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Mardi 8 juillet 2025, retrouvez Cécilia Creuzet (cofondatrice, May) dans BOSSA NOVA, une émission présentée par Olivia Vignaud, Caroline de Senneville etCéline Toni.
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00:00Musique
00:00Je suis Cécilia Creuset et je suis une des cofondatrices de MEI,
00:24qui est un service de santé digitale qui s'adresse aux parents et aux futurs parents.
00:27J'ai lancé MEI il y a 5 ans avec deux associés et avant ça, j'avais passé une petite dizaine
00:37d'années dans l'entrepreneuriat social sur un sujet qui est l'inclusion numérique,
00:41donc comment aider les personnes en précarité à la fois à accéder et à savoir mobiliser
00:46le numérique dans le cadre de leur insertion sociale et professionnelle, donc en gros un
00:50fil rouge qui est plutôt autour de l'impact en réalité.
00:55On a lancé MEI avec Antoine et Adrien en partant d'un constat assez simple qui est le suivant.
01:05Les périodes grossesse, postpartum, premières années de vie des enfants, c'est des périodes
01:10qui sont assez particulières.
01:12C'est une période qui correspond à un grand enjeu de santé publique parce que beaucoup
01:18de choses se mettent en place au cours de ces périodes-là.
01:20Et puis parce que c'est une période qui correspond à une grande période de vulnérabilité,
01:24notamment chez les femmes pour qui c'est en particulier la plus grande période de vulnérabilité
01:28psychique.
01:29Donc c'est une période qui est assez sensible, qui est structurante, au cours de laquelle
01:33les parents et futurs parents se posent énormément de questions, mais pour laquelle en fait
01:37ce qu'on constate c'est que la médecine de ville telle qu'elle est organisée et internet
01:42dans l'information qu'ils proposent ne permettent pas de répondre aux nombreux questionnements
01:48des parents.
01:49Et donc toute l'idée ça a été de se dire comment est-ce qu'on peut utiliser le digital
01:52pour apporter un complément utile aux parents et futurs parents.
01:55Quand je dis complément, c'est en complément du suivi de grossesse, du suivi pédiatrique
02:00pour qu'il y ait une sorte de relais santé entre les consultations, un soutien à la fois
02:06digital et professionnel pour les parents et futurs parents dans cette période.
02:09J'ai lancé mai, enfin un des associés avec lequel j'ai lancé mai est mon mari et aussi
02:15le père de mes enfants, donc ça n'est pas pour rien dans l'histoire parce qu'évidemment
02:19à l'initiative, au moment de lancé mai, on avait déjà un enfant et donc le constat
02:23qu'on pouvait faire autour de nous nous parlait puisqu'on était nous-mêmes concernés.
02:28Et en fait, ce qui se passe à l'époque, c'est qu'il se trouve que justement ma belle
02:31mère est médecin et donc je savais ce que ça voulait dire d'avoir un professionnel de santé
02:35dans la poche à portée de main qui puisse m'apporter des réponses à la fois fiables
02:39et bienveillantes.
02:40Et donc je pouvais mesurer ce que ça pouvait apporter en termes de confiance au quotidien
02:45en tant que parent, donc ça a été une des sources du projet.
02:51Travailler avec son mari au quotidien, c'est, je pense, pour le projet une chance à différents
02:57égards, notamment parce que trouver un binôme avec qui ça fonctionne bien, c'est pas si simple
03:07et on voit beaucoup d'aventures entrepreneuriales dans lesquelles ça peut être un des défis.
03:11Et c'est vrai que quand on se connaît déjà bien par ailleurs, il y a des choses qui se mettent
03:15en place probablement beaucoup plus facilement, une communication qui est facilitée, une célérité
03:20aussi de compréhension qui, je pense, a été assez bénéfique au projet.
03:23Et puis autre chose aussi qui est importante, c'est qu'on est tous les deux engagés et
03:30donc je pense qu'on ne vient pas, je dis ça parce que je pense que quand on est le conjoint
03:34d'un entrepreneur, c'est pas toujours simple parce que la vie d'un entrepreneur, c'est
03:37très chargé, on travaille beaucoup et c'est pas forcément simple pour la personne qui est
03:43en face et donc le fait de pouvoir avoir quelqu'un qui comprend ça, qu'il vit aussi, c'est, je
03:49pense, très soutenant.
03:50Après, le côté plus difficile, c'est qu'il faut malgré tout réussir parfois à arrêter
03:57de travailler justement et à faire, avoir aussi à pas tout le temps embarquer le pro à la maison.
04:04Je n'y arrive pas encore très bien, mais en tout cas, c'est plutôt ça, je pense, la difficulté.
04:09Mais c'est une équipe de 80 sages-femmes, médecins, infirmières puricultrices qui accompagnent
04:18les parents et futurs parents au travers d'une application mobile.
04:20Donc ça se traduit de la façon suivante, sur cette application, les parents, ils ont accès
04:24à plusieurs choses.
04:25Déjà, ils ont accès à du contenu santé qui est validé, qui est fait par des professionnels
04:30de santé et qui a aussi, pour spécificité, d'être poussés de façon personnalisée.
04:34Parce que sur nos sujets, ce n'est pas tant l'existence de l'information qui est plutôt
04:38très abondante, mais c'est vraiment avoir une info fiable et au bon moment.
04:41Donc ça, c'est un des premiers sujets.
04:42Deuxième chose auxquelles les parents ont accès sur notre application, ce sont des outils
04:46de suivi de santé.
04:47Donc ça commence au cycle menstruel féminin, au moment où on a envie d'avoir un enfant,
04:50on commence à vouloir suivre quelles sont les périodes les plus propices, par exemple.
04:53Et ça va aller jusqu'à des outils autour de la croissance de l'enfant, du suivi du
04:58sommeil, etc.
04:59Et troisième chose, les parents ont, et je dirais que c'est surtout pour ça qu'ils
05:04utilisent, mais accès à une messagerie qui leur permet de poser toutes leurs questions,
05:09tous les jours de 8h à 22h, à notre équipe de soins, sur tout ce qui peut les interroger.
05:14Et on répond en moyenne en 10 minutes.
05:16Au travers de ce que je viens de présenter, on couvre des sujets à la fois de santé physique
05:21et de santé mentale, et aussi à la fois des sujets de santé de la femme et de santé
05:25de l'enfant.
05:26Donc c'est extrêmement large.
05:27Les parents vont utiliser mais autant parce qu'il y a un symptôme de début de grossesse
05:31qui inquiète, que parce qu'on a, après l'accouchement, un moment où on se sent plus très bien psychologiquement
05:38et où on se sent même parfois très triste.
05:40Il faut savoir que la dépression du postpartum est un gros sujet dans l'absolu dans notre
05:45société et aussi chez mais une femme sur six est concernée par cette question et ça
05:49peut aller après jusqu'à des questionnements autour d'un enfant qui a une
05:51bronchiolite ou qui ne veut plus aller à l'école en maternelle.
05:55Donc voilà, on couvre des sujets qui sont extrêmement vastes et qui représentent en fait tous les
06:01enjeux autour de la périnatalité.
06:03Mais c'est accessible en partie gratuitement, il y a des conseils quotidiens, il y a tout
06:07un tas de contenus, des outils qui sont accessibles gratuitement et ensuite ça fonctionne
06:11par abonnement, un abonnement qui va, il y a plusieurs formules mais grosso modo jusqu'à
06:1614 euros par mois pour accéder à la messagerie avec l'équipe de soins en illimité.
06:20Récemment, la décision dont je suis la plus fière, c'est celle d'avoir décidé de lancer
06:29mail à l'étranger. On a ouvert il y a quelques semaines en Espagne et en Angleterre. Or c'était
06:36une décision qui n'était pas forcément évidente je dirais parce que la santé c'est un marché qui est
06:41quand même très localisé, les réglementations ne sont pas les mêmes, la culture est différente,
06:46l'organisation du système de soins est différente, les recommandations médicales même sont différentes
06:50et donc ouvrir à l'étranger ce n'est pas juste déployer l'application sur un store,
06:54c'est un peu plus que ça. Et donc il y avait quand même pour nous la question de se dire est-ce
06:59qu'on continue à continuer sur le marché français en allant plus loin etc. Ou est-ce qu'on déploie
07:05aussi ce projet à l'étranger ? C'est le choix qu'on a fait et j'en suis très fière parce que du coup
07:09ce n'était pas forcément simple, qu'on a réussi à le faire en six mois et qu'aujourd'hui déjà quelques
07:16semaines plus tard on a plusieurs milliers d'utilisateurs dans chacun de ces pays. Donc
07:21c'est une décision qui n'a pas été simple mais qu'on ne regrette pas aujourd'hui.
07:26Un grand défi c'est mail au global et notamment la façon dont on a pensé mail parce que donc c'est un
07:37service de santé à travers une application mobile et rien que quand je dis ça je dirais que c'est
07:44il y a un côté un peu prendre les sujets face nord. Une application mobile déjà ce n'est pas très
07:51simple comme projet parce que faire télécharger une application c'est toujours un peu plus
07:55compliqué que faire aller visiter un site web etc. Et faire un service mobile qui soit sur la
08:01santé avec une approche consumer donc se lancer en B2C avec un modèle économique qui repose sur le
08:06patient. Là aussi c'était un sacré défi et ça l'est toujours. C'est dans un pays comme la France
08:15notamment se dire que la santé qui est perçue comme gratuite va être un service qui va être pour
08:21lequel les gens vont s'abonner, payer. C'était un vrai défi mais je crois qu'on a bien fait malgré tout
08:28de le faire comme ça parce que à plusieurs titres. Déjà parce que quand on se dit que c'est l'utilisateur
08:33final qui va payer la solution et nous on a choisi de faire ça dès le premier jour. C'est à dire quand on a été live notre produit
08:42quand j'y repense à l'époque il n'était pas très joli mais il était ce qu'il était. Il y avait quand même déjà cette messagerie avec les professionnels de santé etc.
08:48Mais dès qu'on l'a lancé on l'a rendu payant et mine de rien ça nous a beaucoup appris et très vite parce que
08:53on a la sanction des gens qui trouvent ça assez bien pour payer ou pas. Et donc ça nous a permis de faire évoluer le service très rapidement, de s'adapter aux besoins et de comprendre très finement
09:03quels étaient les besoins des patients, des utilisatrices et ça nous a rendu plus intelligents dans le service qu'on proposait.
09:12Donc ça c'est une première chose. Et puis l'autre chose c'est que ça nous a permis de développer quelque chose qui est très différenciant pour nous aujourd'hui.
09:18C'est à dire qu'on est à la frontière entre, on est un service de santé médical, enfin chez May ce sont des professionnels de santé,
09:25toute la journée on parle de projets de soins, de protocoles médicaux, on a un comité scientifique etc.
09:29Donc il y a un ADN médical très fort et en même temps on a aussi cette jambe plus consumer où on a aussi été du coup obligé de se développer sur comment
09:40comment acquérir des utilisateurs, avoir une approche marketing qui cible du coup les utilisateurs finaux et avoir du coup aussi je pense
09:48cette façon de proposer le projet qui fait qu'aujourd'hui on est vraiment considéré comme un partenaire santé digital de nos utilisateurs.
09:56Il y a une vraie adhésion, on a 40% de nos utilisateurs mensuels qui sont des utilisateurs quotidiens.
10:01Donc May c'est vraiment une app du quotidien pour les 100 000 utilisateurs actifs aujourd'hui de l'application.
10:06Et ça c'est je crois parce qu'on a osé relever ce défi qu'on a pu développer cette expertise-là qui est en fait assez rare aujourd'hui sur le marché de la santé.
10:20Pourquoi est-ce qu'on a choisi de monétiser dès le départ ?
10:24Parce qu'en tant qu'entrepreneur on a quand même la conviction que c'était le meilleur guide finalement pour développer le meilleur service
10:34et je continue de croire ça. Pour autant c'est vrai que nombreux étaient ceux au départ qui nous disaient qu'il fallait que ce service soit gratuit
10:42pour pouvoir, parce que justement c'était assez, parce que ça n'existe pas finalement ce qu'on a créé chez May, ce partenaire santé digital des familles,
10:49c'est que ça reste, on est les seuls aujourd'hui à faire ça et quand on est les seuls à faire quelque chose souvent le conseil qu'on peut recevoir
10:57c'est pour évangéliser il faut que ce service soit d'abord accessible gratuitement et puis vous trouverez un modèle économique plus tard.
11:02Mais on avait envie de se confronter peut-être plus vite que ça au fait que ce service soit réellement utile pour nos utilisateurs.
11:12Après dans notre environnement, la santé, le fait d'être payant ça pose question parce qu'évidemment chez May, on est une entreprise à mission,
11:19on a à cœur de toucher très largement tous les parents en France et d'être un service qui est accessible
11:25et on ne veut surtout pas contribuer à une santé à deux vitesses, c'est un des enjeux pour nous.
11:30Et donc en parallèle de ça, il faut aussi trouver des acteurs, des tiers qui vont venir payer ce service pour des publics pour qui le prix serait un frein.
11:40Ce qui est particulier ou ce qui est peut-être plus difficile dans l'environnement de la santé, c'est qu'effectivement il y a une perception que la santé est gratuite,
11:54ce qui n'est pas du tout le cas. La santé a évidemment un coût, c'est juste qu'on a la chance d'être dans un pays dans lequel la santé est prise en charge
12:02et c'est une chance fabuleuse. Ça me permet de faire une parenthèse sur le fait qu'il faut justement qu'on préserve ce système de santé
12:09et une des vocations de May, c'est de nous aider, c'est de contribuer à préserver le système de santé.
12:16Parmi les missions de May, on en a trois. Soutenir la santé mentale des parents, favoriser la bonne santé des enfants.
12:21Et le troisième, c'est contribuer à désengorger le système de santé grâce à l'activité de May.
12:26En 2024, l'année dernière, on a évité 45 000 consultations en ville ou à l'hôpital.
12:32Ça représente 3,9 millions d'euros de coûts qui ont été évités à l'assurance maladie.
12:36Et le fait d'aider les parents et futurs parents à mieux solliciter le système de santé et à éviter certaines consultations dites inutiles,
12:43même si elles ne le sont jamais totalement, c'est aussi préserver notre système de santé.
12:48Ceci étant dit, c'est du coup difficile d'avoir des business models dans la santé parce qu'effectivement il y a cette perception de gratuité.
12:53Ça l'est encore plus dans la prévention parce qu'aujourd'hui, il n'y a pas vraiment de modèle de prise en charge autour des services préventifs.
13:00En France, on est quand même un petit peu en retard sur ces sujets.
13:03Et donc, ça demande de la créativité, parfois des longs parcours du combattant.
13:10Et malheureusement aussi, il y a beaucoup de solutions qui seraient très intéressantes,
13:13mais qui meurent justement faute de trouver un modèle économique qui fonctionne.
13:18Chez May, on a levé des fonds à plusieurs reprises.
13:26Au tout début du projet, on a trouvé des business angels qui ont été très convaincus justement
13:30et par cette approche autour d'un service digital qui accompagne pendant cette période qui est si particulière
13:37et au cours de laquelle le besoin de santé est tellement important.
13:40Donc là, ce sont des individus du coup au démarrage qui ont fait confiance à May.
13:44Donc, c'était Céline Lazorte, Thierry Petit, Alexis Bonio.
13:47On a eu la chance d'avoir des grands entrepreneurs qui ont cru en notre projet
13:51et qui nous ont permis de financer ces premiers développements.
13:55Et ensuite, on a levé des fonds à deux reprises.
13:57Une première fois avec Racine Carré, qui est un fonds à impact qui est co-géré par Serena Capital et Make Sense,
14:02qui du coup partage avec nous cette vision d'un entrepreneuriat à impact
14:08et qui est donc aligné à la fois en termes d'enjeux business et d'enjeux impact.
14:12Et puis, plus récemment, l'année dernière, on a levé 7 millions d'euros avec Eurasio et Ring Capital.
14:19Je dirais que c'était finalement paradoxalement plus facile en 2024 qu'à la levée précédente
14:24parce qu'aujourd'hui, ce qu'on voit, c'est que quand même, et notamment à l'étranger,
14:29il y a des services digitaux autour du care, autour de la famille qui se développent.
14:34Et c'est une approche qui est justement peut-être, qui était moins connue en France il y a quelques années,
14:42notamment du fait qu'on est, et heureusement, un système de santé très présent.
14:46Mais je crois que les investisseurs voient ça se développer de plus en plus,
14:50notamment aux États-Unis, dans les pays anglo-saxons,
14:52et donc sont peut-être plus convaincus par une approche comme ça en France aujourd'hui.
15:03La rencontre qui a été déterminante au début du projet, au tout début du projet mai,
15:13avant même que mai n'existe, ça a été les premiers professionnels de santé de l'équipe,
15:19et notamment Emmanuel, notre infirmière référente, notre Emmanuel qui est la pédiatre référente,
15:24il y a des sages-femmes qui ont rejoint l'aventure ensuite.
15:27Et en fait, ça a été très déterminant parce que je suis moi-même pas soignante,
15:31mes associés non plus.
15:34Or, mai, c'est un service de santé, on est vraiment une nouvelle offre de soins, quelque part.
15:40Et donc, ça a été très important de rencontrer ces personnes-là,
15:44qui ont véritablement construit tout le projet de soins de mai,
15:48qui est vraiment ce qu'aujourd'hui, on exécute finalement au quotidien.
15:53On a eu la chance de faire les bonnes rencontres tout de suite, un peu par hasard d'ailleurs,
15:57mais je crois que ça se fait souvent comme ça aussi, c'est un peu le fruit de certaines rencontres
16:01qui permet ensuite de développer des beaux projets.
16:04Donc, c'est des personnes qui sont toujours là aujourd'hui.
16:05Elles étaient là à l'époque même, je les remercie beaucoup de nous avoir fait confiance
16:09quand on n'avait absolument rien et juste une idée et envie de construire ça avec des gens qui savent.
16:16Et elles nous ont fait confiance à l'époque, elles sont toujours là aujourd'hui.
16:19Et je crois que c'est aussi parce qu'on a fait les choses de cette manière
16:22et qu'on a mis finalement les professionnels de santé vraiment au cœur du projet de mai,
16:27qui sont très décisionnaires sur toute la partie médicale.
16:31C'est aussi ça qui a forgé notre crédibilité dans le temps,
16:36qui fait qu'aujourd'hui, il y a plus de 5 000 professionnels de santé libéraux en France
16:41qui recommandent mai à leurs patients parce qu'ils savent que c'est un service
16:44qui est fait par des professionnels de santé, qui est qualitatif.
16:47Donc voilà, c'est un cercle vertueux, mais au démarrage de tout ça,
16:49il y a vraiment cette rencontre avec ces deux émanuels notamment.
16:57La période qu'on appelle aujourd'hui assez communément la période des 1 000 jours,
17:02donc en gros qui est un peu le dernier trimestre de grossesse
17:04et les deux premières années de vie d'un enfant, nous on en a une vision un peu élargie.
17:08C'est une période au cours de laquelle la prévention peut avoir un impact immense
17:14parce que beaucoup de choses se jouent à ce moment-là,
17:18notamment du point de vue du développement de l'enfant.
17:20Énormément de choses se mettent en place dans cette période.
17:22Le rapport 1 000 jours qui a été réalisé pour le gouvernement il y a quelques années
17:27le résumait assez bien en disant que cette période,
17:30elle contient les prémices de la santé et du bien-être tout au long de la vie.
17:33Donc en termes de prévention, s'il y a une période qu'il faut cibler,
17:37je pense que vraiment la période périnatale, c'est une période qui est clé.
17:39Du point de vue de l'enfant, du point de vue de la femme aussi,
17:42d'ailleurs des deux parents, des coparents.
17:45Mais j'insiste sur la femme parce qu'il y a cet enjeu très fort
17:47autour de la santé mentale des femmes.
17:50La période périnatale est la première période de vulnérabilité psychique des femmes.
17:54On sait que si une femme fait une dépression au cours de cette période,
17:57elle a 50% de chances de refaire une dépression au cours de sa vie.
18:01Et c'est donc évidemment un sujet qui est extrêmement important
18:04et c'est un enjeu de santé publique sur lequel les choses avancent,
18:07mais sur lequel il reste énormément à faire.
18:09Et notamment parce qu'il y a encore beaucoup de tabous
18:11autour du fait que quand on est enceinte ou quand on a un enfant,
18:17on doit être heureuse.
18:19C'est quelque chose qui est censé combler, épanouir.
18:22Et même si la parole a tendance à se libérer,
18:24individuellement ça reste encore très difficile de dire
18:27qu'on ne vit pas bien cette période-là.
18:29Donc on a une fenêtre de tir extraordinaire en termes de prévention
18:32pendant cette période.
18:33Et moi j'ai une conviction très forte que le digital est un outil fabuleux
18:36parce que le digital, il permet d'être au plus près,
18:40il permet d'être dans la poche,
18:41il permet de faire non pas des théories générales,
18:45mais vraiment des choses très personnalisées.
18:47Et donc on le voit nous au quotidien,
18:48c'est un outil qui est extrêmement efficace.
18:51Je vous donne un exemple.
18:53Si je continue sur les enjeux de difficultés maternelles,
18:56donc de santé mentale périnatale,
18:58on le voit, les femmes se confient très rapidement
19:01parce qu'il y a une forme de distance quand même
19:03avec le fait qu'on est sur une application,
19:04parce qu'il n'y a pas besoin de prendre rendez-vous,
19:06on est sur son canapé un soir
19:08et on ose dire que ça ne va pas très bien
19:10et parce qu'en face, il y a des professionnels de santé
19:12qui sont extrêmement réceptifs,
19:15extrêmement à l'écoute, très formés sur ces questions
19:17et qui donc, on va dire, saisissent toutes les balles au bon
19:20et déroulent toutes les pelotes de laine.
19:21Et donc chez MES, on ne va évidemment pas faire une thérapie,
19:24ce n'est pas du tout notre rôle,
19:25mais par contre, faire un repérage précoce,
19:27écouter les femmes, les conseiller sur des petites choses
19:30qui peuvent être mises en place
19:31et surtout après les orienter vers la bonne prise en charge
19:34quand c'est nécessaire,
19:35c'est quelque chose qu'on fait très bien sur MES
19:36et c'est véritablement un maillon manquant
19:39en fait, quand on regarde la chaîne de soins aujourd'hui.
19:42Je ne l'explique pas tellement à vrai dire,
19:48mais disons qu'en tout cas, ça a toujours été là.
19:51Mes premiers stages, mes premières expériences professionnelles,
19:55elles ont toujours été dans un environnement
19:57autour de l'impact social.
19:59Donc ça s'est traduit de différentes formes.
20:00J'ai travaillé sur les relations ONG entreprises,
20:03j'ai travaillé dans l'humanitaire.
20:06Donc voilà, ça a été un fil conducteur.
20:09Je crois que c'est juste une question de personnalité
20:11et de qu'est-ce qui m'intéresse au quotidien.
20:18Le conseil que je donnerais,
20:21que je donne toujours d'ailleurs,
20:22c'est de faire, d'y aller.
20:25Parce que je trouve qu'il n'y a rien de plus terrorisant
20:28et de paralysant finalement que d'avoir une idée,
20:31mais de se dire...
20:33Ça paraît toujours très gros en fait
20:34quand on est en bas de la montagne
20:35et le sommet paraît toujours très loin.
20:39Et je trouve que...
20:40Et c'est pareil après même dans des projets
20:42au sein de l'entrepreneuriat.
20:43En tout cas, moi, ce qui marche,
20:44c'est de faire et donc de monter la première marche,
20:46même si elle est petite,
20:48d'écrire en fait un peu
20:49quelles vont être les différentes marches de l'escalier
20:50et de commencer par une petite marche
20:52et d'y aller, et d'y aller, et d'y aller.
20:53Et je crois qu'être dans l'action,
20:57oser le faire,
20:59ne pas avoir peur de se planter,
21:01c'est probablement des meilleurs conseils
21:03que j'ai reçus
21:04et que du coup, je partage.
21:09Pour moi, une bonne entrepreneuse,
21:11je trouve cette question difficile
21:13parce que je trouve que ça requiert...
21:15Enfin, d'être une bonne entrepreneuse,
21:16ça requiert pas mal de choses.
21:19Mais il me semble que
21:20une des choses les plus importantes,
21:23c'est de savoir allier,
21:25et c'est pas forcément facile,
21:26un mélange d'écoute.
21:29Parce que notamment,
21:30comme c'est mon cas,
21:31quand on se lance sur un sujet
21:32qui est assez nouveau
21:33ou le playbook n'est pas écrit,
21:35ça veut dire accepter d'évoluer dans le chaos,
21:38dans des choses qui sont pas encore définies,
21:41pas encore bien balisées.
21:42Et donc, ça nécessite
21:43d'être très à l'écoute de tout
21:44pour pouvoir réajuster,
21:45faire évoluer rapidement son projet,
21:47pas s'entêter, en fait, forcément,
21:49dans un truc qui paraissait être
21:51une bonne idée au départ,
21:52mais qui, en agissant,
21:54s'avère ne pas répondre exactement aux besoins.
21:56Donc, il faut vraiment cette écoute-là.
21:57Et en même temps,
21:58et du coup, c'est un peu contradictoire,
22:00c'est ça qui est difficile,
22:01il faut savoir tenir bon.
22:04Parce que, encore une fois,
22:06dans un environnement mouvant, chaotique,
22:09on peut être amené à se trahir un peu,
22:15à se dire,
22:15en fait, ça a l'air pas mal par là,
22:17bon, ok, peut-être que je vais aller,
22:18c'est peut-être mieux par là
22:19ou c'est peut-être mieux par là.
22:20Et en fait, je crois qu'il faut rester très aligné
22:22et tenir bon,
22:25tenir bon face aux investisseurs,
22:27face à son équipe,
22:28qui, parfois, peut avoir des idées,
22:30face à plein de choses,
22:32enfin, ça, aussi à ses clients,
22:33parfois, se dire,
22:33je vais sortir cette fonctionnalité
22:35parce que je crois que c'est une bonne idée.
22:38Et voilà.
22:38Et donc, c'est vraiment ce subtil mélange
22:40entre être très à l'écoute
22:43et, en même temps,
22:43savoir aussi refermer les écoutis
22:45pour se faire confiance
22:45et faire avancer l'idée
22:47qui était le moteur original.
22:48Et il y a un jeu d'équilibriste
22:53pour, je crois,
22:55être une bonne entrepreneuse.
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