- il y a 23 heures
Ce jeudi 16 octobre, les actions de LVMH qui ont gagné 12%, Pernod Ricard qui annonce un recul de son chiffre d'affaires de 14%, et le titre Publicis qui peine à convaincre, ont été abordés par Adrien Henry, analyste marché chez Kepler Cheuvreux, dans l'émission Good Morning Market sur BFM Business. Retrouvez l'émission du lundi au vendredi et réécoutez la en podcast.
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00:00Et plus précisément, Andrien Henry qui est avec nous, analyste marché et responsable de la recherche dédiée à la gestion de patrimoine chez Kepler Chevreux.
00:09Bonjour Andrien Henry.
00:09Bonjour Etienne.
00:10Merci d'être avec nous ce matin. Dans un instant on va parler de Pernod Ricard mais également de publicisme.
00:15Et juste avant quand même, un mot de LVMH qui a gagné 12% hier, qui a emmené l'ensemble de ses concurrents,
00:21que ce soit Kérine Guermès à Paris mais aussi d'autres acteurs italiens qui ont gagné du terrain à l'image notamment de Montclair.
00:28Est-ce que pour vous, la hausse de 1% du chiffre d'affaires en organique au troisième trimestre valait ces fameux 12% de progression hier ?
00:38On va dire oui. Et effectivement, il y a eu un vent d'optimisme sur l'ensemble du secteur.
00:44L'idée c'est surtout de revenir sur les attentes qui sont assez importantes et de se dire de ne pas manquer le moment où le marché va vraiment se retourner.
00:53Donc effectivement, en croissance organique, on a juste pris 1% mais le consensus s'attendait effectivement à un moins un.
01:01Mais surtout en fait, toutes les divisions ont bien performé.
01:06C'est mieux que les attentes au niveau géographique aussi, sauf en Europe.
01:10Donc je pense qu'il faut prendre aussi en compte la dernière Fashion Week à Paris,
01:16qui a été vraiment très très bien accueillie par le public, tous les derniers directeurs artistiques qui sont arrivés, notamment chez Dior.
01:25Donc une petite annonce peut effectivement avoir un effet un peu plus déculpé, entre guillemets.
01:31On l'a vu sur Kering, le titre a extrêmement bien progressé depuis plusieurs mois maintenant.
01:35On est toujours très en dessous des niveaux, des piques.
01:40Mais voilà, on sent que les investisseurs sont prêts à revenir.
01:43Alors sur LVMH, je mettrais quand même un point d'attention en particulier sur le quatrième trimestre,
01:49parce qu'on a une base de comparaison par rapport à l'année dernière qui est assez défavorable.
01:54C'est-à-dire qu'en gros, le quatrième trimestre 2024 avait une croissance supérieure à celle du troisième trimestre,
01:59ce qui fait qu'on est sur une base de comparaison qu'on dit défavorable, c'est-à-dire en gros,
02:04les niveaux de croissance seront plus difficiles à battre, ou en tout cas plus difficiles à dépasser
02:07pour le quatrième trimestre, le dernier trimestre, donc qui sera publié en février prochain.
02:13Et certainement, il faut faire aussi attention au niveau de rentabilité du groupe sur l'ensemble de l'année,
02:17parce que les effets de change négatifs liés à la dépréciation du dollar sont aussi un élément qu'il faudra regarder.
02:22En tout cas, le pire est derrière nous, ça c'est évident.
02:25Et puis voilà, 2026, quel est ce rythme de reprise ?
02:29C'est un secteur qui laisse personne indifférent, qui a bien sûr une place très importante dans les portefeuilles,
02:35ce secteur du luxe. Aujourd'hui, chez Kepler-Chevreux, c'est quoi les valeurs favorites dans le luxe ?
02:39Alors nous, on préférait Kering, ça fait plusieurs mois effectivement qu'on a tendance à préférer Kering,
02:45justement pour jouer cette histoire de redressement, cette histoire de redressement notamment de sa marque principale.
02:51Malgré les 50% en ligne droite, là, depuis le printemps, c'est pas trop tard ?
02:54Comme je vous dis, effectivement, on craint un petit peu sur la fin d'année que les attentes soient trop élevées sur LVMH.
03:00Non, sur Kering, oui.
03:01Oui, tout à fait. Et donc du coup, vu que nos deux acteurs forts, pour nous c'est LVMH et Kering, ça c'est évident.
03:07Mais on a tendance à privilégier aujourd'hui, parce qu'on a encore un marché qui est nettement à neutre en termes d'opinion sur Kering.
03:14On voit que les brokers américains ont commencé à changer leur idée là-dessus, mais l'histoire n'est certainement pas terminée.
03:21Et puis, donc attention effectivement à cette fin d'année sur LVMH qui pourrait décevoir, mais en tout cas, c'est nos deux valeurs qu'on pousse.
03:26On pense qu'effectivement, dans un rythme de croissance où la croissance reprend, c'est plutôt ces acteurs-là qu'il faudra privilégier par rapport à un Hermès.
03:32Alors si la mode et maroquinerie tirent la croissance, c'est plus compliqué pour les vins et spiritueux, avec des taxes douanières qui pèsent sur cette activité,
03:42avec bien sûr l'activité en Amérique du Nord qui est toujours déprimée, idem en Chine.
03:46L'exemple du jour, c'est Pernod Ricard qui annonce ce matin à 7h30 un chiffre d'affaires en recul de 14% au premier trimestre.
03:53Pour eux, c'est le premier trimestre, mais ça équivaut au troisième trimestre, avec notamment une demande en Chine qui est toujours à tonne.
03:58Là, c'est l'inverse de ce que dit hier LVMH.
04:01Oui, parce qu'ils ne sont pas sur les mêmes marchés, en tout cas ils ne vendent pas les mêmes choses.
04:06C'est-à-dire que LVMH mettait en avant notamment la progression, la reprise du champagne aux Etats-Unis,
04:11sinon Pernod Ricard n'est pas forcément exposé, et lui au contraire met toujours une demande assez à tonne du côté des Etats-Unis.
04:18Par contre, en Chine, effectivement, ils sont toujours en difficulté, notamment dans le cognac.
04:23Donc effectivement, on n'a pas de changement, même si c'est un nouvel exercice pour Pernod Ricard,
04:27on n'a pas un changement de tendance avéré entre les deux trimestres.
04:30Et en fait, les attentes du marché sont surtout sur le deuxième semestre de Pernod Ricard,
04:38c'est-à-dire à partir de l'année prochaine, pour voir justement l'atteinte de ce point bas au niveau de la demande,
04:45pour pouvoir enfin voir une première reprise au niveau des ventes et de la demande
04:51dans ces deux marchés phares que sont les Etats-Unis et la Chine, effectivement.
04:55Titre qui progresse de 0,9% ce matin, on est toujours sur des plus bas, historique ou presque,
05:0283 euros sur ce titre de Pernod Ricard. Est-ce qu'il faut rattraper ce couteau qui tombe ?
05:07Nous, on pense qu'effectivement, on a plutôt une opinion positive sur Pernod Ricard.
05:11On s'attend effectivement, ce point bas, il est proche selon nous, ou il est voire déjà passé.
05:18Et on pense qu'on est le pire derrière nous sur Pernod,
05:21et donc on aura tendance effectivement plutôt à privilégier ce titre aujourd'hui.
05:25Autre publication aujourd'hui, c'est Nestlé. Alors là, ça se passe beaucoup mieux,
05:29avec une valeur qui gagne désormais 7% à Zurich, avec pour rappel Nestlé qui a publié
05:34une croissance de ses volumes au troisième trimestre supérieure aux attentes.
05:38Et puis dans le même temps, ce n'était pas forcément attendu,
05:40un groupe qui annonce 16 000 suppressions de postes, dont 12 000 cadres dans les deux prochaines années.
05:4682 francs-suisses pour ce titre, Nestlé, qui est néanmoins flat depuis le début de l'année,
05:50plus 1% malgré la hausse de 7% du jour.
05:54Autre publication importante aujourd'hui, c'est ABB, qui est stable à Zurich,
05:58malgré un groupe qui se montre optimiste pour cette année, qui revoit à la hausse ses perspectives.
06:03Ça avait porté son concurrent Schneider Electric tout à l'heure à l'ouverture de la Bourse de Paris.
06:08Une publication qui a marqué la semaine également Adrien-Henri, c'est Publicis.
06:12C'était avec LVMH le premier groupe du CAC 40 à dévoiler son chiffre d'affaires.
06:17Là aussi, Publicis est un petit peu boudé en bourse.
06:19C'est un titre qui n'arrive pas à convaincre avec l'intelligence artificielle.
06:24Tout à fait.
06:25C'est la principale menace qui peut y avoir sur le titre.
06:30Mais justement, nous, on pense qu'elle est un peu exagérée.
06:32Le titre, effectivement, a publié lundi.
06:35On a vu une séance...
06:36Enfin, mardi, on a vu une séance où le titre a pris 2%,
06:39a fini finalement en baisse de moins 1%.
06:41Donc, on voit qu'il y a une certaine pression négative,
06:43même s'il y a eu un effet de rattrapage hier,
06:44parce que le titre a progressé de plus 5%.
06:46Donc, les deux chiffres à savoir sur Publicis, c'est 60%.
06:5160% d'exposition aux Etats-Unis, 60% d'exposition dans les agences médias.
06:57Je rappelle que c'est devenu en fait le premier groupe de publicité en 2024 dans le monde,
07:00devant WPP et devant l'américain Omnicom.
07:02Donc, il y a une position de leader, déjà, qui est incontestée.
07:07Une deuxième chose, c'est qu'ils ont réussi à mettre en place au sein des équipes,
07:11au sein des agences médias, la transformation, entre guillemets, du numérique
07:15et l'utilisation des technologies qui leur a permis de gagner de nombreux nouveaux contrats.
07:20Et donc, cette position, en fait, dominante, elle se reflète dans les chiffres.
07:24C'est la troisième fois que Publicis relève ses objectifs pour 2025.
07:29Donc, on voit quand même que le groupe dépasse les attentes
07:31et arrive à faire 5-6% de croissance organique encore cette année.
07:36Et on pense que 2026, c'est encore une année où les gains de contrats vont soutenir la croissance.
07:40Et puis, on a d'autres événements qu'on n'a pas du tout eu en 2025,
07:44mais des événements médiatiques, comme par exemple l'élection aux Etats-Unis des mi-termes.
07:50C'est des éléments qui soutiennent le secteur des médias.
07:53Ou des événements sportifs, Coupe du Monde, de football.
07:56Mais comment expliquer que malgré tous ces arguments,
07:58le titre perd 17% depuis le début de l'année ?
08:02Il y a une pression négative sur l'ensemble du secteur des médias
08:06parce qu'effectivement, quand vous avez des difficultés sur le secteur automobile, par exemple,
08:12eh bien, typiquement, on vend moins de voitures,
08:14donc on va faire moins de publicité aussi pour les voitures.
08:16Alors, le secteur des voitures, c'est une grosse partie des budgets des annonceurs.
08:21Donc, il y a une pression négative sur l'ensemble du secteur des médias.
08:24Ce n'est pas comme si WPP avait fait plus 30 cette année.
08:27Donc, ce n'est pas seulement Publicis, mais effectivement,
08:30la menace qui pèse sur l'ensemble du secteur qui est lié à l'intelligence artificielle,
08:35on pense que quand il va y avoir un retournement,
08:38en tout cas, cette pression négative quand elle va s'apaiser,
08:42eh bien, Publicis sera, selon nous, vraiment l'acteur à jouer au sein du secteur.
08:47En attendant, les valeurs qui arrivent à convaincre dans l'intelligence artificielle,
08:50ce sont les fabricants de puces.
08:52Vous avez vu ce matin, TSMC,
08:54qui a annoncé un bénéfice en hausse de 40% au-delà des 12 milliards de dollars.
08:59C'était un milliard de plus qu'attendu.
09:01Il faudra bien sursuivre la réaction en bourse à Wall Street à 15h30 dans BFM Bourse.
09:06Merci beaucoup, Adrien Henry, de nous avoir accompagnés ce matin
09:08pour faire un tour d'horizon sur le secteur du luxe,
09:10sur Pernod Ricard et donc sur Publicis.
09:13Je rappelle que vous êtes analyste de marché et responsable de la recherche
09:15dédiée à la gestion de patrimoine chez Kepler Chevreux.
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