- il y a 4 jours
Ce mercredi 3 décembre, Rachid Medjaoui, directeur adjoint de la gestion privée chez Louvre Banque Privée, et Alexandre Stott, économiste spécialiste de l'Europe et de la France chez Goldman Sachs, se sont penchés sur les raisons des destructions d'emplois aux États-Unis en novembre, la perspective d'un meilleur mois de l'année en bourse pour décembre, la probabilité d'une baisse des taux par la FED en décembre, le choix de Donald Trump pour le prochain président de la FED, le projet d'introduction en bourse de nombreuses entreprises de l'IA en 2026, le défi majeur de l'Europe en matière de terres rares, dans l'émission BFM Bourse présentée par Guillaume Sommerer. BFM Bourse est à voir ou écouter du lundi au vendredi sur BFM Business.
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00:00BFM Bourse, le club de la bourse.
00:03Et nos experts du club ce soir, ils viennent de nous rejoindre.
00:06Alexandre Stott, économiste chez Goldman Sachs.
00:08Bonjour, bonsoir Alexandre.
00:10Bonjour.
00:10Il commence à faire un peu nuit, mais vous êtes dans le camp des bonjours.
00:13Ah ça, ça fait plaisir.
00:14C'est sûr que vous êtes un optimiste, effectivement.
00:15Dans le camp des bonjours ou des bonsoirs, Rachid Medjawi aussi nous rejoint.
00:18Bonjour.
00:19Ah mais oui, c'est bien.
00:21Consensus, unanimité de marché ce soir, ce jour.
00:24Rachid, directeur adjoint de la gestion privée de Louvre Banque Privée et en fil rouge toujours Antoine Larigauderie.
00:29Les marchés sont très très hésitants en ce début de séance aux Etats-Unis, fin de séance ici en Europe.
00:34On a un chiffre de l'emploi dans le secteur privé américain qui nous douche un petit peu quand même.
00:38Destruction de postes, c'est l'enquête ADP qui nous le dit.
00:4032 000 destructions de postes en novembre alors qu'on attendait des créations de postes.
00:45Vous allez dire que ça nous dit que le marché de l'emploi ralentit, mais c'est grave ou c'est pas grave ?
00:49Il faut prendre avec des pincettes.
00:50Comment est-ce que vous avez accueilli ce chiffre de destruction de postes aux Etats-Unis, Alexandre ?
00:55Oui, votre chiffre est légèrement sous les attentes.
00:57Le consensus s'attendait à des légers gains d'emploi dans le secteur privé.
01:01Aujourd'hui, on voit une destruction d'emploi d'environ 30 000.
01:05Je dirais cependant que c'est pas le chiffre de l'emploi qui est le plus regardé aux Etats-Unis.
01:10Le marché, les participants de marché préfèrent les chiffres officiels
01:13qui eux ne sortiront qu'à la moitié du mois de décembre.
01:16Mais c'est vrai que c'est un chiffre faible qui s'inscrit dans la lignée au final de ce qu'on a reçu depuis l'été.
01:21On voit que la croissance de l'emploi a beaucoup ralenti.
01:24Plus récemment, on a vu les licenciements qui sont en légère hausse et donc le chômage qui augmente graduellement
01:29à un point où c'est rendu inconfortable pour la Banque centrale qui a commencé à baisser ses taux.
01:35Donc le marché probabilise une baisse de taux la semaine prochaine, la Réserve fédérale américaine,
01:39probabilité d'après l'outil FedWatch là ce soir de 90%.
01:43Vous êtes dans les 90% a priori chez Goldman Sachs ?
01:45Oui absolument, on pense que c'est fait.
01:47C'est extrêmement probable qu'ils abaissent leur taux le 10 décembre.
01:50Et pourtant pas de réaction de marché, c'est-à-dire que le chiffre de l'emploi est mauvais,
01:54on anticipe une baisse de taux, mais cette fois ça ne marche pas, ça n'aide pas le marché à progresser.
01:57Aujourd'hui, il est très mitigé le marché. Comment vous l'expliquez ça, Rachid ?
02:00D'abord parce que, comme le dit Alexandre, ce n'est pas forcément le chiffre officiel
02:05et cette alarme, on l'a en fait depuis le mois de septembre.
02:09Quand on regarde tous les chiffres officiels que l'on a depuis le mois de septembre,
02:12on avait clairement, et au cours de l'été, mis en avant le principal risque sur la macro-américaine.
02:19C'est ça.
02:20D'autre côté, quand on regarde les autres chiffres, et en particulier ce que tout le monde regarde
02:24depuis maintenant plusieurs années, c'est le fameux GDP Now,
02:27où on a une sorte d'estimation comptable, ton réel, du PIB américain.
02:31Sur le troisième trimestre, on serait encore à plus de 4%.
02:33Le consensus est positionné pour un net ralentissement au quatrième trimestre,
02:38donc je ne suis pas sûr que ça arrive.
02:40Alors, est-ce que ça n'a pas eu d'impact ?
02:42Un petit peu quand même.
02:43D'abord, vous le disiez, dans les probabilités de baisse de taux,
02:4790% pour le marché, mais vous aviez, à l'exception de Goldman Sachs,
02:51je dois avouer, mais la plupart des grands noms de Wall Street
02:53avaient décidé qu'il n'y aurait pas de baisse de taux au mois de décembre.
02:57On est clairement dans le camp de la baisse des taux.
03:00Et ça se voit sur l'euro-dollar, qui a cassé, qui était bien revenu autour des 1,15,
03:06et qui là se promène plutôt à 1,1650.
03:09Alors, il n'a pas baissé que sur ce chiffre-là,
03:11mais ça va probablement accentuer son recul.
03:14On est même à 1,1660 en ce moment.
03:16Mais qu'est-ce qu'on se dit ?
03:17Parce que c'est vrai que les créations de postes, il n'y en a plus.
03:19On est sur des destructions.
03:20Si on en croit l'ADP, ce n'est pas le rapport officiel.
03:22Mais vu qu'il n'y a pas de rapport officiel,
03:23avant encore deux semaines, on prend ce qu'il y a un.
03:24Et en même temps, beaucoup de discours positifs pour 2026.
03:28On entend beaucoup d'experts, d'économistes, d'analystes, de gérants de marché nous dire
03:31« Non, mais attendez, 2026, ça va être une réaccélération de la croissance des Etats-Unis.
03:35Est-ce qu'on doit y croire avec l'impact du Big Beautiful Bill qui va peu à peu ruisseler ? »
03:38Est-ce que vous êtes de ceux qui pensent qu'effectivement,
03:40on est peut-être dans un petit creux avant que ça redémarre, ça réaccélère en 2026 ?
03:43– Oui, parce que quand vous prenez les catalyseurs ou les drivers classiques,
03:52oui, on a des conditions financières.
03:55Et là aussi, on a un très bon indicateur qui vient de chez Goldman Sachs,
03:58qui agrège toutes les conditions financières.
04:00– Vous flattez votre voisin, il est en train de rougir, Alexandre.
04:03– Et donc, regardez la baisse des taux.
04:08On est quasiment dans le « Stranger Things ».
04:11On a un monde un peu bizarre parce qu'on a des baisses de taux
04:14depuis 16 mois aux Etats-Unis, depuis 18 mois en Europe.
04:18Quand on regarde le cumul de baisses des taux,
04:21il faut retrouver des périodes soit de chocs boursiers,
04:25soit de quasi-récession pour avoir de telles baisses de taux.
04:28Donc, on n'a pas la récession jusqu'à nouvel ordre.
04:31On a une économie très résiliente et on a des baisses de taux.
04:35Vous avez le thème, vous avez parlé de l'IA,
04:37bon, ça ne va pas s'arrêter comme ça.
04:39Et puis, le côté le consommateur américain,
04:41alors on a eu, c'est encore un peu trop tôt,
04:43mais le Black Friday, il y a eu moins de trafic dans les magasins,
04:46mais apparemment, ce n'est pas trop trop trop mal.
04:49– Oui, parce qu'en ligne, on bat des records de vente.
04:50– Voilà, et si vous enlevez l'incertitude pesant sur le commerce mondial,
04:54puisque bon, voilà, bonhomme à l'an,
04:56tout ce beau monde a réussi à trouver des accords,
04:59ça donne une toile de fond où on a envie, globalement, d'y croire.
05:04Et puis, en Europe, on a toujours ce bazooka budgétaire allemand,
05:07donc on espère qu'il va réveiller la belle endormie européenne.
05:10– Vous avez envie d'avoir envie ce soir ?
05:12– Absolument.
05:12– Oui.
05:13– Alexandre, est-ce qu'on doit être optimiste pour l'économie,
05:15une réaccélération en 2026 ?
05:16– Oui, moi, je suis globalement d'accord avec ce que dit Rachid.
05:18En fait, l'an prochain, quand on pense à l'économie américaine,
05:21il y aura les vents contraires des tarifs qui vont sûrement s'estomper,
05:24donc ce sera positif pour la croissance.
05:26Il y aura également l'effet budgétaire qui va rentrer en jeu à partir du Q1, du Q2,
05:30qui va venir accompagner la croissance davantage.
05:31Et les conditions financières restent lâches
05:33et vont sûrement venir supporter la consommation et l'investissement.
05:36Donc, quand je regarde nos prévisions,
05:37on voit actuellement une croissance qui est entre 1,5% et 2% en deuxième partie d'année.
05:42L'an prochain, on pense qu'on sera plutôt du côté de 2, 2,5%.
05:44Donc, c'est une légère réaccélération.
05:47Mais ça pose vraiment un débat clé.
05:48Il y a une tension avec les chiffres de l'emploi que vous soulignez juste à l'instant.
05:51On n'a quasiment pas de création d'emploi alors que la croissance est très bonne.
05:54Parce que c'est juste un signe de gain de productivité.
05:57Ça serait de cette manière-là que ça se verrait dans les chiffres métro-économiques.
05:59Avec une petite astérisque IA, là, pour le coup, l'impact IA éventuel, on ne sait pas.
06:03Potentiellement, nous, on pense que c'est un peu tôt, mais c'est potentiellement une explication.
06:06Ou alors, est-ce que c'est juste le marché de l'emploi qui est en avance
06:09et l'économie, la croissance qui va éventuellement le rattraper et ralentir ?
06:13Oui, on est entre deux.
06:14Alors, imaginez-vous, mettez-vous dans la peau de Jérôme Powell,
06:16le président de la Fed, avec son comité, bien sûr,
06:20arbitré sur des baisses de taux à venir.
06:22Là, on a un rapport sur l'emploi qui monte à la destruction de postes.
06:24C'est sans doute un tapis rouge pour une baisse de taux la semaine prochaine.
06:27Après, pour 2026, faites vos jeux.
06:29D'autant que l'inflation, est-ce qu'elle est vraiment en train d'accélérer l'inflation ?
06:31Il se trouve que, oui, oui, certains biens de consommation aux États-Unis repartent à la haute,
06:35avec l'impact des droits de douane, sans doute encore devant nous.
06:37Mais parallèlement, on se met vraiment dans la peau d'un Américain, d'un consommateur.
06:40Les prix de l'essence, eux, ils sont à plus bas de 4 ans, avec la baisse des cours du pétrole.
06:44Est-ce qu'on peut vraiment dire que le consommateur est sous forte pression
06:46avec un prix du galon d'essence à un plus bas de 4 ans, Alexandre ?
06:50Je pense que le consommateur, en moyenne, se tient bien.
06:53Les chiffres de consommation qu'on reçoit jusqu'à maintenant, ils restent à des bons niveaux.
06:58Le pouvoir d'achat continue de croître.
07:00La croissance des salaires est entre 3 et 4 %.
07:02L'inflation, elle, est entre 2 et 3 %.
07:04Donc, en fait, tous les ans, on gagne environ 1 % de pouvoir d'achat.
07:08Et le taux d'épargne est stable.
07:09Donc, ça se transmet en consommation.
07:11Après, ce qu'on voit, et ce qui est très intéressant, c'est qu'il y a une vraie différence,
07:15un vrai écart entre les consommateurs qui sont en bas de l'échelle des revenus
07:17et ceux qui sont plutôt en haut de l'échelle des revenus.
07:20Donc, on voit un consommateur qui est peut-être un peu plus pauvre,
07:23qui a du mal, qui voit l'effet des tarifs se matérialiser,
07:25le prix de ses biens augmenter,
07:27et qui a peut-être un peu plus de mal à avoir des gains de pouvoir d'achat.
07:31Mais le consommateur, en moyenne, la consommation dans l'économie américaine,
07:34elle, se tient.
07:36Rachid, vous voulez rebondir, là ?
07:37Oui, oui, parce que c'est très important, ce que vous venez de dire, Alexandre,
07:40parce qu'effectivement, c'est à la fois une force et un risque pour l'économie américaine.
07:44C'est qu'on en a déjà parlé, je crois, sur votre plateau,
07:4650% de la consommation est faite par 10% des ménages américains.
07:50Donc, il y a un effet, l'effet de richesse classique qui joue aux Etats-Unis,
07:54il joue encore plus.
07:55Donc, il ne faut pas que le Bitcoin s'écroule,
07:57il ne faut pas que le Nasdaq s'écroule.
07:59Et les mises de terre m'approche.
08:04Vous avez raison.
08:05Sur le bas de l'échelle, par contre, ça souffre.
08:07Donc, il faut absolument, c'est existentiel politiquement pour l'administration Trump,
08:12que l'inflation rentre dans les rangs l'année prochaine.
08:15Et il a commencé déjà, alors le pétrole, avec l'aide de l'Arabie saoudite, bien entendu.
08:20Pour l'instant, c'est un succès de Donald Trump.
08:22Voilà, absolument.
08:23Pour l'instant, c'est un point.
08:24Le matraquage de la santé, pour nous, boursiers, c'est très important,
08:29parce qu'on aura envie de revenir sur ce secteur-là,
08:32mais on voit qu'il l'attaque pour baisser les prix, justement.
08:35L'inflation, alors, ce n'est pas garanti,
08:36parce qu'il peut y avoir, encore une fois, Trump ne maîtrise pas l'inflation,
08:40mais ce dont on sait, c'est qu'il fera tout
08:42pour que 2026 ne pose pas trop de problèmes en termes d'inflation,
08:46parce qu'il a besoin de ses électeurs pour les midterms.
08:49Le problème, c'est après.
08:50Voilà, après le...
08:51Après les midterms, etc.
08:53Et avec quel président de la Fed ?
08:54Donald Trump a quand même ouvert une brèche.
08:56Il a dit qu'il annoncerait officiellement seulement en janvier
08:59le nom du futur président de la Fed, du successeur de Jérôme Powell,
09:02mais il a relancé les spéculations la nuit dernière
09:04en désignant Kevin Assett d'un large sourire aux lèvres.
09:07Il a dit, oui, c'est un potentiel président de la Fed,
09:09Kevin Assett, il est, dit Donald Trump,
09:11une personne très respectée, voilà.
09:14Une petite pièce, là, quand même, Donald Trump.
09:16Oui, d'autant plus que, je crois que c'est sur CBS News,
09:20Kevin Assett a dit que s'il était patron de la Fed,
09:23lui, il baisserait aujourd'hui fortement les taux d'intérêt.
09:25Ah bah, c'est parfait, alors, oui.
09:27Sauf que si c'est un très proche de Donald Trump
09:29qui prend la tête de la Fed,
09:30est-ce que ce ne sera pas contre-productif,
09:32au sens où le reste du bord de la Fed pourrait faire,
09:34alors, se rebeller, c'est un grand mot,
09:36mais prendre ses distances ?
09:37Non, plus il se rapproche, le président de la Fed,
09:39de Donald Trump,
09:40est-ce que plus il se rapproche de Donald Trump,
09:41plus le bord de la Fed sera méfiant,
09:44et donc plus ce président de la Fed risque d'être isolé
09:45au sein de la Réserve fédérale américaine,
09:47d'après vous, Alexandre ?
09:47Je pense que c'est un bon point,
09:48et Kevin Assett, dans un sens,
09:50c'est un choix assez logique,
09:51parce qu'il répond un peu à cette tension.
09:53D'un côté, c'est un très proche de Donald Trump,
09:56ce qui était sûrement un prérequis pour avoir le job,
09:58s'il l'a éventuellement,
09:59mais d'un autre côté, c'est un économiste professionnel.
10:02Il est assez respecté par ses pairs,
10:04il a un doctorat de l'Université de Pennsylvanie,
10:06il a été lui-même économiste à la Fed.
10:08Ce n'est pas un ancien présentateur de Fox News
10:09comme le ministre de la Défense américain, par exemple.
10:11Exactement, et donc on peut se dire que sur le comité,
10:13il saura parler le langage des autres membres
10:15et aussi du staff.
10:17Donc, est-ce qu'il va essayer de pousser
10:18pour une réduction peut-être un peu plus rapide
10:20ou légèrement plus basse du taux directeur ?
10:22Oui, c'est probable,
10:23et sinon, il n'aurait pas eu le boulot.
10:24Mais est-ce qu'il va tout de suite fixer le taux directeur
10:26à 1% ou 2% ?
10:28Non, il ne le peut pas,
10:28c'est une décision qui est prise en comité.
10:30Donc, dans tous les cas,
10:30il faudra qu'il convainque les autres personnes
10:31sur ce groupe.
10:33Oui, avec le risque, effectivement,
10:35d'avoir beaucoup plus de mal à les convaincre
10:36si c'est un trop proche de Donald Trump
10:38qui est nommé.
10:39Il faut regarder ça, quand même.
10:40Bon, il y a cette dénagation.
10:43Parce que les autres membres de la Fed
10:44voudront mettre en scène
10:46la préservation de l'indépendance, on imagine.
10:47Oui, mais alors,
10:49la petite note de doute,
10:50moi, je ne dis pas qu'il n'y aura pas de problème.
10:53L'indépendance de la Fed sera sauvegardée,
10:55mais il y a quand même quelques doutes
10:55dans le sens où les Bordes
10:57vont être réélus,
10:58les membres régionaux,
11:00et ils doivent être adoubés par le Bord.
11:02Et le Bord, il est quand même déjà
11:03en partie trumpiste.
11:07Alors, Mme Cook,
11:08qui devait virer finalement le reste, a priori.
11:10Mais bon, voilà.
11:12Nous, on joue ça,
11:13on joue ça en pensant que le dollar,
11:14il faut être prudent sur le dollar
11:16parce que le risque,
11:18c'est qu'il y ait plus de baisse de taux
11:19que pas assez.
11:20Enfin, voilà.
11:21C'est un peu ça, le scénario alternatif.
11:22Et alors, Rachid, pour 2026,
11:24quels sont vos choix d'allocations ?
11:26On parlera de tech précisément dans un instant,
11:28mais vos choix,
11:29les zones géographiques qui vous attirent
11:31en priorité et les secteurs ?
11:33Alors, nous, on pense que l'année 2026,
11:38il faut être, comme on dit, plutôt risconne
11:40pour les raisons qu'on a développées tout à l'heure.
11:42C'est-à-dire qu'il y a des risques,
11:44je vais en parler,
11:44il y a les risques et les incertitudes.
11:46Ce qui est intéressant,
11:47c'est que les risques,
11:48ils sont à peu près bien identifiés.
11:51Et en bourse,
11:52quand les risques sont identifiés,
11:54alors peut-être qu'ils sont mal valorisés,
11:55mais c'est moins grave
11:57que lorsqu'ils ne sont pas du tout identifiés.
11:59Et quand j'écoute ou je lis
12:00ou je regarde à peu près
12:01la plupart des maisons
12:03qui se projettent aujourd'hui sur 2026,
12:05tout le monde a ses risques en tête.
12:07Le risque de récession américaine avec l'emploi,
12:09le risque d'indépendance de la Fed,
12:10le Japon,
12:11le risque de dégonflement de la bulle de l'IA.
12:15Donc voilà.
12:15Le seul risque ou incertitude
12:18sur lequel, par définition,
12:20on a du mal à valoriser,
12:21et c'est le thème des cafards
12:23de M. Jimmy Diamond.
12:25Le risque financier.
12:27Voilà.
12:27et qui parle effectivement
12:29tout ce qui est private credit.
12:32Vous savez,
12:32ces crédits qui sont octroyés directement
12:34entre investisseurs et entreprises
12:38et sur lesquels on a beaucoup moins
12:40d'informations.
12:42C'est de là que peut venir un peu
12:44que les choses peuvent se gripper.
12:46Bon, voilà.
12:47Mais la toile de fond,
12:48pour nous,
12:48elle est favorable.
12:49Je rappelle qu'on est toujours
12:50dans le monde post-Covid
12:51avec des politiques monétaires,
12:52des politiques budgétaires
12:53plutôt expansionnistes.
12:55Il y a des questions de valorisation
12:56que nous, on traduit par quoi ?
12:58On traduit par le fait
12:59qu'il faut être surpondéré
13:01sur toutes les zones,
13:02sauf sur le dollar.
13:04Parce que,
13:05soit on croit
13:07à un minimum de rattrapage
13:08et en termes de valorisation,
13:11le marché américain,
13:12on ne peut pas dire
13:13qu'il est bon marché.
13:14Et donc,
13:14il faut aller chercher
13:15de la valeur ailleurs.
13:16Ce qu'on aime bien, nous,
13:17si on a raison
13:18et que le dollar baisse,
13:19si on a raison
13:19et que les taux d'intérêt
13:20de la réserve fédérale baissent
13:21et potentiellement,
13:22ils peuvent baisser
13:23beaucoup plus qu'on pense,
13:25il faut plutôt aller
13:26sur les émergents.
13:27Donc, on est surpondéré émergent.
13:29On a réduit un peu la Chine
13:30parce qu'on est un peu déçu
13:31depuis un ou deux mois.
13:32Ça n'a pas l'air
13:33de repartir comme on veut.
13:34Mais globalement,
13:35on adore les émergents.
13:37Ensuite,
13:37il y a un match
13:37entre l'Europe et les États-Unis.
13:40On a envie de croire
13:41au réveil de l'Europe.
13:43Je parlais du bazooka
13:43budgétaire allemand
13:45tout à l'heure.
13:46Bon,
13:46il faut avouer
13:47que pour le moment,
13:48on reste un peu
13:49sur notre faim.
13:49Donc, on fait très,
13:50très attention.
13:51Alors,
13:52comment ça se traduit
13:53boursièrement ?
13:54Dans un monde
13:55pratiquement parfait,
13:56on aura envie de faire
13:57de la value
13:59aux États-Unis
14:00qui a été matraquée
14:01cette année
14:01puisqu'il n'y a que
14:02les valeurs de l'IA
14:03qui ont fonctionné.
14:04Si vous enlevez l'IA,
14:05le marché américain,
14:05il est quand même
14:06assez plein.
14:06C'est Antoine,
14:07tu nous disais hier Antoine,
14:08depuis 2019,
14:09la performance du S&P
14:10hors 7 magnifiques,
14:11c'est quoi en 5 ans ?
14:13C'est 100%.
14:15Et les 7 magnifiques,
14:16c'est ?
14:16Et les 7 magnifiques
14:17à eux seuls,
14:17c'est 1000%.
14:18C'est ingrat.
14:21Et effectivement,
14:22on aura envie
14:23d'aller jouer,
14:24par exemple,
14:25le S&P,
14:26le fameux S&P
14:27équipondéré,
14:28mais on fait très attention
14:29parce qu'à chaque fois
14:29qu'on y a essayé,
14:30ça n'a pas marché vraiment.
14:31Et puis en Europe,
14:32on aura envie de jouer
14:32plutôt des valeurs
14:33de croissance,
14:34des valeurs plutôt domestiques.
14:36Donc,
14:37nous,
14:37on va aborder,
14:39on aborde la fin d'année
14:40et on va aborder
14:40le début d'année
14:41plutôt surpondéré
14:42sur les actions.
14:43Donc,
14:44on croit au rallye
14:44de fin d'année,
14:46même s'il ne reste pas...
14:47Et vous ne croyez pas
14:48à la bulle ?
14:48Non, non, non.
14:49Alors,
14:49ce n'est pas qu'on n'y croit pas,
14:50c'est qu'on se dit
14:51qu'on est agnostique
14:52parce que...
14:54Ou c'est une bulle en béton
14:54peut-être ?
14:55Non,
14:56ce n'est pas ça,
14:56c'est que si vous regardez
14:57historiquement,
14:59vous n'arrivez pas
14:59à prévoir le timing
15:00de la bulle.
15:01Ou alors,
15:01vous le prévoyez trop tôt
15:02et moi,
15:03j'ai connu plus de gens
15:04qui ont perdu leur job
15:06dans la montée
15:06que plutôt dans la descente.
15:08Et donc,
15:09ce qu'on dit par contre,
15:10c'est que lorsque
15:10la bulle éclate,
15:12ça,
15:17ça vient des Etats-Unis,
15:18donc c'est pour ça
15:19qu'on est sous-pondérés
15:20également sur les actifs américains.
15:21Voilà.
15:22Donc, vous voyez,
15:22une allocation d'actifs
15:23plutôt offensive,
15:24mais très diversifiée
15:26avec un risque,
15:27je le disais tout à l'heure,
15:28qui peut venir un peu
15:29du private credit
15:30aux Etats-Unis.
15:31Là-dessus,
15:31sur le private credit,
15:32vous avez porté un regard,
15:33Alexandre,
15:33sur les risques
15:34autour de la finance
15:35et surtout,
15:36peut-être une bulle
15:37sur le private equity aussi.
15:38Vous arrivez à pricer les choses
15:39ou c'est compliqué par nature ?
15:41Je pense que tu as
15:41un point de vue macroéconomique,
15:43ce n'est pas le risque
15:45qu'on mettra en haut de la liste
15:46pour les Etats-Unis.
15:47Ça reste une part
15:49du marché
15:49qui est relativement petite.
15:50On avait les mêmes questions,
15:52les mêmes craintes
15:52en 2022,
15:53en 2023
15:53et à l'époque,
15:55pareil,
15:55on avait mis ça de côté,
15:56ce qui avait relativement bien marché.
15:58Dans un instant,
15:59la clôture,
15:59ce sera dans 13 minutes.
16:00On accélère dans la dernière
16:01droite de cette séance en Europe
16:03et le CAC 40
16:05gagne 0,1%.
16:05Péniblement,
16:06Stellantis profite
16:07d'un relèvement d'opinion
16:08d'UBS
16:08qui passe à l'achat
16:09sur Stellantis,
16:10mais en revanche,
16:10passe à vendre sur Renault.
16:12Stellantis profite
16:13de cet arbitrage
16:14à l'achat
16:14en sa faveur.
16:15Stellantis gagne 8%,
16:16alors que Renault,
16:16au contraire,
16:17en sa défaveur,
16:18ne gagne que 0,2%.
16:19Renault perdait même 3%
16:20à la mi-journée.
16:21Autre valeur à suivre
16:22aujourd'hui,
16:22SC Microelectronics.
16:23Dans le sillage de qui ?
16:25Eh bien,
16:25dans le sillage
16:26de la tech américaine
16:26et de Marvel Technologies
16:28qui a publié,
16:28grâce à l'IA,
16:29un titre en haut
16:30sur l'objet de 4,4%.
16:32On parlera d'IA et tech
16:33pour le coup en détail
16:34dans un instant.
16:35À suivre également
16:35dans la séance du jour,
16:36Airbus,
16:37qui certes abaisse
16:37son objectif de livraison
16:38pour cette année,
16:39mais ça devrait vite
16:40être compensé en fait.
16:41C'est ce que se dit
16:41le marché et Airbus
16:42aujourd'hui gagne 3,6%.
16:44On en parle ce soir
16:45donc avec Alexandre Stott
16:47pour Goldman Sachs
16:48et Rachid Medjawi
16:49pour Louvre Banque Privée.
16:50Antoine,
16:50on parle d'Airbus
16:51qui remonte la pente,
16:52qui certes abaisse
16:53ses objectifs de livraison
16:54cette année,
16:54mais ce sera vite compensé.
16:56Sur Airbus,
16:56il y aura une autre actualité
16:57à suivre.
16:58Ce sera en pleine nuit,
16:59il faudrait être réveillé.
17:00Antoine, expliquez-nous.
17:01Oui,
17:02en fait,
17:03ils ont bien fait
17:03de changer leur logiciel de bord
17:07parce qu'en début de semaine,
17:11en fin du week-end,
17:12les astronomes
17:12qui regardent le Soleil,
17:14qui observent le Soleil
17:14ont vu une énorme éruption.
17:17Et ça,
17:18c'est la garantie
17:18à coup sûr
17:19d'une tempête
17:20électromagnétique majeure
17:21quand tout ça
17:22viendra frapper
17:23la ceinture de Van Halen,
17:24comme on le sait.
17:26Ce sera cette nuit,
17:27cette tempête solaire ?
17:29Oui, théoriquement,
17:30ou dans les prochains jours,
17:31on ne sait pas trop quand.
17:32Donc ça,
17:32c'est des jolies horrores boréales
17:33qu'on pourra peut-être observer,
17:35mais c'est aussi
17:35des perturbations
17:36électromagnétiques majeures.
17:37On se souvient qu'à quelques années,
17:38il y avait une tempête
17:39du même genre
17:39qui avait provoqué
17:40des coupures de courants
17:41massives aux Etats-Unis.
17:43Ça perturbe
17:44les télécommunications,
17:45ça perturbe
17:46l'électronique de bord
17:47de certains engins
17:48et en particulier
17:48des avions.
17:50Donc heureusement
17:50qu'Airbus a mis à jour
17:51ses logiciels ce week-end.
17:52Voilà, a priori,
17:53les logiciels tiendront mieux.
17:54En plus,
17:54tout a été pris en charge
17:55relativement rapidement.
17:56Dites donc,
17:57le timing là,
17:59Airbus,
18:00ça tombe bien,
18:01tempête solaire.
18:02Antoine avait beaucoup de qualité,
18:03mais je ne savais pas
18:03qu'il était aussi...
18:04J'ai vu tomber ça ce matin
18:06et ça m'a passionné cette affaire.
18:07Il est l'un des rares humains
18:08à parvenir à regarder
18:09le soleil dans les yeux.
18:09Il le fait,
18:10il voit cette tempête solaire
18:11arriver là.
18:12Il ne faut surtout pas faire ça.
18:14C'est fou toi.
18:16Bref.
18:16Tempête solaire forte
18:17à venir,
18:17nous disent les experts.
18:19Bon,
18:19le CAC 40 gagne péniblement,
18:21on le disait 0,1% en ce moment.
18:23La tech américaine,
18:24est-ce que le paysage de la tech
18:25l'an prochain
18:25sera complètement différent
18:26de cette année ?
18:27On voit venir
18:27des introductions en bourse
18:28peut-être majeures.
18:29D'après le Financial Times,
18:30l'an prochain,
18:31cette anthropique,
18:33pure player de l'IA,
18:34anthropique,
18:35qui s'introduira en bourse
18:36et peut-être aussi OpenAI.
18:38Imaginons,
18:38là,
18:38on est en 2026,
18:39on a ces deux géants de l'IA
18:40qui s'introduisent.
18:42C'est un nouveau Nasdaq
18:43qui se profile,
18:44peut-être moins de flux
18:45dirigé sur les 7 magnifiques
18:46d'ailleurs,
18:46puisqu'il faudra partager
18:47le gâteau
18:47avec ses nouveaux entrants,
18:49Rachid.
18:49On l'espère.
18:50Ce qu'on voit
18:51dans le marché de l'IPO,
18:53c'est que ça redémarre
18:54cette année
18:54puisqu'on est à plus de 17%
18:55par rapport à l'année dernière.
18:57Mais on est très,
18:57très loin des records
18:58de 2021
19:01à la fin des années 2000.
19:03Pour qu'il y ait des IPOs
19:05et on espère tout
19:06ce qu'il va en avoir
19:07parce que ça va nous donner
19:08des idées d'investissement
19:10pour justement sortir
19:11un peu de ce piège
19:12de concentration
19:13parce que même si
19:14on est tous
19:15très exposés
19:17à cette thématique
19:18de l'IA
19:18parce qu'il le faut,
19:20on cherche des idées
19:21pour un peu se diversifier
19:22parce que je disais tout à l'heure
19:23qu'on est positif
19:24mais il faut être très diversifié
19:25l'année prochaine.
19:26Regardez le mois de novembre
19:27ce qui s'est passé,
19:28c'est incroyable.
19:29Alphabet ?
19:29Oui,
19:30il y a eu
19:30de la volatilité.
19:33Quand on regarde
19:33le VIX,
19:34il n'a pas beaucoup monté
19:35mais quand vous regardez
19:36la volatilité des thématiques,
19:38ça a été énorme.
19:40Donc pour cela,
19:41il faut justement
19:42des IPOs,
19:43il faut des idées
19:43d'investissement.
19:44Plus d'offres en fait,
19:45plus d'offres,
19:45ce ne sera que positif.
19:46Oui,
19:47tout à fait.
19:47je pense que ça sera positif
19:48parce qu'encore une fois,
19:50ça va montrer que les investisseurs
19:53sont aussi confiants
19:55parce que pour que les IPOs fonctionnent
19:56et accélèrent,
19:58il faut effectivement
19:59de la baisse de taux d'intérêt,
20:00une croissance.
20:01Le problème,
20:02c'est la valo quand même,
20:03les marchés sont un peu élevés
20:05et il faut de la confiance
20:09des chefs d'entreprise.
20:11Alors cette année,
20:11c'était un peu compliqué
20:12avec la guerre commerciale,
20:13mais on espère que ça s'améliorera
20:15dans les prochains mois.
20:15Imaginez,
20:162026,
20:17deux grosses introductions,
20:18on verra un anthropique
20:19pur player de l'IA
20:20alors que les autres acteurs,
20:21les 7 magnifiques,
20:21sont beaucoup plus diversifiés.
20:22Ils ne font pas que de l'IA
20:23et pourquoi pas aussi
20:24OpenAI, Antoine.
20:25Qu'est-ce que ça changerait, ça ?
20:27Je ne peux pas m'empêcher
20:27d'être un peu inquiet.
20:29C'est quand même
20:29des sociétés majeures
20:31autour desquelles tourne
20:34tout un écosystème
20:35qui alors génère du bénéfice
20:36sonnant et trébuchant
20:37et on le voit chez Nvidia,
20:38chez Microsoft,
20:39chez Google, etc.
20:40Vous l'avez dit,
20:40des groupes qui sont aussi diversifiés,
20:43qui ne font pas que ça,
20:44qui ont suffisamment
20:45de trésorerie,
20:47de bénéfices
20:48et de quoi réinvestir
20:50justement dans l'IA.
20:51Mais au milieu de tout ça,
20:53il y a un trou noir
20:53qui s'appelle OpenAI
20:54et qui ne fait
20:55qu'engloutir du cash.
20:58Engloutir du cash.
20:59Et il va continuer à engloutir
21:00pendant un certain temps.
21:01Et s'il vient en bourse ?
21:03Déjà, il faudrait
21:04qu'il change de statut
21:05parce que ce n'est toujours
21:06pas réglé cette affaire.
21:07Est-ce que c'est une société
21:08à but lucratif ou pas ?
21:09Le débat n'est pas tranché.
21:10Et deuxièmement,
21:11est-ce que ça a,
21:12je dis bien,
21:13vocation à être présent
21:15en bourse ?
21:16Je me pose juste la question
21:18dans le sens où
21:19les gigantesques investissements
21:22dont on parle,
21:23on espère qu'ils seront rentables,
21:24mais tout ça,
21:25ce sera encore plus valable
21:27le jour où ces groupes
21:28ne détruiront plus
21:29autant de trésorerie.
21:31Et là,
21:31il y a une équation
21:32qui est difficile à résoudre.
21:34Vers à moitié vide
21:35de ton côté, Antoine,
21:36si des purs players de l'IA
21:37comme OpenAI
21:38ou Anthropik
21:39s'introduisent,
21:39attention,
21:40parce que c'est des acteurs
21:41qui doivent générer de l'argent.
21:42En bourse,
21:43les histoires ne suffisent pas,
21:45il faut vraiment
21:45qu'il y ait de l'argent
21:46solant et trabuchant
21:47et pour ces acteurs-là,
21:47on n'en est pas complètement là.
21:49Mais vers à moitié plein
21:50de votre côté, Rachid,
21:51parce que ça permettra
21:51d'apporter plus d'offres
21:52sur la tech
21:53et donc peut-être de
21:54diluer l'investissement,
21:56enfin diluer,
21:57lisser, pardon,
21:57c'est diluer l'investissement.
22:02Généraliser.
22:04Une voix comme ça.
22:08Généraliser effectivement
22:09cette thématique
22:09parce qu'elle est
22:10trop concentrée aujourd'hui
22:11et on sait
22:12quand on est financé
22:13que la concentration
22:14c'est jamais bon.
22:16Oui,
22:16il faut rester concentré.
22:17Mais il faut rester concentré,
22:18ça c'est sûr.
22:19Vous lâchez le mot
22:19qu'il faut au plus
22:20pile au bon moment.
22:21Un petit mot
22:22des terres rares aussi,
22:23tiens,
22:23l'Europe essaie
22:24d'avancer sur les terres rares,
22:25reconquérir un peu
22:26d'autonomie en la matière
22:27et il se trouve que Bruxelles
22:28a présenté aujourd'hui
22:29son plan pour produire
22:31plus de terres rares
22:32en Europe
22:32et on en aura besoin aussi
22:33dans la tech,
22:34qu'elles soient américaines,
22:35chinoises,
22:35ils en ont des terres rares
22:36ou européennes.
22:38Sur les terres rares,
22:39sur ces enjeux de souveraineté,
22:41comment vous voyez
22:41l'avenir de l'Europe,
22:42vous en tant qu'économiste
22:43bien sûr
22:43et pour Goldman Sachs,
22:44Alexandre ?
22:45Je pense que ce que
22:45la Commission européenne
22:46présente aujourd'hui
22:47c'est la bonne stratégie.
22:49Il faut essayer
22:49de se défaire des dépendances
22:51qu'on a vis-à-vis de la Chine
22:51sur ce sujet-là.
22:53Après la réalité,
22:54ce qu'on est déjà
22:55en tant qu'Européens
22:56légèrement en retard
22:57sur ce que font
22:57les Etats-Unis,
22:58le Royaume-Uni
22:59ou d'autres pays développés
23:00et surtout en fait
23:01ça va prendre du temps.
23:02C'est irréaliste de penser
23:03qu'à horizon 1 ou 2 ans
23:04on arrivera à complètement
23:05se défaire de la dépendance
23:06vis-à-vis de la Chine.
23:07Sur certains de ces marchés-là
23:08ils sont hyper dominants.
23:10Sur l'extraction des minerais rares
23:11il me semble que c'est 50%.
23:12Sur leur refining
23:14c'est 90%.
23:15Et sur les métaux rares
23:16on est quasiment à 99%.
23:18Donc tout ça,
23:19ça va prendre du temps.
23:20Donald Trump dit
23:20qu'en 2 ans
23:21les Etats-Unis
23:22peuvent parvenir
23:22à raffiner les terres rares
23:24dont ils ont besoin.
23:25Tout à l'heure
23:25Benjamin nous voulait
23:25une visée impossible
23:26même si c'est Donald Trump
23:28avec les gros muscles.
23:29Il faut 7-8 ans minimum
23:30disait-il.
23:31Donc on a quand même
23:317-8 ans de dépendance
23:32à venir devant nous
23:33même en investissant aujourd'hui
23:34comme des tarés
23:34dans le raffinage
23:35et dans ces technologies-là
23:36aux Etats-Unis.
23:37Et en Europe
23:37on n'en est pas encore là.
23:38Rache.
23:39Oui, mais le thème
23:40alors il y a le thème
23:42de la souveraineté
23:43et le thème des terres rares.
23:44Les terres rares
23:44pour moi c'est une arme
23:46des situations massives
23:47et c'est très intéressant
23:48parce que ça va faire en sorte
23:50que Chinois et Américains
23:52arrêtent de nous embêter
23:52probablement pour les 2 prochaines années
23:54parce que Trump
23:56effectivement il a beau
23:57dire qu'il sera indépendant
23:59mais il a besoin des terres rares
24:00et ça, ça veut dire
24:01que le risque de confrontation
24:03même économique
24:05a diminué.
24:06Ça c'est un premier point.
24:07La souveraineté
24:07c'est très important
24:08c'est tellement important
24:09que nous on en a fait un produit
24:10parce qu'on a
24:11je peux faire une seconde
24:13de réclame
24:14on a lancé un PEA
24:15sur la souveraineté
24:16pour jouer justement
24:16ce thème
24:17et sur un certain nombre
24:18de secteurs
24:18et pas simplement
24:19de la défense
24:19pour les prochaines années.
24:20La souveraineté
24:21est-elle une marchandise
24:22comme une autre ?
24:22Est-elle en train
24:23de le devenir Antoine ?
24:24On en a beaucoup parlé
24:25dans TPI ce matin
24:26on n'a pas arrêté
24:26de parler de ça
24:27il y aura énormément
24:27d'acteurs du private equity
24:29mais de plus en plus
24:30qui se mettent
24:31à faire des fonds action
24:32parce qu'il y a
24:33beaucoup de sociétés
24:34qui sont des gros players
24:35mais il y a aussi
24:36énormément de petites sociétés
24:38à vocation familiale
24:38locale
24:39qui se retrouvent
24:40avec des carnets de commandes
24:41monstrueux
24:41farcibles pendant 30 ans
24:43et qui ont besoin
24:44de trésorerie.
24:45Oui oui tout à fait
24:45voilà ça fait partie
24:46de ces grands enjeux
24:47du moment
24:48et Chris en régie
24:49notre réalisateur
24:49qui surgit
24:50il y a quelques minutes
24:51de la clôture
24:51il va vous poser sa question
24:52Chris il écoute le club
24:53et quelque part
24:55ça l'interroge
24:55salut Chris on t'écoute
24:56Salut Guillaume
24:57cette fois c'est la bonne
24:58bonsoir les experts du club
25:00on peut parler de la Chine ici
25:01ou c'est hors sujet pour vous ?
25:03Ils disent oui avec la tête
25:04pour ceux qui nous suivent
25:05à la radio
25:05ils viennent de dire oui
25:06on peut parler de la Chine Chris
25:07Ok on se lance
25:08Emmanuel Macron
25:10est en déplacement à Pékin
25:11on verra d'ailleurs
25:12s'il arrive à relancer
25:12la dynamique
25:13mais pensez-vous
25:14que l'Europe peut davantage
25:15tirer parti de la Chine
25:16aujourd'hui
25:17sachant que Pékin
25:18a besoin du soutien européen
25:21dans son bras de fer
25:21avec les Etats-Unis ?
25:23Oui
25:23Alexandre
25:25est-ce que l'Europe
25:26peut tirer parti du fait
25:27que la Chine a besoin
25:28de l'Europe face à Washington
25:29pour gagner son bras de fer
25:31face à Washington
25:31elle a besoin de gagner
25:32en puissance en Europe
25:33est-ce que l'Europe
25:34peut tirer parti de ça ?
25:36Nous d'un point de vue économique
25:37chez Goldman Sachs
25:37on aurait tendance à dire
25:38que la Chine est plutôt
25:39un vent contraire
25:40à notre activité
25:41en Europe
25:42la Chine récemment
25:44a mis en avant
25:45son nouveau plan
25:46à 5 ans
25:46et la stratégie
25:47elle est très claire
25:48c'est faire bouche et double
25:49sur l'export
25:51de produits industrialisés
25:52de plus en plus grande qualité
25:53donc en gros
25:54venir faire compétition
25:55à ce que nous
25:56on faisait déjà en Europe
25:57nous on pense que
25:58ça va vouloir dire
25:59que l'Europe va devoir
26:00importer plus de Chine
26:01va partre des pertes
26:02de marché à l'international
26:03tout ça qui est négatif
26:05pour la croissance
26:05sûrement pour les années
26:06et pour les années à venir
26:07Oui mais elle a besoin
26:07de gagner l'Europe
26:08et donc peut-être
26:08de faire des concessions
26:09pour que l'Europe s'ouvre davantage
26:11d'une certaine façon
26:11parce que là-dessus
26:12l'Europe peut parvenir
26:13à jouer en tirant
26:15par le haut
26:15en s'ouvrant davantage
26:16à la Chine
26:17mais pour peut-être
26:18regagner un peu
26:19d'existence
26:20et de souveraineté
26:21est-ce qu'on arriverait
26:22à faire un peu des deux
26:22parce que la Chine
26:23a besoin de nous quand même
26:24elle sera peut-être
26:24poussée à faire des concessions
26:26pour qu'on
26:26bascule un peu plus
26:28de son côté
26:28un peu moins systématiquement
26:29côté américain
26:30Rachid
26:30Alors ce petit jeu
26:33géopolitique
26:33je n'y crois pas beaucoup
26:36On nous sera perdant
26:36perdant
26:37Là on ne peut pas être
26:39perdant perdant
26:39mais on est en train
26:41de perdre
26:41et on va perdre
26:42c'est si on arrive
26:43à les faire investir
26:44fortement chez nous
26:45il y a comme ça
26:47qu'on peut récupérer
26:48une partie
26:49de ce qu'on va perdre
26:50sinon
26:51on a l'impression
26:52quand même
26:53que c'est
26:53la Chine
26:54c'est compliqué
26:56pour l'Europe
26:56Oui mais enfin
26:57la Chine
26:57elle n'est pas en pleine forme
26:58on la voit en tant que puissance
26:59c'est une puissance
27:00quand on regarde son économie
27:01c'est pas top
27:01on a eu les PMI des services
27:02ce matin
27:03ils se contractent
27:04pour le huitième mois d'affilée
27:05le PMI des services
27:06en l'occurrence en Chine
27:06le PMI manufacturier aussi
27:08se contracte
27:08malgré la trêve commerciale
27:10ils ont leurs propres difficultés
27:11Alexandre les Chinois
27:12Alors oui
27:13ce qui se passe en fait
27:15c'est que la demande domestique
27:16en Chine
27:16elle n'est pas très forte
27:17ils ont évidemment
27:18un gros souci
27:19sur le plan de l'immobilier
27:20mais à l'export
27:21ils sont ultra dominants
27:23ultra dominants au niveau mondial
27:24donc en moyenne
27:25ça fait que l'économie
27:26s'en tire bien
27:27elle aura sûrement
27:285% de croissance cette année
27:29nous on prévoit
27:30que la croissance
27:30d'ici 2030
27:31donc sur la fin de la décennie
27:32soit aux alentours de 4,5%
27:34ce qui est quand même
27:35des très bons chiffres
27:36mais après
27:36est-ce que ça va venir
27:37au bénéfice du consommateur
27:38d'institués en Chinois
27:39ça c'est peut-être moins sûr
27:40Merci à tous les deux
27:41de nous avoir accompagnés
27:42ce soir Alexandre Stott
27:43pour Goldman Sachs
27:44et Rachid Medjawi
27:45pour Louvre Banque Privé
27:47étaient nos invités
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