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Aujourd'hui, dans « Les 4V », Cyril Adriaens-Allemand revient sur les questions qui font l’actualité avec le ministre de la Justice Gérald Darmanin.
Aujourd'hui, dans « Les 4V », Cyril Adriaens-Allemand revient sur les questions qui font l’actualité avec le ministre de la Justice Gérald Darmanin.
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00:00Merci Adrien, bonjour à tous, bonjour Gérald Darmanin, merci d'avoir choisi les 4 V pour votre première prise de parole
00:09après ce qu'on pourrait qualifier de surprise du chef hier, ce vote de confiance annoncé par le Premier ministre pour le 8 septembre prochain.
00:15Le gouvernement auquel vous appartenez ne tient plus qu'à un fil.
00:19Comment est-ce que vous qualifiez ce matin cette décision du Premier ministre ? Courageuse, inévitable ?
00:24Oui, c'est un acte extrêmement courageux de la part du Premier ministre François Bayrou, et très démocratique, de dire devant la difficulté,
00:32devant les efforts qu'il faudra faire, devant les semaines qui vont venir, qui vont être difficiles pour voter un budget,
00:38de dire à l'Assemblée nationale, c'est-à-dire là où les représentants du peuple sont élus,
00:42est-ce que vous êtes d'accord pour que nous continuions sur la ligne que je vais dresser, c'est-à-dire le discours qu'il va porter le 8 septembre,
00:49et qui définit, en voyant le cadre de la négociation, il faut faire des économies pour que le pays aille mieux.
00:54C'est extrêmement risqué, certains disent suicidaire.
00:58Ce qui est suicidaire, c'est de ne pas avoir de budget pour notre pays.
01:00Ce qui est suicidaire, c'est de ne pas avoir de gouvernement pour notre pays.
01:03Depuis le général de Gaulle, la Ve République, les institutions fonctionnent,
01:07nous permettent d'emprunter sur les marchés financiers, d'envoyer des armées à la guerre,
01:10de pouvoir parler aux Nations Unies, de pouvoir régler les grands problèmes du monde et de la France,
01:15parce que nous avons un gouvernement et nous avons des institutions stables.
01:19Et là, on voit bien que les menaces multipliées de motions de censure, d'instabilité,
01:24en fait, rendent la France plus petite, plus difficile.
01:27Là, c'est François Bayrou lui-même qui appuie sur le bouton d'une certaine façon.
01:30A combien de chances vous évaluez la survie du gouvernement le 8 septembre ce soir ?
01:34Je pense qu'il faut toujours continuer d'ailleurs à discuter.
01:37Il y a deux impératifs pour nous, les Français.
01:40Il faut rétablir les comptes publics, rétablir les finances publiques,
01:43parce que les bons comptes font les bonnes nations,
01:45mais comme l'a fait la Grèce, comme l'a fait la Suède, comme l'a fait l'Italie,
01:48comme l'a fait l'Allemagne, comme l'a fait l'Espagne.
01:51Et puis, il faut produire plus.
01:53Il faut que nous travaillions davantage, produire davantage,
01:56parce que dans le monde dans lequel nous sommes,
01:57il faut pouvoir financer notre sécurité sociale, nos retraites, l'innovation.
02:02Ce discours, vous l'avez porté depuis deux, trois mois,
02:05et quand on fait les comptes arithmétiquement parlant,
02:08il y a très peu de chances que ça passe le 8 septembre.
02:10Vous faites comme si ce risque n'était pas là.
02:12Mais si, il faut discuter.
02:14Il faut discuter avec l'ensemble des parlementaires.
02:15Et puis, le Premier ministre hier a fait des ouvertures.
02:18Il a dit, par exemple, pour les jours fériés, on peut discuter.
02:21Il l'avait déjà dit.
02:22Oui, mais il faut répéter.
02:23Vous savez, la répétition, c'est l'art de la notion,
02:26comme le savent M. Bayrou et professeurs.
02:28Donc, il a cette habitude.
02:30Il faut pouvoir discuter, convaincre les forces politiques.
02:33Moi, je ne me résous pas à un pays où on ne se met pas d'accord entre nous.
02:36Et ça veut dire quoi ?
02:36Il faut aller plus loin, par exemple, sur la contribution des hauts revenus,
02:39par exemple, pour faire un geste vers le Parti socialiste ?
02:41Je pense, moi, de là où je suis, c'est-à-dire de Tourcoing,
02:45d'une ville très populaire, effectivement,
02:47le partage doit se faire de façon plus équitable.
02:50Quand il y a des difficultés, tout le monde doit faire des efforts.
02:52Les femmes et les hommes politiques, les personnes les plus riches,
02:55et puis évidemment, tous ceux qui doivent travailler davantage.
02:57Il faut renoncer aux deux jours fériés ?
02:59Le premier ministre a dit qu'il était ouvert à la négociation.
03:01Regardez, quel est le problème ?
03:02Non, mais quel est le problème, je vais vous dire, je pense, moi,
03:04de là où je suis, de Tourcoing ?
03:06C'est que les gens qui travaillent, travaillent beaucoup.
03:09Ils n'ont peut-être pas très bien perçu,
03:10ou ils ne le perçoivent pas très bien,
03:11ou ils ne veulent pas travailler davantage,
03:13alors qu'ils travaillent déjà beaucoup.
03:14Ils ne voient pas assez leurs enfants,
03:16ils ne sont peut-être pas assez bien rémunérés,
03:18et ils s'aperçoivent que tout le monde ne travaille pas comme eux.
03:20Il y a des gens qui doivent travailler davantage.
03:22Je pense que je suis pour la réforme de l'assurance chômage, par exemple.
03:25Il y a des gens qui sont aujourd'hui dans une dynamique
03:28où il n'y a pas assez de travail.
03:29Gérald Darmanin, est-ce que le premier ministre...
03:31Si nous avions le taux d'emploi de l'Allemagne, notre voisin,
03:33si nous faisions autant de travail que les Allemands,
03:36nous n'aurions pas les problèmes de l'assurance publique d'aujourd'hui.
03:37J'entends, mais est-ce que le premier ministre a entendu les critiques,
03:39y compris de son camp, cet été ?
03:41Il a eu du temps, on dit qu'il a peu reçu,
03:43y compris les socialistes.
03:45Dans son camp, à la rentrée,
03:46des députés Renaissance,
03:48Modem, ont émis des critiques.
03:50Et hier, il n'a pas changé un mot, une virgule,
03:53du plan qu'il avait présenté mi-juillet.
03:55D'abord, moi, j'ai beaucoup discuté avec le premier ministre.
03:57Je le trouve ouvert à la discussion.
03:59Il l'a redit hier.
04:01Hier, il n'y a pas eu de changement.
04:02Il n'y a encore qu'un jour pour discuter.
04:03Il a dit qu'il était prêt à recevoir tous les groupes politiques,
04:05tous les syndicats.
04:06Aujourd'hui, je crois qu'il va à la CFDT,
04:07demain au patronat.
04:09Il recevra évidemment tous les groupes politiques qui le veulent.
04:11Mais on ne peut pas changer le cadre du réel.
04:14Je pense que la question que pose le premier ministre,
04:16c'est est-ce qu'on est d'accord sur le réel ?
04:18Est-ce qu'on est d'accord pour voir ce que l'on voit ?
04:20Ce que l'on voit, c'est qu'il faut faire des efforts,
04:22des réformes, des économies
04:24pour que notre pays reste un grand pays.
04:25Les oppositions vont lui répondre non le 8 septembre.
04:27Nous verrons bien, c'est dans 15 jours.
04:29Vous avez un espoir que ça change encore ?
04:30Bien sûr, il faut convaincre chacun des parlementaires
04:32et il faut surtout parler aux Français.
04:34C'est eux qui décident à la fin.
04:35La France insoumise, le Rassemblement national
04:36réclament une dissolution
04:38pour pouvoir dégager une majorité.
04:40Pensez-vous que le Président actionnera cela le 9 septembre ?
04:44Il appartient au Président de la République
04:45que c'est son pouvoir propre de le faire.
04:47Il est certain que lorsqu'il y a un conflit extrêmement important
04:50entre le pouvoir législatif, l'Assemblée nationale
04:53et l'exécutif,
04:55le général de Gaulle et puis la République avant
04:58a imaginé la dissolution pour trancher le nœud gordien.
05:01Évidemment, je pense qu'il vaut mieux
05:03pouvoir trouver un compromis
05:05avec les groupes politiques à l'Assemblée.
05:06La dissolution coûte cher,
05:07coûte cher à la France, bien sûr,
05:09mais il ne faut pas écarter cette hypothèse.
05:11C'est encore une option plausible.
05:12C'est au Président de la République de décider,
05:13mais par nature, je pense que la 5ème République
05:15fait qu'on ne retire pas les pouvoirs
05:17du Président de la République par principe.
05:18Plusieurs partis de gauche,
05:19le Parti Socialiste, les écologistes,
05:21le mouvement de François Ruffin
05:22disent dans un communiqué
05:22« Nous sommes prêts à gouverner ».
05:24Est-ce qu'aujourd'hui,
05:25il serait temps, par exemple,
05:27d'envisager une autre option
05:28puisqu'on a vu depuis 18 mois
05:29qu'il y a eu plusieurs premiers ministres
05:31et que ça n'a pas fonctionné ?
05:33Mais pardon, ça a fonctionné.
05:35Ça fait 8 ans que je suis membre du gouvernement
05:37du Président de la République.
05:38Je suis ministre de la Justice depuis 9 mois.
05:39Nous avons fait des choses extrêmement concrètes.
05:41Je prends le ministère de la Justice.
05:43Des prisons de haute sécurité en 6 mois.
05:45Un changement profond
05:46des affaires civiles dans notre pays.
05:49Une meilleure protection des enfants
05:50et notamment des enfants
05:51qui sont victimes de violences.
05:52En 6 mois, les Français ont vu
05:53la prison de haute sécurité.
05:55Et puis d'autres ministres
05:56ont pu faire des choses extrêmement concrètes.
05:57Nous avons fait des choses pour les Français.
05:59Il y a une trentaine de détenus
06:00de Vendin-le-Vieuille
06:01dans le quartier de haute sécurité
06:03qui ont saisi la justice administrative.
06:05Mais c'est leur droit.
06:06Ils estiment que leur transfert n'est pas justifié
06:08et que leurs conditions de traitement
06:09sont inhumaines.
06:10Non mais c'est tout à fait leur droit.
06:12Ce n'est évidemment pas inhumain.
06:13La prison de Vendin-le-Vieuille
06:14d'ailleurs met chacun des détenus
06:16dans une cellule individuelle
06:17ce qui n'était pas dans les prisons
06:18dans la plupart d'où ils venaient.
06:20Je constate que la justice administrative
06:22a donné raison au ministère de la Justice
06:24depuis le début.
06:25Nous verrons bien à l'ensemble...
06:2611 requêtes jugées recevables à ce stade.
06:28Oui, il y en a une dizaine
06:29qui déjà ont dit non aux détenus.
06:31Voilà, que le ministère de la Justice
06:32avait raison.
06:33Pourquoi ?
06:33Parce que c'est une loi que j'ai fait voter,
06:35la loi de narcotrafic,
06:36qui a été votée du Rassemblement National
06:38jusqu'au Parti Socialiste.
06:39Mais est-ce que vous allez adapter le dispositif ?
06:41Non.
06:41En tenant compte des critiques éventuelles ?
06:43Non mais les critiques,
06:44c'est celle des Français
06:44qui voient que la drogue est partout.
06:45Qui voient qu'on peut assassiner
06:46des agents pénitentiaires en pleine rue
06:48par la Kalachnikov.
06:49Moi, je me bats
06:49pour la mémoire
06:51de ces deux agents pénitentiaires
06:52tués à la Kalachnikov,
06:53père de famille,
06:54dont aujourd'hui il y a des petits orphelins,
06:56ils peuvent demander à l'État
06:57pourquoi on n'a pas protégé mon papa.
06:59Et je comprends que les Français,
07:01partout, demandent qu'on lutte
07:01contre le narco-banditisme.
07:03Voilà.
07:03Alors après, il y a des gens
07:05qui sont issus du narco-banditisme,
07:06de la criminalité organisée,
07:07qui ont été condamnés comme telles,
07:09ou qui sont mis en examen
07:10dans les affaires,
07:11qui demandent
07:11et qui font valoir l'endroit.
07:12C'est l'endroit d'une démocratie.
07:14Mais moi, mon principe,
07:16en tant que ministre,
07:16c'est de protéger les Français.
07:17Gérald Darmanin,
07:18dans ce contexte de la rentrée,
07:19est-ce que vous craignez
07:21que le mouvement du 10 septembre
07:22se dégonfle ou s'amplifie ?
07:24Moi, je n'ai jamais peur
07:25des émotions populaires.
07:26Elles sont très importantes.
07:27Il faut que les Français
07:28puissent s'exprimer.
07:29Dans la République,
07:30le droit de grève
07:30est un droit constitutionnel.
07:31On a le droit de manifester,
07:32on a le droit de discuter,
07:34on a le droit de contester
07:34les femmes et les hommes politiques,
07:36on a le droit de se présenter
07:36aux élections.
07:37Vous pensez que ce sera
07:38un mouvement d'ampleur ?
07:38Je ne sais pas.
07:40En tout cas, ce qui est sûr,
07:41c'est qu'il y a une part
07:41de colère chez les Français,
07:42une part de personnes
07:43qui travaillent,
07:44qui ne payent que leurs factures,
07:45qui n'arrivent pas
07:46à faire autre chose que ça.
07:47Il y a beaucoup de femmes seules
07:48qui élèvent leurs enfants
07:49et qui ont du mal
07:49à s'en sortir.
07:50Je ne peux pas être insensible
07:51aux émotions
07:53et aux difficultés
07:54du peuple français.
07:56J'en suis issu
07:56et je pense qu'il faut
07:58toujours écouter les gens
07:58lorsqu'ils ont un truc
07:59à nous dire.
07:59Dernière question,
08:00Gérald Darmanin.
08:01Vous devez faire
08:01votre grande rentrée politique
08:02dimanche à Tourcoing.
08:03C'est votre ville.
08:04Vous ne faites pas mystère
08:06du fait que vous préparez
08:06un projet présidentiel.
08:08Est-ce que c'est le moment
08:09pour vous de faire
08:10un pas de plus
08:10vers 2027 ?
08:11D'abord, c'est le moment
08:12de défendre le bilan
08:13du président de la République
08:14depuis huit ans.
08:14On a fait baisser le chômage,
08:16on a rétabli la France
08:17dans le concert des nations,
08:18on a amélioré,
08:19je prends la poêle à source
08:20par exemple,
08:21que j'ai pu porter
08:21sous l'autorité
08:22du président de la République
08:22ou réussir les JO
08:23aux Jeux Olympiques.
08:24Il faut défendre le bilan.
08:25Et en même temps,
08:25il faut marquer son territoire.
08:27Oui, ma ligne politique,
08:28elle est évidemment
08:29complémentaire d'autres
08:30dans le gouvernement.
08:31Moi, je suis quelqu'un
08:32de droite sociale,
08:33un gaulliste social,
08:34très fort, très dur
08:34sur l'autorité
08:35et à l'écoute du peuple.
08:37Je pense que c'est cette ligne-là
08:39un peu séguiniste,
08:41chiracienne,
08:42je ne sais pas comment
08:42vous la définir exactement
08:44aujourd'hui.
08:44Vous vouliez l'incarner en 2025 ?
08:46Je l'incarnais déjà aujourd'hui.
08:47Candidat ?
08:48Déjà, on verra bien.
08:50Il reste deux ans.
08:52Mais deux ans,
08:52c'est énorme pour les Français.
08:54Il reste deux ans,
08:55c'est les chefs d'entreprise
08:56qui sont inquiets,
08:56c'est les ouvriers
08:57qui cherchent un emploi,
08:58c'est les familles
08:59et des enfants
08:59qui chercheraient d'avenir.
09:01Faisons ici et maintenant
09:02des choses.
09:02Et puis, si on n'arrive pas
09:03à les faire,
09:04pour les raisons
09:04que nous évoquons tout à l'heure,
09:06nous verrons l'élection présidentielle.
09:07Merci beaucoup, Gérard.
09:08Merci à vous.
09:08Merci à vous d'être passé
09:08par les 4V ce matin
09:09sur Télématin.
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