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  • il y a 1 jour
La consommation de café ne fait que croître et son prix explose, faisant la richesse est multinationales européennes. Pourtant, les cueilleurs et les producteurs, trop peu rémunérés, ne vivent pas dignement de leurs plantations, qui doivent s'adapter au changement climatique.

Retrouvez "La terre au carré" sur https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/la-terre-au-carre

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00:00Musique
00:01Aujourd'hui, café, la face cachée d'un trafic mondial, raconté par...
00:23Pierre-Volfe Mandrou, journaliste au magazine Le Pèlerin.
00:25L'écrivain honoré de Balzac savait que le talent ne suffit pas pour devenir quelqu'un.
00:41Il s'est donc jeté à corps perdu dans le travail.
00:43Il attaquait l'écriture à une heure du matin parce qu'il brisait le silence et griffonnait 15 heures par jour.
00:49Pour tenir le coup, il dégota un précieux allié, le café.
00:52Balzac ingérait du café à des doses pentagruéliques.
00:5617 à 25 tasses journalières a-t-il été estimé à partir des factures de l'auteur.
01:01L'équivalent de 250 grammes chaque jour.
01:04En dose raisonnable, le café est bénéfique pour la santé.
01:07Mais à ses doses balsaciennes, il devient un poison.
01:10La caféine est même létale à très haute dose.
01:13Au point qu'il a souvent été écrit que Balzac serait mort du café.
01:16Les litres avalés par l'auteur de la comédie humaine pour mener à bien son œuvre cathédrale ont-il eu raison de sa corpulente carcasse ?
01:23En décortiquant les recettes de préparation de Balzac et les variétés qu'il achetait,
01:27un spécialiste a calculé que l'homme de l'être consommait 3000 mg de caféine chaque nuit,
01:32soit 5 à 10 fois le niveau maximal recommandé aujourd'hui par les autorités de santé en Europe.
01:38Le café est aujourd'hui menacé de disparition alors que sa consommation ne cesse de croître.
01:42De plus en plus de producteurs et de cueilleurs jettent l'éponge car leur misère s'aggrave depuis 30 ans.
01:47Ils désertent les plantations, risquent leur vie sur les routes migratoires.
01:50Les industriels en sont en grandement responsables, eux qui ont réussi à confisquer la manne grandissante du café.
01:56Le réchauffement climatique, lui aussi fruit des outrances humaines, constitue l'autre grand péril du café.
02:01Il favorise des températures extrêmes et des maladies qui ravagent les plantations de pays entiers.
02:06Et si rien ne change, la moitié des terres où poussent le café deviendront impropres à sa culture d'ici 2050.
02:12Pour sauver le café, les humains devront réinterroger leur rapport à la nature et à eux-mêmes.
02:18Et c'est cette histoire que nous allons vous raconter.
02:24Bonjour Pierre-Volfe Mondreau.
02:26Bonjour.
02:27Cette anecdote concernant Balzac ouvre le livre que vous publiez aux éditions Plon.
02:32La jungle du café enquête sur un trafic mondial.
02:35Partout sur notre planète, notre consommation de café.
02:38Vous parlez de 2 milliards de tasses bues chaque jour, ne cessent de croître.
02:43Et l'existence de la boisson chaude préférée des Français est pourtant effectivement sérieusement menacée.
02:49Comment d'abord est-ce que vous avez été amené à vous intéresser à cette question et à partir donc aux 4 coins du monde pour mener l'enquête ?
02:55Déjà parce que comme Balzac, le café est un allié fidèle.
02:59Ça me permet de rendre mes articles à l'heure, c'est déjà pas mal.
03:01Vous en buvez autant que vous ?
03:02J'en buvez et j'en bois énormément.
03:04C'est vrai ?
03:04Je suis un amoureux transi des meilleurs cafés, des meilleurs terroirs.
03:09Le café renferme une complexité aromatique incroyable.
03:11Et toujours depuis que vous avez mené l'enquête ?
03:13Ça ne vous a pas calmé sur la consommation ?
03:15Pas trop, mais après je bois du bien meilleur café que ce que je buvais avant.
03:18J'ai appris à boire du bon café.
03:20Et puis c'est la promesse du voyage et de l'aventure.
03:23Les pays d'origine du café, le Brésil, la Colombie, l'Indonésie, moi ça m'a fait rêver.
03:28Pour un journaliste, quel meilleur moteur que celui-là ?
03:31Et puis le café c'est un extraordinaire révélateur de ce qu'il y a de mieux chez l'homme.
03:36L'altruisme, le respect du vivant, mais aussi ce qu'il y a de pire, l'exploitation, l'avarice, la destruction de l'écosystème.
03:42On va en parler évidemment tout au long de cette émission avec vous.
03:45La consommation mondiale qui augmente, vous le dites, de 3-4% de façon assez régulière.
03:51Ça veut dire qu'on n'a jamais autant gagné d'argent grâce au café.
03:54Est-ce que vous pouvez d'abord nous raconter d'où vient réellement le caféier ?
03:58Et comment il a fini par se retrouver dispersé sur toute la zone équatoriale du globe ?
04:03Alors déjà, il faut savoir qu'il y a 140 espèces de café.
04:05C'est le botaniste Aaron Davis, le grand spécialiste britannique qui me l'a dit.
04:10Mais il n'y en a que deux qui sont cultivés pour être consommés.
04:12C'est le Robusta et l'Arabica.
04:14Alors le meilleur, celui qui est le plus recherché, c'est l'Arabica.
04:18Et celui-là, il vient d'Éthiopie, des forêts du sud de l'Éthiopie.
04:22Il a été commercialisé pour la première fois par les Arabes venus de l'actuel Yémen.
04:27Ils ont rapporté des caféiers chez eux.
04:30Ils ont commencé à le vendre de plus en plus loin.
04:34Il a été à peu près exporté en Europe au 15e, 16e siècle par les Vénitiens, les Italiens.
04:40Et il s'est répandu dans tout le pourtour méditerranéen.
04:42Et petit à petit, c'est devenu une boisson mondialisée parce qu'on sait tout ce que le café peut provoquer chez nous.
04:47Il nous réveille.
04:48Il augmente la cuité intellectuelle.
04:50C'est quelque chose d'assez savoureux.
04:51Voilà, il a connu un succès très rapide.
04:54Donc aujourd'hui, on a ces deux variétés, Arabica et Robusta, qui dominent.
04:57Je crois que c'est 95% de notre consommation basée sur ces...
05:00C'est même 99,9%.
05:02Il y a très peu d'autres espèces.
05:03Il y a peut-être l'Iberica ou le Génoïde qui sont parfois consommés, mais c'est très marginal.
05:08Qu'est-ce qui les distingue d'ailleurs, ces deux sortes de café ?
05:11Alors l'Arabica, le Robusta est très solide, très productif, beaucoup plus que l'Arabica est résistant aux maladies.
05:17Mais il est très amer, il n'est pas très bon.
05:19C'est pour ça que vous ne verrez jamais le mot Robusta sur votre paquet de café.
05:22Si vous ne voyez rien du tout, c'est que la plupart du temps, c'est du Robusta.
05:24C'est beaucoup moins cher pour les industriels que l'Arabica, mais ce n'est pas très bon.
05:28Donc pour le rendre buvable, il mélange souvent un peu d'Arabica.
05:31Il ne le précise jamais, évidemment.
05:32Mais l'Arabica, c'est vraiment la rose du café.
05:34C'est une complexité aromatique folle, des arômes floraux, des arômes fruités.
05:39Pour peu que le café soit bien produit et bien traité.
05:42Pourquoi le Brésil et le Vietnam pèsent autant dans la production mondiale ?
05:46Alors oui, c'est les deux premiers pays producteurs.
05:47Parce que la moitié du café mondial vient de ces pays-là.
05:5030%, 33% un tiers pour le Brésil.
05:53Pourquoi ? Le Brésil, c'est une longue histoire.
05:55Ça remonte au XVIIIe siècle et ils ont structuré énormément leur économie sur le café.
06:02Jusqu'au début du XXe siècle, les dirigeants du Brésil étaient des grands seigneurs, les grands planteurs du café.
06:08Petit à petit, il y a eu d'autres richesses qui ont émergé, mais ils sont restés très très puissants en termes de café.
06:12Ils ont une industrie agroalimentaire extraordinaire.
06:15Ils ont investi énormément dans la recherche.
06:17Ils ont des universités entièrement dédiées à la culture du café.
06:21Donc ils ont battu tout le monde.
06:22Ils ont aussi des grandes exploitations.
06:23C'est le seul pays du café qui a des énormes exploitations.
06:26Normalement, le café, c'est plutôt une affaire de petits producteurs.
06:28On va en parler parce que c'est là aussi que commence votre enquête.
06:31Et puis, le Vietnam, c'est moins connu ?
06:32Le Vietnam, il ne l'en faisait quasiment pas jusqu'au début des années 80.
06:37Et puis, ils ont voulu aller sur la zone des hauts plateaux vietnamiens, qui est à la frontière du Cambodge.
06:45Ils ont voulu l'investir parce qu'il y avait très peu de cultures là-bas et il y avait des terres disponibles.
06:50Il y avait beaucoup de pauvreté à l'époque.
06:51Donc le régime cherchait une richesse.
06:54Ils ont découvert que le robusta a été parfait pour ce climat-là.
06:57Ils ont planté à tour de bras et en 20 ans, c'est devenu le deuxième pays producteur.
07:00Donc Brésil et Vietnam, à eux deux, c'est 50% à peu près du café de la planète.
07:04Ça varie selon les récoltes.
07:06L'Afrique joue un rôle aussi ?
07:08L'Afrique, c'est de là d'où viennent quasiment toutes les espèces du café.
07:11Vous parliez de l'Ethiopie tout à l'heure.
07:12L'Ethiopie, Ouganda, Cameroun, Madagascar.
07:15D'ailleurs, la moitié des espèces viennent de Madagascar.
07:17Mais le café s'est effondré depuis assez longtemps là-bas, surtout depuis 30 ans.
07:22Pour quelles raisons ?
07:23Parce que le café, jusqu'au 1989, dépendait de quotas par pays producteur.
07:29Le prix était fixé à l'avance par les pays du café.
07:32Et puis la vague de libéralisation aidant dans les années 80, on a libéralisé entièrement le prix du café.
07:36Aujourd'hui, il est coté en bourse.
07:37Et l'Afrique a été le grand perdant.
07:40Ils n'avaient pas assez de structure, pas assez d'investissement.
07:41Ils ont énormément perdu.
07:43Et c'est bien dommage parce que leur café est extraordinaire.
07:46Notamment le café éthiopien qui est, pour la plupart des spécialistes, le meilleur du monde.
07:49Pierre-Volfe Mandrou, votre livre raconte la guerre sourde et impitoyable
07:53qui se joue chaque jour dans le monde entre ceux qui cultivent le café et ceux qui le vendent.
07:58Et c'est donc justement au Brésil que vous avez démarré votre enquête.
08:01Et c'est là que vous tombez immédiatement sur ce que vous appelez le paradoxe du café.
08:05De quoi il s'agit exactement ?
08:07Alors le paradoxe du café, c'est que la consommation de café augmente de 2 à 3 à 4 % chaque année depuis 50 ans,
08:13de manière extrêmement régulière.
08:15Donc elle enrichit de plus en plus les gens.
08:19Mais les producteurs gagnent de moins en moins d'argent, à part les très très grands planteurs.
08:23C'est un paradoxe parce que normalement, ils devraient en profiter pleinement.
08:28Donc il a fallu comprendre pourquoi.
08:29Et je me suis rendu compte, comme vous l'avez très bien dit dans l'introduction,
08:32que la manne du café est de plus en plus accaparée par les multinationales.
08:36Elle, elle gagne des fortunes.
08:38Je pense en premier lieu à Starbucks et à Nestlé, qui sont les deux grands géants mondiaux.
08:41Il y en a un autre qui est moins connu, qui s'appelle JDE Pits,
08:44qui possède beaucoup de marques connues des Français,
08:46comme le Café Grand-Mère, comme les Capsules et Sachez L'Or,
08:50qui est le café le plus vendu en France.
08:53Donc oui, voilà, c'est ça ce paradoxe du café.
08:56Et dans plein de pays, les producteurs abandonnent leurs plantations.
09:00Ils sont souvent très vieux, il y a peu de relève.
09:02Voilà, les habitants ont compris qu'ils gagneraient peu d'argent avec le café.
09:05Et ça, c'est une menace réelle pour le café ou pas ?
09:07Alors, pour être tout à fait franc, moi j'étais parti avec cette idée en tête,
09:12que j'avais lu partout et que toute la filière m'avait dit.
09:15En toute honnêteté, je ne pense pas.
09:17Je pense qu'il y aura toujours des producteurs, c'est ce que j'ai découvert,
09:19parce qu'en fait, ils ne raisonnent pas comme des homo economicus
09:23qui pensent qu'ils ont maximisé leurs profits.
09:28Beaucoup perdent de l'argent, mais ils refusent d'abandonner les plantations.
09:30Parce qu'en fait, c'est toute leur vie.
09:32C'est souvent des affaires familiales.
09:35Ils ont des plantations depuis 4-5 générations.
09:37C'est une honte pour eux d'arrêter.
09:39Ils aiment leur mode de vie, sain, proche de la nature.
09:42On peut imaginer que les multinationales feront tout également
09:45pour qu'il y ait toujours des gens pour...
09:47Exactement. D'ailleurs, depuis 30 ans, elles ont pris conscience du danger
09:51quand elles se sont rendues compte que la production commençait à diminuer
09:55dans certains pays.
09:56Et elles ont embauché des agronomes.
09:58Il y a énormément d'entreprises comme Nestlé qui ont des agronomes
10:00qui vont conseiller les producteurs sur place, souvent gratuitement.
10:04Donc voilà, il ne faut pas non plus tout noircir.
10:06Les multinationales doivent tout faire pour que le café existe.
10:10Donc leur but, c'est qu'il y ait encore des producteurs
10:12qui produisent beaucoup par hectare
10:13pour que le prix du café reste bas,
10:15ce qui serait bon pour leur profit.
10:17Pierre-Volfe Mandroux, on va écouter Molly Harrison Olson
10:20sur la chaîne ABC News en Australie.
10:23Elle est responsable de Fair Trade.
10:24C'est un système de certification du café.
10:27Et elle évoque, on va le découvrir, la question de l'esclavage.
10:30C'est une décision importante d'investir dans ces chaînes d'approvisionnement
10:34car vous êtes peut-être au courant qu'actuellement,
10:36il y a plus d'esclavage moderne que jamais.
10:39Cela représente environ 150 milliards de dollars juste pour l'esclavage,
10:43dont 60% se trouvent ici, dans la région Asie et Pacifique.
10:47Et la plupart des industries ont une stratégie d'opacité.
10:51Elles ne demandent aucune information aux intermédiaires
10:53pour continuer à tirer les prix vers le bas.
10:55Voilà, ça c'était en 2020 sur la chaîne ABC en Australie,
11:00traduit par Lucille Jour de Moalik.
11:02Pierre-Volfe Mandroux, est-ce que la face cachée du café
11:05comporte un aspect autour de l'esclavage ?
11:08Tout à fait.
11:10À quel niveau ?
11:11Probablement le pire aspect au niveau des cueilleurs.
11:13C'est le maillon le plus faible traditionnellement
11:15de tous les produits alimentaires.
11:17C'est là que les gens se font le plus exploiter.
11:20Pour avoir du café, il faut le cueillir sur un arbre,
11:23qui s'appelle le caféier, donc il faut des cueilleurs.
11:24Et malheureusement, dans quasiment tous les pays producteurs,
11:28on trouve des esclaves modernes, c'est-à-dire des cueilleurs
11:29à qui on promet des salaires importants,
11:32en leur disant, voilà, pendant 2-3 mois,
11:33vous allez cueillir du café.
11:35Ils arrivent sur place dans la ferme, notamment au Brésil,
11:38à 700 kilomètres de leur lieu de naissance
11:40ou de leur lieu d'habitation.
11:41Et ils se rendent compte qu'en fait,
11:43le salaire n'est pas du tout celui promis.
11:45On leur retire de l'argent ou on les oblige à payer
11:47pour leur repas à des sommes délirantes,
11:49ce qui fait qu'à la fin du mois, des fois,
11:50ils se retrouvent avec moins d'argent qu'ils n'en avaient avant.
11:52Ils se font confisquer leur papier, ils ont des conditions lamentables
11:55pour dormir, pour boire de l'eau, pour se laver.
11:58On peut qualifier ça d'esclavage moderne
12:00parce qu'ils sont coincés en fait
12:01et ils ne gagnent quasiment rien avec ça.
12:03Et c'est malheureusement très courant dans le café.
12:05Avec des gens et une tranche d'âge qui va
12:07des plus jeunes aux plus vieux sur ces plantations aussi ?
12:10Ah oui, alors il y a des cueilleurs de tout âge.
12:12Moi, j'ai vu un esclave moderne qui avait 71 ans,
12:15un Brésilien.
12:16Et puis malheureusement, il y a des enfants aussi.
12:19Ils ont parfois 6 à 7 ans.
12:21Ça s'est vu au Mexique, dans la région la plus pauvre du pays,
12:23au Chiapas, où il y a beaucoup de café.
12:25Beaucoup d'enquêtes ont montré qu'il y avait des enfants
12:27de Guatemala voisins, qui est un pays extrêmement pauvre,
12:30qui voulant avec leur famille cueillir du café
12:32parce qu'ils doivent survivre absolument
12:33et c'est la seule manière qu'ils ont trouvé de le faire.
12:35Vous rappelez le passé esclavagiste du Brésil.
12:38En quoi ce passé continue d'agir justement ?
12:40C'était le dernier pays des Amériques
12:42à avoir aboli l'esclavage en 1886.
12:45D'un seul coup, il n'y avait plus d'esclaves
12:47pour cueillir le café.
12:48Ils ont été remplacés le plus souvent
12:49par des immigrés italiens
12:50qui travaillaient dans des conditions abominables,
12:53en fait, presque d'esclavage également.
12:55Et beaucoup de gens au Brésil sont convaincus
12:57que cette mentalité n'a pas été abolie.
12:59Elle est restée chez beaucoup de planteurs.
13:02Certains planteurs ont des plantations
13:03depuis 120 ans, 130 ans.
13:05Et effectivement, on retrouve beaucoup
13:07d'esclavage moderne au Brésil.
13:08Moi, j'ai suivi pendant deux semaines
13:10des inspecteurs du travail au Brésil
13:12qui, chaque année, vont dans les plantations de café
13:14et trouvent des esclaves modernes.
13:16Malheureusement, c'est récurrent.
13:18Ils ne sont pas assez nombreux
13:19pour sauver tous les cas, malheureusement,
13:23qui leur parviennent.
13:24Escortés par la police, d'ailleurs,
13:25pour mener votre enquête sur ces plantations ?
13:28Bien sûr, parce qu'en fait,
13:29ces inspecteurs du travail sont détestés
13:31par beaucoup de planteurs.
13:32Alors, pas tous, évidemment, mais beaucoup.
13:34C'est une force qui a été créée en 1995 au Brésil
13:37pour lutter contre l'esclavage moderne.
13:39Et en 2004, trois inspecteurs se sont fait tuer
13:42par un grand planteur de haricots
13:46dans le Minas Gerais.
13:48Ils ont été assassinés par des hommes de main
13:50et on a retrouvé derrière les commanditaires
13:51qui était notamment le maire de la ville,
13:53d'une grande ville qui s'appelait le maire d'Unai
13:54et qui était un grand planteur lui-même.
13:56Et depuis, les inspecteurs du travail au Brésil
13:59sont toujours escortés par la police.
14:01C'est très dangereux ce qu'ils font.
14:02Et moi, pour les suivre,
14:03je devais aussi être dans une voiture de police.
14:06Justement, la jungle du café,
14:08Pierre-Volfe Mandrou,
14:09pour reprendre le titre de votre livre,
14:10on comprend que c'est d'abord une jungle sociale,
14:12finalement, avec des rapports de pouvoir extrêmes,
14:15des vies précaires, un système mondialisé.
14:17Ça, c'est vraiment cette face cachée
14:18que vous décrivez ?
14:19C'est sûr que l'aspect social est extrêmement important
14:22parce que, en fait, le café,
14:24c'est extrêmement demandeur en main d'œuvre.
14:26Ça fournit un emploi à des millions de personnes
14:28dans des pays souvent très pauvres.
14:30C'est une part essentielle de l'économie
14:32et des structures sociales d'un pays.
14:34Et si elle s'effondre, il ne reste plus rien.
14:36Si vous voyez, si Trump, aujourd'hui,
14:38se plaint des migrants d'Amérique centrale
14:40qui viennent en masse aux États-Unis,
14:42c'est aussi parce que le café ne rapporte plus là-bas.
14:45Beaucoup, beaucoup de migrants
14:46ont travaillé dans le café avant.
14:48Ils étaient soit des petits planteurs,
14:49soit des cueilleurs.
14:50Ils n'arrivent plus à gagner leur vie.
14:51Donc, ça bouleverse absolument
14:52toute l'économie d'une région.
14:54Après les plantations,
14:55une autre question se pose.
14:56ce que deviennent ces cafés une fois
14:57entre les mains des coopératives
14:59et des multinationales.
15:00C'est là que commence d'ailleurs,
15:01on va en parler,
15:01une autre forme d'opacité.
15:03Pierre-Volfe Mondreau,
15:04vous êtes notre invité
15:05cet après-midi
15:06avec la jungle du café.
15:07On en parle juste après Solane
15:09et Yoa, Thelma et Louise.
15:11Sous-titrage Société Radio-Canada
15:41Sous-titrage Société Radio-Canada
16:41Sous-titrage Société Radio-Canada
18:15un impact sur la consommation. Vu qu'à la fin
18:17ça ne sert à personne, je disais, ni au producteur
18:19ni au torréfacteur, ni au distributeur
18:21mais pas non plus au consommateur qui lui paye plus cher
18:23à la fin quand c'est trop cher
18:25de toute façon il y a une baisse de la consommation
18:27donc ça c'est évident qu'il y en aura une
18:29forcément. Sur BFM Business cette année
18:31Clémentine Alzial, c'est la directrice générale
18:33de Malongo, la marque Malongo
18:34Pierre-Volfe Mandrou, vous qui êtes notre invité
18:37journaliste au Pèlerin et qui publie
18:39aux éditions Plon la jungle du café
18:41enquête sur un trafic mondial
18:42c'est un autre aspect du café
18:45c'est la spéculation boursière
18:47aux effets néfastes d'ailleurs sur le café
18:49Tout à fait, c'est les négociants de café
18:51qui sont quasiment tous basés en Suisse pour des raisons fiscales
18:53achètent ce café
18:55au pays producteur et le revendent aux grands industriels
18:57pour ça ils spéculent
18:59sur les cours du café
19:01en bourse et ça pose énormément
19:03de problèmes ce système
19:04au moins deux, c'est d'abord la volatilité
19:07des prix, ceux-ci peuvent baisser
19:09énormément, augmenter énormément, c'est très mauvais
19:11pour un producteur parce qu'un café met trois ou quatre ans
19:13avant de donner des fruits
19:14il ne peut rien en anticiper
19:16il vit dans un stress permanent
19:17et si les cours s'effondrent, sa vie s'effondre
19:19le deuxième gros problème
19:21c'est qu'en fait les industriels et les négociants
19:23vont évidemment répercuter
19:25le prix à la baisse lorsqu'ils achètent le café
19:27lorsque les cours baissent
19:29mais lorsqu'ils augmentent
19:30ils ne le font pas tout le temps
19:31en fait ils ont une position de monopole
19:33et de puissance telle
19:34qu'ils sont capables de jouer avec les prix
19:37tels qu'ils l'entendent
19:38c'est un gros problème
19:39Pourquoi la traçabilité du café est presque impossible ?
19:43Elle est presque impossible parce que malheureusement
19:45c'est un produit qui nécessite énormément de transformation
19:47avant d'arriver sur nos tables de cuisine
19:48on le cueille, il faut enlever la peau
19:51il faut le sécher
19:52il faut le transporter dans un port
19:55il faut l'emmener jusqu'à chez nous
19:58dans les pays qui le consomment le plus
20:00c'est-à-dire l'Europe et les Etats-Unis
20:01et il faut le torréfier
20:02toutes ces étapes font qu'il y a énormément d'intermédiaires dans la chaîne
20:06et les industriels n'ont évidemment aucun intérêt
20:09à être entièrement transparents sur cette filière
20:11parce qu'on pourrait découvrir
20:12qu'ils achètent du café à des plantations
20:14qui emploient des esclaves modernes
20:15d'ailleurs on les a déjà attrapées sur ce sujet
20:17Alors les certifications dites éthiques
20:19parce qu'on a tous entendu parler de ça
20:21est-ce qu'elles sont efficaces
20:23ou est-ce qu'après enquête
20:24elles échouent totalement ?
20:26Pour moi aucune ne sont efficaces
20:28sauf éventuellement une
20:29qui est plutôt pas mal
20:30c'est le commerce équitable Fairtrade
20:32en tout cas international
20:33parce qu'attention il y a un Fairtrade USA
20:34qui est issu d'un chiisme
20:36et qui n'a pas du tout
20:37les bonnes normes sociales et environnementales
20:40Donc compliqué de s'y repérer
20:41pour le consommateur
20:42Voilà évidemment
20:42l'industrie a tout intérêt
20:44à multiplier les labels
20:45pour créer la confusion
20:46mais malheureusement
20:48les autres labels
20:48que ce soit Rainforest, 4C
20:50les labels créés par Starbucks
20:51qui s'appellent Café
20:52tous ces labels en fait
20:55ne servent quasiment à rien
20:56parce que les critères
20:57ne sont pas obligatoires
20:58pour les plantations
20:59parce qu'il n'y a pas d'inspection
21:02de fermes
21:03beaucoup de fermes
21:04labellisées
21:05Rainforest
21:06ou Nestlé
21:08ou AA
21:09le programme de Nespresso
21:10ou Starbucks
21:11on a découvert
21:12des esclaves modernes
21:13sur la plantation
21:14ou alors
21:15de très mauvaises pratiques
21:16environnementales
21:16donc en fait
21:17ça ne sert quasiment à rien
21:18Starbucks apparaît souvent
21:19d'ailleurs dans votre enquête
21:20qu'est-ce que vous mettez en évidence
21:21en particulier
21:21autour de cette marque ?
21:23Starbucks
21:24en fait
21:24là où ils sont
21:27plus faciles
21:27entre guillemets
21:28à attraper que les autres
21:29dans les affaires
21:30d'esclaves modernes
21:30parce qu'ils ont créé
21:31leur propre label
21:32qui s'appelle Café
21:32C-A-F-E
21:33donc quand une ferme
21:34est labellisée Café
21:35on sait qu'elle vend
21:36un Starbucks
21:36et c'est pour ça
21:37qu'on a trouvé
21:38beaucoup de journalistes
21:39au Brésil
21:40ont découvert
21:40des fermes
21:41qui avaient des esclaves
21:42modernes
21:43parfois des enfants
21:43et qui vendaient
21:44leur café à Starbucks
21:45donc ça fait partie
21:48des pratiques néfastes
21:50que font ces entreprises
21:51On va écouter justement
21:53à ce sujet
21:54l'extrait d'un documentaire
21:55dans les champs de café
21:56ça se passe au Guatemala
21:57qui aborde
21:58la question du travail
21:59des enfants
21:59Comme Amalia
22:01et ses 8 enfants
22:01la majorité des travailleurs
22:03dans les plantations
22:03viennent du Guatemala
22:04Durant la période
22:05des récoltes
22:06entre octobre et mars
22:07environ 30 000 cueilleurs
22:08viennent du Mexique
22:09Est-ce que les enfants
22:10qui sont avec vous
22:11travaillent aussi ?
22:12Oui ils sont juste là
22:13Ils vous aident ?
22:15Ils me tiennent compagnie
22:17et a tous
22:18à ramasser les grains
22:19de café
22:19pour qu'on gagne
22:20plus d'argent
22:21Vous pensez
22:23que les enfants
22:23devraient travailler ?
22:25C'est comme ça
22:25au Guatemala
22:26Voilà le Guatemala
22:29et la chaîne
22:30Noticias Teremundo
22:32documentaire en 2016
22:33Nespresso d'ailleurs
22:35est mentionné aussi
22:37au sujet du travail
22:38des enfants
22:38Pierre-Volfe Mandroux
22:39Parce que Nespresso
22:40a lui aussi son label
22:41AAA
22:41Donc on sait que
22:42lorsqu'une ferme
22:43est labellisée Nespresso
22:44elle vend du café
22:44à Nespresso
22:45Pourtant ces labels
22:47sont censés précisément
22:49garantir l'absence
22:50de travail infantile
22:51C'est incroyable
22:52Bien sûr
22:52mais dans le documentaire
22:54dont vous venez
22:55de donner un extrait
22:57on entend Nestlé
22:59se défendre
23:00et s'excuser
23:00et puis on entend
23:02que l'organisme
23:03chargé d'inspecter
23:04les fermes
23:04pour être sûr
23:05que tout va bien
23:05expliquer qu'il n'avait
23:08pu inspecter
23:09que 2% des fermes
23:10labellisées
23:10En fait plus les critères
23:12sont stricts
23:13plus ça nécessite
23:13de l'argent
23:14pour les multinationales
23:15parce que tous les systèmes
23:16de contrôle
23:16nécessitent de l'argent
23:17et ce n'est pas leur intérêt
23:18C'est des entreprises
23:19cotées en bourse
23:20qui cherchent une rentabilité
23:21la plus importante possible
23:22Il faut faire 10-15%
23:24de rentabilité
23:26chaque année
23:26pour satisfaire les actionnaires
23:27Ce n'est pas tenable
23:29On ne peut pas demander
23:30à ces entreprises
23:30de faire la police
23:31Elles ne le feront pas
23:32Ce n'est pas dans leur intérêt
23:33Donc le café
23:34n'a jamais rapporté
23:35autant d'argent
23:36et en même temps
23:37il y a une situation
23:38de pauvreté extrême
23:39au début
23:40de la boucle
23:42précisément
23:42Évidemment
23:42En fait il y a
23:43beaucoup de producteurs
23:44Il faut savoir
23:44que 80% du café
23:46vendu dans le monde
23:48sont de l'oeuvre
23:49de petits producteurs
23:50des producteurs
23:50qui ont moins
23:51de 4 ou 3 hectares
23:52Lorsqu'on a
23:552 ou 3 hectares
23:55aujourd'hui
23:56de café
23:56et qu'on ne produit
23:57pas assez
23:58on n'a pas assez
23:58de rentabilité
23:59on ne peut pas vivre
24:00on ne peut pas avoir
24:00un salaire décent
24:01c'est-à-dire qu'on ne peut
24:02pas se nourrir correctement
24:03on ne peut pas envoyer
24:04ses enfants à l'école
24:05on ne peut pas se soigner
24:07et malheureusement
24:09j'ai vu par exemple
24:09au Nicaragua
24:10il y a des petites productrices
24:11qui ne se rendent pas compte
24:12qu'elles perdent de l'argent
24:13en faisant le café
24:14il ferait mieux
24:14de ne pas planter de café
24:15parce que
24:16cultiver du café
24:18ça coûte de l'argent
24:19il faut acheter des engrais
24:20il faut transporter
24:20la denrée
24:21jusqu'au centre de tri
24:23qui va enlever la peau
24:24et en fait
24:24ces personnes-là
24:26n'ont pas de livre
24:26de comptabilité
24:27souvent abandonner l'école
24:28assez tôt
24:28ne se rendent pas compte
24:29qu'elles se font avoir
24:30donc il y a un système
24:31de dépendance absolue
24:32c'est une vraie spirale
24:33que vous décrivez
24:34et qui est conçu
24:35précisément pour que
24:36ces personnes ne puissent
24:36pas investir
24:37ni améliorer
24:38leurs conditions de vie
24:38c'est très difficile
24:40en fait plus on est pauvre
24:41plus il est difficile
24:41de sortir de la pauvreté
24:42parce qu'on ne pense
24:43qu'à l'immédiat
24:43qu'au jour d'après
24:45on est dans la survie
24:46en permanence
24:46il est impossible
24:47d'envisager des plans
24:48d'investissement
24:48sur le long terme
24:50Autre témoignage
24:51celui d'un producteur
24:52qui explique en quoi
24:53le monopole de Nestlé
24:54met justement
24:55les producteurs de café
24:56guatémaltais dans l'impasse
24:57on l'écoute tout de suite
24:58Avant
24:59du temps de nos grands-parents
25:01de nos parents
25:02avoir des plantations
25:03de café
25:04était synonyme
25:04de prospérité
25:05mais aujourd'hui
25:06ce n'est plus viable
25:07avoir des plantations
25:09en particulier
25:10du café Robusta
25:11est une situation
25:12très précaire
25:13parce que nous sommes restreints
25:14Qui a la capacité
25:17de fabriquer du café soluble ?
25:19Seulement des entreprises
25:20comme Nestlé
25:20Et au niveau mondial
25:22Nestlé est l'acheteur
25:24principal de grains Robusta
25:25Il n'y a aucun moyen
25:27que nous puissions
25:27nous sortir de là
25:28et c'est ça
25:29qui a conduit
25:30à l'aggravation
25:30d'une situation économique
25:31Voilà reportage publié
25:34l'année dernière
25:35sur la chaîne
25:36de la radio
25:37télévision suisse
25:38Pierre-Volfe
25:38Mandreau
25:39Est-ce que vous avez
25:40quand même rencontré
25:41des multinationales
25:41qui sont prêtes
25:42à réformer ce système ?
25:45Ou est-ce qu'il faut être
25:45très naïf pour le penser ?
25:46Des multinationales, non
25:48Par contre
25:49des entreprises intermédiaires
25:51oui, il y en a
25:51qui sont
25:52profondément éthiques
25:54ou qui en tout cas
25:55ont envie de l'être
25:55Il y a beaucoup
25:56de torréfacteurs intermédiaires
25:57qui veulent jouer le jeu
25:59qui comprennent
25:59qui sont amoureux
26:00du café
26:01et des gens
26:02qui le cultivent
26:03et qui essayent
26:03de créer un système vertueux
26:05Alors c'est tous ces gens
26:05qui vendent du café de spécialité
26:07notamment
26:07qui est une vague
26:08qui a déferlé
26:09à partir des années 2000
26:10en vendant du café de qualité
26:12Vous avez cité
26:13Malongo tout à l'heure
26:14ça fait partie de ces acteurs-là
26:15mais il n'est pas le seul
26:16il y en a beaucoup d'autres
26:16Donc les torréfacteurs intermédiaires
26:18qui vendent beaucoup de café
26:19mais qui ne sont pas non plus
26:20au niveau des multinationales
26:21et qui ne sont pas cotés en bourse
26:22Oui, il y a des gens
26:23de plus en plus vertueux
26:24dans le café
26:24Pourtant les consommateurs
26:26sont de plus en plus sensibles
26:27à ces questions éthiques
26:28Pourquoi ça ne change pas
26:30quand même radicalement
26:31le système alors ?
26:32Déjà parce qu'il faut
26:33qu'il soit au courant
26:33de tout ça
26:34C'est compliqué
26:34Bon, moi j'ai essayé
26:36de faire cette enquête
26:36pour qu'ils soient alertés
26:37et pour qu'ils changent
26:38un peu leur consommation
26:40Après, voilà
26:42on est tous assaillis
26:43d'injonctions
26:43d'informations contradictoires
26:44On voit des labels
26:46ça suffit de faire
26:48ça fonctionnera très bien
26:49comme ça
26:50Pour faire cette enquête
26:52j'ai été en 15 pays différents
26:53Voilà, c'est un coût
26:54il faut comprendre
26:55il faut aller voir les gens
26:56ça prend du temps
26:57donc c'est difficile
26:57d'expliquer la réalité
26:58C'est un produit
27:00qui voyage tellement en fait
27:02Il faut voyager
27:04pour comprendre
27:04tout ce qui se passe
27:05et comprendre les connexions
27:06entre nous
27:07et ces gens-là
27:08Et l'opacité
27:09c'est devenu en fait
27:09une ressource économique en soi
27:11C'est ce que vous montrez aussi ?
27:13Oui, bien sûr
27:13Par exemple, Nestlé
27:14affirme qu'il est transparent
27:16avec ses fournisseurs de café
27:17En fait, quand on regarde
27:18sa liste de fournisseurs
27:19c'est que des coopératives
27:20Avoir une coopérative
27:21ça n'a aucun intérêt
27:22parce qu'en fait
27:23dans une coopérative
27:24il peut y avoir 300 fermes
27:25il y a des fermes
27:26qui jouent le jeu
27:26des fermes qui emploient
27:27des esclaves modernes
27:28Donc si on n'a pas le nom
27:28des fermes
27:29ça ne sert à rien
27:30ils le savent très bien
27:31ils pourraient avoir
27:32ces informations
27:32toutes les coopératives
27:34enregistrent les sacs de café
27:37qui arrivent
27:37de l'entrepôt du producteur
27:38notent combien de kilos
27:39ils vont payer aux producteurs
27:41ils pourraient avoir
27:41ces informations
27:42ils n'ont pas envie
27:43de les donner
27:43c'est pas pour rien
27:45on s'en doute bien
27:46Donc cette jungle du café
27:47c'est la jungle du pouvoir aussi
27:49et avant tout ?
27:51Oui tout à fait
27:52là c'est vraiment
27:53une question d'argent
27:54c'est-à-dire que
27:55ces entreprises
27:56ne sont pas
27:57comment dire
27:58elles suivent
27:59leur intérêt économique
28:00les gens ont été
28:01embauchés pour ça
28:01ils sont là
28:02pour faire du chiffre
28:03pour être rentables
28:03c'est la seule rentabilité
28:06il n'y a que la rentabilité
28:08qui existe
28:08au Mexique
28:09Nestlé a un plan énorme
28:11pour lancer
28:14un plan énorme
28:15de Robusta
28:15parce que le Robusta
28:16c'est ce qui le permet
28:16de faire son café instantané
28:17Nescafé
28:18ils ont incité
28:19les producteurs
28:20à remplacer
28:20leur Arabica
28:21Delica
28:21qui avait un bon arôme
28:23pour un Robusta
28:23alors promettant
28:24qu'ils produiraient plus
28:26et qu'ils gagneraient plus
28:26d'argent
28:27ce n'est pas ce qui s'est passé
28:28mais pendant ce temps-là
28:29Nestlé a gagné énormément
28:30de producteurs de Robusta
28:31ils en avaient besoin
28:32pour leurs usines
28:33les producteurs
28:33se sont rendus compte
28:34dix ans après
28:34qu'ils s'étaient fait avoir
28:35ils sont en colère
28:36ils manifestent
28:36mais c'est trop tard
28:37Pierre-Volfe Mondreau
28:38au-delà de cette guerre
28:39économique
28:40cette guerre de pouvoir
28:41il y a une menace
28:41encore plus profonde
28:42qui plane sur le café
28:43c'est celle du climat
28:44qui réduit chaque année
28:45les zones
28:45où le café peut pousser
28:47on va en parler
28:47dans un instant
28:48et puis amis auditeurs
28:49et auditrices
28:50je vous signale
28:50qu'aujourd'hui
28:50on ne pourra pas recevoir
28:51vos messages
28:52car cette émission
28:53est enregistrée
28:54Sous-titrage Société Radio-Canada
29:24Sous-titrage Société Radio-Canada
29:54Sous-titrage Société Radio-Canada
30:24Sous-titrage Société Radio-Canada
30:54Sous-titrage Société Radio-Canada
31:24Sous-titrage Société Radio-Canada
31:26Sous-titrage Société Radio-Canada
31:27Sous-titrage Société Radio-Canada
31:29Sous-titrage Société Radio-Canada
31:31Sous-titrage Société Radio-Canada
31:32On doit tout le temps déforester
31:34On doit faire des nouvelles plantations
31:36puis la façon qu'on cultive
31:38actuellement c'est plein soleil
31:39donc on coupe les arbres
31:40on installe des plantations
31:42Donc l'empreintes carbone du café
31:45Le café se joue principalement au terrain
31:47donc c'est le changement d'usage de sol
31:49et l'agriculture comme telle
31:52il y a surtout en monoculture
31:53l'usage des pesticides, des herbicides, des engrais
31:57à cause qu'on fait une culture
31:59qui est contre nature de cette plante-là
32:02Reportage de Radio-Canada
32:04Info Pierre-Volfe Mondreau
32:05vous êtes notre invité
32:06journaliste au pèlerin
32:07et vous signez aux éditions Plomb
32:09la jungle du café en quête sur un trafic mondial
32:11et le café c'est aussi l'impact écologique de cette culture
32:15et comment le réchauffement climatique perturbe cette production
32:18c'est vraiment un péril majeur aujourd'hui pour le café
32:21le changement climatique
32:23Oui tout à fait
32:24l'Arabica dont je vous parlais
32:25qui est née en Éthiopie
32:26en fait c'est une plante extrêmement fragile
32:28c'est un accident de l'évolution
32:30c'est une plante qui était née il y a 15 000 ans
32:34d'un croisement entre un Eugénioïde et un Canephora
32:38et c'est une plante qui s'auto-féconde
32:40qui est hermaphrodite
32:41le pollen se loge dans le pistil de ses propres fleurs
32:44ce qui fait qu'en fait elle n'emprunte pas
32:45les caractéristiques les plus résistantes
32:47d'autres arbres comme le Robusta par exemple
32:49et c'est ce qui fait qu'au fil des années
32:51elle reste une plante très très fragile
32:53très sensible aux températures et aux maladies
32:55et malheureusement l'Arabica il adore
32:57la température idéale pour l'Arabica
32:58c'est entre 19 et 23 degrés
33:00avec le réchauffement
33:01et surtout il n'y a pas que le réchauffement
33:03c'est les perturbations extrêmes
33:05d'écart de température et de pluviométrie
33:08elle réagit très mal face à ça
33:10donc on est obligé d'aller de plus en plus loin
33:13en altitude pour planter de l'Arabica
33:15et pour que ce soit rentable de le faire
33:16le problème c'est que c'est des zones
33:18souvent inaccessibles
33:19souvent protégées
33:20donc ça crée énormément de problèmes
33:22ça crée énormément de problèmes
33:24alors les projections sont étonnantes quand même
33:26parce que la moitié des terres
33:28actuellement propices au café
33:29pourrait devenir impropre à la culture
33:31d'ici 2050
33:32la moitié
33:33alors tout à fait
33:34mais alors j'introduis une nuance
33:35que m'avait dit un chercheur
33:36un chercheur du CIRAD
33:38un agronome français du CIRAD
33:39Clément Régal
33:40il me disait ce sera le cas seulement
33:42si on ne fait rien
33:43mais on fait des choses
33:44c'est à dire que là les scientifiques
33:45sont en train de réfléchir
33:46à des nouveaux modes de production
33:49notamment
33:50l'agroforesterie
33:51qui pourra compenser
33:52un petit peu
33:53la hausse des températures
33:54parce que quand on cultive
33:55en agroforesterie
33:56on cultive les caféiers
33:57sous ombrage
33:58sous des arbres plus hauts
33:59et on diminue de quelques degrés
34:01la température
34:02et on peut aussi créer
34:03des nouvelles variétés
34:04en fait pendant des siècles
34:05comme le café fonctionnait bien
34:07donner des fruits
34:08on n'a jamais cherché
34:09à faire des variétés
34:10plus productives
34:11et plus résistantes
34:12c'est avec le réchauffement
34:13qu'on s'est rendu compte
34:14qu'il fallait le faire
34:15on commence à le faire
34:16et il y a des résultats
34:17très prometteurs
34:18Comment les paysans vivent eux
34:19ces bouleversements
34:20qu'ils constatent
34:21dont ils sont aussi des victimes ?
34:22Ils le voient
34:23de toute façon
34:24ils ont souvent moins de fruits
34:25à la fin de l'année
34:26ils disent voilà
34:27il y a beaucoup plus cette année
34:28donc les fleurs
34:29n'ont pas fleuri
34:30Donc il y a des grosses baisses
34:31de récoltes ?
34:32Oui oui
34:33dans beaucoup d'endroits
34:34surtout en fait
34:35dans des plantations
34:36qui n'ont pas les bonnes
34:37techniques agricoles
34:38il y a aussi des techniques
34:39qu'on peut avoir
34:40il faut prendre soin des sols
34:41il faut faire attention
34:42aux microbiotes des sols
34:43il faut faire attention
34:44à la température
34:45aux arbres d'ombrage
34:46mais oui oui
34:47j'ai vu ça au Vietnam
34:48on m'a dit ça en Indonésie
34:49on m'a dit ça en Colombie
34:50en fait on m'a dit ça partout
34:51au Brésil aussi
34:52c'est plus il fait chaud
34:55moins l'arbre donne de fruits
34:57ou moins ils sont savoureux
34:58ou plus la maladie
34:59est vulnérable
35:00aux maladies du café
35:01et il y en a beaucoup
35:02les insectes
35:04les champignons
35:06les virus
35:07donc ce qui fait que beaucoup
35:08décident d'abandonner le travail
35:09parce que c'est tout simplement
35:10plus possible de cultiver du café
35:12aujourd'hui ?
35:13Tout à fait
35:14ils abandonnent les plantations
35:15et ils tentent d'aller
35:16dans un pays plus riche
35:17donc ça c'est souvent en Amérique du Sud
35:19et en Amérique centrale
35:20et puis il y en a aussi
35:21qui coupent leur caféier
35:22et qui font autre chose
35:23qui vont faire pousser du riz
35:25du manioc
35:26des aliments de subsistance
35:28ils se disent tant qu'à faire
35:29autant avoir des aliments
35:30que nous on peut manger
35:31parce que bon le café évidemment
35:32on peut pas le manger
35:33il est destiné à l'exportation
35:34donc oui oui
35:35c'est ce qui est en train d'arriver
35:36Il y a des mouvements migratoires
35:37qui sont directement liés au café ?
35:39Ah ben c'est tout à fait
35:40en Amérique centrale
35:41les pays entiers
35:42dépendaient en fait
35:43de l'économie du café
35:44et que le Salvador notamment
35:45c'était le café roi là-bas
35:48et depuis 20 ans
35:49c'est un des pays du café
35:50qui a le plus perdu en production
35:51la production a été divisée par trois
35:54et comme par hasard
35:55au même moment
35:56les migrations des Salvadoriens
35:57vers les Etats-Unis
35:58ont explosé
35:59c'est pareil au Guatemala
36:00c'est pareil au Mexique
36:01donc oui bien sûr
36:03et on peut même
36:05on peut même étendre un peu
36:06en Colombie au Venezuela
36:07où certains vont aller
36:08faire toute la route
36:09jusqu'à la frontière
36:10entre le Mexique et les Etats-Unis
36:12pour essayer de survivre
36:13Pierre-Volfe Mondroux
36:14on entendait dans cet extrait
36:15de Radio-Canada
36:16la question aussi
36:17des pesticides
36:18est-ce que la culture du café
36:21est une industrie très polluante
36:22par ailleurs ?
36:24elle n'est pas aussi polluante
36:25que d'autres produits
36:26mais elle existe
36:27vous parliez de l'usage
36:29de produits phytosanitaires
36:30tout à l'heure
36:31de la part des paysans eux-mêmes
36:32tout à fait
36:33alors ce qu'il faut quand même savoir
36:34c'est qu'en fait
36:35ils sont tellement pauvres
36:36souvent ces paysans
36:37ils n'ont pas l'argent
36:38pour acheter ces pesticides
36:39donc on le retrouve très peu
36:40dans des pays
36:41comme le Pérou
36:42comme l'Indonésie
36:44parce qu'ils ne peuvent pas
36:45se les aborder
36:46là où on en trouve le plus
36:47c'est le Vietnam et le Brésil
36:48et beaucoup le Brésil
36:49il y a eu des études là-dessus
36:50c'est le pays où on retrouve
36:51le plus de pesticides
36:52parce qu'il y a des producteurs
36:53qui ont de l'argent
36:54qui ont des moyens
36:55et qui ne vont pas
36:56avec le dos de la cuillère
36:57là-bas c'est des monocultures
36:58sous soleil
36:59pour que l'arbre soit
37:00le plus productif possible
37:01donc l'arbre a un stress thermique
37:02très important
37:03donc il est vulnérable
37:04donc il faut les attaquer
37:05avec des pesticides
37:06alors là je dresse un tableau
37:07un peu apocalyptique
37:08mais il y a aussi des producteurs
37:09brésiliens
37:10qui ont réfléchi
37:11et qui ont changé
37:12un peu leurs pratiques
37:13mais en attendant oui
37:14c'est-à-dire que le café
37:15que nous buvons
37:16qui n'est pas certifié bio
37:17par exemple
37:18il est immanquablement
37:19recouvert de pesticides
37:20au départ ?
37:21Non, ça dépend
37:22de son pays d'origine
37:23si c'est le Brésil
37:24il y a des chances
37:25qu'il y ait eu des pesticides
37:26déversés
37:27si par exemple
37:28c'est le Pérou
37:29vous pouvez être sûr
37:30qu'il n'y en a pas
37:3199% du café du Pérou
37:33est bio
37:34parce que c'est
37:35des petits producteurs
37:36très pauvres
37:37même s'il n'y a pas
37:38le label bio
37:39d'ailleurs le label bio
37:40est une bonne chose en soi
37:41le problème c'est que
37:42le label bio doit être payé
37:43donc c'est un coût supplémentaire
37:46c'est pour ça que beaucoup
37:47ont arrêté de le faire
37:48parce qu'ils n'ont pas
37:49l'argent pour ça
37:50des fois ça peut être
37:513000 ou 4000 dollars
37:52à payer pour certifier
37:534 hectares
37:54c'est pas rentable
37:55c'est pour ça
37:56malheureusement le bio
37:57ne suffit pas
37:58par exemple si vous avez
37:59du café d'Ethiopie
38:00vous pouvez être sûr
38:01qu'il sera bio aussi
38:02parce que pareil
38:04qu'est-ce que vous nous conseillez
38:05comme démarche finalement
38:06en tant que consommateur
38:07qui écoute cette émission
38:08aujourd'hui
38:09qui dit bon ok
38:10on va essayer de faire un effort
38:11continuez quand même
38:12à boire du café
38:13on aime bien ça
38:14mais essayer de faire en sorte
38:15que précisément
38:16on ne favorise pas
38:17tout ce que vous venez de nous décrire
38:18depuis le début de cette émission
38:19alors un très bon critère déjà
38:21c'est
38:22est-ce que vous avez
38:23le plus d'informations possibles
38:24sur ce café
38:25plus vous avez d'informations
38:26plus c'est bon signe
38:27plus il y a de transparence
38:28mieux c'est
38:29on les trouve où ces informations
38:30sur le paquet ?
38:31sur le paquet
38:32ça suffit ?
38:33dans le supermarché non
38:34la plupart du temps
38:35mais dans beaucoup de
38:36chez ces torréfacteurs moyens
38:37dont je vous parlais
38:38on peut trouver le pays d'origine
38:40on peut parfois trouver la région
38:41on trouve même parfois l'altitude
38:42voire le nom du producteur lui-même
38:44on peut avoir la variété
38:45l'espèce
38:46l'arabica ou le robustin
38:47on peut même avoir la variété
38:48il y a des variétés multiples dessus
38:51plus avec transparence mieux c'est
38:53n'hésitez pas à interroger votre torréfacteur
38:55si vous allez chez un torréfacteur local
38:57si vous pouvez vous le permettre
38:58parce que le café est forcément un peu plus cher
38:59renseignez-vous
39:00les labels vous devez vous en méfier
39:02malheureusement
39:03sauf si c'est Fairtrade
39:04si c'est le commerce équitable international
39:06là c'est quand même plutôt bon signe
39:08sauf que vous nous disiez attention au label Fairtrade aux Etats-Unis
39:11voilà Fairtrade USA
39:12le maire il perdrait son latin
39:14c'est vrai
39:15heureusement on ne le trouve pas trop en Europe
39:16c'est très dur à trouver
39:17donc vous êtes quasiment certain
39:18si vous voyez le petit cercle noir et bleu du Fairtrade
39:22en général c'est plutôt bon signe
39:23et il faut éviter le café des multinationales
39:27là vous pouvez être certain qu'il y aura des mauvaises pratiques
39:29que ce soit Nespresso, Nestlé, Starbucks
39:31JDE Pits
39:33Cartes Noires
39:34de Lavazza
39:35qui est aussi un gros groupe dont je n'ai pas parlé
39:36mais qui fait partie de ces grands
39:37très très gros industriels du café
39:39on va écouter Blaise Debord
39:41directeur du label Max Havlar France
39:43expliquer les engagements du commerce équitable
39:46notre rôle est d'apporter la confiance du consommateur sur les produits équitables
39:51pour ce faire nous développons plus de 3000 audits
39:54dans le monde entier chaque année
39:56afin sur le terrain dans les coopératives
39:58de voir si les critères du commerce équitable sont bien respectés
40:01250 points de contrôle sont vérifiés
40:04ils peuvent être sur le prix juste qui doit être payé
40:06mais aussi sur l'utilisation de la prime sociale
40:08sur la gestion de l'eau
40:09sur la gestion des déchets ou sur l'interdiction des OGM
40:12Intervention dans Télématin en 2019
40:14donc ce qu'il nous dit là ce monsieur de Max Havlar
40:17ce label
40:18c'est du pipeau ?
40:20Non, non, c'est vrai
40:21alors j'ai été jusqu'en Costa Rica
40:22pour aller rencontrer l'organisme de certification du Fairtrade
40:25et ils sont très transparents
40:27ils expliquent tout
40:28ils n'hésitent pas à retirer la certification coopérative
40:30qui ne respecte pas les règles du commerce équitable
40:32le commerce équitable
40:33il y a quand même un énorme avantage
40:35le premier c'est qu'il paye le café plus cher
40:37que les industriels
40:39plus cher que le cours du marché
40:40donc ça fait une sécurité financière pour les producteurs
40:42ils payent une prime sociale pour des projets
40:45dont décident les petits producteurs démocratiquement
40:48ça peut être une école, ça peut être un hôpital
40:50et ils ont des normes assez strictes de transparence
40:53de démocratie au sein de la coopérative
40:55parce que c'est vraiment un label destiné aux petits producteurs
40:57aux petits paysans
40:58et l'idée c'est de faire en sorte qu'ils puissent
41:00prendre eux-mêmes le pouvoir
41:01et voter eux-mêmes des projets
41:03il y a des coopératives équitables que j'ai rencontré au Pérou
41:06qui ont été extraordinaires
41:07tous les producteurs me vantaient les mérites de cette coopérative
41:10en me disant que ça a changé notre vie
41:11grâce à ça mon fils a pu aller à l'université
41:13alors que moi je n'ai pas été à l'école
41:15grâce à ça on vit bien
41:16on a reconstruit une nouvelle maison
41:17plus solide
41:18enfin vraiment
41:19je ne dis pas que tout est bien partout
41:20il y a probablement des choses à revoir
41:22mais en tout cas de ce que j'ai vu
41:23pour le commerce équitable
41:24c'est plutôt fiable
41:25alors que les autres pas du tout
41:26Pierre-Volfe Mondroux
41:27après une telle enquête
41:28est-ce que vous buvez toujours autant de café
41:30et de la même manière ?
41:31Bien sûr
41:32je n'ai pas toujours beaucoup de café
41:33j'adore ça
41:34Combien de tasses depuis ce matin ?
41:35Trois
41:36Trois tasses depuis ce matin ?
41:37Ça va
41:38c'est raisonnable
41:39Non non j'essaie de ne pas dépasser quatre
41:41parce qu'après effectivement
41:42comme vous l'avez dit avec Balzac
41:43ça peut créer des maux de tête
41:44et des problèmes de stress
41:46Donc qu'est-ce qui a changé vous dans votre pratique
41:48parce que vous avez quand même traversé la planète
41:50donc vous avez une empreinte carbone catastrophique
41:52il faut au moins que ça serve à quelque chose
41:54Oui bien sûr
41:55moi j'achète en fait
41:56je connais maintenant des entreprises de torréfaction
41:59qui travaillent dans le commerce équitable
42:01et qui font des super projets
42:02sans sacrifier la qualité
42:03parce que malheureusement
42:04il y a des cafés commerciaux qui ne sont pas bons du tout
42:06même beaucoup
42:07donc j'essaye de trouver à la fois le commerce équitable
42:09et le goût
42:10et il y en a
42:11je peux penser à Terre de Café
42:12Esperanza Café
42:13on peut
42:14la plupart du temps maintenant
42:15on peut commander en ligne
42:16lorsqu'on n'a pas la boutique près de chez soi
42:17et on peut commander jusqu'à 2-3 kg
42:19la livraison est offerte
42:21sauf que
42:22il y a vraiment des moyens en fait
42:23vous ne travaillez pas pour ces entreprises
42:25assurément
42:26je ne travaille pas
42:27sauf qu'il faut mettre plus d'argent aussi non ?
42:29alors tout à fait
42:30ça revient beaucoup plus cher
42:31beaucoup plus cher
42:32oui et non
42:33on va dire
42:34par exemple un café industriel
42:35que vous achetez en supermarché
42:36il va coûter 12 à 15 euros le kilo
42:38voire plus
42:39maintenant c'est 16 euros
42:40parce que les prix ont augmenté
42:41un café de spécialité commerciale
42:43ça peut être entre 20 et 35 ou 40 euros
42:46donc après ça semble beaucoup
42:48mais il faut se rendre compte
42:50qu'il y a certaines
42:51certaines dosettes notamment
42:52qui sont vendues 60 euros le kilo
42:53et personne ne s'en rend compte
42:54c'est à dire qu'on se fait avoir
42:55c'est 5 fois plus cher
42:56voilà
42:57enfin une capsule Nespresso
42:58c'est plus de 60 euros
42:595 fois plus cher
43:00voilà
43:01donc vous achèterez 2 fois ou 3 fois moins cher
43:02un café extraordinaire
43:03commerce équitable
43:04en grains
43:05que vous allez moudre vous-même
43:06et qui va être
43:07vous donner un café que vous n'avez jamais goûté avant
43:08et vous allez
43:09la plupart du temps
43:10vous allez craquer
43:11vous n'allez plus pouvoir vous en passer quoi
43:12Pierre-Volfe Mandrou
43:13merci beaucoup
43:14je renvoie donc sur votre enquête
43:15la jungle du café
43:16enquête sur un trafic mondial
43:17et c'est publié aux éditions Plon
43:19merci d'être venu nous en parler
43:20cet après-midi
43:21dans la Terre au Carré
43:22merci à vous
43:25et merci à Lucille Jourde-Mohali
43:26qui a préparé ce dossier
43:28David Diboublac à la technique
43:30Corentin Rouchy à la vidéo
43:31et Amazir Ahmadine Guest
43:33qui réalisait cette émission
43:35dans un instant
43:36affaires sensibles
43:37les club kids
43:38meurtres sur le dancefloor
43:39avec Fabrice Drouel
43:41ce sera après les infos
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