Retrouvez les émissions en intégralité sur https://www.france.tv/france-2/telematin/toutes-les-videos/ Aujourd'hui, dans « Les 4V », Cyril Adriaens-Allemand revient sur les questions qui font l’actualité avec le président des Républicains et Sénateur de la Vendée Bruno Retailleau.
00:00Merci Maya. Bonjour à tous. Bonjour Bruno Rotaillot. Bonjour à vous. Merci d'avoir choisi les 4 V ce matin.
00:08Hold-up fiscal et social, l'un des pires budgets depuis des années. Vous tapez fort sur ce budget de la sécurité sociale qui sera mis au vote cet après-midi.
00:16Est-ce que ce matin vous appelez officiellement à son rejet ? En tout cas, j'appelle à l'abstention ou à un vote contre parce que, vous l'avez dit, c'est le pire budget depuis longtemps.
00:25On va faire ce qu'aucun autre pays européen fait actuellement. C'est-à-dire que c'est un budget qui va sacrifier l'avenir des plus jeunes générations avec l'abandon de la réforme de retraite.
00:37L'abandon, ce n'est pas dans le budget social, mais c'est à côté notamment de l'assurance chômage. Donc, il n'y a plus aucune volonté réformatrice.
00:45Il va y avoir aussi un creusement de la tête. Toujours plus de défense, toujours plus d'impôts. Voilà. Donc, c'est un mauvais budget.
00:51C'est un budget de gauche, d'ailleurs. C'est le budget que la gauche a obtenu par un chantage.
00:56Et Sébastien Lecornu s'est mis à plat ventre devant le Parti socialiste ?
00:59Bien sûr, bien sûr. D'ailleurs, pourquoi est-ce que le premier secrétaire du Parti socialiste, Olivier Faure, a-t-il indiqué, il y a quelques heures, qu'il fallait absolument voter ce budget ?
01:07Il est toujours dans l'opposition ?
01:09En tout cas, c'est un budget socialiste. Voilà. Et Sébastien Lecornu, malheureusement, a bradé les intérêts de la France vis-à-vis des socialistes pour durer quelques mois supplémentaires.
01:20Qu'on ne vienne pas me dire qu'aujourd'hui, il faut travailler de moins en moins, qu'il faut payer de plus en plus d'impôts, qu'il faut creuser la dette. Est-ce que c'est bon pour la France ?
01:29Est-ce que vous pensez que cet après-midi, ce texte va passer ?
01:32Je ne le sais pas du tout. Parce que c'est un chantage. Il y a une dramatisation. On nous dit « mais si vous ne votez pas ce texte, ce sera le chaos ».
01:39Mais le chaos, c'est ce texte-là. Ce texte prépare un crash social.
01:43On dit que ceux qui ne votent pas sont irresponsables. Est-ce que vous vous sentez irresponsable ?
01:46L'irresponsabilité, c'est quand un Premier ministre ne veut pas utiliser les armes que la Constitution lui donne.
01:52Par exemple, le 49-3.
01:54François Hollande, ce matin encore, dit « Utilisons le 49-3 ».
01:56Il a raison. Vous voyez, je ne suis pas de la même crèmerie, mais il a raison.
02:00Je pense que François Hollande a été président de la République. Je ne l'ai jamais soutenu.
02:03Mais parce qu'il était président de la République, il sait ce que c'est que la Constitution.
02:07Et on voit bien qu'on est en train de tout lâcher.
02:10C'est un budget de renoncement. Et quand je dis que c'est le chaos, ce budget, c'est parce qu'il va précipiter un crash social.
02:16En abandonnant la réforme des retraites, en abandonnant toute idée de lutte contre l'assistanat,
02:21on va précipiter ce crash dans la mesure où il y a toujours moins de personnes qui travaillent.
02:27Et sur ces personnes, on fait peser un poids fiscal très important.
02:31Et on encourage l'assistanat.
02:32Si ça ne passe pas, est-ce que vous appelez le Premier ministre à engager la responsabilité de son gouvernement ?
02:37Peut-être, en tout cas, je ne l'appelle jamais à la démission.
02:41Mais ce sera sans doute un revers.
02:43Mais le pire des revers...
02:43Quelles leçons à tirer pour le gouvernement ?
02:44Je pense que le pire des revers, c'est de faire passer un mauvais budget.
02:47Parce qu'un mauvais budget, ce n'est pas bien pour la France.
02:50Ce n'est pas bien pour les futures générations.
02:51Ce n'est pas bien pour les retraités.
02:53Ce n'est pas bien pour les actifs.
02:54Et donc vous ne préférez pas de budget du tout ?
02:57Je préfère un budget qui soit un vrai budget.
03:00Regardez l'an dernier...
03:01En l'État, il n'y a pas de compromis possible ?
03:02Non, parce que tous les compromis qui ont été faits, l'ont été fait pour la gauche.
03:06Pas du tout pour la droite.
03:08Nous, on ne voulait pas qu'on touche à la réforme des retraites.
03:12Expliquez-moi, on est le pays en Europe qui partons le plus tôt.
03:15Où le taux de remplacement est le plus élevé.
03:17C'est-à-dire, le taux de remplacement, c'est la pension que vous touchez par rapport au dernier salaire.
03:21Où l'espérance de vie à la retraite est parmi les plus longues.
03:25Et vous pensez qu'on va pouvoir continuer comme ça ?
03:28Non, il faut dire la vérité.
03:28Est-ce que vous avez une forme de responsabilité dans cet état de fait,
03:31dans la mesure où vous n'êtes pas au gouvernement le corps nudeux ?
03:33Vous avez finalement peut-être un peu donné les clés aux socialistes ?
03:36Pas du tout, pas du tout.
03:37Au contraire, moi je suis rentré au gouvernement pour empêcher une politique de gauche.
03:41J'étais avec Michel Barnier.
03:42Et j'ai quitté le gouvernement quand j'ai vu que Sébastien Lecornu allait tout lâcher,
03:47tout céder à la gauche.
03:48J'essaie d'être fidèle à mes convictions.
03:50Et je n'en ai jamais changé.
03:52On parle de gauche, on parle de droite.
03:53Nicolas Sarkozy publie « Journal d'un prisonnier demain ».
03:56Est-ce que vous allez le lire ?
03:57Bien sûr, je vais le lire.
03:59Et est-ce que vous avez entendu ses propos sur la droite et sur le front républicain
04:03qu'il ne soutiendra plus, le front républicain anti-RN ?
04:06Vous vous avez dit que l'union des droites doit se faire dans les urnes.
04:09Olivier Faure, encore lui, vous a accusé de vouloir concurrencer l'extrême droite
04:12en étant plus à droite qu'elle.
04:14Alors Olivier Faure, tu es vraiment la poil qui se moque du chaudron,
04:19puisque c'est M. Faure qui a fait une alliance avec LFI.
04:22LFI qui, depuis le début de la Ve République, est le pire des partis extrémistes.
04:27Est-ce que nous vous n'avons pas fait une digue quand vous dites
04:29le RN étant l'arc républicain ?
04:32Mais je pense que j'essaie d'être objectif.
04:34Vous savez, quand Éric Ciottier nous a quittés pour aller au RN,
04:38nous sommes restés, nous, droits dans nos bottes, fidèles à nos convictions.
04:41Nous n'avons pas changé d'avis.
04:42Donc moi, j'en ai marre de ces procès.
04:44Je dis que l'adversaire principal, c'est LFI.
04:48Et je dis que je ne suis pas pour l'union des droites par les appareils.
04:50Ça, c'est de la tambouille politicienne.
04:52Mais regardez Mme Le Pen, elle est socialiste.
04:55Elle est social-étatiste, puisqu'elle n'a pas voté la réforme des retraites.
04:58Elle n'a pas voulu voter les 15 heures que nous avions proposées
05:01de contrepartie du RSA pour éviter l'assistanat.
05:05Et ils ont voté 34 milliards, ces députés,
05:0734 milliards d'euros d'impôts supplémentaires en 24 heures.
05:11En revanche, Mme Le Pen, et pas non plus pour l'union des droites,
05:14regardez ce qu'elle fait à Béziers.
05:16Elle présente un candidat contre Robert Ménard.
05:18Quand on accepte de faire tomber toutes les digues, dit Gabriel Attal,
05:22et de considérer qu'il n'y a plus de différence entre la droite et l'extrême droite,
05:25je pense qu'on renonce à la capacité à rassembler une majorité de Français.
05:29Il vous appelle à clarifier vos propos sur l'union des droites.
05:32Je les ai déjà clarifiés.
05:34Moi, je me suis toujours adressé à des électeurs, jamais au parti.
05:40Et moi, je sais que beaucoup de gens qui votent aujourd'hui,
05:42Rassemblement national, ce sont les électeurs que la droite a perdus,
05:45parce que la droite a été peureuse, a été honteuse.
05:48Gabriel Attal, je pense, a un logiciel qui tend vers la gauche.
05:53Ça n'est pas mon cas.
05:54Très bien pour lui.
05:55Je pense que la démocratie, je pense que le clivage droite-gauche revient.
05:58Mais moi, je l'ai fait, cette expérience, au ministère de l'Intérieur.
06:02Je proposais des propositions très fortes.
06:04Et vous croyez sur l'immigration ou sur un certain nombre de choses,
06:08sur la sécurité des Français.
06:09Et bien souvent, une majorité de l'électorat de gauche soutenait ces positions.
06:14Parce que le désordre, je vais vous dire, les premières victimes,
06:18c'est toujours les Français les plus modestes, les plus vulnérables.
06:20Parce que la loi de la jungle protège les plus forts, au détriment des plus faibles.
06:24Un dernier mot, M. Retailleau, sur les propos de Brigitte Macron.
06:27Tout autre sujet tenu dans les coulisses du spectacle de l'humoriste Harry Habitant,
06:30qui a bénéficié d'un non-lieu après des accusations de voyole.
06:33Dans une vidéo, on entend la Première Dame avoir des propos insultants
06:36à l'égard des militantes féministes qui avaient perturbé la représentation de la veille.
06:40Les propos sont assumés par l'entourage de la Première Dame.
06:42Est-ce que vous dites ce matin, l'épouse du Président ne devrait pas dire ça ?
06:46Non, je ne dis pas ça.
06:47Je ne veux pas faire de commentaires sur des commentaires.
06:50Les propos ne vous choquent pas ?
06:51Simplement, je dis qu'il y en a marre de ces gens qui interrompent des spectacles.
06:55Y compris, je ne le connais pas, cet artiste.
06:57J'ai simplement appris qu'à deux reprises, il avait été, si je veux dire, blanchi par la justice.
07:04Voilà.
07:04Donc, respectons les gens, respectons les lieux qui sont des lieux de culture.
07:09Les insultes ont leur place dans le débat ?
07:13C'est une parole politique ?
07:14Non, mais je ne justifie rien.
07:15Mais il y avait déjà une insulte.
07:17Interrompre un spectacle pour le public qui vient, c'est aussi une insulte.
07:21Voilà.
07:21Donc, je ne veux ni justifier, ni condamner les propos de la Première Dame.
07:26Simplement, arrêtons cette espèce de violence.
07:29Il y a une justice, elle a rendu son verdict.
07:32Et apparemment, ce verdict, il est positif pour l'artiste.
07:37C'est tout.
07:37On retiendra, vous ne condamnez pas, en tout cas, les propos sur la forme.
07:41Mais non, mais je n'ai pas envie.
07:43Je ne suis pas un juge.
07:44Je ne suis pas, j'ose dire, un procureur à condamner tel ou tel.
07:48Voilà, simplement.
07:49J'essaie, moi, d'avoir du bon sens.
07:50Et puis, il y en a marre de tous ces gens qui se croient se placer au niveau de la justice
07:56et pour interrompre des spectacles.
07:58Je trouve qu'il y a une forme d'agression.
08:00Et c'est une agression que la France, des honnêtes gens, croyez-moi, supporte de moins en moins.
08:05Merci beaucoup, Bruno Retailleau, d'être passé par les 4 V ce matin.
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