- il y a 2 mois
Ce lundi 25 août, la signature d'un accord entre Bruxelles et Washington qui ramène les droits de douane sur les exportations de l'UE vers les États-Unis à 15% et la volonté de la Fed de baisser les taux face à l'inflation, ont été abordées par Emmanuel Combe, professeur à l'université Paris 1 Panthéon-Sorbonne et à la Skema Business School, Dorothée Rouzet, cheffe économiste de la direction générale du Trésor, et Ludovic Desautez, directeur délégué de La Tribune, dans l'émission Les Experts, présentée par Raphaël Legendre sur BFM Business. Retrouvez l'émission du lundi au vendredi et réécoutez la en podcast.
Catégorie
📺
TVTranscription
00:00Il y a un sujet majeur qui anime cette rentrée aussi, évidemment, ce sont les droits de douane.
00:05Cet été, énormément de discussions avec Donald Trump, qui a fait le yo-yo comme d'habitude.
00:10Cet accord signé enfin entre Bruxelles et Washington.
00:13Et ce matin, une tribune de la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen,
00:18qui se vante finalement, ou qui vend cet accord en expliquant que c'est 15% TTC, si je puis dire,
00:26tout compris que ça ne bougera plus et que c'est du coup gage de stabilité pour les entreprises européennes
00:33et que, même s'il est imparfait, finalement, cet accord, son boulot donc, c'est plutôt pas mal.
00:39Est-ce que vous êtes d'accord avec elle ? Dorothée Rouset, Emmanuel Combe ?
00:44Bon, je vais bien dire un mot.
00:46Moi, je suis assez partagé.
00:47J'entends le point sur la certitude, enfin, certitude avec Donald Trump, il n'y en a jamais.
00:52Mais en tout cas, on a un chiffre arrêté.
00:55Quand on se regarde, on se désole.
00:56Quand on se compare, on se rassure en se disant, la Suisse s'est pris 39%.
01:00Alors, on me dirait, l'Europe n'est pas la Suisse.
01:02Donc, on peut se dire, oui, on a gagné en certitude.
01:04On a quand même évité, de mon point de vue, le pire.
01:07Il faut toujours rappeler que l'objectif de départ de Donald Trump, tel que je le comprends,
01:10enfin, il y en a deux, lutter contre les déficits commerciaux bilatéraux,
01:13ce qui est complètement absurde, mais passons.
01:14Et puis, il y avait un deuxième objectif, c'est de faire plier l'Europe sur sa réglementation.
01:18Absolument.
01:18DMA, DSA.
01:20Et les taxes numériques.
01:23Exactement.
01:24Et là-dessus, l'Europe n'a pas plié.
01:26En tout cas, on n'a pas amendé notre régulation, ce qui était de la coercition.
01:29Rappelons-le, intervenir dans les choix réglementaires d'un pays souverain,
01:34c'est quand même de la coercition économique.
01:36Donc, d'un côté, je veux dire, on n'a pas plié sur ces deux points.
01:39Et de l'autre, je l'ai déjà dit sur le plateau,
01:40puis je l'ai écrit à de nombreuses reprises, notamment dans les échos,
01:43moi, je n'aurais pas fait comme ça.
01:44Je pense que dans une négociation, il faut être très dur au départ.
01:47D'abord, une négociation est un jeu répété.
01:48On ne négocie pas avec les États-Unis, on négocie avec le reste du monde.
01:51Mettez-vous à la place des Chinois qui se disent
01:53si les Européens sont finalement dans une attitude où ils acceptent tout,
01:57s'ils l'ont fait une fois, ça s'appelle la réputation en économie.
02:00Quand vous êtes gentil au départ, ça veut dire que finalement,
02:01vous n'avez pas véritablement d'argument.
02:03Donc, premièrement, j'ai peur du signal qu'on envoie aux autres pays.
02:05On a quand même d'autres sujets commerciaux,
02:07notamment avec la Chine.
02:09Donc, ça, ça m'inquiète.
02:10Et puis surtout, je n'ai pas compris pourquoi l'Europe n'utilisait pas la rhétorique de Trump.
02:15L'argument de Trump, il est simple.
02:16Il est de dire, dès qu'il y a un déficit bilatéral, c'est déloyal.
02:20Ce qui est absurde.
02:21Puisqu'il nous explique que si on n'achète pas des voitures américaines,
02:24c'est parce qu'en fait, elles ne sont pas adaptées au marché européen.
02:26Peu importe.
02:26Eh bien, reprenons sa rhétorique.
02:28En disant, écoutez, très bien, on accepte votre argument.
02:32Nous, nous avons un déficit commercial abyssal dans les services.
02:34Parfois.
02:35De l'ordre de 109 milliards d'euros.
02:38Écoutez, nous allons appliquer votre propre rhétorique.
02:40Et nous allons sortir un certain nombre d'instruments.
02:43Et on avait un instrument qui est une arme nucléaire, j'en conviens.
02:46Et le but d'une arme nucléaire n'est pas d'être utilisée,
02:48mais d'être en tout cas mobilisée dans nos associations.
02:50C'était le fameux instrument anti-coercition.
02:52Qui donne toute l'attitude à l'Europe sur la manière de mener ses représailles.
02:57Et je trouve que c'est dommage que dès le départ,
02:59pour des raisons que je comprends,
03:00notamment la position allemande qui était de dire
03:01préservons ce que l'on peut préserver.
03:04Finalement, cet outil anti-coercition qui est assez moderne,
03:06qui est assez innovant.
03:07Il y avait d'autres outils aussi.
03:08qui aurait permis, à mon avis...
03:09Il est très puissant.
03:10Il n'y a pas que celui-là.
03:14Il y a aussi un autre instrument
03:15qui est la réciprocité dans l'accès au marché public.
03:17Si vous constatez que les Européens
03:19n'ont pas accès au marché public américain
03:21dans les mêmes conditions que les Américains l'ont en Europe,
03:24vous pouvez mettre en place des droits de doigt, etc.
03:26Et je trouve que dès le départ,
03:27partir dans une négociation en se disant
03:29on veut éviter la surenchère
03:31et donc on ne sort pas d'argument,
03:34ça me semble être une position de fleuve.
03:35Donc je suis assez partagé.
03:36Puis un autre point aussi que je ne comprends pas,
03:39à nouveau dans la rhétorique de Trump,
03:41il veut lutter contre les déficits bilatéraux.
03:43Il fallait faire une approche produit par produit.
03:45Prenez le luxe.
03:46Il n'y a pas de déficit commercial dans le luxe.
03:48Il n'y a pas d'industrie du luxe américaine.
03:49On peut le regarder, c'est comme ça.
03:50Donc on a un excédent avec les États-Unis.
03:54Donc il n'y a pas de déficit à résorber en tant que tel.
03:56Pourquoi ?
03:57Puisqu'il n'y a pas d'industrie aux États-Unis.
03:59On aurait pu faire une exemption.
04:00On aurait pu faire une exemption sur les vins et spiritueux.
04:02Là aussi, c'était un échec.
04:03Ça avait été très compliqué.
04:04Ça va être très compliqué pour cette industrie.
04:06Elle se prend en tout cas le cognac des droits de douane,
04:09des engagements de prix en Chine,
04:11ce qui revient un petit peu à des droits de douane.
04:13Vous avez une baisse de la consommation de spiritueux.
04:15Le principal débouché, c'est la Chine et le marché américain.
04:19Tout ça va être quand même très, très compliqué.
04:20Donc je suis assez mitigé.
04:21Mais j'entends l'argument de la patronne de l'Europe
04:25qui vous dit que finalement, j'ai assuré la sécurité,
04:29j'ai réduit l'incertitude.
04:30Est-ce que c'est si sûr que ça ?
04:32Demain, ce sont des engagements unilatéraux.
04:34Trump, demain, peut tout à fait décider de faire marche arrière,
04:37notamment pour des raisons extra-économiques,
04:39pour une prise de position politique sur un sujet ou sur un autre.
04:42Je pense qu'on aurait dû être beaucoup plus agressifs,
04:46en tout cas au début de la négociation.
04:49Mais vous dites exactement la même chose que Mario Draghi,
04:51vendredi à Rémini, lors d'un symposium en Italie,
04:55qui s'est désolé du fait que l'Europe telle qu'elle est construite aujourd'hui
04:59était peut-être faite pour un monde multilatéral et beaucoup plus libéral,
05:03et qu'aujourd'hui, dans le rapport de force géopolitique qui s'installe,
05:07on est franchement démuni.
05:10C'est ça le problème de l'Europe aujourd'hui ?
05:11Elle est trop faible dans un monde de dur ?
05:14Oui, il y a un peu deux visions, on va dire,
05:17et c'est l'avenir qui va nous le dire, honnêtement.
05:19C'est parce qu'avec Donald Trump, les règles ne sont jamais posées.
05:22Il y a la première où l'Europe, au sens politique,
05:25ne sort pas vraiment grandie de cette séquence.
05:27C'est-à-dire qu'on nous a vendus quand même, oui.
05:29Il y avait le contre-modèle canadien,
05:31il ne faut pas l'enflammer, il ne faut pas l'énerver,
05:32il ne faut pas le titiller, donc on est gentil.
05:34À chaque fois qu'on armait une liste de droits réciproques,
05:38oui, normalement, on est en stand-by, on va attendre qu'eux, et tout ça.
05:41Bon, je pense que, moi, ça m'a marqué,
05:45on était ensemble, d'ailleurs, Raphaël,
05:46quand il y avait les rencontres économiques d'Aix, début...
05:49Il y a un fatalisme qui s'est installé, aussi en Europe,
05:51du monde économique, c'est-à-dire que cette période d'incertitude
05:54dont parlait Dorothée, elle commençait à fatiguer structurellement.
05:57C'est-à-dire que la difficulté en économie,
05:59c'est qu'on n'arrive pas à se projeter.
06:00C'est-à-dire qu'on se dit, les règles du jeu vont changer en octobre,
06:03en novembre, enfin, on a vu, il y a des entreprises
06:05qui ont fait des choix drastiques, je pense à Apple
06:07qui est partie sur l'Inde pour la production, et tout ça.
06:09Donc, ce n'est pas des petits choix, et puis derrière,
06:11ils se font attraper par la patrouille.
06:13Donc, ce fatalisme, je pense, a fini par gagner Bruxelles,
06:17globalement, c'est-à-dire, même si ce n'est pas parfait,
06:20nous, ce qu'on veut, c'est de la projection.
06:22– Mais attendez, Bruxelles doit négocier aussi avec 27 États membres.
06:25C'est peut-être ça la difficulté de l'Europe aussi,
06:27c'est qu'on n'est pas seul.
06:29L'industrie allemande, ce n'est pas l'industrie française.
06:31– Je fais juste une parenthèse, parce que c'est la petite histoire
06:33du moment de fin de semaine, début de semaine.
06:35On le voit, même dans les petits colis, par exemple,
06:38les postes européennes qui, une à une, disent
06:40« on ne peut plus envoyer aux États-Unis »,
06:41c'est-à-dire qu'on voit que dans l'exécution,
06:43les choses deviennent très vite compliquées.
06:45Là, ce fatalisme peut-être utile, peut-être inutile,
06:49les mois qui viennent, nous le dirons,
06:51a gagné en disant « écoutez, on veut des règles du jeu ».
06:54Parce que là, il y a des choix à faire en termes d'investissement,
06:56mes sites de production, où est-ce que je les installe.
07:00Les supply chain, c'est-à-dire les chaînes d'approvisionnement,
07:02ont été passablement désorganisées quand même
07:05depuis le début de l'année.
07:07Il y a beaucoup de questions qui se posent.
07:09– Et puis un risque de déferlement sur l'Europe.
07:12– Et puis il y a l'éléphant dans la pièce, c'est la Chine,
07:14qui est toujours dans ce régime transitoire
07:16où encore 90 jours, et je vous remets 90 jours,
07:19et je vous remets 90 jours.
07:20Pour l'instant, finalement, la Chine,
07:22qui a eu, pour répondre à Emmanuel,
07:25une position beaucoup plus musclée,
07:26c'est-à-dire à chaque fois de répondre
07:27et de trouver les bons arguments,
07:29je pense notamment aux terres rares,
07:31qui sont des choses avec la capacité à prendre en otage
07:33des choses sur lesquelles Donald Trump est en accès de faiblesse.
07:37Pour l'instant, la Chine, finalement,
07:40dans ce ring, dans ce face-à-face avec les États-Unis,
07:44a tenu une position qu'on aurait aimé avoir d'à part de l'Europe.
07:47– Et dès le départ, on restera ferme et sur la longueur.
07:50– Dorothée Rouzé, 15% de droits de douane,
07:53est-ce que c'est grave pour l'économie européenne ?
07:55– Je pense que les 15%,
07:57ils vont faire mal,
07:59mais à hauteur de quelques dizaines de points de PIB.
08:03C'est compliqué au niveau de certains secteurs.
08:08Au niveau macro, on peut l'absorber,
08:09mais c'est un affaiblissement supplémentaire.
08:11Mais après, là où je partage ce qui a été dit,
08:13c'est que ce n'est pas juste quelque chose
08:18qui a un impact à court terme.
08:20Là, en fait, ce qui a prévalu, finalement,
08:22c'est un peu le court-termisme.
08:23On a en plus une économie allemande qui ne va pas bien,
08:25qui ne redémarre pas,
08:29qui ne voulait pas reprendre un coup à court terme.
08:30Mais en fait, si on rentre dans le bras de ferme,
08:32concrètement, on rajoute une couche d'incertitude
08:34avant peut-être d'obtenir un résultat meilleur.
08:37Et ça, à 27%, on n'a pas été capable de le faire,
08:39parce qu'on n'a pas réussi à avoir un consensus
08:43pour faire autre chose qu'essayer d'éviter le pire.
08:46Et là, c'est un peu essayer d'éviter le pire.
08:48Après, là où je suis d'accord avec Emmanuel,
08:50c'est que, d'une part,
08:51c'est un peu un jeu répété avec les États-Unis.
08:54C'est-à-dire qu'une fois que,
08:55quand il y aura quelqu'un d'autre après Trump
08:56et qu'on va renégocier,
08:57on va renégocier à partir de droit à zéro de notre côté
08:59et à 15 de l'autre côté.
09:00Bon courage pour obtenir un rééquilibrage
09:02parce qu'on n'aura pas de munitions.
09:05Et puis, c'est un jeu avec d'autres acteurs.
09:06La Chine regarde, a compris que l'Europe est faible.
09:09C'est quand même quelque chose qui est compliqué.
09:11Alors, on peut essayer de se dire
09:12que ce n'est pas fini
09:13et qu'on pourrait adopter une rhétorique.
09:15Sur les services, c'est le contraire, faisons-le.
09:16Je ne suis pas sûre que, collectivement,
09:17en Europe, on ait la force pour faire ça.
09:19Donc, j'ai peur que ce côté court-termisme
09:22et un peu fatalisme domine.
09:24Et en plus, on a obtenu assez peu d'exemptions,
09:26parce que les exemptions,
09:27elles sont sur des ressources
09:29comme le Liège, que les États-Unis n'ont pas,
09:31sur les pièces, l'aéronautique,
09:34mais parce que l'aéronautique,
09:35ça aurait été suicidaire pour Boeing
09:36de ne pas faire cette exemption.
09:37Donc, c'est un intérêt bien compris.
09:39Et assez peu d'autres choses.
09:40Et un plafonnement pour la pharma.
09:41Bon, ça, ça compte pour l'Europe.
09:43Après, peut-être deux petits points.
09:46D'abord, je trouve que sur le réglementaire,
09:49en un sens, oui, on a évité le pire,
09:50au sens où on n'a pas de remise en cause
09:52de la réglementation numérique, notamment.
09:54Il y a quand même du langage un peu flou
09:55sur l'agroalimentaire,
09:56sur on va traiter les barrières non tarifaires.
09:59Bon, ça demande à être précisé.
10:00Alors, du côté de la Commission,
10:01la Commission assure que ça ne remet pas en cause
10:03nos standards sanitaires.
10:04Je ne suis pas sûre que la compréhension américaine
10:06soit la même.
10:06Donc, il y a encore un peu des zones de...
10:08C'est-à-dire qu'il y a une question d'interprétation
10:09aussi par l'administration derrière.
10:10Ça reste un accord politique
10:11dont la déclinaison pratique va prendre du temps.
10:15Et je trouve qu'il y a aussi un autre domaine
10:18où, je dirais, l'Union européenne
10:20se retrouve un peu au milieu du guet.
10:22Et c'est sans doute,
10:24peut-être pas le pire des deux mondes,
10:25mais ce n'est pas génial.
10:26C'est-à-dire qu'on n'a pas...
10:28Alors, on ne va pas dans la rhétorique trumpiste
10:30de on a un déficit bilatéral,
10:32ok, on tape dessus de manière bilatérale,
10:33et tant pis pour les règles multilatérales.
10:36Mais en même temps,
10:36l'accord politique tel qu'on le lit,
10:37il n'est pas conforme aux droits de l'OMC non plus.
10:40C'est-à-dire que normalement,
10:41si on abaisse nos droits
10:42de manière préférentielle
10:43envers les États-Unis,
10:44ça demande dans le droit de l'OMC,
10:46dont l'Europe...
10:48C'est droit terrorisé, pardon, je vous coupe.
10:50L'OMC est mort.
10:51Plus personne ne respecte
10:52les règles de l'OMC de nos jours.
10:53On fait encore des accords commerciaux
10:54avec d'autres,
10:55on fait des accords commerciaux
10:56avec d'autres zones du monde,
10:56et la réponse, ça devrait être aussi
10:57de se dire,
10:59diversifions nos partenaires.
11:00Et en fait, il y a d'autres gens
11:01dans le monde,
11:01à part les États-Unis et la Chine,
11:02qui se préoccupent encore
11:03des règles du commerce.
11:05Donc, si l'Europe se contraint
11:06par rapport aux États-Unis,
11:07mais dit finalement,
11:08je vais leur donner un accord préférentiel,
11:09alors qu'eux,
11:10ils ne libéralisent rien du tout,
11:11ça nous met un peu en forte à faux
11:12par rapport aux autres partenaires potentiels.
11:14Et je trouve que c'est un peu,
11:15voilà, sur ce plan-là...
11:16Emmanuel, quand vous étiez à agir ?
11:17Non, mais le multilatéralisme est mort.
11:21Les accords bilatéraux,
11:22les accords commerciaux,
11:22les accords bilatéraux...
11:23Le niche de l'économie.
11:24...qui sont dérogatoires
11:24par rapport à l'OMC,
11:25puisque le principe de l'OMC,
11:26c'est la clause de la nation
11:27la plus favorisée.
11:28Si vous me faites une baisse
11:29de droits de douane
11:30sur tel produit de 5%,
11:31alors vous l'appliquez à tous.
11:32Donc Trump s'est mis hors de l'OMC
11:34et de fait, l'OMC est mort.
11:37Les accords commerciaux,
11:38je partage ton point de vue
11:39qui est de dire,
11:39il faut nouer des accords bilatéraux.
11:41Et on en signe,
11:42on en signe beaucoup
11:43avec le risque du monde.
11:44C'est un pis-alé
11:44parce qu'il n'y a plus
11:45de multilatéralisme.
11:45Mais le bilatéralisme,
11:46ce n'est pas du multilatéralisme
11:47puisque par définition,
11:48on traite mieux son partenaire commercial
11:50qu'on traite les autres.
11:51Je voudrais revenir
11:52sur l'histoire des 15%.
11:53Les conditions normalement
11:54pour faire un accord bilatéral,
11:55c'est qu'on libéralise
11:56au moins l'ensemble des biens.
11:57Exact.
11:57Et là, ce n'est pas du tout le cas.
11:58Mais c'est quand même discriminatoire
11:59par rapport à ceux
12:01qui ne font pas partie de l'accord.
12:02Je voudrais revenir sur les 15%.
12:03Nos auditeurs,
12:04c'est vraiment important
12:05à la fin des fins.
12:06Qui payera les 15% ?
12:07C'est le consommateur américain.
12:09Ce sont bien les Américains.
12:10Il va y avoir
12:11ce qu'on appelle du pass-through.
12:12Toutes les études le montrent.
12:13En général,
12:13c'est l'importateur américain
12:15dans un premier temps.
12:15Il y a les études de Cavallo,
12:16professeur Harvard
12:17qui a très bien montré ça
12:18sous Trump 1.
12:20Qui a payé
12:21les droits de douane chinois ?
12:22Ce sont les importateurs américains.
12:24Puis ensuite,
12:24les distributeurs américains
12:25et à la fin,
12:26les consommateurs américains.
12:27Donc on pourrait dire
12:28que finalement,
12:28ce n'est pas très grave
12:29pour l'Europe.
12:30Attention,
12:30si un prix monte,
12:34compliqué que ça.
12:35Parce qu'on va peut-être
12:35exporter moins aux Etats-Unis
12:36parce que ça va être vendu
12:37plus cher.
12:38Mais le problème,
12:38c'est qu'il n'y a pas que nous
12:39qui sommes taxés.
12:40Il y a d'autres pays
12:40qui sont taxés
12:41et qui sont parfois taxés plus.
12:43Donc on va avoir
12:43des jeux stratégiques
12:44pour les entreprises.
12:45C'est-ce que les économiques,
12:46ça va devenir méga compliqué.
12:47Parce que moi,
12:48je suis taxé 15% sur mon vin.
12:50Ok, mais peut-être
12:50que le vin,
12:51je ne sais pas,
12:51l'Australien est taxé de 20%.
12:53Si le vin australien
12:54est insubstituable
12:55au vin français,
12:56vous allez dire,
12:56vous voyez,
12:57donc on va avoir des jeux.
12:58Et donc peut-être
12:58qu'on ne s'en sort pas si mal
12:59parce qu'effectivement,
13:00il y a énormément de pays
13:01qui ont été beaucoup plus taxés
13:02que nous.
13:02Ça va vraiment dépendre
13:03des appels.
13:03Et comme l'a dit Ursula
13:04Van der Leyen,
13:0515% c'est TTC.
13:06On avait déjà
13:07à peu près 5%
13:08de droits de douane
13:11sur les produits européens.
13:13Donc c'est un plus 10%.
13:14Et nous n'oublions pas
13:15rafraîlent aussi
13:17les stratégies de contournement.
13:19La grande difficulté
13:19avec Trump 2,
13:20c'est que dans Trump 1,
13:21c'était simple,
13:22il taxe la Chine,
13:23les Chinois prennent
13:23leurs usines,
13:24les mettent au Vietnam
13:27contourner.
13:28Là, ça va être plus compliqué
13:29parce que mettez-vous
13:29à la place d'une grande entreprise
13:30qui dit OK,
13:31je vais aller aux Etats-Unis,
13:32ça c'est clair,
13:32mais je vais m'implanter
13:33dans un pays tiers.
13:34Quel pays tiers ?
13:35Et qu'est-ce qui vous prouve
13:36que dans ce pays tiers,
13:37le taux de droits de douane
13:38ne va lui-même pas bouger
13:40parce que Trump va s'adapter.
13:41Il va dire mais attendez,
13:42là vous avez tenté
13:43de me contourner
13:43et donc je vais vous taxer.
13:45Ça va devenir
13:45pour les entreprises,
13:46même en présence
13:47d'un accord signé à 15%,
13:49d'abord c'est un accord unilatéral,
13:51ça va quand même devenir,
13:51parce que le monde
13:54est devenu super compliqué,
13:55il n'y a pas un pays
13:56qui a le même droit de douane.
13:58Donc les stratégies
13:58vont être hyper, hyper compliquées.
14:01Différents entre pays
14:01et en plus ça va encore bouger
14:03dans le temps probablement.
14:04Un dernier point
14:05qu'a soulevé Mario Draghi
14:06et puis après on passe
14:06à Jackson Hole,
14:07c'est qu'en réalité
14:08le sujet principal pour l'Europe
14:09c'est peut-être
14:10son marché intérieur
14:11bien davantage
14:12que les droits de douane
14:13à l'extérieur
14:13avec les Etats-Unis.
14:15Les règles et la fragmentation
14:17du marché européen
14:19font que nos échanges
14:20en Europe
14:21sont moitié moindres
14:23que les échanges
14:24entre les Etats-Unis
14:25d'Amérique.
14:26C'est peut-être ça
14:26le sujet principal
14:28pour notre économie finalement.
14:29L'exemple phare
14:30dont Mario Draghi
14:31parle depuis des années
14:32de vie de sauter
14:32c'est marché des capitaux.
14:34C'est-à-dire qu'aujourd'hui
14:35honnêtement l'Europe...
14:36On y arrive paraît-il,
14:37normalement en 2026
14:38on y arrive.
14:38Je crois qu'on aurait eu
14:39la même conversation
14:39il y a un an,
14:40il y a deux ans,
14:41il y a trois ans,
14:41il y a quatre ans.
14:42Alors peut-être que
14:42j'espère qu'on l'aura pas
14:43l'année prochaine
14:43mais marché des capitaux
14:44juste pour que chacun comprenne.
14:46C'est la capacité...
14:47On a une grande partie
14:48de l'argent aujourd'hui
14:49en Europe,
14:50pas, d'ailleurs
14:50sur les Etats-Unis
14:51et l'Europe
14:53est en une difficulté
14:54à mobiliser l'investissement
14:55ce qui est dommage
14:58parce qu'il y a
14:58des secteurs clés
14:59qui demandent
14:59des ressources de l'argent.
15:01Alors tout à l'heure
15:01on parlait du crédit
15:02impôt recherche et tout ça
15:03mais il y a d'autres armes
15:04dont l'Europe ne s'est pas doutée.
15:05Et oui,
15:06le marché européen
15:06est fragmenté
15:07et peut-être
15:08ce qui est en train
15:08de se retourner
15:09sur la Vondation
15:11n'aborde pas vraiment le point
15:12c'est que c'est un marché
15:13qui s'est énormément structuré
15:14par rapport aux consommateurs.
15:16On le sait en Europe
15:18c'est-à-dire qu'il y a
15:19une vision un peu
15:20du consommateur européen
15:22mais ce n'est pas un marché
15:23finalement qui s'est structuré
15:24par rapport au développement
15:25des entreprises.
15:27Pour les dix dernières années
15:28je pense à des grands rapprochements
15:29on avait des géants français
15:31je pense à Alstom
15:32je pense à plein d'entreprises
15:33sur lesquelles on a vu faire pchit
15:35c'est-à-dire
15:35l'Europe n'a pas réussi
15:36dans plein de domaines
15:38à créer des Airbus.
15:39Enfin, pour un Airbus
15:40il y a 99 Airbus
15:43qui n'existent pas
15:44dans plein de domaines
15:45et ça c'est le grand raté européen.
15:47Oui, on a un peu changé
15:47d'état d'esprit en même temps
15:48à Bruxelles
15:49sur les droits
15:49à la fois de la concurrence
15:51et la volonté
15:51d'une politique industrielle
15:52sur le vieux continent.
15:54Je pense qu'il y a une discordance
15:55entre le discours français
15:56relayé par Ludovic
15:57et ce que pensent
15:58les économistes
15:59et en tant qu'ancien VP
16:00de l'autorité de la concurrence
16:01moi je reste persuadé
16:02qu'on ne crée pas
16:03des champions d'abord
16:04par des mariages.
16:06Comme l'a très bien dit
16:06d'ailleurs Margaret Verstager
16:07c'est super
16:08on a interdit Alstomzimens
16:09on allait avoir un géant
16:10on en a deux.
16:12On ne crée pas
16:12des géants
16:13par du mécano
16:14on crée des géants
16:15par de la concurrence
16:16par de la politique industrielle
16:17mais on ne décrète pas.
16:18Moi je suis très sceptique
16:19sur cette idée
16:20que l'Europe
16:21manque de nouveaux géants.
16:22Le droit de la concurrence
16:23doit être centré
16:24sur le bien-être
16:25du consommateur
16:26plus que sur le développement
16:27de nouveaux géants
16:29et le problème
16:30des nouveaux géants
16:30c'est quoi ?
16:31C'est l'innovation disruptive
16:31c'est la capacité
16:33à faire que de nouveaux entrants
16:34prennent parfois la place
16:35de ceux qui sont là.
16:37Quand vous lisez
16:37le rapport Tirol
16:38c'est ce qu'il vous dit
16:38il dit finalement
16:39l'Europe est très bonne
16:40en innovation
16:40en innovation incrémentale
16:42elle est assez mauvaise
16:43dans l'innovation radicale
16:45dès qu'un qu'un innove
16:45de manière radicale
16:46il va ensuite aux Etats-Unis.
16:47Je voudrais rebondir
16:48ce que disait Ludovic
16:49il y a non seulement
16:49l'absence de marché capitaux
16:50mais même la fragmentation
16:51des réglementations.
16:53Je suis surpris de voir
16:54on dit souvent
16:54et ça va rejoindre un peu
16:55notre débat sur Alston Zimax
16:56il y a trop d'opérateurs
16:57téléphoniques en Europe
16:58il y en a 80 ou 100
16:59il n'y en a pas 100
17:00il y en a 4
17:00parce qu'il ne faut diviser
17:01pas 80 par le nombre de pays
17:03parce que tous les opérateurs
17:04sont en fait des opérateurs
17:05nationaux.
17:06Vous voyez
17:06même en matière
17:07de téléphonie mobile
17:08vous n'avez pas un acteur européen
17:10vous avez des acteurs
17:10qui ont des logiques nationales
17:12on n'a pas réussi
17:13à cause notamment
17:14de la régulation
17:14à créer ce grand marché européen
17:16et pour rebondir
17:17ce que disait Ludovic
17:18faut-il des fusions
17:20par exemple
17:20dans la téléphonie mobile
17:21ça revient souvent
17:22il me semble que la position
17:24en tout cas
17:24d'un économiste de la concurrence
17:25c'est de dire oui
17:25mais d'abord commençons
17:26par ouvrir
17:27faisons un grand marché européen
17:29et là quand on aura
17:30les 80 acteurs
17:31on pourra faire des fusions
17:32mais si vous fusionnez
17:33sur un marché national
17:35où il y a 2, 3, 4 acteurs
17:37pardon
17:37on connaît un petit peu
17:38la conséquence
17:39c'est que vous allez avoir
17:40des hausses de prix
17:41au détriment
17:42notamment des consommateurs.
17:43Bon la fusion
17:43des réglementations
17:45au niveau européen
17:45on n'y est pas encore
17:46Dorothée Rouset
17:46Non mais je pense
17:47après c'est la bonne réponse
17:49en un sens
17:50c'est ce qu'on maîtrise
17:50on ne maîtrise pas
17:51la psychologie de Trump
17:52on maîtrise
17:54ce qu'on fait en européen
17:54c'est pas complètement
17:56substitueur
17:56parce que là où il y a
17:57vraiment des barrières
17:57au marché intérieur en Europe
17:58c'est d'abord dans les services
17:59dans les biens
18:00en fait on commerce
18:01autant entre états européens
18:03qu'entre états américains
18:04le marché des biens
18:05globalement
18:05il est bien intégré
18:06c'est le marché des services
18:07où en fait il y a
18:08cette fragmentation
18:08des réglementations
18:09notamment
18:09après il y a d'autres barrières
18:11culturelles, linguistiques
18:12qui sont plus difficiles
18:13dans tous les états américains
18:14on parle la même langue
18:15mais sur le plan
18:16des réglementations
18:17c'est vrai que c'est là
18:17qu'il y a les gros gains
18:19au commerce intra-européen
18:20et en fait on échange
18:21quand même beaucoup plus
18:21on a beaucoup plus de potentiel
18:23au sein de l'Europe
18:24qu'avec les Etats-Unis
18:25qui restent un gros partenaire
18:27mais un pays distant
18:27etc
18:28mais ça bouge
18:29ça bouge
18:29ça bouge
18:30l'union des marchés
18:30des capitaux
18:31promis
18:322026
18:32on y arrive
18:33on espère
18:35on croise les doigts
18:35allez
18:35il nous reste 10 minutes
18:37pour parler de Jackson Hole
18:38du symposium
18:39le grand symposium de rentrée
18:40de tous les banquiers centraux
18:42où Jérôme Powell
18:43a amorcé
18:45un début
18:46de baisse des taux
18:48ça pourrait arriver
18:49mi-septombre
18:49alors ce qui est étonnant
18:50c'est que lui
18:51il parle du marché du travail
18:52aux Etats-Unis
18:53il explique par la montée du chômage
18:55le fait que
18:56finalement
18:56il pourrait baisser les taux
18:59alors que
18:59l'inflation remonte
19:01on est à 2,7
19:022,8
19:02là
19:02aux Etats-Unis
19:03moi je croyais que c'était ça
19:04la mission principale
19:05de la Fed
19:07alors la Fed
19:08contrairement à la BCE
19:09elle a deux mandats
19:10elle a un mandat
19:11de plein emploi
19:12et un mandat de lutte
19:13contre l'inflation
19:13à parts égales
19:14la BCE
19:15il y a une hiérarchie
19:15c'est l'inflation d'abord
19:16donc c'est normal
19:17qu'il regarde le marché
19:18de l'emploi et l'inflation
19:19et que quand le marché
19:20de l'emploi se dégrade
19:21et que l'inflation augmente
19:22il se pose la question
19:23de la pondération des deux
19:24là le discours
19:26c'est vrai
19:26qui a un peu changé
19:28c'est
19:28en un sens priorité
19:30à la dégradation de l'emploi
19:31qui est devenue
19:31la préoccupation principale
19:33alors c'est vrai
19:33que les créations d'emplois
19:34aux Etats-Unis
19:35elles étaient de 35 000
19:36sur les derniers mois
19:37contre
19:37c'était autour de 170 000
19:39par mois
19:40en même temps
19:40on est au plein emploi
19:41aux Etats-Unis
19:41donc ils sont au plein emploi
19:42alors en fait
19:43le taux de chômage
19:44ne bouge pas
19:44parce qu'il y a des gens
19:45qui se retirent du marché
19:46du travail
19:46parce qu'il y a moins
19:47d'immigration
19:47donc en fait
19:48le dynamisme du marché
19:49dû à la politique
19:50de Donald Trump
19:51oui
19:51il est bien
19:52en décélération
19:53assez forte
19:54mais face à ça
19:55ils ont une inflation
19:57et notamment
19:58une inflation
19:58cœur
19:59donc or
20:00alimentation énergie
20:01qui est reparti à la hausse
20:02donc il doit arbitrer
20:03entre les deux
20:04et jusque là
20:04quand même
20:05le discours de Powell
20:06c'était que
20:07les craintes inflationnistes
20:08étaient importantes
20:09que l'économie restait
20:10quand même pas loin
20:11du plein emploi
20:11et donc que ça ne justifiait
20:13pas encore de baisse de taux
20:14là on a une inflexion
20:15sur deux points
20:15l'un c'est effectivement
20:17plus d'attention à l'emploi
20:18parce que les derniers chiffres
20:19ont été vraiment mauvais
20:20et le deuxième
20:22c'est quand il parle
20:22de l'impact des droits de douane
20:23sur l'inflation
20:24maintenant il a adopté
20:25un discours qui est
20:26ça devrait être
20:27alors ça aura un impact
20:28sur l'inflation
20:29mais qui sera transitoire
20:30qui ne va pas enclencher
20:31une boucle prix salaire
20:33et donc en un sens
20:33on a un choc en niveau
20:34mais ça ne change pas
20:35ensuite fondamentalement
20:36l'inflation
20:36ce qui
20:37je dirais
20:38dans le manuel d'économie
20:39sur ce genre de choc
20:40c'est ce à quoi on s'attend
20:41mais ce n'était pas
20:41le discours de la Fed
20:42jusqu'à présent
20:45l'inflation sur les dernières années
20:47qui rend les gens plus
20:47plus sensibles
20:49et qui donc crée plus de risques
20:50alors est-ce que c'est
20:51un changement d'analyse
20:52est-ce que c'est un peu
20:53cédé à la pression de Trump
20:54est-ce qu'il s'est pas pris
20:55un peu trop de bave
20:56de Donald Trump
20:57effectivement
20:57et qu'il commence un peu
20:58à baisser les bras
20:59Jérôme Powell
20:59il y a des chiffres
21:00qui supportent cette analyse
21:01en même temps
21:02effectivement les baves
21:02sont assez publiques
21:03depuis quelques temps
21:04donc c'est là aussi
21:05que l'interprétation
21:07par les marchés
21:07est un peu entre ces deux
21:08ces deux facteurs
21:09Emmanuel Conque
21:10ce qui est super intéressant
21:11c'est tout le débat
21:12autour du marché du travail
21:13et donc de l'inflation
21:14entre guillemets structurelle
21:15parce que ce qu'il vous dit
21:16d'ailleurs Christine Lagarde
21:17l'a dit aussi
21:17c'est que si vous avez
21:19moins d'immigration
21:20soit parce que vous luttez
21:21contre l'immigration illégale
21:22soit parce que vous êtes
21:23moins attractif
21:24vous avez une croissance
21:26de l'offre de travail
21:26qui est plus faible
21:27et si vous avez moins
21:28d'offres de travail
21:29une croissance
21:30qui augmente moins rapidement
21:31ça peut avoir un effet
21:32sur les salaires
21:33et donc une inflation
21:34donc intéressant
21:35ce lien entre marché du travail
21:36et tension inflationniste
21:38parce que ça vous montre
21:38que vous pouvez avoir
21:39une inflation structurelle
21:40qui ne dépend pas
21:41que des chocs
21:42de chocs conjoncturels
21:43je reviens tout petit instant
21:44sur ce qu'a dit Dorothée
21:45sur cette idée
21:46que le droit de douane
21:47c'est simplement
21:48un déplacement au niveau
21:49des prix
21:50c'est vrai que c'est pas
21:51complètement intuitif
21:51en économie
21:52parce que ce que montre
21:53Trump 1 sur la Chine
21:54c'est que justement
21:55c'est pas ça
21:55c'est que ça a été
21:56quelque chose
21:57d'assez progressif
21:58pourquoi ?
21:58parce qu'il y a des délais
21:59d'ajustement
21:59vous reportez pas immédiatement
22:01one shot si j'ose dire
22:02d'abord il faut que les consommateurs
22:04vous pouvez pas leur dire
22:04tiens je vais passer
22:05de 100 dollars à 135 dollars
22:07ça va être progressif
22:08et donc ça va être quand même
22:09diffus dans le temps
22:10donc moi je serais plutôt sur
22:11enfin spontanément
22:12quand on regarde en tout cas
22:13historiquement
22:13un choc de droits de douane
22:15ça devrait être théoriquement
22:16en effet un saut
22:17et en fait on s'aperçoit
22:18que c'est pas exactement ça
22:19parce que le distributeur
22:21va absorber
22:21puis ensuite il va reporter
22:22il va absorber
22:23il va absorber
22:24c'est ce qu'a fait Walmart
22:25Walmart a commencé par absorber
22:27puis au bout d'un moment
22:27vos marges diminuent
22:28vous reportez progressivement
22:30sur le consommateur
22:31vous lissez
22:31et donc ça vous fait
22:32un trend inflationniste
22:34en tout cas Jérôme Powell
22:35reconnaît que les droits de douane
22:36ont bien un impact
22:37au moins à court terme
22:38sur l'impact
22:39ce qui était assez évident
22:40c'est un peu d'émanuelle
22:42parce que
22:43juste avant le discours
22:44de Jackson Hole
22:45il y a les minutes de la fête
22:46qui sont celles
22:46qui ont été publiées jeudi
22:47qui étaient les minutes de la fête
22:48du mois de juillet
22:49dans la réunion précédente
22:50c'était assez intéressant
22:52de ces minutes
22:52parce que bon ok
22:53on voyait qu'il y avait
22:53deux gouverneurs
22:54qui commençaient à quitter
22:55on va dire la sphère Powell
22:56mais au-delà de ça
22:57c'était le débat
22:58sur les droits de douane
22:59et ce débat sur les droits de douane
23:00était assez intéressant
23:01parce qu'on voyait
23:02ce qui devrait inquiéter
23:03et normalement un peu Trump
23:04on voyait quand même
23:04l'incertitude justement
23:06de la Fed
23:07sur la capacité
23:09à se projeter
23:10sur les droits de douane
23:11et notamment
23:11il y a quelque chose
23:12c'est que les entreprises
23:14ont énormément stocké
23:16parce que
23:16le débat des droits de douane
23:18a commencé en mars
23:20avec
23:21vous vous rappelez
23:21ces gros tableaux là
23:22la fameuse séquence
23:24l'arrivée du PMU
23:26avec les chiffres
23:27Libération Day
23:28c'était le 2 avril
23:29et finalement
23:30les entreprises ont bien vu
23:31que le problème
23:32allait durer
23:32plus des périodes de pause
23:35des 90 jours
23:36des 3 mois
23:36et tout ça
23:37donc il y a énormément de stocks
23:38dans pas mal de domaines
23:39donc ces stocks là
23:40pour l'instant
23:40eux ils vont pas répercuter
23:42ces 15%
23:42ou ces 39% suisses
23:44et tout ça
23:44mais après
23:45la question
23:46elle va se poser
23:46l'année prochaine
23:47c'est-à-dire progressivement
23:48oui les droits de douane
23:50vont quand même être
23:50un moteur d'inflation
23:51aux Etats-Unis
23:51ça c'est une réalité
23:53maintenant c'est la proportion
23:54qu'on a du mal à évaluer
23:55mais c'est là où
23:57Powell
23:57qui est sous pression politique
23:59totale
23:59marche sur une ligne de crête
24:01parce que
24:01d'un côté
24:02il y a l'emploi
24:02qui peut alimenter
24:03aussi une mécanique
24:04d'inflation
24:05mais les droits de douane
24:06la répercussion
24:08elle n'a pas se faire
24:08pour les produits de Noël
24:09mais on sait pas
24:10on sait pas quand ça
24:11pourrait venir
24:12c'est pas modélisé
24:12on n'a pas des
24:13on n'a pas tiré l'expérience
24:15de Trump
24:15il y a Trump
24:16un quand même
24:17les chinois
24:18parce que c'était
24:19essentiellement les chinois
24:19qui étaient ciblés
24:20100% de pass-through
24:21c'est-à-dire 100%
24:22des droits de douane
24:23les chinois ont baissé
24:24leur prix de 2%
24:25hors taxe
24:26donc ça veut dire
24:26que 18%
24:27enfin 18 sur les 20
24:28c'est-à-dire 95%
24:29ont été supportés
24:31d'abord par les importateurs
24:32puisque ce que disait
24:33Novik
24:33les distributeurs
24:34puis ça percole
24:35et je pense même
24:36que les premiers
24:37qui vont augmenter
24:37les prix
24:37ça va être les petits
24:38distributeurs
24:39parce qu'ils ont moins
24:40de stock
24:40ils sont moins diversifiés
24:41quand vous êtes
24:42à Walmart
24:43vous pouvez peut-être
24:44faire de la péréquation
24:44au lieu d'augmenter
24:46de 30%
24:46le produit super populaire
24:48je vais l'augmenter
24:48de 10%
24:49puis je vais augmenter
24:49un peu tout
24:50quand vous êtes un petit
24:51c'est Main Street
24:52qui va prendre
24:53plus que Wall Street
24:54et ça
24:54ça peut arriver
24:55quand même
24:55relativement vite
24:56donc l'idée
24:57d'un choc en niveau
24:58j'entends théoriquement
24:59moi je pense
25:00qu'on va plutôt avoir
25:00ce qui s'est passé
25:01avec Trump 1
25:02c'est-à-dire
25:02une inflation diffuse
25:04mais on est bien d'accord
25:05ça ne veut pas dire
25:05que l'inflation
25:06pareil
25:06c'est la question
25:07du contrefactuel
25:07l'inflation
25:08pourrait être
25:09moins importante
25:10que prévu
25:10si par exemple
25:11il y a des récessions
25:11mais sous-entendu
25:12si la croissance
25:13avait été la même
25:14oui il y a
25:15un impact nécessaire
25:16des droits de douane
25:17et un autre paramètre
25:18évidemment c'est le dollar
25:19c'est le paramètre
25:20parce qu'il ne faut pas l'oublier
25:21parce qu'on parle beaucoup
25:22des droits de douane
25:22avec un euro extrêmement fort
25:24la faiblesse du dollar
25:25qui est dans ce jeu-là
25:26aussi
25:27comment ça joue
25:28il faut l'expliquer ça
25:29pour l'instant
25:30s'il y a un domaine
25:32finalement
25:32où Trump ne se gargaïse pas
25:34finalement
25:34de mettre les Etats-Unis
25:35à la hausse
25:36c'est bien le dollar
25:37parce qu'un dollar faible
25:38aujourd'hui aide
25:39clairement les Etats-Unis
25:40maintenant jusqu'où
25:42on va aller dans ce mouvement-là
25:43est-ce que
25:44sur l'euro dollar
25:45on commence à avoir
25:46les premiers indicateurs
25:47un petit peu
25:47mais en clair
25:48aujourd'hui
25:49oui il y a des droits de douane
25:50qui s'appliquent
25:50mais comme le dollar
25:51est plus faible
25:52par rapport à l'euro
25:53quelque part
25:54il compense un petit peu
25:55je fais des raccourcis
25:57mais il compense
25:58pour le consommateur américain
25:59une partie de ses droits de douane
26:01puisque le dollar
26:03est très faible
26:04maintenant cette orientation
26:05c'est un jeu
26:06on n'est pas tombé
26:06dans une guerre monétaire
26:07jusqu'à maintenant
26:08mais il y a des petits paramètres
26:10sur lesquels il va falloir
26:10être très vigilant
26:11sur l'orientation du dollar
26:12dans les mois qui viennent
26:12juste un truc super important
26:14pour les auditeurs
26:15c'est pas que le prix
26:15des produits importés
26:16augmente
26:17si je suis un concurrent
26:18du vélo chinois
26:19qui est taxé à 50%
26:20je suis un producteur américain
26:21je vais augmenter
26:22le prix de mon vélo
26:24donc ça va affecter
26:25le prix des produits domestiques
26:27il y a des effets de l'or
26:27évidemment
26:28secondement
26:29sont taxés aussi
26:30les intrants
26:31les composants
26:31si je suis un producteur
26:33je ne sais pas américain
26:33c'est en existant encore
26:34de machines à laver
26:35si je taxe les importations
26:36de composants de Chine
26:37le prix de la machine à laver
26:39va augmenter
26:39donc attention
26:40l'impact sur l'inflation
26:42ce n'est pas que sur les produits finis
26:43c'est sur les produits intermédiaires
26:45et sur tous les produits domestiques
26:47concurrents
26:48des produits importés
26:49vu que tout est taxé quasiment
26:50moi je suis un producteur américain
26:52j'augmente mes prix
26:53l'histoire n'est pas finie
26:56alors non seulement
26:57il peut y avoir
26:58un coup sur l'Inde
26:58un coup sur le Brésil
26:59il augmente de nouveau
27:00les traités
27:00et en plus
27:01il y a sur certains secteurs
27:02encore des enquêtes en cours
27:03sur les produits pharmaceutiques
27:05sur les semi-conducteurs
27:07donc il y a encore des secteurs
27:08qui ne sont pas encore taxés
27:10qui vont être surtaxés
27:11alors un jour il dit 50
27:12un jour il dit 100
27:12enfin ça peut être aussi
27:14il va falloir être agile
27:15comme on dit dans ces cas-là
27:17soit des produits
27:17comme les médicaments
27:17qui sont consommés
27:18soit les semi-conducteurs
27:19ça rentre dans la production
27:20de beaucoup de choses
27:20donc l'histoire n'est pas non plus finie
27:21avec toujours le même argument
27:22de la sécurité intérieure
27:23la section 232
27:25il sort ça
27:26il vous met 50% s'il veut
27:27merci
27:28merci à tous les trois
Recommandations
57:49
|
À suivre
28:07
25:58
26:39
25:23
26:07
26:13
27:13
19:41
27:54
56:21
27:26
27:54
25:47
25:05
55:16
55:50
24:54
25:02
26:44
25:54