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Lundi 9 juin 2025, retrouvez Gilles Casteran (président et cofondateur, Memority), François Fleutiaux (directeur général, Inetum Euromed) et Philippe Rodriguez (dirigeant, Avolta) dans SMART TECH, une émission présentée par Delphine Sabattier.

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Transcription
00:00Bonjour à tous, ravie de vous retrouver dans Smart Tech, le rendez-vous des nouvelles technologies et des innovations numériques de Bsmart.
00:14Au sommaire aujourd'hui, coup d'envoi pour VivaTech 2025, le grand salon européen de la tech ouvre ses portes cette semaine à Paris.
00:22Quelles tendances vont émerger et quels cas d'usage concret pourra-t-on retrouver ?
00:26Pour en parler, nous recevons François Flutiot, directeur général d'Inetom Euromed, un acteur majeur de la transformation digitale des entreprises.
00:34Puis nous plongerons dans un sujet au croisement de l'IA, de la cybersécurité et de l'éthique.
00:38Comment prouver qu'on est humain face à une IA désormais capable d'imiter nos visages, nos voix et même nos comportements ?
00:44Le projet World ID porté par Sam Altman ambitionne de créer une identité numérique universelle.
00:49Comment ça fonctionne et quelles en sont les limites ?
00:52Pour en parler, Gilles Castoran, président et cofondateur de Memority et Philippe Rodríguez, dirigeant d'Avolta, seront en plateau avec nous.
00:59Voilà pour le programme Smartech, c'est parti !
01:03L'intelligence artificielle générative s'annonce une fois encore comme l'un des grands sujets majeurs de VivaTech 2025
01:11qui ouvre ses portes dans quelques jours.
01:14Parmi les acteurs présents au salon, l'entreprise de services numériques Inetom qui accompagne les entreprises dans leur transformation digitale.
01:20Pour en parler, nous recevons aujourd'hui François Flottiot, le directeur général d'Inetom Euromed.
01:25Bonjour François, merci d'être là.
01:27Bonjour Gilles.
01:28En un mot, est-ce que vous pouvez nous rappeler à qui s'adresse Inetom et quelles sont les solutions que vous proposez ?
01:33Bien sûr. Alors d'abord, merci de m'avoir invité sur ce plateau, c'est très sympa d'être là avec vous.
01:38Alors Inetom, c'est l'un des leaders européens dans le digital, c'est une entreprise qui fait 2,5 milliards de chiffre d'affaires.
01:48On est présent dans 19 pays, on a 28 000 employés et sur le territoire français, on fait plus de 40% de notre chiffre d'affaires.
01:57On a 8 500 employés qui travaillent avec nos clients.
02:00Notre base de clients, elle est assez large.
02:05On a les clients du CAC 40, on a les entreprises de taille intermédiaire, on a le secteur public, on a les collectivités locales.
02:13Et on se plaît à dire qu'on a 45 agences en France, que ce soit dans les grandes villes comme Paris, Lyon, Marseille,
02:20mais aussi dans les villes comme Pau ou Saint-Chamond.
02:22Et donc voilà pour présenter Inetom en amont.
02:25Ok, donc vous, en fait le groupe Inetom est réparti en 3 régions, vous êtes à la tête de la division Euromède, du coup depuis 2025, c'est tout récent.
02:35Donc la région Euromède, ça comporte la France, le Luxembourg, la Belgique, le Maroc et la Tunisie, c'est ça ?
02:41Oui, c'est ça. On a mis en place une nouvelle organisation depuis le début de 2025.
02:47Et donc on a 3 régions pour couvrir l'ensemble du territoire pour nos clients.
02:53On s'est dit que c'était intelligent d'avoir la France et la Belgique et l'Afrique du Nord ensemble,
03:00puisqu'on a un centre de NIRSHOR en Afrique du Nord qui sert beaucoup nos clients français et belges.
03:07Donc on a ces 3 régions.
03:08Et puis je pense qu'il est important d'ajouter qu'on a 3 métiers principaux.
03:13Le premier, c'est un métier de conseil.
03:14Donc c'est un métier de conseil qu'on exerce auprès, par exemple, des directeurs informatiques.
03:20On les aide à tracer leur roadmap de transformation, d'évolution.
03:25On fait aussi de l'acculturation à l'intelligence artificielle générative de plus en plus intensément depuis 12-18 mois.
03:34Ça, c'est le premier métier.
03:35Le deuxième métier, c'est celui qu'on appelle technologie chez nous.
03:38Et c'est un métier où on travaille sur le parc historique, applicatif et infrastructure de nos clients.
03:44En fait, on le maintient, on le fait évoluer, on le modernise,
03:49on le transforme vers les belles technologies de cloud ou autres qu'on a aujourd'hui.
03:55Ça, c'est le deuxième métier.
03:56Et puis le troisième métier, c'est de mettre en œuvre les grands éditeurs de logiciels
04:03qui sont connus comme SAP, Salesforce, ServiceNow, voire même Microsoft.
04:08Donc les éditeurs qui permettent aux entreprises soit d'être plus compétitives,
04:11soit de gagner des parts de marché.
04:12Et ça, c'est ce qu'on appelle solution chez nous.
04:14Voilà un peu les trois métiers qu'on a chez Netom.
04:17Très clair, merci.
04:18Donc vous êtes arrivé récemment au sein d'Inetom.
04:21Quelle est votre feuille de route pour les mois à venir ?
04:24Alors, notre feuille de route, nous ce qu'on aime bien dire,
04:26c'est qu'on est un peu le traducteur de la technologie dans l'économie réelle.
04:30Donc on a cette vision en fait d'être, on appelle ça l'Inetom Way qu'on a déployé pour bien comprendre notre culture chez Netom.
04:43On veut avoir un impact digital, mais en anglais, on veut qu'il soit faster, easier et avec impact.
04:52Donc ça, c'est un peu notre vision.
04:53En termes, on va dire, chiffrés, ce qu'on veut faire dans les trois ans à venir, c'est d'accélérer notre croissance
05:02et d'atteindre la position de top 5 dans les pays où on est le plus implanté.
05:09Et notamment en France.
05:10En France, on est dans le top 10 aujourd'hui.
05:12On veut absolument en arriver dans le top 5.
05:14Depuis trois ans, on s'est tracé une feuille de route assez agressive.
05:19On a un nouvel actionnaire chez Inetom qui s'appelle Bain Capital.
05:24On a un nouveau président directeur général qui est mon patron depuis début 2023.
05:30Et donc, avec tout ça, on est dans une phase d'acquisition externe et de croissance organique.
05:36Et vous avez parlé tout à l'heure de la GNAI comme un des piliers d'Inetom.
05:40Si on se concentre sur ça, comment vous positionnez concrètement sur ce sujet,
05:45que ce soit en interne et aussi chez vos clients ?
05:48Si vous pouvez nous expliquer un peu concrètement.
05:50C'est un sujet qui nous anime beaucoup parce qu'on sent qu'il est transformationnel, qu'il est décisif.
05:57Et donc, en interne, on s'y est pris assez vite parce que depuis deux ans,
06:04on se dit que ce qu'on pilote en interne, on sera mieux à même de le déployer chez nos clients.
06:11Et donc, on a eu plusieurs initiatives.
06:14Je peux en citer quelques-unes.
06:15La première qui est assez sympa, elle s'appelle Do You Speak GNAI ?
06:19Et en fait, c'est une formation qu'on a déployée depuis 18 mois à quasiment tous les 28 000 employés d'Inetom
06:26et qui est une formation, en gros, qu'on peut faire en trois jours sur trois modules d'acculturation à la GNAI.
06:32Et ça va assez loin.
06:33Ça apprend à prompter, ça apprend les technologies, etc.
06:36La deuxième chose qu'on a fait et qui me paraît très importante,
06:39c'est qu'on a mis en œuvre chez nous ce qu'on appelle un GNAI Playground.
06:43Donc, c'est un environnement sécurisé sur OpenAI dans Azure,
06:48donc une instance privée où chacun des collaborateurs peut utiliser sept LLM
06:55qui sont mis à leur disposition pour tester, pour mettre en place les cas d'usage qu'on s'est choisi, etc.
07:02Et la troisième chose, et vous me dites si je suis trop long,
07:04mais la troisième chose, c'est qu'on a mis en place des cas d'usage intéressants en interne.
07:11Et il y en a trois.
07:12Il y en a une chez les commerciaux, il y en a une dans la partie développement applicatif pour nos clients
07:18et il y en a une sur la partie RH.
07:20Sur les commerciaux, on utilise l'outil Salesforce qu'on propose à nos clients.
07:26Et là, on déploie dans les deux, trois ans à venir des cas d'usage avec l'agent Salesforce
07:32où on propose à nos commerciaux d'accélérer leur suivi de réunion, leur contribu de réunion.
07:40On leur propose d'utiliser l'agent pour produire des argumentaires de vente plus pertinents de manière automatisée.
07:48Sur la deuxième partie, c'est la partie code, c'est un peu plus répandu.
07:54On utilise GitHub Copilot où là, on essaye d'avoir des gains d'efficacité.
08:00Alors, il ne faut pas qu'on le dise trop fort parce qu'ensuite, les clients nous demandent ensuite de les restituer.
08:04Mais on parle de 20 à 30% quand même de gains d'efficacité dans notre capacité de coding, de testing, etc.
08:11Et puis, sur la partie RH, là, c'est assez sensationnel parce qu'on a, notamment dans le recrutement,
08:18on a pris un panel de 75 recruteurs chez nous.
08:21On les a fait réfléchir.
08:22Ils ont pondu des cas d'usage.
08:24Utiliser la GNAI pour faire des postes LinkedIn.
08:26Utiliser la GNAI pour faire des descriptions de postes.
08:29Et on a vu 30% de plus de collaborateurs répondre à nos appels quand on a mesuré un peu l'impact.
08:36Ça, c'est du coup en interne.
08:38Si maintenant, on se place pour vos clients.
08:40Donc, vous avez dit que vous étiez déployé sur tout le territoire.
08:43Si on peut parler plus précisément d'un cas d'usage avec la métropole de Montpellier.
08:47Vous avez déployé un démonstrateur d'IA générative qui permet aux citoyens de rechercher facilement des infos
08:54dans les comptes rendus des conseils municipaux, c'est ça ?
08:56Oui, c'est ça.
08:56Donc, avec la ville de Montpellier, on s'est assis et on a réfléchi à quel pouvait être un usage pratique de la GNAI.
09:06Et en fait, comment mettre à disposition des citoyens de la ville des informations qui sont nécessaires pour eux.
09:18Ils ont commencé par le cas d'usage que vous avez cité, donc les délibérations du conseil.
09:21Mais je crois que l'idée, c'est d'aller beaucoup plus loin et donc d'utiliser ce socle pour aller développer d'autres cas pour les concitoyens de la ville de Montpellier.
09:32Et puis, ce qui est intéressant là du point de vue tech, c'est que le choix a été fait d'utiliser de l'open source.
09:40D'accord.
09:40Et pas l'Echat GPT ou autre.
09:43Donc, c'est quel modèle ?
09:45Donc, c'est un modèle qui s'appelle PITIA qui est open source et donc on chimie et on leur a fait un truc, un développement très, très évolutif et dont ils ont maintenant aujourd'hui la maîtrise pour aller de l'avant.
09:58Et est-ce que ça, c'est un des exemples que vous allez présenter à Vivatec ou sinon, est-ce que vous pouvez nous parler d'un autre cas d'usage ?
10:06Alors, on en a plein. On en a un autre qu'on trouve intéressant parce qu'on trouve qu'il est représentatif. On a un client qui s'appelle Et Ensemble.
10:18Donc, ça, c'est la région parisienne ?
10:20C'est dans la région parisienne Seine-Saint-Denis. Ça regroupe neuf villes de Seine-Saint-Denis. Ça concerne 440 000 habitants.
10:27Et alors, eux, leur demande, c'était comment pouvoir manager les appels d'offres plus efficacement.
10:34Et donc, ils ont écrit eux-mêmes quelques demandes d'accélération.
10:41Alors, la première, c'est comment pouvoir mesurer la complétude administrative des réponses à appels d'offres.
10:48C'est toujours très formel et c'est toujours très ennuyeux.
10:51Et donc, ils ont fait un cas d'usage avec, pour le coup, OpenAI cette fois, qui décortique l'appel d'offres et qui permet de...
10:58Enfin, la réponse permet de bien voir que toutes les conditions administratives ont été respectées.
11:02Puis, la deuxième, qui est encore plus sympa, c'est de faire le rating, en fait, le classement de ceux qui ont répondu en découpant l'appel d'offres
11:12et en comparant aux exigences qui sont demandées et en faisant automatiquement un classement de 1 à 10.
11:19Et donc, les agents se retrouvent avec le travail pré-maché pour faire leur choix de manière très objective.
11:27Et ils gagnent 30% de temps dans cette affaire-là. Donc, ils sont très contents.
11:30Merci beaucoup, François Flottiot. Je rappelle que vous êtes le directeur général d'Inetom Euromède.
11:35Et d'ailleurs, je crois qu'on se croisera sur le salon Vivatech.
11:38On passe tout de suite à notre talk sur l'identité numérique.
11:44Pour le premier talk de notre série consacrée aux enjeux du futur, on démarre avec une question complexe.
11:51Comment prouverons-nous demain, à l'ère de l'IA et des deepfakes, que nous sommes humains ?
11:55C'est tout l'enjeu du projet WorldID, lancé notamment par Sam Atman, le patron de Penai.
12:00Un système d'identité numérique globale basé sur la reconnaissance biométrique de l'IRIS et adossé à la crypto-monnaie WorldCoin.
12:08L'objectif ? Fournir à chacun le moyen de prouver son identité sans avoir besoin de fournir son nom, son adresse ou ses papiers.
12:14Mais ce projet soulève également de nombreuses interrogations.
12:18Pour en parler, nous recevons Gilles Castoran, président et cofondateur de Memority,
12:22une entreprise française spécialisée dans la gestion des identités et des accès numériques.
12:26Bonjour Gilles, merci d'être parmi nous.
12:27Bonjour.
12:28Vous avez par ailleurs récemment annoncé une levée de fonds de 13 millions d'euros, c'est ça ?
12:32Exactement.
12:33Félicitations.
12:34Merci, merci.
12:35A côté de vous, Philippe Rodrigues, vous êtes managing partner chez Avolta,
12:39donc banquier d'affaires spécialisé sur les sujets crypto et blockchain.
12:43Et vous êtes notamment l'auteur de l'ouvrage « La révolution blockchain » qui est paru en 2017 aux éditions Duneau.
12:50Alors, je le disais en introduction, l'un des projets les plus emblématiques d'identité biométrique
12:54est aujourd'hui porté par Tools for Humanity, donc c'est l'entreprise cofondée par Sam Altman.
13:00Philippe Rodrigues, est-ce que vous pouvez nous détailler en quoi consiste ce projet et quels sont ses objectifs ?
13:06Son objectif, c'est de créer une identité globale, globale au sens qui dépasse les nations,
13:12qui dépasse aussi le rôle régalier des États pour définir une identité.
13:18Et pour ce faire, comme vous l'expliquiez, ils utilisent en fait une vérification par un scan de l'IRIS.
13:24Ça permet de créer un portefeuille crypto qui permet d'obtenir une signature sur le passeport ID en quelque sorte de ce nom.
13:33Donc en fait, on s'identifie avec un dispositif, c'est ça ?
13:36Un dispositif ORB qui va scanner du coup notre iris.
13:40Et qui permet en fait d'avoir une identification unique de chaque être humain.
13:44Et donc s'assurer en fait qu'on est bien cette personne-là.
13:48Avec les principes que vous avez évoqués, qui est qu'on va pouvoir utiliser des processus de zéro knowledge
13:56qui permettent en fait de ne pas dévoiler la totalité des informations tout en dévoilant une des informations,
14:01comme par exemple l'âge ou la nationalité ou simplement le fait d'être un humain et non pas un robot.
14:08On reviendra sur cette question-là.
14:10Et donc en fait, Gilles, ce projet, il redéfinit un peu la notion d'identité.
14:16Parce qu'on parle d'identité numérique, qu'on parle d'identité humaine.
14:19Mais là, si je comprends bien, c'est un autre type d'identité.
14:22Est-ce que déjà vous, vous pouvez nous définir un peu ce qu'on entend par identité numérique ?
14:26Oui, alors évidemment, l'identité numérique, c'est un vaste sujet.
14:30Et d'ailleurs, il y a toujours des interprétations différentes du sujet.
14:34Mais là, on est sur la partie vérification formelle d'identité.
14:37Mais ce n'est pas que ça, l'identité.
14:39Et d'ailleurs, il y a plein d'initiatives dans ce sens-là.
14:41Il y en aura plein.
14:42Et d'ailleurs, dans le monde digital, on a plusieurs identités numériques.
14:47On a aussi une prolifération des moyens d'authentification.
14:51Et donc la question, nous en tout cas, à laquelle on veut répondre,
14:53c'est l'automatisation et l'orchestration de toute cette complexité.
14:57Alors c'est une initiative parmi d'autres.
14:58D'ailleurs, on peut voir qu'elle est...
15:00Là, on parle d'identité numérique, mais elle est liée aussi à des services.
15:03Donc on mélange souvent les deux.
15:04Et donc la question se pose, la vraie question, me semble-t-il,
15:08c'est le moyen de s'identifier, les moyens de s'authentifier et les droits associés.
15:15Parce que là, on en reparlera, parce que là, on se pose la question que sur la validation
15:18d'une identité humaine.
15:20Mais il n'y a pas que l'identité humaine qu'il faut aussi valider.
15:23Et est-ce que c'est un modèle, le projet World ?
15:26Est-ce qu'il est disponible aujourd'hui ?
15:29Est-ce que, par exemple, il peut l'utiliser en France ou dans d'autres pays ?
15:32Alors, l'application est disponible dans le monde entier.
15:36La vérification de l'identité n'est pas disponible dans tous les pays.
15:40Notamment, la France a demandé la CNIL, qu'on ne l'utilise pas pour l'instant.
15:45Donc, il y a aujourd'hui 30 millions de passeports qui ont été créés,
15:49mais seulement 13 ou 15 millions ont été vérifiés à ce stade.
15:53Donc, on peut chiffrer quand même le nombre d'utilisateurs à travers le monde.
15:56Oui, on le retrouve sur l'application, d'ailleurs, World.
15:58On a ces chiffres-là tout à fait précis.
16:00Ce qui est assez...
16:02C'est une belle traction, on peut dire, notamment par rapport aux autres systèmes
16:06qui existaient d'identification globale par des blockchains,
16:09par des processus de type ZK.
16:12Et il faut dire aussi que c'est très loin de l'objectif que s'était fixé Saint-Maltman,
16:17qui était d'arriver à un milliard d'utilisateurs.
16:21Donc, on est très loin.
16:22Il a été initialement lancé en 2019, c'est ça ?
16:24C'est ça.
16:24Et donc, il a évolué depuis, oui.
16:26Mais normalement, on devrait arriver à 30 millions d'utilisateurs certifiés
16:30d'ici la fin de l'année, notamment parce qu'il y a eu des investissements
16:35assez forts qui ont été faits pour pouvoir racheter des orbes.
16:37Il y en a 10 000 qui vont être distribués,
16:40principalement sur le territoire nord-américain, en Amérique du Sud et en Asie,
16:46sur 7 500 points de vérification.
16:48Mais quel est le modèle économique d'un tel projet ?
16:52Combien ça coûte, en fait, ce type d'infrastructure ?
16:55Parce que c'est quand même assez novateur.
16:56L'infrastructure, pour les 10 000 orbes, les 7 500 points,
17:01va coûter dans les 150 millions de dollars.
17:03D'accord.
17:03C'est ce qui est annoncé, notamment par l'investissement qui a été fait
17:06par André Senorovits.
17:08Mais au-delà de ça, le modèle, puisque vous parlez de modèle économique,
17:12en fait, c'est un modèle dans lequel, comme vous l'expliquez de façon très juste,
17:17d'ailleurs, il ne s'agit pas simplement d'obtenir une identité,
17:19mais d'offrir des services aussi d'identité.
17:21Et services d'identité, notamment en utilisant les API de The World,
17:25vont être facturés à partir du troisième trimestre de 2025,
17:28et qui vont nous donner, normalement, de nouveaux revenus, en fait, à l'entreprise.
17:33Et donc, si on parle, je vais vous donner la parole juste après, Gilles,
17:36sur l'aspect crypto-monnaie, quelle est la spécificité, justement, du jeton WorldCoin ?
17:43Comment c'est lié à la reconnaissance biométrique ?
17:45Est-ce que vous pouvez nous faire un petit point là-dessus aussi ?
17:48Oui, le coin a pour but de faire vivre la blockchain WorldCain,
17:54qui est une surcouche, en fait, d'Ethereum, on dit un layer 2.
18:00C'est basé sur l'Ethereum ?
18:01C'est basé sur l'Ethereum, c'est un layer 2 d'Ethereum.
18:04D'accord.
18:04Et donc, ce jeton, en fait, a pour but de pouvoir financer le paiement des transactions,
18:11donc ce qu'on appelle le gaz dans la terminologie blockchain.
18:16Et donc, son but, en fait, est de s'assurer, en fait,
18:20qu'une valeur soit associée, en fait, à cette blockchain,
18:22et qu'elle représente aussi la valeur de cette blockchain.
18:25Et est-ce que c'est une crypto-monnaie qui est particulièrement volatile ?
18:28Est-ce qu'aujourd'hui, on peut l'estimer ?
18:31À combien aujourd'hui, vous savez ?
18:33Oui, comme toute crypto-monnaie ou digital asset,
18:40elle doit être volatile.
18:42Sa volatilité va être surtout entraînée par le fait qu'un certain nombre de possesseurs,
18:52en fait, de ce coin vont avoir la possibilité de les vendre prochainement par petites tranches.
18:59Donc, c'est le phénomène de token économie.
19:02Et à ce moment-là, ça crée une pression, en fait, sur la vente.
19:04Il pourrait y avoir des baisses de prix.
19:06Et en fonction aussi de l'intérêt par les développeurs qui, eux-mêmes,
19:10ont besoin de ce coin pour pouvoir faire des transactions,
19:12et notamment payer les API, on va avoir une pression à l'achat.
19:16Et dans cet équilibre-là, c'est cet équilibre qui crée, en fait, la valeur du coin.
19:21Voilà.
19:21En quelques mots, expliquez la token économie du world.
19:24Gilles, je ne sais pas si vous vouliez réagir là-dessus sur l'aspect crypto-monnaie.
19:27Non, mais simplement, le modèle, vous l'avez très bien expliqué,
19:31le modèle économique, c'est toujours intéressant,
19:32mais on raccroche le principe d'une identité vérifiée avec plein de services derrière.
19:38En plus, là, on est avec de la crypto-monnaie, donc on voit très, très bien le modèle.
19:42Donc, en fait, c'est un mélange des genres.
19:43Et selon vous, du coup, c'est quoi vraiment l'idée de Samadman derrière ce projet ?
19:49Qu'est-ce qu'il cherche à résoudre ?
19:50Celui qui maîtrise l'identité numérique d'une population importante
19:54va pouvoir générer des services derrière.
19:57C'est pour ça qu'en fait, la règle de ce qu'on voit et l'expérience nous montre,
20:01c'est qu'il n'y a pas forcément de lien très, très fort
20:04entre le niveau de vérification de l'identité et la confiance qu'on génère.
20:08Par exemple, on peut avoir confiance, même faire des transactions ensemble,
20:12on n'a jamais vérifié notre vraie identité numérique.
20:14C'est le principe de la blockchain, d'ailleurs.
20:15Voilà.
20:15On va faire des transactions entre deux personnes qui se connaissent.
20:17Exactement.
20:18Donc, il n'y a pas un lien direct à ça.
20:20L'autre point, il y a plein déjà, enfin, il existe déjà plein de façons de vérifier son identité.
20:24Alors, on a déjà fait ce qu'on appelle du KYC auprès de notre banque.
20:31Donc, dans notre téléphone, il y a déjà une partie des choses qui sont vérifiées.
20:33L'État le fait.
20:34Il y a une identité numérique qui arrive un peu partout.
20:36Donc, la question, la vraie question, c'est comment on garantit une vraie indépendance
20:41aussi bien pour les utilisateurs que pour les organisations et les États
20:45sur cette orchestration et cette automatisation de tout ça.
20:49Parce que comme on raccroche les services, et c'est un bon exemple,
20:52là, on voit que le modèle économique derrière, et vous l'avez très bien dit, ce sont les services.
20:56Par ailleurs, moi, je m'interroge, mais pour des spécialistes de l'IA,
21:00envisager que je vais m'intéresser à l'identité humaine,
21:04alors qu'avec l'arrivée des agents autonomes, j'ai envie de dire...
21:08C'est plutôt paradoxal, en fait.
21:09Oui, mais j'ai envie de déléguer à une IA, organise-moi mes vacances,
21:13et là, dans ces cas-là, il faut que j'aille capable de lui céder,
21:16lui donner une identité, lui donner un périmètre de droit d'usage que j'accepte,
21:20et finalement, elle me représente dans des transactions.
21:22Donc c'est pour ça que c'est beaucoup plus compliqué, finalement, qu'identité humaine,
21:25le sujet qu'on aura traité demain.
21:27Je pense, en fait, que sur l'usage par rapport à l'IA,
21:30il s'agit surtout de combattre, en fait, les méfaits de l'IA,
21:33et s'assurer, en fait, que lorsqu'un message, par exemple, est posté sur un réseau social,
21:36il soit effectivement émis par un être humain,
21:38parce qu'il est capable de faire son proof of humanity,
21:42donc il est capable, en fait, de prouver, non pas son identité,
21:47mais simplement le fait que c'est un être humain,
21:48et que ce n'est pas une intelligence artificielle,
21:50parce qu'une intelligence artificielle n'aura pas de risque
21:51pour pouvoir obtenir son World ID.
21:54Mais est-ce que ce n'est pas un peu paradoxal,
21:55alors qu'on a quand même un développement de l'IA agentique ?
21:59On tend vers ça ?
21:59Non.
22:00Donc là, en fait, c'est comme si on voulait redonner...
22:01Ce n'est pas paradoxal, c'est simplement que quand je travaille avec un agent,
22:04je veux savoir que c'est un agent,
22:05et que c'est un être humain, je veux savoir que c'est un être humain.
22:07La question, en fait, est beaucoup plus de savoir,
22:09et notamment avec, effectivement, la croissance des fake news, par exemple,
22:13de savoir, en fait, qui a produit quoi,
22:15et quelles sont, en fait, les interactions humaines
22:17qu'il y a eu avec le contenu qui est produit.
22:19Et on n'a pas évoqué non plus un dernier point, en fait,
22:21qui était aussi le revenu universel,
22:24qui était un point important aussi associé à ça,
22:26mais qui est une sorte de...
22:28Pour l'instant...
22:28Allez-y, si vous voulez nous développer rapidement.
22:30C'est le sujet social du sujet, c'est ça.
22:33Mais pour compléter, en tout cas, nous,
22:36ce qui me parle important, en tout cas, de notre point de vue
22:38et les convictions qu'on porte,
22:41c'est qu'il faut associer le périmètre d'usage
22:43à chaque fois qu'on pose des accès.
22:45Mais la question, me semble-t-il,
22:47ce n'est pas qu'elle soit humaine ou non humaine,
22:49c'est est-ce que l'agent ou l'humain qui intervient
22:52a vraiment les droits et les habilitations
22:55à faire l'action qu'il va prendre,
22:57à la transaction et interagir.
22:59Et c'est pour ça que nous, on focalise beaucoup
23:00sur la partie qui est le management
23:02des accès et des identités associées d'eux,
23:06et que ça soit humaine ou non humaine.
23:07Il me semble que le cœur du sujet,
23:09et voire même l'indépendance pour les organisations
23:12en tant que pilier de vision d'architecture
23:15des systèmes d'information,
23:16mais même pour les États,
23:18devrait s'intéresser vraiment à cette orchestration-là,
23:20parce qu'on verra prolifération de types de projets comme ça,
23:23et c'est à l'utilisateur de choisir, en fait.
23:25Choisit qui a l'identité, voilà.
23:26Selon vous, du coup, on ne tend pas vers...
23:28En fait, prouver son humanité et son identité,
23:31ça ne va pas devenir un acte courant à l'avenir ?
23:34Vous pensez qu'il y a...
23:35Non, sauf pour peut-être ce processus-là très précis.
23:38Moi, je pense que oui, pour le coup.
23:40D'accord.
23:40Je pense qu'il y a une problématique aval
23:42et une problématique amont.
23:43La problématique qui est en aval de ça,
23:46c'est la proof of humanity,
23:48et c'est la capacité à pouvoir déterminer,
23:50en fait, l'identité en dehors d'un espace régalien.
23:53Et ensuite, et je suis tout à fait d'accord avec vous,
23:56évidemment, plus en aval,
23:58on va trouver, en fait, l'ensemble de ces services
24:02qui ont besoin d'être orchestrés,
24:03dans lesquels on a besoin de donner des droits,
24:05et qui pourront tout à fait fonctionner
24:07avec des systèmes de type, on l'a dit,
24:09puisque derrière, en fait, ce passeport d'identité,
24:12on peut associer à la fois des droits,
24:14associer, en fait, des autorisations,
24:18définir des droits.
24:19Mais je pense, en fait, que ce n'est pas le même niveau de...
24:22C'est nécessaire, mais ce n'est pas suffisant.
24:24Voilà ce que je veux dire.
24:24Bien sûr, tout à fait.
24:25Sur des procès, c'est très important de valider humain,
24:27pas humain, et c'est très clair, notamment dans le cas.
24:29Mais ça va au-delà, en fait.
24:30Le vrai sujet à traiter va au-delà de celui-là.
24:33Pour les entreprises.
24:34Je pense que pour les sociétés, le vrai sujet à traiter,
24:36ça va être prochainement, en fait, plutôt
24:37la lutte contre les fake news,
24:41l'utilisation, en fait, du...
24:43Ce que ce projet ne permet pas, du coup.
24:45Ce que ce projet va permettre.
24:46Ah, va permettre.
24:47Vraiment, oui.
24:47Et ce n'est pas étonnant que ce soit sa matman qui soit derrière,
24:50parce qu'en fait, il veut probablement connecter ensuite
24:52chaque GPT avec WorldID et faire, en fait,
24:54qu'on ait un processus.
24:56Et justement, quelles sont, selon vous,
24:57les perspectives d'adoption de ce projet ?
25:00Est-ce que vous pensez qu'il va grandir suffisamment ?
25:03Est-ce que vous pensez qu'à travers le monde,
25:06ça va devenir quelque chose ?
25:07Ou ça va être suffisamment freiné par des réglementations ?
25:10Comment vous percevez ça ?
25:11Je pense, en fait, qu'il y a tout un écosystème d'acteurs
25:16dans ces domaines qui ont besoin, en fait,
25:18de cette identification non régalienne de l'identité.
25:25Donc, je prends, par exemple, le cas de Morpho,
25:26qui fait du prêt en Decentralized Finance.
25:31Ils ont besoin de ça, en fait.
25:32C'est un besoin, c'est un pain-pain pour eux.
25:35On voit, d'ailleurs, qu'il y a des cas d'usage international.
25:38Par exemple, au Japon, c'est ça,
25:39pour le secteur des rencontres en ligne.
25:42Tinder voudrait tester, du coup,
25:44l'intégration de l'identité Word dans son application ?
25:48Ils ont démarré ce test.
25:48Ils ont démarré ce test et ça permet, en fait,
25:50sans dévoiler l'identité de la personne,
25:52de s'assurer, en fait, qu'elle soit majeure, par exemple.
25:54Et est-ce que, du coup, c'est obligatoire
25:55pour accéder à la plateforme ?
25:56Non, je ne pense pas.
25:57Je pense que c'est une certification supplémentaire.
25:58C'est un service, en fait.
25:59C'est un service supplémentaire
26:00qui peut être accordé
26:02et qui donne un petit peu plus de crédit, en fait, au profil.
26:04Donc, on est vraiment sur un...
26:07Et lorsqu'on parle, évidemment, de KOSI,
26:09on parle aussi d'inclusion financière,
26:11des endroits dans lesquels il est difficile, en fait,
26:13de faire les KOSI
26:15et de pouvoir diminuer le coût de ces KOSI.
26:18C'est un vrai problème, en fait,
26:20pour l'ensemble de l'industrie financière,
26:21pas seulement pour les banques,
26:23mais également pour les organisations
26:24qui font de la decentralized finance.
26:27Et faire descendre ces coûts de KOSI,
26:29certains analystes ont estimé, en fait,
26:31qu'on allait faire baisser de 60%, en fait,
26:34les KOSI, grâce, en fait,
26:35à l'utilisation de systèmes de type online,
26:37mais pas seulement pour pouvoir permettre
26:39d'homogénéiser, en fait, nos KOSI.
26:44Pour compléter, oui, évidemment,
26:45je pense qu'on va avoir beaucoup d'essenties
26:47dans ce sens-là.
26:48Et je partage, en fait,
26:50et justement, ce qui est très, très bien,
26:51et je partage ce que vous dites,
26:52c'est qu'il n'y a pas que l'identité régalienne.
26:55On parle ici, on se défocale sur ça,
26:57mais il n'y a pas que celle-là.
26:57Et il y en a plein d'autres.
26:59Et ce que je disais,
26:59il y a un projet Biconnait
27:01qui est lancé par les 5 grandes banques françaises.
27:03On va utiliser, en fait, la moyen...
27:05Donc, on a déjà fait le KOSI sur la banque,
27:07l'utilisé dans le monde du commerce.
27:09Donc, c'est aussi une des voies.
27:10Voilà, il y a des voies,
27:11il y a d'autres voies qui vont arriver.
27:14Et l'autre point, c'est qu'il faut le faire aussi
27:15dans des contextes.
27:16On n'est pas toujours en col blanc
27:18avec un ordinateur.
27:19Donc, dans la vie de tous les jours,
27:21alors que ce soit les workers,
27:23mais aussi en tant que consommateurs,
27:25on doit pouvoir s'authentifier très rapidement,
27:27s'identifier en fonction de la transaction
27:29qu'on a offerte.
27:30Et le sujet, c'est bien ça,
27:31c'est la contextualisation
27:32et la sécurité
27:34associée à une excellente expérience utilisateur
27:36qui fait que ça va fonctionner.
27:38Oui, sûr.
27:39Et plus largement,
27:40comment vous envisagez, du coup,
27:41l'évolution de l'identité numérique,
27:44si je veux dire,
27:45plus largement dans les prochaines années ?
27:47Est-ce que vous avez repéré
27:48d'autres projets de ce type,
27:50d'autres concurrents potentiels ?
27:51Ou selon vous,
27:52c'est vraiment un autre modèle ?
27:53Enfin, il faut envisager vraiment...
27:55Je pense qu'il y aura plein,
27:56plein de modèles qui existent.
27:57Alors, on va parler des wallets.
27:59Il y a des wallets partout.
28:01Il y aura donc...
28:03Donc, il va y avoir plein d'initiatives.
28:04Moi, je trouve ça assez intéressant
28:06parce que ça ramène le choix
28:07à l'utilisateur de choisir
28:09et d'apporter sa propre façon
28:10dont il va s'identifier.
28:12Et donc, ça laisse une vraie liberté demain.
28:14Alors, vous avez bien vu,
28:15mon propos, il est quand même très focalisé
28:16sur l'après.
28:17C'est comment on manage tout ça.
28:18Et pour que ça soit interopérable,
28:20que ça puisse fonctionner
28:21et qu'on puisse garantir,
28:22nous, en tout cas en Europe,
28:24que ces principes respectent
28:26nos modèles économiques,
28:28nos valeurs, etc.
28:29Il va falloir qu'on soit très, très fort
28:31et très vigilant
28:31sur la partie management de tout ça.
28:34Voilà.
28:34Et donc, nous, on est très engagés
28:36sur faire naître un leader européen
28:38sur le concept de l'identity factory
28:40qui est juste après ça.
28:42Ce que vous développez, d'ailleurs.
28:43Voilà, ce qu'on développe
28:44et on est très engagés sur ce point-là.
28:45Parce que ça nous paraît essentiel
28:46aussi bien pour les organisations,
28:48pour les citoyens,
28:50mais aussi pour les États.
28:51Merci à tous les deux
28:52pour ce débat passionnant.
28:53On aurait eu encore plein de choses à dire,
28:55mais le temps est compté.
28:57Merci, Gilles Castoran.
28:58Je rappelle que vous êtes président
28:59et cofondateur de Memority.
29:01Merci d'avoir été avec nous.
29:02Et Philippe Rodrigues,
29:03dirigeant, managing partner d'Avolta.
29:05Merci.
29:05Merci à tous les deux.
29:06Merci à tous d'avoir suivi.
29:08C'était Smartech.
29:09Sous-titrage Société Radio-Canada
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