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Ce jeudi 11 décembre, Maxime Darmet, économiste senior chez Allianz Trade, et Vincent Juvyns, responsable de stratégie d'investissement chez ING, parlent de la Fed, qui baisse ses taux au plus bas depuis 2022, dans l'émission Good Morning Market sur BFM Business. Retrouvez l'émission du lundi au vendredi et réécoutez la en podcast.
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00:00Vous connaissez le rendez-vous chaque jour à 9h40, deux acteurs de marché, deux visions croisées avec aujourd'hui
00:06beaucoup d'actualités autour bien sûr des banquiers centraux. Vincent Juvin sera avec nous dans un instant à distance,
00:12responsable de la stratégie d'investissement de ING et en plateau Maxime Darmé, économiste senior chez Allianz Trade.
00:17Bonjour à tous les deux, bonjour Maxime, merci de nous accompagner ce matin.
00:22Séquence banque centrale très forte, à l'instant la Banque Nationale Suisse annonce laisser ses taux inchangés à 0%.
00:28La semaine prochaine on aura la BCE, on en reparlera dans un instant, et puis donc hier la Fed, la Banque Centrale Américaine
00:34qui a comme attendu annoncé une baisse de taux de 25 points de base, désormais le taux directeur se situe dans une fourchette de 3,5 à 3,75,
00:42c'est la troisième baisse de taux depuis le début de l'année, une baisse de taux qui était très très attendue.
00:48Alors très attendue, c'est vrai qu'il y a beaucoup de désaccords au sein du FOMC, l'organe de décision de politique monétaire de la Fed,
00:58et bien qu'ils aient baissé les taux hier comme attendu, vous l'avez dit, il y a quand même toujours 3 personnes au sein du FOMC,
01:04parmi les 12 membres qui votent, qui se sont opposés à cette baisse de taux.
01:09Et je pense qu'en arrivant en 2026, les dissensions vont s'accroître.
01:12Donc la Fed va devenir de moins en moins une banque centrale qui fonctionne par consensus,
01:19ce qui habituellement, historiquement, la plupart du temps était le cas,
01:22et de plus en plus une banque centrale un peu comme la Banque d'Angleterre finalement,
01:25c'est-à-dire on affiche un petit peu publiquement nos divisions.
01:28On va avoir un nouveau chair d'ici mai qui sera sans doute très dove, très colombe,
01:33nommé par le Sénat et le président Trump.
01:37Mais en plus, il ne faut pas oublier que, vous savez, le système de la Fed, du FOMC,
01:41c'est des présidents des FED de régions qui vont joindre le comité de décision de politique monétaire.
01:48Et là, on a trois hawks, trois faucons conservateurs,
01:52les présidents de la Fed de Dallas, Cleveland et Minneapolis.
01:56Donc ces trois personnes arrivent.
01:58Donc vous prenez tout ça et vous dites, finalement, les baisses de taux pour 2026, ça va être très limité.
02:04Là, on arrive vraiment à la fin du cycle d'assouplissement monétaire, me semble-t-il.
02:08Des membres qui, dans ce fameux dotplot, ce nuage de points où chaque gouverneur fait un petit peu ses prévisions,
02:14laissent entrevoir seulement une baisse de taux l'an prochain.
02:17Exactement, ça confirme que la Fed résiste à la pression politique,
02:21c'est-à-dire qu'ils n'ont pas changé par rapport à la dernière fois leur prévision de taux.
02:25Ils ne voient qu'une baisse de taux en 2026,
02:27ce qui souligne bien que les baisses de taux potentiels sont limitées.
02:32Mais aussi, ce qui est intéressant dans ce taux de plot, c'est la dispersion.
02:35Je reviens à mon histoire du début, c'est-à-dire, il y a 3,4%, c'est une médiane,
02:40mais autour de cette médiane, la dispersion s'est accrue par rapport à la dernière fois.
02:44Donc le FOMC est de moins en moins en accord.
02:47Les membres du FOMC sont de plus en plus en désaccord sur la politique monétaire à mener.
02:51Entre ceux qui pensent qu'il faut continuer à baisser les taux d'intérêt,
02:54le marché du travail est encore assez faible, donc ils sont encore assez inquiets,
02:58plutôt à juste titre, de la faiblesse du marché du travail.
03:01Mais vous avez aussi une autre franche qui va en partie grossir,
03:04comme je vous ai dit avec les nouveaux présidents de FED régionales
03:07qui vont arriver dans le FOMC début de l'année prochaine,
03:10qui eux s'inquiètent de la persistance de l'inflation,
03:14qui ne revient toujours pas à la cible des 2%.
03:16Néanmoins, si les membres de la FED hier ne se sont pas trop mouillés sur des baisses de taux,
03:20en tout cas sur un calendrier de baisses de taux,
03:22pour l'instant hier, Jérôme Poel a exclu une remontée des taux.
03:25Bon, c'est peut-être déjà ça à retenir, Vincent Juvins,
03:28on vous retrouve depuis ING.
03:30C'est vrai que pour l'instant, une chose est sûre,
03:32la FED, contrairement à la BCE, on en reparlera dans un instant,
03:35on se souvient qu'en début de semaine,
03:36Isabelle Schneebel ne fermait pas la porte à une hausse des taux.
03:38Il n'est pas question de remonter le coût du crédit aux États-Unis, loin de là.
03:41Non, ce n'est pas le sujet, en tout cas, ce n'est pas ce qu'attendent les marchés.
03:45Je note ce matin que les marchés établent toujours sur deux baisses de taux en 2026,
03:49donc clairement, on se distingue, en tout cas, de ce que la FED elle-même communique.
03:54Bon, je pense que dans la sortie de Mme Schneebel, il faut avoir un avertissement,
03:59mais enfin, c'est très très peu probable que la BCE soit amenée à relever ses taux en 2026,
04:05très objectivement.
04:06Aux États-Unis, en tout cas, ce n'est pas le cas.
04:08N'oublions pas qu'à côté de la politique monétaire conventionnelle,
04:10qui vient d'être, finalement, très bien évoquée par l'invité précédent,
04:15mais il y a également la politique monétaire non conventionnelle,
04:18et que là, la FED se distingue également de la BCE,
04:21avec une volonté, finalement, de mettre fin à son programme de quantitative tightening,
04:25avec un bilan de la FED qui sera, en tout cas, qui aidera les États-Unis
04:30dans ses besoins de financement, dans l'abaissement des coûts de financement des États-Unis.
04:35Donc on a quand même, évidemment, une politique monétaire qui, à l'entendre 2026, sera plus favorable.
04:39On va procéder à 40 milliards de rachats de T-Bones.
04:42Donc ça, ça va quand même soutenir, aujourd'hui, le marché obligataire.
04:46Et puis surtout, ça va aider les États-Unis,
04:48qui, encore l'année prochaine, vont creuser le déficit,
04:51avec notamment des dépenses budgétaires qui seront encore très fortes.
04:55Oui, tout à fait.
04:56Alors qu'en Europe, on continue à aller dans le sens opposé,
04:58puisque, finalement, le quantitative tightening de la BCE n'est pas remis en question.
05:02Donc on peut imaginer, évidemment, que les tensions sur les taux longs
05:06seront plus importantes en Europe qu'elles ne le seront aux États-Unis.
05:10Et ce, d'autant plus que l'Europe est beaucoup plus à risque
05:13par rapport aux flux financiers internationaux que les États-Unis.
05:16Si on prend un marché obligataire comme la France,
05:1960% des OAT sont détenus par des investisseurs étrangers,
05:22tandis que ce n'est que 25% aux États-Unis.
05:26Donc on a, finalement, en termes de perspectives de taux d'intérêt
05:29pour les gérants obligataires qui nous écoutent,
05:32deux réalités qui sont fondamentalement différentes.
05:35On a des pressions haussières sur les taux longs en Europe
05:37et on a, finalement, un statu quo plutôt à attendre aux États-Unis.
05:41Maxime Darmé, chez Economie, chez Allianz Trade.
05:44Intéressant de voir que la Fed ira revue à la hausse
05:46sa prévision de croissance l'année prochaine.
05:48Elle ne prévoit plus 1,8, mais 2,3.
05:50Et quand, dans le même temps, l'inflation, elle,
05:52on va se rapprocher gentiment, mais longuement.
05:56Cette fameuse cible des 2%, elle prévoit 2,4% d'inflation dans un an, la Fed.
06:01Bon, compliqué de faire des objectifs à un an sur cette fameuse inflation,
06:04notamment avec la politique de Donald Trump.
06:06Néanmoins, hier, Jerome Powell a laissé sous-entendre
06:09qu'on pourrait toucher à un pic d'inflation sur les biens aux États-Unis
06:14au premier trimestre.
06:15Oui, le diagnostic de Jerome Powell était plutôt bon.
06:18En tout cas, je le partage.
06:19C'est-à-dire que je pense que la croissance va plutôt surprendre à la hausse en 2026.
06:23Il y a des signaux très forts qui nous disent que la croissance pourrait un petit peu accélérer.
06:29Les dépenses d'IA sont vraiment colossales et les annonces très, très importantes.
06:33Ça nous a surpris la hausse.
06:34Je rappelle que 25% de la croissance américaine en 2025 a été soutenue seulement par les dépenses de l'IA.
06:4025%.
06:40Ce qui veut aussi dire, par ailleurs, qu'une grande partie de l'économie américaine va très mal.
06:44Par ailleurs, vous avez un stimulus budgétaire qui arrive,
06:47qui a commencé d'ailleurs avec des baisses d'impôts entreprise,
06:49qui va arriver début 2026 avec des baisses d'impôts pour les ménages.
06:52C'est le président Trump qui a signé cette loi au courant de l'été dernier.
06:58Vous avez les baisses de taux de la Fed, initiées depuis septembre,
07:02qui commencent, à mon sens, à porter leurs fruits.
07:05On voit une stabilisation, voire une légère reprise des créations d'emplois aux États-Unis dans certaines enquêtes.
07:10Donc manifestement, la Fed a bien réussi à stabiliser, avec ses baisses de taux depuis septembre,
07:15c'était bien le but, stabiliser la situation des marchés de l'emploi.
07:18Et donc, nous, on voit une croissance qui sera autour de 2,5.
07:21La Fed dit 2,3% l'année prochaine.
07:23Donc, il y a plutôt des signaux encourageants.
07:26Ce qui nous revient à la question de la politique monétaire.
07:28Dans ce contexte, on voit mal comment la Fed pourrait beaucoup baisser, franchement, ses taux en 2026,
07:33quand ils vont se rendre compte que, finalement, les sous-jacents de la croissance sont plutôt solides.
07:38Sur l'inflation, pour terminer là-dessus, oui, ils sont à 2,4.
07:40Je les trouve un petit peu bas.
07:42L'économie américaine a quand même encore beaucoup de pénurie de main-d'œuvre.
07:45Il y a quand même des pressions salariales.
07:47Les dernières enquêtes le confirment, notamment auprès des PME américaines.
07:50C'est la fameuse enquête NFIB que j'aime beaucoup suivre parce qu'elle est très intéressante.
07:55Elle mesure vraiment le pouls des PME américaines.
07:58Et en plus, elle a de très bonnes corrélations avec les variables macroéconomiques.
08:03On voit qu'on est loin d'avoir résolu les pressions inflationnistes.
08:07Donc, les 2,4% me semblent un petit peu optimistes de la part de la Fed.
08:11En tout cas, sur les prévisions de croissance, ça me semble plutôt en phase avec ce à quoi on peut s'attendre.
08:18Voilà pour le cas de la Fed.
08:19Et dans pile une semaine, jeudi prochain, le jeudi 18 décembre, ça sera au tour de la BCE de s'exprimer.
08:25Alors bon, là, il n'y a pas de baisse de taux à attendre du côté de Francfort.
08:29Néanmoins, aujourd'hui, il y a pas mal de divergences.
08:32Maxime Darmé, du côté de la BCE, avec d'un côté certains membres qui souhaitent une politique monétaire plus souple,
08:39à commencer notamment par François Villeroy de Gallo, qui a encore fait une sortie cette semaine,
08:43en disant qu'il fallait stimuler un petit peu plus l'économie, que l'inflation était basse.
08:46Et puis de l'autre côté, le camp un peu d'Isabel Schneebel, qui est beaucoup plus conservateur.
08:51Alors la BCE, oui, nous, on paraît plutôt sur un statu quo entre les conservateurs et les plus colombes.
08:57Alors, ce qu'il faut savoir, c'est que la zone euro, si on exclut les pays un peu volatiles comme l'Irlande,
09:02elle est plutôt en phase de petites accélérations pour l'année 2026.
09:06Donc ça, ça soutient plutôt le statu quo, plutôt qu'une baisse de taux.
09:10L'inflation est largement ancrée à la cible.
09:13Elle va peut-être un peu baisser sous les 2% au début de l'année 2026,
09:16grâce à la baisse des prix d'énergie et du pétrole, très favorable pour l'économie.
09:21Mais ça veut aussi dire une baisse d'inflation, ce qui est aussi très favorable.
09:23Donc on voit l'Allemagne accélérer assez nettement grâce au stimulus budgétaire.
09:28L'Italie, un petit peu, et la France va un petit peu mieux aussi,
09:31notamment grâce au cycle industriel qui redémarre en Europe et notamment en France.
09:35Donc on observe, c'est en tout cas très présent en France, un petit peu moins en Allemagne.
09:39On reste très prudent sur les perspectives de reprise du secteur industriel hors défense en Allemagne.
09:44Mais en tout cas en France, on observe effectivement que le cycle industriel va un petit peu mieux.
09:49Les entreprises réinvestissent dans les biens d'équipement, dans les machines outils notamment.
09:53Les carnets de commande dans les biens, les matériaux de transport sont assez bonnes, hors automobiles.
09:59Donc c'est plutôt matériel militaire, transport, bateau, avion.
10:03Donc dans ce contexte, la BCE, à mon sens, ils vont rester assez peut-être opposés entre les colons et les faucons, effectivement.
10:10Mais je vois mal comment ils pourraient baisser les taux pour la plupart de l'année 2026,
10:14sachant que les trois principales économies de la zone, Allemagne, Italie, France, devraient un petit peu accélérer.
10:20Vincent Jules, comment vous regardez aujourd'hui la photographie des différentes statistiques qui nous sont parvenues ces dernières heures du côté de l'Europe ?
10:27Ça résiste plutôt bien en France, mais aussi en Allemagne.
10:30Deux gros moteurs, bien sûr, de l'économie européenne, notamment dans l'industrie.
10:34Bon, merci une nouvelle fois au secteur aéronautique et sous-entendu à Airbus.
10:38– Oui, en effet. Je pense qu'il y a eu une croissance économique cette année
10:43qui a été jusqu'ici relativement bien soutenue par la demande domestique.
10:47Les derniers signes sont quand même relativement peu encourageants.
10:50Je suis peut-être un peu plus sceptique par rapport aux perspectives pour la zone euro dans les prochains mois.
10:55On voit qu'on a quand même déjà trois mois, soit de baie, soit de stagnation des ventes au détail en Europe,
11:00qui au-delà de l'industrie est évidemment un des moteurs de croissance importants.
11:04On voit que les intentions d'épargne des ménages européens sont au plus haut historique.
11:09Donc il y a quand même quelque chose qui se passe d'un point de vue demande domestique.
11:11Alors je l'entends évidemment l'Allemagne qui a finalement séduit les marchés
11:16avec cette annonce de plan de relance en début d'année,
11:18qui portera évidemment ses fruits dans les prochaines années.
11:21Je ne suis pas sûr qu'on en mesurera déjà l'effet en 2026, pour être honnête.
11:26Donc on est quand même toujours dans une Europe qui reste quand même confrontée à des difficultés sur les exportations,
11:34qui se relance sur son industrie avec ses rachats d'armement.
11:37Mais est-ce que ça suffira ? J'en doute.
11:40Qui finalement subit la déflation du fait des exportations d'excédents de production en provenance de Chine
11:48et du fait de la relative vigueur de l'euro.
11:51Donc sans être catastrophiste sur les perspectives pour la zone euro,
11:56je ne suis pas dans une attente d'accélération de la croissance en 2026.
12:01Je pense qu'il faut aussi nuancer l'impact de l'impulsion budgétaire allemande.
12:06Celle-ci sera compensée quelque part avec l'austérité qui prévaut à certains égards dans d'autres pays.
12:12La Commission européenne publie dans son rapport d'automne d'ailleurs
12:15une mesure de cette impulsion budgétaire en Europe.
12:17Contrairement à ce qui est largement discuté, d'une Europe qui dépenserait davantage,
12:24on a un fiscal impulse qui est plutôt en phase de contraction cette année,
12:28comme il l'a été l'an dernier.
12:30On pourrait avoir une légère amélioration en 2026 du fait du plan allemand,
12:34mais enfin, on n'est pas dans un soutien massif à l'économie.
12:37Donc on est plutôt sur un traîne de croissance en Europe qui sera coincé entre 1 et 1,5.
12:42Donc ça tranche évidemment avec les attentes de croissance qu'on a outre-Atlantique.
12:46À partir de ce scénario, quelle est l'allocation que vous mettez en place aujourd'hui chez ING, Vincent Juvins ?
12:51Est-ce que vous commencez à repondérer un peu plus l'Europe ou au contraire à rester à l'écart ?
12:58Non, clairement, on est neutre sur l'Europe.
12:59Je vois davantage de potentiel sur des marchés comme les marchés émergents.
13:02Et je pense que si Donald Trump reçoit le feu vert de la Cour suprême aux États-Unis pour ses droits de douane,
13:11ça lui permettra finalement de soutenir encore davantage l'économie américaine sur la consommation,
13:17avec qui c'est l'échec au ménage, mais sur l'investissement et sur les entreprises avec des baisses d'impôts.
13:22Je pense qu'en 2026, on pourrait dans ce cas de figure avoir des États-Unis,
13:26un retour en tout cas de l'exceptionnisme américain.
13:28Donc dans mon ranking régional, je mettrai objectivement l'Europe en troisième position
13:33dans ce contexte-là en termes de performance de marché.
13:36Bon, un mot quand même de l'intelligence artificielle.
13:37Ce soir, il faudra suivre les résultats de Broadcom.
13:39Hier soir, on a eu les résultats de Oracle.
13:41Le titre était en baisse de plus de 11% en après-bourse,
13:43ce qui pèse sur les futurs américains qui sont en baisse,
13:47alors que l'Europe résiste plutôt bien.
13:48Le CAC 40, pour rappel, grappille 0,6% plus 0,2% pour l'Eurostox 50.
13:54Pas mal d'interrogations, bien sûr, sur l'IA,
13:56notamment sur le rythme d'investissement, avec encore hier Oracle qui revoit à la hausse ses CAPEX.
14:02Et puis dans le même temps, pas mal de questions sur la rentabilité
14:05de l'intelligence artificielle à court terme, Vincent.
14:09Oui, en effet.
14:11Maintenant, cette rentabilité, on a pu la mesurer trimestre après trimestre
14:14dans les résultats publiés par les hyperscalers,
14:17qui ont été finalement de bonnes factures.
14:19Il finit, même ceux d'Oracle hier, étaient de bonnes factures.
14:22Certes, en dessous des attentes des marchés, à certains égards,
14:26mais on est quand même sur un trend qui reste globalement favorable.
14:30On reste chez ING positif par rapport à la thématique IA.
14:33Comme beaucoup, on essaie de l'aborder de la manière la plus large possible,
14:37afin de bien se diversifier.
14:39Alors, ça veut dire que, préférence pour la tech américaine qu'on conserve,
14:43mais de lui adjoindre en tout cas une exposition, notamment au marché chinois.
14:45On a vu ces dernières semaines, vraiment, que la Chine fourbisse ses armes en la matière.
14:50Quelques IPOs qui ont eu beaucoup de succès.
14:53Et on voit que la Chine rattrape tout à fait son retard en termes de puces
14:57et peut désormais envisager de concurrencer Nvidia à certains égards.
15:02C'est également choisir les secteurs où l'IA va être disruptif.
15:06Je pense notamment au secteur des soins de santé.
15:08Je pense au secteur des utilities,
15:10qui, évidemment, fournissent l'énergie nécessaire aux data centers.
15:13Je pense aux services financiers.
15:15Vous savez, chez l'Ing, l'IA est de plus en plus implémentée dans nos parcours clients,
15:20notamment pour mieux servir nos clients via notre site internet et nos applications.
15:25Je pense que partout, on va commencer à voir que l'IA transforme le business model
15:29de pas mal de secteurs d'activité.
15:31Mais c'est le sujet de 2026.
15:32Il faudra évidemment, compte tenu des attentes élevées,
15:35que celle-ci rencontre en tout cas une réalité dans les chiffres.
15:39Mais enfin, on reste positif sur cette thématique.
15:41Maxime Darmay, le mot de la fin.
15:42Vous êtes économiste.
15:43Est-ce que, pour l'instant, l'intelligence artificielle,
15:45vous la voyez en termes de productivité, en termes d'investissement en Europe, notamment ?
15:50En Europe, je sais que vous allez dire aux Etats-Unis.
15:51Oui, non, aux Etats-Unis, on a largement couvert.
15:53Les Etats-Unis, il y a des signaux très nets, effectivement,
15:54d'accélération de la productivité dans les secteurs technologiques.
15:57Et en Europe, est-ce que, pour l'instant,
15:59vous voyez des CAPEX importants,
16:01des gains de productivité ?
16:03Les gains de productivité repartent en Europe,
16:06mais je ne crois pas que ce soit l'IA-LIA.
16:07C'est beaucoup trop précoce, pour le dire.
16:10En tout cas, en France, un marché que je suis de plus près,
16:14on constate que les entreprises accélèrent leur investissement dans le digital.
16:17Moi, je pense que c'est l'IA-LIA.
16:19Donc, manifestement, les entreprises françaises,
16:21j'imagine européennes, même si je ne peux pas vous l'affirmer,
16:23je n'ai pas gardé les données allemandes ou italiennes,
16:25accélèrent massivement,
16:26et c'est un des facteurs de soutien de la croissance en France,
16:29leur investissement dans l'intelligence artificielle.
16:32Donc, plutôt des signaux assez encourageants.
16:34Mais, il faudra attendre plusieurs années, à mon avis,
16:38pour que ces gains de productivité se diffusent à l'ensemble de l'économie.
16:41Vous savez, une révolution technologique, ça prend beaucoup de temps.
16:44On l'a vu pendant la bulle Internet,
16:46dans les années 90, il faut 3, 4, 5 ans
16:49pour qu'on commence à voir des effets très perceptibles,
16:52très visibles d'une diffusion de la technologie dans l'ensemble des secteurs,
16:55dans l'ensemble des entreprises,
16:56et donc de voir les gains de productivité qui s'améliorent.
16:59En tout cas, pour l'instant, à court terme,
17:01ces carnets de commandes annoncés par les entreprises
17:03se voient d'un point de vue macro,
17:04notamment dans ces dépenses d'investissement.
17:07Merci beaucoup.
17:07Merci.
17:08Maxime Darmé nous a accompagnés ce matin.
17:09Économie Senior, c'est Allianz Trade.
17:11Et Vincent Juvins qui est avec nous à Dispense,
17:13responsable de la stratégie d'investissement de INJ.
17:16et Vincent Juvins.
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