- il y a 3 mois
Mercredi 17 septembre 2025, retrouvez Nabil Milali (Gérant stratégiste dans l'équipe Multi Asset & Overlay, Edmond de Rothschild AM), David Belloc (Gérant-Stratégiste, Mirova) et Gilles Guibout (Responsable des actions européennes, AXA IM) dans SMART BOURSE, une émission présentée par Grégoire Favet.
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00:003 invités avec nous chaque soir pour décrypter les mouvements de la planète marché, David Bellocq est à nos côtés, gérant et stratégiste chez Mirova.
00:16Bonsoir David.
00:17Bonsoir Grégoire.
00:18Gilles Guibou nous accompagne, le directeur des actions européennes d'AXA IM.
00:21Bonsoir Gilles.
00:22Bonsoir Grégoire.
00:23Et bienvenue à Nabil Milali qui est avec nous également ce soir, gérant stratégiste au sein des équipes multi-assets et overlay.
00:29D'Edmond Rothschild Asset Management.
00:31Bonsoir et bienvenue Nabil.
00:32Bonsoir Grégoire.
00:33Honneur au nouveau Nabil et cette question autour de la décision attendue de la Fed ce soir.
00:38Le consensus prévoit une baisse de 25 points de base qui sera très probablement délivrée par la réserve fédérale américaine.
00:45Quel est le sens chez Drame que vous donnez à cette première baisse de taux, à ce redémarrage des baisses de taux du côté de la réserve fédérale américaine ?
00:54Quel sens ? Pourquoi faire et jusqu'où ?
00:58Comme vous le disiez, il n'y a pas de surprise sur le fait qu'il y aura une baisse de 25 points de base ce soir.
01:01Ce qu'on surveillera surtout, c'est d'abord les dots pour savoir quelles sont les nouvelles projections des membres du FOMC.
01:07On sait qu'ils anticipaient deux baisses de taux directeurs cette année.
01:10Est-ce qu'ils en intègrent une nouvelle, une troisième, ce qui s'alignerait du coup avec le pricing de marché.
01:16Et surtout, quid de l'année prochaine, là où le marché anticipe six baisses de taux directeurs d'ici la fin de l'année prochaine ?
01:22Il sera intéressant de voir si l'OFOMC reste sur une seule baisse de taux comme c'était le cas lors du dernier SEP ou s'il faudra en intégrer davantage.
01:32SEP, ce sont les projections économiques et monétaires qui sont faites tous les trois mois par les équipes de la Réserve fédérale américaine.
01:40Exactement. Et donc, ce qui serait intéressant, c'est que ce qui est sûr, c'est que ces dots ne vont pas s'aligner sur les attentes de marché qui sont assez agressives, comme je le disais.
01:50Par contre, c'est extrêmement rare pour la Fed d'intégrer plus de deux baisses de taux directeurs l'année d'après.
01:56Donc, si jamais la Fed en intègre beaucoup, en fait, ce serait pour nous contre-productif.
02:02Ça enverrait un message assez alarmiste au marché.
02:05Ça intégrerait probablement un scénario plus pessimiste sur la croissance.
02:09Et d'ailleurs, c'est aussi un élément qu'on surveillera dans les prévisions de la Fed.
02:13Quel taux de chômage pour l'année prochaine ?
02:14On sait que Jackson Hole, le discours de Jerome Powell, le principal argument utilisé pour justifier cet ajustement de la politique monétaire,
02:21c'est le ralentissement du marché de l'emploi.
02:24Quid du taux de chômage qui sera prévu ?
02:26Il était estimé à 4,5% l'année prochaine.
02:29Est-ce qu'il sera revu à la hausse ?
02:31Ou est-ce que la Fed intègre aussi le fait que le point mort à partir duquel le nombre de créations d'emplois se transforme par une hausse du taux de chômage ?
02:39Eh bien, ce break-even est tout simplement beaucoup plus bas aujourd'hui.
02:42Et donc, même avec un marché de l'emploi plus fragile, il n'est pas nécessaire de relever ce taux de chômage.
02:47Comment vous expliquez, Nabil, que le marché anticipe autant de baisses de taux ?
02:52Ce n'est pas la première fois. Le marché aime les baisses de taux et donc il y a sans doute une appétence à anticiper beaucoup de baisses de taux.
02:59Je me souviens qu'à un moment, on anticipait aussi 7 baisses de taux consécutives de la Fed qui n'ont pas eu lieu.
03:03Qu'est-ce qui peut expliquer à ce stade que le marché envoie 3 cette année, dont celle qui sera délivrée ce soir, plus peut-être encore 3 autres au cours de l'année 2026 ?
03:12On sait que le marché a tendance à surréagir dans un sens comme dans l'autre.
03:16Il y a eu des périodes aussi où il n'y avait plus du tout de baisses de taux directeurs qui étaient intégrées, typiquement au début 2024.
03:23Et au final, on a eu ces baisses qui ont repris à partir du mois de septembre.
03:27L'autre élément, c'est tout simplement le ralentissement du marché de l'emploi.
03:30Ces créations d'emplois qui ont été révisées significativement à la baisse.
03:34Après 53 mois d'affilée où l'économie américaine a créé des emplois, en fait, avec les dernières révisions, le mois de juin a mis un coup d'arrêt à cette tendance.
03:42Et donc, le mois de juin dernier, l'économie américaine a détruit des emplois pour la première fois.
03:47Maintenant, on revient à cette question centrale du point mort du marché de l'emploi.
03:53Selon les estimations qu'on a aujourd'hui, il est plutôt autour de 70 000 emplois.
03:57Et donc, les créations d'emplois nettes par mois, c'est ça ?
03:59En dessous de 70 000 créations d'emplois, c'est le niveau qui peut faire remonter le taux de chômage.
04:04Exactement. Et ce qui est intéressant, c'est qu'avec l'ajustement annuel que vient de faire l'administration américaine,
04:11on a détruit certes 900 000 emplois par rapport à ce qu'on a pensé.
04:15Mais dans le même temps, le taux de chômage, on l'a tous vu, l'économie américaine n'a pas vu son taux de chômage remonter sur cette période-là.
04:21La consommation s'est bien tenue. Ce qui veut dire qu'en fait, sur la période mars 2024 et mars 2025, le break-even avait déjà significativement baissé
04:29parce que les restrictions sur l'immigration avaient déjà été introduites sous Biden en amende de la présidentielle.
04:37Et donc, maintenant, si on est vraiment sur ces niveaux-là, est-ce que c'est nécessaire pour la Fed de faire autant de cuts que prévu par le marché ?
04:43Il y a un choc d'offres sur de nombreux marchés du travail avec une force, une participation et une force de travail qui se réduit
04:50et un flux d'immigration qui a été stoppé effectivement aujourd'hui aux États-Unis.
04:54Le marché est convaincu que la Fed sera très sensible à ses données d'emploi, beaucoup plus qu'aux prochaines données d'inflation, par exemple, David ?
05:02Alors oui, clairement, je pense que le marché est effectivement un peu ambitieux dans son pricing de six baisses de taux.
05:08Même si, dans ce pricing, on a aussi la notion de l'indépendance de la Fed, avec Stéphane Mirand, effectivement, qui a pris ses fonctions,
05:16qui va plaider pour 50 BP de baisse de taux, qui sera sûrement secondé par Beaumont et d'autres,
05:24et avec effectivement cette tentative de sortir Lisa Cook du board, qui permettrait de donner une majorité, c'est-à-dire quatre gouverneurs sur sept,
05:36pour ensuite éventuellement nommer des chefs de banque régénale en février.
05:42Si c'est sa toile au sein de la Fed, quoi.
05:44C'est ça. On sait effectivement que certains mandats vont être remis en cause en février,
05:49et donc il y a cette notion de potentiel père d'indépendance de la Fed.
05:52Même si je pense que la Courbe suprême, en dernier recours, bloquera Trump dans sa volonté, sa velléité de prise de pouvoir.
06:03Après, c'est vrai qu'on n'est pas à l'aise non plus particulièrement avec ces CIBES,
06:08parce qu'elles ne sont pas forcément en ligne avec nos anticipations de croissance et d'inflation pour l'économie américaine d'ici la fin de l'année, voire l'année prochaine.
06:17On a des destructions d'emplois, mais finalement, la Fed va vouloir apparaître comme proactive, mais finalement, elle est réactive.
06:24Elle entérine le fait qu'on a un marché de l'emploi qui ralentit déjà depuis un petit moment,
06:29qui crée des emplois uniquement dans le secteur de la santé, beaucoup d'emplois fédéraux.
06:33On va avoir encore un momentum.
06:35On a 170 000 destructions d'emplois suite à l'action du Doge, en fait, qui devrait être intégrée dans les prochains mois.
06:43Donc, on a les tout prochains chiffres d'emplois qui ne vont pas être terribles,
06:46mais on voit qu'indépendamment de ça, l'économie américaine avait du mal à créer des emplois dans l'économie concurrentielle, privée,
06:54peut-être parce que justement, les taux étaient un peu trop élevés par rapport à ce potentiel ces deux dernières années.
07:02Et le dynamisme de l'intelligence artificielle, le boom de CAPEC...
07:06A masqué un peu tout ça.
07:08A quelque part peut-être masquer cette agilité de l'économie américaine.
07:11Et notre point de vue, c'est plutôt de dire que finalement, le point bas peut-être pour l'économie américaine a été atteint le 2 avril,
07:18après les annonces de tarifs.
07:19Et tout ce qui est mis en place, à commencer par le vote du Big Beauty Full Bill,
07:24il y a maintenant des baisses de taux, un effet richesse qui joue à plein.
07:27On voit la consommation qui sort vraiment bien.
07:31Finalement, est-ce qu'on ne va pas avoir une réaccélération ?
07:33Mais peut-être déjà en train de repartir.
07:35Exactement.
07:35Et auquel cas, c'est vrai que là, le marché, avec ces six baisses de taux,
07:40aura peut-être effectivement un réveil un peu brutal à un moment donné,
07:44d'ici la fin de l'année ou début de l'année prochaine.
07:46Quel sens vous mettez derrière cette première baisse de taux attendue de la réserve fédérale américaine ?
07:52La première depuis les dernières.
07:54Effectivement, il y avait eu 100 points de base de baisse de taux en fin 2024, Gilles.
07:57C'est quelque chose qui vient effectivement acter, qu'on commence à avoir, je ne veux pas dire un craquement,
08:04mais un ralentissement dans l'économie américaine, notamment sur le fonds de l'emploi.
08:08Sur le fonds de l'emploi et absolument pas sur le fonds de l'inflation.
08:12Et donc, ça, c'est quand même un élément important,
08:14parce que ça peut assez vite limiter la capacité de la Fed à baisser ses taux.
08:20Et à mesure qu'on baisse les taux, potentiellement, ça peut faire dégringoler le dollar
08:24et donc venir avoir un impact sur l'inflation importée.
08:29La question, c'est, on envoie un signal qui va faire plaisir au marché.
08:34La question, c'est, est-ce que ça va être suffisant pour véritablement changer la vie des consommateurs ?
08:39La réponse, c'est que 25 000, ça ne change pas grand-chose.
08:43Et donc, il va falloir voir, effectivement, il va être urgent d'attendre un petit peu les dot plots
08:50pour savoir un petit peu la direction, pour savoir où on va.
08:53Et quelque chose de trop agressif.
08:54On va avoir plus en plus de dispersion.
08:56On l'évoquait, on a un board qui commence à être fragmenté,
08:59avec des dissidences qu'on n'a pas l'habitude de voir.
09:02Et on imagine qu'on va retrouver ça aussi dans toutes les projections qui vont se faire.
09:06Et l'inconvénient de vouloir être trop agressif,
09:09c'est peut-être aussi le fait de reconnaître qu'on ralentit plus que prévu.
09:14Et à ce moment-là, on a quand même une dichotomie qui se fait
09:16entre ce que dit le marché des taux et ce que dit le marché des actions.
09:18Des marchés actions qui, eux, ne voient pas de ralentissement.
09:21Ne voient pas de ralentissement.
09:22Alors, on a toujours cette problématique aux États-Unis.
09:27C'est qu'en réalité, on regarde le marché américain avec des yeux béats d'admiration.
09:33La réalité, c'est quand on regarde aujourd'hui le marché américain,
09:35on regarde en réalité les sept magnifiques qui représentent 35% de la cote,
09:40qui sont les sociétés qui sont les plus internationales du marché américain
09:44et donc qui profitent sur leurs chiffres de la baisse du dollar,
09:48là où ça va peser sur les sociétés américaines.
09:50Mais que la réalité, c'est que pour toutes les autres sociétés américaines,
09:53la baisse du dollar, c'est plutôt un problème,
09:58parce qu'il y a quand même beaucoup d'intrants qui sont achetés à l'étranger
10:02et donc qui viennent peser sur les marges.
10:04Et le message, on a eu un certain nombre de conférences récemment
10:08à la rentrée avec les sociétés industrielles,
10:13et le message qu'on reçoit, c'est qu'en réalité,
10:17les sociétés sont plutôt à dire, aujourd'hui on est plutôt prudent,
10:21on n'a pas vu l'impact des tarifs, on commence à le voir.
10:24Et deux choses l'une, l'impact des tarifs.
10:27Soit on le passe aux consommateurs et c'est de l'inflation,
10:29et à ce moment-là, on aura un problème pour baisser les taux de manière trop importante.
10:34Ou alors, on ne le passe pas aux consommateurs,
10:36et à ce moment-là, ça va être nos marges.
10:38Donc, moi j'aurais tendance à vouloir penser
10:42qu'on n'est absolument pas sorti du bois,
10:44qu'il est encore temps d'être un peu prudent,
10:47et que, oui, aux États-Unis, on a un truc exceptionnel
10:50qui s'appelle les 7 magnifiques,
10:53mais qui en réalité viennent polluer véritablement l'écure de l'ensemble du marché,
10:56y compris en termes de croissance des résultats par action.
10:59Oui, ça distord complètement les analyses, les agrégats.
11:03C'est-à-dire qu'il n'y a plus de croissance aux États-Unis,
11:05non, il n'y a pas plus de croissance.
11:07Si on retraite de ce qui monte,
11:10alors c'est toujours une lecture qui est un peu biaisée,
11:14mais la réalité, c'est que ce qui monte, c'est cette société.
11:18Et donc, c'est quand même intéressant de faire ce travail d'observation,
11:22de dire, voilà, une fois qu'on a retraité ça,
11:24le reste de l'économie ne va pas forcément.
11:26C'est bien que ça.
11:26Alors, ce n'est pas la catastrophe, l'économie tient, la consommation tient.
11:29Maintenant, ce qu'on voit, c'est qu'on observe,
11:32et c'est ce que disait Walmart récemment,
11:34ils observent tous les jours un down-trading.
11:37Et on voit bien que, alors il y a l'ultralus qui tient,
11:40mais le luxe, on va dire, d'entrée de gamme
11:44est plutôt en train de souffrir pour aller,
11:48on ne va plus sur le monogramme.
11:50Oui, ça se polarise.
11:51On ne va plus sur l'entrée de gamme des marques françaises,
11:54on va sur du coach et qui sont ce qu'ils appellent
11:57le affordable luxury, qui est une notion...
11:59Oui, le luxe abordable.
12:02Ce qui est un peu antinamique, mais oui.
12:04Donc, un peu de méfiance tout de même.
12:07Quel impact on peut attendre de cette baisse de taux
12:09et de peut-être quelques autres qui pourraient suivre ?
12:13J'ai l'évoqué, le point sur le dollar.
12:15Nabil, quelle est la vue chez Edram que vous avez à ce stade sur le dollar,
12:19qui a déjà, en tant qu'indice, dévissé de 10% depuis le 1er janvier,
12:25avec des baisses parfois plus importantes face à certaines devises de référence.
12:29Donc, il y a l'euro, bien sûr.
12:30Je regardais aussi le réel brésilien ce matin,
12:33qui a une grande devise émergente, certes,
12:34qui est souvent considérée comme une des devises les plus faibles au monde.
12:37Le dollar, face à une devise réputée faible, a perdu 15% depuis le 1er janvier.
12:43Est-ce qu'on arrive à un niveau où, quand même, il y a un plancher,
12:46quelque chose qui peut maintenir le niveau du dollar,
12:48ou est-ce que la fragilité est toujours là ?
12:50Alors, on était négatif sur le dollar depuis le début de l'année.
12:54On avait à peu près les niveaux actuels en tête.
12:58Donc, on s'approche de niveaux qui devraient voir plutôt une stabilisation du dollar
13:02que si on s'approche des 1,20, par exemple.
13:04Beaucoup est intégré déjà.
13:05Exactement.
13:06La bonne partie des facteurs baissiers sur le dollar ont été intégrés.
13:09Donc, on peut imaginer, typiquement, un sell de news
13:13après la décision de la Fed de faire cette baisse de taux directeur.
13:18Maintenant, quand on regarde la vue à long terme,
13:20on reste sur des facteurs structurels qui restent importants.
13:24Vous mentionniez tout à l'heure la question de l'indépendance de la Fed.
13:27Ça sera un thème officieux de la réunion d'aujourd'hui.
13:30On va voir les dissidences.
13:32Probablement que Miran en sera un.
13:33On verra est-ce que Bowman le suit déjà.
13:35Et en termes d'impact, ce n'est pas une notion théorique,
13:38cette question de l'indépendance de la Fed.
13:40Et pas besoin d'aller dans des pays émergents,
13:41comme la Turquie ou l'Argentine, pour le constater.
13:44Il suffit, en fait, de regarder l'histoire des États-Unis.
13:46Il y a une étude très intéressante qui essaie de mesurer
13:48cette question de l'indépendance de la Fed.
13:51Et on voit, les chercheurs ont construit un indicateur pour mesurer.
13:55Et on voit très clairement le pic d'ingérence de l'administration sur la Fed
14:00dans les années 70,
14:01qui est le dernier pic inflationniste qu'on a connu.
14:04Donc typiquement, si on en vient à intégrer vraiment une Fed
14:07qui serait sous contrôle avec le prochain président de la Fed,
14:10ça, c'est un facteur qui va rester,
14:11continuer de pressurer le dollar à la baisse.
14:15On a vu quand même, dans un intervalle de temps assez réduit,
14:18les taux longs redescendre un peu quand même, les taux longs américains.
14:21Donc, il n'y a pas eu de poussée au-delà de 4,50 sur 10 ans américains.
14:27Je pense que la prise de parole de Jérôme Powell à Jackson Hole
14:30avait pour principal objectif de pressurer les taux réels,
14:33en particulier à la baisse.
14:34Parce que le discours de Jackson Hole, c'est d'admettre que, certes,
14:37on aura de l'inflation, on s'y attend,
14:39on va voir l'impact des tarifs se diffuser petit à petit,
14:43mais on va regarder au travers.
14:44Il n'a pas utilisé le terme transitoire,
14:47mais en sous-texte, c'était clairement ça l'idée.
14:50Waller l'a utilisé, par contre.
14:52Il a dit qu'il était au retour dans la team transitorie.
14:56Et donc, voilà, de l'autre côté, par contre,
14:58on est prêt à faire plusieurs séries de baisses de taux directeurs.
15:00Et donc, ça, ça pressure les taux réels à la baisse.
15:04Par contre, le marché n'a pas attendu ce discours
15:07et encore moins la baisse d'aujourd'hui pour l'intégrer.
15:09Donc, en fait, les conditions financières se sont largement détendues
15:12aux États-Unis ces derniers mois.
15:14Et ça aide l'activité économique, l'économie réelle.
15:17Je partage le point de vue selon lequel on est en train de stabiliser
15:21sur l'économie américaine.
15:23Avec en plus, on le rappelle, en 2026, aux États-Unis et ailleurs,
15:26des années électorales, d'élections de demi-mandat,
15:29qui généralement génèrent assez peu d'appétit
15:32pour de la consolidation budgétaire à marche forcée.
15:36Sur le statut du dollar, où est-ce qu'on en est ?
15:39Est-ce que les choses sont à peu près équilibrées désormais
15:41en termes de risque ?
15:42Ou est-ce qu'il y a encore un risque baissier important sur le dollar ?
15:44Nous, effectivement, on était négatif de l'art et on reste négatif de l'art.
15:48Je pense qu'il y a encore un potentiel baissier,
15:50même si on allait un peu vite.
15:51Toujours dans cette histoire un peu politique,
15:54c'est vrai que Stéphane Mirand, proche conseiller de Trump,
15:57est un fervent défenseur d'évaluation du dollar,
16:01puisque c'est comme ça qu'il pense rapatrier
16:03l'outil de production sur le territoire.
16:05C'est aussi comme ça qu'il pense mettre en concurrence,
16:10quasi déloyable, parce que c'est une guerre d'échange,
16:13des produits importés vis-à-vis des consommateurs,
16:17quid du statut de dollar, valeur refuge quand même,
16:20puisque c'est la monnaie de référence.
16:22Et là, c'est vrai que pour l'instant,
16:24on a eu une pontification.
16:25On a eu pendant un moment, il y a quelques semaines,
16:27une hausse des taux dix ans, trente ans.
16:29On allait titiller les 5% quand même sur peu de trente ans.
16:31Sur trente, oui.
16:32On a vu des forces de rappel, et là encore,
16:34quand on réfléchit à tous les mécanismes
16:36que l'administration est en train de mettre en place,
16:39on a commencé par une déréglementation des banques
16:41pour qu'elles puissent acheter massivement des treasuries
16:45sans coût de capital.
16:47On a le stablecoin, qui est quand même une monnaie
16:49qui explose et qui a comme sous-jacent des treasuries.
16:54On crée des nouveaux acheteurs.
16:55Mais complètement.
16:55On crée des acheteurs marginaux qui étaient ou contraints
16:58ou qui n'étaient plus présents sur ce marché.
16:59Voilà, pour être maître chez soi et se substituer face à d'éventuels créancés
17:03qui boudraient le marché américain.
17:06On a aussi une Fed qui pourrait reprendre le QE si c'est nécessaire.
17:10C'est peut-être aussi quelque part, à la fois chez Trump et son administration,
17:15un aveu potentiel de lucidité, de faiblesse,
17:19par rapport à une dévaluation du dollar qui irait trop loin
17:22et une remise en question du statut de valeur refuge
17:26qui pourrait impacter négativement à la hausse les taux.
17:28Donc, assurer des garde-fous de cette sorte, ça a du sens.
17:33Vu comme ça, on ne se met pas en face de Trump,
17:35on ne se met pas en face de la Fed.
17:37Mais c'est vrai qu'on aurait quand même plutôt tendance
17:39à penser que ce taux de 10 ans à 4%
17:42n'a plus beaucoup de potentiel de baisse.
17:43Il y en a toujours à la pontification.
17:45Et aussi parce qu'on pense effectivement que les férissages jouent plein.
17:51Le ratio de dette sur actifs des ménages américains
17:55est au plus bas depuis les années 60.
17:56Le bilan est très bon pour un ménage américain.
17:58Il est même question que Trump redistribue une partie
18:01des dividendes tarifs douaniers aux consommateurs
18:04sous forme de boucheur.
18:05Donc, on a comme ça énormément de boost, en fait,
18:09qui nous rend la probate récession
18:12très fort à l'entissement quand même assez...
18:14Le risque peut-être pour 2026,
18:16c'est une économie américaine qui surprendra la hausse
18:17par rapport à des attentes qui ont été rabaissées.
18:20Et en face de ça, on a passé déjà énormément de choses,
18:23deux secondes, par rapport à l'intelligence artificielle.
18:25Et donc, attention aux déceptions potentielles aussi
18:27sur ce segment-là.
18:29C'est qu'après, c'est très bon, même si on reste positif.
18:30Comprend.
18:32On est allé tellement loin sur cette thématique
18:35qu'effectivement, il y a aussi cet aspect.
18:37C'est ce que je disais en début de semaine dans l'émission.
18:40C'est un calcul qui a été fait par Bruno Cavalier,
18:42un de vos confrères chez Odo BHF.
18:44Puis, il considère qu'il y a 13% de l'économie américaine
18:47qui va très très bien, la tech, l'IA, etc.
18:49Et donc, 87% qui est ou à la peine,
18:52voire déjà peut-être en contraction
18:54ou en récession d'activité.
18:57Vos commentaires, Gilles.
18:57Et puis, sur l'euro dollar, si, je ne sais pas, si 1,20 est un niveau
19:02ou un objectif réaliste sur l'euro dollar, est-ce que ça devient un sujet
19:07pour nos entreprises, nos marchés actions, comme d'habitude ?
19:10Je ne me risquerai pas de faire des prévisions sur l'euro dollar.
19:12Non, on n'est pas très loin, on est à 1,5 ans.
19:14Ce que je regarde, c'est que quand on regarde les niveaux
19:16de parité de pouvoir d'achat, on est même toujours en dessous.
19:20Je crois que le parité de pouvoir d'achat est plutôt sur 1,25,
19:22si je ne dis pas de bêtises, sous le mot de contrôle.
19:24Donc, on pourrait même aller un peu au-delà.
19:28Moi, ce que je regarde, c'est l'impact sur les entreprises.
19:30L'impact sur les entreprises, c'est qu'on voit qu'effectivement,
19:32on avait commencé l'année avec 8% de croissance
19:35sur les résultats par action des actions européennes,
19:37pour les actions européennes, qu'on va finir l'année proche de zéro
19:42et qu'une grosse partie de cette révision à la baisse,
19:48elle s'explique par les 50% de chiffre d'affaires
19:50qui sont faits à l'étranger, donc 25% aux Etats-Unis,
19:53sur lesquels on aura baissé sur l'ensemble de l'année,
19:57si on prend sur une année pleine, peut-être de 10%.
20:00Donc, quasiment, on va apprendre.
20:02Je grossis un peu le trait, mais toute la baisse va s'expliquer
20:05par ces sociétés internationales.
20:07Alors, c'est pas qu'elles aient perdu du business,
20:10c'est juste que le fait de rapatrier...
20:13C'est un effet d'écriture.
20:14C'est un effet d'écriture, donc c'est pour l'essentiel de la translation.
20:17Il y a quelques sociétés pour lesquelles c'est de la transaction,
20:19et donc là, quand on va choisir nos actions et nos sociétés,
20:22on va être attentif justement aux sociétés
20:24qui n'ont pas de perte de compétitivité relative
20:29par rapport à leur paire,
20:30et à celles qui ont des effets de transaction
20:33et qui n'ont pas la capacité de répercuter les prix.
20:35Donc, on a cet impact qu'on ne peut pas nier.
20:40Maintenant, si on fait les choses correctement
20:43et qu'on regarde dans une devise unique,
20:46la réalité, c'est que les États-Unis font toujours moins bien que l'Europe
20:48depuis les années.
20:49Et donc, pour un investisseur dans une monodevise,
20:53pour un investisseur américain,
20:54il était toujours plus intéressant d'acheter de l'Europe
20:56que des États-Unis depuis le début de l'année.
20:57Et si on pense que la dépréciation va continuer,
21:01ça reste vrai.
21:02Donc, la logique de flux peut permettre de penser
21:05que le momentum pour les actions européennes,
21:06ça fait quelques mois que je parle des grands indices actions en Europe,
21:09font plus grand-chose.
21:10Il y a eu un très beau rebond en avril,
21:13mais c'est vrai que depuis, c'est un peu plus flat.
21:14Ce qui s'est passé, c'est qu'en fait,
21:16à l'aune des résultats semestriels,
21:19on a eu cette révision à la baisse qui s'est opérée,
21:21parce qu'en fait, on a pris en compte l'impact de devise
21:24qu'on va voir un peu se poursuivre
21:25parce que c'est très compliqué pour les analyses de l'anticiper.
21:29Et donc là, ils l'ont matérialisé
21:30en le projetant sur la fin d'année
21:32parce que les entreprises nous ont aidés à le faire.
21:35Il faut quand même avoir en tête
21:35que sur la deuxième partie d'année,
21:37l'impact de devise sera plus important qu'au premier semestre.
21:40Oui, il y a un petit décalage.
21:41Il y a un petit décalage, semestre sur semestre.
21:45Mais les analystes l'ont appréhendé un peu
21:47à l'occasion de ces résultats.
21:49La bonne nouvelle, c'est qu'en Europe,
21:51à mesure qu'on avance,
21:54on a la perspective de l'impact du plan allemand,
21:58qui est quand même massif,
21:59on en a parlé suffisamment,
22:00qui va venir soutenir la croissance des sociétés européennes,
22:04essentiellement, il faut espérer en tout cas.
22:07Et donc ça, ce qu'on a pu voir,
22:09c'est qu'on a eu des révisions de perspective de croissance
22:12de PIB en Europe pour l'an prochain.
22:16Et ça, normalement, ça devrait réussler
22:20sur les autres économies européennes.
22:24On rencontrait il n'y a pas très longtemps
22:25une des grandes banques italiennes,
22:29et leur perspective de croissance pour l'année prochaine,
22:31de manière assez intéressante,
22:33c'est qu'ils ne sont pas du tout sur une récession.
22:34En nominal, ils sont sur une croissance du PIB entre 2 et 3 %.
22:36Donc on est bien loin de l'art.
22:38Pour l'Italie ?
22:38Pour l'Italie.
22:40Donc si c'est le cas, ça veut dire...
22:42J'ai cité les Max 7 tout à l'heure,
22:43mais là aussi, je parle sous votre contrôle,
22:45Gilles, le secteur des banques européennes en Europe
22:48fait mieux que le Nasdaq depuis mars 2020.
22:50Tout à fait.
22:50Pas sur un an, pas sur deux ans,
22:52sur cinq ans maintenant.
22:53Il reste attractif.
22:54Et ça reste attractif.
22:56Donc on n'a pas de perspective de récession,
22:58il y a des perspectives de retour de capital qui peuvent être...
23:01Est-ce qu'on peut...
23:01Alors désolé pour la question un peu franco-française,
23:03mais le CAC 40 parmi les indices européens
23:05reste un grand indice.
23:07En retard par rapport à ses pairs,
23:09le choc politique a quand même cassé quelque chose
23:11en termes de dynamique pour notre indice.
23:13Est-ce qu'il y a un potentiel de rattrapage pour le CAC ?
23:17Est-ce que c'est un bon pari
23:19de remettre peut-être un petit peu d'intérêt
23:21sur un indice français comme le nôtre ?
23:25Alors tactiquement, il y a sûrement un rattrapage
23:29si on en croit les niveaux de spread
23:30sur le marché du crédit des corporataires françaises.
23:34On n'a pas eu d'impact de l'émission de dérouille.
23:36Le souverain est pénalisé.
23:38Les entreprises françaises non seulement ne sont pas pénalisées,
23:40mais elles sont plébiscitées par les investisseurs.
23:42En tout cas, sur la partie crédit,
23:43sur la partie action un peu moins,
23:44parce qu'on avait déjà une sous-performance
23:46qui se maintient.
23:47Mais on voit qu'effectivement,
23:49le downgrade de fiches n'a pas eu d'impact sur le CAC.
23:51Il a même rebondi, je crois, d'un ou deux pour cent
23:52sur le downgrade.
23:54Et effectivement, on a des...
23:56Enfin, c'est déjà pressé, quoi.
23:58Enfin, on a des peuples attractifs.
24:00Bon, une fois qu'on a dit ça,
24:02moi, j'ai quand même du mal à penser
24:04que niveau OAT,
24:07on aille autre chose qu'autour de 70, 80,
24:12et même plutôt 80, d'ailleurs.
24:13Je pense qu'on a un problème de croissance en France.
24:18On a clairement décroché par rapport à l'Union européenne.
24:20On a 25 points de dette sur PIB supplémentaires,
24:23alors qu'on était en 2015 au niveau de l'Union européenne.
24:27Depuis 2000, je crois que c'est le seul pays de la zone euro
24:29qui a vu son niveau de dette sur PIB.
24:31Même l'Italie a réussi à contenir cette...
24:34Ça a été une série de downgrade.
24:36Enfin, la dette triple A, on est simple A+.
24:39Et c'est surtout qu'il y a une instabilité politique
24:43et on se demande vraiment
24:44comment on peut trouver une solution à court terme.
24:47Donc, même si nos fondamentaux macro-financiers
24:50juste tiraient, on va dire, 70 de spread,
24:52on est à 80, puisqu'on a 10 BP liés à des crises sociales,
24:55liés à une incapacité à prendre les vraies décisions,
24:58à la fois d'un point de vue croissance,
24:59qu'est-ce qu'on fait en France à l'horizon 10-20 ans
25:02pour croître,
25:03et au niveau réduction des dépenses
25:05pour améliorer ses ressources.
25:08Donc, voilà, je ne suis pas particulièrement positif...
25:11D'accord, oui, oui,
25:12pas envie d'être agressif sur un gros CAC 40
25:15pour un rallye de fin d'année sur le CAC.
25:19Vous connaissez très bien l'Italie aussi, Gilles.
25:25Est-ce qu'on se retrouve un peu dans la situation italienne
25:28d'il y a 20 ou 30 ans avec une instabilité politique récurrente
25:31à laquelle, j'imagine, les entreprises italiennes
25:34ont fini par s'adapter ?
25:35Je ne sais plus combien on avait compté,
25:3670 gouvernements depuis l'après-guerre.
25:38Ça se calme un petit peu depuis quelques années.
25:40Elles se sont adaptées.
25:41Après, je suis toujours dubitatif.
25:43Il y a une part de vérité.
25:45On ne peut pas nier l'impact de l'incertitude politique
25:48à court terme sur un indice.
25:52À plus long terme, je suis un peu plus dubitatif.
25:54Parce qu'en réalité, ce qui fait surtout la performance de l'indice,
25:58c'est sa structure.
26:00Le marché italien, aujourd'hui, c'est 40% de bancaire.
26:04Pourquoi c'est la meilleure perte ?
26:05D'accord.
26:06Pourquoi c'est la meilleure perte aujourd'hui et cette année ?
26:08Parce que les banques...
26:09En France, les gros poids de l'indice, c'est du luxe.
26:13Le luxe est en panne depuis trois ans.
26:16Depuis deux ans.
26:16Et la performance...
26:18Ce n'est pas la tête à Macron.
26:19Enfin, non, mais...
26:19Voilà.
26:20Et ce n'est pas les problèmes internes.
26:23Donc, même si on ne peut pas nier l'impact sur certaines entreprises
26:28parce qu'elles sont plus exposées à la réglementation,
26:31celles qui ont des concessions, quoi.
26:33Puis la trajectoire budgétaire fait qu'on va aller chercher de l'argent ici et là, etc.
26:36Et qu'elles sont victimes de ce code postal en partie.
26:39Mais...
26:39Oui, je comprends.
26:39Mais d'une manière plus générale, même au pire moment de l'Italie,
26:43même quand on était proche de l'explosion sur la Grèce ou sur l'Espagne, quoi.
26:49Si on était sur, dans l'ordre, Coco Hellenic, Bottling pour la Grèce,
26:55Luxottica pour l'Italie et Inditex, et vous regardez ce qui s'est passé...
27:00Pour l'Espagne, on n'a rien vu.
27:01Vous n'avez pas vu la crise.
27:02Et donc là, si le sort du CAQ dépend de quelques poids lourds du luxe,
27:06qu'est-ce qu'on peut dire après trois ans de panne de ce secteur ?
27:09Gilles, il n'y a pas beaucoup de raisons pour que ça reparte là ?
27:11Ou au contraire...
27:12La question, c'est revenir sur aujourd'hui, on a rebasé un tout petit peu les attentes.
27:19On commence à avoir des effets de base qui sont un peu plus positifs.
27:22Et donc la question qu'il faut se poser, c'est le consommateur.
27:25Donc on en revient au consommateur et du consommateur global.
27:28Alors en Chine, visiblement, je voyais aujourd'hui,
27:30on commence à avoir peut-être des premières révisions à la hausse des perspectives de croissance.
27:36Je crois que c'est Goldman aujourd'hui, c'est révisé à la hausse sur la Chine.
27:40Sur les US, on ne sait pas encore de quel côté va tomber la pièce.
27:48Et en Europe, tant qu'on n'est pas en récession,
27:49une fois qu'on aura rebasé les effets, ça va redevenir attractif.
27:54Ça rouvre un potentiel de bonne surprise.
27:57Parce que les mécanismes qui sous-tendent la surperformance du luxe depuis plusieurs dizaines d'années,
28:03c'est toujours les mêmes.
28:04Et celles-là, je n'ai pas l'impression qu'elles soient remises en cause,
28:07parce que c'est une façon de se faire plaisir, une façon de se distinguer.
28:10Et tant que l'homme reste homme...
28:13Après, c'est une question de positionnement, entreprise par entreprise, franchise par franchise, etc.
28:17Mais globalement, le secteur du luxe, je ne suis pas sûr que...
28:19Les tendances sous-achentes sont toujours là.
28:21Il faut qu'il faille complètement les remettre en place.
28:22D'accord.
28:23Ça nous amène à dire un mot des émergents aussi.
28:25Quand on dit émergents, on pense bien sûr à la Chine, Nabil.
28:27Mais c'est vrai que globalement, dans les performances à neuf mois,
28:31on voit des indices émergents qui se comportent bien, qui surperforment.
28:36Et c'est rare.
28:37Ça fait quelques années qu'on n'avait pas vu ça.
28:39Et visiblement, dans la sphère émergente, on a aussi la Chine qui est,
28:43je parle encore une fois des marchés boursiers,
28:44qui devient ou redevient une forme de locomotive,
28:47malgré tout ce qu'on peut entendre, évidemment, sur l'économie chinoise.
28:51Et les dernières données en début de semaine,
28:53confortaient encore un certain nombre d'économistes
28:54dans l'idée que la Chine macroéconomiquement en parlant
28:57n'était pas sortie de l'ornière encore.
28:59Alors effectivement, on est positif sur la dette émergente en particulier,
29:02parce que le contexte macro redevient particulièrement favorable.
29:06Le fait que la Fed rouvre de nouveau un cycle d'assouplissement monétaire.
29:11Le dollar qui reste avec des facteurs structurellement baissiers,
29:14c'est un facteur très positif pour les émergents.
29:17Et comme vous le disiez, la Chine, effectivement,
29:20il faut clairement faire la distinction entre l'économie chinoise
29:22et les marchés d'action chinois.
29:25L'économie chinoise reste à la peine.
29:27On l'a vu dans les dernières statistiques qui ont été publiées,
29:29que ce soit sur les ventes au détail ou sur la production industrielle.
29:33On voit que les ventes au détail qui avaient surpris positivement en début d'année,
29:35une fois qu'on réduit un petit peu les aides aux ménages,
29:38tout de suite, la consommation pâtit de nouveau.
29:41Sur les exportations aussi, on a un trend au ralentissement petit à petit.
29:47Alors, c'est surtout le cas des exportations vers les États-Unis.
29:49Mais pour l'instant, c'est bien compensé par des stratégies de contournement,
29:53c'est-à-dire des produits qui sont envoyés vers d'autres pays asiatiques en particulier.
29:57Et surtout, en fait, on a toujours l'impression que bad news is good news en Chine,
30:02dans la mesure où systématiquement,
30:04les investisseurs réintègrent davantage de soutien de la part des autorités.
30:08Alors, on n'attend pas un soutien massif d'un plan budgétaire stratosphérique,
30:13mais il suffit qu'ils continuent de mettre les moyens pour stabiliser la croissance
30:17pour que les marchés financiers réagissent positivement.
30:22Et enfin, la consommation des ménages ralentit,
30:26mais on voit aussi, ce qu'on voit aussi dans d'autres pays,
30:28une allocation de la part des Chinois vers des placements boursiers
30:33qui sont de plus en plus importants et donc qui aident aussi un facteur flux
30:38qu'il n'est pas à négliger totalement.
30:40Et plus globalement, sur toute la classe d'actifs émergents,
30:43et en particulier sur la dette émergente,
30:45on voit des flux qui commencent à être très puissants
30:47de retour des investisseurs, des retours assez massifs vers cette classe d'actifs.
30:51Sur les actions chinoises,
30:53il y a l'aspect domestique effectivement avec des flux internes
30:57qui se réorientent sans doute aussi après la crise de l'immobilier en Chine, bien sûr.
31:01Est-ce qu'il y a un effet technologique ?
31:03C'est-à-dire que c'est aussi la prise de conscience
31:05que la Chine devient une puissance technologique
31:07alors égale, équivalente,
31:10bientôt équivalente à celle que représentent les États-Unis.
31:13Quand on voit la décision de Pékin
31:14de recommander fortement à ces groupes technologiques
31:19de se priver des équipements ou des puces Nvidia,
31:22est-ce que ça veut dire que la Chine est prête
31:23à un découplage encore plus profond technologique
31:26d'avec les États-Unis ?
31:27En tout cas, ce qui s'est passé ce matin,
31:28c'était très intéressant parce que l'annonce
31:30de l'interdiction pour les groupes chinois
31:33d'acheter ces puces Nvidia,
31:35finalement, ça s'est traduit par une surperformance
31:37très importante du 1.5 tech
31:40par rapport au reste de la cote.
31:42Une surperformance de près de 3% ce matin.
31:44Ça montre bien que dans l'esprit des investisseurs,
31:47aujourd'hui, les groupes chinois
31:49peuvent se passer de ces puces.
31:52Alors, c'est les puces les moins performants de Nvidia, bien sûr,
31:54mais en tout cas, il y a visiblement des progrès technologiques
31:57qui permettent en tout cas d'avoir cette confidence-là
31:59dans les groupes technologiques chinois.
32:01Le résultat a été plutôt bon ces dernières semaines
32:05et on voit, oui, globalement, la thématique
32:07d'une confrontation technologique
32:09entre les groupes chinois et les groupes américains
32:11s'imposer comme thématique de marché
32:13et d'un point de vue de valorisation.
32:16Par contre, il n'y a pas photo.
32:17D'un côté, les valorisations américaines
32:18qui sont à des niveaux très élevés,
32:21la Chine continue d'accuser un petit peu de retard.
32:23C'est un bon arbitrage.
32:24C'est même une stratégie même de couverture
32:26parce qu'on doit avoir de la tech américaine,
32:28j'imagine, dans un portefeuille global, David,
32:30mais mettre un peu de tech chinoise,
32:32ça permet de couvrir aussi certains risques
32:33peut-être qui pèsent sur la tech américaine
32:36en raison de ses valorisations, par exemple.
32:38Alors, oui, clairement, ils ont leur instant deep-sync.
32:42C'est vrai.
32:42Ça a commencé l'hiver, ça se prolonge.
32:45Le 20 janvier dernier.
32:46Le jour de l'investiture de Donald Trump,
32:49c'était aussi le moment deep-sync.
32:50Et ils ont tout intérêt, y compris les autorités,
32:54puisqu'en fait, c'est un substitut à l'effet richesse
32:56au niveau de l'immobilier.
32:58On voit qu'il y a clairement une surcapacité immobilière.
33:00Donc, en fait, les épargnants,
33:02les épargnants pour la retraite,
33:04se détournent l'immobilier
33:04pour aller jouer ces marchés actions
33:07sur des valorisations attractives.
33:09Et effectivement, une technologie qui est bien présente.
33:12Et je pense à un régime chinois
33:15qui est prêt à accompagner, en fait,
33:16ce momentum d'intelligence artificielle en Chine.
33:21Ils ne sont plus dans l'idée de mettre la tech
33:23ou certains segments de l'économie privée au pas,
33:27comme on a pu le voir dans la période Covid.
33:29C'est-à-dire que ce n'est plus cette idée-là.
33:32En tout cas, effectivement, ils reviennent...
33:34La prospérité commune, ça passe aussi
33:36par des groupes technologiques
33:37qui sont capables de tenir leur rang.
33:39Alors, tout est relatif avec le Xi Jinping.
33:42Effectivement, on sent qu'il revient un peu
33:44sur cet aspect pour l'animal spirit
33:47de marché qui joue à plein
33:49et qui est peut-être une façon pour eux
33:50de sortir par les hauts.
33:51Parce que c'est vrai, comme ça a été dit,
33:53au niveau production industrielle,
33:55conso, chômage, exportation,
33:57moins 30% d'exportation par rapport aux US.
34:01Ils ont des surcapacités,
34:02ils ont une déflation dans le secteur auto
34:04puisqu'en fait, les jeunes pousses
34:07se font manger tout cru par les...
34:09les constructeurs en place.
34:10Donc, on voit qu'il y a quand même
34:11des gros, gros challenges
34:12sur l'économie chinoise.
34:14Ça, étant donné qu'ils sont quand même
34:15au niveau de technologie et innovation
34:17assez à la pointe
34:18sur cette intelligence artificielle,
34:21il y a effectivement quelque chose
34:21à jouer de ce point de vue.
34:23Et plus généralement,
34:24sur la thématique émergente,
34:25bah oui, la Fed va reprendre la base des taux,
34:27ça va permettre aux banques centrales émergentes
34:29également de suivre le mouvement
34:31pour des valos, finalement,
34:33et des croissances de PIA
34:34qui sont complètement correctes
34:35par rapport à ce qui existe
34:36sur le marché actuellement.
34:38Donc, c'est une bonne diversification
34:40Ensuite, l'émergent cyclique asiatique
34:43peut bénéficier à plein
34:45d'un rebond de la croissance globale
34:47et de ses baisses de temps.
34:48Donc, oui, pour le long émergent,
34:50à la fois dette et action, d'ailleurs.
34:52Après, on peut diversifier aussi.
34:55Donc, je rejoins l'idée
34:56comme quoi de long Europe,
34:59notamment sur les compartiments,
35:00qui finalement calent un peu,
35:02alors qu'ils ont encore pas mal
35:03de potentiel comme les MDAX,
35:04petites et moyennes.
35:06Oui, oui, les moyennes et petites
35:07Mais si on voit que tout ça,
35:08ça met du temps à se mettre en place
35:09et qu'il y a quand même un facteur en Europe,
35:11moi, qui me dérange,
35:11c'est que c'est quand même très dépendant
35:13de la consommation,
35:14la consommation, donc de la confiance
35:15et l'instabilité politique
35:17et géopolitique,
35:18puisqu'on ne parle pas
35:18de ce qui se passe en Ukraine.
35:20Il y a un petit sujet
35:21de demande intérieure.
35:22Il y a un vrai sujet
35:23de demande intérieure.
35:23Oui, ça, oui.
35:24Là où, effectivement,
35:25pour les Américains,
35:25on a l'impression
35:26que ce n'est pas trop le sujet.
35:29Mais oui, long Europe
35:30en diversification,
35:31et notamment sur les compartiments-là.
35:33Bon, sur les small and mid-cap,
35:34alors européennes
35:35et même peut-être spécifiquement françaises,
35:36parce que ça a été
35:37un des mouvements aussi
35:38de début d'été,
35:39un espèce de réveil un peu brutal
35:40qui montre aussi, d'ailleurs,
35:43les niveaux de valorisation
35:44qui ont peut-être été atteints
35:45sur cette lésée.
35:46On avait vu qu'effectivement,
35:48les mid-cap allemands
35:49avaient réagi avant les autres,
35:51donc un peu dans la suite
35:53de cette envolée
35:55du marché allemand
35:56et que les autres pays
35:59étaient restés
36:00complètement à la traîne.
36:02Alors, je n'ai pas en tête
36:03le chiffre pour les small caps françaises,
36:06mais je l'ai pour les small caps italiennes.
36:07On a plus 50
36:08sur les small caps françaises,
36:09à peu près.
36:10Plus ?
36:10Plus 50 depuis le début de l'année.
36:1250% pour un indice CAC-Small,
36:14je crois.
36:14D'accord, parce que sur l'Italie,
36:16sur l'indice star,
36:17on était encore,
36:18à la fin du mois dernier,
36:20on était encore à 6%.
36:21Ah oui, d'accord.
36:22Qu'à 6%
36:23par rapport à un marché italien
36:25qui était plutôt à plus 20.
36:27Donc en fait,
36:27les small caps italiennes
36:29avaient plutôt eu tendance
36:30à rester en retrait
36:31et donc on n'a pas eu
36:33encore cet engouement.
36:34On a vu effectivement
36:35une accélération
36:35au cours de l'été.
36:37Là aussi,
36:38je pense que c'est lié
36:38aussi à des éléments
36:39de structure,
36:40parce que dans le CAC-Small,
36:41on a quelques sociétés.
36:43Abivax, Excel,
36:44non, mais on en a parlé hier
36:45avec un gérant
36:46qui était très content
36:47d'avoir eu du Abivax
36:47en portefeuille
36:48quand il fallait en avoir.
36:49On n'a pas eu,
36:50il n'y a pas forcément eu
36:52tout ça sur le...
36:53Ce n'est pas un rallye général.
36:54Ce n'est pas un rallye général.
36:56Et donc effectivement,
36:56on a une partie,
36:58une partie du marché
37:00qui reste en retrait
37:01et qui devrait profiter
37:03effectivement
37:03d'un contexte,
37:05d'un contexte
37:06où les taux sont
37:07un peu plus bas
37:08et où on a effectivement
37:09un retour de l'appétit
37:10pour le risque.
37:10Et avec des valorisations
37:12qui restent quand même,
37:13on décote toujours
37:14par rapport aux marchés principaux.
37:16Et pour des niveaux de croissance,
37:17parce que c'est encore même
37:18ça aussi qui est intéressant,
37:19c'est qu'on a des niveaux
37:20de croissance par action
37:21qui maintenant sont
37:23de nouveau en ligne,
37:24voire légèrement supérieurs
37:25aux plus grandes capitalisations.
37:27Donc il n'y a pas de raison
37:28nécessairement de rester en retard,
37:30surtout que normalement,
37:32on n'a plus peur
37:33de la moindre liquidité
37:34puisqu'on a cette solide
37:35pour les liquides.
37:37Vous faites la transition
37:38pour mon dernier quart d'heure
37:39qui arrive,
37:40qui va nous ramener
37:40dans l'univers non coté.
37:42On va parler d'infrastructure,
37:43donc ce sera un peu différent
37:45comme sujet.
37:45Tiens, juste si,
37:46gardez la parole,
37:47ce n'est pas la question
37:48de la liquidité en tant que tel,
37:49mais c'est la question
37:50des standards
37:51et des réglementations boursières
37:53que Donald Trump remet
37:55sur le devant de la scène.
37:56Ce n'est pas un sujet nouveau,
37:57mais la question
37:58de la tyrannie des trimestriels.
38:00Est-ce que c'est une bonne chose
38:01pour déployer,
38:03je veux dire,
38:03sereinement des stratégies
38:05d'entreprise
38:05qui nécessitent parfois
38:06des horizons de moyen et long terme ?
38:08Je n'ai jamais compris
38:11personnellement
38:12quel pouvait être l'intérêt
38:13quand on veut être
38:14un gérant de moyen et long terme
38:15d'avoir des résultats trimestriels.
38:19Donc,
38:20repasser sur quelque chose
38:21d'un peu plus posé
38:22où on prend le temps
38:23d'analyser les sociétés.
38:24NVIDIA,
38:25c'est bien qu'on ait des résultats
38:26tous les trois mois.
38:27Ce serait dur
38:28si on avait des résultats
38:29d'NVIDIA
38:29tous les six mois
38:30ou tous les ans.
38:32Je pense qu'effectivement...
38:32Il y a des boîtes
38:33qui méritent quand même.
38:34On regarde un peu...
38:36Mais ça crée de la volatilité.
38:37Ça crée énormément
38:38de volatilité.
38:39Mais de la même façon
38:40qu'avoir des horaires
38:42de cotation
38:43ultra élargis.
38:45Si on pense qu'un marché,
38:46à un moment donné,
38:46c'est un endroit
38:47où on doit confronter
38:47l'offre et la demande,
38:48au plus on élargit
38:49les heures de cotation,
38:50au moins on a de chances
38:50de confronter l'offre et la demande.
38:53Donc,
38:54je ne suis pas complètement convaincu.
38:56Une forme de course en avant,
38:57de suite en avant.
38:59Je vois.
38:59Je peux comprendre
39:01pourquoi il peut y avoir
39:02des intérêts.
39:04Mais d'un point de vue
39:04de l'investisseur,
39:06ça crée de la volatilité.
39:09À bas les trimestries
39:09ou pas ?
39:10Il nous reste 30 secondes.
39:1030 secondes.
39:11Effectivement,
39:12le problème,
39:12c'est quand les managements
39:14doivent respecter
39:14des objectifs trimestriels
39:16et finalement,
39:17au dépend des vraies décisions stratégiques,
39:19que ce soit recherche-développement,
39:20CAPEX, etc.
39:21C'est le travail de communication
39:23qu'ils ont à faire
39:24avec le marché,
39:24avec les analystes,
39:25avec ces gens-là,
39:26d'une certaine manière.
39:27Mais il y a quand même
39:29une histoire de transparence
39:30et quand vous dites
39:31moins de volatilité,
39:32je n'en suis pas forcément convaincu
39:33parce que ne pas avoir
39:34de résultats pendant six mois,
39:36ça peut créer
39:37soit des manipulations de cours
39:38et c'est pour ça
39:39que les États-Unis,
39:39en 1970,
39:40sont passés au trimestriel,
39:41soit effectivement
39:42des gros décrochages.
39:44Donc,
39:45je pense qu'il faut,
39:46dès qu'il y a quelque chose
39:47qui nécessite d'être communiqué,
39:49on s'adresse au marché
39:51quel que soit le...
39:52Oui,
39:52mais ça ne nécessite pas,
39:53du coup,
39:54ça ne nécessite pas nécessairement
39:55une fréquence trimestrielle.
39:57Voilà,
39:58donc il y a un besoin
39:58de transparence
39:59sans forcément
39:59qu'il y ait une fréquence trimestrielle.
40:00Tout à fait.
40:01On verra ce qu'il advient
40:02de ce débat
40:02qui n'est pas nouveau,
40:03effectivement,
40:03et Donald Trump
40:04avait déjà eu cette proposition,
40:05je crois,
40:05à l'occasion de son premier mandat.
40:07Merci beaucoup, messieurs.
40:07Merci à vous trois
40:08d'avoir été invités
40:09au Planète Marché ce soir.
40:10Gilles Guibou,
40:11responsable des actions,
40:12directeur des actions européennes
40:13chez Axe IM,
40:14David Belloc,
40:14gérant stratégiste chez Mirova,
40:16et Nabil Milali,
40:17gérant et stratégiste
40:17au sein de l'équipe Multi Asset
40:19et Overlay
40:19des Nondre Child Asset Management.
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