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  • il y a 2 jours
Ce vendredi 5 décembre, Florian Roger, head of CIO office chez BNP Paribas, et Raphaël Thuin, directeur des stratégies de marchés de capitaux chez Tikehau Capital, se sont penchés sur l'adoption par l’Assemblée de la partie recettes du PLFSS, les perspectives boursières prometteuses de 2026, la progression de l’inflation aux États-Unis en septembre, et la destruction de 32 000 emplois aux USA en novembre, dans l'émission BFM Bourse présentée par Antoine Larigaudrie. BFM Bourse est à voir ou écouter du lundi au vendredi sur BFM Business.

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Transcription
00:00BFM Bourse, le club de la bourse.
00:04Avec Raphaël Thuin, directeur des stratégies de marché...
00:06Raphaël Thuin, directeur des stratégies de marché chez Tikeo Capital, je ne sais pas pourquoi,
00:12Malon Quefourche là en ce moment, bonjour.
00:14Bonjour Antoine.
00:14Et Florian Roger, Head of CIO Office chez BNP Paribas.
00:19Bonjour.
00:19Bonjour Antoine.
00:20Vous venez d'entendre là ce qui s'est passé à l'Assemblée, c'est bon, tout est réglé.
00:25C'est génial, on y voit beaucoup plus clair maintenant.
00:26Non, votre réaction à chaud, ça continue à être la foire aux saucisses.
00:33Pour l'instant, on a quand même pas mal d'incertitudes sur un plan d'adoption budgétaire,
00:38c'est le moins qu'on puisse dire.
00:39On a du mal à voir exactement à très court terme où est l'issue.
00:47Ce qu'on voit quand même, c'est qu'il y a une recherche de compromis,
00:50et plus on avance dans le temps, moins on sent que les groupes ont intérêt à censurer,
00:54d'où cette compression des spreads.
00:57Et si maintenant, je regarde quelque chose qu'on voit un petit peu plus, c'est la macroéconomie,
01:01on a quand même quelque chose finalement qui résiste assez bien en France.
01:03On l'a vu sur le troisième trimestre, et on en parlera sûrement après.
01:07Nous, on est très positifs sur l'Allemagne, sur le tournant d'année.
01:10C'est quelque chose qui nous différencie énormément par rapport au consensus chez BNP Paribas-CIB.
01:15On est beaucoup plus haut que le consensus sur l'Allemagne.
01:17Et ce qu'on a vu au troisième trimestre, c'est que du fait de l'incertitude budgétaire,
01:21la consommation avait été très faible en France, mais que l'investissement avait tiré.
01:24On se dit que ça devrait continuer quand même au tournant de l'année.
01:27Donc, en termes de prévision de croissance sur l'année prochaine,
01:30on se dit qu'on peut faire quand même un 1, un 2.
01:32Ce qui est au moins là-dessus, quelque chose qui est prévu par le gouvernement qui devrait se réaliser.
01:36Bon, bon, bon, Raphaël Thuyn.
01:38Donc, voilà, le budget de la Sécu qui est adopté,
01:41parce que certains députés sont allés prendre un café, visiblement, au moment du vote.
01:45Bon.
01:46Malgré tout, voilà, est-ce que...
01:49C'est un de nos grands titres.
01:51Est-ce que ce n'est pas une occasion de se dire...
01:55Ouais, mais il y a certains titres qui sont décotés, là, en ce moment, en Europe,
01:58et particulièrement chez nous, en France, il faut faire gaffe.
02:01Oui, OK, on a un mur de flou par rapport à tout, par rapport au budget,
02:05par rapport à la qualité de notre crédit.
02:08Malgré tout, il y a certains titres qui sont à la ramasse
02:10et qu'il faut faire remonter et qui prendront de la valeur ces mois prochains.
02:14Oui, c'est une bonne question.
02:16Alors, bon, sur la France, ça a été une étape, une bonne nouvelle, une étape nécessaire.
02:20On savait que c'était l'étape peut-être la moins compliquée d'obtenir le budget de la Sécu.
02:24L'étape suivante, ça va être le budget de la loi finance.
02:27Et là, les écarts sont très importants.
02:29On s'attend à des difficultés et le mot est faible.
02:32Et là, ils n'iront pas prendre un café.
02:33Non, ils seront là.
02:34Peut-être qu'ils ne prendront pas de café.
02:35Peut-être qu'il y aura un passage en force, 49-3, au moins les ordonnances.
02:39On verra.
02:39Oui, mais en tout cas, l'histoire est loin d'être finie, malheureusement.
02:42Ceci dit, on vous rejoint sur cette idée que, finalement,
02:45il y a peut-être des choses à faire pour l'investisseur en Europe l'année prochaine,
02:48que, finalement, le vent est en train de se réorienter vers des fondamentaux plus positifs.
02:53On parlait, effectivement, d'une forme de réaccélération de la croissance.
02:57Cette idée aussi que le plan allemand pourrait ruisseler sur l'économie réelle.
03:00Le plan allemand, aujourd'hui, n'a pas encore été déployé.
03:03Et on sait qu'il va avoir des effets multiplicateurs.
03:05Donc, ça, c'est intéressant.
03:06Finalement, une politique monétaire aussi, qui est moins contrainte par l'inflation en Europe.
03:12Si demain, il se passait quelque chose, peut-être que la Banque Centrale Européenne
03:15pourrait agir davantage que la Fed, par exemple.
03:18Et puis, globalement, les valos.
03:20Les valos, elles ne sont pas exigentes.
03:22L'écart de valos entre l'Europe et les US est le plus grand historique.
03:26Jamais l'Europe n'a été aussi peu chère.
03:28Donc, finalement, beaucoup de négativité qui est déjà dans les prix.
03:31La volonté un petit peu de réinvestir en termes budgétaires, en termes de stimulus fiscal.
03:37Et puis, je finirais peut-être par cette dernière notion un peu lointaine.
03:42Globalement, pour l'investisseur, c'est souvent une bonne idée de se mettre dans le sens du stimulus budgétaire.
03:48De se mettre dans le sens du gouvernement.
03:49On l'a vu avec la Défense, récemment.
03:52Effectivement, ce type de déploiement de capitaux a tendance à pousser les marchés et les entreprises considérées.
03:58Donc, aussi, un élément de réflexion pour l'année prochaine.
04:01Et puis aussi, il y a le truc sur lequel on est très, très fort en Europe, c'est les normes.
04:06Mais quand on voit certains secteurs qui voient leur perspective un petit peu décoincée par un assouplissement des normes,
04:12et j'en veux pour preuve l'automobile, qui a super bien tenu toute la semaine,
04:16on voit qu'il y a du potentiel.
04:18Je vois la progression de Stellantis, de Renault, les avis d'analystes,
04:21qui a vraiment, autour du secteur automobile, qui a été massacré pendant les premiers mois de l'année.
04:30Là, est-ce que, justement, l'Europe...
04:32Alors, vous parliez de l'Allemagne, très intéressant, parce que gros secteur auto.
04:36Mais si, d'un point de vue un peu plus global, l'industrie européenne ne pourrait pas bénéficier, justement,
04:41d'un retournement de situation très positif ?
04:45Nous, on est effectivement, en fait, positif sur les valeurs cycliques l'année prochaine.
04:49Je parlais, effectivement, de l'Allemagne. Pourquoi ? Parce que j'ai rencontré beaucoup d'investisseurs qui sont sceptiques,
04:54parce qu'on a du mal à voir la matérialisation dans les chiffres, en fait, des annonces.
04:58Qui ont été faites, en début d'année, qui tardent à se matérialiser.
05:02Maintenant, on a eu le budget, en fait, qui a été présenté le 18 septembre.
05:07Ce budget a annoncé, en fait, des dépenses en investissement, en défense, pour la fin de l'année.
05:14Là, si je regarde le delta, entre fin octobre, ce qui a été réalisé, et ce qui doit être fait d'ici la fin de l'année,
05:19c'est, en gros, 43 milliards.
05:21Le PIB allemand nominal, c'est 4200 milliards.
05:25Donc, là-dessus, ça fait quasiment 1% d'impulsion budgétaire sur le quatrième trimestre.
05:31Donc, il faut retirer les imports.
05:32On peut se dire que c'est 0,2-0,3.
05:33On va être hyper conservateur en termes de multicateurs budgétaires,
05:38en se disant que ce sera peut-être mal utilisé.
05:39Mais on arrive quand même sur une croissance de 0,3-0,4.
05:42Le consensus Bloomberg est à 0,2.
05:45Regardez aujourd'hui, en fait, les chiffres qui sont tombés.
05:47Là, sur les commandes en Allemagne, sur l'évolution des transports,
05:52on a quand même quelque chose qui accélère assez fortement.
05:54Donc, nous, sur l'Allemagne, on a un consensus autour de 1,1 en moyenne annuelle sur l'année prochaine.
05:59Nous, on est plutôt autour de 1,5.
06:00Donc, on se dit qu'on a quand même quelque chose qui peut tracter.
06:03Et l'autre facteur, c'est la baisse des prix du gaz, quand même, qui va aider mon consommateur.
06:07Donc, vous parliez du secteur automobile.
06:09Moi, j'aurais envie de parler aussi du luxe, là, en se disant,
06:11voilà, c'est un secteur aussi qui pourrait remonter.
06:14Et globalement, si on a à Capital Goods le secteur du luxe,
06:17Raphaël parlait tout à l'heure de la BCE,
06:20oui, la baisse des prix du gaz, ça va amener l'inflation un petit peu plus bas,
06:22quand même, pour le deuxième trimestre.
06:24Ça peut permettre d'avoir davantage de pontification de cours.
06:27Ça peut aider les banques.
06:28Donc, on voit qu'effectivement, sur l'Europe,
06:29on a quand même pas mal de segments qui peuvent être intéressants sur l'année prochaine.
06:33Oui, pour continuer à parler d'Allemagne,
06:35il n'y a pas que les députés français qui ont voté quelque chose,
06:36parce que les députés allemands ont voté la réforme de Friedrich Merz sur les retraites.
06:41Il y avait un doute.
06:43Donc, ça amène un peu de stabilité, en tout cas, en Europe.
06:46Mais cela dit, comme quoi, même le gouvernement de Merz n'est pas à l'abri
06:49de ne pas avoir ces réformes votées.
06:54pour en revenir peut-être à la politique macro et monétaire
06:59pour la réunion de la BCE, qui va venir maintenant dans deux semaines.
07:03Là, on a François Villeroy de Gallo, qui accélère encore assez fortement,
07:06qui fait du lobby, en fait, pour baisser les taux,
07:09alors qu'on a quand même, en général, une Christine Lagarde
07:11qui est tout acquise à la cause d'Isabelle Schnabel
07:13et qui, finalement, est assez réticente à promouvoir une baisse de taux.
07:17Comment vous voyez les choses ?
07:19Est-ce qu'on aura un comité des gouverneurs qui sera divisé
07:24sur la prochaine réunion ?
07:26Est-ce qu'on pourrait aboutir à baisser les taux ?
07:28Ce qui pourrait quand même...
07:29Enfin, pas pour décembre, mais en tout cas, pour le début d'année prochaine.
07:33Ce n'est pas notre scénario central sur 2026.
07:36Là, ce qu'on a vu, quand même, dans les chiffres d'inflation,
07:38c'est que la partie core, en fait, avait tendance à être un peu plus,
07:41ce qu'on appelle sticky, c'est-à-dire un peu plus persistante, un peu plus élevée.
07:44Donc, on va avoir des révisions légèrement haussières sur la partie core.
07:47Le PMI composite a quand même fortement rebondi sur la zone euro.
07:52Donc, en fait, on se dit, sur décembre,
07:54ils vont rester, en fait, sur, d'après nous, un vocabulaire
07:57en disant qu'on est dans une place assez confortable.
07:59Ce qui peut gêner un petit peu plus, c'est au cours du deuxième trimestre.
08:03Parce que là, on va avoir des effets de base
08:04qui seront un peu plus défavorables.
08:08Et on a cette baisse des prix du gaz
08:10qui peut amener, en fait, des révisions à la baisse,
08:12des prévisions d'inflation, en fait, sur le moment.
08:14Est-ce que dit François Belleroy de Gallo, que les risques à la baisse sont plus importants ?
08:17L'euro fort et aussi, il met en avant les importations chinoises dont le prix va baisser.
08:21Exactement. Et les prix de l'énergie.
08:23Mais là, dans les hypothèses, sur la date d'arrêté des hypothèses de la réunion de décembre,
08:27on n'a pas cette baisse importante récente, en fait, des prix du gaz.
08:30Donc, pour l'instant, ça va se tenir sur les prévisions d'inflation.
08:32C'est plus mars.
08:33Nous, on se dit, on n'a pas de baisse de taux en Sénat au central.
08:37En revanche, on peut avoir une tonalité un petit peu plus accommodante
08:39qui vienne sur le deuxième trimestre.
08:41Et quelque chose qui est très consensuel, là, au tournant de l'année,
08:44c'est d'être baissé dollars, notamment contre euros.
08:46Potentiellement, ça pourrait ne pas se matérialiser au cours du premier semestre d'après nous.
08:50Oui, ce n'est pas aussi évident que ça.
08:52Sur les taux de change, ce n'est pas forcément aussi évident.
08:58Raphaël Thuyen, vous êtes aussi sur ce scénario,
09:00avec une sorte de point pivot qui se dessinerait après les quelques premiers mois de l'année prochaine ?
09:06On pense qu'effectivement, sur la partie courte,
09:08aujourd'hui, les taux sont bien ancrés.
09:10Probablement, la Banque Centrale Européenne se considère en territoire neutre.
09:14et elle sera maintenant très attentive à la donnée.
09:16Alors, elle est toujours très attentive à la donnée.
09:18Mais là, aujourd'hui, à l'instant T, il n'y a probablement pas de raison de trop vouloir anticiper.
09:23En revanche, ce qu'on peut imaginer, c'est que dans un scénario de réaccélération,
09:27il y aura peut-être des pressions désinflationnistes d'une part.
09:30Mais ce scénario d'accélération, de déploiement budgétaire d'autre part l'année prochaine
09:35pourrait faire que finalement, le pivot soit peut-être plus éloigné qu'on ne le croit,
09:40qu'il n'y ait pas vraiment des nécessités à baisser les taux.
09:42Là, on va regarder davantage, c'est sur la partie longue,
09:45où là, il y a un phénomène de pontification qui est en cours,
09:48qui pourrait continuer.
09:50Les dynamiques budgétaires et de déficit sont inquiétantes en Europe.
09:54Et finalement, on peut argumenter que les taux longs,
09:56ils ne reflètent pas complètement cette problématique.
09:58Donc, si une tension devait apparaître sur les taux,
10:00c'est plutôt sur cette partie longue qu'on imaginerait.
10:03Oui, parce que c'est vrai qu'il y a aussi du graphisme dans l'économie fondamentale.
10:11Et là, tout s'est imbriqué ces dernières semaines avec ce qu'on appelle une pontification de la courbe des taux,
10:17donc de tendance long terme.
10:19Mais ce sera peut-être à la fois quelque chose à regarder côté risque,
10:23mais aussi opportunité.
10:25Aussi opportunité, mais effectivement, pour les porteurs d'obligations souveraines,
10:29pour les porteurs d'obligations crédits,
10:31cette dynamique de duration, elle interroge.
10:33Si on était amené à avoir effectivement un phénomène de pontification
10:36qui semble justifié lorsqu'on regarde les fondamentaux économiques,
10:40réaccélération économique, creusement des déficits,
10:43avec aucune perspective de réduction à court ou moyen terme,
10:46alors ce risque existe,
10:48et il pourrait même arriver de manière assez désordonnée.
10:51Et ça peut être peut-être, quand on liste les risques de marché fondamentaux,
10:56un des risques extrêmes.
10:57Que se passe-t-il si, alors je n'utiliserai pas le mot craque obligataire,
11:01mais si on commençait à avoir de la tension sur le long ?
11:03Une adjudication un peu ratée, un truc comme ça ?
11:06Effectivement.
11:07Et si vous regardez d'ailleurs autour de nous,
11:09alors aux Etats-Unis, l'histoire est un peu différente,
11:11mais le Japon, il commence à se passer plein de choses sur la courbe.
11:14Ah oui.
11:14On l'a vu, il y a des tensions sur la partie longue.
11:17On l'a vu en Australie.
11:18Alors l'Australie, ça paraît très lointain,
11:19parce que c'est effectivement très loin.
11:20Et on en a parlé tout à l'heure, François Rimeux,
11:22il nous a dit, c'est peut-être le prochain déséquilibre à regarder de près.
11:26Voilà.
11:26Et c'est une des thématiques marché long terme
11:29sur laquelle on aime à communiquer,
11:30qui nous intéresse aujourd'hui,
11:31c'est globalement le déséquilibre qui est en train de se créer
11:34entre offre et demande,
11:36sur la partie longue des courbes de taux souveraines à travers le monde.
11:40Et ça, est-ce totalement dans les prix ?
11:42Ce n'est pas une certitude.
11:42Allez, dans un peu plus d'un quart d'heure,
11:45c'est la clôture à Paris.
11:46On accélère, c'est la fin de séance.
11:48Et Aude Kersulek, je suis en train de gagner mon pari.
11:50Le CAC 40 est passé dans le rouge.
11:54De peu, mais moins 0,05%.
11:568 118 points.
11:58Finalement, on ne ferait pas grand-chose aujourd'hui.
11:59Ce serait d'ailleurs aussi le bilan hebdomadaire.
12:010%, ça ne sert à rien d'être venu cette semaine.
12:04Voilà pour le CAC.
12:06C'est toujours en hausse, en revanche,
12:07du côté des États-Unis, plus 0,2%.
12:09On ralentit aussi, cela dit,
12:11la hausse qu'on avait inscrite en début de séance.
12:16Du côté des valeurs sur le marché parisien,
12:18c'est Saint-Gobain qui s'en sort bien
12:20en prenant 3% devant Eden Red et Estelantis.
12:23Le luxe aussi, Hermès, cela dit, non.
12:25Hermès est en hausse, mais LVMH est en baisse,
12:27de même que Orange ou Société Générale.
12:30Ce n'est pas la première fois d'ailleurs
12:31qu'on a des secteurs un petit peu morcelés
12:33comme ça avec certains acteurs qui sont vendus
12:36alors que d'autres sont achetés.
12:38Effectivement, Saint-Gobain qui d'un seul coup
12:39se met à grimper.
12:40Tout à l'heure, Eden Red gagnait quasiment 4%.
12:42Bon, il y a des ajustements techniques aussi.
12:45Il ne faut pas chercher à comprendre.
12:46Merci Aude Kersulek pour ce dernier point avant la clôture.
12:50On va peut-être regarder maintenant Outre-Atlantique,
12:52Raphaël Thuin et Florian Roger.
12:55On a eu un chiffre de l'inflation américaine,
12:57le PCE, le chiffre des revenus et dépenses des ménages.
13:02L'inflation à ce sens-là que regarde la Fed
13:04pour étalonner sa politique monétaire.
13:06Bon, on est à 2,8.
13:07Alors moi, j'étais tout plein d'enthousiasme en disant
13:09« Ah ouais, mais on décolle quand même bien des trois. »
13:13Bon, les économistes qu'on a eus avant vous ont dit
13:15« Non, non, non, non, non, non, news, ça ne veut rien dire.
13:17En plus, c'est les chiffres de septembre. »
13:19On a suffisamment dit ces derniers mois
13:21que l'inflation était collante, sticky,
13:23que le fait qu'elle bascule un petit peu nettement sous les 3 %,
13:28c'est peut-être quand même une bonne nouvelle.
13:30Ou alors, il faut que j'enlève mes lunettes roses ou bien...
13:33À court terme, je pense qu'on est un petit peu protégé
13:36par la baisse des prix du pétrole.
13:38C'est-à-dire, si on regarde le baril,
13:39le WTI, on est autour de 60 dollars le baril.
13:42Si on regarde les prix à la pompe aux États-Unis,
13:44on reste autour de 3 gallons.
13:45Et en fait, on a eu assez peu de transmission
13:50entre la baisse des prix du baril et les prix à la pompe.
13:53Et donc, au cours du premier trimestre,
13:55on peut avoir cette diffusion.
13:56Ce qui va aider la consommation américaine.
13:58Donc, le premier trimestre, il va être, je pense,
14:00très fort en termes macro,
14:01parce que vous êtes après le shutdown,
14:03donc techniquement, vous allez rebondir.
14:04Et en plus, vous avez cette baisse des prix du pétrole.
14:06Donc, vous allez avoir une accélération de croissance.
14:08Donc, le début d'année est quand même assez sympa,
14:10parce que vous avez une accélération de croissance
14:11et une inflation, effectivement, qui reste contenue.
14:14Ce qui peut être un petit peu plus compliqué,
14:16c'est le deuxième trimestre.
14:17Parce qu'en fait, au cours du deuxième trimestre,
14:19après cette accélération de croissance,
14:21on aura potentiellement un peu plus de résidus d'inflation.
14:25Et ayant en tête que là,
14:27on a des effets de base dans le bon sens
14:29jusqu'à la date anniversaire du Liberation Day,
14:32après, ça change.
14:33Donc, au deuxième trimestre,
14:34on va avoir une inflation qui sera, d'après nous,
14:36autour de 3 aînés aux États-Unis.
14:38Et attention, au cours du deuxième semestre,
14:41avoir une inflation qui rebaisse moins fortement
14:44qu'attendue par le consensus.
14:45Donc, à court terme,
14:46les tensions inflationnistes,
14:48pas tellement inquiets.
14:49La fête, pour nous, va baisser ses taux,
14:50là, très clairement,
14:52sur le mois de décembre.
14:53Mais au deuxième trimestre,
14:54moi, j'ai quand même,
14:55après, un petit peu plus d'inquiétude.
14:56Aude, un commentaire ?
14:58Non, mais c'est vrai que ça a beaucoup bougé,
14:59les anticipations de baisse de taux.
15:01Donc là, ça s'est stabilisé.
15:03Là, c'est Bank of America qui disait
15:05que pour le mois de janvier,
15:06ça y est, les marchés allaient se lâcher
15:09et allaient anticiper aussi une baisse.
15:10C'est ce que vous pensez ?
15:11Nous, on a une baisse sur le mois de décembre.
15:15Après, sur l'année 2026,
15:16on a simplement une baisse de taux,
15:18potentiellement, en fait,
15:18sur le mois de mars.
15:20Et je veux attirer votre attention sur une chose.
15:22C'est, en fait, on entend beaucoup,
15:24on aura un prochain président de la Fed
15:26très accommodant,
15:27potentiellement nommé par Donald Trump.
15:29Donc, tout le monde entend le nom d'Asset, en fait.
15:31Mais relisez, en fait,
15:33les papiers de Stephen Mayran
15:35qui ont quand même été très importants.
15:37Ce qui est important pour l'administration de Trump,
15:38c'est plutôt le 5-10.
15:40Et donc, si on a un peu plus d'inflation,
15:42finalement, au cours du deuxième trimestre,
15:45on peut avoir moins de baisse de taux,
15:47en fait, qu'attendue.
15:48Donc, on peut avoir le 2 ans qui monte un peu.
15:50En revanche, avoir une action
15:51de la part du bilan de la Fed sur le 5-10.
15:54Et si on a davantage de créations monétaires
15:57pour éviter des tensions, en fait,
15:58sur ce segment de courbe
15:59qui est clé pour le déficit public,
16:01dans ces cas-là,
16:02on pourrait avoir des anticipations d'inflation
16:03et on pourrait avoir
16:04une très forte quantification,
16:06en fait, du 10-30.
16:07Donc, c'est ce qu'on appelle,
16:08sur les taux,
16:08des stratégies, en fait, butterfly.
16:10Donc, l'idée, en fait,
16:11du papillon
16:12où on achète plutôt le centre
16:14et on vend, en fait, les deux ailes.
16:15Voilà.
16:15C'est quelque chose à considérer,
16:17en fait, sur 2026.
16:18C'est très parlant, en plus, visuellement.
16:19Mais oui.
16:20Et puis, on sait que ça peut aller très, très vite
16:21et que ça peut vraiment partir
16:24dans tous les sens à un moment donné.
16:25Mais, en revanche, un truc.
16:27Je vous, je ne sais pas en tirer au lit d'ici.
16:30Concernant Kevin Assett,
16:32moi, j'entends de tout.
16:33J'entends des analystes qui nous disent
16:35« Mais attendez, il est à la botte de Trump.
16:38Il va imposer une politique monétaire ultra-commandante. »
16:40Je me souviens le premier mandat de Trump.
16:43On avait tout Wall Street qui disait
16:44« Mais il va nous mettre un mec, là.
16:45Personne ne le connaît.
16:46Jérôme Powell.
16:47Il va faire ce qu'il lui dit. »
16:49Le résultat de Jérôme Powell,
16:51il a fait ce qu'il a voulu.
16:51Une fois qu'il était dans le siège,
16:54il a parfaitement rempli son mandat.
16:58Est-ce que, en fait,
17:00Wall Street n'attend pas
17:01monts et merveilles de la part d'un Kevin Assett
17:03qui, une fois qu'il sera dans son siège,
17:05s'opposera peut-être frontalement à Donald Trump
17:08et sera contraint par son rôle de banquier central ?
17:11Raphaël Lutua.
17:12Oui, c'est un scénario.
17:14Alors, frontalement, peut-être pas.
17:16Mais, effectivement,
17:16qu'il soit peut-être un peu plus pragmatique
17:18que ce que souhaiterait le président Trump, d'une part.
17:20Et puis, d'autre part, il n'est pas tout seul.
17:22Il y a effectivement d'autres gouverneurs.
17:24On a vu que les dissensions sont fortes.
17:26Et pour de bonnes raisons aussi,
17:27il y a débat autour du fait
17:29qu'il faut, oui ou non,
17:30être agressif vis-à-vis de cette baisse de taux.
17:32Donc, ça, c'est un scénario
17:33qu'on pourrait imaginer l'année prochaine.
17:35Beaucoup de bruit de la part de la Fed.
17:37Un manque de visibilité.
17:39Et c'est déjà quelque chose
17:40qui handicape énormément les investisseurs.
17:42Lorsque vous regardez
17:43les perspectives de taux d'intérêt,
17:46elles oscillent énormément.
17:48Début novembre, on disait
17:49« Ah non, pas de baisse de taux en décembre. »
17:51En l'espace de quelques heures
17:53et le discours du gouverneur Williams,
17:55d'un coup, on est devenu dans une quasi-certitude.
17:58Ce n'est pas ce qu'on attend d'une banque centrale.
18:01On attend de la visibilité,
18:03une forme de prévisibilité,
18:05une forward guidance.
18:07On cherche à expliquer aux investisseurs
18:08à quoi s'attendre.
18:10Parce que les investisseurs,
18:10ils ont besoin de ça
18:11pour pouvoir projeter leur investissement.
18:13Donc oui, une année bruitée,
18:15une année mouvementée,
18:16une année politisée
18:17qui va clairement mettre de la volatilité.
18:22Sinon, Florian Roger,
18:24il y a un chiffre
18:25que j'ai trouvé vachement marquant
18:27cette semaine.
18:29C'était soit tout début de semaine,
18:31soit fin de semaine dernière.
18:32Mais on a vu un nombre record
18:34de dépôts des banques
18:37auprès de la Fed.
18:38Alors, est-ce que c'était
18:39des ajustements techniques ?
18:40Est-ce qu'il y avait peut-être
18:43une petite pointe d'inquiétude
18:44à ce moment-là ?
18:45Vraiment, c'était les ripos
18:47étaient arrivés à un niveau record.
18:50Est-ce que le secteur bancaire
18:51a eu une petite pointe
18:52de prudence là comme ça ?
18:54Ou est-ce que c'est un phénomène technique
18:56qui n'est pas très signifiant ?
18:57Quand on regarde la croissance
18:58de la masse monétaire aux Etats-Unis,
18:59elle est quand même assez bonne.
19:00Donc, on ne voit pas pour l'instant
19:02d'inquiétude particulière.
19:05Là, ce qu'on voit
19:06sur l'économie américaine,
19:08c'est qu'on a un ralentissement
19:09assez fort de l'emploi
19:09qui s'explique, un,
19:11par des destructions
19:12de l'emploi public.
19:13Deux, la saison de résultat
19:14du troisième trimestre
19:15a quand même été hyper bonne,
19:16sachant qu'on a passé les tarifs.
19:18Ce qui veut dire
19:18que les grandes entreprises
19:19ont quand même été prudentes
19:20sur l'emploi.
19:21Donc, vraisemblablement,
19:22on a cherché à protéger les marges.
19:24On a aussi le secteur technologique,
19:25on le voit,
19:26qui est plus prudent, en fait,
19:28là, sur l'emploi.
19:30Donc, on a ce ralentissement.
19:31Maintenant, pour qu'on ait
19:32véritablement un choc
19:33sur le secteur bancaire
19:34et sur l'emploi,
19:35il faudrait qu'on ait
19:36une forte augmentation
19:37des défauts
19:38des petites et moyennes entreprises.
19:39Oublions pas que
19:40dans les pays développés,
19:41et c'est vrai aux Etats-Unis,
19:4260% des emplois privés,
19:44c'est dans les PME.
19:45Donc là, on a un freinage
19:46de l'emploi
19:46qui est assez brutal.
19:48Est-ce qu'on va véritablement
19:49avoir un choc
19:49qui va entraîner
19:50une forte sinistralité
19:51aux Etats-Unis ?
19:52D'après nous, non,
19:53parce qu'on a quand même
19:54une croissance
19:54qui va fortement accélérer
19:55au cours du premier trimestre.
19:56Et puis, s'il avait dû avoir lieu,
19:58il aurait eu lieu sans doute avant.
19:59Exactement.
20:00Et là, depuis Jackson Hole,
20:01le message de Powell,
20:02c'était on va compresser
20:03les taux réels.
20:04Donc on baisse
20:04la charge réelle de la dette.
20:06Donc là-dessus,
20:07nous, on est...
20:08Moi, je suis plus inquiet
20:09qu'on sorte de cette période
20:10qui était une sorte de Goldilocks,
20:12c'est-à-dire très favorable
20:12depuis Jackson Hole,
20:14un peu trop chaud,
20:15c'est-à-dire avec un peu plus
20:16d'inflation qu'anticipée,
20:17plutôt qu'un choc, finalement,
20:18de croissance
20:19qui soit plus fort qu'anticipé.
20:20On aimerait bien avoir
20:21ce genre de problème en Europe.
20:23On en est loin.
20:24Mais bon,
20:25on reste quand même
20:26très, très lié
20:27aux perspectives
20:28de croissance américaine
20:29et c'est ça qui nous entraîne,
20:31finalement.
20:32Ça reste un moteur incontournable.
20:34Maintenant, on constate
20:34quand même une forme
20:35de diversification
20:36vis-à-vis du risque américain.
20:38C'est probablement
20:38une autre thématique
20:39pour l'année prochaine, d'ailleurs.
20:40Cette idée que finalement,
20:42à la suite du Covid,
20:43une espèce d'afflux financier,
20:46de flux financier
20:47vers les États-Unis,
20:48pour chaque dollar investi
20:49dans le monde
20:50sur cette période
20:50des cinq dernières années,
20:5280 centimes l'ont été
20:53vers les États-Unis.
20:55Et ça a créé
20:56beaucoup de déséquilibre.
20:57On l'a vu en performance,
20:58tous les actifs américains
20:59ont surperformé
21:00sur une bonne partie
21:01de cette période.
21:01On l'a vu en valorisation
21:03sur les actions,
21:05on l'a dit,
21:05jamais l'écart
21:06avec le reste du monde
21:07n'a été si élevé.
21:08Sur le crédit,
21:09les spreads crédits américains
21:10sont très compressés.
21:12Sur le dollar même,
21:13la valeur dollar,
21:15la monnaie dollar,
21:16qui s'est beaucoup
21:17renchérée sur cette période.
21:18Et finalement,
21:19cette thématique
21:19de rééquilibrage,
21:21avec, oui, certes,
21:21un moteur américain
21:22incontournable,
21:23mais cette idée
21:24qu'aujourd'hui,
21:25les grands allocateurs
21:26de ce monde,
21:27en Asie,
21:28au Moyen-Orient,
21:29se posent des questions
21:30sur leur dépendance dollar,
21:32commencent à s'interroger
21:32sur le fait que,
21:34est-ce que finalement,
21:34avoir du dollar,
21:35c'est aussi s'exposer
21:36politiquement ?
21:37Quand on constate
21:38comment le dollar
21:39est devenu une forme
21:40d'objet géopolitique.
21:42Comment ils commencent
21:43à regarder les stable coins,
21:44maintenant,
21:45moi, ça m'étonne vachement,
21:46mais même des institutionnels
21:47très très gros.
21:48Tout à fait,
21:49et on pourra parler de l'or,
21:50voire même du bitcoin,
21:51pour les fanatiques.
21:54Tout ça fait que,
21:55en fait,
21:55cette thématique de rééquilibrage,
21:57on peut imaginer
21:57qu'elle perdure l'année prochaine,
21:59et donc,
22:00on en revient à ce qu'on disait,
22:01une note d'optimisme sur l'Europe,
22:03les yeux rivés
22:03sur les États-Unis,
22:05certes,
22:05mais des flux
22:06qui devraient supporter
22:07la performance.
22:08Sous-titrage Société Radio-Canada
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