- il y a 3 mois
Le vendredi, samedi et dimanche soir, Jean-Wilfrid Forquès est à la tête de Week-End Soir : un rendez-vous pour décrypter et débattre, au cœur de l’actualité.
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00:00Générique
00:00Bonsoir, bonsoir à tous, merci d'être avec nous sur BFM TV.
00:13C'est week-end soir et ce soir, gros coup de projecteur sur la rentrée sociale, sur la rentrée politique,
00:20dans la rue bien sûr avec une grande mobilisation annoncée pour le 10 septembre prochain
00:24et au Parlement bien sûr avec des députés qui pourraient voter la censure contre le gouvernement Bayrou.
00:32Alors nous allons en parler évidemment ce soir sur BFM TV avec mes invités que je vous présente.
00:36Bruno Jeudy, bonsoir.
00:38Bonsoir Jean-Luc.
00:38Éditorialiste politique BFM TV.
00:41Sylvain Bersinger, économiste, fondateur du cabinet Bergin.
00:45Bersingéco.
00:46Bersingéco, bonsoir, merci d'être là.
00:48Alain Sylvain Samas, bonsoir.
00:50Bonsoir.
00:50De la CGT, membre du collectif Monoprix en Ile-de-France.
00:53Autour de la table également Benjamin Morel, bonsoir.
00:55Bonsoir.
00:56Maître de conférence à l'université Paris 2, Panthéon, Assas et Jean Garrigue, bonsoir.
01:01Bonsoir.
01:01Vous êtes historien et président de la commission internationale pour l'histoire des assemblées.
01:06Nous serons en ligne également, je le précise, avec deux élus.
01:09Simon Huvna qui est sénateur socialiste du Morbihan et Sophie Taillet-Poyan qui est députée écologiste et sociale du Val-de-Marne.
01:18Merci d'être en ligne tous les deux avec nous.
01:21Bruno Jeudy, je commence avec vous, éditorialiste politique BFM TV, mais également directeur délégué de la tribune du dimanche.
01:28Et demain, dans la tribune, vous donnez la parole au Premier ministre François Bayrou,
01:33qui est, on va le voir, un peu la cible de toutes les critiques,
01:37qui va faire une rentrée sous pression, pression de la rue, pression des parlementaires.
01:41Vous titrez d'ailleurs Bruno, j'ai trouvé le titre génial, rentrée ou sortie.
01:46Il est très explicite, on a tout compris. Bruno, le Premier ministre, il marche sur des oeufs ?
01:51Le Premier ministre sait depuis le 15 juillet, c'était déjà au début de l'été.
01:58Il a mis tout sur la table, ses options politiques, financières, économiques, pour boucler ce budget 2026.
02:06Et il sait qu'il demande aux Français un effort très important.
02:10Il l'a présenté et malgré ses efforts pendant l'été, il voit bien que les lignes ont très peu bougé pendant l'été.
02:17Et l'analyse qu'il fait, c'est qu'il faut remettre l'ouvrage sur le métier, essayer de convaincre,
02:22parce que François Bayrou, il n'est pas homme à baisser les bras, et même s'il est impopulaire,
02:26il pense qu'il y a encore une petite voie de passage pour son budget.
02:30Et donc, il va jouer son va-tout dans les jours et les semaines qui viennent.
02:35Ça commencera lundi avec cette conférence de presse, où il va une nouvelle fois prendre l'opinion à témoins.
02:40Mardi, il ira devant les responsables de la CFDT, une des principales centrales syndicales françaises.
02:49Jeudi, il ira voir le MEDEF. Et vendredi, il retourne sur le terrain à la Foire de Charlon.
02:54Donc on voit qu'il jalone vraiment cette rentrée, et chaque heure va sans doute compter pour lui.
02:58Il pense que... J'allais dire, il sait bien qu'il est minoritaire, il le dit, il sait bien.
03:05Depuis le début, il connaît la situation politique.
03:08En même temps, il pense que les Français peuvent aussi accepter l'effort qu'il a chiffré à 44 milliards.
03:16Là où il a un peu évolué par rapport au 15 juillet, il fait une petite ouverture.
03:20C'est qu'il dit qu'au fond, les modalités peuvent être discutées.
03:25Donc il n'est pas fermé à la discussion.
03:27Il n'exclut rien d'ailleurs de remettre en cause, y compris les deux mesures,
03:33ou la mesure qui fait que, notamment, les syndicats sont très remontés contre lui.
03:38Notamment la suppression des deux jours fériés.
03:42Tout comme aussi l'autre chiffon rouge, c'est l'expression de Frédéric Souillot, le patron de Force Ouvrière,
03:47qui est le nouveau tour de vis sur la réforme de l'assurance chômage,
03:53qui est mal vécu par les centrales syndicales, la CFDT et Force Ouvrière en tête.
03:57– Alors il y en a un qui n'a pas attendu pour dégainer, c'était tout à l'heure sur l'antenne de BFM TV,
04:02c'est Jean-Luc Mélenchon.
04:04Pour lui, c'est très clair, vous allez l'entendre, le 10 septembre prochain,
04:06eh bien il faut, selon M. Mélenchon, il faut que les Français descendent dans la rue.
04:11– Disons les choses comme elles sont, il y a une immense colère populaire
04:17que même les membres de la majorité gouvernementale,
04:21je veux dire de la majorité des gouvernants, reconnaissent bien.
04:27Alors elles cherchent à s'exprimer.
04:29Et de toutes les manières possibles, elle est cadenassée.
04:32– Voilà donc ce que disait tout à l'heure Jean-Luc Mélenchon,
04:36au micro d'Anthony Lobos pour BFM TV, Sylvain Bersinger.
04:39Il y a de la tension, on le voit, Bruno le rappelait à l'instant, le ton monte.
04:45D'un côté, il y a un Premier ministre qui cherche à faire des économies,
04:49ça va être compliqué, et de l'autre, il y a les Français, eux,
04:51qui cherchent au quotidien à faire des économies parce qu'ils ont l'inflation,
04:55ils ont la crise, ils n'ont pas un budget général à gérer, c'est leur propre budget.
05:00– Non mais vous avez raison, mais je pense que le Premier ministre,
05:04enfin le gouvernement, est dans une situation politique très difficile
05:06parce qu'en fait je pense que tout gouvernement,
05:08quelle que soit sa couleur politique, ne peut être qu'impopulaire.
05:10Parce qu'au vu de nos finances publiques, je pense qu'on ne peut pas continuer comme ça,
05:13alors on pourrait continuer encore quelques années sans être en faillite,
05:16mais enfin si on raisonne…
05:17– Il l'avait dit, on est au pied du mur, il faut agir.
05:19– Oui, je pense que la situation des finances publiques,
05:21c'est clairement très dégradé, ça se voit dans les taux
05:23que doit payer l'État français pour s'endetter,
05:25aujourd'hui on paye à peu près le même taux que la Grèce,
05:27c'est-à-dire que les gens qui prêtent de l'argent
05:29considèrent que la France, en tant qu'emprunteur,
05:32est aussi risquée que la Grèce.
05:33Au vu des déficits publics, de la dette publique
05:35et des taux auxquels on s'endette,
05:36on ne peut pas continuer sur cette trajectoire.
05:37Alors on peut continuer quelques années, mais pas 10 ou 20 ans.
05:40Donc tout gouvernement, je pense, doit trouver une solution
05:43pour réduire ce déficit, et ça c'est forcément impopulaire,
05:47parce que soit vous augmentez les impôts, soit vous baissez les dépenses,
05:49soit vous demandez aux Français de travailler plus.
05:50C'est l'idée par exemple, en l'occurrence, des deux jours ferrées supprimées.
05:54Donc tout gouvernement ne peut être, à mon avis,
05:55dans le contexte économique, qu'impopulaire,
05:58parce que les mesures qui doivent être prises sont des mesures d'économie et d'austérité,
06:03même si c'est une austérité limitée.
06:04Et dans le contexte politique qu'on connaît, sans majorité claire,
06:08ça crée une situation politique évidemment très compliquée.
06:10Alors les Français, les Français qui sont prêts à se mobiliser.
06:13On va en parler avec Chloé Giraud qui nous a rejoint sur ce plateau.
06:17Bonsoir Chloé.
06:17Bonsoir.
06:18Cette colère immense, populaire, elle concerne qui exactement ?
06:23Écoutez, pour le moment, il y a une seule corporation professionnelle
06:26qui a appelé à se mettre en grève le 10 septembre.
06:29Il s'agit des cheminots, mais pour l'instant, par la voie d'un seul syndicat.
06:34Il s'agit de Sudrail.
06:36C'est le troisième syndicat représentatif des cheminots
06:38qui a appelé à faire grève massivement le 10 septembre.
06:42Pour les deux premiers syndicats, CGT Cheminots et l'UNSA Ferroviaire,
06:46ils feront part de leur décision de faire grève ou non d'ici au 1er septembre.
06:51En revanche, il y a d'autres secteurs professionnels
06:53qui appellent à des mouvements à d'autres dates aussi autour de la rentrée.
06:57C'est le cas des taxis qui souhaitent, eux, se mobiliser le 5 septembre.
07:02La Fédération nationale des taxis souhaite mettre le pays à l'arrêt.
07:06L'idée, ce serait, comme au printemps dernier,
07:08d'organiser des blocages des gares, des aéroports ou encore des Champs-Elysées.
07:12Et s'ils ne souhaitent pas se joindre à la mobilisation du 10 septembre,
07:16c'est, disent-ils, parce que leurs revendications sont différentes.
07:19Ils s'opposent, par exemple, aux nouvelles règles de transport énoncées par le gouvernement.
07:24Alors, des mobilisations également clouées, a priori, dans le secteur de la santé.
07:27Effectivement, souvenez-vous, c'était il y a une semaine tout pile.
07:31Le 16 août dernier, un grand nombre de pharmacies avaient fermé leurs portes
07:35en raison d'un mouvement de grève.
07:37Ils protestaient, par exemple, contre la baisse du remboursement des médicaments
07:40ou encore contre la baisse des remises commerciales
07:43que les laboratoires peuvent reverser aux officines sur les génériques.
07:47Eh bien, ils pourraient à nouveau se mobiliser le 18 septembre.
07:51Et l'intersyndicale des pharmacies annonce également des fermetures
07:53tous les samedis, à compter du 27 septembre.
07:57Du côté de l'APHP, désormais, des hôpitaux parisiens,
08:00un mouvement de grève pourrait là aussi se mettre en place à la rentrée.
08:03Il n'y a pas encore de date potentielle communiquée,
08:06mais des assemblées générales vont être organisées à partir de lundi
08:10pour préparer, je cite, une grève unie.
08:12C'est en tout cas ce que souhaitent quatre syndicats.
08:15Et puis, pour les autres secteurs et les consignes des directions nationales,
08:19on devrait en savoir plus à partir du 1er septembre,
08:22date à laquelle les corporations, les confédérations,
08:25ont rendez-vous pour discuter des actions à mener.
08:28Merci, Chloé, pour ces informations,
08:30pour savoir quelles corporations sont prêtes à partir au combat.
08:33Vous, vous représentez, M. Samas, la CGT,
08:37notamment dans le secteur de la grande distribution.
08:40Vous êtes à Monoprix pour la région Île-de-France.
08:44Vous sentez une mobilisation qui se prépare dans votre secteur ?
08:46C'est vrai qu'on est toujours dans l'attente au niveau de la Confédération.
08:50Et malgré ça, vous savez, au sein de la CGT,
08:54ça qui est truché indépendant,
08:56nous, notre collectif, on appelle à la journée de mobilisation les 10,
09:00parce qu'il y a d'autres structures aussi,
09:02notamment de la CGT, de la Provention Sécurité,
09:05TI France, il y a beaucoup de structures au sein de la CGT
09:07qui appellent à la mobilisation parce qu'on ne peut pas.
09:10On a du mal à vivre.
09:12On ne peut pas continuer.
09:14Ce que le gouvernement nous propose, c'est les ras-le-bol.
09:17Vous savez, nous, on est des invisibles.
09:19Pendant le Covid, on était en première ligne.
09:22On a perdu des camarades, on a attrapé des Covid.
09:25Il n'y a pas eu cette reconnaissance-là.
09:28Vous nous dites ce soir que les gouvernements
09:29vous ont abandonné ?
09:31C'est clair.
09:32C'est clair.
09:33Quand je vois que les écologiens économisaient 44 milliards d'euros,
09:37et c'est toujours nous qui payons.
09:39C'est toujours nous qui payons.
09:41Il n'y a pas de contrepartie.
09:42On a déjà une journée de solidarité.
09:47On va rajouter encore deux journées.
09:49On veut supprimer les 8 mai.
09:51Pour moi, c'est historique.
09:52C'est quand même la fin de la Seconde Guerre mondiale.
09:55Les fameux jours fériés dont parlait Bruno tout à l'heure.
09:57Et moi, par contre, je suis étonné, entre parenthèses,
10:00que je n'entends pas, moi, les catholiques, les chrétiens,
10:04lundi des Pâques.
10:07Il n'y a pas les mécontements.
10:09Je n'ai pas entendu, moi.
10:10Je n'ai pas entendu.
10:11Par rapport à lundi des Pâques, c'est quand même...
10:16Je ne sais pas, moi, c'est...
10:18Enfin, bref, nous, c'est qu'on sait que c'est un gouvernement.
10:21Je ne sais pas comment ça va finir.
10:23Nous, ce qu'on demande, qu'on soit écouté.
10:26On se fait écraser.
10:27Notamment, nous, ces monoprix, on a du mal à vivre.
10:31Vous trouvez ça normal qu'on ait des collègues pour pouvoir vivre,
10:35nourrir la famille ?
10:36Ils ont envie de faire deux, trois travails.
10:39Ce soir, c'est...
10:40Je sens cette colère.
10:41Ce soir, c'est le citoyen qui s'exprime
10:44ou c'est le responsable syndical ?
10:46C'est les citoyens qui s'expriment
10:48parce qu'on a du mal à jouer des débouts.
10:50Je vous pose cette question parce que,
10:53tout à l'heure, on a entendu sur l'antenne de BFM TV
10:55Jean-Luc Mélenchon,
10:57et on a entendu des voix qui se sont exprimées ici,
10:59sur ce plateau, dans le 20h BFM,
11:01qui disaient qu'il ne faut pas que ce mouvement
11:03soit le mouvement de la France insoumise.
11:05Vous savez, moi, j'ai fait du syndicalisme travail.
11:10J'ai fait du syndicalisme travail,
11:12et je n'ai pas de partie prise.
11:16Je suis quelqu'un de gauche,
11:17mais je n'ai pas, je ne sais pas,
11:18je n'ai pas d'étiquette PS, PC.
11:21Nous, ce qu'on demande,
11:22que nos dirigeants, nos parlementaires,
11:23nous écoutent.
11:25On en a marre du blabla.
11:27Peu importe, ça soit à gauche ou à droite.
11:29On veut être écouté,
11:30pas servir de nous.
11:32Nous, on appelle au 10,
11:32et quand je vois que votre collègue a plusieurs dates,
11:36ils sont encore divisés pour mieux régner.
11:39L'idéal, vous savez, moi, j'ai 47 ans,
11:42j'ai connu 1995.
11:45Mais à force d'être divisés,
11:47partir plusieurs dates,
11:49on n'arrivera jamais.
11:50Et ça, les gouvernements,
11:51ils sont conscients de ça.
11:52Je vois, il y a des taxis,
11:53les 5 et les 10.
11:55Après, pourquoi pas les 9,
11:56les 15 ?
11:57Ce n'est pas possible.
11:58– Vos collègues,
11:59et vous-même,
12:00vous rentrez de vacances,
12:01vous commencez à discuter
12:03de ce rassemblement,
12:05de cette mobilisation du 10 septembre.
12:07Est-ce que vous avez le sentiment
12:08que ça mord,
12:11que les gens seront dans la rue le 10 ?
12:13– Vous savez…
12:13– J'entends bien votre colère encore une fois.
12:15– Vous savez, malheureusement,
12:17on est dénu par les pouvoirs de l'argent.
12:21Parce que si on avait les moyens,
12:23les capacités,
12:24bien sûr qu'il y avait de la colère.
12:25Mais c'est vrai que faire une grève,
12:27le retour qu'on a auprès de nos collègues,
12:29c'est que qui va payer mes factures ?
12:31Des accords de mon salaire à temps complet,
12:33j'ai du mal à se vendre des debouts.
12:35– Jean Garrigue, à l'instant,
12:37votre voisin abordait les grands rendez-vous politiques
12:40qui, les rendez-vous de l'histoire
12:43qui ont été provoqués
12:44par ces mobilisations dans la rue,
12:4695 notamment ?
12:47– Ah oui, 95 incontestablement,
12:49mais sur un projet, je dirais, assez clair,
12:52qui était, même s'il était en fait sur deux volets,
12:55et que l'un des volets, d'ailleurs,
12:56a été rempli à l'époque sur la sécurité sociale.
13:02Mais c'est vrai que cette mobilisation sociale,
13:05elle avait changé la donne politique.
13:07Elle avait totalement déséquilibré, en fait,
13:09ce qu'était le projet politique de Jacques Chirac
13:12à l'époque et d'Alain Juppé,
13:14et indirectement, elle avait conduit
13:16à ce qui s'était passé,
13:16la grosse erreur de la dissolution en 1997.
13:21Ce qui se passe aujourd'hui,
13:23c'est quand même quelque chose d'assez exceptionnel,
13:25parce qu'un projet, un plan de rigueur
13:28comme celui de François Bayrou aujourd'hui,
13:31c'est assez unique.
13:32Et il se trouve que ce plan de rigueur
13:34intervient dans un moment
13:35où la société française a un problème majeur,
13:39qui est le problème du pouvoir d'achat.
13:41Et c'est là-dessus ce qui était souligné par mon voisin.
13:45C'est-à-dire qu'il y a un problème.
13:46Il y a un problème de pouvoir d'achat,
13:48notamment pour les catégories les plus défavorisées.
13:50On le sait bien,
13:51le fossé s'est creusé entre les plus riches
13:53et les plus peaux.
13:54Et là, il y a un vrai sentiment
13:56d'être déclassé,
13:58d'être oublié par les pouvoirs publics.
14:00Le paradoxe, c'est qu'au même moment,
14:05il y a une nécessité, je dirais historique,
14:07précisément, de mettre fin à cet endettement
14:10qui est une spirale infernale
14:12de l'endettement du budget français.
14:16Ce que quasiment tous les grandes autres
14:19démocraties européennes ont déjà fait dans le passé.
14:21C'est résoudre ce problème de l'endettement.
14:24Et vous arrivez à un moment
14:27où il y a une sorte de contradiction absolue
14:29entre cette nécessité de désendetter la France
14:31et cette nécessité d'augmenter le pouvoir d'achat
14:34des salariés.
14:36Et si vous ajoutez à ça
14:37la situation politique,
14:39pas de majorité,
14:41vous arrivez à une situation
14:43qui est quasiment ingérable
14:44pour le Premier ministre.
14:46La seule solution
14:47qui est celle qui se présente aujourd'hui
14:50à François Bayrou,
14:51c'est d'essayer d'en passer par l'opinion,
14:53de convaincre l'opinion
14:54de la nécessité de cette cure d'austérité budgétaire
14:59en réalité.
15:00Mais pour convaincre l'opinion précisément,
15:02il faut avoir une opinion
15:03qui justement n'est pas en demande
15:05de ce pouvoir d'achat,
15:08qui n'a pas ce sentiment,
15:10et ça c'est aussi très très important,
15:12d'être oublié par les pouvoirs publics.
15:14Donc voilà,
15:14on est dans une situation quand même exceptionnelle,
15:17sans doute beaucoup plus grave en réalité
15:19que celle de 1995.
15:21Alors Bruno Rotaillou,
15:22le ministre de l'Intérieur,
15:23est actuellement en déplacement aux Antilles.
15:26Il suit à distance
15:26ce qui se passe un peu
15:28sur le territoire ici,
15:30et notamment,
15:31il a commenté tout à l'heure
15:33ce rendez-vous du 10 septembre,
15:36rendez-vous qui selon lui,
15:37vous allez l'entendre,
15:38devient un peu trop politique.
15:40Et il dit pourquoi.
15:41Ça veut dire que les Assoumis,
15:43ça veut dire que Jean-Luc Mélenchon
15:44a quitté l'arc républicain.
15:46La République, ça n'est pas ça.
15:47La République, ça n'est pas vouloir le désordre.
15:49La République, c'est l'ordre républicain.
15:51C'est l'ordre républicain qui protège la liberté,
15:54parce que quand il y a le désordre,
15:55il n'y a plus de liberté d'aller et de venir.
15:57C'est aussi l'ordre républicain qui protège l'égalité,
15:59parce que quand il y a le désordre,
16:01ce n'est plus l'égalité,
16:02c'est l'inégalité,
16:03c'est la loi de la jungle,
16:04c'est la loi du plus fort.
16:06Et là encore,
16:06la fraternité,
16:07ça n'est pas non plus le désordre.
16:09Donc je constate que M. Mélenchon
16:11est en train de sortir
16:13de ce champ républicain.
16:15Et je voudrais lui dire
16:15que les plus modestes,
16:16les plus vulnérables
16:17sont toujours les plus touchés
16:19par les désordres.
16:20Et on est en ligne pour commenter
16:21cette déclaration du ministre de l'Intérieur
16:23avec le député socialiste du Morbihan.
16:26Bonsoir Simon Usna,
16:27merci d'être avec nous sur BFM TV.
16:30Est-ce que concrètement,
16:31Jean-Luc Mélenchon et LFI
16:33ont quitté l'arc républicain ?
16:36Écoutez,
16:37je pense qu'aujourd'hui,
16:38la véritable question,
16:40c'est que proposent
16:42le Premier ministre
16:43et son gouvernement ?
16:44En réalité,
16:45ils disent qu'il va falloir
16:46se confronter au réel
16:48et d'après ses dernières déclarations,
16:51ils souhaitent que le pays
16:52ne soit pas bloqué.
16:53Mais le réel,
16:53c'est quoi ?
16:54C'est que depuis maintenant
16:56huit ans,
16:58les inégalités
16:59n'ont cessé
16:59de se creuser
17:00pour atteindre
17:01un plus haut niveau historique
17:02avec un niveau de pauvreté
17:04inconnu
17:04depuis 1995.
17:06La réalité,
17:07c'est que les plus aisés
17:08de nos concitoyens
17:09n'ont cessé
17:10d'être favorisés
17:11avec près de 60 milliards
17:13d'allègements fiscaux par an,
17:15soit plus de 400 milliards
17:16depuis l'arrivée
17:17d'Emmanuel Macron.
17:18Donc,
17:18l'une des grandes solutions
17:20pour résoudre
17:21les problèmes
17:21qui ont été rappelés
17:22par M. Garig,
17:23notamment en termes
17:24d'endettement,
17:25c'est de rétablir
17:26cette justice fiscale,
17:28de mettre à contribution
17:29celles et ceux-ci
17:31qui ont vu
17:31leur patrimoine
17:32et leurs recettes
17:33considérablement progresser.
17:35Nous,
17:35au Sénat,
17:36nous avons voté
17:37avec les collègues
17:37socialistes
17:38et de la gauche sénatoriale
17:39en faveur
17:40de la taxe Zuckmane.
17:41Eh bien,
17:41les sénateurs
17:42du socle commun
17:43ont refusé
17:44cette taxe Zuckmane,
17:45rappelons-le,
17:452% pour les patrimoines
17:46qui dépassaient
17:47100 millions d'euros.
17:49Et quand nous avons
17:50un Premier ministre
17:50qui dit
17:51qu'il ne faut pas bloquer
17:52le pays,
17:54eh bien,
17:54qu'il ne bloque pas
17:55le dialogue,
17:56en l'occurrence
17:56avec les organisations
17:57syndicales.
17:59J'étais très sensible
18:00aux propos
18:00de M. Sigbert.
18:02J'en partage
18:03l'essentiel.
18:04Il faut offrir
18:05un débouché politique
18:06et c'est ce que
18:06nous allons faire
18:08avec les collègues
18:08du Sénat
18:09et de l'Assemblée.
18:10– Merci monsieur,
18:11donc le sénateur
18:13du Morbihan.
18:14Direction maintenant
18:15le Val-de-Marne
18:16où l'on retrouve
18:17une autre élue,
18:18la députée
18:19écologiste et sociale.
18:20Bonsoir,
18:21Sophie Taillet-Pollian.
18:22Même question
18:23que pour votre
18:24confrère sénateur.
18:27LFI,
18:29Jean-Luc Insoumis,
18:30ils font
18:30la faute de trop, là ?
18:32– Non mais écoutez,
18:33je crois que M. Retailleau
18:34est en dessous de tout.
18:36Les Françaises
18:36et les Français
18:37ne savent plus
18:37comment exprimer
18:38leur désaccord profond
18:40avec la politique
18:41qui est menée.
18:42Ils ont voté
18:42il y a un an
18:43en faveur
18:44d'un changement
18:44de politique
18:45qui n'a pas eu lieu
18:46parce que M. Macron
18:47a refusé
18:48de mettre en œuvre
18:50les demandes
18:51majoritaires
18:51exprimées par le pays
18:52et notamment
18:53la rupture
18:53avec ces politiques,
18:55ces politiques fiscales,
18:57ces politiques économiques.
18:58Et rappelons
18:59que si la situation
18:59aujourd'hui est grave,
19:01c'est en raison
19:02de sept ans
19:04de politique
19:06de l'offre
19:07qui devait soi-disant
19:08ruisseler
19:09et qui finalement
19:10ont produit
19:11une érosion énorme
19:13dans notre budget
19:14et dans l'équilibre
19:15budgétaire
19:15de notre pays
19:16et donc ont mis
19:17le pays en difficulté.
19:19C'est avec cette politique
19:20qu'il faut arrêter.
19:21La Cour des comptes
19:21a même appelé ça
19:22le désarmement fiscal.
19:24Donc,
19:25ce que je souhaite dire,
19:27c'est que
19:27les Françaises
19:27et les Français
19:28qui voient que
19:29quand ils votent,
19:30ça n'aboutit pas,
19:31ils se posent les questions
19:32de savoir comment agir.
19:33Donc oui,
19:34nous soutenons
19:34cette initiative
19:36du 10 septembre
19:38parce qu'elle me semble
19:39répondre
19:40aux aspirations
19:42et à cette colère.
19:43Cette colère,
19:44elle vient de deux choses.
19:46D'abord,
19:46elle vient de cette hypocrisie
19:47incroyable
19:47du gouvernement
19:48qui donne toujours
19:51des leçons de morale
19:51aux chômeurs
19:52comme quoi ils ne chercheraient
19:53pas de travail
19:53ou aux familles
19:55qui touchent
19:55la location de rentrée
19:56alors que finalement,
19:58eux-mêmes
19:59sont dépourvus de morale
20:00avec le nombre
20:00de ministres
20:01qui passent devant
20:01les tribunaux
20:02ou avec le nombre
20:03d'exilés fiscaux
20:04parmi les plus aisés
20:06d'entre les Françaises
20:08et les Français,
20:09je dirais qu'il n'y a pas
20:09de leçon de morale
20:10à recevoir.
20:11Et puis surtout,
20:11c'est l'injustice.
20:12Et là,
20:13dans le plan Bayrou,
20:14non seulement ce sont
20:15ces deux jours fériés,
20:16ce sont deux jours gratuits
20:18que les travailleurs
20:19et les travailleuses
20:19devraient offrir,
20:21mais c'est aussi
20:21cette hausse d'impôts
20:23sur le revenu
20:24qui est proposée
20:25par M. Bayrou.
20:26Ils disent partout
20:27qu'on ne veut pas
20:27augmenter les impôts
20:28mais en réalité,
20:28ils veulent augmenter
20:29les impôts sur le revenu
20:30de 7,6 milliards d'euros,
20:33ce qui représente
20:33une augmentation
20:34de 8,5%,
20:35et c'est sur les classes modestes
20:37que ça va être
20:38le plus porté,
20:40à savoir une réduction
20:41des revenus
20:42de 1% sur un an
20:43pour les plus modestes
20:44et de seulement 0,3%
20:45pour les plus aisés.
20:46Vous voyez bien que là,
20:48c'est totalement inacceptable
20:50par les gens
20:50et nous comprenons
20:51cette colère
20:52qui s'exprime
20:53et qui doit,
20:54je dirais,
20:55s'exprimer
20:55de manière pacifique,
20:57mais c'est aussi républicain,
20:59démocratique
20:59que de manifester,
21:00que de faire la grève.
21:02J'attends évidemment
21:02de savoir
21:03ce que les organisations
21:04syndicales
21:05de manière unitaire
21:06vont décider
21:07le 1er septembre.
21:08On va le savoir
21:09effectivement dans
21:10les prochains jours.
21:11Benjamin Morel,
21:12maître de conférence
21:13à l'université Paris 2
21:14Panthéon-Assas,
21:15là on est à un carrefour,
21:17le social peut mettre
21:18en difficulté
21:19ce gouvernement
21:19avec ce rassemblement
21:21annoncé du 10 septembre prochain ?
21:23Alors est-ce que le social
21:23va mettre en difficulté
21:24le gouvernement ?
21:25Très probablement,
21:26mais sans doute surtout
21:27sur l'étape budgétaire.
21:28Je pense qu'on y reviendra
21:29un peu plus tardivement.
21:30Mais dans le cas
21:31du 10 septembre,
21:31je crois qu'à ce stade-là,
21:32il faut être extrêmement prudent
21:34pour deux raisons.
21:34D'abord parce que
21:35qu'est-ce qu'il faisait
21:35Bruno Retailleau
21:36tout à l'heure
21:37dans votre sujet ?
21:37Bruno Retailleau
21:38essayait de politiser
21:39le mouvement.
21:40La stratégie,
21:41c'est de dire
21:41en fait,
21:42ces manifestations,
21:43c'est les manifestations
21:44des insoumis.
21:45Et donc si vous n'appartenez
21:46pas à la mouvance insoumise,
21:47n'y allez pas.
21:48C'est une stratégie
21:49qui est une stratégie
21:49rhétorique,
21:57de la crédibilité
21:58et potentiellement
21:59de la mobilisation.
22:00Ce qu'on sait
22:00quand on fait un peu
22:01de sociologie
22:02des mouvements sociaux,
22:03c'est qu'un mouvement social
22:04explose dans deux cas.
22:06Soit parce que
22:07vous avez une loi
22:08qui est fondamentalement contestée.
22:09Par exemple,
22:10la réforme des retraites.
22:11Là en effet,
22:11vous avez un mouvement
22:12très très fort.
22:13Là en l'occurrence,
22:14pour l'instant,
22:15on a certes
22:15un vague projet budgétaire,
22:17mais l'idée que
22:18ce mouvement mettrait fin
22:20à une loi,
22:20ce n'est pas tout à fait évident.
22:22De l'autre côté,
22:23ça fonctionne
22:23quand vous avez un sentiment
22:24qu'il y a une forme
22:25de blocage.
22:26C'est le principe des Gilets jaunes,
22:27si vous voulez.
22:27Tout d'un coup,
22:28nous ne sommes pas entendus
22:29au niveau national.
22:30Donc, il faut faire exister
22:32le mouvement
22:32parce que c'est un mouvement
22:33des inaudibles.
22:34Là, on est justement
22:36juste avant un budget
22:37qui, on y reviendra sans doute,
22:39mais a quand même
22:40assez peu de chances
22:40à ce stade-là de passer,
22:42quelle que soit l'ampleur
22:43ou pas du mouvement.
22:44Donc, est-ce que ça peut être
22:45un carburant
22:47pour faire sortir des gens
22:48dans la rue
22:49plusieurs jours de suite,
22:50plusieurs semaines de suite ?
22:51C'est quand même
22:52à ce stade-là
22:53assez peu probable.
22:54Ce qui est certain,
22:55c'est que malgré tout,
22:55s'il y a du monde,
22:57eh bien, ça va rendre
22:57encore un peu plus difficile
22:59la tâche pour François Bayrou
23:00parce que ça veut dire
23:01que les oppositions,
23:02RN et socialistes,
23:04n'auront à ce moment-là
23:05aucun, mais alors aucun intérêt
23:07à faire le moindre compromis
23:08avec lui
23:09au moment du budget,
23:10le moment où il pourra tomber.
23:11Alors, on a abordé le volet social
23:13donc de cette rentrée.
23:15On en vient au volet politique.
23:16Alors, bien sûr, évidemment,
23:17vous l'avez tous compris,
23:19le social et la politique
23:20sont intimement liés.
23:22Jean-Luc Mélenchon,
23:23ce soir sur BFM TV,
23:24a visé un seul homme,
23:25en tout cas,
23:26François Bayrou,
23:26c'est la cible.
23:27Écoutez.
23:29Je veux l'ordre républicain
23:30et dans l'ordre républicain,
23:32quand on est un gouvernement,
23:33eh bien, on essaye,
23:34quand on n'est pas d'accord avec lui,
23:36soit de le faire changer de trajectoire,
23:38soit de le faire tomber.
23:39Il est impossible
23:40de faire changer de trajectoire,
23:41M. Bayrou.
23:42Les socialistes
23:43nous ont mis dans une mouise
23:44pas possible
23:44en croyant
23:45qu'il pouvait s'entendre avec lui.
23:47Il trompe tout le monde.
23:48Eh bien, donc,
23:49nous allons le faire tomber
23:50les 23 septembre.
23:50La motion de censure.
23:52Alors, faire tomber,
23:53Bruno Jeudy,
23:53faire tomber le gouvernement Bayrou.
23:56Ce François Bayrou,
23:57justement,
23:57il s'explique demain
23:58dans les colonnes
23:59de la tribune du dimanche.
24:02On peut y revenir.
24:03Que dit-il exactement ?
24:04Qu'est-ce qu'on va lire demain matin ?
24:06D'abord,
24:06un,
24:08lui,
24:08l'analyse qu'il fait un peu.
24:09Alors, évidemment,
24:10il est prudent,
24:11il est méfiant.
24:11Il voit bien que l'opinion
24:12est quand même remontée contre lui.
24:14Il y a cette affaire
24:15des jours fériés.
24:16Il y a la nouvelle réforme
24:19de l'assurance chômage
24:20qui reprend d'ailleurs
24:21toute ou partie
24:22celle de Gabriel Attal
24:23qui avait été retirée
24:24dans l'entre-deux-tours
24:25des législatives la dernière
24:27mais qui revient
24:28et les syndicats disent
24:29que c'est pire
24:29que la formule
24:31de Gabriel Attal.
24:33François Bayrou,
24:34il connaît,
24:35il a tous les éléments
24:35sous la main.
24:37Son sentiment, lui,
24:38par rapport aux appels
24:40à la grève,
24:40au blocage du pays,
24:41ça a commencé,
24:42Jean-Luc Mélenchon
24:43a commencé la semaine dernière
24:44dans la tribune dimanche.
24:46Lui, il dit
24:47qu'il ne croit pas
24:48que les Français
24:50ont envie de bloquer
24:51le pays.
24:51En tous les cas,
24:52c'est l'analyse
24:53qui le fait,
24:54sans doute portée
24:56par cette idée
24:57que, moi,
24:58je crois que c'est
24:59toujours compliqué.
25:00J'ai entendu
25:00les arguments de monsieur
25:02et ils sont évidents
25:04pour une partie
25:05de l'opinion
25:06des travailleurs
25:07qui, évidemment,
25:08sur la question
25:08du pouvoir d'achat
25:09qui est très sensible.
25:11Mais souvent,
25:11dans ces périodes-là,
25:12il y a sans doute
25:13la peur parfois
25:15et j'allais dire
25:16la peur est plus forte
25:18que la colère.
25:19Et du coup,
25:20ça ne se traduit pas
25:21forcément par des grandes
25:22manifestations
25:22parce que les gens,
25:23à ce moment-là,
25:25aussi veulent garder
25:26leur emploi,
25:26font attention.
25:28Vous avez un chiffre,
25:29par exemple,
25:29souvent,
25:30qui a été publié
25:31par l'INSEE,
25:32on n'a jamais autant
25:33épargné qu'aujourd'hui.
25:34Et l'épargne,
25:34ça touche tous les Français.
25:35L'épargne,
25:36souvent,
25:36ça traduit,
25:37justement,
25:37ça traduit cette part
25:38de peur
25:40sur l'avenir
25:41et donc,
25:42on épargne
25:42parce qu'on se préserve.
25:45Ce n'est pas forcément,
25:47ça ne traduit pas
25:48forcément une colère.
25:49Alors maintenant,
25:49il faut être prudent
25:50parce qu'en matière
25:50de météo sociale,
25:52une moindre étincelle
25:52peut partir.
25:53Et c'est vrai
25:54que l'affaire
25:55des jours fériés,
25:56à mon avis,
25:57est un élément
25:58qui peut embraser
26:01un peu la rentrée,
26:03même si,
26:04encore une fois,
26:06moi,
26:06je ne suis pas certain
26:07que ça démarre
26:08aussi fort
26:09que le souhaite
26:09Jean-Luc Mélenchon.
26:10D'ailleurs,
26:10ce n'est pas sûr
26:11que Jean-Luc Mélenchon
26:11rende service
26:12aux organisateurs
26:13de ce mouvement.
26:14Et les syndicats,
26:15eux-mêmes,
26:16se demandent
26:16à qui ils ont affaire.
26:18Moi,
26:18j'ai entendu
26:19Madame Binet
26:19de la CGT,
26:20j'ai eu M. Souillot
26:22qui parle dans
26:22la tribune dimanche
26:23demain,
26:24eux-mêmes
26:24se demandent
26:25ce qu'est ce mouvement
26:26qui est un peu gazeux,
26:27qui est difficile
26:27à cerner.
26:29Il y a un peu
26:29peut-être
26:30de gilets jaunes,
26:30il y a peut-être
26:31aussi un peu
26:32de la radicalité
26:34de gauche
26:34comme de droite
26:35quand on regarde
26:35un peu
26:36les sites
26:36sur lesquels
26:37ils multiplient
26:38leurs appels
26:40au blocage.
26:41M. Samas.
26:42Moi,
26:43je vous ai entendu,
26:44c'est nous enlevez
26:46au quotidiennement.
26:47Moi,
26:48vous savez,
26:50ça nous donne
26:50des maux des têtes
26:51quand on entend
26:52une dette
26:52depuis
26:53de 3 300 milliards
26:54d'euros
26:55et que moi,
26:56vous savez,
26:57c'est monoprix.
26:59Comment vous pouvez
27:00expliquer
27:01que les salariés
27:02des monoprix
27:03qui remplissent
27:04les rayons,
27:04qui conseillent
27:05la clientèle,
27:07on n'est même pas
27:08en capacité
27:09de consommer
27:11les produits
27:12que nous vendons.
27:14Même ça,
27:14on n'arrive même pas
27:15à les consommer.
27:17Quand on nous parle
27:17de...
27:18Vous savez,
27:19pour nous,
27:20c'est d'une autre planète
27:213 300 milliards
27:23des dettes.
27:24Pardon,
27:24excusez-moi,
27:25et en sachant
27:25que,
27:26je ne sais pas,
27:26vous savez,
27:27j'ai lu les journaux
27:27comme tout le monde,
27:28quand on voit
27:29les rapports
27:29du Sénat,
27:30211 milliards
27:31d'euros
27:32d'aides d'État,
27:34nous,
27:35les contribuables,
27:36on paye.
27:39Et les mêmes entreprises
27:41qui profitent
27:42d'aides d'État,
27:44ils mettent en place
27:46les PSC,
27:48Sanofi,
27:48Carrefour,
27:49groupe Casino,
27:50monoprix,
27:51c'est un groupe Casino.
27:52Malheureusement,
27:53Casino,
27:53ça n'existait pas.
27:54Toutes ces entreprises,
27:55elles ont perçu
27:56notre argent
27:57et en même temps,
27:59on apprend 130 milliards
28:00d'euros
28:00des dividendes
28:02pour les actionnaires.
28:03On ne comprend plus rien.
28:04Vous savez,
28:05je ne suis pas fort en maths,
28:06mais quand je vois les chiffres,
28:07je me dis,
28:07ils ont de quoi,
28:09nos patrons,
28:10ils ont de quoi
28:10à faire en choc
28:12que nous vivons
28:13convenablement.
28:15Vous savez,
28:15moi, par exemple,
28:16je me lève à 3 heures du matin
28:18pour aller travailler.
28:213 heures du matin
28:22pour aller travailler.
28:23Vous savez,
28:23les gens invisibles.
28:26Et ce n'est pas possible.
28:27Ce n'est pas possible.
28:28C'est vrai que,
28:29comme vous avez dit,
28:29M.,
28:29il y a de la colère.
28:31Il y a de la colère,
28:32comme on dit,
28:32c'est l'argent.
28:35On n'est pas en capacité
28:36de faire grève générale,
28:38bloquer les pays.
28:40Nous,
28:40on n'a pas l'ADN.
28:41Notre but,
28:42ce n'est pas de bloquer les pays.
28:43C'est faire entendre.
28:46Arrêter de travailler.
28:48Bloquer les pays,
28:48c'est quoi ?
28:49Empêcher les gens
28:49d'aller travailler.
28:51Ce n'est pas la conception
28:52que moi,
28:52j'ai faite du syndicalisme.
28:54On n'est pas là
28:54pour bloquer les pays.
28:55Jean-Garry.
28:56Oui,
28:57ce mécontentement social,
28:59il est réel.
29:00On le voit monter
29:01depuis des années.
29:03Si on prend un peu
29:04de recul historique,
29:05ce n'est pas la première fois.
29:07On parlait de 95,
29:09etc.
29:10Il y avait toujours,
29:11en fluant très fort,
29:12il y avait ce mécontentement,
29:14cette question du pouvoir d'achat
29:15qui existait déjà à l'époque.
29:16Il ne faut pas se leurrer.
29:18Mais ce qui se passe aujourd'hui,
29:20évidemment,
29:21c'est que,
29:22pour revenir un peu
29:23sur la politique,
29:23quelque chose d'assez gazeux.
29:27Et on voit tout de suite
29:28Jean-Luc Mélenchon
29:29qui s'est quand même
29:30emparé de ce questionnement.
29:33Pourquoi ?
29:34Tout simplement parce qu'il y a
29:35en perspective
29:36des élections municipales.
29:38il ne faut pas les oublier.
29:39Et qu'en faisant cela,
29:41il se préempte
29:43comme l'opposant numéro un
29:44à François Bayrou.
29:47C'est très important
29:48parce que,
29:48dans la perspective
29:49des élections municipales,
29:51il est donc
29:51le premier à gauche
29:53à s'être positionné.
29:55Et on a très bien vu
29:56qu'il a entraîné
29:57derrière lui
29:58les écologistes,
29:59les communistes,
30:00les socialistes.
30:01Donc,
30:01il y a une dimension
30:01très politique
30:02qui s'est emparée
30:03de ce mouvement social.
30:06Et il est très possible,
30:07effectivement,
30:08que cette politisation
30:09du mouvement,
30:09d'abord,
30:10on voit qu'elle dérange
30:11du côté des syndicats.
30:13On voit que,
30:14du côté des syndicats,
30:15on a un peu de peine
30:16à se positionner.
30:18Et puis,
30:18on voit aussi
30:19qu'elle risque
30:20précisément
30:21d'annihiler,
30:22en quelque sorte,
30:23ce qui s'était passé
30:24dans le mouvement
30:24des Gilets jaunes.
30:25Au départ,
30:26en tout cas,
30:26c'est d'ailleurs l'erreur
30:28que n'a pas voulu
30:28recommencer
30:29Jean-Luc Mélenchon,
30:31c'était qu'au départ,
30:32précisément,
30:32ils avaient échappé
30:33à la surpolitisation.
30:35Alors,
30:35il y avait des militants
30:36d'extrême droite,
30:37d'autres d'extrême gauche,
30:38mais les partis
30:40ne s'étaient pas emparés
30:41de ce mouvement.
30:42Aujourd'hui,
30:42c'est ce qui est en train
30:43de se passer
30:44avec Jean-Luc Mélenchon
30:45parce qu'il prépare
30:47des événements politiques,
30:48il a décidé de censurer
30:49dès la rentrée parlementaire,
30:51il se positionne
30:52pour les élections municipales.
30:54Est-ce que ça sera productif
30:56pour le mouvement social ?
30:57C'est une vraie question.
30:58– Sylvain Bersinger,
31:01en restant toujours
31:02sur ce volet très politique,
31:04Bruno le disait tout à l'heure,
31:06le Premier ministre
31:06doit prendre la parole
31:07lundi après-midi,
31:09ensuite,
31:10il va faire une tournée
31:11sur le terrain.
31:12Qu'est-ce qu'il doit dire
31:13sur le plan économique
31:14pour convaincre
31:16et les Français
31:16de ne pas aller dans la rue
31:18et les élus
31:19pour ne pas voter la censure
31:21dans quelques jours,
31:22quelques semaines ?
31:23– D'un point de vue
31:24strictement macroéconomique,
31:26après,
31:27on pourra parler
31:28des questions des inégalités,
31:28etc.,
31:29mais d'un point de vue
31:29strictement économique.
31:30Quand il a présenté
31:31son projet de budget
31:32cet été,
31:34dans les grandes lignes,
31:35je pense qu'il a raison.
31:36Je pense qu'effectivement,
31:37la situation des finances publiques
31:38est problématique
31:39et qu'il faut agir
31:40et que cette action
31:41est forcément populaire
31:43parce que quand vous réduisez
31:44le déficit,
31:44c'est forcément populaire.
31:45Après, peut-être,
31:46ou là où il peut essayer
31:47d'aller plus loin
31:48ou d'approfondir
31:48ou d'amender son projet,
31:51c'est effectivement,
31:51je rebondis
31:52sur ce que disait monsieur,
31:54la question du sentiment
31:55d'inégalités
31:56et d'essayer
31:57dans son budget,
31:59peut-être,
31:59alors il avait parlé,
32:01notamment,
32:01il y avait cette idée
32:02d'une contribution
32:02sur les plus aisés,
32:03mais on n'en sait pas
32:04beaucoup plus.
32:05Donc,
32:06essayer de façonner
32:08son budget
32:10de manière
32:10à le rendre
32:10plus égalitaire
32:12ou en tout cas
32:12essayer
32:13de raboter
32:15un peu plus
32:15les inégalités
32:16pour qu'une partie
32:18des Français modestes
32:20que vous mentionniez
32:22s'y retrouve plus.
32:23Même si,
32:23dans le contexte budgétaire,
32:24encore une fois,
32:25je pense qu'un gouvernement
32:26qui promettrait
32:26mon émerveille
32:27en termes de pouvoir d'achat
32:28serait un menteur.
32:30Donc,
32:30il ne peut pas promettre
32:30mon émerveille.
32:32Il peut essayer
32:32peut-être d'amender,
32:34de corriger un peu son budget
32:35pour essayer
32:36de le rendre
32:36un peu plus acceptable
32:38pour les classes populaires.
32:39Donc,
32:39on a bien compris
32:40que François Bayrou
32:41doit faire l'équilibriste,
32:44mais malheureusement,
32:44il n'est pas magicien
32:45et ça va être compliqué
32:46parce que lui,
32:47il le dit,
32:48il le disait
32:48dans une interview
32:49cet après-midi,
32:49je crois qu'il le redit
32:50dans la tribune demain,
32:52la tribune dimanche,
32:54il sait qu'il est minoritaire
32:55au Parlement.
32:56Oui,
32:57c'est-à-dire qu'on a
32:57un gouvernement
32:58qui,
32:58on ne le découvre pas aujourd'hui,
32:59qui est un gouvernement minoritaire
33:00et vous avez une règle
33:01de base
33:02en sociologie politique
33:04en matière budgétaire,
33:05plus vous avez
33:06de groupes politiques
33:06qui sont réputés
33:07devoir vous soutenir
33:08pour un budget,
33:09moins vous faites d'économies
33:10parce que chacun,
33:10évidemment,
33:11cherche à soigner sa clientèle
33:12et donc faire des économies
33:14est extrêmement difficile
33:15quand vous devez avoir
33:16au moins six groupes politiques
33:17au sein de cette Assemblée
33:18qui ne votent pas la censure.
33:20Il y a trois scénarios.
33:20Premier scénario,
33:22le budget,
33:22les budgets,
33:23parce qu'il y en a deux,
33:23Michel Barnier,
33:24il n'est pas tombé
33:24sur le budget de l'État,
33:25il est tombé sur le budget
33:26de la Sécurité sociale.
33:27Il y a deux budgets
33:28à faire passer.
33:29Soit le gouvernement
33:29arrive à faire passer
33:30ses budgets.
33:31Pour l'instant,
33:32ni le PS ni le RN
33:33n'ont vraiment intérêt
33:34à lui faire ce cadeau,
33:35notamment parce qu'on est
33:36à quelques mois
33:36des municipales.
33:37Soit le gouvernement
33:38tombe,
33:39mois d'octobre
33:40en première lecture,
33:41mois de décembre éventuellement
33:42comme Michel Barnier
33:43en deuxième lecture,
33:44auquel cas,
33:45vous vous souvenez
33:45de la loi spéciale
33:46la dernière fois,
33:47on en a de nouvelles.
33:48Le problème,
33:48c'est que la loi spéciale,
33:49ça permet de tenir
33:50quelque temps
33:51avant de voter un budget
33:52au mois de février-mars.
33:53Au mois de février-mars,
33:54on a quoi ?
33:54Des élections municipales.
33:55Ça va être compliqué.
33:57La dernière voie,
33:58c'est qu'on ait un François Bayrou
33:59qui au bout de 70 jours
34:00dise
34:00j'applique mon budget
34:02par ordonnance.
34:03Il donne par ordonnance
34:04et possible constitutionnellement
34:05un budget à la France,
34:06mais derrière,
34:07il est assez probable
34:08que les oppositions
34:09votent une motion de censure.
34:11On aura un budget,
34:12ça sera déjà ça,
34:13on n'aura plus de gouvernement.
34:14Alors, Bruno Jeudy,
34:15on l'a compris,
34:16c'est très compliqué.
34:17Pour faire passer
34:18ce fameux budget,
34:19il peut faire des concessions ?
34:21Il est encore temps ?
34:22Alors,
34:23il fixe le cadre
34:24des concessions,
34:25c'est ce qu'il va détailler
34:26lundi lors de sa conférence de presse.
34:28En gros,
34:28lui,
34:28il estime que l'ampleur
34:30de l'effort
34:31à soutenir
34:32ces 44 milliards,
34:34une somme d'ailleurs
34:35qui est aussi
34:35sur laquelle
34:37il n'y a pas
34:37un diagnostic partagé,
34:39il faut quand même
34:39le redire,
34:40y compris dans le socle commun
34:41où ça renâcle un peu.
34:44Et là où il essaie
34:45un peu d'ouvrir le jeu
34:47et peut-être
34:48la différence de,
34:50un peu comme l'avait fait
34:50Michel Barnier,
34:51mais la méthode
34:52risque d'être différente,
34:54il va répéter
34:56lundi
34:57que tout est sur la table,
34:59que lui,
35:00il a posé des mesures
35:00qui vont dans le sens
35:02d'une réduction
35:02des dépenses
35:03et que si les groupes
35:06représentés à l'Assemblée
35:07en ont d'autres,
35:08eh bien,
35:08il va les étudier.
35:09Après,
35:10je pense qu'à un moment
35:11ou un autre,
35:11une fois qu'il aura fait
35:12cette première semaine
35:13qu'on a détaillée,
35:15à un moment,
35:15il va recevoir
35:16séparément,
35:18ensemble,
35:18je ne sais pas
35:18quels,
35:19il fera les consultations
35:20des groupes politiques
35:21à Matignon
35:21et là,
35:22il verra
35:23ce qui est possible
35:23d'obtenir,
35:26lui,
35:26les concessions
35:26qui peuvent avancer.
35:27Je pense que
35:28sur les jours fériés,
35:28par exemple,
35:29à mon avis,
35:29le jeu n'est sans doute
35:30pas fermé.
35:31Vous pensez
35:32qu'il peut lâcher là ?
35:33En tous les cas,
35:33il mesure,
35:34peut-être qu'il l'avait
35:35sous-estimé,
35:36à quel point
35:37ça rend les Français
35:39très,
35:39très,
35:40très,
35:40très,
35:40très belliqueux.
35:42On a bien entendu
35:43la colère de monsieur
35:44tout à l'heure.
35:44Il y a un rejet très fort
35:45et sans doute que ça,
35:46ils n'avaient pas imaginé
35:47que ce serait aussi haut,
35:49même si on se souvient
35:49pour les plus anciens
35:50que lorsqu'on a utilisé
35:53la journée de Pentecôte
35:54pour financer
35:55une partie
35:57de l'autonomie
35:58des plus âgés,
36:00ça avait été très rejeté
36:01également.
36:01Et ça,
36:01politiquement,
36:02ça peut être assez malin
36:03parce qu'encore une fois,
36:04l'opinion,
36:04c'est bien,
36:05mais il tient grâce
36:06à une majorité
36:07ou en tout cas
36:07à une absence
36:08de majorité
36:08contre lui.
36:09Si vous donnez,
36:10par exemple,
36:10les jours fériés
36:11à Marine Le Pen
36:11et qu'elle peut dire
36:12à ses électeurs
36:12« Regardez,
36:13je vous ai protégé. »
36:14Tout au tout qu'elle était
36:14très bardée là,
36:16tout de suite dit
36:16que c'était ça le problème.
36:18Rappelons nos téléspectateurs,
36:19en gros,
36:20je crois sous le contrôle
36:25Oui,
36:26mais je pense que
36:27sur la question
36:27des jours fériés,
36:27d'un point de vue économique,
36:28il y a aussi le fait
36:30que s'il y a plus de travail,
36:32il y a aussi plus de PIB,
36:33donc les ratios
36:33d'aides sur PIB
36:34et déficits sur PIB
36:35s'améliorent aussi.
36:36Donc il y a le côté économie,
36:37il y a le côté macroéconomique
36:38dans son ensemble.
36:39Je pense qu'il y a
36:39les deux aspects.
36:40Après,
36:40il y a le facteur municipal
36:41et encore une fois,
36:43nonobstant ce qui peut être
36:44cédé aux oppositions,
36:45il n'est pas certain
36:46à ce stade
36:46que quoi qu'il arrive
36:47et quoi qu'il leur soit cédé,
36:48ils ont intérêt
36:49à ne pas censurer.
36:50Ils ont intérêt
36:50justement à censurer.
36:52Ben voilà.
36:52Merci.
36:53Merci à tous
36:54d'être venus sur ce plateau.
36:55Merci pour vos explications
36:56et vos analyses.
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