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  • il y a 2 jours
Samedi 29 novembre 2025, retrouvez Alice Vieillefosse (Directrice générale, GravitHy), Laurène Tallon (directrice générale adjointe, Gobilab), David Lolo (Économiste, chargé d'études, La Fabrique de l'industrie) et Pierre-Emmanuel Martin (Président, CARBON) dans SMART TRENDS, une émission présentée par Thomas Hugues.

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Transcription
00:00Smart Trends, c'est votre rendez-vous bimensuel consacré aux mutations et aux tendances.
00:13Notre objectif, vous le savez, c'est de vous présenter les grands événements,
00:16ceux qui font bouger la France et les filières.
00:18Aujourd'hui, c'est la semaine de l'industrie qui vient de se terminer,
00:21dont on parle avec cette question comment relever les défis de l'industrie de demain.
00:26Bienvenue dans ce Smart Trends.
00:30Smart Trends, consacré aux défis de l'industrie.
00:36Je vous présente tout de suite mes invités à l'occasion de la semaine de l'industrie qui vient de se terminer.
00:41Lorraine Talon, bonsoir, bonjour, bienvenue.
00:44Vous êtes directrice générale adjointe de Gobilab.
00:47J'accueille également David Lolo, bonjour.
00:49Bienvenue économiste, chef de projet à la fabrique de l'industrie.
00:52Alice Vieillefos, bonjour.
00:53Vous êtes la directrice générale de Gravity.
00:55Et Pierre-Emmanuel Martin, bonjour.
00:56Bienvenue à vous aussi, le président de Carbone.
00:59Qu'est-ce qu'elle représente pour vous, Lorraine Talon, cette semaine de l'industrie ?
01:03Est-ce que c'est un rendez-vous, l'occasion de faire passer un certain nombre de messages ?
01:07C'est la mise à l'honneur des entreprises qui fabriquent en France et c'est notre cas chez Gobilab depuis 15 ans.
01:12On fabrique des produits réutilisables en France.
01:15On crée de l'emploi en France.
01:16On a une dizaine de partenaires industriels sur tous les territoires, près d'Auxerre, près de Lyon, dans le massif central.
01:22On a créé ainsi une cinquantaine d'emplois indirects et indirects.
01:26Donc, on est très heureux de cette mise à l'honneur.
01:27C'est un engagement de produire en France ?
01:31Oui, on s'est créé il y a 15 ans et on a fait ce choix depuis le début parce qu'on voulait créer de l'emploi local, avoir des conditions de travail transparentes.
01:39Et puis, on a fait le choix surtout d'inventer les produits qu'on fabriquait et on aurait pu les sourcer en Asie, sur l'étagère.
01:45Et donc, on a fait ce choix pour les entreprises, nos clientes, de fabriquer localement.
01:52Alors, il y a clairement cette volonté de réindustrialisation, David Lolo, portée par le Président de la République, par le gouvernement.
02:00C'est pas seulement en France, c'est dans d'autres pays européens qui sont peut-être un peu moins frappés par la désindustrialisation que nous.
02:06Mais entre la volonté politique et la réalité, il y a un gap quand même, il y a un sacré gap.
02:13Effectivement, il y a un gros sujet sur la réindustrialisation, le contexte économique.
02:19L'industrie est clairement revenue sur le devant de la scène depuis quelques années, avec à la fois un contexte économique qui a changé,
02:28un contexte géopolitique qui a également changé, avec une volonté du coup de rapatrier nos chaînes de valeur, de les rapprocher de nos clients,
02:37avec également une volonté par la réindustrialisation de réduire notre empreinte carbone.
02:42Donc, il y a aussi ce sujet-là qu'on pourra aussi traiter.
02:45Mais c'est vrai que réindustrialiser n'est pas simple.
02:49Je pense à plusieurs défis.
02:51En fait, le premier, c'est la compétitivité coût de l'industrie française,
02:55qui a encore du mal à être acquise face à la concurrence internationale et notamment asiatique.
03:00Et également, un deuxième vaste défi structurel qui attend l'industrie, c'est la rareté des ressources, des ressources foncières,
03:09parce qu'on tend vers un objectif de zéro artificialisation nette, une rareté des ressources également des compétences et des matières premières.
03:20Oui. Alors, vous avez posé un certain nombre de chapitres qu'on va aborder dans cette émission.
03:24C'est super. C'est pour ça que j'avais prévu de vous donner la parole assez tôt,
03:27parce qu'effectivement, on va parler de ces enjeux de transformation et de transition environnementale.
03:34On va parler des enjeux de souveraineté, évidemment.
03:37Et je me tourne vers vous très vite, parce que vos entreprises, elles sont au cœur de ces enjeux.
03:41On va parler, évidemment, des terres rares, parce que ça fait partie de la problématique de la souveraineté.
03:49Enfin bref, les collectivités locales aussi.
03:51Tiens, ça, ça me semble être un événement très important de notre débat.
03:55Je veux bien que vous nous présentiez vos entreprises.
03:58Je commence avec vous, Alice Vieillefoss, et peut-être en faisant le lien avec la souveraineté.
04:01Gravity, c'est quoi ?
04:02Alors, Gravity, c'est une entreprise qui a été créée en 2022 sur la base de trois convictions.
04:07La première conviction, c'est que si on veut décarboner l'économie, il faut qu'on décarbone la matière,
04:13et donc la façon dont on produit aujourd'hui la matière.
04:16Et une des matières qui est la plus utilisée dans notre vie de tous les jours, c'est l'acier.
04:20L'acier, vous en avez partout. Vous en avez dans les voitures, dans les trains, dans les bâtiments.
04:25Et l'acier, aujourd'hui, il est responsable de 8% des émissions mondiales de gaz à effet de serre.
04:29Donc il a un impact majeur, en fait, aujourd'hui, dans le réchauffement climatique.
04:33Une des difficultés sur l'acier, aujourd'hui, c'est cette utilisation du charbon.
04:39Alors que pourtant, l'acier, il est recyclable à l'infini.
04:43Et c'est quand même une vertu qui est incroyable.
04:45Et il faut arriver à le recycler, mais il faut arriver à le recycler avec une dilution des impuretés.
04:52Et donc on a besoin d'un produit intermédiaire, le DRI.
04:55Et c'est ce fameux fer réduit métallique pur que Gravity a décidé de produire en France.
05:00D'accord.
05:01Donc ça, c'est notre deuxième conviction.
05:02C'est que pour arriver à décarboner, c'est pas juste une décarbonation de l'usage final,
05:08mais c'est la décarbonation de la chaîne de valeur dont on parlait.
05:11Et cette chaîne de valeur, elle est essentielle pour arriver à avoir la souveraineté.
05:14Parce que si on a le produit final, mais qu'on n'a pas les ingrédients pour le produit final,
05:18ça ne fonctionne pas.
05:20Et à ce moment-là, on a une rupture d'approvisionnement et on n'a pas de souveraineté sur l'acier.
05:24La troisième conviction, c'est que si on regarde l'acier, en fait,
05:27la décarbonation, c'est l'avenir de l'acier européen.
05:30Et pourquoi ? Parce qu'en fait, on n'a pas d'énergie fossile en Europe.
05:33Et qu'aujourd'hui, on a des hauts fourneaux qui sont vieillissants.
05:37Et donc, finalement, c'est une opportunité aussi.
05:39Il faut qu'on se faisise ça.
05:40On a la capacité d'utiliser de la ferraille aujourd'hui recyclée,
05:44de produire ce DRI en Europe.
05:45Et donc, on aura l'opportunité de maintenir de l'acier fabriqué en Europe de façon décarbonée.
05:52Et donc, c'est ça que Gravity oeuvre au quotidien pour arriver à avoir une première usine à fosse-sur-mer
05:58et donc produire de manière décarbonée l'acier.
06:00Elle est ouverte déjà ou elle va ouvrir ?
06:02Alors, l'idée, c'est d'avoir la première production en 2030,
06:06avec un début de construction en 2027.
06:08On voit loin, c'est bien.
06:09On voit loin.
06:10Après, en fait, ça va assez vite.
06:12Parce que si vous voulez commencer à construire en 2027,
06:16c'est-à-dire avoir l'intégralité des financements, l'intégralité des contrats,
06:19d'un point de vue commercial.
06:20Avoir expurgé tous les recours.
06:22Avoir expurgé tous les recours.
06:23Aujourd'hui, on a aussi, d'un point de vue commercial,
06:28des lettres d'intention qui dépassent largement la production de l'usine.
06:31Parce qu'on voit qu'il y a un vrai intérêt, en fait, aujourd'hui, des sidérurgistes,
06:34parce qu'il n'y a pas cette matière.
06:36En fait, il y a besoin de créer ce marché de DRI.
06:39Parce qu'aujourd'hui, le DRI produit dans le monde,
06:41il est produit en Russie, en Iran, au Venezuela,
06:44et demain, peut-être au Moyen-Orient.
06:47Donc, autant dire qu'on parle de souveraineté.
06:48Je suis en train de faire une mission géopolitique avec vous.
06:50C'est très bien.
06:50Quand on parle de souveraineté, en effet, c'est indispensable.
06:54Effectivement.
06:54Même question pour vous, Pierre-Emmanuel Martin,
06:57une présentation de carbone.
06:58Et puis, comment, finalement,
07:01votre entreprise, elle s'intègre complètement
07:02à ces enjeux de souveraineté dont on parle.
07:05Carbone, effectivement, je l'ai créé.
07:07Nous l'avons créé en 2022.
07:09Sur la même thèse de souveraineté,
07:11qui est celle, alors là, on parle de solaire photovoltaïque.
07:13C'est quand même l'énergie qui est en train d'exploser
07:16partout dans le monde.
07:18Donc, carbone, c'est une thèse.
07:20C'est la relocalisation en France,
07:22qui fut quand même la terre,
07:23ou en tout cas là où on a créé le solaire photovoltaïque industriel,
07:28de relocaliser en France
07:29toute la chaîne de valeur de fabrication du panneau solaire.
07:31Donc, c'est un fausse-sur-mer, sur la zone industrielle eau portuaire.
07:34Vous allez être voisins.
07:34Nous sommes voisins, exactement.
07:36Donc, nous, c'est 45 hectares.
07:37Alice, c'est 75.
07:38Donc, le projet Gravity prend un peu plus de place.
07:41Mais nous, c'est deux usines.
07:43Une première usine, en 2028,
07:44qui fabriquera les cellules photovoltaïques
07:47et les encapsules pour faire des panneaux solaires.
07:49Donc, c'est 5 gigawatts.
07:50C'est-à-dire à peu près 10 millions de panneaux solaires par an.
07:54Et une deuxième usine, 2030,
07:56qui, à partir de la matière première, le polysilicium,
07:59on cristallise et on fabrique les plaquettes de silicium,
08:02qui, aujourd'hui, les plaquettes de silicium
08:04sont dominées ou fabriquées à 99% par nos amis chinois.
08:09Donc, c'est deux usines qui concourent à l'indépendance énergétique
08:14et à la souveraineté industrielle de notre pays.
08:16C'est un projet d'intérêt national majeur,
08:18par décret ministériel de juillet 2024,
08:23et qui, aujourd'hui, a toutes ses autorisations purgées
08:26et toutes ses utilités, électricité et eau,
08:30pour pouvoir construire dans les temps,
08:33sachant que, évidemment, ce sont les questions de financement
08:36qui, aujourd'hui, nous occupent,
08:40puisque c'est quand même un plan à 1,5 milliard d'investissement.
08:44Je laisse réaliser l'expliquer comment,
08:46enfin, là aussi, Gravitis est dans ses ordres de grandeur.
08:49Et donc, c'est véritablement ça.
08:50Comment, dans un marché qui, aujourd'hui, est évidemment dominé par la Chine,
08:54avec des panneaux de très, très bonne facture, très bonne qualité,
08:58avec des acteurs industriels qui ont quand même des volumes importants
09:02et qui ont un avantage compétitif sur le marché,
09:06comment on se positionne ?
09:08Et c'est là où l'Europe est là pour nous protéger.
09:10Donc, on est dans un cadre de relocalisation industrielle plus vaste européen,
09:15avec différents actes qui ont été posés pour relocaliser un certain nombre de chaînes.
09:19Et sur le solaire, en particulier,
09:20puisque l'Europe est le deuxième marché mondial,
09:23ça a été le marché natif de ce solaire industriel contemporain.
09:27On installe à peu près 80 millions de panneaux par an en Europe.
09:30Et donc, la volonté de l'Europe, c'est de dire que sur ces 80 millions,
09:34demain, 100, 120, vu la croissance,
09:37qu'il y ait 40% de ces panneaux qui, au moins,
09:40proviennent d'usines fabriquées en Europe.
09:42Alors qu'aujourd'hui, c'est quasiment rien.
09:44Alors, il y a de l'assemblage, très peu,
09:46mais il n'y a absolument plus de cellules.
09:48Alors, seuls nos amis d'Enel en Italie,
09:51l'utilité italienne a réussi à ramener, en tout cas,
09:55cette production de cellules,
09:57avec beaucoup, beaucoup d'efforts.
09:59Mais sinon, le polysilicium,
10:02les wafer, enfin, les plaquettes,
10:04tout ça, non, il n'y a plus rien.
10:06C'est bien l'emploi du défi, pour remonter à caractère.
10:08Et c'est là, l'ironie de l'histoire.
10:09Enfin, je dirais que la France a été vraiment le pays leader.
10:12Moi, je viens de cette industrie, dans les années 90.
10:15Et c'est ce tout petit marché des applications hors réseau,
10:19avant que le solaire n'explose.
10:20Et c'est assez intéressant, d'ailleurs, je le dis souvent,
10:22en 2002, on produit deux fois plus de panneaux solaires
10:25en France qu'en Chine.
10:27Et c'est assez intéressant aussi de voir
10:28que les grands PDG que je côtoie,
10:30nos homologues chinois,
10:31certains ont été stagiaires ingénieurs en France,
10:34en particulier chez Photowatt,
10:36qui, malheureusement, a eu des difficultés que l'on connaît.
10:40Et c'est assez intéressant de se dire que, finalement,
10:42nous avons tous les atouts,
10:43et en tout cas, la France a beaucoup, beaucoup d'atouts pour ça.
10:46Après, il faut le marché.
10:48Petit pays, mais gros marché européen.
10:50C'est une petite histoire, David Lolo,
10:51de naïveté européenne, là, quand même.
10:54Histoire des panneaux solaires et du photovoltaïque.
10:57Grand sujet.
10:59Clairement, l'Union européenne,
11:01elle s'est bâtie sur le néolibéralisme,
11:04et également sur l'ordolibéralisme,
11:06c'est-à-dire le fait que la puissance publique
11:09doit aider les marchés,
11:11mais sans s'immiscer directement.
11:12Là, j'ai l'impression, peut-être qu'on pourra y revenir,
11:18que l'Union européenne cherche un peu à changer sa posture,
11:22en mettant, par exemple, des mesures protectionnistes sur l'acier,
11:25en faisant également avancer les sujets en matière de commande publique.
11:29Donc, on voit quand même qu'il y a une certaine inflexion presque idéologique
11:32à l'échelle européenne.
11:33Oui, effectivement.
11:36Je voudrais qu'on consacre un peu de temps
11:38à une idée, peut-être, d'écosystème industriel.
11:43Cette semaine de l'industrie,
11:45c'est aussi l'occasion de mettre en avant la French Fab,
11:48dont BPI France est l'un des membres fondateurs.
11:51Je crois que vous êtes membre des communautés
11:52coq-vert, coq-bleu, c'est ça, les deux ?
11:55Exactement, on a la chance, avec BPI,
11:57de faire partie d'un certain nombre de communautés d'entrepreneurs.
11:59La communauté du coq-vert, c'est pour les entreprises
12:01qui participent à la transition écologique.
12:04La French Fab, c'est plutôt les entreprises de l'industrie.
12:07Et c'est vrai que ces communautés nous permettent
12:09d'avoir des échanges entre pairs.
12:10Alors, c'était ça, ma question.
12:11Qu'est-ce que ça vous apporte ?
12:12Alors, on a des formations,
12:14on a des échanges entre pairs,
12:16on va avoir de la valorisation aussi de nos entreprises.
12:20Et au final, ça nous permet de faire du business ensemble.
12:21Et c'est quand même important pour favoriser le Made in France.
12:24La fabrique de l'industrie, j'aurais pu commencer par là.
12:27C'est quoi, d'ailleurs ?
12:28Alors, la fabrique de l'industrie, c'est un think tank.
12:30Une fabrique de réflexion, oui.
12:32Qui a été fondée en 2011 à l'initiative des branches industrielles.
12:36Et notre mandat est de produire des études économiques sur l'industrie,
12:40les différents enjeux, donc de compétitivité bien entendu,
12:43de plus en plus de réindustrialisation,
12:45comment ça se traduit à l'échelle des territoires,
12:47comment la décarbonation de l'industrie
12:49peut être un véritable facteur de compétitivité.
12:52Voilà, ces sujets divers.
12:54Et cette notion d'écosystème industriel,
12:58qu'est-ce qu'on peut en dire ?
13:00À quel point c'est un accélérateur de réindustrialisation ?
13:03Puisque c'est ça l'objectif dont on parle aujourd'hui.
13:04Très clairement, à l'échelle locale,
13:06les entreprises, les industriels ont besoin d'avoir un écosystème,
13:10à la fois un écosystème économique,
13:11c'est-à-dire être au plus proche des clients finaux,
13:14et un écosystème public qui les aide,
13:18qui les accompagne dans la gestion de leurs fonciers,
13:20l'identification des ressources foncières.
13:23Toute la gestion des infrastructures
13:25a également une notion, un aspect écosystémique très important.
13:29Vous êtes tout là.
13:30C'est marrant parce que j'avais prévu d'en parler plus tard,
13:32mais on va parler de fausse-sur-mer là,
13:33parce que si ce n'est pas un écosystème,
13:35ce que vous êtes en train de nous décrire,
13:38Alice Vieille-Fauss, pourquoi fausse-sur-mer ?
13:40Pourquoi vous choisissez cette localisation-là ?
13:43Nous, déjà, il y a eu plein de raisons pour choisir fausse.
13:46D'une part, pourquoi la France même ?
13:48C'est parce qu'en fait, on a de l'électricité décarbonée aujourd'hui,
13:51et en fait, nous, on a besoin de beaucoup d'électricité,
13:53parce qu'en fait, notre produit, il a besoin d'hydrogène,
13:56qui est produit par électrolyse,
13:58et donc ça, ça nécessite de l'électricité,
14:00et en France, on en a beaucoup, et ça, c'est une richesse.
14:04Le deuxième sur fausse, c'est que fausse, c'est un porc.
14:07Donc pour produire du fer, il faut du minerai de fer,
14:10et donc fausse fait partie des quatre grands ports français
14:13qui ont un certain tirando qui permet d'avoir des grands cargos
14:18avec des infrastructures qui existent déjà.
14:20Fausse, c'est également un berceau de la sidérurgie,
14:24parce qu'en fait, on a ArcelorMittal en face,
14:27on a Marseille Gaglia, qui est également notre voisin,
14:29donc sur le plateau télé, il pourrait être de ce côté-là,
14:32qui est également un des actionnaires de Gravity,
14:34et donc un client tout à fait naturel.
14:38Et donc finalement, cet écosystème, c'est un écosystème logistique,
14:42mais c'est qu'il y a aussi beaucoup de projets immédiats à proximité.
14:46Donc nous, on a Marseille Gaglia qui a aussi un projet d'expansion
14:48pour produire plus d'acier,
14:50et on voit que du coup, il y a vraiment une structuration
14:52autour de tous ces nouveaux projets
14:54qui sont en train de se faire sur la zone,
14:56et qui sont essentiels, parce qu'en fait,
14:57aujourd'hui, les ports, ils sont très dépendants des énergies fossiles.
15:00En 2050, avec la neutralité carbone,
15:03tout l'import sur le pétrole, le gaz,
15:07il a voué à disparaître.
15:08Donc pour les acteurs locaux,
15:10c'est absolument essentiel d'avoir des relais.
15:13C'est essentiel pour le port,
15:14mais c'est aussi essentiel, en fait,
15:16pour tous les acteurs existants.
15:18Et c'est quand on a fait notre concertation locale,
15:19c'était vraiment le retour des populations,
15:21qui disaient, mais en fait, nous,
15:22on veut que nos enfants, ils aient du travail,
15:24on est très fiers d'être un berceau d'industrie,
15:27et on veut que ça reste comme ça,
15:29et donc il faut qu'il y ait des projets aussi
15:31qui prennent le relais.
15:32Pierre-Emmanuel Martin ?
15:33Oui, la destination de Fossil-sur-Mer,
15:36c'est évidemment, c'est un des grands ports français.
15:41Donc pour nous, ça a été ce choix-là aussi.
15:43D'abord, on a à peu près 500 000 tonnes entrées-sorties,
15:46donc du verre qui rentre et des panneaux qui sortent.
15:49Donc il faut quand même qu'on soit sur une intermodalité forte.
15:53Après, quand même, il y a une chose,
15:55c'est que quand on a un projet industriel,
15:57enfin, nous, nous n'avons regardé que la géographie française,
15:59je ne suis pas allé ailleurs en Europe,
16:01mais en tout cas, il y a la collectivité locale aussi,
16:04et là, je dois dire...
16:05Oui, dans l'écosystème, n'entend pas l'importance.
16:07La région Sud a su, en tout cas,
16:09parmi les autres régions, en tout cas,
16:11et là, je dois rendre vraiment un grand merci
16:15à la région et à son président,
16:17ils ont su, en tout cas, faire en sorte
16:19que ce projet puisse être extrêmement bien accueilli.
16:21Et effectivement, parce qu'il y a des enjeux aussi sur Foss,
16:23qui, effectivement, est une vieille terre d'industrie,
16:26pétrochimique, industrie, l'acier, chimie,
16:31et là-dessus, on voit qu'effectivement,
16:34dans le cadre de la décarbonation,
16:35c'est le projet de décarbonation,
16:37et Marseille en grand aussi derrière,
16:39c'est qu'il y a des enjeux de transformation majeure.
16:41Et nous, on arrive quand même avec 3 000 emplois
16:43sur une terre d'industrie,
16:44où il y a 45 000 emplois, quand même, qui sont en jeu.
16:46Et donc, il y a aussi ça, c'est la transformation,
16:49mais en même temps, pouvoir se pluguer sur un lieu
16:51où il y a des compétences, des compétences humaines,
16:53fortes, où finalement, le solaire, c'est quoi ?
16:56Ça va être de la sidérurgie, on fait du silicium,
17:00c'est de la chimie, mais fine,
17:02puisque c'est une cellule photovoltaïque,
17:04ce sont des process chimiques,
17:05et c'est de l'assemblage,
17:06et évidemment, de la logistique.
17:08Et donc, on est sur les 3 traditions,
17:11je dirais, de la zone,
17:12qu'on transforme,
17:13et qui seront mises en valeur
17:16dans cette usine.
17:17Alors, si on regarde ce que les Français ressentent
17:22quand on leur dit réindustrialisation,
17:25en l'occurrence, c'est même,
17:27je vais être plus précis, les ingénieurs.
17:28Le dernier observatoire,
17:30IFOP Arts et Métiers,
17:31qui questionne les ingénieurs,
17:33est-ce qu'ils ont confiance ou pas
17:34dans cette reconquête industrielle ?
17:35Malheureusement, ils sont 84% à dire
17:37qu'on a perdu confiance
17:39dans la reconquête industrielle du pays.
17:41Donc, on va essayer, là, tous ensemble,
17:43de leur redonner confiance.
17:45Lorraine Talon,
17:46vous l'avez dit tout à l'heure,
17:48c'est possible de produire en France
17:49dans la durée.
17:51Comment ?
17:51Et là, voilà,
17:53c'est le moment de convaincre
17:54les futurs ingénieurs
17:56que vous pourriez embaucher.
17:57Donc, c'est possible de fabriquer en France.
17:59On le prouve depuis 15 ans.
18:01On a créé cette chaîne de valeur territoriale
18:03qui fonctionne
18:04et qui est par essence non délocalisable.
18:07Je voudrais rassurer,
18:08parce qu'aujourd'hui,
18:09les entreprises qui sont nos clientes,
18:11nos acheteurs,
18:12sont très sensibles
18:13à cet argument du Made in France.
18:15D'une part,
18:15parce que leurs collaborateurs,
18:16quand ils arrivent,
18:17ils attendent une RSE
18:18qui soit incarnée.
18:20Ils ne vont pas recevoir,
18:21quand ils arrivent,
18:22un kit de bienvenue
18:22où, par exemple,
18:23leur gourde est fabriquée
18:24à l'autre bout de la planète.
18:26Donc, il y a une vraie attente.
18:29Il y a les collectivités territoriales aussi
18:30qui, voilà,
18:32la commande publique,
18:32on en a parlé tout à l'heure,
18:33met un peu de temps à bouger.
18:35Mais quand même,
18:35on voit de plus en plus
18:36de critères sociaux et environnementaux
18:38qui arrivent dans les appels d'offres.
18:39On essaie, nous aussi,
18:40en tant que PME,
18:41engagés de les accompagner
18:42pour que les appels d'offres
18:44soient mieux allotis, etc.
18:45Et puis,
18:46il y a une traction,
18:46quand même,
18:46au niveau de l'Europe
18:47et nationale
18:49sur la réglementation
18:51sur ces sujets.
18:52Donc, ce sont des secteurs porteurs
18:54et c'est positif.
18:56Oui.
18:56Ce pessimisme des ingénieurs,
18:58Olivier Fauss,
18:59ça vous surprend ?
19:00Ou alors,
19:01c'est le vieux fonds
19:03un peu ronchon
19:04et pessimiste français ?
19:05C'est-à-dire que,
19:05plus la question est nationale,
19:06plus on les pessimiste
19:07et puis,
19:07plus on resserre le maillage
19:09et plus les gens se disent
19:10« finalement,
19:11je ne vis pas si mal chez moi ».
19:12Je pense qu'il y a quand même
19:13un enjeu d'état d'esprit collectif
19:15et pas juste sur les ingénieurs.
19:17Et ce qui m'a frappée,
19:18c'est qu'on a fait
19:19notre levée de fonds
19:20pour notre série A.
19:21On a été voir des pays
19:22dans le monde entier
19:23et on faisait des calls
19:25avec des Américains,
19:27des Asiatiques,
19:28des pays du Moyen-Orient.
19:29Ils nous faisaient tous
19:29« votre projet,
19:31il est génial,
19:32il est super ».
19:33À la fin,
19:33certains disaient
19:34« bon,
19:34on n'investira quand même pas »
19:35mais on sortait
19:36et on avait quand même
19:37l'impression d'avoir accompli
19:38quelque chose.
19:38Il y avait vraiment
19:39un positivisme.
19:40Et ensuite,
19:40quand on faisait des calls
19:41avec des investisseurs
19:42en français,
19:43généralement,
19:43ils disaient
19:43« alors,
19:44on a trouvé les 50 raisons
19:45pour lesquelles ça ne va pas fonctionner ».
19:47Et donc,
19:48voici.
19:49Et donc,
19:49je trouvais ça assez intéressant
19:51l'état d'esprit.
19:52Je pense que c'est aussi
19:52un côté d'esprit entrepreneur.
19:54Je pense qu'on a un peu perdu.
19:56On n'a pas eu
19:57beaucoup de nouvelles industries
19:58et donc,
19:58c'est normal en fait.
19:59C'est quelque chose de nouveau.
20:01On a perdu cet état d'esprit-là.
20:02Et pour moi,
20:04ce renouveau industriel,
20:05je pense qu'on le voit tous
20:06comme une vraie opportunité en fait.
20:08Parce que si on n'arrive pas
20:10à réindustrialiser,
20:11qu'est-ce qui va se passer ?
20:12En fait,
20:12toute la valeur ajoutée,
20:13elle va partir à l'étranger.
20:15On sait très bien en plus
20:16et on l'a vu
20:17même sur les énergies fossiles.
20:20Il peut y avoir des chocs
20:22ou sur le Covid
20:23où on n'a pas les éléments
20:24et donc,
20:25ça a un impact majeur
20:26sur la société.
20:27Et donc,
20:27c'est nécessaire.
20:28Après,
20:29il faut qu'on arrive
20:29à trouver les bonnes conditions.
20:31Je pense qu'il faut
20:31qu'on perde un peu
20:32la naïveté complètement libérale
20:34de dire
20:35il n'y a pas de problème,
20:36l'Europe,
20:36on reste complètement ouvert
20:37alors que tous les autres pays
20:38sont fermés.
20:40Et il faut aussi
20:40qu'on arrive à trouver
20:41les bons outils
20:43et les bons cadres
20:44pour arriver
20:45à orienter les choses.
20:46Et puis,
20:47il y a aussi,
20:47c'est un peu schizophrénique
20:49notre rapport à l'industrie,
20:51David Lolo,
20:51parce qu'à la fois,
20:52on dit oui,
20:52il faut réindustrialiser,
20:53sauf qu'on ne veut peut-être pas
20:54que l'usine s'installe
20:56à côté de chez soi.
20:57Il y a ce syndrome NIMBY,
20:59Not in my backyard
20:59qui est quand même
21:00toujours présent.
21:01C'est aussi certainement
21:02l'une des explications
21:03de la désindustrialisation,
21:05c'est-à-dire qu'il y a
21:06des industries polluantes
21:07qu'on a préféré
21:07laisser partir ailleurs.
21:09Alors oui,
21:10deux sujets,
21:11effectivement,
21:12la désindustrialisation
21:13a été très forte en France,
21:14même plus qu'ailleurs
21:15que dans le reste de l'Europe.
21:18Elle a d'abord
21:18des raisons économiques
21:20face à l'augmentation
21:22de la concurrence internationale.
21:24C'est vrai qu'à ce jour,
21:26lorsqu'on cherche
21:26à réindustrialiser,
21:27on fait face
21:28à l'échelle locale,
21:29à un certain nombre
21:29de verrous,
21:30l'acceptabilité des projets,
21:33sujet très important
21:34pour lequel on va d'ailleurs
21:35publier une étude
21:36dans les prochaines semaines
21:37et majeur.
21:41Ça porte essentiellement
21:42aussi sur des projets
21:42de production d'électricité,
21:45donc les parcs photovoltaïques,
21:47des éoliennes en mer
21:48qui font l'objet
21:50d'une forte contestation.
21:52C'est également le cas
21:52pour les projets miniers
21:53puisqu'on a parlé
21:54de sortie des énergies fossiles,
21:56mais en réalité,
21:57pour produire également
21:58des électrolyseurs
21:59ou pour produire
22:00des éoliennes,
22:01il faut des matières métalliques.
22:03Et en France,
22:04on a une filière
22:04de lithium,
22:05par exemple,
22:05qui s'apprête à émerger
22:07et pour laquelle
22:08il y a aussi
22:09beaucoup de gros enjeux
22:10d'acceptabilité.
22:11Votre avis,
22:13Pierre-Emmanuel Martin,
22:14sur cette question
22:15de l'acceptabilité
22:16et peut-être,
22:17alors,
22:18ce n'est pas seulement français,
22:19mais c'est bien français
22:20quand même.
22:20Oui,
22:21alors,
22:21ceci dit,
22:23sur la question
22:24de la désindustrialisation,
22:25quelles sont les explications ?
22:26Je pense que la France,
22:27par contre,
22:27est championne du monde
22:28pour essayer de chercher
22:28beaucoup d'explications,
22:30mais on n'arrive pas,
22:30en fait,
22:31c'est le faire.
22:32C'est qu'on est finalement
22:32peut-être un pays d'intellectuels
22:34plus que d'un pays de faiseurs.
22:36Ça,
22:37c'est ma première hypothèse
22:38parce qu'en plus,
22:39moi,
22:39j'appartiens à une génération
22:40et on en partageait ça
22:42avec Nicolas Dufour,
22:43que j'ai 60 ans.
22:44Moi,
22:44je suis un ingénieur
22:45et aussi docteur en économie.
22:49Moi,
22:49j'appartiens à une génération
22:50d'ingénieurs.
22:51J'ai fait Supélec.
22:52Je n'ai aucun ami
22:53qui travaille dans l'industrie.
22:54On a tous travaillé
22:55dans la banque,
22:55dans la finance.
22:57Pour moi,
22:57ça a été l'associatif,
22:58l'économie sociale et solidaire
23:00dans les énergies renouvelables.
23:01Et finalement,
23:02il y a toute une génération
23:02qui,
23:03dans les années 90,
23:05a quitté l'industrie.
23:06Et donc,
23:06c'est là où il faut peut-être
23:07s'interroger,
23:08c'est le vivier.
23:08Et je pense qu'aussi,
23:09l'industrie,
23:10c'est le rapport au faire
23:11et on est dans un pays
23:12où les métiers manuels
23:14sont extrêmement dévalorisés.
23:16Des gens qui ne font pas d'études
23:18et qui vont,
23:18voilà,
23:19c'est quand même quelque chose,
23:21c'est pour ça qu'on veut
23:21qu'il y ait 80% des élèves
23:23ou 90% qui est le bac,
23:24par exemple,
23:24parce qu'on peut l'interroger,
23:26etc.
23:26Donc,
23:27je pense qu'il y a
23:27cette première chose.
23:28La deuxième chose,
23:29pour moi,
23:30ce qui est clair,
23:31l'acceptation locale ou pas,
23:32je pense que c'est la façon
23:33dont un projet va être amené.
23:34Moi,
23:35j'ai fait beaucoup d'éoliens
23:35dans France,
23:36beaucoup de parcs,
23:37donc je sais,
23:38et tous mes parcs
23:38ont été très bien acceptés.
23:40Comment vous avez fait ?
23:41En fait,
23:41si vous voulez,
23:42d'abord,
23:42c'est parce que moi,
23:43je n'ai pas la puissance publique
23:44derrière moi
23:44qui fait une déclaration
23:46d'utilité publique
23:47ou des expropriations,
23:48donc on est obligé
23:48de convaincre.
23:50D'accord ?
23:50Et puis après,
23:50un parc éolien,
23:51finalement,
23:52c'est l'utilisation privative
23:55d'un bien commun
23:56qui est le paysage.
23:57Donc,
23:57est-ce que moi,
23:58en tant que producteur d'éoliennes,
23:59j'ai le droit ?
24:00Voilà,
24:00et donc,
24:01en fait,
24:01c'est un débat
24:01et finalement,
24:02je vais me retrouver confronté
24:03et je m'aperçois souvent
24:04que ceux qui ne veulent pas
24:05d'éoliennes
24:06sont aussi quelque part
24:07généralement des retraités
24:09assez aisés
24:10et qui pensent
24:11que le paysage leur appartient
24:12et qu'il ne faut pas
24:12que ça bouge.
24:13Et donc,
24:13ça va être ce débat
24:14et ce combat
24:15qu'il faut mener
24:16et qu'il faut convaincre.
24:17Et dès lors qu'on embarque
24:18toutes les forces vices
24:19d'un territoire
24:20sur le fait que c'est utile
24:22pour plein de raisons
24:22parce que beaucoup
24:23de mes éoliennes
24:24ou de nos éoliennes
24:25ont aidé,
24:25par exemple,
24:26le finançon
24:27ou d'assurer le financement
24:28de maisons médicales,
24:29de projets de territoires
24:31qui font sens,
24:32à ce moment-là,
24:33on embarque la population
24:34et les grincheux
24:35et les opposants
24:37sont réduits
24:38dans un corner.
24:39Et puis après,
24:39il faut faire attention,
24:40il faut aussi accepter
24:41que tous les projets
24:41ne peuvent pas être faits.
24:43Donc,
24:43il y a beaucoup de projets
24:44que j'ai dû abandonner
24:45parce que je n'ai pas
24:45la majorité
24:46ou qu'il y a un vrai problème.
24:48Et ça,
24:48accepter quand on est
24:49un grand groupe
24:50et qu'on veut faire
24:51des éoliennes,
24:52on va chercher tous les moyens
24:53pour l'imposer.
24:54Donc,
24:54on va créer du phénomène
24:56de zadisme
24:58à mon avis là-dessus.
25:00Donc,
25:00la question sur...
25:01Moi,
25:01je dirais plutôt
25:02que c'est une question
25:02territoriale en France
25:04et on a du mal
25:04avec le territoire.
25:05Et en fait,
25:05on est peut-être
25:06à un moment
25:06où il faut décentraliser.
25:08Et moi,
25:09je fais l'hypothèse
25:09que la France
25:10qui s'est désindustrialisée,
25:12c'est aussi parce qu'elle a perdu
25:13le lien avec le territoire.
25:14Moi,
25:14je regarde l'Allemagne,
25:15je travaille beaucoup
25:16avec l'Allemagne,
25:17j'ai dirigé une grande
25:18entreprise italienne
25:19en France,
25:20je vois l'Italie du Nord,
25:21je vois l'Autriche,
25:22je vois la Suisse.
25:23Et en fait,
25:24il y a beaucoup d'ETI
25:24et beaucoup de territoires
25:26qui participent à l'économie.
25:29Et l'industrie,
25:30elle vient aussi quand même
25:31du territoire,
25:31de circuits plus ou moins courts,
25:33d'écosystèmes.
25:34Et la France,
25:35il faut le dire,
25:36on a saccagé ça.
25:37Oui,
25:37et puis on reste hyper centralisant.
25:39Et pour les ouvriers aussi,
25:40on a quand même
25:41cette tradition très dure
25:42en France
25:42de conflits sociaux,
25:44peut-être plus dure
25:44qu'ailleurs dans les autres pays,
25:45qui fait que
25:46les années 80 ou 90,
25:48on a délocalisé à tout va
25:49pour éviter le conflit social.
25:51Allez,
25:51j'ouvre le chapitre
25:52consacré à la transition
25:54environnementale.
25:55Évidemment,
25:55je commence avec vous,
25:56Lorraine Talon,
25:57parce que,
25:57par essence,
25:59vous êtes une entreprise
26:00qui s'inscrit,
26:01qui promeut l'économie circulaire.
26:03Comment vous liez
26:04industrialisation
26:06et transition environnementale ?
26:09Est-ce que finalement,
26:10la plupart des grands projets
26:11aujourd'hui,
26:12ils ont forcément
26:12cette touche environnementale ?
26:15Est-ce que ça vous semble
26:15un prérequis ?
26:17J'ai l'impression
26:17de plus en plus
26:18une touche environnementale,
26:19une touche circulaire.
26:21Nous,
26:21l'avantage aussi
26:21de fabriquer en France,
26:23c'est qu'on peut collecter
26:24la data
26:24et la donner
26:25à nos clients.
26:26Ils en sont friands
26:27pour nourrir leur bilan carbone.
26:29Il faut même communiquer
26:30auprès de leurs salariés.
26:32J'aimerais juste revenir
26:32sur une chose,
26:33c'est qu'aujourd'hui,
26:34c'est possible de fabriquer
26:35en France
26:35et ça reste accessible.
26:36On a parfois l'impression
26:38que le Made in France
26:39est forcément plus cher
26:39que le Made in Loin.
26:41Mais aujourd'hui,
26:42sur une gourde,
26:43on a entre 8 et 14 euros
26:45le produit,
26:46ce qui me semble
26:46tout à fait correct
26:47pour un produit
26:48qui va durer
26:49de nombreuses années
26:49aussi longtemps
26:50qu'on en prend soin.
26:52Et même sur la partie,
26:53les particuliers,
26:55on a beaucoup parlé
26:55des entreprises
26:56parce que nous,
26:57on sert les entreprises,
26:58on a plus de 20 000
26:59organisations clientes.
27:00Et même sur les particuliers,
27:01à l'occasion du Black Friday,
27:02nous,
27:02on lance le Bleu Blanc Rouge Friday.
27:04Et donc,
27:04c'est un collectif
27:05de marques engagées
27:06qui fabriquent en France
27:06et qui permet des réductions
27:08pour choisir local
27:10pour ces cadeaux de Noël.
27:11Donc,
27:12c'est vraiment possible.
27:14David Lolon,
27:15on peut réindustrialiser
27:16tout en respectant,
27:18on va fêter les 10 ans
27:19des accords de Paris,
27:20c'est-à-dire les engagements
27:21que la France a pris
27:22à l'occasion des accords de Paris ?
27:23Alors,
27:24peut-être en propos liminaires,
27:26je dirais que réindustrialiser
27:27permet déjà de réduire
27:28les émissions à l'échelle mondiale,
27:30les émissions de gaz
27:30à effet de serre,
27:32par le jeu
27:32à la fois de nos réglementations
27:34environnementales
27:34qui sont plus strictes
27:36qu'à l'étranger,
27:36qu'à l'Europe,
27:38par le jeu
27:39du raccourcissement
27:40de nos chaînes d'approvisionnement,
27:41de nos chaînes logistiques
27:42et aussi par le jeu
27:43de nos mix électriques,
27:44nos mix productions énergétiques
27:46qui sont globalement
27:46moins carbonées en Europe
27:48et en particulier en France,
27:50on l'a soulevé.
27:51Mais c'est vrai
27:52qu'il y a un sujet
27:53sur la conciliation
27:56entre l'accroissement
27:57de la production,
27:58donc continuer à produire
28:00en France,
28:00et la réduction
28:02des émissions,
28:03ce qu'on appelle
28:04dans la littérature
28:04le découplage.
28:07Et là,
28:08il y a véritablement
28:10un sujet
28:10sur le fait
28:11de faire
28:12de la décarbonation
28:13un levier
28:14de compétitivité,
28:16un investissement
28:16qui soit rentable
28:17pour les industriels.
28:19Et là,
28:19peut-être que je pourrais
28:20prolonger,
28:21mais...
28:21En réalité,
28:24au vu de l'asymétrie
28:25des politiques climatiques
28:26dans le monde,
28:27le fait d'investir
28:28à ce jour
28:28dans la décarbonation
28:29à l'échelle française
28:31et européenne,
28:32c'est essentiellement
28:33un levier de compétitivité
28:34hors prix,
28:34donc qui va permettre
28:35de se distinguer
28:36de la concurrence.
28:38Il reste maintenant
28:39à vraiment emporter
28:41les aspects vraiment
28:42compétitifs
28:43en termes de prix.
28:45Et ça passe par
28:46des prix compétitifs
28:47de l'énergie,
28:48par exemple,
28:48peut-être qu'on pourra
28:49en reparler.
28:49Ça passe par une politique
28:51commerciale
28:51qui peut aussi protéger
28:52le tissu.
28:54Ça passe par une taxe carbone
28:55aux frontières.
28:57Ça, c'est aussi
28:57un sujet collatéral
28:59qui est très important.
29:01C'est le fameux mécanisme
29:02d'ajustement carbone
29:03aux frontières.
29:04Et après,
29:05à long terme,
29:06on envisage...
29:06Enfin, il faudrait envisager
29:07des politiques industrielles
29:09de long terme
29:10avec vraiment
29:10une vision stratégique.
29:12Et là,
29:12on est vraiment
29:12sur un sujet institutionnel
29:14de taille.
29:15Oui.
29:15Alizia,
29:16il faut aussi
29:16on reste sur cette notion
29:17de réindustrialisation.
29:19Réindustrialisation
29:20compatible
29:20avec la transformation
29:23environnementale.
29:25On voit quand même
29:26en ce moment
29:26à l'œuvre
29:27au niveau européen.
29:29Alors, je ne sais pas
29:29quel terme vous employez.
29:31Est-ce qu'il faut
29:31employer le terme
29:32que tout le monde
29:32emploie de baclage,
29:33de retour de bâton ?
29:35Est-ce que c'est
29:35plutôt un ajustement
29:37sur les réglementations
29:38environnementales
29:39qui étaient peut-être
29:39un peu trop complexes ?
29:41Comment vous percevez
29:42ce moment
29:42qui est peut-être
29:43un moment charnière
29:44sur l'identité
29:45de l'Europe
29:46en matière
29:46d'industrie verte
29:48et ou verteuse
29:50face à des États-Unis
29:53dont le président
29:54est devenu
29:55le porte-parole
29:55des climato-sceptiques
29:56mondiaux ?
29:58C'est vrai qu'on voit
29:59au niveau européen
30:00quand même
30:00un changement
30:01un peu de paradigme.
30:02il y a 15 ans,
30:05on avait l'impression
30:06que parce qu'on allait
30:07avoir une stratégie,
30:09ça allait être
30:09complètement autoréalisateur
30:11et parce que
30:11les têtes pensantes
30:13avaient dit
30:13on va enlever
30:15les émissions de CO2,
30:17ça fonctionnera
30:18et qu'il suffisait
30:18de faire du papier
30:19pour construire.
30:20Et je pense que là,
30:21progressivement,
30:21on se rend compte
30:22qu'on a produit
30:22beaucoup de papier,
30:25probablement bien plus
30:26qu'un certain nombre
30:27de continents,
30:28mais qu'on n'a pas
30:29produit autant.
30:30Voire même,
30:30on a quand même
30:31des contre-exemples
30:32qui parfois
30:33sont un peu inquiétants.
30:34Je lisais par exemple
30:35ce matin un article
30:36des Echos
30:36sur le recyclage
30:37du plastique
30:38et qui expliquait
30:38qu'en ce moment
30:39il y avait énormément
30:40d'usines qui fermaient.
30:42Pour autant,
30:43je pense qu'on est aussi
30:44sortis d'une certaine
30:45naïveté
30:46sur l'industrie
30:48et on s'est aussi
30:48rendu compte
30:49que là où avant
30:50on voulait avoir
30:51un marché
30:51complètement ouvert
30:53parce qu'on était
30:54persuadés que ça allait
30:55apporter un vrai
30:57bien intellectuel commun,
30:58on s'est rendu compte
30:59qu'en fait la Chine
30:59était quand même
31:00bien plus capable
31:01d'avoir réduit
31:03les coûts
31:04par sa stratégie
31:05qui a été quand même
31:06sa stratégie industrielle
31:07qu'on peut quand même
31:07trouver comme remarquable
31:09parce qu'ils ont réussi
31:11à construire ça
31:12à l'échelle de 20-25 ans.
31:14Ils ont des produits
31:14aujourd'hui
31:15qui sont objectivement
31:16très bons
31:17voire meilleurs
31:18parfois
31:18que les produits
31:20européens.
31:20une automatisation
31:21des usines
31:22poussées
31:23à son paroxysme
31:25etc.
31:25Moi ce que je trouve
31:26très bien
31:26c'est que ça permet
31:27aussi de se dire
31:27en fait
31:28un continent
31:29peut en 25 ans
31:30se réindustrialiser
31:31et devenir
31:32très largement
31:33en fait
31:34et donc
31:35on revient
31:36à la problématique
31:37du règlement
31:38chez nous
31:38il y a beaucoup
31:39de règlements
31:39on est des démocraties
31:40la Chine
31:41n'a pas exactement
31:42les mêmes valeurs
31:43et les mêmes critères.
31:44C'est ça
31:45et là en tout cas
31:45quand je vois par exemple
31:46sur l'acier
31:47les gens quand même
31:47sont convaincus
31:48que oui il va falloir
31:49qu'au moins
31:50pour le moment
31:50on rétablisse
31:51en fait
31:51des barrières
31:52sur la partie assise
31:54en fait il va falloir
31:54exercer d'un côté
31:55un protectionisme
31:57et d'autre part
31:57une montée en charge
31:59progressive
31:59pour être capable
32:00d'atteindre
32:01une rentabilité
32:02et ce qui est clair
32:03et essentiel
32:04c'est que la rentabilité
32:05de long terme
32:05elle va être basée
32:06sur les prix de l'énergie
32:08pour arriver à maintenir
32:10en fait
32:11sur la partie matière
32:12etc.
32:13à la fin
32:13c'est un prix de l'énergie
32:14c'est des mesures
32:15de protection
32:15et ça en fait
32:16on a beau le tourner
32:17dans tous les sens
32:18c'est quand même
32:20le point
32:20qui va driver
32:21le plus
32:22ces sujets
32:22Pierre-Emmanuel Martin
32:23ça veut dire
32:23faire de la réglementation
32:25environnementale
32:26un bouclier
32:26c'est ce que je comprends
32:28en fait
32:28d'une certaine façon
32:29d'une certaine façon
32:30ça a été
32:30et là je rejoins assez
32:31ce que vient de dire Alice
32:33on a effectivement
32:35il y a 15 ans
32:35l'Europe est quand même
32:36un moteur économique
32:37qui est un géant économique
32:38et la Chine
32:39est encore un peu loin
32:40et en fait
32:41ce qui a manqué
32:41ou je pense peut-être
32:42qu'il y a
32:43aujourd'hui
32:45le changement de paradigme
32:46c'est que l'Europe
32:47a été très libérale
32:48et pensant que le marché
32:49allait tout régler
32:50c'est du commerce
32:51on ouvre tout
32:51la Chine elle
32:53elle a gardé
32:53un axe stratégique
32:54ce qu'avait peut-être
32:55la France d'ailleurs
32:56dans les années 60
32:5770
32:57a gardé un axe
32:59de planification
32:59et la Chine a tout de suite
33:00compris que
33:01dans le monde
33:02qui s'écrivait
33:03la question climatique
33:05et au-delà
33:05la question écologique
33:06était absolument nécessaire
33:08et donc eux
33:08ils ont pensé
33:09le saut d'après
33:10le leapfrog
33:10les technologies
33:11qui permettront
33:12tout en ayant
33:14un confort
33:15et la possibilité
33:18pour les Chinois
33:18de sortir
33:19d'améliorer
33:21leurs conditions de vie
33:22d'avoir des leadership
33:23parce que le marché
33:24est énorme
33:25d'avoir un leadership
33:26technologique
33:27sur les nouvelles technologies
33:28et nous
33:29on a oublié
33:29un petit peu ça
33:30c'est-à-dire qu'on est resté
33:31dans nos conflits
33:33et nos divisions
33:34européennes
33:35moi je parle
33:36des énergies renouvelables
33:37on connait le débat
33:38faut-il du nucléaire
33:39ou des renouvelables
33:40il y a des logiques
33:41orthogonales
33:42qui fait que
33:42et la Chine a d'ailleurs
33:44très bien agi
33:44sur nos antagonismes
33:46internes
33:47pour pouvoir proposer
33:48aujourd'hui
33:49pour d'abord
33:49pour fournir à l'Europe
33:51ce qu'elle voulait
33:51et maintenant
33:52à imposer à l'Europe
33:53ce qu'il faudra demain
33:54et la question de l'énergie
33:56est assez passionnante
33:57puisqu'on s'aperçoit
33:58qu'aujourd'hui
33:59toutes les technologies
34:00la Chine maîtrise
34:00à peu près toutes les technologies
34:01et peut permettre
34:02son financement
34:03pour avoir
34:03des coûts d'énergie
34:04et bachers
34:05donc oui
34:05il va falloir maintenant
34:07penser à se protéger
34:07et peut-être se dire
34:09après avoir été
34:10l'Europe de la paix
34:11qui est la première
34:12des années 50
34:13aux années 80
34:14l'Europe de la liberté
34:15peut-être que maintenant
34:17il va falloir penser
34:18à l'Europe puissance
34:18et comment on arrête
34:20de se dévitaliser
34:21comment on garde
34:22la démocratie
34:22donc la question
34:23de la réglementation
34:24environnementale
34:26plus largement
34:26la question de
34:27qui sommes-nous
34:28que voulons-nous consommer
34:29quels sont les liens
34:30de proximité
34:31quels sont nos nouveaux
34:32ennemis
34:33et nos nouveaux amis
34:34et il va falloir
34:35recréer ça
34:36le Made in Europe
34:36en tout cas doit s'imposer
34:37absolument
34:38et derrière peut-être aussi
34:39on va peut-être
34:40réintroduire la question
34:41du fédéralisme
34:41oui parce que c'est ce que
34:43vous disiez tout à l'heure
34:44finalement on a l'impression
34:44que les états
34:45avec une structure
34:46un peu fédérale
34:47sont parfois plus efficaces
34:48ils arrivent à mieux
34:49commercer parce qu'ils savent
34:50qu'il faut qu'ils s'entendent
34:51entre eux
34:51dans cette logique
34:54de souveraineté européenne
34:55et d'utilisation
34:57finalement
34:58des arguments environnementaux
35:01pour fabriquer
35:01cette souveraineté européenne
35:02on peut dire
35:04que l'économie circulaire
35:05dont vous êtes
35:06une représentante
35:07ici
35:08c'est une économie
35:10qui est
35:10non délocalisable
35:13qui coche
35:14un certain nombre
35:15de cases
35:15en termes de souveraineté
35:16complètement
35:17puisque l'idée
35:17c'est de pouvoir
35:18utiliser
35:19la fin de vie
35:20des produits
35:21pour que ça soit
35:23complètement circulaire
35:24l'économie circulaire
35:25on parle beaucoup
35:25des déchets
35:26c'est aussi
35:26le début
35:28l'éco-conception
35:28l'analyse
35:29du cycle de vie
35:30ça commence à se développer
35:31et c'est formidable
35:32on a été précurseur
35:33il y a 15 ans
35:34aidé par l'ADEME
35:36comment d'ailleurs
35:38c'est intéressant
35:39de raconter comment
35:39dès le départ
35:41vous vous êtes dit
35:41on va éco-concevoir
35:43nos produits
35:44en fait nos produits
35:44sont là pour remplacer
35:46le jetable
35:46dans les organisations
35:47les gobelets
35:48les bouteilles d'eau
35:48on s'est dit
35:49très bien
35:49on veut fabriquer
35:50un produit
35:50pour impulser
35:51ce changement
35:51dans les organisations
35:52mais est-ce que
35:53le produit
35:53qu'on va fabriquer
35:54va être plus vertueux
35:55que le jetable
35:55que l'on va remplacer
35:56donc on s'est quand même
35:57posé la question
35:58donc on a analysé
36:00le cycle de vie
36:01du jetable
36:01on a analysé
36:02son impact environnemental
36:03et on a vérifié
36:04que le produit
36:04qu'on imaginait
36:05son design
36:06sa fabrication
36:06en France
36:07etc.
36:08allait être plus vertueux
36:09donc ça
36:10on a un cas pratique
36:11assez emblématique
36:13mais il y en a d'autres
36:13et c'est formidable
36:14que ça se développe
36:15parce que je pense
36:16que ça c'est l'avenir
36:17de l'industrie aussi
36:18puisqu'on parle
36:19industrie
36:20industrialisation
36:21souveraineté
36:21il faut forcément
36:22ouvrir un chapitre
36:23consacré aux terres rares
36:25je commence avec vous
36:25David Lolo
36:26parce que là aussi
36:28on a un peu le sentiment
36:29de se réveiller
36:31alors j'espère
36:32qu'on n'est pas
36:33après la bataille
36:34je ne veux pas être défaitiste
36:35mais de se réveiller
36:35un peu tard
36:36au niveau européen
36:37c'est-à-dire qu'on a
36:38laissé petit à petit
36:40là encore
36:40la Chine
36:41se créer
36:41un quasi-monopole
36:43sur les terres rares
36:44si on rajoute
36:44production et raffinage
36:46c'est un quasi-monopole
36:47aujourd'hui
36:47tout à fait
36:48alors je pense
36:50qu'il faut replacer
36:51dans le contexte
36:52si aujourd'hui
36:52la Chine est leader mondial
36:54dans les industries vertes
36:56et également
36:56dans les industries métalliques
36:58c'est parce que
36:59elle a anticipé
37:00elle s'y est engagée
37:01depuis des décennies
37:02dans le cadre
37:03de ces plans quinquennaux
37:03mais c'est ce que vous
37:04c'est ce que vous suggériez
37:05aujourd'hui on a
37:08environ 20 ans
37:09de retard
37:10sur la Chine
37:11l'Europe a 20 ans
37:12de retard sur la Chine
37:13donc qu'est-ce qu'il faut faire
37:14à ce jour
37:15il faut à la fois sécuriser
37:16ses approvisionnements
37:17en diversifiant
37:19ses approvisionnements
37:20ses fournisseurs
37:21donc aller chercher
37:22des fournisseurs
37:23ailleurs dans le monde
37:24ce qui n'est pas forcément
37:25chose aisée
37:26puisque quand on sait
37:27que la Chine
37:27représente
37:28entre 80 et 90%
37:32du raffinage
37:33des terres rares
37:34et il faut
37:35tenter de rapatrier
37:37de reproduire
37:38des terres rares
37:39de reproduire
37:40des métaux
37:41en Europe
37:42et ça rejoint
37:43le sujet
37:43de la relocalisation
37:44des activités minières
37:45qui est quand même
37:46un sujet majeur
37:48avec également
37:49le maillon suivant
37:50la relocalisation
37:51du raffinage
37:52là on parle vraiment
37:53d'industrie lourde
37:55oui mais là aussi
37:56à la fin
37:57je ne vous interromps
37:57à la fin des années 80
37:58la France était leader
38:00du raffinage
38:01des terres rares
38:02mais pourquoi on a
38:03du sélicium
38:04de tout
38:05c'était des industries
38:06polluantes
38:07et donc c'est aussi
38:08pour ça
38:08qu'on les a laissées
38:09et puis les enjeux
38:11du marché
38:11n'étaient pas les mêmes
38:12ça on est bien d'accord
38:13donc c'est aussi pour ça
38:14qu'on les a laissées filer
38:15non ?
38:15alors il y a
38:16systématiquement
38:17des questions de coût
38:19il y a effectivement
38:21un enjeu de coût
38:22environnemental également
38:23et peut-être que
38:24collectivement
38:24il y a eu une volonté
38:25de faire l'économie
38:29de secteurs
38:30qui sont très émetteurs
38:31la fabrication
38:32de terres rares
38:33elle émet
38:33enfin c'est une activité
38:35très polluante
38:36donc il y a effectivement
38:37peut-être cet arbitrage
38:38historique
38:39après pour reboucler
38:40sur la question
38:41des politiques
38:42il n'y a pas eu
38:43sur les dernières décennies
38:45de politique
38:46vraiment qui a permis
38:47de sécuriser
38:48ces activités
38:50mais peut-être
38:50un dernier élément
38:51pour nuancer
38:52l'usine en question
38:54en France
38:54Solvay à La Rochelle
38:56a annoncé quand même
38:58un plan d'investissement
38:59de plusieurs
39:00enfin
39:01un lourd plan d'investissement
39:03donc c'est quand même
39:04un point encourageant
39:06pour cette relocalisation
39:07oui on est dans ce mouvement
39:09de relocalisation
39:10et avec un défi
39:12si je prends l'exemple
39:13de carbone
39:13comment vous allez
39:14sécuriser l'approvisionnement
39:16en silicium
39:17alors nous on a la chance
39:18il n'y a pas de terres rares
39:19dans le moteur voltaïque
39:20donc ça on tient à le dire
39:21donc nous c'est quand même
39:22des matériaux assez communs
39:24c'est du quartz
39:24et de l'amoxyde
39:25donc ça on peut
39:27puisque l'amoxyde
39:28va servir sur les cadres
39:29d'aluminium
39:30et puis finalement
39:30le quartz
39:31c'est le verre
39:32et le silicium
39:33dont on a besoin
39:34par contre ça va être
39:35les technologies de raffinage
39:36comment à partir
39:38d'un quartz
39:38on arrive à en faire
39:40un silicium métallurgique
39:41puis après le raffiner
39:42pour en faire du silicium
39:43de qualité solaire
39:44ou en le raffinant un peu plus
39:45de qualité électronique
39:46voilà
39:47donc nous on commencera
39:48à partir de là
39:48il se trouve qu'effectivement
39:50après c'est des problématiques
39:50qui sont extrêmement complexes
39:52puisque on a
39:53en France
39:54un producteur
39:55de silicium métallurgique
39:56qui est la base
39:57qui est Ferroglobe
39:58qui a d'énormes difficultés
39:59puisque sur quelques usines
40:00et j'en connais une
40:02en tout cas
40:02dans ma région natale
40:03de Grenoble
40:04qui est aujourd'hui
40:05en très mauvaise posture
40:07mais on a
40:08on a
40:09on a la capacité
40:10dans le solaire photovoltaïque
40:11à avoir du sourcil
40:12le truc c'est que
40:13la chaîne
40:14à partir du polysilicium
40:16et jusqu'au panneau solaire
40:17
40:17la Chine
40:17elle a tous les brevets
40:18elle avance vite
40:19elle va vite
40:19donc comment on fait ça
40:20comment on relocalise
40:22ben nous
40:22on a notre thèse
40:23en tout cas
40:24c'est celle qu'on défend
40:26c'est d'abord
40:27il faut regarder
40:27il faut faire comme les chinois
40:28donc c'est déjà
40:30produire gros
40:30on va pas
40:31produire petit
40:32fait qu'on aura
40:33un petit pouvoir
40:35sur le marché
40:35donc on aura pas de bon prix
40:36donc produire gros
40:37intégrer verticalement
40:39on s'aperçoit
40:40que les leaders chinois
40:41maîtrisent
40:42la totalité des métiers
40:43ensuite
40:44je pense qu'il faut aussi
40:46garder à l'esprit
40:47qu'on n'y arrivera pas
40:48pour une simple bonne raison
40:50relocaliser
40:51ça veut dire
40:52recréer des capacités
40:53de production
40:54remobiliser du capital privé
40:56pour recréer des usines
40:57donc dire ça
40:58une usine
40:59ça coûte des centaines de millions
41:00les utilités
41:01rien que ça
41:02il faut mobiliser de l'argent
41:04et ça il va bien falloir le payer
41:06parce qu'on va arriver dans un marché
41:07face à des concurrents
41:08qui ont déjà amorti leur usine
41:10donc il va falloir créer un cadre protecteur
41:12qui permet dans le made in europe
41:14de rassurer des investisseurs
41:16qui diront
41:16on va pas faire un investissement échoué
41:18à soutenir ces usines
41:19et ensuite
41:20après
41:21il n'y a aucune
41:22dès lors qu'on a
41:23enfin notre thèse en tout cas
41:25dès lors qu'on aura amorti nos usines
41:26on est capable d'être compétitif
41:28et on sera capable d'être compétitif
41:31et de suivre
41:32on va dire
41:33la tendance
41:35ou en tout cas
41:35les progrès technologiques
41:36puisqu'on a encore la chance
41:38d'avoir des labos
41:38les chinois
41:40utilisent beaucoup
41:40nos labos de recherche
41:42européens
41:43et donc là
41:43il n'y a aucune fatalité
41:45il n'y a absolument aucune fatalité
41:46puis après
41:46on s'aperçoit
41:47que le panneau solaire
41:47finalement
41:48c'est pas ce qui coûte le plus cher
41:49dans un projet
41:50c'est très emblématique
41:51il faut le relocaliser
41:52mais finalement
41:53derrière le panneau solaire
41:54ça avait plutôt
41:55tous les appareils
41:56électrotechniques
41:58électroniques
41:59ça va être un certain nombre de choses
42:00qui fait que
42:01voilà
42:01mais le panneau solaire
42:02c'est le flagship
42:03l'emblème
42:04il faut y arriver
42:05parce que c'est
42:06c'est non seulement l'avenir
42:07mais c'était aussi
42:08une tradition
42:08une compétence française
42:09et la France
42:10c'est aussi
42:10je le dis souvent
42:11c'est ce pays en Europe
42:13qui a quand même
42:14une verticale industrielle
42:15dans l'électricité
42:16parce que
42:16que l'on prenne
42:17les artefacts
42:19les électrotechniques
42:20les lignes
42:20les opérateurs
42:21les distributeurs
42:22on a que des leaders mondiaux
42:24et on est à peu près dans tout
42:25on était dans le solaire
42:26bon pour une raison historique
42:28on n'en reviendra pas là
42:29on a loupé le coche
42:30mais il faut le redevenir
42:31dans le solaire
42:32voilà
42:32et c'est
42:33c'est ça que nous
42:34on prône
42:35il faut
42:36une protection
42:37bien évidemment
42:37on ne sera jamais compétitif
42:39en soi
42:39dès lors que vous intervenez
42:41dans un marché
42:41où le prix est formé
42:42par des gens
42:43qui ont amorti
42:43leur actif de production
42:44vous ne serez jamais compétitif
42:46donc il faut protéger
42:47et c'est la même chose
42:48pour toutes les usines
42:50qui se recréent
42:50il faut protéger
42:51ce capital
42:52que des gens vont investir
42:53dans des nouvelles usines
42:54merci beaucoup
42:55merci à toutes et à tous
42:56d'avoir participé
42:57à ce Smart Trend
42:58ce qui était passionnant
43:00on croit
43:00en la réindustrialisation
43:02à la française
43:03salut et à très bientôt
43:04merci à tous
43:14merci à tous
43:15merci à tous
43:15merci à tous
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