- il y a 4 semaines
Chaque soir, Julie Hammett vous accompagne de 22h à 00h dans BFM Grand Soir.
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00:00Également dans l'actualité, Nicolas Sarkozy passe donc sa première nuit en prison ce soir.
00:05On va tout de suite aller retrouver Clémence Renard à la prison de la santé à Paris.
00:08Première nuit donc derrière les barreaux, Clémence, pour l'ancien chef de l'État.
00:14Oui, c'est une toute première nuit qu'il appréhende, selon son avocat Jean-Michel Darwa,
00:20qui lui a rendu visite cet après-midi au parloir.
00:24Cette première nuit, il l'appréhende pour différentes raisons.
00:26D'abord, c'est un lieu qu'il ne connaît pas, une cellule de 9 mètres carrés, dans un centre pénitentiaire très bruyant.
00:31C'est ce qu'il a expliqué à son avocat cet après-midi avec des détenus qui hurlent, qui tapent dans les murs.
00:37Donc cette première nuit s'annonce compliquée.
00:39Aujourd'hui, en tout cas, Nicolas Sarkozy a pu compter sur le soutien de ses proches, notamment de sa femme, Carla Bruni,
00:45qui lui a rendu visite cet après-midi au parloir pendant environ une heure,
00:50juste avant Maître Darwa, qui nous expliquait que ça a fait du bien à l'ancien chef de l'État.
00:56Je cite « d'être entouré d'élans de sympathie ».
00:59D'ailleurs, il a déjà reçu plusieurs lettres d'inconnus, des lettres de soutien.
01:04Et Maître Darwa décrit son client comme étant combatif et confiant quant à sa demande de mise en liberté.
01:10On rappelle que la cour d'appel a deux mois pour statuer sur cette demande.
01:13Merci beaucoup, merci Clémence Renard en direct de la prison de la Santé.
01:21L'ancien président donc en prison près d'un mois après sa condamnation pour association de malfaiteurs dans le procès libyen.
01:27On va revenir sur ces conditions de détention précisément, mais en plateau.
01:31J'accueille nos invités.
01:32David Desclos, ancien braqueur et détenu.
01:35Bienvenue à vous sur ce plateau.
01:37Vous allez nous... Pardon ?
01:39Non, je dis ancien détenu.
01:40Ah oui, ancien détenu.
01:41C'était pas clair dans ce que j'ai dit, ancien détenu.
01:44Parce que sinon, vous ne seriez pas sur ce plateau avec nous, a priori.
01:47Merci d'être avec nous.
01:48Laurent Valdiguier, qui passe toutes ses journées sur BFM TV.
01:51Bonsoir Laurent, journaliste d'investigation.
01:54On est avec Aurélien Martigny, vice-procureur au tribunal judiciaire de Melun, secrétaire général-adjoint de l'Union syndicale des magistrats.
02:02Bienvenue à vous sur ce plateau avec Franck Louvrier.
02:05Vous êtes maire des Républicains de La Baule, mais vous êtes surtout ancien conseiller de Nicolas Sarkozy, un proche de Nicolas Sarkozy.
02:12Pauline Revenach, chef du service Polyjustice de BFM TV.
02:15Bonsoir Pauline.
02:16Et Samy Saxy, qui a travaillé sur les conditions de détention précises de Nicolas Sarkozy, juste avant quand même.
02:23J'aimerais qu'on écoute l'un des avocats de Nicolas Sarkozy, maître Darrois, qui est allé rendre visite au président aujourd'hui,
02:31qui nous raconte en quoi a consisté donc ses premières heures du président derrière les barons.
02:37On l'écoute.
02:38Il a fait du sport aujourd'hui.
02:41Il a commencé à écrire son livre.
02:43Voilà, c'est un lieu, c'est pas le plein Méditerranée.
02:50Il a vu sa femme.
02:52Voilà, ce qui est important pour lui, c'est que s'il se fait du souci pour quelque chose, c'est pour sa famille.
02:58Voilà, il a fait du sport.
03:00Il avait commencé à écrire son livre sur sa détention, sa misphaxie.
03:03On en sait plus sur ses activités, sur sa cellule.
03:07Elle ressemble à quoi ? Racontez-nous.
03:08On l'a reconstitué d'ailleurs, vous allez l'avoir dans un instant.
03:12Vous l'avez dit, il a été placé dans le quartier que l'on appelle le quartier des vulnérables.
03:16Il est placé bien sûr à l'isolement, mais ça, ça sera tout au long de son incarcération.
03:21Il ne va croiser aucun autre détenu.
03:24Ça, c'est évidemment la condition, la promesse en tout cas pénitentiaire.
03:27Voici donc la cellule dans laquelle se trouve ce soir Nicolas Sarkozy.
03:32Alors, vous le voyez, il a à sa disposition un téléphone fixe au mur.
03:37Évidemment, pas de smartphone pour Nicolas Sarkozy, avec une liste de numéros qui lui a été autorisé d'appeler.
03:45Appel illimité d'ailleurs sur la durée, mais on précise d'ailleurs que ses appels sont tous écoutés.
03:51Sa cellule, elle est également équipée d'une télévision, une douche, des toilettes, un frigidaire.
03:57Il a également une plaque de cuisson parce qu'il a la possibilité d'acheter de la nourriture sur catalogue,
04:03catalogue pénitentiaire, et il peut donc cuisiner sur cette plaque de cuisson.
04:08Alors, il aura également accès à une salle de sport, à une bibliothèque également.
04:13Il ne croisera aucun autre prisonnier durant ces activités-là.
04:17Une promenade, deux fois par jour, à peu près une heure.
04:21Les activités, elles sont quand même assez rapides pour des raisons de sécurité
04:24parce qu'il a fallu organiser quand même toute cette prison.
04:28Et alors, concernant ces visites, il faut savoir que Nicolas Sarkozy a le droit à trois parloirs par semaine,
04:34chacun en tout cas, et ce ne sera pas en même temps que les autres parloirs des autres prisonniers,
04:40bien sûr, toujours dans cette même logique.
04:43Sauf les avocats, je fais juste une petite parenthèse,
04:45les avocats ont droit illimité, ils peuvent aller voir leurs clients.
04:50Ça ne compte pas, en tout cas, dans le...
04:52Bien sûr. Et au fil de son séjour carcéral, il aura également la possibilité de demander
04:57des parloirs familiaux qui, eux, peuvent durer jusqu'à six heures,
05:02et pendant cette durée-là, sans aucune surveillance.
05:05Voilà, ça c'est en tout cas au fil de son séjour carcéral.
05:09Et alors, c'est l'information, bien sûr, de cette soirée.
05:12Deux officiers, deux policiers du SDLP, du service de protection,
05:16qui seront donc, du coup, à l'intérieur de l'établissement pénitentiaire,
05:20à proximité de Nicolas Sarkozy, 24 heures sur 24, 7 jours sur 7,
05:25pour assurer sa sécurité, semble-t-il, une évaluation du ministère de l'Intérieur.
05:29Deux officiers, Pauline Revenard, qui seront donc à proximité, en permanence,
05:33pour assurer la sécurité de Nicolas Sarkozy.
05:35Oui, je ne peux pas vous en dire plus.
05:36Oui, parce qu'il ne faut pas localiser ces personnes à l'étage, en fait,
05:40de la cellule de Nicolas Sarkozy.
05:42Petite précision, ce n'est pas le quartier des vulnérables,
05:44c'est vraiment le QI, le quartier d'isolement.
05:47Il y a 15 cellules, il y en a 12 qui sont occupées,
05:49la 13e, elle est occupée par Nicolas Sarkozy,
05:51et ces deux policiers, effectivement, après évaluation du ministère de l'Intérieur,
05:54ils sont déployés à cet étage-là, pour s'assurer que tout se passe bien.
05:58Ça, c'est un traitement, évidemment, particulier,
06:01réservé à un ancien chef de l'État,
06:03chose qu'on n'a jamais vu en France, d'ailleurs, auparavant.
06:05Oui, on sait que depuis le 25 septembre,
06:08que le tribunal a ordonné cette détention,
06:10c'est un casse-tête pour l'administration pénitentiaire.
06:13D'ailleurs, il y avait à la porte de la santé ce matin,
06:16le directeur de l'administration pénitentiaire en personne,
06:19à côté de la directrice de la prison, qui était là.
06:22On sait qu'ils ont beaucoup hésité entre Fleury-Mérogis et la santé.
06:27Certains pensaient pour une incarcération de Nicolas Sarkozy à Fleury-Mérogis,
06:32c'est beaucoup plus grand.
06:33Le quartier d'isolement, le quartier d'idées vulnérables est beaucoup plus grand.
06:37Et puis, finalement, c'est une prison beaucoup plus loin de Paris.
06:40Finalement, il a été décidé de l'incarcérer à l'isolement,
06:44ce qui est un peu paradoxal pour lui,
06:46parce que l'isolement, c'est le quartier des plus dangereux,
06:49voire des plus...
06:51C'est ce que j'allais dire.
06:51Qui sont les autres occupants ?
06:52Voire des punis.
06:55C'est des VIP, mais des dangereux aussi.
06:56Jusqu'à il n'y a pas très longtemps,
06:57c'est le quartier le mieux gardé de la prison.
07:00C'est le plus étanche.
07:01C'est le plus étanche.
07:02En plus, tous les locaux sont neufs,
07:04parce que la santé a été refaite en 2019.
07:06Il y a une partie qui est encore ancienne du 19e siècle.
07:09Là, tout est neuf.
07:10Les cours de promenade sont des cours qui sont...
07:13Alors, elles ne sont ni au toit,
07:15mais elles sont une espèce de milieu de la prison.
07:18C'est comme si la prison était découpée en U.
07:20Là, il y a des petites cours de promenade
07:22de 30-40 mètres carrés, grillagées.
07:24On voit le ciel, mais on n'est pas au sol.
07:27Donc, tout est fait pour que la quinzaine,
07:3014 ou 15 cellules ne se rencontrent pas...
07:34Les détenus ne se rencontrent pas entre eux.
07:36Il y a une équipe dédiée de surveillants,
07:38dont c'est le boulot de gérer des détenus difficiles.
07:42Parce qu'en fait, à la fois,
07:43ils sont à l'isolement tout seuls.
07:44À la fois, jusqu'à il n'y a pas très longtemps,
07:46il y avait des narcotrafiquants
07:47qui ont été transférés avant dans le vieil.
07:49Donc, les narcotrafiquants,
07:51c'est une population de surveillants un peu différente
07:53parce qu'il ne faut pas être sensible
07:55ni aux menaces, ni aux tentatives de corruption.
07:58Donc, c'est des surveillants particuliers.
08:00Et donc, dans le cas de Nicolas Sarkozy,
08:02deux officiers supplémentaires pour s'occuper ?
08:03Il a été décidé, puisque c'est vrai
08:05que si Nicolas Sarkozy est une cible
08:07en tant qu'ancien ministre intérieur,
08:09en tant que président,
08:10pour une population susceptible
08:12de vouloir s'en prendre à lui,
08:14de mettre deux policiers
08:15susceptibles d'intervenir vite.
08:17C'est une décision du ministère de l'Intérieur.
08:19J'aimerais qu'on écoute à nouveau
08:20l'un de ses avocats
08:21sur ces conditions de détention,
08:23sur l'isolement, donc,
08:25de Nicolas Sarkozy.
08:27Non, ce n'est pas du tout un régime de faveur.
08:29Vous êtes enfermé toute la journée,
08:30vous ne croisez personne,
08:31simplement une heure de promenade
08:33et encore dans une petite cour grillagée,
08:35à l'abri des regards,
08:37une heure de promenade par jour.
08:39Ce régime d'isolement,
08:42c'est pour protéger le détenu,
08:45en l'occurrence Nicolas Sarkozy,
08:47protéger parce que j'imagine
08:48qu'il y a eu des évaluations
08:49sur la nécessité d'assurer
08:51sa sécurité en détention.
08:53Alors, il aura une radio
08:54et puis, je crois qu'il aura,
08:58il a la volonté d'écrire,
09:00donc il aura ce qu'il faut pour écrire.
09:01Il veut écrire,
09:03décrire son expérience,
09:05écrire ce qu'il a vécu.
09:06David Desclos,
09:08vous êtes ancien détenu
09:09de la prison de la santé.
09:10Alors, vous, vous étiez dans quel quartier ?
09:12Le quartier normal, entre guillemets.
09:15Moi, j'ai été en transit
09:16avant de repartir sur Freyne.
09:18Donc, voilà,
09:18j'ai fait le tour de France carcéral,
09:20j'ai fait beaucoup de prison.
09:22Pour braquage, on le rappelle.
09:23Cambriolage, sans arrêt, sans gilent.
09:24Même si je n'en fais pas l'apologie,
09:25ce n'est pas beau non plus.
09:27Mais, voilà, c'est...
09:28C'est comment la première journée en prison ?
09:32C'est dur ?
09:33Alors, je vais employer des mots durs,
09:34mais je le justifie.
09:37Par exemple, j'interviens dans les écoles
09:37et les collèges,
09:38c'est ce que je dis aux jeunes.
09:40Et quand je dis dur,
09:42je vais parler de la mort.
09:44On dit toujours que
09:45le pire que la prison, c'est la mort.
09:48Et donc, au-dessus de la mort,
09:49c'est la prison.
09:50Et quand tu arrives en prison
09:51pour la première fois,
09:52tu arrives en prison,
09:53tu vois ta vie défiler,
09:55mais en priorité,
09:56tu penses à tes proches.
09:57À tes proches.
09:58Et moi, je sais qu'à chaque fois,
10:01je regardais l'arrière,
10:03la porte,
10:03et je me disais
10:04quand est-ce retrouvé
10:05le plus vite possible
10:06pour tes proches ?
10:08Parce que, voilà, c'est ça.
10:09Et tu arrives,
10:10et tu as comme
10:11une espèce de déshumination.
10:13L'humanité perd tous ses sens.
10:15Tu es là,
10:16et tu passes au greffe.
10:18Avant le greffe,
10:19ils t'enferment
10:19dans une petite cellule.
10:21Et là, le temps s'écroule.
10:23Le temps,
10:24c'est plus du tout le même.
10:25C'est plus du tout le même temps.
10:26Ils t'amènent au greffe.
10:27Ils te mettent les empreintes.
10:28Ils te mettent sous écrou.
10:30Et c'est là
10:30que tu vois ta vie défiler.
10:32Plus tu rentres dans...
10:33Moi, j'appelle ça
10:33la mangeuse d'hommes.
10:34C'est comme une mangeuse d'hommes.
10:35Tu rentres de plus en plus
10:36dans la détention.
10:38De plus en plus,
10:39les grilles qui passent
10:40de grilles en grilles,
10:41de portes en portes.
10:42Et c'est comme un cercueil,
10:44un immense cercueil
10:46où on t'enferme
10:47et tu rentres dans une autre vie.
10:48Ce n'est plus du tout
10:49la vie extérieure.
10:50C'est une vie
10:50complètement différente,
10:51la vie carcérale.
10:53C'est...
10:54Voir les surveillants,
10:56les détenus qui te donnent
10:57à manger,
10:58qui passent avec ton...
10:59Ils te passent ton pactage.
11:01Tu as le strict minimum.
11:02Dans votre cas,
11:02c'est les détenus
11:03qui vous donnaient à manger.
11:04Mais dans le cas
11:04de Nicolas Sarkozy,
11:05petite précision
11:06pour des raisons de sécurité,
11:07là encore,
11:08ce sont des agents
11:10qui viennent lui apporter
11:11la nourriture.
11:11Il a été apporté en cellule,
11:12apparemment.
11:13Pardon ?
11:13Apparemment,
11:14dans sa cellule,
11:14il y attendait le pactage,
11:16c'est-à-dire les couvertures.
11:17Alors, justement,
11:17peut-être qu'on peut
11:18rembobiner un petit peu.
11:19Il a quitté le 16e arrondissement
11:20accompagné par sa femme
11:22et sa fille
11:23et ses enfants
11:23ce matin.
11:25Comment ça s'est passé ?
11:26Il arrive,
11:27il a été fouillé
11:28comme tous les détenus.
11:28Est-ce qu'on peut raconter
11:29les différentes étapes
11:30jusqu'à l'arrivée
11:30dans sa cellule,
11:31Laurent Valdiguet ?
11:32Alors, il avait son sac,
11:33on l'a vu à l'image,
11:34son sac.
11:35Son avocat était dans la voiture,
11:36mais son avocat
11:36n'a pas pu descendre.
11:37Donc, son avocat a fait demi-tour.
11:38La voiture,
11:39elle est repartie en deux minutes.
11:40Il est passé par ce que vous disiez,
11:41le service du greffe.
11:42Le service du greffe,
11:43c'est celui qui vous accueille,
11:50de Samy qui n'est plus là,
11:52mais les cellules de la santé,
11:53ça c'est des prisons américaines.
11:55Les cellules de la santé,
11:55il n'y a pas ces grilles.
11:56Les cellules de la santé,
11:57elles sont fermées,
11:57il y a juste un petit oeuf ton.
11:59Donc, au greffe,
11:59ils l'ont pris en photo,
12:00ils l'ont pris les empreintes,
12:01ils lui ont donné un numéro,
12:02un numéro d'écrou.
12:03Un numéro d'écrou.
12:04Et ils l'ont monté
12:05dans sa cellule.
12:06Mais avant ça,
12:06tu passes à la fouille.
12:07Alors, il a été passé à la fouille.
12:09Tu passes à la fouille
12:10et c'est là
12:10où il y a aussi
12:11ce côté un peu humiliant
12:12de la fouille.
12:13C'est très humiliant.
12:15Pourquoi c'est humiliant ?
12:16Qu'est-ce qui se commence à se faire ?
12:18On est tout nu.
12:18D'accord.
12:19En fait,
12:19on surveille dans les vêtements
12:21si vous n'emportez pas
12:22des objets interdits.
12:22Et à l'époque,
12:23moi, ça ne m'est jamais arrivé.
12:25Pourtant, j'ai 10 ans de prison
12:26parce que je tombais
12:26sur des surrents qui étaient...
12:27Mais non, voilà.
12:29La plupart se tournent.
12:31À l'époque,
12:31tu toussais,
12:32tout ça.
12:32Tu tournais à baisser.
12:33Voilà, c'est vraiment
12:35le côté humiliant.
12:37Et c'est là
12:37qu'il y a toute la remise en question.
12:39C'est une remise en question énorme
12:40parce que cette fouille,
12:42c'est le premier grand...
12:43C'est ça qu'on appelle
12:44le choc carcéral.
12:45Oui, c'est ça.
12:46On appelle vraiment ça
12:47le choc carcéral.
12:49Et donc, pardon,
12:51Nicolas Sarkozy
12:51a dû se déshabiller
12:53pour être fouillé.
12:54Il a le même traitement
12:55que les autres.
12:56On ne sait pas.
12:56On ne sait pas.
12:57Probablement qu'il a eu
12:58une palpation des vêtements
12:59pour voir s'il n'avait pas d'objet.
13:02Et puis,
13:03le sac qu'il avait amené
13:04avec ses livres,
13:06il n'a pas pu prendre
13:06d'affaires de toilettes.
13:07Il avait été particulièrement
13:08briefé sur les choses
13:09qu'il ne fallait pas emmener.
13:11Il ne fallait pas,
13:11par exemple,
13:11le monde de valeurs.
13:12Il lui fallait une montre
13:14à 10 euros.
13:15Ça, ça passe.
13:16Les grosses montres de valeurs,
13:17tout ce qui est de valeurs,
13:18ça ne passe pas.
13:20Et ensuite,
13:20ils l'ont amené,
13:21comme vous dites,
13:22en traversant la prison
13:23qui avait été fermée
13:24pour qu'il ne croise personne.
13:25Donc là,
13:26il a traversé la santé
13:27avec probablement
13:28des détenus
13:28qui étaient tous
13:29sur BFM TV
13:30à regarder
13:31ce qui était en train de se passer.
13:32Oui, d'où les cris.
13:34Il y a eu des cris.
13:35Il y a aussi le côté
13:37des détenus
13:37qui sont aussi
13:38un peu énervés
13:39ils ont sa vie,
13:40sa bouche, tout ça.
13:41Et là,
13:42tout est figé.
13:44Tout le monde est enfermé.
13:45Même les travailleurs
13:46qui normalement
13:47peuvent se circuler.
13:48Donc tout le monde
13:48est enfermé.
13:49Donc ils sont énervés.
13:50Et en plus,
13:51il y a le côté
13:51M. Sarkozy
13:52avec tout le passé.
13:53Donc ça tape, ça tape.
13:55Et donc,
13:56il faut se mettre à sa place
13:57où il traverse
13:57toute la prison
13:58après avoir été fouillé.
14:00Et t'entends les bruits,
14:01les tapes,
14:01ça tape, ça tape, ça tape.
14:02Et là,
14:03on t'amène vers ta cellule
14:05et c'est comme un couloir.
14:08Je ne veux pas
14:09compris des mots,
14:10mais voilà.
14:10Et là,
14:10le grand moment de solitude
14:11probablement,
14:12c'est quand ils ont
14:13fermé la porte
14:14de sa cellule
14:15avec un petit tas
14:17de couverture
14:18et de draps
14:19sur le lit
14:21avec le nécessaire
14:21de toilettes,
14:22la brosse à dents,
14:23un petit tube de dentifrice,
14:25le bol.
14:26Et là, c'est sûr
14:27que son espace
14:27s'est bien réduit.
14:28Quand la porte se ferme
14:29et qu'on se retrouve
14:30avec ce fameux pactage
14:31qu'on n'a même pas
14:32envie d'ouvrir,
14:33qu'on va vers la fenêtre
14:35pour voir,
14:36on fait le tour
14:36comme un animal.
14:38On fait le tour
14:39de sa cage
14:40et on regarde
14:40les toilettes,
14:42le lavabo,
14:42le truc.
14:43Peut-être qu'on peut
14:43la revoir,
14:43justement,
14:44la cellule
14:44de Nicolas Sarkozy
14:45que nos équipes
14:46ont reconstitué.
14:48La vôtre,
14:48elle ressemblait
14:48à peu près à ça ?
14:49C'est quasiment
14:50toutes les mêmes cellules.
14:51Effectivement,
14:51il n'y a pas de grises
14:52et des murs pleins
14:53avec un oeuton
14:54sur la porte
14:55par lequel les surveillants
14:56vont vérifier.
14:57Moi,
14:57j'ai connu ces cellules-là
14:58au mitard
14:59et à l'isolement
14:59quand j'ai fait
15:00de l'isolement
15:00et du mitard.
15:01Donc là,
15:02c'est des cellules
15:02mais sinon,
15:03voilà,
15:03c'est sans les grilles.
15:04Alors,
15:05il avait une carte
15:05de téléphone
15:06et une petite carte
15:07qui lui a permis
15:08trois minutes
15:10de téléphone
15:10à un numéro
15:11donc il a pu
15:11appeler sa femme
15:13en arrivant.
15:14Qui est venu
15:15lui rendre visite
15:15d'ailleurs,
15:16car la brille...
15:16Premier parloir famille
15:17cet après-midi
15:18ce qu'on a appris
15:19par son avocat
15:20maître d'arroir.
15:21Franck Louvrier,
15:22je disais,
15:22ancien conseiller
15:23de Nicolas Sarkozy,
15:24proche,
15:25ami de Nicolas Sarkozy.
15:26Déjà,
15:27est-ce que vous étiez
15:27ce matin
15:28venu le soutenir ?
15:30Non,
15:30je n'étais pas ce matin
15:31parce que j'ai eu
15:32une agression
15:33à l'endroit
15:33d'un policier
15:34à la boule
15:35et j'étais avec le préfet
15:36pour revoir
15:36l'ensemble
15:37des policiers
15:38du commissariat.
15:40Mais j'étais tout cœur
15:41avec lui,
15:41bien évidemment.
15:43Et mon sentiment,
15:44c'est que,
15:44oui,
15:45ça a beaucoup de tristesse
15:46dans cette situation,
15:47si vous voulez.
15:47On est arrivé à ça
15:50avec beaucoup
15:50d'incompréhension,
15:51bien sûr.
15:53Comment est-ce qu'on peut
15:54arriver à mettre
15:57un président
15:58dans cette situation-là ?
16:00Je me pose la question.
16:02Condamné à 5 ans
16:03de prison,
16:03je le rappelle,
16:04reconnu coupable
16:04d'avoir sciemment
16:05laissé ses collaborateurs
16:06rencontrer à Tripoli
16:07un dignitaire
16:08du régime
16:09de Muammar Kadhafi
16:10pour discuter
16:10de sa campagne
16:12en 2007.
16:13En première instance.
16:14Il a fait appel
16:15et donc il est présumé
16:16innocent.
16:16Le procès n'est pas terminé.
16:18Mais qu'est-ce que ça vous fait ?
16:19Et on va parler évidemment
16:20de l'exécution provisoire
16:21qui est en débat.
16:22On a du temps encore.
16:23Mais qu'est-ce que ça vous fait
16:24de savoir que votre ami
16:25est dans cette cellule
16:26qu'on a montrée là ?
16:27Je suis très triste.
16:28Tu vous imaginez bien.
16:30Je ne pensais pas
16:31que les juges
16:31allaient oser aller jusque-là.
16:34Je ne pensais pas
16:35qu'ils allaient prendre
16:36cette décision
16:37qui, à mon avis,
16:39est perdant-perdant,
16:40perdant pour la justice,
16:42perdant pour, bien évidemment,
16:43Nicolas Sarkozy.
16:45J'étais persuadé
16:46qu'à un moment donné,
16:48ils essaieraient
16:49d'arranger les choses
16:51pour que, bien évidemment,
16:52ils ne se retrouvent pas
16:53incarcérés
16:54comme on l'a vu aujourd'hui.
16:56Donc, jusqu'au bout,
16:57vous croyez
16:58qu'il échapperait
16:58à la prison ?
17:00Oui, parce que
17:01c'est une forme
17:02d'humanité
17:02et de raisonnement
17:03assez simple.
17:04Quand vous êtes
17:05en première instance
17:06que vous êtes présumé innocent
17:07et qu'en plus,
17:09dans l'arquisition du parquet,
17:10il n'y avait même pas
17:11cette exécution provisoire,
17:12vous n'imaginez pas
17:13qu'il va se retrouver
17:15quelques semaines après
17:16à la santé.
17:17Donc, c'est toute la question
17:20de la lourdeur
17:21de la peine
17:22et qui est quand même
17:23disproportionnée
17:24par rapport à mon avis
17:25à ce qui a été constaté.
17:26On va en reparler,
17:27on va reparler de tout ça,
17:28mais juste avant quand même
17:29la séquence,
17:29si vous l'avez raté ce matin,
17:31donc le moment
17:31où Nicolas Sarkozy
17:33part pour la prison
17:34de la santé,
17:35acclamé par un groupe
17:36de soutien
17:38venu donc se rassembler
17:41ce matin.
17:41On écoute,
17:42on regarde.
17:42Aurélien Martini,
18:09je voulais vous entendre
18:10là-dessus.
18:11Est-ce que vous comprenez
18:12le choc des amis
18:14de Nicolas Sarkozy
18:15qui disent
18:17que c'est une décision
18:18incompréhensible,
18:19que c'est honteux ?
18:20Tiens,
18:20pour reprendre les mots
18:21de Nadine Morano
18:22sur BFM TV tout à l'heure.
18:24Bien sûr que je comprends
18:24l'émotion des amis
18:25et des proches,
18:26c'est évident.
18:27Et cette émotion,
18:28elle est là à chaque fois
18:29qu'une personne
18:30est incarcérée.
18:31Une personne qui est incarcérée,
18:32elle a toujours des amis
18:33et des proches
18:33qui sont tristes,
18:35qui sont choqués
18:35par cette incarcération.
18:36Donc, tout le monde
18:37le comprend.
18:38En revanche,
18:38vous voyez,
18:39le problème,
18:40c'est que
18:40et on aura
18:42des désaccords profonds
18:43là-dessus,
18:44c'est que quand vous dites
18:44c'est perdant-perdant
18:45et la justice aurait dû
18:46arranger les choses,
18:47précisément,
18:48l'objet de la justice,
18:50son office,
18:51c'est de ne pas arranger
18:52les choses,
18:53c'est de trancher
18:54les litiges conformément
18:55à la règle de droit.
18:56Et peut-être que c'est
18:57perdant-perdant,
18:58peut-être que c'est perdant
18:59pour le monde politique,
19:01peut-être que c'est perdant
19:02pour l'institution judiciaire
19:02cette décision.
19:04Mais si,
19:05au nom de cet argument-là,
19:07la justice avait rendu
19:08une décision inverse,
19:09alors ça n'était plus
19:10la justice.
19:11C'était un arrangement.
19:12Je ne parle pas
19:12de décision inverse,
19:13mais je pense qu'il y a
19:14des adaptations.
19:15Et la justice,
19:16c'est le contraire
19:17de l'arrangement,
19:17quand bien même,
19:19quand bien même
19:19ça coûte aux magistrats,
19:21quand bien même
19:21ça peut coûter à l'institution,
19:23quand bien même
19:23ça peut coûter à l'image
19:24de la France dans le monde.
19:26Parce que ces critères-là
19:27ne sont pas pris en compte.
19:28Et au fond,
19:29moi je comprends l'émotion
19:30suscitée par l'incarcération
19:32d'un ancien président
19:32de la République.
19:34Mais renversons un peu
19:35le raisonnement.
19:37Est-ce que ça voudrait dire
19:38que parce qu'on a été
19:38président de la République,
19:39on ne peut plus
19:40être incarcéré,
19:41on ne peut plus
19:42rentrer en prison ?
19:43C'est une première
19:44en tout cas dans l'Union européenne
19:46ce qui s'est passé là.
19:47Personne n'a dit ça.
19:49Soit on dit
19:49c'est un ancien président
19:50de la République
19:51et il ne faut pas
19:52l'incarcerer en tant que tel
19:53parce que la fonction
19:54éminente commande
19:56qu'il ne soit pas incarcéré.
19:58Non mais aussi,
19:58pas vous peut-être,
19:59mais j'ai entendu.
20:00Si, si, il y a des gens
20:01qui disent du fait
20:02de sa fonction
20:02et de sa représentation
20:03à l'international de la France,
20:05on n'aurait pas dû
20:06l'incarcerer,
20:06il ne faudrait pas.
20:07Je crois qu'au fond
20:09c'est rompre avec un principe
20:10qui depuis 1789
20:11nous lie un peu tous
20:12qui est le principe
20:13d'égalité devant la loi pénale
20:14et de se dire que
20:15selon sa naissance,
20:17son mandat,
20:17sa richesse,
20:18on ne sera pas
20:18traité différemment.
20:19Alors il ne faut pas
20:20ces choses-là
20:21étant posées,
20:22il ne faut pas que
20:23ce faisant
20:24des gens soient
20:25en dessous des lois,
20:26pas plus que d'autres
20:27au-dessus.
20:28Mais ce qu'on entend souvent
20:29c'est est-ce que réellement
20:31Nicolas Sarkozy
20:32représente un danger
20:33pour la société
20:34actuellement
20:35qui justifierait
20:36une incarcération ?
20:38La question c'est
20:38l'exécution provisoire.
20:39Ah je peux y venir,
20:40mais si vous posez
20:41la question comme ça
20:41la réponse est non
20:42sauf que le danger
20:43ce n'est pas un critère
20:43de l'exécution provisoire.
20:45Vous voyez,
20:45la difficulté c'est qu'on a
20:46souvent confondu les critères,
20:47on pourra y revenir,
20:49je peux le faire assez rapidement,
20:51mais on est sur les critères
20:51aujourd'hui de la détention provisoire
20:53pour savoir
20:53si Nicolas Sarkozy
20:55va rester ou pas
20:56entre les murs de la prison.
20:58C'est tout l'objet
20:58Ils examineront la demande
20:59de mise en liberté.
21:00Exactement,
21:01a priori sous un mois
21:02selon ce que dit
21:02Maître Ingrain.
21:04Là on est sur les critères
21:05de l'article 144
21:05du code de procédure pénale,
21:07risque de fuite,
21:08de non-représentation,
21:09de réitération.
21:09Mais ça ce ne sont pas
21:10les critères de l'exécution provisoire.
21:12Pour prononcer
21:12l'exécution provisoire
21:14d'une décision d'incarcération,
21:16on ne se pose pas la question
21:17de savoir s'il y a un risque de fuite.
21:18Ça n'est pas un critère
21:19que la loi fixe au juge.
21:20On ne se pose pas la question.
21:21C'est ça qui est le plus difficile.
21:23On le rappelle,
21:23l'exécution provisoire
21:24dans le cas de Nicolas Sarkozy
21:25c'est incarcération
21:27sans attendre l'appel.
21:28Incarcération immédiate.
21:29D'ailleurs le tribunal
21:30a motivé précisément
21:31sur la non-incarcération
21:32à la barre.
21:33Elle dit normalement
21:33que ça aurait dû être la norme.
21:35Je n'incarcèrerai pas à la barre
21:36parce que vous êtes toujours
21:38venu aux convocations.
21:39Et donc elle a attendu
21:40un mois pour l'incarcérer.
21:41Peut-être qu'on peut écouter
21:42Emmanuel Macron là-dessus
21:43qui dit sur la question
21:45de l'exécution provisoire
21:46justement le débat est ouvert.
21:48On écoute le président
21:49de la République
21:49aujourd'hui depuis la Slovénie.
21:52Ah on ne l'a pas me dit tant.
21:53Bon c'est pas grave.
21:54On le retrouvera
21:54un petit peu plus tard.
21:55Ah si c'est bon.
21:55On l'écoute Emmanuel Macron.
21:58Que l'image
21:58pour beaucoup
22:00de nos compatriotes
22:00je pense surtout à ça
22:01de voir un président
22:03incarcéré par cette décision
22:04de justice
22:05puisse susciter des commentaires
22:06c'est normal.
22:07Et je pense qu'il faut
22:08distinguer l'émotion
22:10y compris l'émotion légitime
22:11de proches
22:13d'une partie du pays.
22:15Le respect qui est dû
22:16à toute personne.
22:18Et le bon fonctionnement
22:20de la justice
22:20qui est de là où je suis
22:21ne suppose pas
22:22de faire des commentaires.
22:23Quant aux questions
22:24d'exécution provisoire
22:25j'ai vu que plusieurs
22:28responsables politiques
22:31souhaitaient s'en emparer.
22:32Le président du Sénat
22:33l'a indiqué.
22:34Le garde des Sceaux aussi.
22:35Je pense que c'est un débat
22:36légitime dans une démocratie.
22:38Guillaume Tabard
22:38Emmanuel Macron
22:39qui officiellement ouvre le débat
22:41il est en train de dire
22:41peut-être qu'il faut changer la loi.
22:43Oui ce débat
22:44il est sur la table
22:45depuis que le jugement
22:47a été prononcé.
22:48Ce qui est intéressant
22:48de voir c'est que
22:49le critère d'appréciation
22:51sur cette question
22:51n'obéit pas
22:53à la grille
22:54au clivage politique.
22:56Il y a des gens
22:56qui sont des opposants
22:57de Nicolas Sarkozy
22:57il y a des gens
22:58qui l'ont fortement combattu
22:59politiquement
23:00ou médiatiquement
23:01et qui disent
23:01que ce n'est pas normal.
23:03D'autres disent inverse.
23:04Je crois que ce qui est intéressant
23:05dans le choc
23:06et l'émotion
23:07suscité autour de cette
23:08incarcération de Nicolas Sarkozy
23:09c'est que précisément
23:11il n'est pas uniquement
23:12question
23:13d'un jugement
23:15et de l'affaire elle-même.
23:18C'est que
23:18j'ai beau chercher
23:19je ne vois pas
23:20de personnalité publique
23:21française
23:22qui ait
23:23un rapport aussi fort
23:25sur lequel les Français
23:27aient un avis
23:28aussi prononcé.
23:30Nicolas Sarkozy
23:31c'est quelqu'un
23:31qui n'a jamais laissé
23:32personne indifférent.
23:34Il a des soutiens
23:34vous avez cité
23:36tout à l'heure
23:37Nadine Borano
23:37Henri Guaino
23:38Franck Louvrier
23:39tous les gens
23:40qui sont venus
23:41le soutenir
23:43à son départ
23:44de chez lui
23:45qui ont vécu
23:46une histoire personnelle
23:47une histoire politique
23:48avec lui.
23:49Il y a inversement
23:50des gens
23:50dont la vie politique
23:51dont la vie publique
23:52ou la vie de citoyen
23:53s'est construite contre lui.
23:55Il y a des gens
23:55qui l'ont acclamé
23:56dans des meetings
23:56il y en a
23:56qui l'ont conspué
23:57dans des manifestations
23:58il y en a
23:59qui ont fait carrière
24:01avec lui
24:01il y en a
24:02d'autres
24:02qui sont construits
24:03contre lui.
24:04Et je pense
24:05que c'est ce rapport
24:06si fort
24:07si passionnel
24:08entre les français
24:10et Nicolas Sarkozy
24:11et qui une fois encore
24:12à ma connaissance
24:13n'existe
24:13pour aucune autre personne
24:15c'est ça aussi
24:16qui donne cette dimension
24:17au sens propre du terme
24:18dramatique.
24:20Et c'est vrai tout le monde
24:20moi personnellement
24:22ça fait en gros 30 ans
24:24que je fais du journalisme politique
24:26Nicolas Sarkozy
24:27certainement
24:27la personnalité politique
24:28que je connais
24:29depuis le plus longtemps
24:31et que
24:31parce que j'ai suivi
24:32la droite
24:33parce que j'ai suivi
24:33le gouvernement
24:34etc.
24:35que j'ai le plus
24:35côtoyé
24:37et c'est indépendant
24:38de questions
24:39ou d'affinités politiques
24:40etc.
24:41C'est juste que
24:41des histoires
24:43se sont construites
24:44avec lui.
24:45Donc c'est normal
24:46que ça situe
24:46c'est pas sûr
24:47qu'il y a l'émotion
24:48et les deux
24:49peuvent être mélangés
24:50j'ai vu qu'on a
24:50peut-être en parlé
24:51on a fait le procès
24:52à Gérald Darman
24:53Alors on va en parler
24:54mais attendez
24:54vous me spoilez
24:56cette émission
24:57on va d'abord
24:59on va s'arrêter
25:00un instant
25:00sur la loi
25:01autour de l'exécution
25:02provisoire
25:02est-ce que vous faites
25:03partie de ceux
25:03qui disent
25:04Franck Louvrier
25:04cette loi
25:05elle est mal faite
25:06il faut la changer
25:06Non mais c'est de la faute
25:07des parlementaires
25:07je suis désolé
25:08à force de faire
25:09des lois de circonstance
25:10on se retrouve toujours
25:11à avoir des lois
25:12qui ne sont pas adaptées
25:12qu'on utilise
25:14l'exécution immédiate
25:16pour un violeur
25:16pour quelqu'un
25:17qui bat sa femme
25:18etc.
25:18Je comprends tout à fait
25:19mais là on est
25:20dans une situation
25:20quand même
25:21assez étrange
25:22honnêtement
25:23le président de la république
25:24aujourd'hui
25:25l'ancien président de la république
25:26il rentre
25:28il est incarcéré
25:28je ne crois pas
25:29que c'est un danger
25:29pour la société
25:30je n'ai pas ce sentiment là
25:31donc après on peut faire
25:32toutes les interprétations
25:33qu'on veut
25:34sauf que vous vous dites
25:34Aurélien Martini
25:35c'est pas un critère
25:36c'est pas un critère
25:37mais mettre un ancien
25:38chef de l'état en prison
25:39c'est quand même un critère
25:40parce que c'est important
25:41parce que la preuve
25:41c'est que c'est unique
25:42oui mais décider
25:43de l'exécution provisoire
25:44n'a pas été faite
25:45sur les critères
25:45de la détention provisoire
25:47sauf erreur de ma part
25:48c'était pour l'extrême
25:49gravité des faits
25:50oui c'est l'extrême gravité
25:51mais moi je fais partie
25:52de ceux qui considèrent
25:53qu'on a besoin
25:54en droit français
25:55de l'exécution provisoire
25:56c'est quelque chose
25:56qui fait partie
25:58de l'arsenal législatif
25:59et qui est absolument indispensable
26:00à la lutte contre la délinquance
26:01et qu'on désarmerait
26:02la justice française
26:03si on se privait
26:03de l'exécution provisoire
26:04et je dirais la même chose
26:05de l'association de malfaiteurs
26:06alors j'entends certains
26:07qui effectivement
26:08vous avez raison
26:09ça traverse tous les bords politiques
26:10peuvent être contre
26:11moi je porte une position
26:13de professionnel
26:14qui connaît la justice pénale
26:15je dis qu'on en a besoin
26:16mais simplement
26:17si l'exécution provisoire
26:18est prononcée
26:19dans un cas sur deux
26:19à peu près
26:20et dans 85% des cas
26:22quand la peine est supérieure
26:23à 5 ans
26:23c'est que ça veut dire quelque chose
26:24c'est qu'une peine de 5 ans
26:25elle n'est pas aménageable
26:26ça veut donc dire
26:27que l'exécution provisoire
26:29et là
26:30le jugement l'a dit
26:32et il faudrait aller le relire
26:33sur ce point
26:33elle a été motivée
26:34au visa de l'extrême gravité
26:35des faits
26:36alors on peut discuter
26:37de l'extrême gravité
26:38parce qu'on a tous
26:38une appréciation très subjective
26:40de ce qu'est la gravité
26:41sauf que c'est le législateur
26:43qui fixe la gravité
26:43c'est pas le juge
26:44et le législateur
26:45il fixe la gravité
26:46en prévoyant les peines
26:48et pour un délit
26:48la peine la plus élevée
26:49c'est 10 ans
26:50c'était la peine encourue
26:50et donc
26:51on peut après
26:53avoir des discussions sans fin
26:54pour dire
26:54telle ou telle infraction
26:56est plus grave
26:56sauf que le législateur
26:57fixe la règle du jeu
26:58et il les fixe pour tout le monde
26:59sinon
27:00si c'est une règle de jeu
27:01qui vaut pour les uns
27:03mais pas pour les autres
27:03ça n'est plus une règle de jeu
27:04et nous ne pouvons plus
27:06avoir
27:06me semble-t-il
27:07un pacte social
27:08qui nous lie
27:09si les règles s'appliquent
27:10aux uns et pas aux autres
27:10c'est une difficulté
27:12majeure
27:12j'en conviens
27:13parce qu'effectivement
27:14quand on prend des règles
27:15on les prend
27:16à l'encontre
27:17à l'égard de tous
27:19et que dans certains cas particuliers
27:21ça peut poser des difficultés
27:22très précises
27:23mais sauf que la loi
27:25elle est faite pour tout le monde
27:26et on ne peut pas prévoir
27:27de cas particuliers
27:28sinon
27:29il n'y a plus d'égalité
27:30devant la loi finale
27:30moi je pense que
27:31les juges peuvent aussi
27:32avoir une interprétation
27:33bien sûr
27:34et c'est pas uniquement
27:35l'application
27:36du code
27:37c'est aussi
27:38à un moment donné
27:39la possibilité
27:40de comprendre
27:41la circonstance
27:42l'univers
27:42dans lequel ça se passe
27:43etc
27:44il y a plein de choses
27:44qui rentrent en ligne de compte
27:45donc là vous êtes là
27:46bien sûr
27:47en voulant dire
27:48voilà on applique
27:49on applique la loi
27:49il n'y a pas de débat
27:50non je pense pas
27:50au contraire
27:51c'est la force
27:52des magistrats
27:53c'est de pouvoir
27:54justement interpréter les choses
27:55pour voir le contexte
27:56dans lequel
27:57on prend la décision
27:58et ça
27:59ça me dérange
28:00mais les trois juges
28:01du tribunal correctionnel
28:02quand ils ont lu le jugement
28:03le 25 septembre
28:04on dit
28:05elle a dit
28:06la présidente
28:06à plusieurs reprises
28:07que la peine encourue
28:09de 10 ans
28:09était la peine maximale
28:11au tribunal correctionnel
28:12c'est pour ça
28:13qu'elle a situé cette barre
28:14au maximum
28:15au maximum
28:16de ce que prévoit la loi
28:17et c'est pour ça
28:18qu'au nom de l'effectivité
28:19de la peine
28:20c'est ce qu'ils ont expliqué
28:21je ne donne pas mon avis
28:22j'essaye d'expliquer
28:24ce que la magistrate
28:26ce que le tribunal
28:27à l'issue du procès
28:28et de ses 38 journées
28:29assez folles
28:30dans cette histoire
28:33de
28:33cette tentaculaire
28:35affaire libyenne
28:36c'est ce qu'ils ont tranché
28:38à la fin
28:39alors tout ça sera en appel
28:40c'est vrai que
28:40ce qui chagrine
28:41monsieur l'ouvrier
28:42un peu à juste titre
28:44dans le contexte
28:45c'est que
28:46finalement
28:48la peine
28:49il y a un commencement
28:51d'exécution aujourd'hui
28:52sans attendre
28:53le procès en appel
28:54mais ça
28:55les magistrats
28:56ont estimé
28:56que l'exceptionnelle
28:58gravité
28:58et l'effectivité
29:01de la peine
29:01à leurs yeux
29:02le justifier
29:03mais est-ce que
29:04ça choque
29:05parce que c'est un ancien
29:06président de la république
29:07ou est-ce que ça choque
29:08parce qu'on estime
29:09que les faits
29:10ne sont pas suffisamment graves
29:11pour aller
29:12alors
29:13mais les faits
29:13suffisamment graves
29:14ça on peut en parler
29:16je ne crois pas
29:19qu'on ait le temps
29:20de refaire le procès ici
29:21on ne va pas refaire le procès
29:22vous voyez
29:22moi j'ai un exemple
29:23qui m'a frappé
29:23moi je n'étais pas à l'audience
29:24je n'ai pas pu malheureusement
29:26y aller
29:26je ne suis pas allé du tout d'ailleurs
29:28mais quand l'ancien
29:29patron des services secrets français
29:31Bousquet de Florian
29:32vient à la barre
29:33et dit
29:33alors ce n'est pas Bousquet de Florian
29:34excusez-moi
29:34c'est Alain Juillet
29:36Alain Juillet
29:36pardon
29:37Alain Juillet
29:38vient dire à la barre
29:39je n'ai jamais vu ça
29:41c'est une opération
29:41pied-nuclé
29:42c'était extrêmement dangereux
29:44qui ont pesé lourd
29:45semble-t-il sur les débats
29:47enfin là on ne peut pas dire
29:49que c'est quelqu'un
29:49qui a parti pris
29:51ou qui a
29:52qui fait une analyse
29:53qui fait une analyse
29:54oui mais
29:56enfin alors
29:56avec la théorie du complot
29:57on peut tout dire
29:58vous voyez
29:58on a beaucoup dit
29:59que les juges étaient politisés
30:00ils sont
30:00le lien
30:01Nicolas Sarkozy
30:03et cette affaire
30:04justement
30:04elle est quand même
30:05très ténue
30:06je veux dire
30:06je suis désolé
30:07on le sait bien
30:08d'abord l'enquête
30:09elle n'a pas commencé
30:09sur ce sujet-là
30:10elle a d'abord commencé
30:11sur le fait
30:12qu'il y avait un financement illégal
30:14et qu'il y avait
30:14un détournement de fond
30:15on ne va pas refaire
30:16le processus ce soir
30:17mais
30:18je crois qu'il faut
30:19en arriver
30:20à l'incarcération
30:21juste à partir
30:22de ce spot
30:23si vous dites ça
30:24on a l'impression
30:24que c'est un complot
30:25qui le vise directement
30:26oui en fait
30:26vous votre argument
30:27c'est dire
30:28il n'y a pas de preuve
30:28vous vous dites
30:29il n'y a pas de preuve
30:29il n'y a rien
30:30le dossier est vide
30:31si on condamne sans preuve
30:32vous vous rendez compte
30:33si vraiment
30:34la justice française
30:36a condamné sans preuve
30:37un ancien président de la république
30:38dans quelle situation on est
30:39c'est la question qu'on se pose
30:41oui mais poser la question
30:44très grave de dire cela
30:45parce qu'on a un jugement
30:46400 pages
30:46j'imagine que vous l'avez lu
30:48qui est extrêmement motivé
30:49sur l'association de malfaiteurs
30:50et y compris sur le financement
30:52on ne dit pas qu'il n'y a pas eu d'argent
30:53je ne veux pas rentrer dans le détail
30:54mais c'est important quand même
30:55et par ailleurs
30:57dire cela
30:58en disant
30:58je l'ai entendu
30:59en disant
31:00la justice s'est politisée
31:01c'est donc un complot
31:01qui le visait précisément
31:02nommément
31:03il y a des centaines de magistrats
31:05qui se sont relayés sur ce dossier
31:06parce que ce dossier a duré 10 ans
31:07et qu'il y a des mouvements
31:09et qu'il y a eu beaucoup d'appels
31:10c'est aller jusque devant
31:11la cour de cassation etc
31:11je crois qu'on ne peut pas
31:13raisonnablement soutenir
31:15qu'il y a un complot
31:16qui a lié son magistrat
31:17à l'arrivée
31:18il n'y a bien pas de corruption
31:19il n'y a pas de financement illégal
31:20il n'y a pas de détournement de fonds
31:21alors attendez
31:22sans refaire
31:23oui d'accord
31:23mais franchement
31:24sans refaire le procès
31:25juste
31:25j'aimerais aussi vous entendre
31:27sur la déclaration
31:28du garde des Sceaux
31:29Gérald Darmanin
31:30qui a affirmé
31:31qu'il irait voir Nicolas Sarkozy
31:33lui rendre visite
31:33on l'écoute
31:34j'irais voir
31:36les détenus en général
31:37et Nicolas Sarkozy
31:38pour m'assurer
31:39de sa sécurité
31:40évidemment c'est mon rôle
31:41incontestablement
31:42Nicolas Sarkozy
31:43est un détenu
31:44extrêmement sensible
31:44à l'administration pénitentiaire
31:45le travail de protection
31:47doit être important
31:47donc j'en remercie
31:48le travail
31:49sous l'autorité
31:50de la procureure générale
31:51de Paris
31:52le travail
31:52de l'administration pénitentiaire
31:54que nous sommes
31:55en train de terminer
31:57de finaliser
31:57pour que l'incarcération
31:59ait le temps
32:00que passera Nicolas Sarkozy
32:01à la prison de la santé
32:03garantisse sa totale sécurité
32:05ce choix du ministre
32:06de la justice
32:07par ailleurs
32:07très proche ami
32:08de Nicolas Sarkozy
32:10est très critiqué
32:11certains dénoncent
32:13une confusion des rôles
32:14quel est votre regard
32:16à vous là-dessus ?
32:18non mais
32:18si vous voulez
32:19la république
32:20elle ne connaît pas d'amis
32:21elle ne connaît pas de mentors
32:22elle ne connaît que des règles
32:23des principes
32:24et il y a un mélange des genres
32:26qui est quand même
32:27assez problématique
32:28il ne devrait pas y aller
32:29Gérald Darmanin ?
32:30non mais
32:30quand il dit cela
32:32moi je pose
32:33légitimement la question
32:34à quel titre y va-t-il
32:36est-ce que c'est
32:36un titre amical
32:37parce que j'y vais
32:38pour m'assurer de la sécurité
32:39franchement
32:40il y a des services
32:40qui sont placés
32:41sous son autorité
32:42qui sont les services
32:43de l'administration pénitentiaire
32:44qui sont extrêmement performants
32:45et qui sont capables
32:46d'assurer cette sécurité
32:47vous imaginez bien
32:48que ce n'est pas
32:49le garde des Sceaux lui-même
32:50qui va aller assurer
32:51la sécurité d'un détenu
32:52donc il y a des services
32:54qui sont là pour ça
32:54il y a un directeur
32:55de l'administration pénitentiaire
32:56qui pilote
32:57une administration
32:58avec des agents
32:59qui sont spécialement formés
33:00donc la question qui se pose
33:02c'est à quel titre y va-t-il
33:03je crois que quand on est ministre
33:04et c'est valable aussi
33:05quand on est magistrat
33:06on ne rend pas service
33:07et on ne se comporte pas en ami
33:08c'est difficile
33:09c'est compliqué
33:10on peut le faire
33:11sur un plateau de télévision
33:12en disant
33:13j'ai de la peine
33:13j'ai du chagrin pour un ami
33:14quand on est ministre
33:15on ne peut pas
33:16c'est problématique
33:17non pas du tout
33:18qu'un ministre de la justice
33:20visite des prisons
33:21c'est quand même assez cohérent
33:22et que ce soit
33:23il n'est pas interdit
33:24il n'est pas en dessous des lois
33:25Nicolas Sarkozy
33:26non mais attendez
33:27faites pas s'en rendre pas comprendre
33:29il ne visite pas une prison
33:30il visite Nicolas Sarkozy
33:31et alors ?
33:33et alors ?
33:33c'est quoi le problème ?
33:34il ne faut pas d'humanité ?
33:36ça n'existe pas ?
33:37non mais je pense
33:38qu'à un moment donné
33:38laissez-moi finir
33:40je pense que
33:41si en plus
33:42il y a eu deux agents
33:43du SDLP
33:44qui ont été installés
33:45à côté de la cellule
33:46à l'étage
33:46service de protection
33:48ça prouve bien
33:49que le ministre de la justice
33:51a pris conscience du danger
33:52parce qu'on l'a bien vu
33:53au fur et à mesure des heures
33:54qui se sont déroulées
33:54ce ne sont pas les services
33:55du ministère de la justice
33:56je suis désolé
33:57il y a une protection
33:58qui a été installée
33:58c'est le ministère de l'Intérieur
33:59c'est l'évaluation
34:00par le ministère de l'Intérieur
34:00j'y ai travaillé
34:01mais le SDLP
34:02il s'installe quand même
34:03autour du prévenu
34:04de Nicolas Sarkozy
34:06vous pensez que c'est dû
34:06à l'intervention
34:06de Gérald Darmanin ?
34:08je pense qu'il a voulu s'assurer
34:09vous ne savez pas
34:09que c'est l'évaluation du risque
34:10par l'UCLAT
34:10du ministère de l'Intérieur ?
34:11les deux
34:11vous savez Nicolas Sarkozy
34:13il a des offices de sécurité
34:14depuis 40 ans
34:15donc je ne vois pas
34:16pourquoi il n'en aurait pas
34:17au moment où il rentre en prison
34:17parce qu'il n'y a rien
34:18en plus il est dans un univers
34:19hyper hostile
34:20accessoirement
34:21il a été ministre de l'Intérieur
34:22deux fois
34:22il a lutté contre le terrorisme
34:24il a lutté
34:25contre la criminalité
34:27le mettre dans un univers hostile
34:29il faut quand même le protéger
34:30moi ça me semble
34:30complètement évident
34:31c'est la responsabilité de l'Etat
34:32moi je pense qu'il y a
34:33un mauvais procès
34:34qui est fait
34:34et à Gérald Darmanin
34:35et à Emmanuel Macron
34:37du fait qu'il ait reçu
34:39Nicolas Sarkozy
34:39vendredi dernier
34:40ils s'immisent
34:43dans la procédure judiciaire
34:44ils sortent de la
34:45notre aide en fonction
34:46etc
34:46la seule fois
34:49où Emmanuel Macron
34:50ou Gérald Darmanin
34:52se sont exprimés
34:53sur le procès Sarkozy
34:54c'est lorsqu'à l'issue
34:56du jugement
34:56il y a eu
34:58des menaces
34:58qui ont été exprimées
34:59contre les trois magistrats
35:00qui avaient rendu
35:01ce procès
35:02le président de la République
35:03a fait un communiqué
35:04et le garde des soins aussi
35:05pour condamner
35:06ces menaces
35:08voilà donc
35:08dans leur rôle
35:09ils n'ont pas dit
35:10il faut comprendre
35:11l'émotion
35:12non ils ont dit
35:13nous sommes garants
35:14du bon fonctionnement
35:14de la justice
35:15on ne peut pas tolérer
35:15que l'on profère
35:17des menaces
35:17envers des magistrats
35:19donc ça ils ont été
35:19dans leur rôle
35:20ensuite
35:21je ne pense pas
35:23qu'on puisse
35:23distinguer
35:24les individus
35:25Emmanuel Macron
35:27il est président
35:27de la République
35:28Nicolas Sarkozy
35:29a été président
35:30de la République
35:30le moins qu'on puisse dire
35:32c'est qu'en ce moment
35:32enfin ces derniers temps
35:33leur relation politique
35:35n'était pas spécialement
35:36au beau fixe
35:37il suffit d'entendre
35:38l'un parler de l'autre
35:39et l'autre parler de l'un
35:40pour voir qu'ils ont
35:41un petit contentieux
35:42qui est assez fort
35:42mais je pense
35:44qu'Emmanuel Macron
35:44a voulu
35:45sans contester
35:48le jugement
35:48qui a été prononcé
35:49montrer
35:51rappeler
35:51qu'il y avait
35:52un lien institutionnel
35:54entre des personnes
35:55qui ont exercé
35:56la même fonction
35:56Gérald Darmanin
35:57oui il s'est forgé
35:59personnellement
36:00politiquement
36:00comme militant
36:01au RPR
36:03et voilà
36:04Nicolas Sarkozy
36:06a été une forme de modèle
36:07bon
36:07qu'il ait voulu
36:09dans ce moment là
36:09apprécier
36:10ne pas s'abriter
36:11uniquement derrière sa fonction
36:13mais avoir une réaction
36:15finalement assez humaine
36:17ça ne me paraît pas choquant
36:18et à la limite
36:18ce qui m'aurait paru choquant
36:20c'est qu'il s'interdise
36:21toute marque
36:23d'amitié personnelle
36:24une fois encore
36:24dès lors
36:25que ça n'enfreint
36:26en rien
36:27au fonctionnement
36:29de la justice
36:29et au respect
36:30du jugement
36:31qui a été prononcé
36:31en tout cas
36:32ils ont énervé
36:33Rémi Hetz
36:34le procureur général
36:36qui ne sort pas souvent
36:37qui n'avait à mon avis
36:39pas vraiment spécialement
36:40envie de parler
36:41un jour comme aujourd'hui
36:42et qui ce matin
36:43est venu au micro
36:44de France Info
36:45pour dire en fond
36:46quelque chose de très simple
36:47du calme
36:48il a dit du calme
36:50il y a d'autres
36:51il y a Nicolas Sarkozy
36:52il n'est pas au bout
36:53de son processus judiciaire
36:55il va faire une demande
36:56de mise en liberté
36:56devant la cour d'appel
36:59il y a trois magistrats
37:00donc en fond
37:01du calme
37:02de la part du premier
37:03président de la cour
37:04du procureur général
37:06ça veut dire
37:07laisser la magistrature
37:09laisser les magistrats
37:11faire leur boulot
37:12avec un peu de sérénité
37:13à ce sujet
37:14Pauline Rovna
37:15il va y rester
37:15combien de temps
37:16Nicolas Sarkozy
37:17moi je ne le sais pas
37:18ce soir
37:18la demande de mise en liberté
37:20elle va être étudiée
37:21entre un mois
37:22et deux mois
37:22le délai maximum
37:23c'est deux mois
37:24ils ont deux mois
37:24pour l'étudier
37:25ensuite une fois
37:26qu'ils l'ont étudié
37:27ils vont rendre cette décision
37:28est-ce qu'ils la rentrent
37:28dans la foulée
37:29est-ce qu'ils ont besoin
37:30d'un petit peu
37:30de temps de réflexion
37:31moi je ne peux pas vous dire
37:32si avant Noël
37:33si la question
37:34sera-t-il en prison à Noël
37:35je ne le sais pas
37:36c'est une possibilité
37:38c'est pas moi
37:39qui prends la décision
37:40en tout cas
37:40c'est une décision
37:41qui va être examinée
37:42qui va être motivée
37:43et qui va être rendue
37:44dans un délai maximal
37:45de deux mois
37:46c'est tout ce que je peux dire
37:47et c'est minimum
37:48trois semaines
37:48non c'est son avocat
37:50qui a fait un calcul
37:52non c'est pas une erreur
37:54c'est le délai moyen
37:55en France
37:55pour une demande
37:56de mise en liberté
37:57c'est un mois
37:57donc comme c'est un détenu
37:58comme les autres
37:59on aimerait bien
38:00que Nicolas Sarkozy
38:00sa demande soit examinée
38:02sous un mois
38:02sachant que les deux autres personnes
38:04qui sont déjà en mandat de dépôt
38:05Alexandre Jury
38:06et l'autre prévenu
38:07ils ont déjà une date
38:08d'audiencement
38:09pour cette mise en liberté
38:11donc il faut être un peu cohérent
38:12dans ce dossier
38:12et selon toute vraisemblance
38:14ça sera étudié
38:14effectivement dans les prochaines semaines
38:15oui c'est vrai qu'il sont trois
38:18déjà à être en détention
38:19oui Alexandre Jury
38:20Alexandre Jury
38:20et Waïm Nasser
38:21Waïm Nasser
38:21le banquier
38:22il a 82 ans
38:23il sera fixé lundi
38:26exactement
38:26il est lui en détention
38:27déjà depuis un mois
38:28depuis le 25 septembre
38:30le 27 septembre lundi
38:32ça fera un mois
38:32la cour d'appel
38:34va examiner
38:35sa demande de mise en liberté
38:36ce serait un bon baromètre
38:37alors ce sera un très bon baromètre
38:39comme dit Pauline
38:39sachant que Alexandre Jury
38:41le 3 novembre
38:42un peu plus tard
38:43sera fixé lui aussi
38:44on sait qu'Alexandre Jury
38:46il n'a pas de domicile parisien
38:47il n'a pas de domicile en France
38:48il habite en Suisse
38:49donc il s'est en train apparemment
38:51de le louer quelque chose
38:52pour qu'il ait une résidence en France
38:53en tout cas
38:54ça a un enjeu pour Nicolas Sarkozy
38:55énorme
38:56parce que lui
38:57dans la foulée de tout ça
38:59sachant si les deux premiers restent
39:00ou sortent
39:01ça impactera de toute façon
39:03son calendrier judiciaire à lui
39:04parce que s'il y a
39:05un seul détenu
39:06la cour d'appel sera obligée
39:08d'examiner le procès en appel
39:11dans les six mois
39:12peut-être qu'on peut écouter
39:13l'avocat de Nicolas Sarkozy
39:14sur l'état d'esprit
39:15Nicolas Sarkozy
39:16en prison
39:17si ceux qui ont ordonné
39:21l'exécution provisoire
39:22de cette peine
39:23pensaient le casser
39:25lui casser le moral
39:27casser sa détermination
39:28le contraindre
39:29à baisser la tête
39:30à reconnaître des faits
39:33qu'il n'a pas commis
39:34alors ça ne va pas se passer
39:35comme ça
39:36je crois que ça renforce
39:37sa détermination
39:38ça renforce au contraire
39:40sa rage
39:40sa rage
39:41de montrer qu'il est innocent
39:43et de dire à tout le monde
39:45et de démontrer devant tout le monde
39:46son innocence
39:47David Desclos je le rappelle
39:49vous êtes resté dix ans
39:50c'est ça à la prison de la santé ?
39:52pas à la santé
39:52non
39:52ah non
39:53vous avez fait dix ans de détention
39:55dix ans de détention
39:56mais vous êtes passé par
39:57la prison de la santé
40:00c'est comment la première nuit
40:01en prison
40:02quand on arrive
40:03pour la première fois en prison ?
40:04la première nuit
40:05oui je m'en souviens
40:06c'est déjà beaucoup de bruit
40:07parce qu'il y a les détenus
40:09du dessus d'en dessous
40:10de partout
40:10ça tape
40:10ça tape
40:11ça crie
40:11ça hurle
40:12le bruit s'estompe
40:14vers 2-3 heures du matin
40:15c'est là qu'on essaye de dormir
40:16mais comme par exemple
40:16c'est ce qui vous a marqué
40:17le premier élément
40:19qui vous a marqué
40:19c'est le bruit constant
40:20ah oui
40:20le bruit
40:21en fait ce qui me marque
40:22c'est le bruit
40:23le bruit
40:23et quand il y a du silence
40:25ça fait péter les plombs
40:28parce qu'il y a
40:29un grand fossé
40:30entre le bruit
40:31et le silence
40:31et quand arrive le silence
40:33et bien là
40:34on n'arrive pas à dormir
40:34parce qu'il y a toute
40:35cette remise en question
40:36on repense à tout
40:37c'est très fatigant
40:38même si c'est que
40:39quelques heures
40:40quelques heures
40:40mais il y a une épuisme
40:42et moi je tiens
40:43à dire quelque chose
40:44c'est qu'on repense
40:45à la famille
40:46mais on pense aussi aux amis
40:47et je félicite
40:48les amis qui le soutiennent
40:49et voilà
40:50on ne parle pas
40:51l'indépendance
40:53de la justice
40:53c'est très important
40:54mais monsieur Sarkozy
40:56a une famille
40:57si ça il peut le dire
40:59très présente
40:59et des amis
41:00et ça
41:01dans cette première nuit
41:03on y pense beaucoup
41:04beaucoup
41:04on pense
41:05avant tout
41:06à la famille
41:07mais on pense
41:08aux amis
41:09et tout ça
41:09et surtout
41:10il y a une remise en question
41:11sur
41:12alors là
41:13c'est que lui tout seul
41:14qui va le savoir
41:15mais sur la culpabilité
41:16l'innocence
41:17le truc quoi
41:18quand on pense au délit
41:19parce qu'on est en prison
41:20quand même
41:20on est dans un lit
41:21avec une fenêtre
41:22et on pense
41:23il y a une remise en question
41:24intime
41:25et ça
41:27elle n'appartient qu'à lui
41:28c'est lui
41:29et lui seul
41:30s'il sait
41:30qu'il est innocent
41:31ou coupable
41:32s'il est innocent
41:33c'est atroce
41:34parce que tu es en prison
41:35en étant innocent
41:36et s'il est coupable
41:37il y a une remise en question
41:39en se disant
41:39j'ai fait quand même
41:40quelque chose de mal
41:41et je le paye
41:42et on paye toujours le mal
41:43donc je répète
41:45l'innocence
41:46et la culpabilité
41:47il y a cette remise
41:49c'est très important
41:50dans cette première nuit
41:51et monsieur Sarkozy
41:52s'il est innocent
41:53ça doit être atroce
41:54s'il est coupable
41:55il y a une grosse remise en question
41:57donc ça doit être atroce aussi
41:58ça doit être atroce aussi
41:59et il en sortira
42:00s'il est innocent
42:02ou coupable
42:02il en sortira grandi
42:04et c'est là
42:05moi à mon avis
42:06c'est mon avis personnel
42:07où ça pourrait devenir
42:08un grand président
42:09de la république
42:10par la suite
42:10parce que tu sors
42:11avec plein d'expérience
42:12tu sors avec une expérience
42:14de dingue
42:14à vous vous le voyez déjà
42:16il sera peut-être inéligible
42:18il sera peut-être
42:19je dis ça
42:20parce que
42:20il nous écoute peut-être
42:21et voilà
42:22je lui lance
42:22dans la vie
42:23il n'y a que de l'espoir
42:24et il faut aller de l'avant
42:27innocent ou coupable
42:28il faut aller de l'avant
42:29il faut relever la terre
42:30il faut le vivre comme une expérience
42:31voilà
42:31il faut le vivre comme une expérience
42:32et j'envoie un message
42:33à tous les détenus de France
42:34la prison c'est
42:35on en sort un jour ou l'autre
42:37et il faut en sortir grandi
42:38il faut en sortir
42:39plein d'expérience
42:40grandi
42:40c'est ça que je veux
42:41délivrer à monsieur Sarkozy
42:42et voilà
42:43et à tous les détenus de France
42:45femmes et hommes
42:45parce qu'il y a les femmes
42:46il y a les hommes
42:46il y a les mineurs
42:47il y a tout le monde
42:48merci beaucoup
42:49merci David Deklo
42:50et merci à tous les six
42:51de m'avoir accompagné
42:52jusqu'au bout de la nuit
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