec une longue liste d'actions à mettre en œuvre.
09:44Ici, on a calculé à moins d'une journée le temps nécessaire.
09:47Donc c'est avec aussi...
09:48Depuis 2011, on a travaillé avec le ministère pour vraiment lever,
09:52réduire ce temps de travail qui est le frein principal
09:54au moment où il y a des pénuries de main-d'œuvre
09:56ou les hôteliers ont du mal à staffer.
09:58En préparant l'émission, j'ai trouvé ce chiffre qui m'a surpris.
10:03Je suis très honnête.
10:04En France, en moyenne, un hôtel consomme 150 litres d'eau par nuitée.
10:11Alors, comment on explique un tel chiffre ?
10:13Ce ne sont pas les douches interminables qu'on peut prendre.
10:17Qu'est-ce qui rentre là-dedans ?
10:18Alors, ce qui rentre dedans...
10:19Alors déjà, 150 litres d'eau, c'est à peu près le même niveau
10:21qu'un Français à domicile.
10:23Par jour ?
10:24Par jour.
10:24Donc, on est à peu près sur des niveaux équivalents,
10:27sachant qu'on a souvent un peu plus de services dans l'hôtel.
10:30Donc, qu'est-ce qu'on va retrouver ?
10:31On va retrouver le premier poste, c'est les douches et les WC,
10:34qui consomment le plus gros volume d'eau.
10:35Et après, on va retrouver le nettoyage du linge.
10:37La grosse différence à la maison, c'est qu'en général,
10:39on ne lave pas son linge de lit et ses serviettes tous les jours,
10:41ce qu'on va faire dans un hôtel.
10:43Donc là, on va retrouver une vingtaine de litres d'eau,
10:45à peu près, par nuitée, liée à la gestion du linge.
10:48Et puis après, on va retrouver le nettoyage des locaux
10:50et éventuellement des piscines.
10:54Est-ce que c'est un défi plus difficile à relever ?
10:57C'est-à-dire d'arriver à consommer moins d'eau dans un hôtel ?
11:02Les premiers litres sont très faciles à obtenir.
11:06Ce qu'on va appeler une démarche de sobriété.
11:08Donc, je vais travailler sur mes débits d'eau,
11:09je vais essayer de mettre de l'interaction avec des pommeaux de douche
11:11qui vont raccourcir un petit peu la durée de l'utilisateur.
11:15Je vais traquer les fuites.
11:16Donc, tout ça, en plus, c'est des économies très rapides à mettre en œuvre.
11:19Et puis, une fois qu'on est à 110 litres par nuitée,
11:21là, ça devient un peu plus compliqué.
11:22Il va falloir mettre un peu plus de technologie
11:24dans le sens qu'on peut, par exemple, réutiliser l'eau des douches
11:28pour alimenter les WC.
11:30Ça, c'est des choses qu'on peut mettre en œuvre.
11:31Ou alors, surtout les sanitaires collectifs qu'on peut avoir.
11:34Alors, je parle aussi des campings.
11:36Il y a des urinoires secs où il n'y a plus d'eau.
11:38Il y a des WC qui ne vont consommer que 2,5 litres par chasse d'eau
11:41au lieu de 4, par exemple, sur les petites hébis.
11:43Donc, aujourd'hui, on a des choix technologiques
11:45qui permettent de traquer ces volumes d'eau.
11:47Merci beaucoup, Hubert Vanville.
11:49Et à bientôt sur Be Smart for Change.
11:51On passe à notre rubrique Prêt pour l'impact.
11:53On passe à notre rubrique Prêt pour l'impact.
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