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  • il y a 5 semaines
Ce lundi 25 août, Jeanne Asseraf-Bitton, responsable de la recherche et stratégie chez BFT-IM et Guillaume Gerino, directeur de la gestion chez Carlton Sélection, se sont penchés sur la requête de François Bayrou d'un vote de confiance avant l'examen du budget à l'Assemblée nationale le 8 septembre, le retour du spectre de l'instabilité politique, la possibilité d'une baisse des taux par la FED, la prochaine publication de Nvidia et l'entrée de l'État américain dans le capital d'Intel, dans l'émission BFM Bourse présentée par Guillaume Sommerer. BFM Bourse est à voir ou écouter du lundi au vendredi sur BFM Business.

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Transcription
00:00BFM Bourse, le club de la bourse.
00:03Le club est ouvert avec ce soir nos deux experts, Jeanne Asraf-Biton, responsable de la recherche et de la stratégie de BFTIM.
00:09Bonsoir Jeanne.
00:10Bonsoir Guillaume.
00:10On va parler de François Bayrou.
00:12Oui.
00:12Oui, oui, dans un instant, je vous sens fertile là-dessus.
00:17Beaucoup de choses à dire, on va voir, on va regarder aussi comment les taux obligataires évoluent alors que le CAC 40 s'enfonce de plus en plus dans le rouge.
00:22Guillaume Gérineau aussi est avec nous, bonsoir Guillaume.
00:24Bonsoir Guillaume.
00:24Et bienvenue, ravi de vous retrouver également, directeur de la gestion de Carlton Sélection.
00:28Et donc ce soir, à maintenant, 25 minutes de la clôture, le CAC 40, Antoine, sous-performe largement.
00:34Tout s'est accéléré, il y a un gros quart d'heure.
00:36Oui, moins 27% pour le CAC 40, on est à 7868 points.
00:41On continue à la baisse, le score pourrait s'aggraver.
00:44À noter quand même la surperformance des valeurs technologiques, l'Euronext Tech Leaders gagne 0,15%.
00:50Mais si on regarde l'ensemble de l'Europe boursière, on fait plus que sous-performer.
00:55Moins 0,7% seulement pour l'Eurostock 50, le DAX à Francfort, moins 0,42.
00:59Et à noter, toutes les valeurs du contracting, du BTP, qui signent les plus fortes baisses de l'indice.
01:05Puis c'est assez violent, moins 5% pour Vinci à 122,40.
01:09Bouygues, moins 3,82 à 37,23.
01:12Veolia, moins 4,21, 29,09.
01:14Oui, des valeurs les plus réactives aux risques politiques.
01:17Et il est à nouveau sur la table.
01:19Ses valeurs les plus sensibles aux choix stratégiques de l'État, effectivement.
01:22François Bayrou, Jeanne, engage sa responsabilité le 8 septembre prochain.
01:27Vote de confiance en faveur ou pas du gouvernement sur la question du désendettement sera le 8 septembre à deux jours.
01:32Donc l'avant-veille de la grande journée de mobilisation sociale.
01:36Bon, le marché accélère à la baisse en tout cas.
01:38Ben, oui, c'est comme vous l'évoquiez.
01:43On peut penser que la raison, c'est justement de tenter de désamorcer le 10 septembre.
01:50On peut se dire, bon, s'il obtenait un vote de confiance, ça lui permettrait peut-être de désamorcer.
01:56Mais quoi qu'il en soit, c'est le retour du risque politique.
01:59Et les marchés n'aiment pas le risque politique.
02:01Donc ça veut dire qu'on retrouve de l'attention sur les taux longs français.
02:08Alors qu'il s'était quand même pas mal détendu ces derniers temps.
02:13En tout cas, peut-être, on devrait dire plus par rapport au taux allemand.
02:16Qui lui-même s'est tendu ces derniers temps.
02:19Mais plus parce que l'Allemagne est entrée dans une phase de soutien budgétaire.
02:25Donc avec son fameux plan de relance.
02:28Et que petit à petit, le marché est en train de pricer les conséquences qu'il y aura sur les années futures.
02:35En termes notamment d'activité en Allemagne, etc.
02:39Mais là, c'est difficile pour la France.
02:43D'autant que, avant même la réémergence du risque politique,
02:48depuis le début de l'année, le comportement du marché français n'est pas bon du tout.
02:52Et il n'est pas bon du tout parce qu'il y a une composition sectorielle
02:56qui n'est pas forcément toujours facile.
03:00En particulier avec le luxe qui dépend de la Chine.
03:03Et puis avec toutes les grandes entreprises
03:06qui sont susceptibles d'être pénalisées par les droits de douane.
03:09Donc voilà, c'est déjà un contexte difficile.
03:13On se serait passé de cette addition de risque politique.
03:17Sur l'été, le CAC 40 a encore sous-performé l'Eurostock 50.
03:23Une nouvelle fois, ça s'est poursuivi pendant qu'on était à la plage ou ailleurs.
03:26Ou pour certains en train d'investir.
03:27Le CAC 40 poursuivait sa sous-performance.
03:29Alors aujourd'hui, encore pire, moins 1,5 ce soir le CAC 40.
03:32Alors que l'Eurostock 50 perd 0,7%.
03:33On recule deux fois plus à Paris que sur les autres marchés européens ce soir.
03:37François Bayrou engage la responsabilité de son gouvernement.
03:39Ce sera le 8 septembre.
03:40Un vote de confiance sur la question du désendettement, Guillaume.
03:43Ah oui, mais c'est un signal très négatif pour les investisseurs.
03:47C'est normal.
03:48On a une situation budgétaire qui est très mauvaise en France.
03:52On a du déficit.
03:53On a beaucoup de dettes.
03:54Très peu de croissance.
03:55Et en plus de ça, on a un gouvernement qui n'arrive pas à tenir.
03:58Et qui répète les mêmes schémas qui n'ont pas fonctionné depuis quelques années.
04:03Donc c'est sûr que c'est assez défavorable pour les actifs risqués européens.
04:07Français en particulier.
04:09Et en plus de ça, on a un euro qui est très fort.
04:12Et ça, c'est un vrai frein pour les exportateurs.
04:14En plus des droits de douane.
04:15Donc là, c'est un mix assez mauvais pour les actions françaises, les sociétés françaises.
04:20Puisqu'on a des droits de douane.
04:21Donc une incertitude géopolitique.
04:23On a une incertitude politique en France.
04:26Et en plus de ça, des facteurs externes comme l'euro.
04:29Qui est un vrai frein pour les exportations.
04:31Le RN, à l'instant, réagit à ce vote de confiance prévu le 8 septembre.
04:37Et le RN annonce qu'il ne votera pas la confiance.
04:39Jordan Bardella qui prédit, du coup, dit-il, la fin du gouvernement Bayrou.
04:43C'est logique.
04:45Il était à peu près prévisible que ce gouvernement Bayrou tombe à un moment ou à un autre au cœur de l'automne.
04:52Parce que les Insoumis, parce que le Parti Socialiste et le RN laissaient miroiter l'idée d'une censure.
04:58Là, en quelque sorte, François Bayrou vient accélérer.
05:02Mais est-ce que quelque part, il ne vaut pas mieux éclaircir les choses plus tôt, justement ?
05:05Si on avait pu voter le budget, c'était quand même très important dans les rapports avec la Commission européenne.
05:12Donc, il ne faut pas oublier quand même qu'on est en procédure de déficit excessif.
05:17Donc, on a une trajectoire à suivre.
05:21Et que le vote du budget est important.
05:24Les décisions qui seront prises.
05:26Alors, on parle de désendettement, c'est un bien grand mot.
05:29On est sur une limitation du déficit.
05:33On est toujours en endettement qui continue d'augmenter.
05:36On n'est pas sur une voie de désendettement.
05:39Je voudrais juste faire un petit correctif sur le sujet.
05:42En plus, les perspectives de croissance nominale sont modestes au mieux.
05:47Et on se retrouve dans une situation très difficile.
05:54Et on peut imaginer que si on n'arrive pas à atteindre...
06:01Par exemple, typiquement, on l'avait vu en Angleterre, on l'a vu un tout petit peu au Japon, etc.
06:07De temps en temps, les marchés obligataires commencent à prendre peur.
06:11Et il faut, à ce moment-là, réagir rapidement.
06:15Alors, la Banque centrale, la BCE, a le moyen, au travers de son outil anti-fragmentation,
06:21elle peut agir sur tous les marchés obligataires en cas d'instabilité.
06:24Y compris le marché obligataire français, même si on est en procédure de déficit excessif,
06:31parce que, pour l'instant, on est bien dans les rails de ce que nous demande la Commission européenne.
06:38Si on sort des rails, c'est autre chose.
06:42Donc, on est quand même à un moment où l'incertitude politique n'est pas une très bonne nouvelle.
06:49Ah oui, on n'en avait pas forcément besoin de cette instabilité.
06:51On n'en avait pas besoin du tout.
06:53Mais est-ce que, quelque part, il ne vaut pas...
06:55Je ne dis pas que c'est bien, mais à toute chose...
06:57Enfin, est-ce que, quelque part, le fait que le fruit risque de tomber plus tôt,
07:02il aurait pu tomber au mois d'octobre ou novembre, là, peut-être tombera-t-il,
07:05on verra ce que sera le résultat de ce vote de confiance,
07:07mais peut-être tombera-t-il dès le 8 septembre,
07:09est-ce qu'au moins, ça me permettra, quelque part, d'éclaircir le jeu aussi plus tôt ?
07:14Oui, s'il faudra...
07:15De toute façon, il y aura un vote du budget...
07:17S'il y avait des alternatives...
07:19Si, je pense qu'on avait des scénarios à l'esprit à peu près cohérents,
07:28et bon, on serait là en disant que ce n'est pas très grave,
07:30il va y avoir tel autre gouvernement qui va se mettre en place, et c'est bon.
07:35Alors, est-ce que le terrain, du coup, est en train d'être préparé à une éventuelle dissolution ?
07:39Ah bah, c'est la question que l'on se pose, hein ?
07:40Bah oui, du coup...
07:42Bah oui, c'est ça, la véritable incertitude politique.
07:46Et est-ce que les marchés réagiraient mieux par la suite ?
07:49On verra encore une fois, le 8-7 ans, si le gouvernement chute,
07:51mais si tel était le cas, est-ce que le marché réagirait cette fois plus positivement
07:55à une dissolution que s'il n'y avait pas, dans le contexte que vous venez de décrire, de dissolution ?
07:59Je vois pas trop ce que ça changerait, en fait.
08:00Donc, ça rééquilibrerait les forces, peut-être autrement,
08:03avec peut-être à venir une majorité plus claire qu'ils se dégagent aussi à l'Assemblée ?
08:07Ça, j'en ai pas mal à le voir, pour l'instant.
08:09En plus de ça, on va avoir les mouvements sociaux à partir du 10 septembre.
08:13Donc ça, ça va aussi jouer, je pense, là-dedans.
08:16Donc, c'est un petit peu le problème de l'incertitude, en fait, l'incertitude politique.
08:20Là, on est vraiment dedans.
08:21Et pour le coup, ça devient très, très compliqué, je trouve,
08:24d'avoir une vue sur ce qui va se passer à la rentrée.
08:27Et puis, j'ajouterais, par rapport à ce qui est dit,
08:31c'est que c'est un peu plus compliqué que juste l'incertitude.
08:36C'est-à-dire qu'en fait, on est tous relativement convaincus
08:39qu'on est dans un paysage qui n'est pas à caractère majoritaire.
08:45Et ça, ça veut dire que la probabilité qu'on arrive à dégager une majorité
08:50nous paraît faible.
08:51Donc, en fait, c'est un peu plus compliqué que l'incertitude.
08:55C'est plutôt la paralysie.
08:57Le 10 ans français, parce qu'on suit le CAC 40 qui accélère à la baisse.
09:00Donc, depuis l'annonce de ce vote de confiance pour ou contre le gouvernement,
09:03ce sera le 8 septembre.
09:04Le CAC 40 accélère à moins d'un et demi.
09:05Et le 10 ans français, lui, il continue de monter presque à 3,5.
09:08Ce 10 ans français est actuellement à 3,49.
09:11Quand le 10 ans italien, lui, en ce moment, ce 10 ans italien, est à 3,61.
09:17On n'est plus qu'à 12 points.
09:20Voilà, 12 petits points du 10 ans italien.
09:22Et encore, le 10 ans italien s'est tendu aujourd'hui.
09:24Oui, mais si la France...
09:25Alors voilà, cas de figure, et en plus, il est possible que cela se réalise véritablement
09:30et se concrétise.
09:30Le 10 ans français passe au-dessus du 10 ans italien.
09:33Est-ce qu'il faudra forcément s'en inquiéter ?
09:35Ou finalement, pas tant que ça, dans la mesure où la France donne quand même plus d'argent
09:38à l'Union européenne et l'Italie en reçoit davantage.
09:40Et quelque part, le 10 ans italien est artificiellement bas parce qu'il y a quand même
09:43tous les soutiens européens, plus que ceux dont bénéficient la France.
09:46Est-ce que quelque part, cette comparaison France-Italie n'est pas biaisée ?
09:50Pardon ?
09:52Par le soutien européen à l'Italie quand même.
09:53L'Italie bénéficie de fonds européens davantage que la France.
09:57Je dirais peut-être que, de mon point de vue, l'important n'est pas la comparaison à l'Italie.
10:03L'important, c'est le poids du service de la dette et qu'on soit dans un engrenage.
10:09C'est-à-dire qu'on est depuis très longtemps quand même, il faut le dire, parmi le pays d'Europe
10:18qui a le déficit primaire le plus élevé, donc avant service de la dette.
10:23Et là, non seulement on ne résout pas ce problème-là, mais on en rajoute un autre,
10:27c'est que le service de la dette devient trop important.
10:30Le problème de comparaison, l'Italie va mieux, elle est mieux perçue par les marchés financiers,
10:36très bien, les spreads se rapprochent, ok, mais en fait, on est dans une dynamique
10:41qui est réellement négative.
10:44C'est plus, de mon point de vue, le problème.
10:46Là où la comparaison est intéressante, c'est qu'on nous compare souvent au Portugal,
10:51à l'Italie, etc., et à l'Espagne, aux pays du Sud.
10:56Eux, ils ont fait des efforts ces dernières années.
10:58Ils sont même passés par la paille de fer pour certains pays, je pense notamment au Portugal.
11:01Maintenant, c'est vrai que dans le côté nominal de comparer nos taux à 10 ans,
11:08moi je me souviens, il y avait eu, on en avait parlé dans la presse grand public,
11:12vous vous rendez compte, le 5 ans français, le rendement est passé au-dessus du 5 ans grec,
11:1680% de la dette grecque, elle est détenue par la BCE, donc ça ne veut strictement rien dire.
11:20Mais effectivement, il y a une inquiétude dans le sens où les efforts budgétaires,
11:25la France ne les a jamais faits et qu'on traîne justement ce fardeau de la charge de la dette
11:29qui est un vrai obstacle à notre crédibilité sur les marchés.
11:35Du coup, on brise la vitre et on pose franchement la question,
11:37si le gouvernement Bayrou tombe le 8 septembre prochain,
11:39vote de confiance donc annoncé par François Bayrou,
11:41si le gouvernement tombe, est-ce que cette fameuse crise financière dont on parle,
11:44mais qui ne semble pas vouloir se réaliser jusqu'ici vis-à-vis de la France,
11:48est-ce que l'attaque de marché vis-à-vis de la France,
11:51à ce moment-là, deviendra probable, je ne dis pas plus probable, mais probable ?
11:55Moi, je ne pense pas, parce que pour moi, c'est déjà pricé dans les cours.
11:59Je pense que là, le marché a compris qu'il y aurait soit une dissolution,
12:02soit une paralysie de la partie politique.
12:06Les Français ont encore un gros taux d'épargne,
12:08ce qui fait que c'est un petit peu un matelas pour les investisseurs,
12:12les créanciers, on va dire.
12:14Mais c'est vrai que le vrai problème que l'on a, c'est qu'on n'a pas de croissance,
12:18on n'a pas vraiment investi dans les nouvelles technologies
12:20et dans tout ce qui pourrait apporter de la croissance dans le futur.
12:22Et en même temps, on a un niveau de taxation qui est déjà extrêmement élevé.
12:26Donc, pas beaucoup de marge de manœuvre pour aller récupérer du cash.
12:29Et ce qui est dommage, c'est que les indicateurs commençaient à s'améliorer là cet été.
12:31On a eu des indicateurs sur la France un peu moins mauvais quand même.
12:34Les PMI, l'emploi qui tient à peu près.
12:35Ça reste marginal.
12:37Moi, je suis un tout petit peu plus réservée là-dessus,
12:40parce que l'emploi est en contraction en France.
12:43C'est quand même un des grands pays européens
12:45où l'emploi se contracte le plus.
12:49Et en plus, la problématique,
12:51on a eu quelques petits signes de croissance un peu meilleurs.
12:55L'ennui, c'est quand vous regardez la demande intérieure privée hors stock,
12:59qui est celle qui donne des recettes fiscales.
13:02Et celle-là, elle est en panne.
13:06Et puis, on voit qu'il y a eu peut-être justement
13:09un ensemble d'éléments conjoncturels peut-être un peu plus intéressants,
13:12mais qui concernaient l'ensemble de l'Europe.
13:13Je vois les indicateurs allemands qui se sont un petit peu améliorés aussi.
13:16Donc, on a peut-être pu bénéficier de circonstances favorables.
13:19Mais non, c'est clair que les marchés ne nous feront pas de cadeaux à ce niveau-là.
13:22Le RN ne votera pas la confiance,
13:24annonce donc son surprise de Jordan Bardella,
13:26qui est à la tête du Rassemblement National.
13:28Donc, pas confiance de la part du RN.
13:29On imagine que LFI et le Parti Socialiste non plus ne votent pas la confiance,
13:33puisqu'ils voulaient voter même une motion de censure.
13:35Eh bien, c'est le 8 septembre qu'on saura.
13:37Donc, François Bayrou, c'est l'annonce de cet après-midi,
13:39l'annonce surprise quand même au cœur de sa conférence de presse,
13:43engage la responsabilité de son gouvernement le 8 septembre prochain,
13:47deux jours avant la journée de blocage.
13:49Grande journée ou pas de blocage, ça on verra dans les faits.
13:51En tout cas, on en entend beaucoup parler.
13:53On suivra ça.
13:53Et peut-être, François Bayrou, tente-t-il de couper l'herbe sous le pied,
13:56justement, des organisateurs de cette journée de blocage du 10 septembre,
13:59en annonçant donc un vote de confiance pour ou contre le gouvernement
14:02l'avant-veille, le 8 septembre.
14:04On en reparlera dans la suite de BFM Bourse.
14:05Le CAC 40, en tout cas, depuis cette annonce, accélère à la baisse.
14:08On est à 12 minutes de la clôture.
14:10On accélère.
14:11On entre dans la dernière ligne droite de cette séance.
14:13Et on perd 1,5%.
14:14À Paris, Lanterne Rouge.
14:16Vous le disiez, Antoine, les valeurs les plus sensibles aux choix politiques,
14:19les plus dépendants.
14:20Vinci, par exemple.
14:22Moins 5,5%.
14:23Contracting, BTP, effectivement, Bouygues, à moins 4%, à 37,13%.
14:28Veolia, à moins 4,2%, à 29,08%.
14:31Oui, ça fait mal là où ça chatouille.
14:33En l'occurrence, ça chatouille là où ça fait mal.
14:35Le titre ArcelorMittal gagne 0,5%.
14:39Aujourd'hui, parmi les très rares hausses du CAC,
14:41on avait plein de hausses tout à l'heure,
14:42il n'y en a plus que trois hausses.
14:42Arcelor, plus 0,5%.
14:43STM, plus 0,3%.
14:45Et Airbus aussi gagne 0,1%.
14:47On en parle ce soir avec Guillaume Gérineau pour Carlton Sélection
14:49et Jeannes Asraff-Biton pour BFT IM.
14:53Au-delà du cas français sur lequel on reviendra, bien sûr, dans un instant,
14:56l'état global des marchés.
14:58Wall Street est sur des records.
14:59Alors aujourd'hui, Wall Street recule un peu, mais rien de méchant.
15:03Wall Street recule un peu alors que Jérôme Powell a entreouvert la porte
15:05à des baisses de taux, quand même, à Jackson Hole.
15:07Wall Street a progressé vendredi, mais on est déjà sur une forme de doute, là, peut-être, aujourd'hui.
15:12Comment est-ce que vous l'expliquez, ça, Guillaume ?
15:13Alors moi, je trouve que, justement, le marché a surréagi vendredi.
15:16Si on regarde vraiment ce que Jérôme Powell a dit,
15:19il a ouvert la porte à une baisse de taux, mais il n'a pas dit qu'il y aurait une baisse de taux.
15:22Tout le marché a agi comme s'il allait avoir une baisse de taux.
15:24Mais en fait, si on regarde le discours qu'il avait fait il y a un an,
15:27lorsqu'il a effectivement baissé les taux, il était beaucoup plus assuré et convaincu.
15:31Là, il a ouvert la porte, enfin, il l'a entre-ouverte, mais il y a un loquet.
15:34Exactement.
15:35Il ne va pas ouvrir beaucoup.
15:35Les chiffres d'inflation et les chiffres de l'emploi qu'on aura,
15:38enfin, les révisions du chiffre de l'emploi qu'on aura le 9 septembre.
15:40Mais pour l'instant, il a ouvert la porte à une baisse de taux,
15:44mais on voit bien qu'il a expliqué que les tendances inflationnistes de long terme
15:48étaient ancrées différemment.
15:49Elles sont plus hauts que ce qui était le cas par le passé à cause des droits de douane,
15:54mais aussi à cause de la politique anti-immigration de Trump,
15:57ce qui fait quand même monter un peu les salaires aux États-Unis, même beaucoup.
16:00Donc, globalement, moi, je trouve que le discours qu'on a eu de Jérôme Powell,
16:05il a été très bien interprété trop positivement sur le moment.
16:09Et puis ensuite, il y a eu une revue un petit peu de ce qui a été dit
16:12et des positions qui ont changé.
16:14D'ailleurs, c'était une journée extrêmement chargée sur les options.
16:17Et on l'a vu, post-clôture, ça a rendu un petit peu.
16:19Oui, mais Jérôme Powell, dans son discours, a expliqué qu'il entre-ouvrait effectivement
16:24la porte à des baisses de taux parce que, selon lui,
16:26les dardouanes pourraient entraîner des hausses de prix,
16:28mais pas forcément un cycle inflationniste.
16:30Est-ce que cette idée-là, vous l'achetez, à savoir peut-être des hausses de prix à venir,
16:34d'un coup, comme ça, pour répercuter les droits de douane,
16:36mais pas de cycle inflationniste, dans la mesure où on ne serait pas forcément
16:39dans une boucle prix-salaire ?
16:40Moi, je suis plutôt d'accord là-dessus.
16:42À mon avis, le vrai risque inflationniste, c'est plutôt la politique anti-immigration.
16:49C'est vraiment ça, à mon avis, qui va potentiellement créer une boucle prix-salaire
16:53parce que, forcément, il va y avoir moins d'offres de travail.
16:57Donc ça, ça peut vraiment être un sujet.
16:59Au niveau des droits de douane, pour l'instant, ce qu'on regarde,
17:02ce qu'on remarque, c'est que ce sont les sociétés qui absorbent le coût.
17:06Alors après, on va voir si c'est les consommateurs,
17:08mais les consommateurs, ils vont avoir une nouvelle marge de manœuvre
17:10à partir de la rentrée, ça va être le crédit.
17:13Pour l'instant, ils n'ont plus d'épargne,
17:14mais à partir de la rentrée, on devrait avoir plus de crédit.
17:17Pourquoi ? Parce que, bon, déjà, on a des taux qui baissent, globalement,
17:20mais surtout parce qu'on a une déréglementation aux États-Unis,
17:23sur les banques, qui, à partir de septembre,
17:25va leur permettre de faire plus de crédit.
17:28Plus le fait qu'on a une quantification de la courbe de taux,
17:30ça va les inciter à faire du crédit.
17:32Donc, globalement, moi, je vois plutôt,
17:34nous, chez Carlton, on voit plutôt une reprise du crédit
17:36pour alimenter la consommation,
17:38malgré le fait qu'il n'y ait pas d'épargne.
17:39Ah oui, on aurait des hausses de prix, oui,
17:42mais des consommateurs, peut-être finalement à même,
17:44in extremis, grâce au Big Beautiful Bill,
17:47d'encaisser ces hausses de prix.
17:48La consommation tiendrait. Jeanne ?
17:50Alors, je ne suis pas tout à fait sur la même longueur d'onde,
17:54en particulier pour cette année.
17:572026, c'est un autre débat,
17:58parce que 2026, l'État américain va rembourser,
18:02au premier trimestre, quasiment 100 milliards aux Américains,
18:08aux particuliers Américains.
18:10En revanche, sur 2025, ce sont des trop-perçus d'impôts
18:14eu égard au changement de fiscalité.
18:17Donc, ils vont recevoir.
18:18En revanche, là, si on regarde le niveau des taux d'incident
18:23sur les prêts, justement, il est au top.
18:28Alors, on est aujourd'hui sur les cartes de crédit,
18:31on est revenu sur des niveaux de taux d'incident
18:34qui étaient quasiment ceux de la crise de 2008.
18:37On est revenu sur les prêts étudiants,
18:41ce qu'on appelle les prêts étudiants,
18:43quasiment au plus haut aussi qu'on avait avant le moratoire.
18:47Et sur les autres prêts à la consommation, c'est pareil.
18:50Les seuls sur lesquels il n'y a pas augmentation du niveau de défaut,
18:55c'est les prêts immobiliers, parce que là,
18:56l'impact du relèvement des taux est beaucoup plus long.
18:59Donc, on a quand même une situation qui est plus vulnérable.
19:02Et je pense que, comme ça a été dit,
19:05les banques vont être beaucoup plus prêteuses,
19:07mais c'est beaucoup plus prêteuse vis-à-vis des entreprises.
19:09Et c'est en particulier les petites et moyennes entreprises
19:13qui ont plus de mal à se financer sur le marché.
19:17C'est pour ça qu'elles surperforment.
19:19Antoine, donc, si les droits de douane se traduisaient
19:21par des hausses de prix, le consommateur américain craquerait.
19:24C'est Goldman Sachs qui pense qu'au mois d'octobre,
19:2667% des droits de douane seront répercutés
19:30dans les prix à la consommation.
19:31Ils ont de l'espoir, mais ils ont des études à vendre
19:36et c'est très très bien.
19:38Maintenant, il y a aussi les prêts automobiles.
19:41Il y a des records de défauts sur les prêts automobiles.
19:43Oui, c'est ce que je mettais dans les autres prêts à la consommation.
19:47C'est un record.
19:49Voilà, c'est des phénomènes qu'il faut regarder de très près.
19:51Très grande vulnérabilité.
19:52Et puis en plus, je vais peut-être dire une bêtise,
19:53mais si vous relancez la consommation,
19:56ça ne va pas relancer un petit peu d'inflation ?
19:59Là, oui, il y a deux-trois noigordiens à dénouer
20:03et c'est compliqué.
20:05Mais on le sent embêté, Jérôme Powell, là-dedans.
20:07Alors, est-ce qu'il est aussi embêté par les dissensions
20:10au sein de son conseil qui sont vraiment ourdis
20:13et un petit peu bricolés par Donald Trump lui-même ?
20:19Il y a peut-être aussi ça.
20:20Il y a le poids de la menace politique au-dessus de lui.
20:23La pression de Donald Trump sur les membres de la Fed est énorme.
20:25Il demande l'éviction d'une des membres de la Fed encore aujourd'hui.
20:28Oui, pas à cause de ça.
20:29Ah non, non, non.
20:30Ah non, non, pas du tout.
20:31Moi, j'ai regardé, c'est le conseil des gouverneurs,
20:34vous avez sept gouverneurs,
20:36et quand vous regardez quels sont leurs votes,
20:38en l'occurrence Lisa Cook,
20:40elle est considérée comme doviche.
20:43Donc elle, ce n'est pas le problème.
20:44Le problème, c'est qu'il y a un scandale qui sort quelque part.
20:48Je n'ai pas regardé les détails, mais ce n'est pas de cette nature-là.
20:51Et elle avait été nommée par Joe Biden aussi.
20:53Mais ce n'est pas le problème.
20:54Et les deux qui étaient ce qu'on appelle au quiche,
20:58en fait, les plus durs,
21:00ils ont quand même surpris tout le monde en juillet,
21:03parce que c'est les deux qui avaient voté pour une baisse en juillet.
21:07Tout ça pour être considéré potentiellement par Trump.
21:11Alors, il y a la Fed qu'il faudra suivre.
21:12Bien sûr, le PCE, jeudi, je crois, on va vérifier,
21:16jeudi ou vendredi aux Etats-Unis, chiffre d'investissement.
21:18C'est les revenus et dépenses des ménages.
21:20Je crois que c'est le vendredi, non ?
21:22Oui, généralement, c'est le vendredi.
21:23Je me trompe, peut-être, je ne sais plus.
21:24On va vérifier quel jour c'est.
21:26En tout cas, ce sera en fin de semaine à suivre le PCE aux Etats-Unis.
21:29Effectivement, c'est l'indice d'inflation préféré de la réserve fédérale américaine,
21:33qui ne faudra sans doute pas rater une nouvelle fois, et encore plus,
21:35maintenant que Jérôme Powell a entreouvert la porte à une possible baisse de taux.
21:39Et puis, mercredi soir, Nvidia, qui va annoncer ses résultats,
21:41qui pèse 8% du S&P désormais Nvidia.
21:43C'est-à-dire qu'ils vont publier au moment où ils sont au plus haut.
21:46Mais la dynamique sera peut-être à la hauteur du niveau stratosphérique en bourse.
21:50Est-ce qu'Nvidia fera l'appui le beau temps ?
21:52Ou à nouveau un peu moins ?
21:54Parce que les dernières publications ont moins fait l'appui le beau temps
21:56sur le reste du marché qu'il y a deux ans.
21:58La dernière dont je me souviens, ils avaient battu les attentes,
22:02mais quand même, le marché avait fait des prises de profits,
22:05ce qui paraît normal.
22:06Donc, il y a tellement de bonnes nouvelles, on va dire,
22:10qui est déjà escomptée dans les cours,
22:12que même s'ils arrivent à battre le marché,
22:14je pense que ça peut tout à fait corriger.
22:17En fait, on a quand même eu une période dans laquelle
22:20on a eu d'excellents résultats des entreprises américaines.
22:24La période est terminée.
22:25Le S&P avec Nvidia, c'est une des dernières entreprises à publier.
22:30Bon, ben, pas de problème, quoi.
22:31Antoine ?
22:32Le problème avec Nvidia.
22:33Oui, le problème avec Nvidia aussi, c'est que tous les économistes
22:39et tous les observateurs disent qu'on a eu une anomalie
22:41et une trop forte valorisation, avec dans le même temps
22:45des courtiers qui n'arrêtent pas de relever leurs objectifs de cours dessus.
22:49On est au-delà des 200 dollars.
22:52Dan Hives de White Bush dit que c'est le seul acteur
22:54qui vaille le coup en termes de valorisation.
22:57Donc, du coup, on est à peu près entre deux feux.
22:59Oui, oui. 8% de la capi totale du S&P, c'est ce que pèse Nvidia.
23:028%, c'est du jamais vu.
23:04Lors de la bulle Internet, la capi de Microsoft ou General Electric,
23:07qui étaient les plus grosses capi à l'époque, n'avaient pas dépassé 4%.
23:09Et à lui seul, Nvidia pèse plus que tout le marché japonais, Guillaume.
23:13C'est dans ce contexte qu'ils publieront après-demain.
23:15Oui, parce que ça fait longtemps qu'ils délivrent.
23:17Si on regarde un petit peu les earnings depuis la release de ChatGPT en 2022,
23:25les Mac 7, donc les 7 magnifiques, ont gagné 153%,
23:28tandis que le marché a gagné 4% en termes de bénéfices.
23:31Donc vraiment, l'IA, c'est un moteur de croissance pour ces sociétés-là.
23:36Et Nvidia qui fournit les puces, forcément, en profite.
23:39Je pense que, comme le disait Jeanne,
23:41il y a beaucoup de choses qui sont déjà dans les cours, qui sont déjà intégrées.
23:44Maintenant, ce qu'on va voir, ça va être plutôt la guidance,
23:47à mon avis, qui va être très intéressante, sur trois sujets.
23:50Le premier, ça va être, est-ce qu'ils sont capables de maintenir leurs marges ?
23:54Que pense-t-il de l'action de Trump sur les 15% qui vont être prélevées
23:59sur les ventes de puces en Chine ?
24:00On rappelle, pour ceux qui étaient en vacances,
24:02l'État fédéral américain compte désormais prélever 15% des revenus d'Nvidia
24:05et des acteurs tech américains générés en Chine.
24:0815%, c'est quand même pas rien.
24:09Et que pense-t-il de l'arrivée au capital du gouvernement américain,
24:14chez Intel ?
24:14Donc ça, ça va être des points très importants.
24:16Mais je pense que sur le résultat d'Nvidia,
24:19on va avoir une forte probabilité de battre les attentes,
24:22étant donné qu'on a eu des grosses dépenses de CapEx au T2,
24:25des autres sociétés tech.
24:27Par contre, on va avoir une asymétrie du gain,
24:29puisqu'évidemment, si ça déçoit, ça sera...
24:31Et parallèlement, l'État américain, effectivement,
24:33prend quasiment 10% d'Intel.
24:34Le titre Intel avait pris 5% vendredi.
24:36Ça continue, plus 1,5% encore ce soir.
24:38Alors, ils prennent 10% du capital d'Intel sans rien dépenser,
24:40puisqu'ils estiment qu'ils l'ont déjà fait à travers les subventions
24:44dont a bénéficié Intel ces dernières années.
24:46Donc ils prennent 10% gratos.
24:47Dans la presse américaine, on voit le mot, le terme vendetta.
24:50Est-ce qu'on est sur une vendetta ?
24:52Vendetta, enfin, V-E-N-D-E-T-A, quoi.
24:54Est-ce qu'on est là-dessus, aux États-Unis, là ?
24:56Non, parce que, pour le coup, cette prise de participation,
24:59elle se fait sans siège au Conseil de surveillance.
25:01C'est une participation qui est plutôt passive.
25:03Donc ça n'a rien à voir avec les prises de participation
25:05que la Chine peut faire dans les sociétés.
25:07Voilà.
25:07Les États-Unis ne deviennent pas la Chine,
25:09même si là, on a l'État fédéral américain
25:11qui entre au capital d'NVIDIA gratuitement.
25:13Et pour piloter la stratégie aussi, on l'imagine.
25:14Je pense qu'il devrait y avoir quand même,
25:16peut-être, un petit peu de contestation juridique.
25:18J'ai du mal à imaginer qu'il n'y en ait pas, quoi.
25:22Comme pour tout le reste, d'ailleurs, il y en a.
25:23Et la question, c'est à qui le tour, Antoine ?
25:25Parce que l'État américain...
25:26Ah, mais il ne se cache pas de...
25:28Et l'expression est bien choisie, d'ailleurs.
25:31Il n'exclut pas de take, de nouvelles participantes,
25:35de prendre.
25:36Oui, ce qui est quand même...
25:37Il n'y a pas l'hymne soviétique en réserve, là ?
25:41Non, sérieusement, carrément.
25:43Allez, on est à quelques instants de la clôture.
25:45Avant de vivre cette clôture,
25:46on dirait que le CAC 40 perd 1,5%.
25:47En séance difficile, François Bayrou engage
25:49la responsabilité de son gouvernement le 8 septembre.
25:51On en reparlera dans un instant.

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