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Lundi 8 décembre 2025, retrouvez Angélique Gérard (présidente fondatrice, STEM ACADEMY) dans BOSSA NOVA, une émission présentée par Olivia Vignaud, Caroline de Senneville et Céline Toni.
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00:00...
00:00Alors, mon parcours opérationnel en la tech,
00:22je crois qu'on peut dire que je suis une actrice
00:24de l'avènement du web en France.
00:27J'ai travaillé 25 ans dans l'écosystème numérique,
00:32notamment au sein du groupe Iliade.
00:35J'ai accompagné des équipes dans la transformation digitale,
00:39l'expérience client,
00:40et j'ai accompagné la croissance d'un acteur majeur
00:44des télécoms français.
00:47Et ça a été une fabuleuse aventure humaine
00:50qui m'a permis notamment de comprendre
00:53à quel point, en fait, la technologie permet,
00:58grâce à la diversité des talents,
01:01de faire naître les innovations.
01:03...
01:04Alors, oui, évidemment, j'ai perçu des biais sexistes.
01:12D'ailleurs, c'est assez étonnant
01:14parce que le secteur du numérique
01:15est le secteur le plus jeune
01:17et c'est celui qui est le plus kangrené par le sexisme.
01:21Donc, malheureusement, oui, j'y ai été confrontée,
01:25mais je dois dire que ce n'était pas forcément
01:28des biais directs,
01:29mais plutôt des réflexes culturels.
01:31Et c'est ça, en fait, qui est très particulier.
01:36Pour vous donner des exemples très concrets,
01:38la parole féminine qu'on va un petit peu moins écouter,
01:41les compétences que l'on va devoir davantage prouver,
01:46c'est aussi parfois se battre ou se manifester
01:50pour avoir une rémunération équitable.
01:54Et donc, ça passe aussi par la valorisation de nos actions,
01:56marqueter ce que l'on fait quand on est une femme
01:58et on n'a pas l'habitude, en fait, de se mettre en avant.
02:02On fait très peu partie des réseaux de la meute masculine.
02:06Et donc, ça amène à travailler sur soi.
02:09Et puis aussi, je pense peut-être,
02:12cette idée reçue qui est que ce type de postes
02:17ne sont pas faits pour nous.
02:18Et c'est ce qui m'a finalement engagée
02:21pour créer des environnements plus inclusifs
02:26et de façon durable.
02:33Alors, le déclic que j'ai eu pour me lancer
02:36dans le combat de l'égalité professionnelle,
02:39c'est finalement la question qu'une journaliste m'a posée,
02:43une journaliste des Echos,
02:44et qui dressait le portrait, en fait,
02:47de cette jeune femme que j'étais
02:49qui dirigeait des milliers de personnes.
02:52Et à la fin de l'entretien,
02:54elle me pose une question assez inattendue pour moi
02:57qui était, mais vous,
02:59qu'est-ce que vous faites pour les femmes ?
03:02Et en fait, je n'ai pas compris tout de suite la question,
03:05même pas du tout.
03:07J'ai senti, en fait, qu'il y avait un malaise
03:09et que la journaliste ne comprenait pas non plus
03:11ce silence de ma part
03:14et cette réponse qui a suivi,
03:16qui était, je ne fais rien pour les femmes.
03:18Qu'est-ce que vous voulez que je fasse ?
03:20Et en fait, j'avais effectivement
03:22pas du tout saisi
03:24toute la situation
03:26et même celle que je vivais, en fait,
03:28qui me paraissait tout à fait normale.
03:30Et cette question, dans le temps,
03:32elle m'a finalement percutée,
03:35une graine a germé
03:36et j'ai compris qu'il y avait des obstacles invisibles,
03:38qu'il y avait ces biais
03:39et qu'il fallait impérativement, en fait,
03:44lutter contre ces derniers.
03:45Alors, quand je dis lutter,
03:46je ne suis pas une combattante,
03:48mais voilà, je trouve que c'est important
03:49qu'on ait de l'ambition,
03:51qu'on puisse avoir notre place.
03:53Et donc, c'est là que, finalement,
03:55cette ambition pour l'égalité professionnelle est née.
04:00J'ai réfléchi pendant quelques années,
04:02j'ai édité un ouvrage en 2019
04:04pour la fin du sexisme.
04:06Et puis ensuite, je suis passée
04:08de l'éveil des consciences à l'action
04:10en créant avec Lena Touchard
04:12Women in STEM Europe.
04:17Alors, chez IA,
04:19les différentes actions
04:20que j'ai mises en œuvre
04:22lorsque j'étais dirigeante
04:23ont été essentiellement basées
04:25sur la formation.
04:28J'avais une équipe
04:29de dirigeants,
04:31de directeurs d'établissements
04:32masculines.
04:34Et puis, lors du départ
04:36de l'un d'eux
04:36pour des raisons personnelles,
04:39on a commencé à chercher
04:40qui pouvait, en promotion interne,
04:43nous succéder.
04:43Et on n'a eu qu'une floppée
04:45de noms masculins.
04:47Et là, je me suis dit,
04:48mais il y a un problème.
04:49Pourquoi on n'a pas
04:49une seule candidate ?
04:51Et j'ai compris que, voilà,
04:52nous-mêmes, les femmes,
04:53on pratiquait, c'est parfois,
04:55cette autocensure.
04:56On était parfois aussi
04:57notre propre frein.
04:58et qu'il fallait aider
05:00mes collaboratrices
05:02à éclore.
05:03J'ai donc créé
05:04un programme de formation
05:05que j'ai appelé
05:06Go to Codir,
05:07qui expliquait bien, du coup,
05:09ce pourquoi il était fait.
05:12Et ces collaboratrices
05:14ont été accompagnées
05:14sur un programme de formation
05:15de 18 mois.
05:17Finance, contrôle de gestion,
05:19management, prise de parole
05:21en public, confiance,
05:23vraiment tout ce qu'on peut décliner.
05:25et ça a été, en fait,
05:27très positif,
05:28puisque trois d'entre elles
05:30sont devenues directrices
05:31d'établissements par la suite.
05:32Donc, c'était des établissements
05:33qui pilotaient environ
05:34650 salariés.
05:36Une autre est devenue
05:37responsable de la qualité
05:39normative et opérationnelle.
05:41Et une autre a pris
05:43la casquette de leader
05:46de notre académie
05:48du leadership.
05:49Ce qui prouve que,
05:50quand on met des actions
05:51en place,
05:53et bien, effectivement,
05:54quand c'est des politiques
05:54volontaristes,
05:55on peut avoir
05:55de très beaux résultats.
05:57Et on sait tous,
05:58aujourd'hui,
05:59que les équipes mixtes
06:01surperforment
06:02les équipes non mixtes
06:03de 24%.
06:04Et donc, c'est dommage
06:05de se priver des talents,
06:07de tous les talents
06:09au sein de nos entreprises.
06:14Alors, la place des femmes
06:16dans les métiers tech
06:17et scientifiques,
06:17on peut clairement partir
06:20du constat
06:20que les femmes
06:21sont absentes
06:22de la quatrième révolution
06:24industrielle.
06:25Moins de 24%
06:27des femmes
06:28dans les STEM.
06:29STEM, c'est
06:30Science, Technology,
06:31Engineering, Mathematics.
06:32Et en fait,
06:33il faut avoir confiance
06:34qu'à horizon 2030,
06:38deux tiers des emplois
06:40au niveau mondial
06:41auront une composante STEM.
06:43Et donc,
06:44les femmes ne sont pas
06:45dans les filières
06:46technologiques et scientifiques
06:47ou de façon très inférieure
06:52à ce qu'elles devraient être.
06:53Elles ne sont donc pas aujourd'hui
06:55dans les métiers d'avenir.
06:58Tout ce qui est biotechnologie,
07:00cybersécurité,
07:02IA,
07:03data,
07:05et il y a encore
07:07plein d'autres métiers.
07:08Et donc,
07:09on a besoin de susciter
07:10des vocations.
07:11On a besoin d'accompagner
07:13ces femmes.
07:14Je pense que ce n'est pas seulement
07:15un sujet de diversité,
07:19ce n'est pas un combat de femmes
07:20pour les femmes.
07:22C'est plus qu'un enjeu de société.
07:24En fait,
07:24c'est un enjeu d'humanité
07:25à mes yeux
07:27et c'est un sujet
07:29de compétitivité.
07:30Et donc,
07:31c'est important effectivement
07:32que la France et l'Europe
07:33puissent accompagner
07:36des jeunes femmes
07:37dans les filières
07:38technologiques et scientifiques.
07:44Alors,
07:44j'ai quitté mes fonctions opérationnelles
07:45il y a maintenant
07:46trois ans et demi
07:47et j'ai décidé
07:49de me consacrer,
07:52bon,
07:52je suis un pur produit tech,
07:53vous l'avez compris,
07:53donc forcément,
07:54je suis dans la tech.
07:55D'une part,
07:56la création d'un organisme
07:57de formation
07:58avec un mindset
08:00très orienté
08:01sur les femmes
08:02puisqu'on forme
08:03des femmes
08:04à l'intelligence artificielle.
08:05Et puis,
08:06la création
08:07de Women in STEM Europe
08:08qui a pour but,
08:09justement,
08:10de créer les conditions
08:11d'une inclusion durable
08:12des femmes
08:13dans ces filières
08:14technologiques et scientifiques
08:15pour accompagner
08:17nos mutations économiques.
08:18Donc,
08:19on a,
08:20c'est vraiment aujourd'hui
08:21ce que je fais au quotidien
08:23et je suis pro bono
08:24à 50% de ma semaine
08:25pour Women in STEM Europe
08:27et que l'on porte
08:29avec un plan d'action
08:31très précis
08:33avec Léna Touchard,
08:35mon associée.
08:39Alors,
08:40Women in STEM Europe
08:41est une initiative
08:42qui consiste
08:43à créer
08:44les conditions
08:45d'une inclusion durable
08:47des femmes
08:47dans ces différentes filières.
08:49Concrètement,
08:50on agit
08:51sur trois axes.
08:52Le premier,
08:53on a un média
08:54intergénérationnel
08:56qu'on peut nous retrouver
08:57sur YouTube,
08:58TikTok,
08:59LinkedIn,
09:00Instagram.
09:01On part du principe
09:02qu'on ne peut pas
09:03devenir ce que l'on ne voit pas
09:04et donc,
09:05on met en évidence,
09:07on met des femmes
09:08en lumière
09:09d'horizons
09:11très diversifiés
09:13pour montrer
09:14celles qui déjà
09:15font avancer
09:16la science,
09:18la tech.
09:19Donc,
09:19c'est important
09:20effectivement
09:20qu'on puisse
09:21créer ces rôles modèles,
09:23montrer qu'elles existent,
09:24que c'est possible.
09:25Donc,
09:26ça,
09:26c'est une première
09:26grande action.
09:27On fait des ateliers
09:28également.
09:29On va dans
09:30les écoles,
09:31les prépas,
09:32les IUT,
09:33les écoles d'ingé,
09:34les lycées
09:34et on espère
09:36bientôt les collèges
09:37pour ouvrir
09:39le champ des possibles
09:40à toute cette génération.
09:42On a également
09:43un tour de France
09:44et donc,
09:45on passe
09:46dans toutes les grandes
09:46agglomérations françaises
09:48toujours pendant
09:50trois à quatre jours
09:51pour aller
09:52à la rencontre
09:54des territoires,
09:55des différents écosystèmes,
09:56des associations locales,
09:58des écoles,
09:59comme je le disais.
09:59Et puis,
10:00on crée un event
10:01où on donne la parole
10:02en fait à un panel
10:03de femmes étudiantes,
10:06scientifiques,
10:07chefs d'entreprise,
10:08profils plutôt institutionnels
10:10pour échanger
10:12sur tous ces sujets.
10:14Et on a pris
10:15l'engagement
10:15cette année
10:16de former
10:171000 femmes
10:18à l'intelligence artificielle
10:19de façon gratuite
10:20et 300 étudiantes
10:22qu'on forme
10:24également
10:25aux soft skills
10:25de façon gratuite.
10:28Donc,
10:28voilà nos actions.
10:29Évidemment,
10:30on a plein d'idées
10:31pour 2026
10:33et on voit
10:34qu'effectivement,
10:35ça commence à résonner,
10:37notamment dans une période
10:38où il faut quand même
10:39le dire,
10:40le droit des femmes
10:41recule
10:41sur le plan mondial
10:44et on voit bien
10:45qu'en fait,
10:45il y a une fragilité
10:47absolue aujourd'hui
10:48sur le droit des femmes
10:50et notamment
10:50notre émancipation financière
10:52à moyen terme
10:53puisqu'on n'est pas
10:54dans les filières
10:55qui vont nous permettre
10:56de gagner notre vie
10:57dans les prochaines années.
10:58Les meilleurs conseils
11:04pour des femmes
11:06qui veulent se projeter
11:07dans la tech ?
11:08Je crois que c'est évident,
11:10c'est oser,
11:12c'est ne pas avoir
11:12de frein,
11:13on n'a pas besoin
11:14d'être ingénieur
11:14pour aller dans la tech,
11:15on a besoin
11:16d'une diversité
11:16de profils,
11:17de visions,
11:18d'idées
11:18et donc voilà,
11:20toutes les femmes
11:20sont les bienvenues,
11:22toutes celles
11:22qui peuvent contribuer
11:23à faire avancer
11:25l'innovation
11:26et nos sociétés
11:28aujourd'hui,
11:29donc il faut oser.
11:32Je leur dirais
11:33également
11:34qu'il faut se former
11:37en continu
11:37parce que l'IA
11:39est une opportunité,
11:40il faut la saisir
11:41maintenant
11:42et donc formez-vous
11:43à l'intelligence artificielle.
11:46Il y a vraiment,
11:48je pense qu'il y a
11:49vraiment énormément
11:50de métiers autour
11:51que l'on ne connaît pas encore
11:54et qui vont bientôt éclore,
11:57donc il ne faut pas hésiter
11:58à investir sur soi
12:00et globalement,
12:02il faut foncer,
12:03donc c'est vraiment
12:05le message
12:05que j'ai envie
12:06de relayer
12:07et quand on est maman,
12:08c'est aussi
12:09prendre garde
12:10à l'éducation
12:12de ces garçons
12:12et de ces filles
12:13et pouvoir leur dire
12:15également que ce sont
12:15de beaux métiers
12:16et que l'avenir
12:17va se jouer justement
12:19dans ces métiers
12:20où on pourra participer
12:22à la transformation numérique,
12:23participer à la transition
12:25environnementale
12:26et avoir de l'impact
12:28dans notre société
12:29et ça, je crois
12:29que c'est majeur.
12:34Alors,
12:35nos objectifs
12:36au sein de
12:38Women in STEM Europe,
12:39je vous parlais
12:40de ce que nous réalisions
12:41cette année,
12:42on espère
12:43faire bien plus
12:44d'événements
12:45en France
12:46et notamment
12:47une capitale européenne
12:48au cours
12:49de l'année
12:502026.
12:51On forme
12:521 000 femmes
12:52cette année,
12:53on espère en former
12:532 000 ou 3 000
12:54en IA
12:55et peut-être
12:56600 ou 900
12:57étudiantes
12:58sur des soft skills,
12:59donc c'est vraiment
13:00upgrader
13:01tous nos objectifs,
13:03avoir
13:03de l'impact,
13:05être en mesure
13:06de créer
13:07une communauté
13:07suffisamment importante
13:09pour inspirer,
13:11fédérer,
13:12créer aussi
13:13des rôles
13:15de mentoring
13:16qui sont
13:17souvent nécessaires
13:18que ce soit
13:20pour un étudiant
13:20ou pour une étudiante
13:21et donc
13:22d'aller sur tous
13:23ces sujets
13:23parce que
13:24ce n'est pas seulement
13:25je dirais
13:26notre objectif,
13:28il est culturel
13:29au-delà
13:30des chiffres
13:31et c'est ça
13:31qui est important
13:32pour nous demain,
13:33c'est d'avoir
13:34de l'impact,
13:35de changer les codes
13:35et de faire
13:36bouger les lignes.
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