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Aujourd'hui, dans « Les 4V », Cyril Adriaens Allemand revient sur les questions qui font l’actualité avec la députée européenne Manon Aubry (LFI).

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Transcription
00:00– Merci Mélanie, bonjour à tous, bonjour Manon Brune.
00:05– Bonjour.
00:06– Merci d'avoir accepté notre invitation.
00:07– Merci à vous.
00:08– Le Président de la République a annoncé hier son souhait d'interdire les téléphones portables au lycée
00:13dès la rentrée prochaine, est-ce que vous y êtes favorable ?
00:15– Ça nous rappelle que le Président de la République est Président de la République,
00:20je pense que c'est une façon pour lui d'exister, mais ça m'avait échappé que maintenant
00:25il avait une majorité à l'Assemblée Nationale pour faire adopter des projets de loi.
00:29– Il suggère.
00:29– Après, sur le fond du sujet, je pense que c'est une fausse bonne idée.
00:34La première raison, c'est qu'en pratique c'est assez difficilement applicable,
00:39on l'a vu pour les collèges qui ont déjà des difficultés à l'appliquer,
00:42ça coûte de l'argent parce qu'il vous faut des casiers à l'entrée des collèges,
00:47qu'à un moment où l'éducation est à l'os, et puis c'est aussi une fausse bonne idée sur le fond.
00:52– C'est-à-dire qu'il faudrait donner les moyens à l'Éducation Nationale ?
00:54– Il faudrait évidemment donner les moyens, mais sur le fond, on ne va pas se raconter d'histoire,
00:58je pense aussi que c'est une fausse bonne idée, parce que ça rend les élèves quelque part responsables,
01:05alors qu'ils sont d'abord victimes de cyberharcèlement, et surtout ça ne règle pas le problème de fond.
01:10La seconde où ils sortent du lycée, ils peuvent être victimes de cyberharcèlement,
01:14et ça déresponsabilise complètement les plateformes, qui sont elles, celles qui doivent être mises en cause,
01:20notamment sur le contrôle des algorithmes qui favorisent des contenus, qui encouragent par exemple le suicide.
01:26– Emmanuel Macron dit comme vous, je n'ai pas envie de donner du temps de cerveau disponible,
01:30des émotions de nos ados à des gens qui veulent d'abord placer des produits.
01:33– Sauf que la responsabilité n'est pas sur les épaules justement de ces jeunes,
01:38mais la responsabilité elle doit être du côté de ces plateformes,
01:41et je peux d'autant plus vous en parler qu'au niveau européen…
01:45– Vous avez voté une résolution cette semaine ?
01:47– Alors on a voté une résolution cette semaine, mais il est aussi prévu de déréguler
01:51le peu de régulation qu'il existe en la matière, à la demande notamment des États-Unis de Donald Trump
01:57pour satisfaire les grandes entreprises de la tech, Facebook, Instagram, etc., Twitter,
02:04et donc on voit très bien qu'en mettant la responsabilité sur les parents, sur les élèves,
02:09sur les établissements scolaires et non la responsabilité sur ces grandes plateformes,
02:14je pense qu'on se trompe complètement de combat.
02:16– Autre sujet Manon Aubry, l'Assemblée nationale a adopté en première lecture
02:19une proposition de loi portée par la France insoumise de nationalisation d'ArcelorMittal en France.
02:25Vous avez vous-même rencontré certains représentants des salariés cette semaine au Parlement européen,
02:30c'est une réponse populiste à un problème structurel, vous répond le ministre de l'Économie.
02:36Qu'est-ce que vous lui répondez à votre tour ?
02:37– C'est une réponse populaire qui est soutenue largement pour la population,
02:42qui a été portée par les syndicats aussi d'Arcelor.
02:46– Pas populiste.
02:46– Et c'est la réponse que l'État se refuse à apporter.
02:49Quel est l'enjeu avec ArcelorMittal ?
02:51– Et quelle serait l'effectivité de la nationalisation ?
02:53– C'est le premier producteur d'acier.
02:56L'acier, il y en a dans notre vie de tous les jours,
02:59de votre fourchette jusqu'à votre train, jusqu'à l'industrie de la défense.
03:02– Le producteur en Europe est en difficulté aujourd'hui.
03:05– En difficulté, donc indispensable à sauver,
03:08parce qu'il en va de notre souveraineté industrielle.
03:10Si on ne veut pas être dépendant demain de l'Inde, de la Chine ou des États-Unis
03:14pour produire ce secteur stratégique, il faut que ça reste en France
03:17et donc que des entreprises comme ArcelorMittal ne délocalisent pas.
03:20Le deuxième enjeu, c'est évidemment un enjeu de l'emploi.
03:23Il y a 18 000 emplois directs, 80 000 emplois indirects.
03:27Et si l'on veut sauver cette entreprise, il faut qu'elle fasse les investissements nécessaires
03:31pour produire de manière plus écologiquement responsable.
03:32– Et en même temps, Manon Brie, vous n'échapperez pas à la concurrence chinoise
03:36avec des prix très bas ?
03:37– Sauf que la concurrence chinoise, là aussi, on peut s'en protéger.
03:40Il y a un premier pas qui a été fait au niveau européen
03:42avec ce qu'on appelle une stratégie acier
03:44qui vise à rehausser les droits de douane des produits venant de Chine.
03:49Moi, je pense qu'il faut assumer un véritable protectionnisme,
03:53c'est-à-dire de privilégier notre production nationale et notre production européenne
03:57plutôt que faire venir de l'autre bout du monde,
03:59ce qui est complètement irresponsable d'un point de vue social, d'un point de vue écologique.
04:03Donc cette nationalisation, c'est une immense victoire
04:05malgré l'obstruction du Rassemblement national qui, il faut le dire,
04:08qui a tout fait pour faire capoter.
04:09– Qui s'est abstenue toutefois.
04:10– Qui a permis que le texte soit adopté.
04:13– Qui a déposé des centaines d'amendements.
04:15On n'était pas sûr jusqu'au dernier moment si on allait pouvoir voter à temps
04:18et qui, je crois, a fait la démonstration
04:19qu'il préfère défendre les intérêts d'un géant industriel
04:22qui verse des milliards de dividendes à ses actionnaires
04:25plutôt que l'intérêt des ouvriers.
04:26– On précise que c'était la première lecture,
04:28il faut maintenant que ça passe à la barrière du Sénat
04:29où là, la majorité n'est pas tout à fait la même.
04:31– J'en appelle au sénateur pour l'inscrire à l'ordre du jour.
04:34– C'est pas gagné.
04:34– Et vous le savez comme moi que c'est l'Assemblée nationale
04:36qui a le dernier mot et ça pourra suivre, ça n'avait parlementaire.
04:39– Parlons de nos agriculteurs, Manon Aubry.
04:40Vous êtes mobilisée personnellement contre l'accord en négociation
04:43actuellement entre l'Union européenne et le Mercosur.
04:46Est-ce que l'Union européenne est tout droit sur le point
04:48d'adopter cet accord dont on parle maintenant depuis plusieurs mois ?
04:52– Oui, je veux lancer l'alerte ce matin à votre antenne.
04:55L'accord de libre-échange avec le Mercosur
04:57devrait être adopté par le Conseil européen, donc les États membres.
05:01– 18-19 décembre.
05:02– Exactement, les 18 et 19 décembre prochains,
05:05on sait déjà qu'Emmanuel Macron est en train de capituler en race campagne.
05:10– Mais il dit que non.
05:10– Je peux vous dire déjà, il a dit que finalement au dernier,
05:15au moment de la COP, très mauvais timing par ailleurs pour annoncer ça,
05:19que finalement ce n'était pas un si mauvais accord que cela.
05:22Et cette semaine d'ailleurs à l'Assemblée nationale,
05:24dans la niche parlementaire de la France insoumise,
05:26a également été votée une résolution à l'unanimité,
05:29s'opposant à cet accord qui est le pire accord de libre-échange
05:32jamais signé par l'Union européenne,
05:34qui va apporter des centaines de milliers de tonnes de bœuf, de maïs, de soja.
05:38– Les clauses de sauvegarde pour les filières sensibles
05:40ont été renforcées, disent les pro-accords de Mercosur.
05:43– Ces clauses de sauvegarde, je vais vous dire,
05:45je suis rapportrice pour mon groupe sur le sujet,
05:47sont une chimère totale.
05:49Elles ne vont jamais être activées,
05:51les conditions sont impossibles à être activées.
05:54Et puis surtout, ça n'enlève rien au fait
05:56que vous n'avez pas les mêmes normes environnementales,
05:59sociales et sanitaires.
06:00Par exemple, il y a un tiers des pesticides
06:02qui sont autorisés au Brésil,
06:03qui sont interdits dans l'Union européenne.
06:05Donc cet accord de libre-échange,
06:06non seulement il va tuer notre agriculture européenne,
06:09mais en plus de cela, il va nous empoisonner.
06:11Et donc c'est la raison pour laquelle au Parlement européen,
06:13nous avons aussi déposé une résolution
06:15demandant un avis à la Cour de justice de l'Union européenne.
06:18S'il est adopté, alors il sera suspensif.
06:21Nous pourrons gagner un an, deux ans, trois ans
06:23avant son application, avant son vote final.
06:25C'est la démonstration qu'il peut y avoir, je pense,
06:28une majorité au Parlement européen contre cet accord.
06:30En tout cas, au nom de mon groupe,
06:32nous, nous allons mener la bataille.
06:34On est le seul groupe qui n'a jamais donné aucune voix
06:36aux accords de libre-échange et ça ne va pas changer.
06:38Dernière question, Manon Aubry.
06:39La prochaine bataille dont vous parlez,
06:40elle est électorale, elle est sur les municipales.
06:42C'est en mars prochain.
06:43On a l'impression que LFI souhaite faire perdre
06:46les candidats socialistes et que c'est son objectif principal.
06:49Sophia Chiquirou disait
06:50qu'il ne faut pas qu'un socialiste soit maire de Paris.
06:52Est-ce que vous assumez que votre nouvel adversaire,
06:54c'est le Parti Socialiste ?
06:56Ça m'avait échappé qu'il y avait un décret qui était sorti
06:58qui interdisait la France Insoumise
07:00de se présenter à des élections.
07:02Étrangement, on ne pose pas la question, je ne sais pas,
07:04à Mme Trottmann qui est candidate pour le Parti Socialiste
07:07à Strasbourg.
07:07Si elle vient, on lui posera.
07:08Face à une sortante écologiste.
07:11Vous voyez, quand le Parti Socialiste dit
07:13qu'il n'y aura pas d'alliance avec la France Insoumise
07:15au premier et au second tour,
07:17on ne va pas interdire à la France Insoumise
07:19de se présenter à ces élections
07:21et surtout, on a des propositions à proposer à ces élections
07:24que malheureusement ne soutient pas souvent le Parti Socialiste,
07:27que ce soit des cantines gratuites,
07:30que ce soit des centres de santé
07:31pour ramener des services publics,
07:33y compris dans des zones où souvent
07:35c'est difficile d'y accéder.
07:36Et c'est cela qu'on portera pour ces élections municipales.
07:39Et vous vous présenterez donc en ordre dispersé
07:41au moins au premier tour pour mars prochain.
07:42Merci beaucoup Manon.
07:43Merci à vous.
07:43Merci à vous.
07:43Merci.
07:44Merci.
07:45Merci.
07:46Merci.
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