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Ce jeudi 2 octobre, la thématique "infrastructure" a été abordée par Tristan Abet, head of Thematic Investment chez Kepler Cheuvreux Solutions, dans l'émission Good Morning Market sur BFM Business. Retrouvez l'émission du lundi au vendredi et réécoutez la en podcast.

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Transcription
00:00En portefeuille, nous décryptons des tendances, des thématiques, voire des valeurs.
00:05Et aujourd'hui, nous avons le plaisir d'accueillir sur le plateau Tristan Abbé.
00:08Bonjour Tristan Abbé.
00:09Bonjour.
00:10Vous êtes Head of Thématiques Investments chez Kepler Chevreux Solutions.
00:14Avec vous, on va faire deux focus.
00:16D'abord, un focus infrastructure et ensuite un focus, j'ai envie de dire, contrariant, vous nous direz.
00:23Je laisse la surprise pour les gens qui nous écoutent, mais un focus contrariant sur les marchés à l'heure actuelle.
00:28Mais premier focus, infrastructure, c'est une thématique qui fonctionne bien en bourse, Tristan Abbé.
00:35Exactement. Chaque cycle de bourse est tiré par une thématique forte.
00:41On ne va pas refaire l'histoire des marchés financiers, mais ça a toujours été le cas.
00:45Et là, ce qui tire les valeurs aux États-Unis, vous en parlez tout le temps, c'est l'IA.
00:49Mais en Europe, c'est l'infrastructure.
00:51D'accord.
00:51Et c'est un thème extrêmement fort, séculaire.
00:54Historiquement, c'était intéressant parce que souvent, c'était des valeurs de la vieille économie et on réduisait la thématique à une histoire de taux d'intérêt, de choses comme ça.
01:04Et là, on voit que le statut des valeurs a changé et que c'est beaucoup plus puissant.
01:09Et alors, comment est-ce qu'on s'intéresse à la thématique en tant qu'investisseur quand il y a le constat ?
01:15En fait, ce qui est vraiment intéressant, excusez-moi, c'est qu'on est dans un contexte où il y a une certaine angoisse macro.
01:22Tout le monde parle d'indicateurs, on a peur de récession, etc.
01:26Donc ça, c'est le discours macro plutôt anxiogène.
01:28Mais quand vous écoutez la micro, c'est-à-dire le message de ces entreprises-là, de ce secteur-là, c'est quelque chose d'incroyable, de dingue.
01:35On a l'impression qu'on ne vit pas dans le même monde.
01:36C'est-à-dire que ce sont des entreprises dont l'angoisse est l'exécution des contrats.
01:42Ce n'est pas de trouver des clients, ce n'est pas de dire, ah là là, est-ce que mon business ralentit ?
01:46Non, les carnets de commandes sont pleins et maintenant, il faut exécuter.
01:49Donc si en bourse, on croit que le premier déterminant de la performance des actions, c'est les profits,
01:55là, vous avez un boulevard sur ces valeurs-là parce que les profits montent et c'est vraiment le...
01:59Est-ce que les carnets de commandes sont pleins ?
02:01Complètement.
02:02Et c'est dû à quoi ?
02:03C'est dû parce que l'économie va bien.
02:06La réalité, c'est que vous savez, dans le monde, on a le taux de chômage au plus bas de l'histoire.
02:11Donc il y a une prospérité économique qu'on n'a plus vue depuis des années.
02:15Donc tous ces discours macro-anxiogènes, c'est juste pour capter l'attention.
02:18Mais la réalité, c'est que le monde va très très bien.
02:20Et donc, il va très bien grâce à des secteurs micro comme celui-là, qui est vraiment exceptionnel.
02:26Donc les carnets de commandes sont pleins.
02:27On pense à des valeurs, que ce soit dans le ferroviaire, dans l'eau.
02:31Vous écoutez une valeur comme Veolia, vous écoutez une valeur comme Technip Energy
02:35ou plus récemment Nexence, dans l'électrification.
02:37C'est complètement fou.
02:39D'accord.
02:39Donc en plus, on parle de très grosses valeurs, pour le coup.
02:41Mais bien sûr.
02:42Bien sûr, tout à fait.
02:43Non, mais l'infrastructure, c'est un gros segment.
02:45Mais c'est vrai que ce sont des valeurs peu connues parce qu'on est dans le B2B.
02:48Et donc, les gens disent, mais qu'est-ce que c'est ça ?
02:50On ne connaît pas, on n'en a jamais entendu parler.
02:52Mais ce sont des histoires de croissance qui sont très fortes.
02:55Donc l'infrastructure, c'est quoi ?
02:56C'est une thématique à avoir en fond de portefeuille ?
03:00Exactement.
03:01C'est déjà ce qu'il fallait avoir depuis plusieurs années maintenant.
03:04D'accord, oui.
03:04Et la question, c'est...
03:05En regardant le micro uniquement ?
03:06Exactement.
03:07La microéconomie.
03:08La microéconomie.
03:09Et on se laisse porter parce que la tendance est très forte.
03:11Et ce qui est intéressant, je le disais tout à l'heure,
03:13c'est que comme c'est un peu de la vieille économie,
03:16il n'y a pas d'engouement énorme de la part des investisseurs.
03:19Donc les valorisations n'ont pas beaucoup monté.
03:21Si les titres ont beaucoup monté,
03:22c'est parce que les profits ont monté tout simplement.
03:24Il n'y a pas eu comme dans l'IA
03:26où dans l'IA actuellement, ça monte beaucoup
03:27parce qu'on achète les profits de demain.
03:29Bien sûr, les profits futurs, oui.
03:30Exactement.
03:31Avec l'infrastructure, on achète les profits d'aujourd'hui
03:33qui sont énormes et qui vont continuer de croître.
03:35Là, vous nous avez cité des valeurs françaises.
03:37C'est une thématique qui se...
03:40Enfin, la tendance est la même partout en Europe, par exemple ?
03:44Exactement.
03:44Il y a des valeurs comme Cadelaire, norvégienne.
03:48C'est assez incroyable.
03:49J'invite les téléspectateurs à aller regarder cette valeur.
03:51L'histoire est folle.
03:54Il y a Arcadis aussi dans les Pays-Bas.
03:57Il y en a un peu partout.
03:58C'est notre force en Europe.
03:59On est très fort dans ce segment-là.
04:02Si on regarde maintenant la thématique plutôt contrariante
04:06que vous regardez chez Kepler-Chevreux Solutions,
04:08quand je dis contrariante,
04:09c'est peut-être qu'effectivement
04:10les performances boursières sont un peu moins bonnes à l'heure actuelle.
04:14Qu'est-ce qu'on regarde chez Kepler-Chevreux Solutions
04:16quand on est contrariant ?
04:18En effet, c'est un peu osé,
04:19mais les gérants de portefeuille,
04:21souvent, ils mentionnent cette stratégie barbelle
04:23qui veut dire alter en anglais,
04:26où on joue à la fois le momentum,
04:27ce qui marche bien, donc l'infrastructure,
04:29et on va, entre guillemets,
04:30edger le portefeuille contre une rotation thématique sectorielle possible.
04:34Et nous, en ce moment, on regarde la chimie.
04:36Et la chimie, c'est vrai que c'est quand même très contrariant
04:40parce que ça fait trois ans que le secteur est en récession.
04:43Et l'idée, elle est peut-être un peu naïve,
04:45c'est de se dire qu'il y a un moment où,
04:46quand on est à terre, on ne peut plus descendre plus bas.
04:49Et il y a un moment, il y aura peut-être…
04:50Ça suffit comme argument, ça, sur les marchés financiers ?
04:52Il y a toujours, c'est vrai que si on met uniquement en avant
04:55le fait que ça a sous-performé et que les valorisations sont basses,
04:58ça ne suffit pas.
04:58Donc, il faut un petit changement.
05:01Et le petit changement que l'on a, c'est les enquêtes.
05:03Si vous prenez l'indice IFO que vous connaissez très bien en Allemagne,
05:06le sous-segment chimie,
05:08vous voyez qu'il y a un début de stabilisation,
05:09voire tentative de rebond.
05:11Et là, quand vous écoutez également les sociétés,
05:14ou plutôt les sociétés, les clients finaux du secteur de la chimie,
05:18qui sont… c'est assez très large.
05:20Il y a les biens de consomme,
05:21mais il y a aussi, évidemment, la construction,
05:23les semi-conducteurs et l'automobile.
05:25Et là, on commence à entendre des messages
05:28comme quoi il y aurait un début de reprise
05:30et ça pourrait aider ces secteurs-là.
05:32L'autre point intéressant, je pense,
05:35à noter dans ce secteur-là,
05:36c'est que là aussi, il y a un peu une caricature.
05:38On se dit la chimie, c'est une industrie lourde, un peu sale,
05:42énergivore, capitalistique.
05:45Donc, dès qu'il y a la récession, les profits s'effondrent.
05:49La réalité, c'est que ce n'est pas ça.
05:50Moi, c'est un thème que j'aime beaucoup.
05:52J'appelle ça le darwinisme économique.
05:54Le fait que les entreprises ne restent pas les bras croisés face à l'adversité.
05:59Elles s'ajustent, elles s'adaptent.
06:01Elles se disent, qu'est-ce que je peux faire pour réduire les coûts,
06:03pour créer des nouveaux produits,
06:05pour répondre à ou créer ma propre demande.
06:07Et c'est exactement ce qui se passe dans ce secteur-là.
06:09Il y a énormément d'innovation.
06:11La chimie européenne, c'est la chimie dite de spécialité,
06:15qui s'oppose ou plutôt qui complémente la chimie de base.
06:18La chimie de base, c'est la faible valeur ajoutée.
06:20La chimie de spécialité, c'est tout ce qui est compliqué,
06:23où vraiment on apporte un plus au produit.
06:26Mais on vend quoi quand on fait de la chimie de spécialité ?
06:28On vend à qui, par exemple ?
06:29On vend à tout le monde.
06:30C'est pour les couches culottes, c'est pour les verres.
06:32Oui, c'est de la chimie industrielle.
06:35Non, non, c'est de tout.
06:37C'est la peinture pour l'automobile,
06:39c'est dans les semi-conducteurs,
06:42votre mastic, si vous refaites les carreaux dans la cuisine,
06:45ou les carreaux justement pour qu'ils ne soient pas glissants, etc.
06:48C'est vraiment très très large.
06:49Et là, on sent justement un début de reprise.
06:52Combiné au fait que ce sont des valeurs,
06:55vraiment je l'insiste, de qualité,
06:56si vous regardez les valeurs européennes,
06:58elles sont quasiment toutes investment grade,
07:00c'est-à-dire un rating crédit dit de qualité.
07:02Les valeurs de la chimie européenne, d'accord.
07:04Exactement.
07:04Donc ça, ce sont des valeurs de qualité
07:06qui ont protégé leurs marges dans ce contexte récessionnaire.
07:09On peut peut-être donner quelques noms de valeurs ?
07:11Oui, donc c'est pas connu là aussi,
07:14c'est du B2B, c'est Clariant,
07:16c'est Sienzco, c'est Solvay, DSM,
07:20Axo Nobel peut-être, vous la connaissez,
07:22elle est assez connue.
07:23Eux, ils sont très forts dans la peinture justement,
07:25oui, industrielle pour l'automobile,
07:27mais si vous voulez, vous allez aussi dans un distributeur
07:30de produits bricolage, vous verrez toutes ces peintures-là.
07:35Mais donc voilà, c'est le dernier point qui est intéressant,
07:38je pense, c'est le pricing power,
07:39c'est-à-dire autant la récession implique une baisse des volumes
07:42et les volumes ont baissé, c'est un fait,
07:44mais comment ont-ils réussi à protéger les marges ?
07:46C'est grâce à cette capacité à monter les prix,
07:49parce que les produits sont innovants,
07:51parce que les produits sont plus efficaces,
07:53sont de meilleure qualité.
07:54Merci Tristan Abed de nous avoir accompagné
07:57dans Good Morning Markets,
07:59dans la rubrique En Portefeuille.

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