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Ce vendredi 26 septembre, le secteur bancaire en Europe, a été abordé par David Benamou, associé gérant et directeur des investissements d'Axiom AI, dans l'émission Good Morning Market sur BFM Business. Retrouvez l'émission du lundi au vendredi et réécoutez la en podcast.
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00:00Avec David Benhamou, associé gérant et directeur des investissements chez Axiom AI.
00:05Bonjour David Benhamou, merci de nous accorder quelques minutes pour revenir en effet sur une performance marquante,
00:11plus 58% depuis le 1er janvier pour l'Eurostox Bank.
00:15Alors c'est un indice qu'il faut regarder parce que ça compile toutes les grandes banques européennes.
00:20Alors 58% c'est une moyenne, il y a plusieurs banques qui ont doublé depuis le début de l'année.
00:24Comment vous expliquer que ces banques se portent aussi bien en bourse,
00:28sachant qu'on est quand même en zone euro, en bas de cycle ?
00:32Bonjour, alors il y a plusieurs explications.
00:36La première c'est qu'on est dans un cycle en fait qui est extrêmement favorable pour le secteur
00:41et on suit 15 ans de reconstruction du secteur après la crise 2008.
00:47Donc autrement dit on a des banques qui sont, suivant la phase de reconstruction du secteur,
00:52qui sont très capitalisée, les contraintes réglementaires ont forcé les banques à opérer avec des modèles moins risqués.
01:01En 2014, la BCE a poussé un exercice qui s'appelle l'Asset Quality Review
01:06et qui a consisté pour les banques à sortir toutes les expositions non performantes,
01:11qui fait qu'on est arrivé en 2022, c'est-à-dire juste avant la hausse de taux,
01:19avant la hausse de taux avec des banques qui avaient des bilans sains
01:23et puis des niveaux de capital réglementaire très élevés.
01:27Et puis on est rentré dans un nouveau cycle avec le Covid
01:31qui est un cycle de dépenses fiscales.
01:35Alors ce qu'il faut bien voir c'est qu'il y a eu entre 2000 et 2008
01:44un parallèle entre l'Europe et les Etats-Unis
01:46où on avait de la dépense fiscale en Europe et de la dépense fiscale aux Etats-Unis.
01:51Et pendant cette période-là, on avait des banques qui fonctionnaient bien,
01:55qui étaient bien valorisées, alors il y avait d'autres facteurs évidemment.
01:58Mais ce cycle-là est un cycle qui effectivement supporte le secteur.
02:02A partir du Covid, on a eu de la dépense fiscale, donc un peu d'inflation.
02:10Et puis les taux d'abord montés et se sont stabilisés aujourd'hui à un niveau de 2%.
02:18Et ce contexte-là est un contexte qui est favorable pour le secteur.
02:23C'est-à-dire un contexte où on a un niveau de taux qui est relativement accommodant.
02:272% c'est ni trop élevé ni trop bas, c'est suffisant pour que les banques réalisent des marges sur les dépôts.
02:34Et ça c'est important parce que pendant toute la période de taux négatifs,
02:37les banques n'avaient plus de marge sur les dépôts.
02:39Donc ça veut dire que vous avez une partie importante de votre chiffre d'affaires,
02:43de vos revenus qui ont disparu, qui avaient disparu en fait pendant cette époque-là.
02:47Donc là aujourd'hui c'est restauré.
02:48Et puis on a deux éléments de dépenses fiscales importants.
02:56Le premier dont on parle finalement peu, c'est la transition verte pour lesquelles la Commission européenne
03:03a un plan d'investissement de plusieurs trillions.
03:09Et puis on a évidemment depuis mars l'annonce extraordinaire du chancelier Merz
03:13de faire en sorte que l'Allemagne joue son jeu finalement de locomotive économique de l'Europe
03:22et avec ses plans de dépenses fiscales très importants.
03:29Donc tout ça en fait, ça contribue évidemment à soutenir la croissance.
03:34Alors on a l'impression que la croissance en Europe est relativement faible.
03:38Il y a surtout beaucoup de dispersion, c'est faible en fait en France.
03:41Mais si on regarde d'autres pays, on a plutôt des zones qui sont en sorte de croissance.
03:46Pensez à l'Espagne par exemple.
03:49Et donc voilà, tout ça fait qu'on a ce contexte qui est favorable
03:56et qui devrait permettre aux banques de continuer à opérer dans le bon de conditions.
04:02Sachant que c'est un secteur qui est très profond.
04:04Là on parle des banques françaises, mais si on regarde les banques italiennes,
04:07les banques espagnoles, elles n'ont pas toutes la même exposition,
04:09elles n'ont pas toutes les mêmes métiers, elles n'ont pas toutes les mêmes capitalisations.
04:13Aujourd'hui on voit du crédit agricole au-delà des 16 euros, du BNP au-delà des 77 euros.
04:19C'est encore l'un des secteurs phares ce matin.
04:21Est-ce qu'après un tel parcours, on peut encore espérer une progression dans les prochaines semaines,
04:27dans les prochains mois ?
04:28On est quand même, comme je le disais, sur cet Eurostox Bank à fois deux en l'espace de deux ans.
04:33C'est un secteur qui a doublé et on ne parle pas de micro-cap,
04:36on parle quand même de grosse capitalisation boursière.
04:39Alors absolument, mais il faut voir d'où on vient.
04:41En réalité, lorsqu'on regarde les valorisations aujourd'hui,
04:44il y a encore une décote d'un peu plus de 30-32% à peu près,
04:49par rapport au secteur non financier.
04:52Donc en fait, c'est vrai que c'est spectaculaire ce qui s'est passé sur le secteur bancaire,
04:56mais on vient de très très très loin.
05:00Depuis 2008 et pendant très très longtemps,
05:01les banques étaient valorisées avec des décotes très très importantes
05:07par rapport au secteur non financier.
05:10Et en fait, on est juste en phase de normalisation.
05:13Et donc, d'un point de vue purement valorisation,
05:19on n'est pas encore revenu à des niveaux, je dirais, des niveaux de marché normaux.
05:23On y arrive, petit à petit, mais il y a encore une marque de progression qui est importante.
05:29Et puis, il y a un deuxième élément à prendre en considération
05:31pour essayer d'estimer la progression.
05:35C'est ce fameux cycle dont je parlais,
05:39et aussi la transformation du secteur bancaire.
05:42Le secteur bancaire est beaucoup moins cyclique qu'il ne l'était avant.
05:45Donc il est très possible qu'à l'avenir,
05:48le secteur bancaire traite à des valorisations
05:50qui seront au-dessus de ce qu'ont été les valorisations du passé.
05:56Aujourd'hui, quels sont les points qu'il faut surveiller pour ce secteur bancaire ?
05:59On aura les résultats trimestriels dans un mois maintenant.
06:02Dans ce scénario un petit peu idéal, comme vous l'avez très bien expliqué,
06:06quels sont les scénarios, en tout cas les points qui pourraient décevoir ?
06:11Alors, aujourd'hui, on a un secteur bancaire
06:14qui offre en fait un portage qui est remarquable,
06:19puisque avec l'importance du capital qu'on a dans le secteur,
06:23et puis la profitabilité, ça fait 21 trimestres
06:25que le bénéfice par action continue de progresser dans le secteur bancaire.
06:31Je trouve que c'est le seul qui affiche ces progressions.
06:34Et on a aujourd'hui un portage,
06:35un dividende plus un achat d'action qui est à peu près de 9%.
06:39Donc ça, c'est relativement important.
06:41Qu'est-ce qui pourrait tourner entre guillemets au vinaigre
06:45ou qu'est-ce qui pourrait décevoir ?
06:47Un des contributeurs importants à la profitabilité du secteur
06:50pour l'avenir, ça va être la pente de taux.
06:55Puisqu'on a en fait des taux,
06:57grâce à l'engagement fiscal allemand,
07:01qui sont pendus entre la partie 5 et 10 ans de la courbe.
07:07Donc ça, c'est un contributeur important.
07:09Si on a la macroéconomie européenne qui commence à décevoir,
07:15à savoir notamment le fait que ces dépenses fiscales
07:19ont du mal à se transmettre dans l'économie,
07:22là, on aura probablement un risque de déception
07:25qui pourrait jouer sur les cours.
07:29Alors, ce ne sera probablement pas dramatique
07:32parce qu'il y a des facteurs, je dirais, de soutien importants.
07:39Et notamment, il y a un autre élément qui est clé
07:41pour l'amélioration, la poursuite de l'amélioration
07:44de la profitabilité du secteur,
07:46c'est la consolidation qui s'est engagée en Europe
07:49avec beaucoup de synergies de coûts.
07:52Mais en tout cas, il faut rester attentif au scénario macro
07:54parce que c'est celui qui pourrait probablement
07:56peser un petit peu sur les cours à l'avenir
07:59s'il venait à décevoir.
08:00Dernière question, David Benhamou, Axiom AI.
08:03Entre le secteur bancaire et le secteur de l'assurance,
08:06est-ce qu'aujourd'hui, il y a un secteur à privilégier
08:08entre les deux au vu de la situation,
08:11notamment en termes de valorisation,
08:13mais aussi au vu de la situation macroéconomique ?
08:16Alors, le secteur assurance est un peu mieux valorisé
08:19que le secteur bancaire.
08:20La décote a été corrigée beaucoup plus rapidement.
08:24Les fondamentaux sont aussi très bons.
08:26Mais je privilégierais le secteur bancaire
08:29aujourd'hui.
08:30Plus 1,2% notamment pour AXA.
08:32Je vous redonne les principales valeurs à la Bourse de Paris.
08:34Plus 1,6% pour BNP Paribas à 77 euros,
08:37quand Crédit Agricole est au-delà des 16 euros.
08:39Merci beaucoup, David Benhamou,
08:41de nous avoir accompagné ce matin.
08:42Je rappelle que vous êtes associé gérant
08:43et directeur des investissements
08:44chez Axiom AI pour faire un focus
08:46sur ce secteur bancaire qui,
08:48comme vous l'avez rappelé,
08:50est l'un des secteurs qui affiche
08:51le meilleur taux de surprise
08:52en termes de résultats trimestriels.
08:54Et c'est ce qui explique notamment
08:56cet envolée de l'Eurostox Bank
08:58de 58% depuis le début de l'année
09:00et une performance multipliée par 2
09:02en l'espace de 2 ans.
09:04Merci à tous.
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