- il y a 22 heures
Ce lundi 8 décembre, Raphaël Thuin, directeur des stratégies de marchés de capitaux chez Tikehau Capital, et Amélie Derambure, responsable des stratégies d'investissement multi-actifs chez Amundi, ont échangé leur point de vue sur les avantages et les inconvénients de la baisse de taux annoncée par la Banque centrale américaine pour le marché, la résistance de l'industrie allemande malgré la crise, et l'évolution de l'IA en bourse, dans l'émission Good Morning Market sur BFM Business. Retrouvez l'émission du lundi au vendredi et réécoutez la en podcast.
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00:00Vous connaissez le rendez-vous, deux acteurs de marché.
00:03Pour faire un point un petit peu sur les grands enjeux, avec ce matin,
00:07Raphaël Thuy, directeur des stratégies de marché de capitaux chez Tikio Capital.
00:10Bonjour Raphaël, vous êtes accompagné de Amélie de Rambure,
00:13qui est responsable des stratégies d'investissement multiactifs chez Amundi.
00:16Bonjour Amélie, merci également d'être avec nous ce matin.
00:21Oui, la semaine va être chargée, Raphaël, avec la fête, bien sûr.
00:25Bon, ça fait des semaines, limite des mois, que nous parlons de cette banque centrale américaine
00:28et sur ce calendrier de baisse de taux.
00:30Et puis également, en plus, hasard de calendrier, l'intelligence artificielle qui sera également au menu,
00:34avec notamment des publications du côté de Oracle ou encore de Broadcom.
00:38Est-ce que le marché est trop optimiste, complaisant, je ne sais pas, peut-être pas,
00:43sur cette baisse de taux qui est attendue mercredi soir ?
00:46Elle est pricée, comme on dit, elle est anticipée pour l'instant sur le baromètre FedWatch à près de 90%.
00:52Écoutez, rien n'est jamais certain, mais là, la certitude est quand même très élevée.
00:56Le niveau de certitude, oui, on est à peu près confortable sur le fait que les taux vont baisser.
01:01La Fed ne peut pas se permettre de changer de braquet si proche de la date.
01:05Et il n'y a pas eu de raison, en termes de données macroéconomiques,
01:07qui justifierait un changement de pied.
01:10En revanche, on va être très attentif, effectivement, à la réaction du marché à la suite de la réunion.
01:15Le marché, aujourd'hui, projeté très significativement vers ce cycle de baisse de taux,
01:20semble très optimiste à l'idée que, oui, il va y avoir plusieurs baisses de taux à venir
01:24dans les mois qui viennent et en 2026.
01:27Et peut-être qu'au sein de la Fed, là où beaucoup de dissensions demeurent
01:31entre ceux qui veulent baisser les taux et ceux qui trouvent qu'il ne va pas falloir aller trop vite,
01:36on puisse avoir, finalement, un message qui soit un petit peu plus équilibré
01:39que ce que le marché attend.
01:41Et en particulier dans le discours de Jérôme Powell
01:43et dans la conférence de presse qui suivra,
01:45on va être à l'écoute et à l'affût de signes que, oui, potentiellement,
01:49nous allons rentrer dans une pause au niveau des baisses de taux d'intérêt,
01:53que, finalement, aujourd'hui, on se rapproche d'une politique neutre,
01:57que les signes d'inflation et de leur résilience font que, finalement,
02:01on ne pourra pas aller trop vite.
02:03Et ça pourrait constituer une forme de déception.
02:05Donc, sur la baisse de taux, oui, quasi-certitude.
02:07Sur le message derrière cette baisse de taux, on sera attentif.
02:10En tout cas, aujourd'hui, le marché parisien,
02:13comme l'ensemble des grands indices en Europe, sont en mode pause.
02:16Il faut dire que l'année a été très bonne, Amélie de Rambur,
02:19pour les différents indices, que ce soit en Europe, mais aussi aux États-Unis.
02:22Mais également, si on sort de la bourse,
02:24vous qui, aujourd'hui, êtes responsable des stratégies d'investissement multiactifs,
02:28tous les feux sont ouverts, ou presque, sur cette année 2025.
02:32Donc, c'est quand même une réunion importante.
02:34Il ne faudrait pas que cette réunion remette un petit peu en cause
02:36les performances de cette année.
02:38Alors, effectivement, ça a été une très bonne année
02:40pour les actifs risqués au sens large,
02:42des marchés du crédit jusqu'au marché actions.
02:44Donc, on a des belles performances sur l'année 2025.
02:48Sur la fête, je partage l'avis de Raphaël.
02:50C'est vrai qu'on va avoir une baisse des taux.
02:52C'est à peu près acté.
02:54Ce qui va être très important, c'est le discours qui fait suite.
02:56Et on est aussi dans une forme de fin de cycle
02:58auprès de la réserve fédérale.
03:01On va avoir la nomination du nouveau fête chair
03:03qui va arriver en mai prochain.
03:05Donc, le nouveau président qui va remplacer Jérôme Powell.
03:08Donc, ça va être très important de savoir qui va être choisi,
03:10même si les rumeurs laissent penser que le candidat est déjà choisi
03:15par l'administration Trump.
03:17Et en l'occurrence, c'est une personne qui partage à 100%,
03:20qui est 100% alignée avec la vision de l'administration Trump
03:24sur ce que doit faire la réserve fédérale.
03:26On va avoir aussi, au mois de janvier,
03:28le procès, je ne sais pas si c'est comme ça qu'il faut l'appeler,
03:30de Lisa Cook,
03:31de savoir si elle peut rester ou pas à la fête.
03:33Donc, ça va aussi avoir un impact.
03:36Et d'une manière générale,
03:37la trajectoire de la fête va être très importante
03:40pour les marchés financiers
03:41puisqu'on a, chez Amundi,
03:43comme dans à peu près toutes les maisons aujourd'hui,
03:45un scénario qui est quand même assez favorable pour 2026,
03:48mais qui tient en particulier sur le fait
03:50que les banques centrales sont en train de baisser les taux,
03:53qu'on est dans un cycle de baisse.
03:54Alors, peut-être pas très important sur la fête
03:56puisqu'on attend juste un retour à la neutralité,
03:59mais quand même un cycle de baisse.
04:01Et là, on a un scénario de risque élevé.
04:03C'est-à-dire que si ce cycle de baisse
04:05se retrouve à être inexistant ou encore pire,
04:08si on avait un cycle de hausse à la place,
04:10comme certains commencent à le laisser craindre,
04:13évidemment que le scénario s'en trouverait fortement changé.
04:16Donc là, il faut avoir vraiment l'œil sur l'inflation.
04:19Est-ce que, oui, l'inflation tarifaire
04:22est un effet, on va dire, transitoire, un effet unique
04:25et on peut retourner derrière vers la tendance
04:27autour de 2% ou pas ?
04:30Et ça, ce sera vraiment, je dirais, le juge de paix
04:32pour savoir quelle va être la trajectoire possible
04:34pour la Fed en 2026.
04:38Le coût de l'argent, bien sûr, c'est très important
04:40pour les entreprises, les ménages,
04:41mais bien sûr, également pour vous en tant qu'épargnant.
04:44Raphaël Thuin, l'autre grand moteur qui est attendu,
04:47en tout cas, le relais de croissance, c'est l'Europe.
04:50Encore ce matin, la production industrielle en Allemagne
04:52est ressortie supérieure aux attentes
04:54sur la période du mois d'octobre.
04:56Il y avait des chiffres qui étaient moins mauvais
04:57que prévus également vendredi du côté de la France.
05:00Bon, est-ce que ça y est, les marchés européens,
05:03au sens large, bien sûr, puisque les performances,
05:06comme je le disais en préambule, des grands indices
05:08ne sont pas trop mauvais depuis le début de l'année,
05:11va enfin se réveiller.
05:12Est-ce que l'Europe va se réveiller d'un point de vue macroéconomique ?
05:15Ça va être une des clés de 2026, effectivement.
05:17On a eu maintenant trois belles années sur les marchés,
05:20mais c'est vrai que la performance jusqu'à présent
05:22a été très portée par la tech, les États-Unis,
05:26l'IA plus récemment.
05:27Et donc, une thématique de 2026, c'est va-t-on avoir
05:30une forme de rotation vers plus de cycles,
05:33plus de value, d'une part.
05:35Et quand on dit cycle et value, on pense aussi Europe,
05:37qui, en soi, est elle-même plus industrielle, plus value.
05:41Et c'est vrai qu'il y a de bonnes raisons
05:43d'être optimiste pour 2026.
05:45On a, d'une part, une forme de réaccélération économique
05:47qui est attendue en Europe,
05:49en particulier grâce au plan de déploiement allemand.
05:52Et c'est très significatif.
05:53On parle de montants colossaux.
05:55Et historiquement, pour les investisseurs,
05:57se mettre dans le sens de la dépense publique,
06:00se mettre dans le sens du stimulus,
06:02c'est souvent une bonne idée en termes de performance.
06:04On a, d'autre part, des pressions inflationnistes
06:06qui sont bien moindres en Europe,
06:08qui permettent de les voir venir, peut-être,
06:10en termes de politique monétaire.
06:11Ça, c'est un deuxième facteur.
06:13Et puis, l'Europe est moins chère.
06:15L'Europe est attractive de ce point de vue-là.
06:16Jamais elle n'a été aussi décotée
06:18comparée aux États-Unis dans son histoire.
06:20Donc, finalement, toute une série de facteurs
06:22qui s'alignent et qui peuvent faire penser
06:24que oui, finalement, la surperformance
06:26qu'on a vue depuis maintenant 12-18 mois
06:28de l'Europe comparé aux États-Unis
06:30puisse perdurer en 2026.
06:33En tout cas, ça sera une grande thématique.
06:34Et quels seraient les moteurs ?
06:35Puisque cette année, le moteur,
06:37c'était notamment le secteur bancaire.
06:39Bon, après des hausses de 50%, 40-50%
06:42depuis le début de l'année,
06:44bon, il est peu probable qu'il y ait à nouveau
06:46une hausse de 40-50% pour ce secteur bancaire.
06:48Alors, quels sont les autres grands secteurs
06:50qui pourraient prendre le relais aujourd'hui en Europe ?
06:53Alors, effectivement, les bancaires
06:54impressionnent par leur performance.
06:56On peut estimer qu'il en reste encore potentiellement.
06:58En tout cas, ils sont dans une santé étincelante.
07:01Et leur trajectoire justifierait,
07:04d'une part, que la performance continue
07:05à des niveaux de valo qui sont certes renchéries,
07:08mais ne sont peut-être pas si excessifs que ça.
07:09Donc, première idée.
07:11Deuxième idée, je parlais de stimulus fiscal,
07:14je parlais de déploiement de capitaux.
07:17On pense à l'industrie,
07:19on pense aux infras,
07:20on pense à la défense.
07:21Chez Tique, on appelle ça même
07:22la souveraineté au sens large.
07:24Cette thématique de souveraineté,
07:25on a envie d'y jouer une partie de son allocation.
07:29C'est probablement une tendance très long terme.
07:31On n'a pas envie d'être trop cynique, finalement,
07:34vis-à-vis de cette volonté en Europe
07:37de reprendre un petit peu le contrôle de son histoire,
07:41de réinvestir dans ses chaînes de valeur,
07:43dans son savoir-faire.
07:44Donc, j'ai cité quelques industries.
07:46En défense, une partie de la performance est derrière nous,
07:48mais on peut estimer qu'il y a encore un potentiel de hausse
07:51compte tenu de la méga tendance de croissance
07:53qui est en train de se déployer.
07:54Le plan allemand va lourdement investir sur les infrastructures
07:58et il y a des grands champions européens,
08:00les Vinci et FH de ce monde,
08:02qui pourraient voir ruisseler une partie de la demande publique.
08:07La tech, une prise de conscience a lieu aussi.
08:09On a quelques grands champions européens de la tech,
08:12pas assez malheureusement,
08:13mais en tout cas un écosystème qui pourrait profiter
08:16de cette prise de conscience.
08:17Donc, cette thématique de souveraineté,
08:19d'industrialisation, d'infrastructure,
08:21nous plaît beaucoup pour 2026.
08:23Amélie Durambure, c'est quoi le portefeuille idéal pour 2026,
08:26dans un monde où les indices actions ont bien performé cette année
08:29et où sur le marché du crédit,
08:32le rendement, il est toujours là,
08:34mais il est moins attractif qu'il y a un an.
08:36Alors certes, l'inflation a baissé en l'espace d'un an,
08:39mais aujourd'hui, on est quand même sur des rendements
08:41sur le marché obligataire,
08:42notamment sur l'investment grade,
08:44qui sont beaucoup moins attractifs.
08:47Alors c'est vrai, il n'y a pas un portefeuille
08:49ou le portefeuille, en fait, ça dépend quand même.
08:51Différents types de portefeuilles en fonction du...
08:53Différents types en fonction de l'horizon de placement,
08:55de l'appétit pour le risque,
08:57de l'âge des investisseurs,
08:58de la destination de l'épargne, etc.
09:00Mais globalement, les vues qu'on défend pour l'année 2026
09:03restent quand même assez constructives.
09:05C'est-à-dire qu'on est globalement optimiste
09:06pour plusieurs raisons,
09:08donc sur les actions en particulier,
09:10mais aussi sur tous les papiers, on va dire, à spread,
09:12donc le crédit, l'investissement grade en particulier,
09:16et surtout en Europe,
09:17plus qu'aux États-Unis ou en Asie.
09:19Donc on aime toujours le crédit européen
09:21pour plusieurs raisons.
09:22La première, c'est qu'on est quand même
09:24dans une croissance économique qui reste honorable.
09:26Donc nos perspectives sont plutôt
09:27sur une croissance autour du potentiel,
09:30en Europe, aux États-Unis, etc.,
09:31avec même des risques de surprises positives.
09:34On a des banques centrales
09:35qui devraient baisser les taux,
09:37ou en tout cas, pas les monter,
09:38mais plutôt devraient les baisser.
09:39C'est un point majeur sur lequel
09:41il ne faut vraiment pas se tromper.
09:43On a des valorisations en Europe
09:45ou dans certaines zones qui restent attractives.
09:48On attend, avec la relance budgétaire américaine,
09:51un broadening,
09:52donc une extension du cycle
09:54au-delà des valeurs de l'intelligence artificielle
09:57et du cycle tech au sens large.
10:00On attend une expansion de ce cycle
10:02avec un soutien de l'investissement
10:04qui serait plus large que ça.
10:06On attend une réaccélération globale
10:08des dépenses des ménages,
10:09notamment en Europe,
10:10avec un pouvoir d'achat
10:11qui serait un peu mieux orienté
10:12par rapport à cette année.
10:14Et donc, au global,
10:15un stimulus budgétaire en Europe,
10:18via l'Allemagne,
10:20comme Raphaël l'a développé,
10:21mais aussi aux États-Unis, en Chine, etc.
10:24Donc des stimulus budgétaires,
10:26des banques centrales
10:27qui sont plutôt accommodantes,
10:29ça fait en général un environnement
10:31qui est plutôt favorable
10:32pour les actifs risqués.
10:33Donc on reste globalement bien,
10:35enfin, surexposés, on va dire,
10:37par rapport à la neutralité sur les actions
10:39pour cette fin d'année
10:41et le début de l'année prochaine.
10:43En termes de répartition géographique,
10:46on l'a vu il y a une vingtaine de minutes
10:47avec les équipes de DOBHF,
10:48les flux continuent d'aller encore
10:50et toujours sur les marchés américains.
10:52Est-ce que vous continuez également
10:53de surpondérer, peut-être pas,
10:56mais continuer d'alimenter
10:57ces flux vers Wall Street ?
10:59Alors, on aime les actions américaines,
11:01c'est certain.
11:02Donc on a des expositions
11:03qui sont supérieures
11:04à celles de nos indices de référence
11:06sur les États-Unis.
11:08Après, on est plus diversifiés
11:09que les indices,
11:10donc on est moins concentrés
11:11sur la tech et les valeurs de l'AI.
11:14On est très discriminants,
11:15on va dire,
11:15entre ces différentes valeurs
11:17au sein du multi-assets,
11:18puisqu'on peut faire un choix,
11:20en fait, de sélection
11:21sur les différentes valeurs.
11:22Donc là, on va choisir,
11:23entre guillemets,
11:23celles dont on pense que le business model
11:26et les fondamentaux
11:27sont les plus sûrs, on va dire,
11:29ou les plus solides aujourd'hui.
11:32Donc plus diversifiés
11:33que les indices américains.
11:35Après, on est aussi favorable
11:36à la zone européenne
11:37pour les mêmes raisons
11:39que celles que Raphaël a développées.
11:41Donc on partage cet optimisme,
11:43on va dire,
11:44sur la zone Europe.
11:46Et on aime bien l'Asie aussi,
11:47donc les actions émergentes
11:49au sens large,
11:49mais la Chine en particulier,
11:51sur lesquelles on a aussi
11:52des positions qui sont supérieures
11:54à celles des indices de référence.
11:56Notamment sur la tech chinoise,
11:57le Hang Seng,
11:58qui surperforme depuis septembre.
12:02Et là, depuis le début de l'année,
12:02on est sur un gain de 25 à 30%.
12:05Donc quand vous parlez de la Chine,
12:06c'est plus particulièrement la tech ?
12:08Alors, en particulier, oui,
12:09parce que c'est au moins
12:10une diversification
12:11par rapport à la tech américaine.
12:13Donc il nous semble important,
12:15en fait,
12:15pour des portefeuilles,
12:16on va dire,
12:17globaux et diversifiés,
12:17d'avoir des positions
12:19sur la tech chinoise.
12:21Après, on peut aussi commencer
12:22à remettre un petit pied,
12:23on va dire,
12:23sur la croissance domestique chinoise,
12:26avec l'idée que le pire
12:27est probablement derrière nous
12:29et que tout ralentissement prononcé,
12:32s'il devait se passer,
12:33serait probablement contré,
12:35on va dire,
12:35par un stimulus budgétaire en Chine.
12:38Donc au global,
12:39les actions chinoises
12:40avec, bien sûr,
12:41un focus sur la tech en particulier.
12:44La zone Amérique du Nord,
12:46bien sûr,
12:46qui concentre toutes les attentions,
12:48que ce soit en bourse
12:49mais aussi en termes d'investissement.
12:51Raphaël Thuin,
12:51c'est intéressant,
12:52il y a une étude
12:52qui a été menée
12:53auprès de la table ronde
12:54européenne de l'industrie,
12:56ça regroupe une soixantaine
12:57de grands groupes européens,
12:59les ASML,
12:59les BASF,
13:00etc.
13:01Et aujourd'hui,
13:0145% de ses patrons
13:03annoncent accroître
13:04leurs investissements
13:05aux Etats-Unis.
13:06Le pari est gagné ou pas
13:07pour Donald Trump,
13:08je ne sais pas,
13:08chacun fera son idée,
13:09mais en tout cas,
13:09en termes d'investissement,
13:11ça dit quelque chose
13:12aujourd'hui quand même,
13:12c'est-à-dire
13:13que les investissements
13:14et la croissance,
13:15non pas que
13:16de l'intelligence artificielle,
13:17va en partie
13:18se faire là-bas.
13:19Alors en partie,
13:20mais on peut dire
13:21que cette thématique
13:21de réindustrialisation,
13:23finalement,
13:23elle s'est exportée
13:24au-delà des Etats-Unis
13:25et probablement qu'en Europe,
13:26c'est un peu ce qu'on cherche
13:27à faire aussi.
13:28On parlait de ces plans
13:29de déploiement de capitaux,
13:30ils vont exactement
13:30dans ce sens-là.
13:32Donc oui,
13:32effectivement,
13:33on voit une forme
13:34de dominance du local,
13:36produire localement
13:37pour vendre localement
13:38et c'est probablement
13:39une tendance
13:39pour la décennie à venir.
13:41Donc oui,
13:42effectivement,
13:42les Etats-Unis,
13:43c'est incontournable
13:43dans une allocation,
13:44évidemment,
13:45pour s'y exposer
13:46à beaucoup de croissance,
13:48beaucoup de productivité.
13:50Évidemment,
13:50l'IA reste incontournable
13:52dans un portefeuille aussi.
13:53Alors l'IA,
13:54on va la suivre de près,
13:55ça a été le facteur
13:56numéro un de marché
13:57cette année.
13:58Ça peut être aussi
13:59un facteur négatif
14:01si demain,
14:02la tendance se retournait.
14:03On est en train
14:04de constater
14:04qu'il y a une forme
14:05de changement
14:06de discours autour de l'IA.
14:08Là où la marée,
14:09jusqu'à présent,
14:10soulevait tous les bateaux,
14:11on sent qu'aujourd'hui,
14:12il y a une forme
14:13de dichotomie
14:14entre un business model
14:15type Alphabet
14:16versus celui d'OpenAI,
14:18entre l'infrastructure
14:19IA versus
14:20les services,
14:21les logiciels.
14:22Bref,
14:22on est en train
14:23de complexifier
14:24un petit peu
14:24la donne sur l'IA
14:25et ça aussi,
14:26en termes de performance
14:26à la hausse ou à la baisse,
14:27ça sera un facteur.
14:28Mais si exploser
14:29aux Etats-Unis,
14:30c'est une nécessité,
14:31on l'a dit,
14:32l'Europe est attractive.
14:34Donc concrètement,
14:35on constate effectivement
14:36que les flux se dirigent
14:37vers les Etats-Unis,
14:38mais il y a une forme
14:38de rééquilibrage
14:39malgré tout.
14:40En tout cas,
14:41beaucoup des grands
14:41allocateurs mondiaux
14:42à qui nous parlons,
14:44par exemple en Asie
14:45ou au Moyen-Orient,
14:47qui sont très exposés
14:48aux Etats-Unis,
14:49qui ont beaucoup souffert
14:50de la baisse du dollar
14:51cette année,
14:52et ça a été un facteur
14:53de performance négative
14:54très important
14:55pour ces allocateurs,
14:56qui constatent aussi
14:57que le dollar,
14:58finalement,
14:59devient une forme
14:59d'arme géopolitique,
15:01qu'aujourd'hui,
15:01avoir du dollar
15:02quand on est chinois
15:03ou dans certains
15:04pays d'Asie,
15:06c'est une forme
15:06de fébrilité.
15:07Beaucoup de ces gens-là
15:08aujourd'hui réfléchissent
15:09et considèrent
15:11cette idée
15:11de réallocation,
15:14de diversification,
15:15peut-être vers l'Europe,
15:16c'est un petit peu
15:16le seul autre marché
15:18liquide, profond
15:19et organisé
15:19qui permette
15:20à ces grands allocateurs
15:21de se positionner.
15:23Et quand vous regardez
15:24les cinq dernières années,
15:25sur chaque dollar
15:26investi dans le monde,
15:2880 centimes l'ont été
15:30aux Etats-Unis.
15:31Et ça,
15:32c'est une forme
15:32de déséquilibre
15:32qui ne peut pas perdurer.
15:34Donc, pour revenir
15:35dans le sens de la question,
15:36effectivement,
15:37les Etats-Unis,
15:37il faut en avoir,
15:38mais cette idée
15:38qu'on puisse avoir
15:39un rééquilibrage
15:40des flux
15:40dans les mois qui viennent
15:41qui pourrait favoriser
15:42encore une fois
15:43l'Europe
15:44et d'autres géographies,
15:45c'est quelque chose
15:45qu'on peut imaginer.
15:46D'autant plus qu'on parle
15:47beaucoup moins
15:47d'intelligence artificielle
15:48aujourd'hui,
15:49donc ça,
15:49c'est un bon point
15:50pour l'Europe.
15:51Alors voilà,
15:51dans un scénario négatif
15:53qu'on n'espère pas
15:54et qu'on n'envisage pas
15:56nécessairement
15:56aussi simplistiquement,
16:00mais dans un scénario négatif
16:02puisse corriger à la baisse
16:04l'année prochaine,
16:05ça crée une sous-performance
16:06des US.
16:07Donc, effectivement,
16:08aujourd'hui,
16:08lorsque vous achetez
16:09les Etats-Unis,
16:10vous achetez l'IA.
16:11Donc, c'est une forme
16:13de concentration
16:13en termes de positionnement
16:16qui est très importante.
16:18Elle peut être très bénéfique
16:19à la hausse
16:20et il va falloir être
16:20très sélectif
16:21sur les valeurs.
16:22La sélection de valeurs
16:23dans l'IA en 2026,
16:25c'est à suivre,
16:26mais ça peut être aussi
16:27une justification
16:28pour se diversifier.
16:29Et l'un des grands moments,
16:30bien sûr,
16:30ça sera la publication
16:31de Oracle mercredi,
16:32avec également Broadcom
16:34qui publiera ses résultats
16:35jeudi.
16:36Merci beaucoup,
16:37Raphaël,
16:37tu as nous accompagné
16:38ce matin,
16:38directeur des stratégies
16:40de marché de capitaux
16:40chez Tico Capital
16:41et Amélie de Rambure
16:43pour Amundi,
16:44responsable des stratégies
16:46d'investissement multiactifs.
16:47et Amélie de Rambure,
16:50et Amélie de Rambure.
16:52Merci.
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