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Aujourd'hui, dans « Les 4V », Cyril Adriaens-Allemand revient sur les questions qui font l’actualité avec la porte-parole du gouvernement Maud Bregeon.
Aujourd'hui, dans « Les 4V », Cyril Adriaens-Allemand revient sur les questions qui font l’actualité avec la porte-parole du gouvernement Maud Bregeon.
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00:00Merci Maya, bonjour à tous, bonjour Maude Bréjon, merci d'avoir accepté notre invitation ce matin au lendemain de l'adoption par les députés du budget de la Sécurité sociale.
00:12C'était serré, mais c'est passé à 13 voix près. Sébastien Lecornu a reçu plusieurs ministres hier à Matignon. Est-ce que vous avez sablé le champagne ?
00:20Non, c'est un moment important et ce n'est pas la victoire du gouvernement. Ce n'est pas non plus la victoire des partis politiques.
00:26C'est la victoire d'une majorité de parlementaires qui, hier, ont souhaité faire avancer cette démarche de compromis.
00:33C'est un cheminement, ce n'est qu'une étape et le plus dur reste peut-être à venir.
00:39Pour autant, ça marque un changement de méthode et un changement d'état d'esprit, je pense.
00:45Cette capacité à avancer vers la culture du compromis. On a souvent dit qu'en France, c'était difficile.
00:49Je prends souvent un exemple, vous savez, j'ai été élue moi en 2022. Je n'ai jamais eu l'occasion de me prononcer sur un projet de loi de finances
00:56que ce soit pour l'État ou que ce soit pour la sécurité sociale. C'est dire que ce qui s'est passé hier était important.
01:00Changement de méthode. Est-ce que c'est la victoire d'une méthode, celle de Sébastien Lecornu ?
01:05C'est la victoire d'une méthode et la victoire de la bonne volonté, encore une fois, d'une majorité absolue de députés
01:12qui ont accepté d'avancer vers un texte qui ne leur convenait pas complètement.
01:17On l'a souvent dit, ce n'est pas le texte du gouvernement, mais ce n'est pas un texte de droite, ce n'est pas un texte de gauche, ce n'est pas un texte macroniste.
01:22Ce matin, quand même, il y a une forme de soulagement ?
01:24En tout cas, moi, je suis heureuse de voir qu'aujourd'hui, on renvoie une image plutôt positive de la vie politique, je tente le mot,
01:33avec, encore une fois, une majorité de parlementaires qui pourront, ce week-end, rentrer dans leur circonscription
01:39et dire à leurs électeurs qu'ils ont tout fait pour aller arracher les victoires enquelles ils croyaient
01:46et pour avoir permis au pays, encore une fois, d'avancer. Ça a été assez rare ces dernières années.
01:51Maude Bréjean, est-ce que Bruno Retailleau est pour vous un homme sérieux ?
01:54En tout cas, je crois aujourd'hui, et vous savez, je prends votre question.
01:58Oui, oui, on arrive à un moment absolument décisif, puisque la semaine prochaine aura lieu sur le budget de l'État,
02:05ce qu'on appelle la commission lixte paritaire. C'est un moment où les députés et les sénateurs vont se rencontrer.
02:12Hier, à votre place, il nous dit, Sébastien Lecornus est couché devant les socialistes,
02:18ce texte prépare un crash social, les mots sont forts.
02:22Tout ça, c'est de la politique. Bruno Retailleau est président de parti, il prépare peut-être la présidentielle, c'est à lui de le dire.
02:28Il ne parle pas du texte, là. Il parle de 2027 pour vous.
02:31Ce qui m'importe, moi, c'est qu'hier, 18 députés du groupe droite républicaine de Laurent Wauquiez ont voté pour ce projet de loi de finances de la sécurité sociale.
02:41Pas par entière conviction, il y a des choses dans ce budget qui ne leur convenaient pas, mais par volonté d'avancer.
02:46Et je sais que demain, en tout cas je l'espère, dans le dialogue qu'on va devoir avoir avec le Sénat,
02:51on trouvera avec nous Gérard Larcher, Mathieu D'Arnaud, Hervé Marseille, qui seront dans cette volonté de compromis. J'y crois beaucoup.
02:58Est-ce que vous comprenez quand même que les Français n'y comprennent plus rien ?
03:01Quand on a un Olivier Faurière qui lui-même essaye de démarcher des députés LR pour qu'il vote le texte qui est présenté par Sébastien Lecornu.
03:10Quand vous avez défendu bec et ongle, une réforme des retraites face à la rue, que finalement vous suspendez.
03:15Les Français, parfois, ils se disent, mais je ne comprends pas ce budget, je ne sais pas qui est avec qui. Qu'est-ce qui se passe ?
03:20Ce que les Français comprennent, à mon avis, c'est la réalité de l'Assemblée nationale.
03:24Personne n'a de majorité absolue.
03:25Donc on arrive forcément avec un gloubi-loubi-ga ?
03:29Je vais vous le dire autrement.
03:30Si on avait 350 députés, on aurait probablement fait un budget différent.
03:34On aurait probablement fait un budget à notre main.
03:37Or, il me semble que nous n'avons pas à gagner les dernières élections législatives.
03:41Et d'ailleurs, aucun parti politique, aucun groupe parlementaire n'a aujourd'hui la majorité.
03:44Donc, on est forcé de composer, on est forcé d'apprendre à discuter.
03:49Et moi, je vais vous dire, je pense que c'est sain.
03:51Et je pense qu'on apprendra de cette période.
03:53Je pense qu'il restera quelque chose des moments qu'on est en train de vivre aujourd'hui,
03:57de cette capacité à discuter avec des gens qui ne pensent pas complètement comme nous.
04:01Alors, il y a une haie de franchie.
04:03La suivante s'annonce beaucoup plus haute.
04:05C'est le budget de l'État.
04:06Plus difficile encore, écrit le Premier ministre sur les réseaux sociaux aujourd'hui.
04:10Comment est-ce que vous allez vous y prendre ?
04:11Est-ce que c'est le 49-3, demandé à la fois par François Hollande et par Bruno Retailleux ?
04:15Non, mais c'est un moment effectivement plus difficile.
04:17Pas de 49-3.
04:18Un moment plus difficile, un moment plus politique.
04:21Pour autant, les derniers jours ont montré que le compromis était possible.
04:25Encore une fois, qu'il l'eût cru.
04:26Qu'il l'eût cru.
04:28Olivier Faure s'accordait sur un texte avec les macronistes, avec le groupe de Laurent Wauquiez.
04:33Donc, ça veut dire qu'il va y avoir, pour vous, un compromis ?
04:35C'était inattendu.
04:36Et donc, moi, je pense qu'on doit encore pouvoir trouver un chemin.
04:39Je le disais tout à l'heure, il y a une date très importante qui aura lieu la semaine prochaine
04:43où, sur le budget de l'État, des députés et des sénateurs vont se retrouver
04:47pour ce qu'on appelle une commission mixte paritaire.
04:51C'est un moment important. Pourquoi ?
04:52Parce que cette capacité à faire un compromis ne dépendra pas que de l'Assemblée nationale,
04:57comme ça a été le cas hier.
04:59Ça dépendra de l'Assemblée nationale et du Sénat.
05:01Dit autrement, l'Assemblée va devoir entendre le Sénat.
05:07Et le Sénat va devoir entendre l'Assemblée.
05:10Et si nous n'y arrivons pas, alors nous poursuivrons ces discussions probablement en janvier prochain.
05:19Ça veut dire quoi ? Ça veut dire qu'une loi spéciale est possible ?
05:22Ça veut dire que si cette commission mixte paritaire n'est pas conclusive,
05:26si un accord est impossible entre l'Assemblée nationale et le Sénat,
05:30nous devrons prendre davantage de temps pour discuter.
05:32Ce qui ne serait pas anormal parce qu'encore une fois, c'est un budget,
05:35le budget de l'État qui est plus politique.
05:38Et donc, ça nous amènera en janvier après les fêtes de fin d'année, après les fêtes de Noël.
05:42Donc, vous ouvrez la voie là aujourd'hui très clairement à une loi spéciale
05:45qui permettrait de dépasser ce 31 décembre comme date butoir.
05:48J'espère d'abord que sénateurs et députés seront dans une logique de compromis.
05:53Et je le redis, j'ai confiance dans Gérard Larcher, dans Hervé Marseille,
05:57dans Patrick Cannaire, dans Mathieu Darnot pour être force de compromis.
06:00J'espère que l'Assemblée nationale et le Sénat arriveront à se parler et à se retrouver.
06:05Si ce n'est pas le cas, oui, nous devrons poursuivre les discussions en janvier.
06:09On ne vous a pas encore entendu, c'est un autre sujet,
06:11on va devoir conclure bientôt, au sujet des propos de Brigitte Macron
06:14à l'encontre de militantes féministes,
06:16insultes prononcées en marge d'une représentation de l'humoriste arihabitant.
06:20Hier, à votre place, Bruno Retailleau fustigeait les actions militantes des féministes.
06:25De l'autre côté, Marine Tondely a parlé de propos gravissimes.
06:27« Gravissime », est-ce que vous vous situez où, vous ?
06:30Ce qui est gravissime, c'est ce qui s'était passé lors d'une précédente représentation.
06:35Des militantes féministes sont venues tenter d'interrompre le spectacle,
06:39le spectacle de quelqu'un qui avait bénéficié d'un non-lieu.
06:46Qu'est-ce que ça signifie ?
06:46Ça signifie qu'au fond, la décision de justice n'aurait plus aucune importance.
06:51Voilà, ça, ça me choque profondément.
06:53Du reste, Brigitte Macron a parlé avec spontanéité.
06:56C'était dans un cadre privé et sur un sujet, encore une fois,
07:00sur lequel on ne peut lui faire aucun reproche.
07:02Donc, je vais vous le dire comme je le pense, qu'on laisse Brigitte Macron tranquille.
07:05Cadre privé, mais elle savait qu'il y avait une caméra,
07:08elle l'avait vue, elle s'adresse même un peu à elle à un moment.
07:11Mais le problème, encore une fois, c'est le cœur de l'affaire.
07:13C'est qu'on puisse aujourd'hui interrompre le spectacle de quelqu'un
07:16qui a bénéficié d'un non-lieu.
07:18Qu'on puisse, parce qu'on défend le féminisme, rouler sur la décision de justice.
07:24Les happenings sont un instrument régulier utilisé par les militantes.
07:29Le problème, c'est pas le happening.
07:30Le problème, c'est d'ignorer le non-lieu qui avait été prononcé.
07:35C'est ça, le problème.
07:36Le féminisme, ça ne s'oppose pas à la justice.
07:39Ces propos font beaucoup réagir.
07:40Est-ce qu'elle doit s'excuser publiquement ?
07:42Non.
07:43Encore une fois, elle a parlé dans un cadre privé.
07:46Elle l'a fait avec beaucoup de spontanéité.
07:48Elle a toujours été très claire sur cette question.
07:51Et je le redis, on a un vrai problème.
07:53On a un vrai problème lorsque des femmes qui défendent une cause noble
07:57ignorent, comme ça a été le cas ici, une décision de justice.
08:01Parce que, je le redis, il y a eu un non-lieu.
08:02Merci beaucoup, Mme Réjou.
08:03Merci à vous.
08:04J'en ai chargé pour vous.
08:06Conseil des ministres ce matin.
08:07Débat sur la défense cet après-midi.
08:09Merci.
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