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  • il y a 2 mois
Ce mercredi 10 septembre, François Sorel a reçu Frédéric Simottel, journaliste BFM Business, Frédéric Krebs, directeur de développement chez Palico, ex-Partner Newfund, et Christophe Aulnette, senior advisor chez Seven2 et ancien président de Microsoft Asie du Sud et de Microsoft France. Ils se sont penchés sur ASML qui devient le premier actionnaire de Mistral AI en injectant 1,3 milliard d'euros dans un levé de fonds, ainsi que le défi d'Elon Musk contre les opérateurs télécoms aux USA en rachetant de nouvelles fréquences pour Starlink avec une dépense de 17 milliards de dollars, dans l'émission Tech & Co, la quotidienne, sur BFM Business. Retrouvez l'émission du lundi au jeudi et réécoutez-la en podcast.

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Transcription
00:01Tech & Co, la quotidienne, le débrief de la tech.
00:06Le débrief de l'actu tech ce soir avec sur le plateau de Tech & Co pour commenter l'actu.
00:12Eh bien nous avons le plaisir d'avoir Frédéric Krebs.
00:14Salut Frédéric.
00:15Bonsoir François.
00:16Directeur du développement chez Palico, exparter new fund.
00:19Et il y a quelques années tu étais directeur général d'Allociné.
00:22Merci d'être là.
00:23A tes côtés c'est Christophe Honnête.
00:25Salut Christophe.
00:25Bonsoir François.
00:26Senior Advisor chez 7-2, ancien président de Microsoft France et Asie du Sud.
00:31Et Frédéric Simotel, mon fidèle compagnon.
00:35Bonsoir François, bonsoir à tous.
00:36Voilà qui évidemment fait partie de la rédaction de BFM Business.
00:40Alors pour commencer messieurs, le gros titre d'actu d'hier qu'on n'a pas pu évoquer puisqu'on était en pleine keynote Apple, c'est Mistral.
00:48Avec cette alliance qui va peut-être marquer l'histoire de la tech européenne.
00:51ASML devient donc le premier actionnaire de Mistral AI.
00:55AsML, le géant néerlandais des machines à fabriquer des puces qui injectent 1,3 milliard d'euros dans le cadre d'une levée de fonds, qui valorise en fait cette pépite française de l'IA à 10 milliards.
01:06Peut-être le signe d'un sursaut technologique européen.
01:10Anthony Morel, ce matin, nous expliquait tout ça dans Good Morning Business.
01:13C'est peut-être le vrai acte de naissance d'un champion européen de l'intelligence artificielle parce qu'on reprochait souvent à Mistral AI d'être plus américain que français.
01:25Ils ont fait des grosses levées de fonds auprès de fonds US.
01:27On a même parlé cet été d'un rachat possible par Apple.
01:31Et donc pour faire taire les critiques, alors là, ils n'auraient pas pu trouver meilleur allié qu'ASML.
01:35Je rappelle ASML, c'est la plus grosse entreprise tech européenne aujourd'hui.
01:39C'est un spécialiste des machines de lithographie qu'équipe Samsung, Intel, TSMC.
01:44En gros, sans ASML, il n'y a pas un smartphone ou un ordinateur qui sort des usines aujourd'hui.
01:49Donc c'est une entreprise qui est absolument stratégique.
01:51Et cette alliance, elle est extrêmement intéressante parce que c'est celle du hardware le plus critique avec celle du software, de l'intelligence artificielle la plus prometteuse avec à la clé des synergies.
02:00Alors du côté d'ASML, ils vont pouvoir utiliser l'IA de Mistral pour optimiser leurs usines, la maintenance des machines, tout ça, c'est très bien.
02:08Et puis du côté de Mistral, l'avantage, il n'est plus cash, si on peut dire, puisque ça va être un afflux d'argent frais qui va être extrêmement important pour entraîner les modèles, investir dans des nouveaux GPU.
02:19On sait, l'IA, dans sa course, a effréné à l'intelligence artificielle générative.
02:23C'est une industrie qui est capitalistique.
02:25Ça va permettre aussi à Mistral et AI d'avoir de nouveaux contrats avec des gouvernements, avec des entreprises stratégiques qui, peut-être, hésitaient encore sur cette question de la souveraineté.
02:34Et puis ça les rend aussi incontournables.
02:36Ça leur donne une assise géopolitique, si on peut dire.
02:38Parce qu'ASML, c'est une entreprise dont dépendent directement aujourd'hui les États-Unis et la Chine.
02:43C'est dire leur puissance.
02:43Et donc ça met Mistral un petit peu au centre du jeu.
02:45Alors tout en restant, tout en gardant la mesure quand même, il faut rappeler que Mistral, même avec cette valorisation à 10 milliards, qui en fait la plus grosse entreprise IA européenne, reste encore toute petite face à Anthropik, avec sa valorisation à 183 milliards et encore plus OpenAI à 500 milliards.
03:03Joli coup quand même pour Mistral.
03:06Est-ce que ça ne serait pas le plus beau coup de l'année 2025 finalement, cette histoire-là ?
03:10Parce que quand on voit que Mistral avait besoin d'argent, on évoquait Fred, on le disait, on l'a dit plusieurs fois dans Tech & Co, on voyait qu'il y avait quelques vautours autour de Mistral.
03:22On parlait notamment d'Apple.
03:24Là, c'est bien.
03:25Il y a une espèce de souveraineté qui s'assoit concernant Mistral, puisque rappelons-le, ASML est un acteur technologique européen.
03:32Au-delà de ce mariage technologique, il y a un message aussi fort envoyé à l'écosystème européen, c'est de dire aussi aux acteurs, vous voyez c'est possible, pas la peine d'aller parfois un peu par dépit chercher, même s'il y a encore beaucoup d'actionnariats américains au sein de Mistral, mais votre salut ne vient pas seulement des Etats-Unis.
03:51On peut trouver en Europe des revenus, enfin des revenus, des investissements.
03:58Après derrière, il va falloir voir, parce qu'il faut être prudent quand même sur tout ça, de dire est-ce que Mistral c'est un premier pas pour devenir un géant ?
04:06C'est quand même un industriel très matériel avec Mistral.
04:11Tu parles d'ASML ?
04:13D'ASML, oui.
04:14Et on voit quand même derrière, Mistral doit encore passer à l'échelle son modèle, que ce soit son modèle chatbot, grand public, son modèle open source, tout ça, ne rivalise pas encore.
04:25Il est bon, mais il ne rivalise pas encore avec les open A et tout ça, donc il y a encore beaucoup de travail, c'est là où il va falloir...
04:31Et puis les gens n'ont pas le réflexe, le chat, en fait, c'est ça le souci, c'est qu'aujourd'hui, s'il y a bien un service qui est rentré dans le commun des gens et dans les habitudes des gens, c'est ChatGPT, et ça va être compliqué quand même de...
04:43Moi je résumerais ça...
04:44Après, il n'y a pas que ça...
04:46Il faut dire juste qu'il faut transformer cette dynamique financière en un passage à l'échelle, voilà.
04:49Exactement, très bien, bravo Fred.
04:51Messieurs ?
04:52Simplement aussi parce que le positionnement de Mistral par rapport à OpenAI, ChatGPT et ses confrères n'est pas du tout le même.
05:00Ils sont vraiment plutôt axés B2B, le chat, comme ils disent, ou le chat, je ne sais pas, on va dire le chat, d'ailleurs le nom n'est pas très heureux, je pense.
05:11Voilà, c'est effectivement pas du tout rentré dans les mœurs, en tout cas même en France, alors que c'est un champion français.
05:17Moi je voulais juste revenir quand même sur cette information quand même qui est exceptionnelle,
05:21c'est le fait qu'on puisse enfin avoir un champion français qui intègre le top 5 des acteurs AI dans le monde,
05:31je vous rappelle, même s'ils sont encore petits en fait par rapport à OpenAI, à ChatGPT,
05:36ils sont dans le top 5, ils sont dans le top 5 en termes de valorisation.
05:40Je rappelle juste un chiffre, c'est qu'ils sont pris au sérieux.
05:43Ils commencent à être vraiment pris au sérieux.
05:45Avec cette transaction, ils deviennent vraiment sérieux sur le marché mondial.
05:55C'est le seul acteur non américain dans les 5 premiers.
05:59C'est vrai qu'on ne sait pas trop ce qui se passe en termes de valorisation des boîtes chinoises,
06:03mais en tout cas voilà, aujourd'hui officiellement, ils rentrent dans le top 5
06:07et je pense qu'il y a maintenant le plus gros reste à faire, la part la plus difficile reste à faire.
06:14Qu'est-ce qu'ils vont faire de tout cet argent ?
06:15Qu'est-ce qu'ils vont faire avec ASML ?
06:19Voilà, c'est la feuille de route qu'il va falloir maintenant définir.
06:23Alors pour entrer dans les détails, Christophe, 1,7 milliard de levées de fonds globales,
06:271,3 milliard par ASML et 400 millions par des investisseurs pour la plupart étrangers.
06:32Pour la plupart étrangers, qui étaient déjà les mêmes, il y a juste un nouveau qui est arrivé.
06:38Je crois que c'est positif de voir que les actionnaires historiques remettent au pot, si je puis dire.
06:44C'est une valorisation beaucoup plus élevée, ce qui est quand même une très bonne confiance.
06:49L'autre chose, c'est qu'ASML est un acteur ultra solide, c'est un géant européen,
06:54il fait partie de ces 2-3 acteurs au niveau mondial dans le domaine des chips, avec TSMC,
06:59des choses qui ont des situations quasi monopolistiques.
07:03Donc quelque part, je trouve que c'est...
07:05On est souvent ici, on se fait un peu l'avocat de la souveraineté européenne
07:08et se dire qu'il faut qu'on fasse plus de choses à l'échelle européenne.
07:11Donc là, mettre un acteur comme ASML, qui est vraiment un leader très fort dans son secteur,
07:18avec Mistral, c'est positif.
07:19Tout simplement, c'est pas Nvidia ASML, ils font des machines outils qui paquagent les puces, etc.
07:28Donc dans la synergie entre les deux, telle qu'elle est décrite,
07:32elle est de dire qu'ils vont être un grand client Mistral.
07:35Bon, très bien, sans fin de plus.
07:36L'intérêt pour Mistral, c'est quand même surtout le fait d'avoir un milliard et quelques années
07:40et un actionnaire avec des poches profondes et qui probablement vont le rester pour les années qui viennent.
07:49Donc moi, je trouve ça très positif et il faut effectivement célébrer le fait
07:53qu'on est capable d'avoir finalement une entreprise qui arrive dans la Ligue des Champions.
07:58Ceci dit, il faut aussi relativiser les choses.
08:0011 milliards de valorisation par rapport à la valorisation d'Entropique, 185 milliards.
08:04Je ne sais pas quels sont les derniers chiffres pour OpenAI.
08:06Je crois que c'est ça, on parle de 500 milliards.
08:08Donc bon, c'est très positif, mais l'écart est toujours là.
08:14Et il y a une question sur effectivement à quel point un chat GPT est devenu un réflexe aujourd'hui mondial
08:24et donc va préempter une partie du business.
08:27C'est un peu comme Google quand Google est arrivé finalement.
08:30Google a très vite raflé la mise et a écrasé, étouffé les autres moteurs de recherche très rapidement.
08:37Et on peut faire l'analogie avec chat GPT, qui très vite est rentré dans la vie des gens et pas n'importe qui.
08:44Il y a un winner textual dans ce genre de situation.
08:47Voilà, c'est ça, il y a plein de gens dont on ne soupçonne pas l'usage de chat GPT qui s'en servent.
08:53Bien sûr, mais justement, c'est là où Mistral aussi a une stratégie qui n'est pas d'éléments frontaux.
08:57Non, mais c'est clair.
08:58Parce que là, c'est peine perdue, les ressources financières ne sont pas du tout les mêmes.
09:03Par contre, faire ce qu'il compte...
09:03Et puis le chat n'est qu'une petite partie de tout ce qu'apporte Mistral.
09:07Sécuriser des partenariats industriels, alors là avec ASML, mais ce qu'ils le font avec d'autres, avec France Travail, avec nous, notre actionnaire CMACGM, qui travaille aussi avec Mistral.
09:17Voilà, y aller par touche comme ça, et pas par petite touche, c'est souvent des investissements conséquents.
09:22C'est comme ça qu'ils vont y arriver.
09:24Et puis c'est former les gens dans les entreprises aussi à utiliser leur technologie.
09:29Ça va alimenter les moteurs de recherche de requêtes.
09:34Ça va alimenter en données aussi.
09:36Ça va rendre l'algorithme encore meilleur.
09:39Donc c'est plutôt intelligent ce qu'ils font.
09:43En plus, ils bénéficient...
09:44Bon, il faut rappeler que ASML, alors c'est une spin-off de Philips de l'époque.
09:49C'est les machines, on dit les machines-outils, c'est immense comme machine.
09:52Il faut aussi, moi, pour les paramétrer, il faut des poids lourds entiers pour les...
09:57Je ne sais pas combien il faut de Boeing 747 cargo pour embarquer une machine, en fait.
10:02Parce que c'est tellement gros qu'il faut plusieurs avions.
10:04Entre le moment où on les embarque, le moment où on les installe dans les paramètres, il faut bien un an.
10:06Donc on ne construit pas une usine comme ça.
10:08Et puis petit...
10:09Tu ne dis pas le mode d'emploi, là.
10:10Le PDF...
10:11Et puis petit cocorico, ASML dirigé par un Français, Christophe Fouquet.
10:16Et Bruno Le Maire est au bord.
10:19Bruno Le Maire, qui, il y a quelques mois, disait...
10:21Enfin, il y a même quelques semaines, ça se passe tellement vite.
10:23Disait, il faut qu'on ait en Europe, qu'on soit plus puissant sur les semi-producteurs, etc.
10:27Et bien, voilà.
10:29On essaie, en tout cas, d'avancer comme ça.
10:31C'est intéressant de voir.
10:32On ne frappe pas ces composants.
10:34Mais si on arrive à être meilleur dans le design, si on arrive à rentrer un peu comme ça dans toute cette partie logicielle,
10:40et bien là, on a une carte à jouer.
10:41Tu évoquais un petit peu le pédigré d'ASML, une boîte que personne ne connaît, finalement.
10:46Enfin, nous, on la connaît, mais elle est connue, on va dire, des spécialistes et de quelques geeks.
10:50Mais c'est étonnant de voir le paradoxe entre une boîte quasiment inconnue, très discrète,
10:57et se dire que sans cette boîte-là, on aurait un quotidien qui serait complètement chamboulé, en fait.
11:03Parce que sans ASML, il n'y aurait pas d'iPhone, il n'y aurait pas de...
11:06Enfin, il y en aurait peut-être, mais beaucoup plus gros.
11:09C'est dingue, quand même.
11:11Et cette boîte-là, elle n'est pas chinoise, elle n'est pas américaine, elle est européenne.
11:15Donc voilà, dans ce marasme ambiant, ça fait du bien de temps en temps de sortir un peu de la tête de l'eau et de respirer, quoi.
11:23Voilà, il y a encore des trucs bien.
11:25Tout cet héritage de Philips.
11:27Héritage de Philips, bien sûr.
11:28Et c'est précisément là où ça devient intéressant, parce qu'on a là deux champions,
11:33ASML sur sa partie, Mistral sur sa partie, qui s'associe.
11:39Et là, quelque part, il faut remercier Trump, qui a accéléré un peu le processus de rapprochement,
11:43parce que Trump, qui partitionne le monde en disant « America first »,
11:47du coup, ça a excité aussi les Chinois, puisqu'ils se replient aussi un peu sur eux-mêmes.
11:52Nous, qu'est-ce qu'il nous reste ?
11:53À nous aussi d'être plus malins que tout ça,
11:55et surtout justement à mettre en œuvre cette fameuse souveraineté
11:59qui restait souvent des vœux pieux dans le discours des politiques.
12:03Là, enfin, on a quelque chose où ça prend du sens.
12:05Il y a un acteur des Pays-Bas, même si le patron est français, c'est un acteur des Pays-Bas.
12:09Ce n'est pas franco-français.
12:10Quand Mistral signait avec quelques grandes entreprises françaises,
12:13on dit « oui, mais c'est la France ».
12:14Là, ça y est, ASML, je pense qu'il y a un gros signe à le Ciroye au niveau européen.
12:18Je crois qu'il y a quand même...
12:20Parmi les questions qu'on peut se poser,
12:21et cet argent-là peut servir à ça,
12:23c'est aussi comment va évoluer le business model de Mistral.
12:28Est-ce qu'ils vont...
12:28Et je pense qu'il faut qu'ils soient capables de se déplacer un peu plus vers la valeur,
12:33vers une valeur qui consiste à aider les clients dans la mise en œuvre,
12:36dans le déploiement,
12:38un peu comme ce que fait un Palantir ou ce genre d'acteurs.
12:42Parce que rester uniquement sur le LLM, c'est risqué.
12:47Il y a eu cette annonce, on n'en parlera pas ce soir, on n'a pas le temps,
12:49mais très importante, à mon avis,
12:51que Microsoft, qui dit qu'ils vont utiliser Anthropic
12:53pour certaines fonctions de copilote,
12:56c'est une façon, quelque part, de commoditiser un peu les LLM,
13:00en disant, OpenAI, c'est bon pour ça, Anthropic, c'est bon pour ça,
13:03peut-être Mistral pour ça,
13:04mais il va bien falloir à un moment donné,
13:07qui va prendre les 30 dollars par utilisateur par mois ?
13:10Est-ce que c'est Microsoft ? Est-ce que c'est OpenAI ?
13:13Est-ce que c'est Mistral ?
13:14Et donc pour Mistral, je pense qu'il y a un énorme enjeu
13:16de se déplacer pour aller capter cette valeur-là.
13:19Et puis Christophe, ça va rester combien de temps ?
13:21À 30 dollars ?
13:22Oui, aujourd'hui, il y a aussi des questions.
13:23Ça peut augmenter, mais ça peut aussi être challengé.
13:25Ça peut être challengé, et on peut avoir une concurrence féroce
13:28qui fera que les prix vont baisser.
13:30Bien sûr.
13:30C'est ça qui est intéressant.
13:31Je me souviens-toi, toi, tu avais pris l'abonnement à 50 dollars
13:34pour avoir accès à tout.
13:35Oui.
13:36Ça en est où aujourd'hui ?
13:37Tu l'as testé ?
13:37Écoute, ça marche toujours.
13:38Ça marche toujours.
13:39Mais en fait, l'ergonomie, elle est tellement naze.
13:42200 dollars, non ?
13:44Non, mais en fait, c'est pas un abonnement...
13:46En fait, c'est pour tout vous raconter.
13:48Un jour, je reçois une pub
13:49qui dit que pour 50 dollars à vie,
13:53en fait, on a un accès à des services premium d'IA.
13:58Et donc, il y a Cloud, il y a ChatGPT, il y a Mistral, etc.
14:02Et vous pouvez choisir les modèles.
14:04Mais alors, c'est beaucoup plus complexe à faire fonctionner
14:07parce qu'en fait, il y a plein de paramètres à rentrer.
14:10Mais effectivement, ça marche.
14:11Ça marche, mais l'ergonomie est tellement nulle
14:13que, en fait, je reviens tout le temps sur ChatGPT.
14:16C'est quoi, GenSpark ou quelque chose comme ça ?
14:17Je ne sais plus comment ça s'appelle.
14:19Il faudra que je retourne le nom, mais...
14:20Non, non, mais effectivement, il va y avoir une compétition
14:22et la question, c'est comment ces acteurs vont se positionner.
14:24Donc, il y a un gros enjeu en termes de business model.
14:27Voilà donc pour cette bonne nouvelle, Mistral et Haï et ASML.
14:30Tiens, on va de l'autre côté de l'Atlantique
14:33pour s'intéresser à Elon Musk.
14:36Et c'est une annonce qui secoue le secteur des télécoms.
14:39Peut-être l'avez-vous suivi parce qu'elle est très intéressante.
14:41Elon Musk met 17 milliards de dollars sur la table
14:44pour acheter les fréquences mobiles de l'américain EcoStar.
14:48Et avec ce deal, SpaceX veut donner à son réseau Starlink
14:51une nouvelle dimension avec un objectif tout simple,
14:54devenir un opérateur téléphonique mondial.
14:57Jean-Baptiste Tuette nous explique ça
14:58et après, on vous raconte l'histoire.
15:00Jusqu'ici, pour téléphoner ou envoyer un SMS,
15:04un smartphone doit capter une antenne 4G ou 5G au sol.
15:07Sans relais terrestres, pas de réseau.
15:09Avec ce rachat de fréquences, SpaceX change la donne.
15:12Les satellites Starlink vont devenir de véritables antennes relais dans le ciel,
15:16capables d'émettre sur les mêmes fréquences que nos téléphones.
15:19Résultat, un mobile pourra se connecter directement à un satellite
15:22comme s'il dialoguait avec une antenne terrestre.
15:24Plus besoin de partenaires télécom.
15:27SpaceX veut désormais proposer ses propres services mobiles,
15:30d'abord limités aux SMS et communications simples,
15:33car un satellite couvre une région entière
15:36quand une antenne ne dessert que quelques kilomètres,
15:39en concurrence frontale avec les opérateurs traditionnels.
15:42Elon Musk ne se contente plus d'Internet par satellite,
15:45il entre sur le marché mondial de la téléphonie,
15:47mais ses licences ne concernent que les États-Unis.
15:50Pour s'étendre ailleurs, SpaceX devra obtenir ou racheter d'autres licences locales.
15:55Pour Elon Musk, c'est une rupture stratégique,
15:57établir les bases d'un futur réseau mobile planétaire,
16:01contrôlé depuis l'espace.
16:03C'est une petite...
16:04Alors, je ne sais pas ce que vous en pensez,
16:05mais c'est une information très importante.
16:07Très importante parce qu'on voit se dessiner un peu la stratégie d'Elon Musk.
16:12Alors, je m'en doutais depuis un moment quand même,
16:13mais là, c'est clair,
16:15Elon Musk ne veut plus être, on va dire,
16:18au service des opérateurs télécom.
16:19Il veut aujourd'hui gérer lui-même ses clients
16:23qui auront un mobile et qui seront abonnés à Starlink.
16:26Aujourd'hui, on s'abonne à Starlink avec une parabole
16:28que vous mettez sur votre maison et vous avez du très haut débit.
16:31Demain, vous aurez en plus un abonnement sur votre mobile.
16:35En plus, on parlait de l'e-sign hier sur l'iPhone.
16:37Demain, vous aurez SFR Orange Bouygues, Free et Starlink.
16:41Vous vous abonnerez à Starlink et puis c'est réglé.
16:43Ça, c'est quand même une petite révolution
16:45que les opérateurs ne voulaient pas voir venir
16:49ou n'imaginaient pas.
16:51Mais là, parce que pour l'instant, ce n'est qu'aux Etats-Unis,
16:54eh bien voilà, on commence à comprendre la stratégie
16:58un petit peu d'Elon Musk à ce sujet.
17:00Qu'est-ce que tu en penses ?
17:01Les Etats-Unis, c'est le plus gros marché télécom mondial,
17:05déjà, il faut le savoir, en termes de valeur.
17:07Et ce qui se passe là-bas va forcément faire tâche d'huile
17:11partout dans le monde.
17:12Pourquoi ? Parce que Starlink, le réseau Starlink,
17:16les satellites n'ont pas de frontières.
17:18Donc à un moment donné, ils vont devoir parler
17:21avec tous les gouvernements et les gouvernements
17:22vont devoir se positionner.
17:25Et ils ne vont pas pouvoir arrêter les frontières.
17:27En tout cas, dire ici, Starlink, ça ne marche pas.
17:30Et ils vont devoir, à un moment donné,
17:33je ne sais pas encore comment, mais faire de la place
17:35sur des fréquences qui seraient en fait utilisées
17:38par Starlink au niveau mondial.
17:41Et petit à petit, je pense que Elon Musk va réussir
17:45à créer ce réseau mondial qui sera unique en son genre.
17:48Ça n'existe pas aujourd'hui.
17:50Il y a eu des essais dans le passé,
17:52je ne sais pas si vous vous rappelez, de Iridium.
17:54Vous savez, les gros téléphones qu'il fallait acheter
17:56avec la grosse centaine.
17:58Là, ça ne sera pas comme ça.
18:00Ça sera un téléphone classique,
18:02en tout cas un smartphone classique
18:04qui se connectera automatiquement sur les satellites.
18:08Et ça, c'est quelque chose d'exceptionnel.
18:11Et Elon Musk en avait déjà parlé.
18:12Il voulait, sa phrase était,
18:14un smartphone connecté partout dans le monde,
18:17sans exception.
18:19C'est-à-dire que ton smartphone, il marche tout le temps.
18:22La question qui reste,
18:23combien de temps il va réussir à monter ça ?
18:27Ce que j'ai pu lire, c'est qu'il pense aboutir d'ici 2030.
18:30Donc, ce n'est pas si loin que ça.
18:32D'ici 4-5 ans, il pense pouvoir y arriver.
18:36Et ça va être une foire d'empoigne énorme
18:38avec tous les gouvernements.
18:42Parce que, c'est intéressant tout ça,
18:44parce que techniquement déjà,
18:46c'est une prouesse technologique.
18:47Vous vous rendez compte que ces satellites sont
18:49à entre, on va dire,
18:51300 et 500 kilomètres d'altitude.
18:53Ils sont en orbite basse.
18:54Et bien ces satellites arrivent à émettre
18:56assez puissamment pour que votre téléphone
18:58que vous avez dans votre main capte ce signal
19:01et que vous puissiez envoyer vous-même
19:02des informations avec votre téléphone
19:04à 300-400 kilomètres d'altitude.
19:06C'est incroyable.
19:08Et il faut savoir que tous les satellites de Starlink
19:11ne sont pas compatibles avec cette technologie.
19:13Il n'y en a que 10% aujourd'hui.
19:15600 sur 6 000, je crois.
19:17Mais petit à petit, en fait,
19:18ce sont des nouvelles générations.
19:20Ces satellites sont mis en orbite
19:23et vont permettre d'avoir une couverture
19:24qui sera équivalente au Starlink
19:27avec des antennes qui sont aujourd'hui sur les maisons.
19:30C'est ça qui est fort.
19:32Enfin voilà, je pense que tu en penses, Christophe ?
19:34Oui, on va faire un renouvellement
19:34de l'infrastructure numérique, finalement,
19:37avec les opérateurs télécom
19:39qui peuvent être remplacés, effectivement,
19:40par ces réseaux de satellites
19:41et des grands data centers IA.
19:44Moi, je pense que pour les opérateurs télécom,
19:46comme tu le disais,
19:47ils n'ont probablement pas voulu voir venir la chose.
19:50Et j'espère que pour eux,
19:51ça ne va pas être un moment Kodak.
19:52C'est-à-dire qu'effectivement,
19:53on refuse de voir le truc.
19:54Et puis, le jour où il est là, c'est trop tard.
19:57Et c'est sûr que pour eux, c'est très compliqué.
19:59Parce que déjà, ils ont eu une très mauvaise nouvelle cet été
20:01avec l'accord Europe-États-Unis
20:05sur les droits de douane
20:06où il y a quand même une petite ligne
20:08qui dit qu'il n'y aura aucune taxe
20:11pour financer les opérateurs télécom
20:14pour l'utilisation du réseau.
20:15C'était un serpent de mer.
20:17On lui a coupé la tête.
20:18Donc ça, c'est terminé.
20:19Il n'y a aucun espoir là-dessus.
20:22Enfin, en tout cas, juste tant que Trump est au pouvoir.
20:25Oui.
20:25Et avec tel que les choses sont à court terme,
20:28c'est vrai, on ne voit pas trop comment ça peut évoluer.
20:31Donc effectivement, là, il y a un risque existentiel
20:34finalement pour les opérateurs.
20:37Ceci dit, il va y avoir aussi des belles batailles de régulation
20:39parce qu'ils ne vont pas forcément se laisser faire,
20:42y compris aux États-Unis.
20:44Il y a des enjeux quand même majeurs,
20:45y compris chez nous en Europe.
20:47Mais comme disait Frédéric, si ça existe,
20:50qu'il y a une pression, ça permet de le faire sur les zones blanches.
20:53Les gens diront, mais pourquoi je ne peux pas le faire ailleurs ?
20:56Donc je pense qu'effectivement, c'est un énorme problème
21:00que les opérateurs télécom m'avaient identifié,
21:03mais qu'ils pensaient probablement beaucoup plus lointain.
21:05Alors, j'avais posé la question à certains dirigeants d'opérateurs
21:09qui me disaient, ben non, de toute façon,
21:11ils ne pourront pas couvrir une ville entière,
21:12les satellites seront saturés,
21:15on sera toujours meilleur en terrestre
21:18parce qu'on aura des antennes un peu partout,
21:20on a beaucoup plus d'antennes,
21:21on aura des débits plus élevés.
21:23Là où ils n'ont pas tort,
21:24c'est que Starlink ne marche pas à l'intérieur des bâtiments
21:27parce qu'évidemment, c'est du satellite.
21:30Donc il faut être à l'extérieur.
21:31Donc les opérateurs ont quand même quelques atouts,
21:34mais le truc, c'est que jusqu'à quand ?
21:36En fait, qui aurait pu imaginer qu'un téléphone
21:38puisse se connecter à un satellite ?
21:39Eh bien aujourd'hui, est-ce qu'Elon Musk n'a pas
21:42de la part de ses ingénieurs
21:43des promesses technologiques
21:44qui font que, dans quelques années,
21:46un satellite arrivera même à transpercer,
21:49je ne sais pas moi, des murs, des toits,
21:52des choses comme ça, c'est dingue.
21:53Et puis imaginez, dernière chose Fred,
21:55Tesla, aujourd'hui,
21:56toutes les voitures Tesla sont connectées
21:58par des puces qui sont gérées
22:00par des opérateurs télécom.
22:01Demain, une mise à jour
22:03et toutes les Tesla sont connectées par Starlink.
22:05Vous imaginez les économies
22:06que ça fera faire à Tesla ?
22:08C'est dingue.
22:09Là, pour l'instant, il a quand même
22:11un galop d'essai favorable aux Etats-Unis
22:13parce que c'est très morcelé,
22:14il faut aller négocier.
22:15Oui, et puis il faut acheter les fréquences.
22:16Et puis ça lui coûtait 17 milliards.
22:18Les câbles opérateurs,
22:20le réseau, on sait que dans certaines régions,
22:21il n'est pas de très bonne qualité.
22:23Et on voit d'ailleurs,
22:24ils vendent ses abonnements,
22:25je regardais, c'est 120 dollars,
22:27l'abonnement Starlink.
22:28Donc ça fait réfléchir.
22:29En Europe,
22:30ce n'est pas directement transposable.
22:34Aujourd'hui, Fred, aujourd'hui.
22:36Il faut regarder bien la technologie satellite
22:41par rapport à la technologie 5G, 6G, 7G.
22:44On a quand même une très grosse différence,
22:47y compris dans le indoor,
22:48y compris dans le smashing et tout ça.
22:51Et puis le jour aussi,
22:52on va commencer à dire
22:52qu'il y a un peu trop de pollution
22:53parce que ça, ça va arriver aussi.
22:55Voilà, il faut faire attention à ça.
22:58On parle de la 5G,
23:00on en a parlé tout à l'heure,
23:01en fait, les 50 de la 5G.
23:02Qu'est-ce que ça a changé, la 5G ?
23:04Pour ton téléphone, ça n'a rien changé.
23:06Après, évidemment, les opérateurs...
23:08Je parle en technologie, quand tu dis...
23:09Oui, bien sûr,
23:10mais à partir du moment
23:11où tu as 50 mégas sur ton téléphone,
23:13tu as droit à tous les usages.
23:15Ça ne sert à rien d'avoir plusieurs gigabits
23:17sur ton tel, tu vois.
23:19Et qui te dit que demain,
23:20Starlink ne pourra pas avoir 50 mégas
23:22pour, je ne sais pas moi,
23:2310 euros par mois
23:24intégrer avec ta carte SIM, tu vois.
23:28Enfin, on verra, on verra.
23:30Et moi, il y a autre chose
23:31que je surveillerais aussi
23:34du coin de l'œil,
23:35c'est...
23:36Et si Elon Musk se mettait
23:37tout d'un coup à sortir un téléphone ?
23:38Genre un Smart X, tu vois ?
23:41Et là, je me dis, tiens...
23:43Moi, je n'y crois pas.
23:44C'est trop compliqué, c'est trop tard.
23:46Pourquoi ?
23:46Créer un écosystème avec...
23:47Quel OS ?
23:48Android ?
23:49C'était trop compliqué,
23:50trop tard de faire des fusées.
23:51Enfin, imaginons un petit peu
23:53la posture d'Elon Musk.
23:54C'était trop compliqué,
23:55trop tard de faire des fusées.
23:56C'était trop compliqué...
23:57Oui, mais les fusées,
23:57tu avais très peu de concurrence.
23:59Aujourd'hui...
24:00La voiture.
24:01Ouais.
24:02Non, mais la voiture, excuse-moi.
24:04Mais la voiture, quand il a lancé,
24:05il n'y avait quasiment pas
24:06de véhicule électrique.
24:06Lui, il se positionnait sur l'électrique.
24:08Il a cartonné là-dessus.
24:09Il s'allie avec un chinois
24:10pour sortir des appareils
24:11un peu bien faits.
24:14Tu sais, ça peut venir vite.
24:15Moi, je pense que c'est l'OS
24:16qui pose problème.
24:18Je le vois mal mettre de l'Android.
24:20Je le vois mal encore mettre de l'iOS.
24:22Et créer un OS from scratch
24:24avec tout l'écosystème, etc.,
24:26franchement, ça me paraît fort.
24:27Mais bon, peut-être.
24:28Pourquoi pas.
24:29Moi, je pense qu'il faut regarder ça.
24:31AI native, peut-être.
24:34AI native phone.
24:36Ce qui est peut-être intéressant aussi,
24:37c'est quand on...
24:38Parce qu'en fait, c'est SpaceX
24:40qui achète...
24:42Bien sûr.
24:42Qui fait cette transaction.
24:44SpaceX, c'est aussi
24:45tout ce qu'il veut faire
24:48pour amener des gens sur Mars.
24:49Donc, on peut imaginer
24:50qu'en faisant ce travail
24:54sur la partie telco,
24:56il puisse s'assurer un financement,
24:57si ça marche commercialement,
25:00que ça puisse aussi financer
25:01à long terme
25:02toute l'exploration spatiale
25:05qu'il est en train d'imaginer.
25:06Donc, en fait,
25:07c'est comme Apple.
25:08C'est un écosystème
25:09qu'il est en train de mettre en place.
25:10avec des leviers de croissance
25:13un peu partout.
25:13Exactement.
25:14Et moi, je trouve ça...
25:15C'est pour ça que je te parle
25:16des devices, bien sûr.
25:17Oui, oui.
25:18Exactement.
25:18Le device pourrait rentrer là-dedans.
25:20Mais en tout cas, voilà,
25:21tout ça, c'est comme un grand puzzle.
25:23Et Elon Musk...
25:24Ou la puce dans ton cerveau.
25:27Oui, Noralink.
25:28Oui, c'est clair.
25:28Noralink connecté au satellite.
25:30Wow !
25:31Là, on va loin, quand même.
25:34On va loin, les amis.
25:35Je sais que tout à l'heure,
25:36on parlera du futur de l'hôpital,
25:39et notamment avec l'exemple
25:40de l'hôpital Foch,
25:41mais quand même.
25:43On marque une petite pause.
25:45Il est bientôt 20h, les amis.
25:46Merci d'être avec nous
25:47sur BFM Business.
25:48Merci de nous suivre
25:49pour Tech & Call
25:50la quotidienne chaque soir.
25:52Frédéric Krebs,
25:53Christophe Honnett,
25:54Frédéric Simotel.
25:55Petite pause et on revient
25:56et on fera un petit résumé
25:58de la keynote Apple
25:59que vous avez peut-être suivi avec nous.
26:02Voilà, petit reportage
26:03et puis on reviendra
26:03sur les annonces
26:04du géant de Copertino
26:07pour voir un petit peu
26:08ce que vous en pensez,
26:09vous tous.
26:10A tout de suite.
26:10Merci d'être là.
26:14Tech & Call
26:15la quotidienne
26:16sur BFM Business.
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